Gilles La Carbona
Quand les mots ne sont plus reconnus dans leur définition première et mènent à une incompréhension frauduleuse de la pensée, le dialogue devient impossible. C’est ce qui est en train de se produire sur la scène internationale, où nous assistons à un débat de sourds entre des partenaires qui, poussés par des intérêts divergents, refusent de s’en remettre à la simple lecture du droit international, tel qu’il est décrit dans les traités ou conventions.
Il serait pourtant simple, au lieu d’interpréter les textes en fonction des buts ou délires recherchés, de les appliquer avec l’impartialité d’un juge indépendant. C’est trop demander au bloc occidental, dominé par les Américains, qui ne conçoit l’échange qu’à l’aune de ce qu’il a préalablement décidé et donc jugé comme vrai. Dans ce climat de corruption intellectuelle, corollaire de la corruption tout court, la solution est donc l’éclatement des institutions internationales, lesquelles, il faut bien finir par le reconnaître, sont dirigées par des organisations mafieuses supranationales, telles que les gens du forum de Davos. À titre d’exemple, on assiste à un G20 des chefs d’État, où l’on retrouve Klaus Schwab et Bill Gates : que font-ils là et à quel titre ?
Dans ce contexte insoluble, la Russie envisage de se retirer de l’ONU et de créer une autre organisation, plus respectueuse des textes et de leurs applications, sans détournement de leurs natures intrinsèques. Qu’adviendra-t-il dans un tel cas ? Si la Russie est seule, elle se retrouvera isolée et forcément mise à l’index, condamnée à lutter contre le reste du monde. En revanche, si, comme on peut l’imaginer, cette initiative trouve un écho favorable chez d’autres partenaires comme la Chine, l’Inde, ou des pays qui frappent à la porte des BRICS, la situation devient plus complexe et plus périlleuse aussi. Deux blocs seront créés, mais avec les mêmes textes, car il ne s’agit pas pour la Russie de réécrire le droit international, mais de l’appliquer autrement. Ils produiront, pour un même cas, deux décisions différentes, et au milieu plus personne pour arbitrer. L’hégémonie des USA, via l’ONU et du bloc occidental, sera alors fortement entamée et les gendarmes du monde autoproclamés, réduits à devoir composer avec un contre-pouvoir qu’ils ne maîtriseront pas. La sécurité de la planète en sera-t-elle menacée ? Pas plus qu’elle ne l’est aujourd’hui, quand les USA, traînant dans leurs sillages les pays européens, ne conçoivent leur existence qu’à travers les conflits qu’ils déclenchent, en fonction de leurs intérêts, depuis des décennies. Le dollar ne sera bientôt plus la monnaie internationale, la puissance militaire US ne fait plus suffisamment peur. Si demain la diplomatie internationale leur échappe, il ne restera plus rien de l’empire de l’oncle Sam, et de son arrogance, incarnés par un vieillard que l’on dit sénile.
Un camp du « bien » autoproclamé
Dans leurs turpitudes guerrières Schwab, Biden, von der Leyen, Macron et consorts, illusionnés par une importance passée, ont tenté d’imposer sanctions et chaos à l’ensemble de la planète. Leur discours, en réalité haineux, est censé représenter le camp du bien. Mais cela semble bien moins marcher dorénavant et surtout, cela ne reçoit plus l’assentiment des peuples européens, rincés par les privations, l’inflation et une certaine incompréhension devant le narratif déroulé, Covid, vaccin, plus Ukraine, de plus en plus mensonger. L’organe de substitution au FMI est déjà en place et l’ancien monde se fracture sous nos yeux. L’Occident s’enfonce, l’Europe se désindustrialise, se ruine en mesures inutiles contre la Russie. Dans ce contexte d’hystérie idéologique, l’Allemagne envisagerait de rejoindre les BRICS, ayant compris, bien avant notre « Mozart de la finance », l’absurde destin qu’ils construisaient en s’associant aveuglément aux USA et à la France. Le basculement géopolitique en cours signifie également, à court ou moyen termes, un bouleversement des instances comme l’OTAN ou la CEE qui apparaissent désormais comme des moyens de coercition plus que de développement. Nous devons en revenir à l’esprit gaulliste de souveraineté des peuples et de collaborations entre nations.