Pierre Duriot
Le gouvernement a tort de se réjouir de la baisse de 8 % de la consommation d’électricité en ce début d’hiver. Ce ne sont certes pas les ménages qui sont à l’origine de cette baisse. Nombre d’entre-eux peinent à se chauffer correctement et ceux qui le font, ne gaspillaient déjà pas l’énergie pour le plaisir de payer des factures qui n’ont jamais été vraiment bon marché, même avant la crise.
Il s’agit purement et simplement de la baisse de l’activité des entreprises, parce qu’elles mettent la clé sous la porte avant la perspective d’avoir à payer des charges en énergie multipliées par trois, quatre ou cinq, qui vont plomber de manière définitive, toute forme de rentabilité. Et pas mal d’entre-elles, dont de simples boulangeries, vont peu à peu fermer leurs portes. C’est certain puisque le phénomène a déjà commencé.
Dans un vent de panique, Bruno Le Maire nous annonce que les tranches de production nucléaire redémarrent les unes après les autres, après nous avoir annoncé voici quelques semaines, qu’on ne remettait pas en route une centrale comme une brouette, qu’on manquait de personnel qualifié et que cela allait être long. Le même nous annonçait aussi l’apocalypse des coupures, tandis que le président assure maintenant que l’on va « tenir ». Une fois de plus, ils se sont donc fichus de nous, ces centrales étaient parfaitement opérationnelles et maintenues à l’arrêt par décision politique.
Et Bruno Le Maire d’en remettre une couche sur sa posture « aux côtés des entreprises », alors qu’il les a sciemment mises dans la mouise, en vendant notre électricité à des spéculateurs, en nous privant du gaz russe, en ne renégociant pas, comme l’ont fait le Portugal et l’Espagne, la désindexation du prix de l’électricité auprès de l’Europe. Résultat des courses, la France a l’électricité la plus chère et la plus rare à la prise, alors qu’elle a l’organe de production le moins coûteux. Gageons qu’au passage, quelques poches ont dû bien se remplir. Et voilà le ministre qui propose une application Eco-watt, pour moins griller d’électricité et un numéro vert pour les entreprises qui veulent des informations sur les aides de l’État, c’est à dire, nos impôts. Que croit-il, qu’on sauve une entreprise et qu’on relance l’industrie avec un bidule sur un téléphone ?
Et dans la foulée, il annonce l’abandon du plan Hercule, qui consistait à démanteler EDF au profit du privé et qui était censé ne pas exister. Dans le même temps, son collègue Braun, à la santé, annonce qu’il faudra se faire piquer tous les six mois, ce que les « complotistes » expliquaient voici un an déjà et qu’on a taxé de « complotisme », justement. À eux deux, ces énergumènes confirment que les « complotistes » avaient raison sur toute la ligne et que les « comploteurs » sont au gouvernement, à planifier des méthodes de destruction du tissu économique national.
Au RPF, nous demandons sans relâche aux oppositions de faire tomber ce gouvernement. À deux ou trois 49.3, c’est le gouvernement qui passe en force, à près d’une dizaine, ce sont les oppositions qui n’en sont pas. Il faudrait vous décider, messieurs-dames de la NUPES, du RN et des LR, à arrêter cette bande de pieds nickelés.