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15 décembre 2022

Bruxelles et Paris : du lobbying à la corruption

Pierre Duriot

Le lobbying des entreprises de tout poil, auprès des instances de Bruxelles, commission et parlement, n’est pas récent. Les grands groupes industriels et commerciaux ont tous des salariés chargés d’approcher les commissaires et élus, afin d’orienter décisions, normes et lois, dans le sens qui les avantage. On sait aussi, depuis des années que le lobby le plus puissant, le plus nombreux en personnels, est celui des pharmaceutiques, on risque d’être amené à en reparler dans peu de temps.

Mais après tout, il semble assez logique que les instances bruxelloises, quand elles doivent légiférer sur des thématiques industrielles, discutent avec les acteurs du secteur et que donc, ceux-ci proposent des interlocuteurs qui savent de quoi ils parlent. Tout cela pourrait sembler relever du travail d’échanges ordinaires préparatoires à une législation. Le problème est que cela ne s’arrête pas aux discussions et que les lobbyistes proposent des lois et des amendements rédigés, prêts à l’emploi, qu’ils font passer par des parlementaires et aussi sans doute par des membres de la commission, non élus. Ces gens-là le font aussi avec les députés de notre parlement français et sans doute aussi, avec les élus des autres parlements européens. Cela est connu. Ce qui l’est moins, est de savoir si la défense de ces amendements « clé en main », est assortie d’une prime sonnante et trébuchante, auquel cas, on passe de la discussion de travail, à la discussion arrangée et pour finir, à la corruption.

Plus graves sont les « résolutions » à caractère international, qui chargent le travail, en lieu et place de ce qui concernerait plus directement les questions européennes. De quoi se mêle le parlement, par exemple, à introduire des femmes voilées dans sa communication, alors que l’Europe est chrétienne ? Le député François-Xavier Bellamy, a fait reculer ce genre d’initiative. On s’aperçoit aujourd’hui que le monde musulman intervient largement auprès des instances européennes, on en a l’exemple avec le Qatar, dont on sait qu’il finance des groupes extrémistes, ou obtient, en France, des aménagements fiscaux.

Manque de chance pour Eva Kaili, mise en cause directement cette semaine, son compagnon a reconnu ses liens avec les services secrets marocains. Il était l’assistant d’un député membre de la commission d’enquête sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus par le Maroc. En clair, des responsables musulmans font avancer leur religion chez nous, sur des questions, par exemple, de port du voile islamique, de menus halal, ou de valeurs coutumières. Il ne s’agit évidemment pas de terrorisme mais d’un prosélytisme « soft », dont le but est tout de même d’infiltrer les sociétés occidentales. Ce n’est plus du lobbying commercial ou industriel, mais de la corruption.

Il faut se pencher sur la régulation de ces pratiques, non seulement pour les élus, mais aussi, pour les commissaires et faire de même aux niveaux des parlements nationaux, y compris et surtout, en France, où les principes coutumiers ne font qu’avancer depuis deux à trois décennies.


Report de la loi sur les retraites

Gilles La Carbona

Madame Borne vient de reculer le dépôt de sa loi sur les retraites. L’examen initialement prévu le 15 décembre 2022, est finalement reporté au 10 janvier 2023.

L’urgence affichée n’est plus de mise, pour quelle raison ? Il est vrai que cette loi divise jusque dans les rangs de la macronie. Des voix s’élèvent un peu partout pour signaler son inutilité, puisque le régime n’est pas à l’agonie, comme veut bien le prétendre le gouvernement, mais bien en bonne santé. Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) l’a même confirmé dans son 9ème rapport en septembre. Ses projections ne sont pas alarmistes, pour peu que l’on s’attelle dès aujourd’hui à corriger certains dysfonctionnements et à remettre du bon sens dans la logique du travail dans ce pays.

Pourtant, et malgré ce rapport entre autres, Macron semblait il y a encore quelques jours, pressé d’en finir, ou d’en découdre, au choix. Que s’est-il passé entre temps pour qu’il décale cette présentation d’un mois ? S’est-il rendu compte de l’impopularité de cette loi au point de la repousser dans le temps ? Peu probable, il y a belle lurette que l’impopularité de ce qu’il fait, ou dit, ne l’effleure plus.

Borne elle-même s’est-elle rendue compte des absurdités du contenu de sa loi, notamment en voulant la faire appliquer à la génération de 1961, censée partir à la retraite en 2023 ? À chaque fois qu’on a repoussé l’âge légal de la retraite, ceux qui se trouvaient à 5 ans du départ n’étaient pas concernés. Aurait-elle pris acte de cette pratique pour corriger son texte et le rendre moins agressif ? On n’en sait rien.

Le gouvernement aurait-il eu vent, après avoir consulté secrètement les différentes formations politiques, que cette fois la partie était mal engagée ? Un nouveau 49.3, souhaité par Macron lui-même, n’étant plus assuré de passer comme une lettre à la poste, il aurait été décidé de surseoir d’un mois, afin de tâter le terrain et d’assurer ses arrières ? Il est vrai qu’entre-temps, Ciotti a pris la tête des LR et si certains dans son camp se posent déjà en dissidents, il n’en demeure pas moins que l’abstention systématique de ce parti ne serait plus assurée. De là, une légitime inquiétude du côté du gouvernement. À force de bluffer parfois on perd. Et Macron joue gros dans cette affaire, car si une motion de censure était votée sur ce texte-là, non seulement la loi serait rejetée, mais en plus le gouvernement tomberait. Il chuterait sur un texte essentiel. Le signal serait plus que symbolique, il marquerait la fin du chèque en blanc et supposerait que d’autres textes, qui sont le cœur du programme présidentiel, pourraient également être rejetés faute de majorité. L’enjeu est donc de taille et mérite réflexion. Un adoucissement du texte pourrait permettre de trouver le consensus recherché auprès des LR. Mais serait-il suffisant, dès lors que la formation de Ciotti affiche des ambitions bien différentes à présent, et qu’elles ne pourront s’exprimer pleinement tant que ce gouvernement restera au pouvoir. Passer en force devient risqué, en cas de vote d’une motion de censure, Macron n’aurait d’autre choix que de dissoudre. Il sait que dans ce cas, non seulement il n’aurait toujours pas de majorité, mais pourrait même affaiblir encore plus ses propres rangs.

Cette réforme, personne n’en veut, pas plus le patronat que le reste de la classe politique. En plus de n’être pas nécessaire, elle pourrait faire tomber le gouvernement qui jusqu’à présent, pouvait se ficher éperdument de manquer de majorité. On attend que les opposition poussent encore plus fort et qu’elles fassent, comme nous le demandons au RPF, tomber ce gouvernement dont plus grand monde ne veut.


SDF

Nico Naf

Aujourd’hui, j’ai accueilli en centre d’hébergement une personne. C’est un monsieur de nationalité française qui a travaillé une vingtaine d’années comme ouvrier spécialisé. En 2018, son usine a fermé car la production a été délocalisée en Roumanie. Il a perçu pendant deux ans les indemnités chômage, il a cherché dans ce domaine mais n’a pas réussi à trouver un emploi malgré des milliers de lettres et de CV envoyés (il voulait me prouver que ce n’était pas des paroles en l’air et m’a montré ses mails pour que je le crois). La période d’indemnisation étant terminée, il a perçu l’ASS. Son niveau de vie a radicalement baissé et malgré un accompagnement social, il s’est vite retrouvé en difficulté pour payer son loyer. Et donc, il ne pouvait plus honorer le règlement de ses loyers. Son propriétaire, apparemment un gros con qui ne voulait rien savoir, a lancé une procédure d’expulsion contre lui. Ce monsieur s’est fait expulser de son logement avant la trêve hivernale. Pendant deux semaines, il a dormi chez un ami puis s’est retrouvé sur un banc pendant une semaine.
Il m’a dit : « Quand j’étais plus jeune et que je bossais plus de quarante heures par semaine en comptant mes heures supplémentaires, je pensais que les chômeurs et les SDF ne se bougeaient pas et que c’était de leur faute s’ils en étaient arrivés là. Aujourd’hui, j’en suis au même point et j’ai réalisé que personne ne veut être au chômage ou à la rue. Tout est allé très vite, trop vite. On ne s’en rend compte que lorsqu’on subit cette situation. Personne mis à part ceux qui l’ont vécu ne sait ce que ça fait de dormir sur un banc avec les odeurs de pisse, des types qui essaient de vous racketter et des flics qui vous demandent de dégager. Si je n’avais pas eu mon fils, je me serais probablement suicidé. »
Donc je repose la question à mes amis Facebook fans de Macron ou libéraux compatibles, LR ou autres zemmouriens, en quoi la réforme de l’assurance chômage et la loi anti squat auraient-elles aidé ce monsieur à retrouver un emploi ou à être relogé ? Pourquoi s’en prendre à ceux qui sont déjà dans la merde, est-ce par plaisir sadique ? Pourquoi ne pas s’attaquer aux causes, c’est à dire le chômage et le mal logement, ce qui aurait évité à ce monsieur de se retrouver à la rue ?

14 décembre 2022

LES "TWITTERS FILES" : UNE (SALE) AFFAIRE D’ÉTAT

Marc Amblard

Twitter, scène de crime, c’est l’expression consacrée qui circule depuis deux semaines aux USA.
J’en parle parce que je ne suis pas sûr que l’information soit correctement diffusée par les médias européens.
En effet, chaque jour apporte son lot de révélations depuis que le nouveau propriétaire de Twitter dévoile des documents internes extrêmement compromettants.
On y apprend, par exemple, comment des agences d’État (à commencer par le FBI) et le parti démocrate se servaient du réseau social pour faire taire les opposants et promouvoir une certaine forme de discours.
Les voix conservatrices étaient déclassées (shadow banning), parfois exclues alors que les publications progressistes étaient systématiquement surclassées pour gagner en visibilité.
On apprend également qu’à la demande du FBI, Twitter a supprimé toutes les informations relatives au laptop de Hunter B. en octobre 2020, juste avant les élections présidentielles. Très peu d’électeurs ont donc été informés des frasques sexuelles et narcotiques du fiston et des dossiers de grande corruption impliquant le père, alors candidat démocrate.
Ainsi, par le truchement des réseaux sociaux et grâce à la technologie, le gouvernement instrumentalise les algorithmes et la censure pour faire avancer sa vision politique du monde, tout en muselant virtuellement la dissidence. C'est l'une des nombreuses façons de vicier un processus électoral en contrôlant étroitement l’information durant les campagnes.
Autre révélation, on vient de découvrir que c’est une délégation conduite par Michelle Obama qui a demandé à la direction de Twitter de supprimer le compte de Donald Trump début janvier 2020.
Il faut tout de même prendre la mesure de cette mesure démente : le compte du président des États-Unis en exercice, fermé sans préavis, alors même que des milliers de pédophiles, de Talibans et autres ordures patentées étaient autorisés à conserver leurs facultés d’expression sur Twitter !
Profitons-en pour signaler que des milliers de comptes en lien avec des activités pédo-pornographiques ont été fermés ces jours-ci sur ordre d’Elon Musk.
L'extravagant milliardaire est en train de faire un ménage de salubrité publique en exposant la corruption comme trop peu l’ont fait avant lui. C’est à se demander s’il n’a pas fait l’acquisition de l’oiseau bleu à cette seule fin !
Nous lui en savons gré car il n’est point de vraie démocratie sans une totale liberté d’expression.


Yann Bizien

Caricature sur la réforme des retraites : le président de la République assis ici derrière son bureau prétendait être le seul à incarner « l'arc républicain » durant sa pseudo campagne de la présidentielle au printemps dernier. Il est en réalité celui qui fait piétiner l'Assemblée nationale à coups de 49.3, celui qui se moque des partenaires sociaux, celui qui emmerde les Français non vaccinés et celui qui suspend les soignants dans la même situation quand l'hôpital s'effondre.
Comme Républicain, il y a mieux.


Vincent Verschoore

L’ex-vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a déclaré à l’agence RIA Novosti qu’en Europe, les gens voulaient des « initiatives de paix sérieuses et honnêtes » pour mettre fin au conflit en Ukraine.
« Les citoyens de l'UE ne veulent pas d'une nouvelle escalade du conflit et de livraisons d'armes », a-t-il insisté.

Je pense comme Strache, et sans doute la majorité des gens qui suivent cette page, mais une majorité d'Européens ? J'en doute.

En effet, la malléabilité de la population européenne à la manipulation et à la propagande, évidente pendant l'acte covid, ne plaide pas en faveur d'un esprit critique sur la question ukrainienne.

Tant que ce sont les soldats ukrainiens qui meurent en masse, ce n'est pas très grave. Que nous devions "souffrir", au sens des confinements, pass ou restrictions de chauffage et ruine industrielle aujourd'hui, au bénéfice des grands acteurs (Big Pharma, marchands d'armes et de gaz) ne semble pas perturber grand monde car, comme on le dit si bien à la télé, c'est pour une bonne cause.

Et puis ceux qui ne sont pas d'accord sont d'ignobles abrutis complotistes poutinophiles d'extrême-droite mangeurs d'enfants, c'est bien connu.
 
Et puis, être en guerre, mais pas vraiment, mais quand même, et surtout du bon côté, ça fait du bien à la bonne conscience.
 
On ne vas donc pas moufter, pas risquer de se faire mal voir, et passer nos nerfs sur le foot.

Ukraine et Iran : deux poids, deux mesures

Michel Rosenzweig

Neuf mois que ça dure.

Neuf mois de propagande intoxicante pour ce pays dont la majorité d'entre nous n'y connaissait que dalle. Il a juste suffi que l'administration Biden et Cie décide de se servir de ce pays et de ses habitants pour mener une guerre à la Russie avec zéro mort états-unien.
Et ce sera tout bénéfice pour eux. Un rêve de stratège et de politicien : éliminer son ennemi ancestral sans combattre sur le terrain, la guerre par proxy qui rapporte gros. Allez-y les gars, jusqu'au dernier. Mais pas trop hein, le chef est assis sur 6000 têtes nucléaires. Une guerre sacrificielle à laquelle le petit chef local a consenti dès le début. Soit, c'est son pays. Les bons d'un côté les méchants de l'autre. Et tout le monde embraye. Arf.

Et quoi ? On nous vend une guerre "juste" à coup de moraline, d'émotion à la louche, de désinformation, de propagande, de mensonges et de réécriture de l'histoire et ça passe crème mon bon Monsieur.

Et pendant ce temps en Iran, la barbarie nazislamiste se déchaîne comme jamais depuis 1979. Des centaines d'Iraniens abattus à vue comme des lapins, des innocents pendus à des crochets de grue, des femmes violées en prison, des enfants assassinés, un pays, une nation, un peuple pris en otage par une bande de fous furieux depuis 44 ans, des psycho-sociopathes sanguinaires, libidineux, pervers, des truands en turban, bref le pire de cette espèce humaine dont nous faisons partie mais que le monde entier fréquente encore aujourd'hui.

Abnousse Shalmani a fait un très beau billet hier sur LCI, elle a laissé sa colère s'exprimer et je la rejoins totalement : assez, ça suffit, combien de temps, combien de morts faudra-t-il pour que les nations qui se réclament de la civilisation des droits de l'homme et de la démocratie se lèvent en disant STOP, plus de relations diplomatiques, plus de contrats, plus rien, ambassadeurs renvoyés, ambassades fermées, avoirs gelés, paquets de sanctions, interdiction de voyager pour ces salopards.

Tiens, mais n'est-ce pas ce qu'on a fait pour la Russie ? Pas pareil.
Ces pleurnicheries et ces mesures de rétorsion à géométrie politique variable m'écœurent.

Ce que l'Occident a fait, ce que l'UE a fait envers la Russie, elle peut et DOIT le faire hic et nunc envers ce régime, NOW, pas demain, pas avec des votes symboliques qui prendront des plombes à l'ONU ou ailleurs et qui ne serviront à rien, NOW. À défaut de les aider militairement, la moindre des choses décentes à faire c'est de rompre TOUS les liens et TOUS les canaux avec ces nazislamistes. Et ce cesser de leur serrer leurs mains sales pleines de sang et de les recevoir !

Mais on me souffle dans l'oreillette que les Ukrainiens sont des Européens, eux c'est nous, nous c'est eux, vous comprenez, pas pareil. Nous, nous défendons nos valeurs et notre civilisation.
Ah bon ?

Et les Iraniens ?

Plus de 1000 ans de civilisation bien avant la naissance de la religion d'amour et de paix au 7ème siècle, une langue dont les racines indo-européennes ont donné naissance à toutes les langues que nous parlons en Europe.

Les Iraniens sont nos ancêtres civilisationnels au même titre que les Romains et les Grecs.

Et ils sont massacrés sous les yeux clos et le regard mutilé de l'Occident aphone et complice de ce régime depuis 44 ans.

La honte.

© Michel Rosenzweig

Ruines de Persépolis

Le symptôme du foot…

Jean-Pierre Clément-Jabouina
Secrétaire général du RPF

- 13/12/2022 -

Le dispositif policier laisse rêveur, 10 000 hommes et des interdictions d’accès en pagaille pour canaliser des supporters marocains, dont on nous dit, à la télévision que ce ne sont que des jeunes gens heureux qui fêtent le parcours exceptionnel de l’équipe de leur pays d’origine. On n’a jamais vu un tel dispositif pour gérer les fils de l’immigration espagnole, très nombreux en France et qui ont une équipe qui a un autre palmarès que celle du Maroc. Non, ces « jeunes »-là ont habitué le pays à leur volonté d’en découdre avec l’État français, leur pays, puisqu’ils sont censés être Français. En plus, les fils de l’immigration espagnole, nés en France, pour la plupart, quand la France joue contre l’Espagne, soutiennent la France, donc leur pays. Personne ne s’étonne du fait que ces jeunes issus de l’immigration marocaine, tous nés en France, la plupart même, de la seconde, voire troisième génération, soutiennent un pays d’origine que, pour beaucoup, ils ne connaissent pas.

En réalité, la posture et les paroles des joueurs, de certains joueurs, ne trompent personne. C’est pour eux la victoire des musulmans contre l’occident. Sofiane Boufal a remercié les supporters de son équipe, estimant que « cette victoire appartient à tout le peuple marocain, à tous les peuples arabes, et à tous les peuples musulmans du monde ». Le décor est planté et on a peine à croire que cela se cantonne au simple jeu de foot. Le foot sert de symbole, par delà le sport, à une forme de revanche, sinon de guerre, contre l’Europe et la France, colonisatrices, et, si cela ne va pas jusqu’à cette extrémité pour tout le monde, l’affaire se transforme en affrontement politique, idéologique et culturel, pour une fraction si importante, qu’elle nécessite un dispositif policier hors norme. Surtout, Darmanin a encore bien présent à l’esprit, un fiasco retentissant au stade de France, avec un débordement massif des dispositifs de sécurité ayant débouché sur le détroussage violent et en règle, de nombreux supporters étrangers. Darmanin, jamais à court de mauvaise foi, avait accusé les supporters anglais, qui l’a cru ?

Plus étonnant, le roi du Maroc n’a pas bougé, là où son père, Hassan II, savait calmer le jeu depuis Rabat. On en est réduit à fourbir les armes, sans doute des deux côtés et à faire des prières car on n’est pas avec les Gilets Jaunes, qui pouvaient être matraqués à loisir et quasiment sans conséquence. Là, le moindre bobo sur l’un de ces joyeux drilles, va se transformer en racisme systémique et violences policières récurrentes, le tout soigneusement monté en épingle par les amis de celui qui vient d’être condamné pour violences conjugales. Voilà comment un simple match de foot se présente comme un exercice à haut risque, dans un pays qui se ment à lui-même depuis 40 ans et se voit confronté à une réalité qu’il ne veut pas voir.

Il va falloir se résoudre, un jour, à faire comme l’immense majorité des pays de cette planète : supprimer la double nationalité, le droit du sol, le regroupement familial et l’aide sociale aux étrangers et gérer les problèmes déjà présents, avant de continuer à se piquer de discours devenus hors de la réalité.



13 décembre 2022

Gérard Boyadjian

Aujourd'hui, le cœur rempli d'espoir, j'ai été à la basilique de Guadalupe au Mexique pour prier.
Je me suis incliné devant l'autel et, en espagnol, j'ai pieusement demandé à la Vierge de Guadalupe :
« Oh douce et sainte Vierge María, fais tout pour que demain, la France, puisse écraser l'équipe des chameaux. » Je me suis signé devant mon cierge et m'en suis allé...
Au moment où je m'apprête à passer la magistrale porte de la basilique, la miséricordieuse voix de la Vierge a retenti de toute sa splendeur : « Écoute Gégé ! J'ai déjà enlevé le trouduc de Benzema et viens de mettre un arbitre mexicain... Qu'est-ce que tu veux de plus ?! »
Honteusement je me suis tu... Mais secrètement j'ai pensé : « Que Giroud mette au moins 10 buts, qu'il se signe de la croix devant toutes les caméras, que l'hymne français retentisse jusqu'au tombeau de Clovis, qu'on entame la Reconquista depuis Doha jusqu'à Poitiers, que la France redevienne la France... Et que Notre-Dame de Paris soit érigée en capitale de l'univers !
Faut savoir rester modeste.

Mort imminente de l’école. On ne peut plus attendre pour agir

Denis COLLIN

Les unes après les autres, les enquê­tes sta­tis­ti­ques sur le niveau des élèves fran­çais confir­ment l’effroya­ble dégra­da­tion de l’ins­truc­tion dans notre pays. Que l’on com­pare les élèves fran­çais d’aujourd’hui à ceux d’hier (comme la der­nière enquête sur l’ortho­gra­phe en CM2) ou qu’on les com­pare aux élèves d’autres pays, comme dans les sta­tis­ti­ques PISA, par exem­ple, tous les chif­fres vont dans le même sens. Les consé­quen­ces en sont connues : la majo­rité des étudiants dans l’ensei­gne­ment supé­rieur sont inca­pa­bles d’écrire dans un fran­çais cor­rect. Même dans le sanc­tuaire de l’ensei­gne­ment qu’est l’École nor­male supé­rieure, on voit se mul­ti­plier les fautes de gram­maire, de syn­taxe et sim­ple­ment de voca­bu­laire. Le niveau en mathé­ma­ti­ques ne vaut pas mieux. Les pro­fes­seurs des clas­ses pré­pa­ra­toi­res qui le savent ont dû sérieu­se­ment revoir à la baisse leurs ambi­tions, ce qui se réper­cute sur les écoles d’ingé­nieurs.

Cette situa­tion cala­mi­teuse résulte de la conjonc­tion de très nom­breu­ses causes qui toutes vont dans le même sens. La pre­mière de ces causes est une orien­ta­tion poli­ti­que déjà ancienne, mais rare­ment avouée, camou­flée sous les expres­sions trom­peu­ses d’école de la réus­site et d’économie de la connais­sance et autres calem­bre­dai­nes de la même farine. On a décidé de par­quer les jeunes dans des études lon­gues dont on sait par ailleurs qu’elles sont par­fai­te­ment inu­ti­les. Les rap­ports de l’OCDE de la fin des années 1990 le disaient déjà. Dans le Manifeste de la Sociale, publié en 2016, nous écrivions :

Les réfor­mes suc­ces­si­ves qui ont été impo­sées à l’école, au col­lège pour arri­ver au lycée, les réfor­mes de l’ensei­gne­ment supé­rieur vont à l’opposé des objec­tifs que nous déga­geons ici. Un grand net­toyage s’impose qui remette en cause tous les effets nocifs de ces réfor­mes suc­ces­si­ves. Toutes s’ins­cri­vent en effet dans la tra­jec­toire indi­quée par l’OCDE à la fin des années 90 et au début des années 2000, ou encore par l’Union euro­péenne ou la Commission : modi­fier l’école et l’ensei­gne­ment pour le plus grand nombre des­tiné à des « petits bou­lots » (que les experts de l’OCDE sur la base d’un rap­port issu des USA lis­tent sans ver­go­gne, « ven­deurs », « gar­dien­nage », « agents d’entre­tien », « assis­tants sani­tai­res », « conduc­teurs de camions », « rem­plis­seurs de dis­tri­bu­teurs de bois­sons ou d’ali­ments »), prôner « l’adap­ta­tion au marché de l’emploi et à sa pré­ca­rité », pro­mou­voir « la for­ma­tion sur le tas » ou encore « l’adap­ta­bi­lité de la main-d’œuvre », faire ainsi des économies sub­stan­tiel­les et déve­lop­per les com­pé­ten­ces du petit nombre (notam­ment dans des for­ma­tions pri­vées) qui sera chargé d’enca­drer et de faire mar­cher au pas les plus nom­breux ! Cela est aussi écrit clai­re­ment dans Centre de déve­lop­pe­ment de l’OCDE – cahier de poli­ti­que économique n° 13-1996 :

« Si l’on dimi­nue les dépen­ses de fonc­tion­ne­ment, il faut veiller à ne pas dimi­nuer la quan­tité de ser­vice, quitte à ce que la qua­lité baisse. On peut réduire, par exem­ple, les cré­dits de fonc­tion­ne­ment aux écoles ou aux uni­ver­si­tés, mais il serait dan­ge­reux de res­trein­dre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les famil­les réa­gi­ront vio­lem­ment à un refus d’ins­crip­tion de leurs enfants, mais non à une baisse gra­duelle de la qua­lité de l’ensei­gne­ment. »

Ce pro­gramme se réa­lise gra­duel­le­ment à tra­vers toutes les réfor­mes de l’éducation. »

Rien ne s’est arrangé au cours des six der­niè­res années. Bien au contraire. De Blanquer en N’Diaye, des dis­cours idéo­lo­gi­que­ment dif­fé­rents condui­sent aux mêmes résul­tats. Toujours pire ! Ce qui s’est ajouté au cons­tat que l’on pou­vait faire voici quel­ques années, c’est la péné­tra­tion de l’idéo­lo­gie « woke » et l’inva­sion dès l’école pri­maire du dis­cours pro-trans.

Il y a là une affaire d’une extrême impor­tance puisqu’il s’agit de rien moins que l’avenir de la nation. On devrait voir les prin­ci­paux partis poli­ti­que s’en saisir. Mais il n’en est rien. De LFI aux LR, tous ont par­ti­cipé, lors que leur pas­sage « aux affai­res » à cette entre­prise de démo­li­tion de l’école et tous par­ti­ci­pent peu ou prou de l’idéo­lo­gie délé­tère qui ins­pire les « réfor­mes » qui se suc­cè­dent à un rythme infer­nal. Voici donc quel­ques pro­po­si­tions pour res­tau­rer l’école.

1. Avoir le cou­rage de regar­der la réa­lité en face. Pas un jour qui n’apporte de nou­vel­les preu­ves de cette dégra­da­tion. Donc le dire, le redire, sonner le tocsin sans relâ­che !

2. Quand on s’est trompé de voie, il est sou­vent bon de faire marche arrière pour en emprun­ter une autre. Toutes les réfor­mes depuis 1968 (pour fixer les idées) ont été de mau­vai­ses réfor­mes. Y com­pris le fameux col­lège unique de M. Haby et la loi Jospin de 1989.

3. Il faut bâtir une école de l’exi­gence pour tous ! Définir les prio­ri­tés : lire et écrire. L’ensei­gne­ment de l’his­toire par exem­ple est une bonne occa­sion de lire (pas seu­le­ment regar­der des images !) et d’écrire (la leçon que le maître dicte, par exem­ple). Les mathé­ma­ti­ques sont aussi une occa­sion de faire du fran­çais (voir les livres déjà anciens de Stella Baruk). Etc. Revaloriser aussi la mémo­ri­sa­tion : réci­ta­tion, règles de gram­maire, etc. L’école n’a qu’une tâche : ins­truire, en trans­met­tant des savoirs objec­tifs, en trans­met­tant les règles de la gram­maire ou des mathé­ma­ti­ques.

4. Cesser de faire des maî­tres des pro­fes­seurs de morale « bien­veillante », de phobie des pho­bies ; de théo­rie du genre et d’accueil des trans, des petits ani­maux et des robots. La morale à l’école est rudi­men­taire : hon­nê­teté, rigueur, tra­vail, res­pect. Le reste, ça regarde les parents. Nettoyer les pro­gram­mes de toutes les pré­ten­dues heures d’éveil à ceci ou cela pour en reve­nir aux fon­da­men­taux : la langue mater­nelle, celle de la répu­bli­que, et des lan­gues étrangères à partir du col­lège, les mathé­ma­ti­ques, l’his­toire, la géo­gra­phie (for­cé­ment rudi­men­taire à l’école élémentaire) et les « scien­ces natu­rel­les (avant de saou­ler les élèves avec la défense de l’envi­ron­ne­ment, appren­dre à reconnaî­tre les choses de la nature).

5. Pour que tout cela marche, il faut chan­ger un cer­tain nombre de mau­vai­ses habi­tu­des : virer les gad­gets (tablet­tes, cal­cu­let­tes, etc.) de l’école. Tant pis pour les mar­chands de quin­caille­rie. Rétablir la dis­tance élèves/maî­tres. La maî­tresse s’appelle « madame » ou « maî­tresse » mais pas « Carole » ou « Léa » comme la copine. On vou­voie les maî­tres. Il fau­drait aussi, sinon un uni­forme, du moins un code ves­ti­men­taire, même si c’est sur­tout à partir du col­lège que les pro­blè­mes se posent : pas de ventre à l’air, pas de jeans dépe­naillés et fort coû­teux cepen­dant, pas de tennis (sauf pour sport), pas de sur­vê­te­ment (sauf pour le sport, l’hiver), pas de cla­quet­tes ou de tongs (on n’est pas à la plage)...

Un mot d’ordre : res­tau­ra­tion de l’école de la répu­bli­que.

Si on ne veut pas de tout cela parce que ce n’est pas « cool », alors il ne faudra pas se plain­dre. Dieu se rit des hommes qui déplo­rent les effets dont ils ché­ris­sent les causes, disait à peu près Bossuet.