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18 décembre 2022

La trêve des complotisseurs

H16

Les températures descendent, le givre s’installe la nuit tombée, les écharpes et – surtout ! – les cols roulés sont de sortie : pas de doute, la période hivernale est là. Et à l’horizon, alors que tintinnabulent clochettes et hommes politiques au crâne vide, on distingue mille et une lumières colorées disposées là par des mairies résolument pas syntonisées avec Gaïa et peu conscientes des graves troubles à la sobriété que constituent ces éclairages festifs. Sapristi, mais c’est évident : Noël approche !


Or, alors même que nous nous apprêtons tous à passer un nouveau Noël dans une situation de guerre (mais si, le Chef de l’État le répète suffisamment, voyons !) et qu’on entend déjà les centrales électriques s’arrêter les unes après les autres, il est temps pour moi de faire une saine pause dans ce blog. Quelques jours vont être nécessaires pour préparer la dinde (au whisky, cela va de soi), empaqueter quelques cadeaux et faire des stocks pour les inévitables pénuries des prochains mois ; médicaments, PQ, coton-tige, lacets, haricots verts, clef de douze, moutarde ou fèves pour galette, comme on ne sait pas quelle sera la prochaine rupture de stock que nous concoctent les gros cerveaux aux manettes du pays, il va falloir viser large.

Pendant ces quelques jours, je vous encourage à revisiter quelques uns des billets précédents de cette année qui fut riche en découvertes, depuis le fait que le gouvernement aurait une tendance assez prononcée à nous raconter des carabistouilles (oh !) en passant par une corruption avancée de toute la classe politique (oh !) allant jusqu’à entacher la probité de la plupart de nos ministres (oh !), la collusion du Grand Capital (qui vous spolie) et du Gros État (qui vous spolie aussi, mais lui, c’est pour votre bien), et l’usage des moyens publics pour écrabouiller avec décontraction ceux qui oseraient penser de travers et en faire part autour d’eux plus loin que le zinc du bistrot.

Les complotistes, cette enquiquinante engeance qui a le fort mauvais goût d’avoir raison trop tôt, ont marqué pas mal de points ces derniers mois et ont, comme les autres, besoin de se reposer au lieu de s’empiffrer de sucres divers pour décéder soudainement d’un changement climatique inopiné.

Les prochains mois promettent encore plus de raisons rigolotes de mourir soudainement, de découvrir des bidouilles statistiques (sur tous types de données) toujours plus inventives et de justifier l’apathie de la presse mainstream. Jusqu’au bout, certains continueront de croire les mantras actuels de “sûr et efficace”, de “non truquées” voire “les plus sûres du siècle”, de “sobriété” ou même de “transition” (mots-clés à replacer dans leurs contextes respectifs). Jusqu’au bout et même lorsque la plupart saura que le Roi est nu, il s’en trouvera toujours pour admirer ses slips brodés à l’or fin. Le décalage entre ces admirateurs de slips fictifs et la réalité promet d’être intéressant et le commentaire des dissonances cognitives des bobos normoïdes croustillant, d’autant que ces derniers vont, à n’en pas douter, devenir de plus en plus rabiques.

Quelques jours seront nécessaires pour s’y préparer, et cela sera aussi l’occasion de vous remercier de votre lecture assidue, et des intéressants commentaires dont vous me gratifiez régulièrement. N’hésitez pas à me rejoindre aussi sur Substack si vous désirez obtenir le billet directement par e-mail au moment de sa parution sur le blog ou encore en vous abonnant à mon Twitter. Partagez, faites connaître, c’est le meilleur moyen de m’inciter à continuer

C’est bientôt Noël, et je souhaite donc ardemment la paix sur Terre aux individus de bonne volonté, et des grosses fessées pour les autres.



Censuré par ARTE !

Jean-Pierre Luminet

Hier soir j’ai regardé le 28 minutes (en fait 44) du samedi sur ARTE, que j’avais enregistré la veille. Et je me suis aperçu que la partie la plus importante – car la plus « politiquement incorrecte » – de mes commentaires avait été coupée au montage ! Or je me souviens exactement de ce que j’ai dit et de ce qui a été coupé, aussi je le retranscris pour les réseaux sociaux, afin que l’on comprenne bien comment la censure sévit plus que jamais dans notre bon pays.
Lorsque, au début de mon commentaire sur le sujet de la reconstruction en Ukraine j’ai commencé à dire que la façon dont les gouvernements occidentaux et les médias de propagande présentaient tous les sujets complexes était clivante et unipolaire, le présentateur a essayé de m’interrompre ; je lui ai dit « laissez-moi continuer » (début de scène coupée), et j’ai ajouté : « il y a d’un côté un camp qui ose se qualifier de camp du bien, parce qu’il suit l’idéologie mondialiste et ultralibérale américaine, de l’autre le camp de ceux qui osent s’interroger sur le bien-fondé de cette doctrine et qui sont automatiquement disqualifiés et écartés de la discussion au titre de complotistes, ce qui évite au camp dit du bien de subir des débats dans lesquels ils se retrouveraient généralement perdants. »
Après ils ont quand même gardé ma phrase où j’ai qualifié les gouvernements occidentaux de « valets » de l’empire américain (ils ont fait les yeux ronds je crois), et à peu près celle où j’ai comparé les enjeux de la reconstruction avec celle de l’Irak, c’est-à-dire purement financiers et prédateurs plutôt qu’humanitaires.
Dans le second sujet sur le Brexit, par prudence ils ont choisi de ne pas m’interroger comme c’était prévu. Sinon je leur aurais dit que la situation française n’était pas pire que celle des britanniques, dont les difficultés ne sont pas dues au Brexit, comme les européanistes forcenés d’ARTE voudraient le faire croire, mais à des facteurs globaux comme la gestion désastreuse du Covid, le conflit en Ukraine et pire encore, la crise énergétique, qui touchent tous les pays occidentaux au profit des intérêts américains. Chez nous, le président Macron et ses ministres prônent l’austérité, de baisser le chauffage à 18-19°, de mettre des cols roulés pour passer l’hiver, bref de se comporter en citoyens vertueux et responsables appartenant au camp du bien, faute de quoi on coupera l’électricité aux vilains (grâce aux compteurs Linky qui ont été imposés). Or notre pays était jusqu’à il y a quelques années un des très rares pays à avoir une liberté énergétique grâce au nucléaire ; mais voilà, EDF, responsable de l’entretien des centrales nucléaires a été démantelé pour de pures raisons politiques et financières, et aujourd’hui on se retrouve avec des problèmes énergétiques qui n’auraient jamais eu lieu d’être, on va acheter de l’électricité produite par les centrales allemandes fonctionnant au charbon et le gaz américain après que les USA aient saboté le gazoduc russe sous la Baltique afin de d’obliger l’Europe occidentale à acheter à prix fort leur gaz et leur pétrole de schiste, obtenus par fracturation des sols, qui s’avère être un désastre écologique…
Parmi vos commentaires, ceux qui pensent que j’ai été trop « sage » car intimidé et oublieux de ce que je voulais dire se trompent complètement, la télévision ne m’intimide aucunement et ne me fais pas perdre le fil de mes idées. Quant aux inévitables commentateurs négatifs autosatisfaits d’être dans le « camp du bien » et donc que la parole libre dérange, ou bien qui pensent qu’un chercheur de vérité n’a pas le droit d’exprimer un avis citoyen, je ne peux vraiment rien pour eux.

Scandale de corruption au Parlement européen

Michèle Rivasi

TRANSPARENCE | Alors qu’intervient le plus grave scandale de corruption au Parlement européen, je viens d'interpeller, avec sept autres députés verts, la commissaire chargée de la transparence au sujet des activités commerciales d'Heiko von der Leyen, mari de la présidente de la Commission européenne.
La firme de biotechnologie américaine Orgenesis, dont M. von der Leyen est le directeur scientifique, aurait perçu plusieurs millions d'euros du programme de recherche européenne "Horizon" et du plan de relance de l'UE, via ses filiales en Europe.

Ses activités sont-elles compatibles avec le rôle institutionnel de son épouse ? Les questions des citoyens européens et de leurs représentants sur d'éventuels conflits d’intérêts sont légitimes. Y apporter des réponses crédibles est nécessaire.
 
J'appelle également la commissaire à réviser la directive européenne sur la transparence et à créer rapidement un organe d'éthique européen indépendant, doté de pouvoir d'enquête et de sanction, et qui appliquera les règles dans toutes les institutions de l’Union européenne.

Le journalisme ne sera quasiment jamais notre allié

Juan Branco

Les journalistes sont parfois les ennemis de la démocratie. Cela s'est vu et senti avec Julian Assange, fondateur de Wikileaks, qui nous a offert des instruments extraordinaires, qui nous permettent encore de décortiquer le monde où nous sommes plongés.
Cet homme a été pillé, littéralement, sauvagement, par les médias du monde entier, qui se sont jetés sur ses exclusivités, avant de le dévaster.
Violeur, antisémite, agent du FSB. Tout y est passé. Je ne vous fait part que des stigmates les plus violents qui lui ont été adressés. Mais il y a eu également homophobe, sexiste, égocentrique... sale. Oui sale, parce qu'enfermé, neuf ans durant, dans vingt mètres carrés (au sein de l'ambassade d'Equateur à Londres), il n'aurait pas fait le ménage comme il fallait.
Vous n'imaginez pas le nombre d'articles qui au sujet de cette seule et dernière accusation ont été publiés.
Les journalistes vous expliqueront qu'ils ne font que leur travail. Que salir et détruire une personnalité qui venait de les servir, littéralement, et de servir l'humanité en ayant le courage fou de révéler des centaines de milliers de documents diplomatiques permettant de comprendre les dessous de table du monde dans lequel nous sommes plongés, faisait partie de leur travail.
C'est exact, en quelque sorte. Car leur travail est de vendre, et dans ce monde, tout est à vendre. L'information est un bien comme un autre, que l'on trafique, extorque, à des juges, à des policiers, des agents secrets, des lobbyistes, qui vont en tirer grand bénéfice, puisque ces informations permettront d'orienter les décisions politiques et économiques, éliminer des adversaires et favoriser des alliées, bref, fabriquer du pouvoir, en complète et parfaite impunité.
Les journalistes oui, souvent, sont l'ennemi de la démocratie, de ce pouvoir populaire qu'ils exècrent et dont ils craignent qu'il puisse un jour advenir, faisant disparaître toutes ces couches intermédiaires qui permettent de nous tenir cois, et à eux, d'être rémunérés.
Car quel est le plus grand fabriquant "d'information" de valeur, et donc de ressources que les journalistes chercheront à exploiter ? Le pouvoir bien entendu, en une sorte d'alchimie étrange et avariée, dont il s'agira donc, d'au plus près, demeurer.
C'est pourquoi le journalisme ne sera quasiment jamais notre allié, et qu'au contraire, par le pouvoir, il se verra quasiment toujours sacralisé. [...]

17 décembre 2022

Les gens ne savent pas trop quoi faire de la liberté

François Amsallem

Finalement, on a pu constater que les gens aimaient assez l'autorité qui les rassurait, après leur avoir fait craindre des menaces imaginaires, pour non seulement sacrifier leurs propres libertés les plus fondamentales mais également condamner ceux qui refusaient d'y renoncer.
Il semblerait même a posteriori, que les gens ne savent pas trop quoi faire de la liberté, on dirait que c'est une responsabilité qu'ils hésitent à prendre voire même refusent d'assumer. On dirait que c'est pour cela qu'ils en ont peur, parce que semble-t-il la liberté les plonge trop vite, trop fort, trop profondément, irréversiblement au cœur de ce qui fait l'essentiel de la vie, en les mettant face à leurs responsabilités, presque en les enfonçant dans les contraintes de choix (sans repentir), d'arbitrage, de dilemmes et de paris permanents qui font le vécu, bref en les obligeant à s'engager.
Ils choisissent en conséquence premièrement de faire comme tout le monde, de se plier au normes, le choix d'une vie morne, deuxièmement de la sublimer en vivant des vies libres par procuration, via des spectacles, des mèmes de liberté, des séries télé traitant du sujet et des vies tumultueuses d'artistes déjantés.
Sans les excuser, il faut bien admettre, que leur domestication, effectuée sur plusieurs générations, les a bien trop infantilisés pour leur permettre de se sevrer du biberonnage cognitif, a fortiori celui si intensif et permanent dans lequel les nouvelles technologies les maintiennent captifs.

Corrompus et corrupteurs

Jacques COTTA

La coupe du monde de foot, coupe du monde de la honte, se ter­mine de façon bien morose. Sur le simple plan foot­bal­lis­ti­que, la fête pro­mise n’a pas eu lieu. Les vedet­tes du ballon rond, trans­for­mées en mar­chan­di­ses, apa­tri­des mil­lion­nai­res dis­per­sés aux quatre coins de la pla­nète, n’ont pas été capa­bles de donner à leur équipe natio­nale, virées très vite de la com­pé­ti­tion, le succès escompté. Sur le plan popu­laire, l’engoue­ment appelé de toute leur force par les com­men­ta­teurs de tout bord n’a pas été au rendez vous, les ras­sem­ble­ments notam­ment sur les champs-Elysées pour l’équipe de France n’ayant pas grand chose de commun avec ceux qui accom­pa­gnaient la vic­toire de 1998.

Point de vue spor­tif donc, et poli­ti­que pour l’usage qui devait en être fait, cette coupe du monde n’est pas au rendez-vous.

Mais il y a plus !

Alors que le scé­na­rio écrit devait atti­rer tous les regards vers Doha, lieu sou­dain pré­senté comme "festif", "ouvert", "démo­cra­ti­que", c’est vers Bruxelles que les regards se sont diri­gés.

Eva Kaili, député grec­que, vice pré­si­dente du par­le­ment euro­péen, a été inculpées et écrouées, diman­che 11 décem­bre, dans une enquête por­tant sur des soup­çons de cor­rup­tion en lien avec le Qatar, pour « appar­te­nance à une orga­ni­sa­tion cri­mi­nelle, blan­chi­ment d’argent et cor­rup­tion ».

A l’issue d’une quin­zaine de per­qui­si­tions à Bruxelles, six autres sus­pects ont été également inter­pel­lés dont l’ex-euro­dé­puté ita­lien Pier-Antonio Panzeri et le secré­taire géné­ral de la Confédération syn­di­cale inter­na­tio­nale Luca Visentini. Selon la presse belge, le propre père d’Eva Kaili a été inquiété dans l’enquête, sur­pris en train de trans­por­ter des paquets de billets « dans une valise ».

La séquence est digne des films de gang­sters de série B.

Des cen­tai­nes de mil­liers d’euros en liquide trans­por­tés dans des sacs ont été saisis. Députés euro­péens d’une part, émirat du Qatar de l’autre sont donc les prin­ci­paux pro­ta­go­nis­tes de cette aven­ture qui a éclaté à la veille des demi-fina­les de foot, venant donner un nouvel éclairage de la fête Qatarie.

Mais pour­quoi donc une telle débau­che d’énergie finan­cière ?

Le Qatar dési­rait avec l’orga­ni­sa­tion de la coupe du monde affi­cher une image de res­pec­ta­bi­lité, de faste, de luxe, de pou­voir. Il vou­lait ainsi gommer ses rela­tions inces­tueu­ses avec des grou­pes ter­ro­ris­tes notam­ment. Il avait l’ambi­tion d’étendre ses rela­tions dans des buts poli­ti­ques, mais également finan­ciers, notam­ment avec l’Europe où l’Emir, sa famille et son entou­rage pos­sè­dent des parts de plus en plus impor­tan­tes du patri­moine immo­bi­lier et indus­triel, comme cela est le cas en France où les avoirs Qataris se sont mul­ti­pliés depuis la pré­si­dence Sarkozy.

Mais la coupe du monde ne suf­fi­sait pas.

Avec la cor­rup­tion ins­tal­lée au sein des ins­ti­tu­tions euro­péen­nes, le Qatar dési­rait s’assu­rer la bien­veillance des élus euro­péens, dont la vice pré­si­dente du par­le­ment qui début novem­bre s’était rendue à Doha où elle avait salué en pré­sence du minis­tre Qatari du Travail « les réfor­mes de l’émirat dans ce sec­teur ».

« Le Qatar est un chef de file en matière de droits du tra­vail », avait ainsi affirmé Eva Kaili le 22 novem­bre à la tri­bune du Parlement euro­péen, pas­sant par pertes et pro­fits la vie de plus de 6000 ouvriers morts dans la cons­truc­tion de stades réfri­gé­rés en plein désert. Des paro­les qui n’avaient pas sus­cité de levée par­ti­cu­lière de bou­cliers.

Il s’agis­sait en réa­lité pour ces élus euro­péens non seu­le­ment de camou­fler les condi­tions d’escla­vage dans les­quel­les la coupe du monde a été montée avec l’assen­ti­ment géné­ral, mais d’affir­mer que tout compte fait les rela­tions socia­les au Qatar pou­vaient être un modèle. Ni plus, ni moins !

Des dépu­tés euro­péens au plus haut niveau ont donc mon­trés qu’ils étaient cor­rom­pus. Certains sont donc incar­cé­rés.

Mais qu’en est-il des cor­rup­teurs ?

Ce sont les auto­ri­tés Qataries qui en toute logi­que devraient être mises au ban de la société. À défaut, la réac­tion judi­ciaire risque de n’être qu’un leurre qui vise à éteindre l’incen­die avant qu’il n’embrase l’ensem­ble de la com­mu­nauté poli­ti­que inter­na­tio­nale.

Enfin, qui dit cor­rom­pus et cor­rup­teur doit s’inter­ro­ger sur les com­pli­ci­tés qui per­met­tent à un tel pacte de cor­rup­tion de voir le jour…

Les com­pli­ci­tés ?

La liste est sans doute longue, et en tout bien tout hon­neur. Il serait bon de balayer devant notre porte ...

Jean-Pierre Luminet

Je viens d'enregistrer le 28 minutes d'ARTE, qui sera diffusé Samedi 17 décembre à partir de 20h05 (le samedi il dure d'ailleurs 44 minutes et pas 28). Un peu de trous noirs et d'astronomie bien sûr, mais aussi mon avis tranché (puisqu'on me l'a imprudemment demandé) sur l'actualité : Ukraine, Qatar ! Peu orthodoxe, comme vous pouvez l'imaginer. Et pourtant je me suis retenu...

Communiqué 2022 de l’académie de la Carpette anglaise

- 17/12/2022 -

Sous la présidence de Philippe de Saint Robert, le jury de la Carpette anglaise 2022, réuni chez Lipp, le 15 décembre, a décerné, exceptionnellement son prix d’indignité linguistique au président de la République, M. Emmanuel Macron, pour ses nombreuses entorses à la Constitution, dont l’article 2 dispose que « la langue de la République est le français », qui est aussi langue officielle de la plupart des Institutions internationales.
Le jury a relevé l’acceptation par l’exécutif français de l’usage dominant de l’anglais dans le fonctionnement de l’Union européenne, alors que cette langue n’est la langue nationale d’aucun pays membre.
Le jury a également relevé que la direction de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) a été confiée – à l’instigation de la France – à une ancienne ministre qui avait exclu le français comme seule langue d’enseignement public à la place du français dans son propre pays et qu’a été nommée marraine du prochain Sommet de la Francophonie – qui se tiendra à Villers-Cotterêts en 2024 – une artiste qui chante essentiellement en anglais (dernier titre : I love you).
À titre étranger, le prix a été décerné – également à l’unanimité – à Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, pour avoir nommé une anglophone unilingue, Mary Simon, au poste de gouverneur général du Canada.
Philippe de Saint Robert, Eugénie Bastié, Paul-Marie Coûteaux, Benoît Duteurtre, Julien Köberich, Guillemette Mouren, Marie-Josée de Saint Robert, Albert Salon, Marc Favre d’Échallens sont membres de l’académie de la Carpette anglaise ainsi que les associations suivantes: Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), le Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique (COURRIEL), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
Le prix de la Carpette anglaise est attribué à un membre des « élites françaises » qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.
Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

16 décembre 2022

100 000 euros pour des vacances

Vincent Verschoore

Chez les Panzeri ça charie pas qu'un peu ! 1,5 millions chez Monsieur (député européen), 100 000 pour partir en vacances avec Madame et leur fille, toutes deux arrêtées en Italie.
Eva Kaili n'est pas seule, on le savait bien, et le Qatar n'est pas seul non plus. Le Maroc n'a pas perdu qu'au foot, mais ici en échange de quoi ?
Le Parlement européen s'émeut et demande une charte de transparence. La Commission grimace, et nous on rigole. Depuis le temps que ça dure...
La corruption est une industrie aussi ancienne que florissante, on la trouve dans les coulisses de tous les lieux de pouvoir car le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument.
C'est pour cela qu'il faut surveiller les gens qui en ont beaucoup (trop), comme Macron (Alstom...) et von der Leyen (Pfizer...).



C’est bon, détendez-vous, on passe l’hiver !

H16

Si les températures ne sont pas très élevées, reconnaissons au moins à certains amateurs de ballon rond de savoir dégeler plus que l’ambiance dans les rues françaises. Pendant que l’homoncule en charge du ministère de l’Intérieur fait semblant de s’agiter à réduire un peu l’empreinte carbone de ces fêtards émotifs dans les rues de Paris, apprécions tout de même l’à-propos de leurs actions qui incitent chacun d’entre nous, forces de l’ordre incluses, à faire un peu plus de sport et contribuer ainsi à se réchauffer sans utiliser une énergie devenue fort coûteuse dans le pays…

Mais il n’y a là aucune raison de s’inquiéter.

D’une part, parce que les autorités nous ont amplement expliqué tout maîtriser. Les performances passées étant souvent un bon indicateur des performances futures, on sait donc que si le meilleur n’est pas certain, il reste encore fort probable. Voilà qui requinque, n’est-ce pas ? (Prenons même un petit verre de whisky.)

D’autre part, parce qu’alors même que les températures descendent et avant l’action salvatrice des supporters émotifs, le réseau français a bien tenu la charge : malgré le froid qui s’installe doucement sur l’Hexagone, le signal Ecowatt – qui est au citoyen français ce que le signal Batman est à l’inspecteur Gordon – ne s’est pas déclenché. Autrement dit, les plans du Joker n’ont pas mis Gotham à genoux et l’alerte sur l’électricité française n’a pas eu lieu. (Reprenons un petit verre de whisky, ça réchauffe.)

Outre les vivifiants sports de rue, à quoi doit-on cette belle performance énergétique ? Les analystes sont formels : le réseau tient bon grâce à la baisse notoire de consommation électrique par rapport aux années passées. Eh oui : pas de doute, les Français consomment moins !


Sans nul doute, les petits messages agressivement niais du gouvernement et les “je décale, j’agace je réduis je fumiste” de Pannier-Runacher ont fonctionné, mes amis ! Grâce à la chassogaspi d’importation directe des années 70, le discipliné Français a fait des efforts, tout s’est bien passé et le fait que les prix de l’énergie ont crevé tous les plafonds n’y est pour rien, voyons. Le fait que les factures frisent maintenant le délirant ne joue pas. L’hypothèse que les Français seraient en train de s’appauvrir un grand coup, en direct, devant nos yeux, n’effleure absolument ni la presse ni les gouvernants. La communication a marché, qu’on vous dit. Un petit verre de whisky s’impose.

Cette certitude n’est pas seulement installée chez nos dirigeants mais est aussi partagée par ceux d’autres pays européens jusqu’à la tête de la Commission européenne où l’on apprend ainsi qu’Ursula, sa patronne, a décrété très récemment que “nous sommes en sécurité pour cet hiver”, et que “le chantage de la Russie a échoué”.

Quelques douches froides (“Prend ça, Poutine !”), un thermostat à 19°, une saine remise en question de la raclette, et voilà : les réserves sont pleines, on a plein de gaz, les éoliennes tournicotent vigoureusement, les miroirs magiquent comme jamais, le charbon brûle sans plus rejeter de CO2 et nous savons déjà, deux semaines avant le début de l’hiver, que nous allons le passer avec brio, youpi, on est les champions et c’est bon, on a les droits !


Certes.

Mais avant de reprendre un petit verre de whisky, on peut se demander ce qui se cache derrière ces bonnes nouvelles affichées complaisamment par la presse et annoncées avec gourmandises par les politiciens qui, récemment, nous ont surtout montré une belle panoplie des pires défauts humains.

Cette baisse de consommation signifie que la France (et l’Europe) consomme moins d’énergie (10% apparemment) ce qui veut aussi dire qu’on doit s’attendre à une baisse globale de son PIB tant cet indicateur est corrélé avec la consommation d’énergie. Difficile de ne pas y voir un funeste présage, et les prémices d’une récession carabinée dont la fermeture de 80% des boulangeries ne serait que la partie la plus visible.

Et lorsqu’on se penche, un verre de whisky à la main, sur l’état réel des réserves énergétiques du pays, on se rend compte que la bonne performance affichée n’est plus si bonne : on a certes diminué la consommation globale d’énergie et certes, Ecowatt n’est pas passé à l’orange, mais cela n’a pas empêché une forte hausse (+43%) de la consommation de gaz par les centrales électriques pour compenser les réacteurs nucléaires (malencontreusement) à l’arrêt, merci Ducon merci Macron.

Autrement dit, pendant que la Pimprenelle de la Commission frétillait d’aise devant des réserves de gaz remplies à 90%, les centrales françaises suçotaient du gaz comme d’autres du whisky avec un entrain qui laisse penser que la fin de l’hiver pourrait être un tantinet plus tendue que son début, indépendamment des conditions météorologiques (dont tout le monde sait qu’elles seront favorables, réchauffement climatique oblige, n’est-ce pas).

À ce tableau décidément peu lumineux, on doit ajouter les récentes décisions politiques européennes d’imposer un prix maximum pour le pétrole et le gaz dans un mécanisme typiquement bureaucratique absolument incompréhensible (même avec un petit whisky derrière la cravate) : pour garantir que la Russie ne pourra s’enrichir en vendant ce dont nous avons actuellement cruellement besoin (à savoir pétrole et gaz), les États membres de l’Union européenne ont plus ou moins décidé d’imposer un prix plafond aux transactions de ces énergies, ce qui n’a bien évidemment aucun sens économique dans la mesure où l’acheteur n’est ici pas du tout en position de force pour négocier quoi que ce soit.

On peut déjà garantir d’âpres tortillements d’arrière-trains européens pour se sortir de cet invraisemblable carcan posé (de travers) pour des raisons purement idéologiques à mesure que les froidures de l’hiver s’installeront dans les pays du Nord de l’Europe, et que les populations, lasses de ces décisions suicidaires, commenceront à remonter leur agacement à leurs représentants politiques…

En attendant, reprenons un petit verre de whisky. Cela ne réchauffera pas beaucoup, mais cela peut aider à oublier que tout ceci était parfaitement prévisible et que les responsables sont aussi coupables que connus.