J'avoue, à ma courte honte, que j'ai accueilli l'annonce de la défaite de l'équipe de France, à la Coupe du monde de football, avec la plus parfaite sérénité.
En fait, cela m'est totalement égal, vu que je n'ai jamais regardé un match de foot de ma vie, et celui-là non plus, bien évidemment.
Déjà petit, à l'école, je m'arrangeais pour être remplaçant, et je regardais mes camarades de classe, avec effarement et consternation, s'exciter, sans raison compréhensible, devant leur ballon.
Pour ma part, je ne suis jamais parvenu à m'intéresser au fait qu'il aille à droite ou à gauche.
Aujourd'hui encore, je considère le résultat des compétitions sportives, comme une suite de non-événements, ne changeant strictement rien à la vie et au devenir de notre pays.
Prenons l'exemple de cette Coupe du monde, si âprement et fébrilement disputée, et imaginons un instant ce qu'il se serait passé, si la France avait gagné.
Des cohortes, autrement dit des dizaines ou centaines de milliers de supporters, enthousiastes et surexcités, se seraient précipités dans les rues, pour clamer leur joie et exprimer leur satisfaction.
Le pouvoir en place et les médias auraient, bien évidemment, sauté sur l'occasion pour récupérer l'événement, et proclamer fièrement que la France, décidément, s'en sort bien et se trouve dans une dynamique positive d'accomplissement et de succès.
Ils auraient ainsi réussi à faire croire à la foule des naïfs, que tout va bien finalement, dans notre grand et glorieux pays, alors même que s'accumulent les crises et les souffrances, résultant de la politique désastreuse et catastrophique, menée par l'actuel gouvernement et ceux qui l'ont précédé, alors même que les personnels suspendus ne reçoivent aucun traitement depuis plus d'un an, alors même que des PME de boulangers ou d'autres artisans, ferment quotidiennement, à cause de l'augmentation effarante de leurs factures d'électricité.
C'est pourquoi j'affirme que le sport de compétition, non seulement ne présente intrinsèquement aucun intérêt, mais constitue, en réalité, un instrument d'asservissement et de conditionnement des masses, destiné à faire diversion des véritables et tragiques problèmes de l'heure.