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13 janvier 2023

Blabla et néolibéralisme à gogo : ce que contient le rapport de McKinsey sur l’école

Hadrien Brachet / Marianne
Publié le 12/1/2023

Épinglé par la commission d’enquête du Sénat en janvier 2022, le rapport de McKinsey sur l’évolution du métier d’enseignant destiné au ministère de l’Éducation nationale est désormais accessible en ligne. Un concentré de langage managérial insipide qui pousse à la libéralisation de l’école et à son adaptation au marché du travail.

Une opération facturée pas moins de 496 800 euros, pour un résultat plus que discutable… En janvier 2022, la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil s’était étonnée d’une mission de McKinsey opérée en 2020 à destination du ministère de l’Éducation nationale et de la Direction interministérielle de la transformation publique. Le directeur associé de McKinsey France, Karim Tadjeddine, avait alors expliqué devant des sénateurs remontés qu’il s’agissait d’accompagner l'organisation d'un « séminaire » pour « réfléchir aux grandes tendances des évolutions du secteur de l'enseignement ». Celui-ci ayant été finalement annulé pour cause de Covid-19, le cabinet de conseil américain avait finalement rendu trois « livrables » sur les évolutions du métier d’enseignant, en s’appuyant sur des comparaisons internationales.

Jusque-là, ces documents n’avaient pas été rendus publics. Grâce à des démarches auprès de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), David Libeau, développeur, membre de l’association OpenKnowledge France et Marc Rees, journaliste pour le site d'investigation L’Informé, viennent de les obtenir et ont pu les mettre en ligne ce mercredi 11 janvier. Parmi eux, la « version en cours d’élaboration » datée d'avril 2020 de la fameuse note intitulée « Éclairer les évolutions du métier d’enseignant au XXIe siècle ». Un rapport qui, comme le reconnaissait lui-même le ministère de l’Éducation nationale auprès de la commission d’enquête, « a pu alimenter sa réflexion sur l'accompagnement des professeurs par leurs pairs (mentorat), le besoin de repenser leur formation et la nécessité de mieux valoriser leurs compétences. » Seule interrogation pour le journaliste Marc Rees, les métadonnées du document qui signalent une modification le 4 avril 2022, près de deux ans après le rendu : « je ne sais pas si cela correspond à une modification substantielle ou juste orthographique ou graphique », pointe-t-il.

En tout cas, tout au long des 204 pages pour l'instant disponibles, à la présentation léchée, alternant textes, graphiques et images d’illustrations, la note développe une vision de l’école conforme à celle développée par Emmanuel Macron au cours de sa campagne présidentielle de 2022, promouvant autonomie des établissements, rémunérations au mérite et fonctionnement décentralisé. Partant du constat que « le métier d’enseignant évolue profondément », McKinsey estime qu’« appréhender ces évolutions est une nécessité impérieuse pour permettre aux professeurs de continuer à assurer leur mission, au service de la réussite de tous les élèves ». Désormais, les professeurs « ne sont plus uniquement des "sachants" qui transmettent un savoir théorique, assure le cabinet de conseil. Mais ils offrent un accompagnement plus global au développement et à l’épanouissement de l’élève – y compris, en l’éduquant sur des sujets comme le respect de la diversité, le développement durable, l'équité sociale ou l'égalité des sexes. »

NUMÉRIQUE ET « ESPRIT D'ENTREPRISE »

Pour répondre aux défis de l’époque, le rapport préconise donc de faire évoluer le quotidien des enseignants et leurs méthodes pédagogiques. Et pour cela, à de multiples reprises, le cabinet de conseil incite à développer l’usage du numérique. Si l’apprentissage de la programmation ou la sensibilisation à l’usage des outils informatiques sont certes essentiels, McKinsey va bien plus loin, faisant appel au numérique jusqu’à plus soif. Le cabinet de conseil suggère d’« accélérer la diffusion des méthodes comme l’apprentissage mixte », le « blended learning » (sic) qui consiste à associer apprentissage en ligne et cours.


Quant aux professeurs, ils « pourraient accéder à des outils technologiques pour préparer les cours, automatiser partiellement la notation, ou encore les seconder dans l’analyse des progrès réalisés par les élèves ». McKinsey propose même déjà des logiciels clés en main : « Gradescope », qui « s’appuie sur des méthodes informatiques d’apprentissage machine pour permettre aux enseignants de noter les élèves plus rapidement » ou « Schoolrunner » qui « permet aux enseignants de suivre et d’analyser les données de leurs élèves ». En somme, délesté de sa position de « sachant », l’enseignant devient un simple gestionnaire, analysant courbes, graphiques et pourcentages au profit de la maximisation des résultats.

YOGA ET PRIMES

L’idéologie néolibérale, centrée sur l’adaptation permanente des individus à une économie globalisée, imprègne d’ailleurs tout le rapport. On apprend qu’on pourra, dès le primaire, sensibiliser les élèves « aux opportunités de la société numérique » par exemple « en éveillant leur esprit d’entreprise (sic) ». Il n’est jamais trop tôt. De manière générale, l'Éducation nationale est incitée à ouvrir ses portes aux entreprises (et pas n’importe lesquelles : start-up plutôt qu’artisans boulanger ou acteurs de l’industrie) : « Des partenaires externes pourraient être sollicités (associations, start-up, entreprises du secteur éducatif) pour développer et dispenser des programmes d’apprentissage numérique. »

À deux doigts d’inventer le pantouflage pour les profs, le cabinet de conseil suggère aussi de « baliser des parcours de mobilité [...] vers le privé ». McKinsey appelle à développer pour les enseignants « des parcours professionnels plus individualisés, flexibles et dynamiques » et la « rémunération au mérite ». Peut-être même pourraient-ils recevoir des « chèques cadeaux supplémentaires » s’ils sont jugés « excellents », envisage McKinsey dans l’un des trois autres documents livrés au ministère.


Et pour améliorer le bien-être au travail, on pourra leur « proposer des activités extrascolaires au sein ou hors de l’école (par exemple, sport, yoga, méditation, événements conviviaux avec des parents) ». Il ne manque plus qu’une table de ping-pong et des poufs, et c’est sûr, les profs en auront fini avec leurs revendications syndicales d’un autre temps. D’ailleurs, « McKinsey n'a jamais cherché à associer à sa réflexion la communauté enseignante ou les représentants syndicaux », précisait la commission d’enquête du Sénat. À quoi bon ?

DES ENSEIGNANTS DEVENUS MANAGERS

Toujours dans un esprit parfaitement start-up, le cabinet de conseil assure que « les compétences sociocomportementales pourraient faire l’objet d’un renforcement dans les programmes scolaires, en multipliant les exercices pratiques visant à développer chez les élèves la communication, le travail en équipe, l’esprit critique, la créativité ». Bien sûr que l’esprit critique et le travail en équipe doivent être développés chez les élèves, mais dans le vocabulaire du cabinet de conseil, l’enseignant n’est pas loin de devenir un manager – voire un « chief happiness officer » – toujours là pour aider ses élèves à brainstormer. Ces managers seraient eux-mêmes de plus en plus managés par leur chef d’établissement auquel McKinsey, comme Emmanuel Macron, veut donner plus de prérogatives. On lira ainsi qu’il faut renforcer son « leadership pédagogique », notamment en lui donnant « des pouvoirs étendus dans l’allocation de ressources financières et humaines ».


Quant au modèle républicain de l’école française, il est à peine effleuré dans ce document de 204 pages. La laïcité n’est citée qu’une fois, pour rappeler que l’enseignant « incarne également des valeurs (liberté, égalité, fraternité, laïcité, neutralité) ». Si l’éducation morale et civique doit être transformée, c’est seulement pour sensibiliser les élèves aux « enjeux d’une société multiculturelle, complexe, connectée ». À l’école républicaine, fondée sur la connaissance et l’émancipation, le cabinet de conseil préfère une école-entreprise, tournée vers l’adaptation constante au monde du travail et focalisée sur le savoir-être, plutôt que le savoir-faire. Idéal pour préparer les jeunes à la « flexibilité » du monde du travail et à une société atomisée. Ferdinand Buisson voulait « faire des républicains », McKinsey rêve de faire des startupers.


12 janvier 2023

Joe, Hunter Biden et le régime de Zelensky

Vincent Verschoore

En parallèle au conflit sanglant attisé par l'Otan en Ukraine, une autre guerre se déroule au sein de l'establishment US entre la Maison Blanche de Biden d'un côté, le Congrès et le département de la Justice de l'autre (pour faire simple, beaucoup d'autres intérêts sont en jeu ici).
 
En effet, la Justice enquête sur les découvertes de documents confidentiels retrouvés, en novembre 2022 et en janvier 2023, dans des lieux où Biden est passé. Le Washington Post en fit un article hier soir (lien en com), prenant grand soin de minimiser la gravité de la situation (pour Biden) en la comparant à la situation de Trump, également accusé d'être parti avec des documents classifiés.
 
Au-delà de cette joute partisane se profile la vraie guerre, celle menée par une partie des Républicains contre Biden sur base de "l'affaire Hunter", du nom du fils de Joe Biden, dont le fameux PC oublié chez un réparateur contient des documents compromettants sur la vie dépravée de Hunter d'une part, sur ses connexions mafieuses avec l'Ukraine de l'autre, et la "protection" du père alors qu'il était vice-président sous Obama (lien en com).

Rappelons que Hunter était notamment impliqué dans l'entreprise ukrainienne Burisma (énergie), qui lui versait un million de dollars par an contre...  et bien c'est toute la question. La corruption est centrale au fonctionnement du régime ukrainien, et tout le monde le reconnaissait avant février 2022. La récente vidéo de riches et jeunes ukrainiens faisant la fête à Courchevel alors que leurs soldats se font décimer à Soledar illustre parfaitement le problème.

Une commission d'enquête est en cours au Congrès, visant à déterminer si Joe Biden, via la connexion avec son fils et l'Ukraine, relève d'un risque pour la sécurité nationale. À cela s'ajoute la révélation, via les Twitter files, de la stratégie d'étouffement de l'affaire Hunter au sein des médias et Gafam – ce qui rappelle une initiative identique, menée par les mêmes, contre toute critique des stratégies catastrophiques menées dans le cadre covidien.
 
Au vu des informations (certes encore parcellaires) dont nous disposons aujourd'hui sur les liens entre Joe et Hunter Biden et le régime de Zelensky, voyant comment les USA font tout pour escalader un conflit local à coups de milliards dont une partie disparaît dans les profondeurs mafieuses gardées par le SBU et le complexe militaro-industriel, voyant à quel point les dirigeants européens sont prêts à sacrifier l'Europe contre, sans doute, une partie du gâteau (on cherche en vain une meilleure explication), le combat qui se déroule actuellement dans les couloirs du pouvoir américain est également important pour nous.
 
Je n'y crois guère, vu la capacité corruptive des parties prenantes, mais cette affaire pourrait déboucher sur un impeachment de Biden, une révélation des liens mafieux ayant mené à une telle implication US dans le conflit ukrainien, de ce qu'il se passe vraiment là-bas depuis le coup d'État de 2014 ayant placé l'Ukraine au creux des mains américaines. 12/1/2023




Pourquoi ?

François Amsallem

« Pourquoi la population reste-t-elle indifférente devant la violation de ses droits, l’écologie punitive, l’insécurité permanente, les délires wokistes ? »

L'indifférence n'est pas certaine, mais l'absence de réaction l'est tout à fait. Il faut je pense y voir plus que le curseur du niveau de crédulité, celui de la servitude.

« L’aspect sécuritaire : l’État ne s’oppose pas aux provocations, il apparaît faible. »

Pas faible, auquel cas ses représentants devraient se sauver pour espérer échapper à la vindicte populaire, mais injuste, mettant la force publique au service d'intérêts qui ne correspondent pas au bien commun, tel que la population pourrait le comprendre.

« ... Les délits restent sans réponse et sont suivis par d’autres, souvent plus violents. L’impunité affichée des terroristes leur octroie une aura de force, déclenche la peur et permet aussi le recrutement de nouveaux adeptes, sincères ou opportunistes. »

C'est exact, mais peut-on affirmer que ce n'est pas intentionnel ?

« Les citoyens n’ont plus confiance en l’État... »

Et inversement !

« ... ni en ses défenseurs comme la police. »

Comment pourrait-il en être autrement à ce stade, quelle que soit l'institution ?

« ... Chacun se sent isolé et sans défense... »

Évidemment puisque c'est le cas.

« ... et ne se soucie plus que de ses intérêts privés. »

C'est bien pour cela qu'on en est là.
C'est autant une cause qu'une conséquence du problème en question.

« ... Désormais, on refuse de s’engager et de s’exposer... »

Les gens ont toujours été aussi lâches, c'est le prix du courage qui a augmenté.

« Ainsi, l’indifférence et l’apathie apparentes cachent une décision bien arrêtée de non-engagement. »

Non. Ils n'en sont pas capables, ils sont infantilisés et féminisés.

« Cette attitude se développe d’autant plus que les partis politiques d’opposition sont aussi victimes du politiquement correct afin de conserver leurs "places" et leur relative influence. »

Oui. Opposition contrôlée !

« Privé de tout recours fiable, en particulier contre les terroristes, le peuple ressent une peur qu’il n’ose exprimer. La peur isole les personnes, phénomène exceptionnel et... caractéristique. La conduite individuelle est dominée par l’évitement de toute manifestation personnelle et de toute initiative, par la peur de se faire remarquer.
L’apathie des populations occidentales est flagrante. Mais comment s’en étonner ? Elles subissent en continu l’action des subversifs et propagandistes gauchistes, islamistes ou écologistes ?
L’État n’est plus seulement impuissant, il est complice.
En conséquence, que devons nous faire de cet État ? »

Bonne question !

11 janvier 2023

LE MEILLEUR SYSTÈME DE RETRAITE EST… L’ABSENCE DE SYSTÈME

Marc Amblard

La constitution d'une épargne de prévoyance pour mes vieux jours ne regarde que moi. C’est une affaire personnelle.
Il m’appartient seul de la constituer et la gérer comme bon me semble. Non ?
Et si je ne m’en sens pas capable, qu’on me laisse alors la liberté de cotiser auprès de l’organisme que je me serai choisi.
Que vient foutre l’État là-dedans ??
Le vrai problème est là. Pas ailleurs.
Pourquoi retirer de force au travailleur une portion de ses revenus pour la confier à des caisses para-publiques dont la gestion est désastreuse ?
Comprenons bien que si on cesse d’alimenter ces caisses, la rémunération du travailleur augmentera d’autant, lui laissant ainsi la liberté d’affecter ce surplus de revenu dans le placement ou le fonds de son choix. C’est de sa responsabilité, pas de celle d’un état nounou, lui-même incapable de gérer son propre budget.
Ainsi, l’âge limite cesserait d’être un sujet de haute tension. Chacun serait libre de se retirer de la vie active quand il le souhaite et bien sûr, quand il en a les moyens.
D’autant que le système français est une aberration. Il est absolument voué à l’échec car fondé sur un principe inique consistant à prélever une quote-part de vos revenus non pas pour assurer votre propre retraite mais financer celles des retraités actuels.
De cette façon, les gens se sont peu à peu laissé dépouiller sans la moindre résistance. Et on trouve ça normal.


Sous le macronisme, fini le pluralisme des idées et la liberté d'expression

Yann Bizien

Le régime macroniste ressemble à l'ancien régime soviétique. Il pratique, comme lui, l'ostracisme politique, le sectarisme et l'exclusion idéologiques. Sous le macronisme, fini le pluralisme des idées et la liberté d'expression. Ne sont désormais tolérables que les seules idées d'un centre devenu totalitaire. Nous avons nous aussi notre Archipel du Goulag.

Brésil : se méfier des narratifs trop bien ficelés

Pierre Duriot

L’affaire brésilienne est complexe et la télévision nous sert un narratif habituel, en mettant en scène un scénario simpliste, fait de bons, Lula et les siens et de méchants, Bolsonaro et les siens, d’extrême droite, mots systématiquement accolés aux méchants, sur consigne, sans aucun doute. On a toutes les raisons de se méfier des narratifs tout ficelés de la presse devenue, depuis quelques années, totalement unanime, car vivant dorénavant sous perfusion d’argent public. On imagine bien que ce n’est pas sans contrepartie. Les narratifs unanimes de la presse, on les connaît : les bons vaccinés et les méchants non-vaccinés. Les bons Ukrainiens et les méchants Russes. Les bons macronistes et les méchants d’extrême droite. À une autre époque, il y eut des presses contradictoires, il n’y en a plus.

C’est souvent plus compliqué que cela, ainsi, le narratif sur le vaccin s’est avéré largement fissuré, dans de nombreux pays occidentaux, sauf en France, où les effets secondaires et l’inefficacité contre la transmission, se sont bizarrement arrêtés à la frontière, comme le nuage de Tchernobyl. Pour l’Ukraine, même scénario, il a fallu taire les bataillons de nazis ukrainiens, la corruption endémique du gouvernement Zelensky, les reventes d’armes livrées, sur le marché international du terrorisme, quelques bombardements de son propre pays, par l’armée ukrainienne et une explosion de gazoduc, pour faire accuser les Russes.

Le Brésil n’échappera pas à la règle et le narratif finira aussi par se fissurer. Les manifestants que tout le monde condamne unanimement n’auraient sans doute pas pu se livrer à de tels actes, sans que l’armée et la police ne ferment les yeux. D’ailleurs quelques analystes moins prompts à hurler avec les loups, ont commencé à expliquer que Lula aurait du mal à mettre à sa botte certains généraux, gouverneurs et différents services de la défense et du renseignement.

Les « progressistes », qui s’auto-proclament « garants de la démocratie », ne rechignent pas à passer au 49.3, en France, à fournir des armes à l’Ukraine, pour d’obscurs objectifs qui nous échappent, aux États-Unis, à entamer une répression massive, digne d’une Stasi, au Brésil. C’est aussi le propre des dictateurs, de hurler au complot, quand on ne se soumet pas à leur volonté. Il paraîtrait que les « progressistes » se plaignent que les autres les accusent de voler les élections. Il n’y a certes pas, ou peu de preuve, mais tout de même, quel est l’intérêt de voter avec des machines ? Il a été maintes fois montré qu’elles étaient manœuvrables à souhait.

Au RPF, nous n’avons pas l’habitude de hurler avec les loups et la hauteur du gaullisme interdit que l’on se mêle des affaires intérieures d’un pays. Laissons donc les Brésiliens régler leurs comptes et leur vérité émerger. Ceci dit et de manière générale, l’utilisation de machines de vote informatiques n’a aucun autre intérêt que celui de permettre de tricher et alimente donc la suspicion, alors qu’elles ne sont absolument pas nécessaires et encore moins indispensables. Il se trouve même qu’il y a une concomitance entre le moment ou des peuples se sont plaints du vol des élections et la mise en service de ces machines. Revenir à un vote matériel et palpable, dans les grandes démocraties qui se réclament comme telles, serait un premier gage de transparence.


Une sobriété qui s’appelle famine

H16

Pour paraphraser un petit poulet un peu trop gonflé de sa propre importance, “l’abondance, c’est fini”. Apparemment, il va falloir tenir compte d’une réalité de terrain quelque peu bousculée : lorsqu’on regarde certains indicateurs avancés, on se rend compte qu’effectivement, la sobriété va s’abattre sur le monde, plus ou moins mollement selon les régions.

Bien évidemment, il n’est ici pas question de cette sobriété ridicule qui nous est actuellement “marketée” (pour faire du bon français) par les frétillantes équipes communicantes de l’Élysée : cette sobriété qui consiste à se déplacer avec parcimonie, à réduire son chauffage de quelques degrés et à mettre un pull à col roulé en cachemire assorti avec des chaussettes épaisses mais élégantes ou à réduire l’utilisation de sa voiture de fonction n’est qu’une nouvelle forme de mépris de classe que la caste jacassante inflige au reste du peuple avec la morgue qui fait maintenant sa marque de fabrique.

Non, la sobriété à laquelle il est fait ici référence en est une autre forme, le parfum “non consenti”, qu’on appelait jadis pénurie il y a un ou deux siècles en Europe de l’Ouest et socialisme soviétique il y a quelques décennies en Europe de l’Est, celle où les rayons des magasins se vident, celle où l’on doit commencer à faire des queues et perdre son temps en paperasserie administrative pour toucher des coupons et autres tickets de rationnements ou ces chèques-brioches distribués par un pouvoir en manque de pain. Tickets, temps perdu, paperasserie et rayonnages vides sont autant de marques du collectivisme appliqué avec aveuglement et c’est exactement ce vers quoi nous nous dirigeons plus ou moins consciemment.


Et ce n’est pas une exagération. J’en veux pour preuves différents éléments glanés ici et là qui laissent présager d’une année 2023 qui va se placer sous la lettre D, celle du mot débrouille, démerde et, vraisemblablement, disette pour certains produits.

Ainsi, aux États-Unis, les récoltes 2022 sont mauvaises. Il faut dire que la météo y fut assez défavorable et les dégâts sur les pousses et les troupeaux sont notables. Assez logiquement, le prix des aliments (légumes, céréales, viande) devrait donc continuer à grimper encore cette année. Les Américains vont les payer plus cher et ce qui sera exporté devrait aussi nettement augmenter, le coût du transport (et de l’énergie) s’ajoutant à ces prix déjà élevés.

Ainsi, l’Europe a connu pendant l’été 2022 une sécheresse carabinée qui, dans certaines régions d’Europe centrale, a fait baisser le niveau des rivières au point que des “pierres de la faim” ont été découvertes pour la première fois depuis des siècles. Les rendements de différentes céréales en ont été affecté. Pour les légumes, c’est un constat similaire avec des pertes entre 25 et 35%. En Angleterre, le constat est le même.

Sans surprise, les productions céréalières en Europe n’ont pas été flamboyantes cette année : si, pour le colza par exemple, on observe malgré tout une croissance des quantités récoltées par rapport à 2021, il manquera 3 à 4% de la récolte de blé ce qui n’améliorera pas son prix qui, nonobstant l’apaisement de sa flambée de cet été (le quintal a doublé entre février et juillet pour heureusement retomber en août), a beaucoup monté ces dernières années (gagnant 50% en 5 ans). Quant à la récolte de maïs, la production a subi une perte de 20% en 2022 par rapport à 2021.

Ailleurs dans le monde, cela ne se présente pas superbement mieux non plus.

Comme l’ONU l’a du reste mentionné, l’Afrique de l’Est risque vraisemblablement de subir des famines tant à cause de récoltes céréalières médiocres qu’une perte notable de ses troupeaux.

En Chine, les épisodes d’inondations d’un côté et de sécheresses de l’autre ont là encore fait des dégâts et certains n’hésitent pas à évoquer une situation qui n’aurait pas été vue depuis des centaines d’années dans l’Empire du Milieu. Voilà un élément de plus sur l’agenda déjà chargé de Xi alors que le pays se débarrasse de sa politique (idiote) du Zéro Covid.

Du côté du Pakistan, les inondation n’aident pas non plus le Moyen-Orient. Et en Inde, là encore, la sécheresse provoque une baisse des rendements dans la récolte de riz par rapport aux années passées. Si la situation n’y est pas catastrophique, le gouvernement indien n’en a pas moins arrêté les exportations et consacré la récolte actuelle à nourrir l’Inde en priorité ce qui ne manque pas d’alimenter (en plus des ventres indiens) une hausse des prix du riz à l’international.


À ces éléments essentiellement liés aux intempéries et aux performances volatiles de l’agriculture dans le monde, s’ajoutent des choix essentiellement politiques dans différents domaines dont on savait pourtant qu’ils provoqueraient des résultats catastrophiques.

Par exemple, difficile de passer à côté des choix énergétiques opérés sans relâche depuis deux ou trois décennies : les renouvelables à gogo, la dépendance au gaz russe, l’obstination à vouloir se passer des énergies pétrolières provoquent déjà des tensions énormes sur les marchés les plus directement concernés par ces décisions arbitraires et dénuées de toute base scientifique, ce qui entraîne des carburants plus chers (et labourer avec un vélo électrique n’est vraiment pas simple), et des engrais rapidement inabordables (on estime que certains ont doublé pendant que d’autres ont triplé de prix)…

De même, on devra s’interroger sur la pertinence des choix écologiques qui ont consisté à diminuer volontairement les surfaces et les rendements au profit de certaines productions de niche coûteuses qui peuvent contenter, un temps, une élite bobo détachée des réalités économiques mais qui ne parviendront pas à prendre le relai en cas de disruptions majeures, toujours possibles comme les informations ci-dessus le laissent penser.

Enfin, certains choix économiques et plus précisément monétaires ne pouvaient aboutir qu’à ce genre de désastre : l’injection de “capital gratuit” par les banques centrales ont multiplié les investissements peu vertueux ou carrément néfastes au détriment des investissements nécessaires. Ces bidouilles pro-inflationnistes, accumulées depuis plus de 10 ans, finissent par produire une inflation solide et mal contrôlée (pour le dire gentiment).

Parallèlement, l’augmentation de l’usage du crédit chez les ménages (américains notamment) pour “financer” leurs achats alimentaires quotidiens laisse présager d’un petit moment délicat lors des remboursements, les intérêts croissants aussi à rythme soutenu.

Qu’on ne s’y trompe pas : que cette “sobriété” soit fortuite, résultat d’erreurs de politiques idiotes et de coups du sorts imprévisibles ou, plus machiavéliquement, provoquée par une série de décisions planifiées, calculées pour infliger certains types de stress et obtenir des résultats précis sur les populations, peu importe puisque le résultat sera le même : on va manifestement tous maigrir un grand coup.


10 janvier 2023

« Si on continue comme ça, on va en crever »

Louis Fouché



Louis Fouché est médecin anesthésiste-réanimateur, diplômé en éthique de la santé, conférencier, et auteur.
Dans son dernier livre Agonie et renouveau du système de santé, publié aux éditions Exuvie et préfacé par le professeur Didier Raoult, il brosse le tableau d’un système de santé au bord de l’effondrement, incapable de répondre aux besoins des malades et aux aspirations des soignants.
Ayant refusé de se plier à l’obligation vaccinale, Louis Fouché ne peut plus exercer son métier d’anesthésiste-réanimateur depuis plusieurs mois.
« Énormément de professions sont touchées par cette obligation. Non seulement des médecins, mais aussi des pompiers, des secrétaires, des gens qui font le ménage, des aide-soignants, des infirmiers, des ostéopathes, des kinés, des chiropracteurs, etc. [...] Ils n'ont droit ni au chômage ni aux congés payés, ni à quoi que ce soit », souligne le praticien.
« Il y a une omerta, mais la députée européenne Michèle Rivasi a dit au Parlement européen qu’il y avait 130 000 professionnels suspendus, tous métiers confondus. »
Selon lui, la suspension des professionnels concernés et le refus de les réintégrer s’inscrit dans le cadre d’un « plan de destruction volontaire du système de santé » de la part de l’État.
« Ça n'a rien à voir avec une question sanitaire, c’est un plan social à pas cher. On peut foutre dehors 130 000 personnes, sans allocations chômage, sans se salir les mains, sur un prétexte pseudo moral », explique-t-il.
« Nous sommes en train de détruire le système de santé, pour réattribuer le monopole du marché des soins aux multinationales [...]. Les décideurs publics en matière de Santé sont devenus les agents directs de l’industrie du médicament et des plateformes numériques », poursuit-il.
D’après Louis Fouché, « ce que nous vivons aujourd’hui est le spasme final, l’agonie » d’un système de santé « déjà très largement malade », qui dysfonctionnait depuis plusieurs années.
« Le système de santé doit produire des soins, industriellement, avec efficience. Les soignants y deviennent des rouages d’une logique techno-industrielle et numérique. [...] Un bon interne et un bon médecin ne sont plus humains, responsables, bienveillants. Ils sont efficaces, et dociles aux protocoles », souligne le praticien.
Devenue un marché comme un autre, la Santé a ainsi été soumise « à une technocratie managériale » qui « a doucement fait glisser le soin vers “l’extraordinaire banalité du mal”. »
« Notre système de santé valorise les remboursements d'actes invasifs ou liés à des laboratoires pharmaceutiques. On aboutit à une espèce de folie, on en arrive à des soins qui sont complètement aberrants », ajoute-t-il.
Bien que les constats dressés soient amers, Louis Fouché estime que le délitement du système de santé constitue une opportunité pour un renouveau du soin.
« Les artisans de la destruction du système de santé sont en train de nous aider à élaguer les contours d’une institution désirable. [...]. Ils convoquent chacun à savoir quel monde il veut arpenter et vivre », observe le quadragénaire.
« Il est absolument impératif que fleurissent partout des propositions de soin différentes, plus humaines, plus attentives, low-tech, préventives, peu coûteuses. [...] Il faut travailler à permettre que tous ceux qui veulent quitter le système puissent le faire », ajoute-t-il.
Et Louis Fouché de conclure : « Soit on va vers une médecine transhumaniste administrée par les majors de la data comme Amazon, Google, Facebook, Microsoft, et on sera dans une santé automatique pour les gens riches. Pour les pauvres, tant pis pour vous. Soit on se réempart de la santé nous-mêmes, et c'est déjà en train d'arriver. »

Retrouvez l’analyse intégrale de Louis Fouché dans la vidéo.
 
00:00 Introduction
02:02 Comment faire le deuil d’un métier qui a exigé des années d’études et de sacrifice au service des malades ?
09:25 Quelle est la proportion de soignants ayant « triché » pour continuer à exercer leur métier ?
17:35 Les soignants suspendus accepteraient-ils de retourner à l’hôpital s’ils étaient réintégrés ?
24:25 La tarification à l’acte en vigueur dans les hôpitaux peut-elle avoir des conséquences néfastes pour la santé des malades ?
27:56 En quoi l’effondrement du système de santé est-il inéluctable ?
35:14 En quoi les pratiques des acteurs de l’industrie pharmaceutique sont-elles similaires à celles des mafias ?
45:35 En quoi la prise de conscience de notre responsabilité individuelle dans le désordre du monde est-elle un préalable indispensable à la construction d’une société plus désirable ?
55:41 Quel peut être le rôle des médecines traditionnelles dans ce renouveau de la santé et du soin ? Que peuvent-elles nous enseigner sur la façon dont nous envisageons la santé, la maladie, la souffrance ou la mort ?
1:09:14:12 Conclusion

De la dignité à la fonction présidentielle

Radu Portocala

Pendant sa campagne électorale, François Hollande avait dit vouloir redonner sa dignité à la fonction présidentielle. Il est vrai que son prédécesseur l’avait malmenée à plusieurs reprises et de diverses manières. La dignité étant un attribut de la personne et non de la fonction, Hollande n’a réussi que donner à la présidence l’apparence de sa propre personnalité : il l’a rendue ridicule.
Emmanuel Macron a eu la même prétention : faire de la présidence un Olympe au sommet duquel régnerait, dans un silence recueilli, son austère sagesse. Il a très vite réussi à la transformer en un mélange de cirque et de cour de récréation, où se déroule un permanent carnaval de mauvais goût.
Une partie de la masse, habituée au triste spectacle des émissions de divertissement, trouve cela très bien. Elle imagine que c’est sous cette forme lamentable que s’incarne la démocratie. S’afficher avec des clowns, se déhancher sur les marches du palais présidentiel, se montrer débraillé, serrer dans ses bras des voyous déshabillés, tutoyer à droite et à gauche, faire des blagues douteuses de collégien, tout cela est devenu, avec Emmanuel Macron, geste politique. Et tout cela n’est qu’abaissement du politique, nivellement par le bas.
Mais que se passerait-il si un homme sérieux, rigoureux, dont l’action serait bénéfique à la France en cas de victoire, se présentait à la future élection ? La perception de la fonction présidentielle ayant été pervertie, la masse risquerait de le rejeter, car elle ne comprendrait pas qu’il ne veuille continuer le mauvais spectacle. C’est la création de ce risque qui est une des parties les plus néfastes de la présidence d’Emmanuel Macron.

Pass vaccinal : « Juridiquement, cette situation est de la folie »

Marc Gotti
Juriste