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16 janvier 2023

Loi Alimentation : le retour de la vengeance du chèque-PQ ?

H16

Oh, encore une nouvelle proposition de loi ! Et celle-ci ne porte ni sur l’emploi du féminin dans certaines professions, ni sur l’interdiction de la fessée, et engendrera probablement un débat moins délicatement décalé que celui sur la tenue des députés en séance : elle touchera les produits de grande consommation ! Chic, les députés s’intéresseraient-ils aux problèmes concrets des Français, pour une fois ?

Rassurez-vous, il n’en sera rien.

Ou plutôt, disons que si ce projet de loi va bel et bien concerner des problèmes concrets pour les Français alors que l’inflation commence à faire des dégâts, ce sera pour accroître les soucis et non les résoudre.

Comme d’habitude, tout part d’un constat erroné et d’un raisonnement boiteux porté par un député, Frédéric Descrozaille, puis monté en mayonnaise par le truchement habile du langage législatif habituel pour se transformer en caca mou que l’Assemblée nationale va s’empresser de pousser dans le ventilateur de ses débats. Ce qui va se passer ensuite va vous surprendre (ou pas).


En substance et comme un précédent billet l’évoquait en 2018, tout commence lorsque le législateur, nimbé de son omniscience habituelle, décide de restreindre de toutes les façons possibles les réductions et autres offres promotionnelles que les enseignes commerciales, de distributions et autres producteurs ou fabricants seraient à même de proposer à leurs clients, afin de lutter contre (en vrac) la concurrence déloyale, les éventuelles bousculades dans les rayons, la surexploitation des petits producteurs, la destruction des écosystèmes ou les prouts de licorne qui font un dioxyde de carbone trop agressif dans l’atmosphère (rayez les mentions inutiles).

Pour cela, la “loi Alimentation” ou “loi Egalim” est votée en fanfare.


Sans la moindre surprise, une fois mise en place, cette loi provoque presque autant d’effets secondaires aussi prévus et délétères que des injections expérimentales mal testées.

Eh oui : la loi Egalim a été un ratage intégral, comme très souvent en République du Bisounoursland lorsque le pays, piloté par une bande d’idéologues incompétents, refuse de se plier à leurs injonctions paradoxales mais s’en tient à la dure réalité, au crépi duquel les fesses des citoyens et de leurs politiciens ne cessent de se frotter.

Ainsi, grâce à cette loi débile, les prix de certaines denrées augmentèrent (de 1 à 10%), les consommateurs en firent les frais et les producteurs (au premier rang desquels les agriculteurs dont la loi était censée améliorer le sort) ne virent pas la couleur de ces augmentations de prix. Des entreprises, dont le modèle d’affaires se basait quasi-intégralement sur des ventes promotionnelles dorénavant interdites, se retrouvèrent dans des difficultés suffisantes au point de devoir licencier. Si l’on ajoute les gains dodus engrangés par les distributeurs (comme prévu mais contre toute attente du législateur décidément bien stupide) et les conclusions sénatoriales qui montrèrent que cette loi ne satisfaisait absolument personne (sauf l’État), on aboutit à la conclusion d’un désastre aussi total que prévisible.

Heureusement pourrait-on croire, cette loi, prise en 2018 dans la décontraction que permet une inflation quasi-nulle (voire une déflation dans certains cas), devait cesser d’être appliquée au courant du printemps 2023, et la plupart de ses encadrements et autres mesures idiotes devaient disparaître.

Mais toujours sans la moindre surprise et avec ce petit bruit lancinant, dans le fond, qui rappelle celui du broyeur industriel dans lequel on devrait placer prestement une partie de la politicaillerie pour résoudre nos entêtants problèmes, on apprend donc que le député Descrozaille veut prolonger cette loi perverse. Mieux encore, le législateur semble vouloir introduire, par voie d’amendements, de nouvelles façons de gérer les promotions sur les articles d’hygiène, qui pourraient être traités comme des produits alimentaires. Ainsi, les promotions seraient limitées à 34%, contre 45% aujourd’hui.


Oui, vous l’avez bien compris : alors que le pays est au bord d’une faillite complète et retentissante dans la plupart de ses domaines les plus essentiels (énergie, école, santé, armée), la députaillerie s’occupe de réguler les prix des tampons et du papier toilette en s’assurant, comble de la crasse bêtise, qu’ils ne seront pas trop faibles et ce alors que l’inflation réelle tripote le 12% par le mauvais côté de l’arrondi et que tous les professionnels concernés alertent pourtant du caractère inflationniste (voire explosif) d’une telle mesure manifestement prise par des individus totalement déconnectés du réel (ou bassement manipulés).

En somme, votre gouvernement travaille activement à ce que les prix ne baissent pas (ou pas trop !), voire que l’inflation ne s’éteigne pas ; voilà exactement une aide qui s’apparente à des coups de bâtons au milieu d’une bastonnade.

Coups dont les Français auraient sans aucun doute pu se passer avec soulagement, mais la députaillerie veille : grâce à un lobbying intense de différents syndicats, couplé à une méconnaissance presque olympique du fonctionnement du marché en général et de la grande distribution en particulier, et un dogmatisme qui n’a rien à envier à celui d’ayatollah iraniens, le Français sera une fois de plus à l’abri de toute amélioration de sa situation. Si amélioration il y a, ce sera malgré les actions gouvernementales (vous reprendrez bien un petit chèque-PQ pour compenser son prix exorbitant, non ?) et en dépit du sabotage obstiné du législateur, ce qui la rendra forcément lente et obtenue de haute lutte.

Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’au-delà de l’incompétence ou de la bêtise du législateur, il reste indubitable qu’une inflation galopante est probablement la seule chose qui peut encore sauver le pays : pour noyer sa dette devenue colossale par les bons offices de Macron, à part la confiscation de l’épargne – ce qui revient à faire sortir tout le monde dans la rue (y compris ses électeurs) – il n’y a guère d’autres solutions que celle-là, la ruine de l’épargnant.

Et comme les salaires ont peu de chance de suivre au même rythme, les prochains mois promettent d’être un peu tendus.


15 janvier 2023

Un MOIS !

Gérard Boyadjian

1 mois sans névroses de féministes mal b...
1 mois sans se taper la religion de paix et d'amour.
1 mois sans transgenre obèse végan non binaire aux cheveux bleus.
1 mois sans écouter Foutriquet qui zozote pour annoncer la guerre.
1 mois sans entendre les journalopes françaises.
1 mois sans Bilal Hassani ni Jack Lang qui se lèchent le fion.
1 mois sans Zelensky qui demande de la tune et des flingues.
1 mois sans grève, sans écolos, sans clandos, sans cassos, etc...
1 mois sans Sardine Ruisseau ni l'autre greluchon d'Eithoven.
1 mois sans politiquement correct, ni hypocrisie médiatique.
1 mois sans un film de Omar Sy ou de Marina Foïs.
1 mois sans un Mohamed dont le couteau s'est subitement radicalisé.
1 mois sans repentance au rabais.
1 mois sans pardon pour la colonisation, l'esclavage, la Shoah... et la grippe aviaire !
1 mois sans ce clown d'Hanouna, ni son rire de coké.
1 mois sans ces artistes dégénérés qui s'imaginent créatifs et transgressifs parce qu'ils enfilent une robe rose fluo sur le tapis rouge du festival... de la décadence occidentale.
Un p.... de MOIS entier, libre de toute cette lignée de tarés, pour se refaire une petite santé et reprendre un peu pied, dans un monde où subsiste encore un peu de beauté.


Prends l’oseille et tire-toi !

Denis COLLIN

Pour les barons-voleurs, la situation est au beau fixe. On a appris, à la fin de l’année dernière que la cotation boursière de la place de Paris dépassait celle de Londres. En ce début d’année, on annonce que le montant total des dividendes versés aux actionnaires, qui avait atteint un record en 2021 avec 57,4 milliards d’euros, dépasse les 80 milliards (56 versés directement et 24 en rachat d’actions). Pour le « pognon de dingue », les barons-voleurs savent y faire. Sur le podium de « l’argent magique » : Total, LVMH et Sanofi. Crise énergétique, luxe et crise sanitaire, voilà la richesse des riches. Bernard Arnault, l’homme le plus riche du monde, et le groupe Blackrock, les amis de Macron sont parmi les principaux bénéficiaires de ce ruissellement.

La France est devenue le jardin d’Éden du capital : Macron et le CAC 40, c’est Ali Baba et les quarante voleurs ! Car la richesse des riches se paie de la pauvreté des pauvres. La désindustrialisation se poursuit. On vient d’apprendre qu’on ne fabriquait même plus de Doliprane – Sanofi, où es-tu ? L’industrie automobile part en lambeaux entre la poussée mécanique de la Chine grâce au « tout électrique » et la fusion Stellantis qui amène Tavares à annoncer des « mesures impopulaires » (fermetures d’usine et réduction du réseau de distribution), alors même que le groupe a enregistré des profits records. La France est devenue importateur net de produits agricoles et le commerce extérieur enregistre des records de déficits. Les indépendants, comme les boulangers, sont ruinés par la hausse de l’énergie ; beaucoup de PME ferment. Pendant ce temps, la dégradation des services publics se poursuit à un rythme accéléré. La reine mère a beau faire le tour des médias et petites sauteries officiels pour dire que c’est moins bien ailleurs, tout le monde, y compris la presse aux ordres, sait que l’hôpital est dans un triste état et qu’on manque de médecins.

Pour accélérer ce ruissellement du bas vers le haut, Macron et ses sbires appliquent la bonne vieille recette : prendre l’argent où il est, chez les pauvres, car ils sont les plus nombreux. Tel est le sens des mesures drastiques prises au sujet de l’assurance-chômage. Tel est le sens du grand braquage qu’est la réforme des retraites. Exposée par Mme Borne qui a le culot de demander aux syndicats de ne pas gêner les Français, la réforme est sans la moindre justification et n’a pas d’autre but que de prendre le salaire différé des salariés qu’on noiera opportunément dans les autres cases du budget de l’État pour qu’il retombe dans la poche des amis de Macron. Ali Baba et ses quarante voleurs la jouaient vraiment petits bras. Mais Ali Baba n’était ni le sultan ni le calife.

Le COR (comité d’orientation des retraites) a rendu un rapport qui exclut un déficit sérieux des régimes de retraites à un horizon prévisible. Du reste, alors qu’on prévoyait un déficit, le régime est excédentaire pour les deux dernières années. Il y a à cela plusieurs raisons. L’espérance de vie stagne et pourrait même baisser si elle suit la courbe de l’espérance de vie en bonne santé. Les « boomers » qui constituent les retraités d’aujourd’hui sont appelés à disparaître, car « il n’y en est jamais resté » et les classes qui suivent sont nettement moins fournies. Enfin, Jospin, pour une fois, avait pris une sage décision en constituant une cagnotte pour les retraites en 2001.

Cette réforme injuste et, pour tout dire, scandaleuse est rejetée par l’immense majorité des Français (4 sur 5 disent certains sondages), mais elle a un appui parlementaire. Conformément à ce qu’ils sont, les LR vont la voter et confirmeront ainsi qu’ils sont vraiment dans la « majorité présidentielle » et que le courant qu’ils prétendent représenter est résiduel. Les vieux gaullistes, s’il en reste, vont avaler leur chapeau. Une fois de plus. Les 175 députés de la Nupes et les 87 députés du RN forment une minorité parlementaire qui pourrait employer tous les moyens à sa disposition pour bloquer Mme Quarante-Neuf-ter : rassemblements massifs, référendum d’initiative partagée, etc. Gageons qu’ils vont tout faire pour qu’il n’en soit rien. À la Nupes on préfère se chamailler sur le sort de ce pauvre Quatennens et on refuse même de s’associer à une motion RN… qui n’est que la reprise d’un motion de la Nupes. Diviser pour que Macron survive. Il est vrai que la Nupes, d’une certaine manière, fait partie de la « majorité présidentielle » : ses diverses composantes, au nom d’un antifascisme imaginaire, ont appelé, sournoisement ou ouvertement à voter Macron au second tour de 2022. En outre, ils vont tout faire pour éviter une dissolution qui profiterait certainement au RN. De ce côté-là pas grand-chose à attendre. Du côté des syndicats, il n’en va guère mieux, même si, cette fois, la CFDT refuse la réforme – Macron a cependant prévu de lâcher quelques miettes pour obtenir in fine le soutien de Berger.

La solution viendra peut-être, si elle vient, d’une initiative ou d’initiatives venues d’en bas, comme l’a été la grève des contrôleurs de la SNCF qui s’est faite sans les syndicats, sous la direction d’un collectif. Il pourrait aussi s’agir d’un mouvement de type Gilets jaunes qui pourrait amalgamer toutes les colères, celles des salariés et celles de travailleurs indépendants. Dans Valeurs Actuelles, on peut lire : « L’acharnement d’Emmanuel Macron à imposer sa réforme des retraites contre l’avis des Français peut-il faire de 2023 l’année d’un séisme politique d’une magnitude comparable à 1789, 1830, 1848 ou 1958 ? »

Le 15 janvier 2023


Conflit Otan/Russie

Vincent Verschoore

Intéressant "docu" sur ARTE sur la zone baltique au cœur du conflit Otan/Russie. Un véritable film de propagande bien-pensante peignant la Russie sous les traits d'un pays de barbares nostalgiques de l'URSS, et l'Otan comme le preux chevalier de service protégeant les braves européens trop naïfs.
Le point de vue plus nuancé basé sur la réalité historique de ces 30 dernières années n'est même pas mentionné, quitte à être critiqué : il est tout simplement inexistant.
Donc, un pays de 143 millions d'habitants (l'Europe, c'est plus de 500 millions) avec le PIB de l'Espagne, est une menace pour l'Otan. Ainsi la Russie aurait attaqué la Géorgie en 2008, la Crimée en 2014 et l'Ukraine aujourd'hui sans raisons. L'Otan, c'est que des gentils.
Pourtant, qui a envahi l'Afghanistan avec pertes et fracas, puis l'Irak sur base d'un vil mensonge, puis détruit la Libye sous couvert de "mission humanitaire" ?
Qu'est-ce qui a poussé les Russes à réagir en 2008 puis 2014, et en février 2022 ? Quel est le risque objectif d'une invasion russe des pays Baltes, de la Pologne et de la Scandinavie ? Combien de bases de l'Otan entourent les frontières ouest et sud de la Russie, et que se passerait-il si les Russes recommençaient le coup de Cuba ?
Ce docu de propagande n'en dit pas un mot, et c'est vraiment une honte, sachant qu'il s'agit d'une chaîne financée par des fonds publics.


UNE BLONDE SOUS LA GRENADE

Gabriel Nerciat

Hier, en allant faire des courses dans un hypermarché pas très loin de chez moi, alors que j'ai pris ma place dans la queue pour régler de menus achats alimentaires, je vois arriver derrière moi une jolie blonde un peu glamour et très apprêtée, perchée sur de longues jambes qui pourraient être celles d'une ancienne danseuse du Moulin Rouge, agréable personne d'une quarantaine d'années à la mise à la fois un peu vintage et accompagnée de je ne sais quoi d'excentrique.
Comme elle n'a pas grand chose à payer (une bouteille de vin et je ne sais plus quelles mignardises), je m'empresse de lui dire : "Si vous voulez passer avant moi, Madame, je vous en prie".
C'est le genre de proposition courtoise que j'adresse en général, en bon mâle cisgenre et patriarcal, en semblable circonstance soit aux vieilles dames soit aux jolies femmes (parfois aussi aux laides, hein, que les féministes ne me tombent pas dessus comme la vérole sur le bas clergé).
Du coup, la blonde inconnue me regarde, ébahie et enchantée, comme si je venais de lui offrir la lune.
Pour la peine, elle me gratifie, avec une pointe d'accent que je crois être originaire d'Europe centrale, d'un tonitruant et enjoué : "Oh mais vous êtes un amourrrr ! Merci !".
Elle passe donc devant moi, règle ses achats et disparaît prestement sous le ciel gris et froid de janvier.
C'est seulement à ce moment-là que je prête attention à la chanson que diffuse en sourdine la radio choisie en guise d'ambiance musicale par l'établissement commercial, la rébarbative et répétitive Grenade de l'ahurissante et peu amène Clara Luciani : "Je pourrais te faire mal. Prends garde : sous mon sein la grenade ; regarde : sous mon sein la grenade, etc".
Quand j'entends ce truc immonde, en général, je me bouche les oreilles ou pense à quelque chose de réjouissant (l'exécution de Macron sur la place de la Concorde, ou le sourire de Romy Schneider à la fin de César et Rosalie) pour faire diversion.
Mais là, non.
Ce démenti fugace et ravissant offert à l'improviste par une inconnue sortie d'un film de John Huston ou de Max Ophüls pour contredire la barbarie bravache des modernes amazones, je l'ai vécu et accueilli comme la plus belle dissonance poétique que le moment présent était susceptible de m'offrir.


La maîtrise de notre langue

Yann Bizien

Il y a des coupables d’un autre drame français : l’effondrement de la maîtrise de notre langue.
Je n’ai jamais abandonné mes trois outils et mes trois amis d’enfance : mon Bescherelle, mon Bled et mon dictionnaire Larousse. Toujours visibles, toujours à proximité, ils ont été également d'une grande utilité à nos deux enfants.
Contrairement au Bescherelle, centré sur la conjugaison, le Bled est un manuel d'exercices grammaticaux simples et présentés avec beaucoup de clarté.
L'achat d'un Bescherelle est une acquisition intelligente et rentable sur le temps long. Il est utile tant pour les profanes de la conjugaison que pour les chevronnés de notre langue. Devenu l'ouvrage de référence en la matière, ses 300 pages révèlent tous les mystères d'une conjugaison juste et correctement employée.
Les frères Bescherelle publièrent une Grammaire nationale qui connut plusieurs éditions tout au long du XIXème siècle. Louis-Nicolas Bescherelle publia également le Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française, dictionnaire majeur du XIXe siècle.
Le Bled est incontournable pour maîtriser toutes les règles de la grammaire. Il comprend 80 leçons expliquées de façon détaillée, plus de 350 exercices, corrigés inclus, des tableaux récapitulatifs et un index des notions. C’est un outil indispensable pour tous : écoliers, collégiens, lycéens, étudiants, adultes, grand public.
Le dictionnaire est un recueil contenant des mots et des expressions de notre langue. Ils sont présentés dans un ordre convenu qui donne des définitions, des informations et qui nous éclaire sur le sens des mots, des verbes et des expressions.
Je remercie les amis qui aiment notre langue, qui la respectent, qui font des efforts de lectures et qui m’alertent parfois lorsque je rédige un peu trop vite sans me relire.

La Troisième Guerre mondiale a commencé

Emmanuel Todd


Pro­pos re­cueillis par Alexandre De­vec­chio et publié dans Le Figaro du 13 janvier 2023

LE FIGARO. - Pourquoi publier un livre sur la guerre en Ukraine au Japon et pas en France ?

Emmanuel TODD. - Ici, j’ai la réputation absurde d’être un « rebelle destroy », alors qu’au Japon je suis un anthropologue, un historien et un géopoliticien respecté, qui s’exprime dans tous les grands journaux et revues, et dont tous les livres sont publiés. Je peux m’exprimer là-bas dans une ambiance sereine, ce que j’ai d’abord fait dans des revues, puis en publiant ce livre, qui est un recueil d’entretiens. Cet ouvrage s’appelle « La Troisième Guerre mondiale a déjà commencé », avec 100 000 exemplaires vendus aujourd’hui.

Pourquoi ce titre ?

Parce que c’est la réalité, la Troisième Guerre mondiale a commencé. Il est vrai qu’elle a commencé « petitement » et avec deux surprises. On est parti dans cette guerre avec l’idée que l’armée de la Russie était très puissante et que son économie était très faible. On pensait que l’Ukraine allait se faire écraser militairement et que la Russie se ferait écraser économiquement par l’Occident. Or il s’est passé l’inverse. L’Ukraine n’a pas été écrasée militairement même si elle a perdu à cette date 16% de son territoire; la Russie n’a pas été écrasée économiquement. Au moment où je vous parle, le rouble a pris 8% par rapport au dollar et 18% par rapport à l’euro depuis la veille de l’entrée en guerre.

Il y a donc eu une sorte de quiproquo. Mais il est évident que le conflit, en passant d’une guerre territoriale limitée à un affrontement économique global, entre l’ensemble de l’occident d’une part et la Russie adossée à la Chine d’autre part, est devenu une guerre mondiale.

N’exagérez-vous pas ? L’Occident n’est pas directement engagé militairement…

Nous fournissons des armes quand même. Mais il reste vrai que nous, Européens, sommes surtout engagés économiquement. Nous sentons d’ailleurs venir notre véritable entrée en guerre par l’inflation et les pénuries.

Poutine a fait une grosse erreur au début, qui présente un immense intérêt sociohistorique. Ceux qui travaillaient sur l’Ukraine à la veille de la guerre considéraient ce pays, non comme une démocratie naissante, mais comme une société en décomposition et un « failed state » en devenir. On se demandait si l’Ukraine avait perdu 10 millions ou 15 millions d’habitants depuis son indépendance. On ne peut trancher parce que l’Ukraine ne fait plus de recensement depuis 2001, signe classique d’une société qui a peur de la réalité.

Je pense que le calcul du Kremlin a été que cette société en décomposition s’effondrerait au premier choc, voire même dirait « bienvenue maman» à la sainte Russie. Mais ce que l’on a découvert, à l’opposé, c’est qu’une société en décomposition, si elle est alimentée par des ressources financières et militaires extérieures, peut trouver dans la guerre un type nouveau d’équilibre, et même un horizon, une espérance. Les Russes ne pouvaient pas le prévoir. Personne ne le pouvait.

Longtemps, vous n’avez pas cru à l’invasion de l’Ukraine par la Russie…

J’avoue avoir été cueilli à froid par le début de la guerre, je n’y croyais pas. Concernant les ressorts profonds qui ont conduit au conflit, je partage l’analyse du géopoliticien « réaliste » américain John Mearsheimer. Ce dernier faisait le constat suivant : l’Ukraine, dont l’armée avait été prise en main par des militaires de l’OTAN (américains, britanniques et polonais) depuis au moins 2014, était donc de facto membre de l’OTAN, et les Russes avaient annoncé qu’ils ne toléreraient jamais une Ukraine membre de l’OTAN. Ces Russes font donc (ainsi que Poutine nous l’a dit la veille de l’attaque) une guerre de leur point de vue défensive et préventive. Mearsheimer ajoutait que nous n’aurions aucune raison de nous réjouir d’éventuelles difficultés des Russes parce que, comme il s’agit pour eux d’une question existentielle, plus ça serait dur, plus ils frapperaient fort. L’analyse semble se vérifier. J’ajouterais un complément et une critique à l’analyse de Mearsheimer.

Lesquels ?

Pour le complément : lorsqu’il dit que l’Ukraine était de facto membre de l’OTAN, il ne va pas assez loin. L’Allemagne et la France étaient, elles, devenus des partenaires mineurs dans l’OTAN et n’étaient pas au courant de qui se tramait en Ukraine sur le plan militaire. On a critiqué la naïveté française et allemande. Certes, mais parce qu’ils ne savaient pas qu’Américains, Britanniques et Polonais pouvaient permettre à l’Ukraine d’être en mesure de mener une guerre élargie. L’axe fondamental de l’OTAN maintenant, c’est Washington-Londres-Varsovie-Kiev.

Maintenant la critique : Mearsheimer, en bon Américain, surestime son pays. Il considère que, si pour les Russes la guerre d’Ukraine est existentielle, pour les Américains elle n’est au fond qu’un « jeu » de puissance parmi d’autres. Après le Vietnam, l’Irak et l’Afghanistan, une débâcle de plus ou de moins… quelle importance…? L’axiome de base de la géopolitique américaine, c’est : « On peut faire tout ce qu’on veut parce qu’on est à l’abri, au loin, entre deux océans, il ne nous arrivera jamais rien. » Rien ne serait existentiel pour l’Amérique. Insuffisance d’analyse qui conduit aujourd’hui Biden à une fuite en avant. L’Amérique est fragile. La résistance de l’économie russe pousse le système impérial américain vers le précipice. Personne n’avait prévu que l’économie russe tiendrait face à la « puissance économique » de l’OTAN. Je crois que les Russes eux-mêmes ne l’avaient pas anticipé.

Si l’économie russe résistait indéfiniment aux sanctions et parvenait à épuiser l’économie européenne, tandis qu’elle-même subsisterait, adossée à la Chine, les contrôles monétaire et financier américains du monde s’effondreraient, et avec eux la possibilité pour les États-unis de financer pour rien leur énorme déficit commercial. Cette guerre est donc devenue existentielle pour les États-unis. Pas plus que la Russie, ils ne peuvent se retirer du conflit. C’est pour ça que nous sommes désormais dans une guerre sans fin, dans un affrontement dont l’issue doit être l’effondrement de l’un ou de l’autre. Chinois, Indiens et Saoudiens, entre autres, jubilent.

Beaucoup d’observateurs soulignent que la Russie a le PIB de l’Espagne ; ne surestimez-vous pas sa puissance économique ?

En effet, le PIB de la Russie et de la Biélorussie représente 3,3% du PIB occidental, pratiquement rien. On peut se demander comment ce PIB insignifiant peut faire face et continuer à produire des missiles. La raison en est que le PIB est une mesure fictive de la production. Si on retire du PIB américain la moitié de ses dépenses de santé surfacturées, puis la « richesse produite » par l’activité de ses avocats, par les prisons les mieux remplies du monde, puis par toute une économie de services mal définis incluant la « production » de ses 15 000 à 20 000 économistes au salaire moyen de 120 000 dollars, on se rend compte qu’une part importante de ce PIB est de la vapeur d’eau.

La guerre nous ramène à l’économie réelle, elle permet de comprendre ce qu’est la véritable richesse des nations, la capacité de production, et donc la capacité de guerre. Si on revient à des variables matérielles, on voit l’économie russe. En 2014, nous mettons en place les premières sanctions importantes contre la Russie, mais elle augmente alors sa production de blé, qui passe de 40 millions à 90 millions de tonnes en 2020. Alors que, grâce au néolibéralisme, la production américaine de blé, entre 1980 et 2020, est passée de 80 millions à 40 millions de tonnes. La Russie est aussi devenue le premier exportateur de centrales nucléaires. En 2007, les Américains expliquaient que leur adversaire stratégique était dans un tel état de déliquescence nucléaire que bientôt les États-unis auraient une capacité de première frappe sur une Russie qui ne pourrait répondre. Aujourd’hui, les Russes sont en supériorité nucléaire avec leurs missiles hypersoniques.

Les États-unis sont maintenant plus de deux fois plus peuplés que la Russie (2,2 fois dans les tranches d’âges étudiantes). Reste qu’avec des proportions par cohortes comparables de jeunes faisant des études supérieures, aux États-unis, 7 % font des études d’ingénieur, alors qu’en Russie c’est 25%. Ce qui veut dire qu’avec 2,2 fois moins de personnes qui étudient, les Russes forment 30 % de plus d’ingénieurs. Les États-unis bouchent le trou avec des étudiants étrangers, mais qui sont principalement indiens et plus encore chinois. Cette ressource de substitution n’est pas sûre et diminue déjà. C’est le dilemme fondamental de l’économie américaine : elle ne peut faire face à la concurrence chinoise qu’en important de la main-d’oeuvre qualifiée chinoise. L’économie russe, quant à elle, a accepté les règles de fonctionnement du marché, mais avec un très grand rôle de l’État, et elle tient aussi sa flexibilité des formations d’ingénieurs qui permettent les adaptations, industrielles et militaires.

Certains pensent, au contraire, que Vladimir Poutine a profité de la rente des matières premières sans avoir su développer son économie…

Si c’était le cas, cette guerre n’aurait pas eu lieu. L’une des choses marquantes dans ce conflit, et qui le rend si incertain, c’est qu’il pose (comme toute guerre moderne), la question de l’équilibre entre technologies avancées et production de masse. Il ne fait aucun doute que les États-unis disposent de certaines des technologies militaires les plus avancées, et qui ont parfois été décisives pour les succès militaires ukrainiens.

Mais quand on entre dans la durée, dans une guerre d’attrition, pas seulement du côté des ressources humaines mais aussi matérielles, la capacité à continuer dépend de l’industrie de production d’armes moins haut de gamme. Et nous retrouvons, revenant par la fenêtre, la question de la globalisation et le problème fondamental des Occidentaux : nous avons délocalisé une telle proportion de nos activités industrielles que nous ne savons pas si notre production de guerre peut suivre. Le problème est admis. CNN, le New York Times et le Pentagone se demandent si l’Amérique arrivera à relancer les chaînes de production de tel ou tel type de missile. Mais on ne sait pas non plus si les Russes sont capables de suivre le rythme d’un tel conflit. L’issue et la solution de la guerre dépendront de la capacité des deux systèmes à produire des armements.

Selon vous, cette guerre est non seulement militaire et économique, mais aussi idéologique et culturelle…

Je parle ici surtout en tant qu’anthropologue. Il y a eu en Russie des structures familiales plus denses, communautaires, dont certaines valeurs ont survécu. Il y a un sentiment patriotique russe qui est quelque chose dont on n’a pas idée ici, nourri par le subconscient d’une nation famille. La Russie avait une organisation familiale patrilinéaire, c’est-à-dire dans laquelle les hommes sont centraux et elle ne peut adhérer à toutes les innovations occidentales néoféministes, LGBT, transgenres…

Quand nous voyons la Douma russe voter une législation encore plus répressive sur « la propagande LGBT », nous nous sentons supérieurs. Je peux ressentir ça en tant qu’occidental ordinaire. Mais d’un point de vue géopolitique, si nous pensons en termes de soft power, c’est une erreur. Sur 75% de la planète, l’organisation de parenté était patrilinéaire et l’on peut y sentir une forte compréhension des attitudes russes. Pour le non-occident collectif, la Russie affirme un conservatisme moral rassurant. Quand on fait de la géopolitique, on s’intéresse aux rapports de force énergétiques, militaires, etc. Mais il y a aussi le rapport de force idéologique et culturel, ce que les Américains appellent le « soft power ».

L’URSS avait une certaine forme de soft power, le communisme, qui influençait une partie de l’Italie, les Chinois, les Vietnamiens, les Serbes, les ouvriers français… Mais le communisme faisait au fond horreur à l’ensemble du monde musulman par son athéisme et n’inspirait rien de particulier à l’Inde. Or, aujourd’hui, la Russie telle qu’elle s’est repositionnée comme archétype de la grande puissance, non seulement « anticolonialiste », mais aussi patrilinéaire et conservatrice des moeurs traditionnelles, peut séduire beaucoup plus loin. Les Américains se sentent aujourd’hui trahis par l’Arabie saoudite qui refuse d’augmenter sa production de pétrole, malgré la crise énergétique due à la guerre, et prend de fait le parti des Russes : pour une part, bien sûr, par intérêt pétrolier. Mais il est évident que la Russie de Poutine, devenu moralement conservatrice, est devenue sympathique aux Saoudiens dont je suis sûr qu’ils ont un peu de mal avec les débats américains sur l’accès des femmes transgenres (définies comme mâles à la conception) aux toilettes pour dames.

Les journaux occidentaux sont tragiquement amusants, ils ne cessent de dire : «La Russie est isolée, la Russie est isolée.» Mais quand on regarde les votes des Nations unies, on constate que 75% du monde ne suit pas l’Occident, qui paraît alors tout petit. On voit alors que ce conflit, décrit par nos médias comme un conflit de valeurs politiques, est à un niveau plus profond un conflit de valeurs anthropologiques. C’est cette inconscience et cette profondeur qui rendent la confrontation dangereuse.


*Emmanuel Todd est anthropologue, historien, essayiste, prospectiviste, auteur de nombreux ouvrages. Plusieurs d’entre eux, comme « La Chute finale », «L’illusion économique» ou « Après l’empire », sont devenus des classiques des sciences sociales. Son dernier ouvrage, « La Troisième Guerre mondiale a commencé » est paru en 2022 au Japon et s’est écoulé à 100 000 exemplaires.

14 janvier 2023

Le risque d'une rupture majeure

Yann Bizien

Le pouvoir offre le gîte et le couvert, des médecins et des avocats gratuits à des étrangers entrés illégalement en France. Il institutionnalise et subventionne le remplacement de notre population à grands frais et sans l'avis du peuple. Il tiers-mondise et ensauvage la France surendettée. Il abandonne la famille, ne soutient plus la natalité, organise les pénuries, la désindustrialisation, le sous-développement et le délitement moral et politique. Et il demande toujours plus d'efforts au peuple.

Crise économique et énergétique, inflation, baisse du pouvoir d'achat, crise des retraites, immigration de masse, invasive, et de conquête, crise de l'assimilation, désarmement, restrictions, passivité et cynisme politique, laxisme judiciaire, impunité, effondrement de l'école, le pouvoir met en place tous les ingrédients du pourrissement et d'une déflagration sociale majeure.

Il ne restera bientôt dans notre société plus que des bourgeois déconnectés et des misérables dépossédés de tout, de la nation, de la patrie, de leur souveraineté et de leur avenir.

Nous savons ce que l'histoire nous enseigne. Lorsqu'une société en faillite n'est plus équilibrée, que la sécurité de ses citoyens n'est plus assurée, que les différences sont trop grandes, que le pouvoir ne comprend plus le peuple, qu'il ne le représente plus, qu'il cherche à échapper aux réalités, et à ses responsabilités, le risque d'une rupture majeure devient alors l'évidence la plus plausible.

Réforme des retraites

Yann Bizien

Faire passer la réforme des retraites pour un progrès nécessaire, juste, cohérent et efficace... La communication politique est aussi l'art de créer de l'illusion et de faire avaler les plus grosses couleuvres.

Je suis en effet stupéfait du raisonnement et des arguments avancés par les tenants de « l’arc républicain », cette panoplie d’élus déconnectés du réel et des soucis du peuple, pour la réforme de nos retraites. Mais pas seulement : combien d'économistes se sont trompés sur les moyens de traiter nos défis, quand on sait que notre pays est en faillite ?

Le moteur et le carburant de cette réforme « pour l’allongement de la durée du travail » reposent principalement sur la volonté de faire des économies sur le dos des actifs pour sauver notre dispositif de solidarité entre générations.

L'argument majeur est connu : "Nous vivons plus longtemps, il faut donc travailler plus longtemps".

Une réforme, pour réformer ? Une réforme pour faire comme nos voisins ?

Volonté d’augmenter les richesses produites, donc du surplus d’impôts et des richesses fiscales. Volonté de ramener à zéro un déficit estimé à 12 Mds d’€uros dans la prochaine décennie. Volonté de remédier à la cause principale de notre problème, c’est-à-dire la baisse des recettes directement liées à la chute du nombre de cotisants. Volonté de gains nets pour les comptes publics de 23,5 Mds d’€uros. Volonté de hisser à 17,7 Mds d’€uros en 2030 le rendement d’un report de l’âge légal de départ à 64 ans, au rythme de trois mois par an, en complément de l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation. Volonté de porter à 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 la durée de cotisations nécessaires pour bénéficier d’une pension à taux plein. Volonté d’instaurer une retraite minimum à 1200 € pour un coût de 2 Mds d’€uros. Et volonté de ne pas toucher aux acquis des nantis les plus préservés par le syndicalisme et des régimes spéciaux.

Réforme complexe, et chantier miné, donc, car très largement rejetés par les syndicats et les actifs qui préparent les conditions d’un rapport de forces, celui de la rue, qui n’aboutira probablement à rien car l’exécutif bénéficie de la complicité et du soutien implicite des Républicains qui déclarent déjà leur victoire sur cette réforme qui n’est en réalité qu’un grand recul de la condition des actifs.

Cette volonté de réforme « abrasive » intervient surtout dans le pire des moments pour les Français avec une convergence de crises. En faisant nos courses ce matin, je me suis rendu compte que de plus en plus de ménages, très inquiets, regardaient leur ticket de caisse dans les détails, s’interrogeant sur de nombreuses augmentations de produits de première nécessité.

Contestation, colère, frustration et sentiment d'injustice grondent à bas bruit à ce stade. Les Français refusent en effet ce report de l’âge légal à 64 ans pour environ 80% d’entre-eux.

1995, 2003, 2010 : le pouvoir dépense l’argent des contribuables pour favoriser l'assistanat et acheter la paix sociale, pour subventionner une immigration envahissante et coûteuse, pour financer une solidarité généreuse mais qui n’est plus nationale depuis longtemps, pour reporter à plus tard la cause d’une guerre civile plausible et échapper à ses responsabilités pourtant historiques.

Depuis 30 ans, au moins, le pouvoir, aidé du MEDEF, tente de faire reculer l’histoire du progrès sur cette question si importante de nos retraites. Il sait aujourd'hui qu’il peut très vraisemblablement obtenir gain de cause dans un contexte politique permissif malgré une mobilisation exceptionnelle annoncée par les syndicats et les Partis politiques qui ont décidé de ne pas suivre le Gouvernement.

Un combat de société est donc en train de s’engager. Emmanuel Macron, après des années de « quoi qu’il en coûte » et ses petits chèques de financement de « mesures », donne le sentiment que la seule variable d’ajustement pour assainir et renforcer durablement notre dispositif de retraites, ce sont les actifs.

La vérité est qu’il y a en France de nombreuses pistes d’économies pour financer nos retraites et pour pérenniser nos acquis comme notre modèle.

La vérité est que l'humain ne compte pas chez Emmanuel Macron qui aura multiplié les embardées et les retournements de vestes. Il a renoncé à la fusion des 42 régimes spéciaux. Il n'a pas voulu gommer les inégalités entre catégories de travailleurs. Il n'est pas parvenu à casser les corporatismes. Et il n'a jamais connu la pénibilité, le mal au dos, les ampoules aux mains, les douleurs aux genoux, le froid, la pluie, la chaleur et le danger au travail.

En France, un €uro cotisé pour une retraite ne donne toujours pas les mêmes droits à la fin. Et se sont les mêmes qui trinquent.

Alors, Mesdames et Messieurs les Sénateurs et Députés des vraies oppositions, sortez vos propositions, comparons, résistons et faisons reculer l’exécutif mais pas l’histoire et le progrès qui a encore beaucoup de progrès à faire.

Ukraine : une Europe en forme de IVème Reich

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

L’OTAN et l’UE s’accordent pour une coopération plus large et plus intense. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, Charles Michel, président du Conseil Européen et la sulfureuse Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, viennent de signer un accord dans ce sens. À quel titre puisque deux d’entre eux ne sont pas élus par les peuples ?

Donc, une poignée de « fonctionnaires » largement décrédibilisée par des affaires en cours, s’arroge le droit de placer sous la tutelle américaine, l’ensemble des pays européens, sans que ces derniers ne soient invités à la séance de signatures. Ces caciques justifient l’accord, qui en toute logique devrait être ratifié par chaque pays concerné, par la défense contre « les acteurs totalitaires ». Sans se rendre compte, que ce faisant, ils sont eux-mêmes : totalitaires. Mais ce n’est pas une nouveauté.

Cette Europe, qui devait nous garantir paix et prospérité, nous a entraînés dans la guerre et les privations et il y a une perspective proche, d’effondrement. L’obsession de vouloir détruire la Russie se retourne contre nous et personne de l’opposition ne semble devoir en prendre la juste mesure. La livraison d’armes lourdes à l’Ukraine marque un tournant. Comme ils avaient voulu mettre à genoux l’économie russe, ils entendent prolonger le conflit jusqu’à épuisement. Mais c’est bien l’Europe qui est épuisée. Elle n’a déjà plus les moyens de livrer des munitions, ni même celle de fournir assez d’armes. Quand bien même il y aurait assez de chars, qui les conduirait ? La dernière bataille de Soledar montre des rues jonchées de cadavres. Contrairement à ce que les illusionnistes de BFM ou LCI rabâchent en boucle, dans un discours mensonger, la faiblesse qu’ils voient chez les Russes, est le sort de l’Occident. L’Ukraine n’a plus de réserve humaine. Leur psittacisme en devient effrayant, et dénote l’embrigadement dans lequel a sombré l’Occident. Imaginez qu’Ursula estime que pour détruire la Russie, il faille utiliser l’arme atomique ? Que croyez-vous qu’elle demandera à la France ? Qu’imaginez vous qu’il se produira alors ?

Depuis le début de ce conflit nous n’avons de cesse au RPF de signaler les aberrations et les dangers que l’UE fait courir à la paix dans le monde et surtout à la France. Nous n’avons jamais été mis en défaut sur les prévisions, somme toute faciles à anticiper. Les Russes n’ont pas été impactés économiquement dans leurs vies quotidiennes : nous si. Il en sera de même pour la situation militaire. Nos réserves sont au plus bas, notre capacité de production de munitions est exsangue, nous sommes obligés de puiser dans notre matériel opérationnel, sans être capable de le remplacer immédiatement… nous n’aurons d’autres choix, en cas d’obsession européenne de prolonger le combat, que d’en venir à l’extrémité nucléaire et nous serons anéantis.

L’Europe, en suivant aveuglément la volonté des US de détruire la Russie, s’enfonce dans un marasme sans précédent, la misère sera la conséquence du soutien jusqu’au boutiste à l’Ukraine. Les volontés de la Suède, d’accueillir des bombes atomiques sur son sol, ne peuvent arranger la situation, mais c’est encore l’Occident qui prétendra être provoqué par la Russie. Ou est passé le bon sens et l’analyse impartiale dans les rangs de nos dirigeants politiques ? Je ne parle pas des macronistes, eux sont voués à suivre aveuglément la volonté des US. Quand allons-nous voir enfin des chefs de partis remettre en question cette politique suicidaire ? On peut comprendre qu’ils soient tétanisés à l’idée de s’opposer à la doxa du moment, qu’ils ne veuillent pas être accusés de tous les maux classiques : extrémistes, complotistes. (...).

La seule voie possible avant le feu nucléaire est l’approche critique du conflit et la négociation entre les belligérants russes et ukrainiens et seulement entre eux.