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25 janvier 2023

Le business des guerres américaines

Vincent Verschoore

Énorme. Tellement énorme que ça passe crème, et que ça fait plus de vingt ans que ça passe : les guerres américaines sont un business qui se négocie sur les moyens de destruction puis de reconstruction, toujours au bénéfice des mêmes, au prix du sang versé par les civils et les soldats sacrifiés.
Comme l'écrivait Anatole France en 1922, « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». Il dirait sans doute, aujourd'hui, pour les financiers.
Donc nous avons ici Zelensky, le nouvel héros des applaudisseurs patentés (ça donne bonne conscience et ça ne mange pas de pain), glorifiant le Grand Capital Corrupteur américain, le remerciant pour toute cette fortune faite sur les livraisons d'armes qui permettent de faire durer la guerre, donc de maximiser les destructions, les futurs profits des reconstructeurs et, surtout, ceux de leurs intermédiaires. Dont lui-même, j'imagine.
D'où l'intérêt de faire un peu de ménage avant, pour la forme. Je ne doute pas que si nous échappons à la destruction totale, il y aura un jour à Kiev une avenue "Hunter Biden" qui croisera l'actuelle "Stepan Bandera" (anciennement avenue de Stalingrad) au carrefour dit de la "Rétro-commission européenne".
Comment fait-on pour se débarrasser de toutes ces raclures ?

https://fb.watch/ihha_G5byd/

2023 : fin de l’hégémonie du dollar américain ?

H16

Si l’Histoire nous enseigne quelque chose, c’est qu’un empire ne peut tenir dans la durée que grâce à deux éléments clés : son armée et sa monnaie.

Son armée, car l’empire doit être capable de protéger son territoire et de conquérir de nouvelles terres pour s’étendre ; et sa monnaie, car c’est avec celle-là qu’elle paye ses militaires et c’est par elle que cet empire entendra échanger des richesses avec ses vassaux. Dans ces deux domaines, un empire qui veut durer doit mettre en place des mesures pour maintenir la stabilité à la fois militaire et économique.

De ce point de vue, ce qui se passe actuellement du côté américain impose quelques questions : l’usage du dollar et la puissance qui lui est attachée semble nettement amoindrie par les récents événements en Europe et dans le reste du monde.

En Europe, le conflit ukrainien a fortement fait bouger les lignes : malgré la pluie drue de sanctions que son intervention ukrainienne a provoquée, il apparaît que la Russie n’est plus aussi dépendante des systèmes financiers occidentaux qu’elle ne l’était en 2014, date des derniers trains de sanctions et qui lui ont apparemment laissé le temps de s’organiser. Actuellement, l’économie russe est loin d’un effondrement (alors qu’on est en droit de se poser la question concernant les économies européennes par comparaison).


Et ce qui se passe dans le reste du monde accroît l’impression d’un changement tectonique majeur au niveau de la monnaie américaine : l’Arabie saoudite, pourtant partenaire de longue date des Américains et pilier de la puissance même du pétrodollar, semble résolument se tourner vers la Chine en acceptant ouvertement des paiements en d’autres devises que le dollar pour l’acquisition de son pétrole.

La nouvelle peut ne pas sembler fraîche : dès 2018, la Chine introduisait des contrats pétroliers cotés en yuan dans le cadre de ses efforts pour internationaliser sa monnaie, bien que 80% des transactions pétrolières mondiales soient encore effectuées en dollars américains. Et dès mars 2022, des discussions s’ouvraient entre la Chine et l’Arabie saoudite à ce sujet pour envisager le paiement du pétrole directement en rial saoudien voire en devises chinoises.

Il faut en effet se rappeler que ce rial saoudien est rattaché au dollar américain depuis des décennies, tandis que les exportations de pétrole saoudien continuent de soutenir le système du pétrodollar des années 1970, dans lequel le premier exportateur mondial de pétrole fixe le prix de son brut en dollars américains.

Alors qu’il se murmurait déjà depuis quelques années que le nouveau pouvoir saoudien envisageait d’ouvrir ses exportations pétrolières à d’autres devises, les événements en Ukraine ont largement précipité ces projets : depuis, l’Arabie saoudite semble vouloir couper totalement les liens avec le dollar américain et se tourner vers la Chine.

La question est loin d’être marginale : quelque 25% des importations de pétrole de la Chine (sur un total se situant autour de 10,5 millions de barils par jour) proviennent d’Arabie saoudite, le reste étant livré principalement par la Russie, l’Irak et l’Angola. Le Royaume, qui exporte en moyenne 6,2 millions de barils par jour, figure également parmi les principaux fournisseurs de brut du Japon et de l’Inde.


En outre, cette question se pose avec une insistance croissante à mesure que les pays occidentaux tentent de faire valoir leurs points de vue de façon de plus en plus autoritaire aux pays producteurs : depuis les sanctions imposées au Venezuela, puis à l’Iran et maintenant à la Russie, les pays émergents sont devenus moins dépendants des États-Unis. Pour les Saoudiens, la méfiance est encore plus ancienne, notamment depuis que le prince héritier Mohammed ben Salmane a été ostracisé par l’administration Biden qui l’accusait d’avoir fomenté l’assassinat du journaliste dissident Jamal Khashoggi, distendant de façon évidente les relations entre Washington et Riyad ; les demandes de Biden à l’Arabie saoudite d’augmenter sa production pour faire baisser le prix du baril de brut n’ont pas été suivi du moindre effet et, pire, la production a même été réduite dans ce qu’on peut qualifier de véritable camouflet infligé au président américain.

Cet alignement progressif de l’Arabie avec la Chine et la Russie est encore plus compréhensible lorsqu’on apprend que la Kingdom Holding d’Arabie Saoudite a investi 500 millions de dollars dans les trois principales sociétés énergétiques russes quasiment au moment où la guerre en Ukraine a commencé.

Dès lors, on ne pourra pas être surpris par les déclarations de Xi sur la mise en place de swaps rial/yuan lors de son voyage officiel en Arabie Saoudite en décembre dernier :

“The Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange platform will be fully utilized for RMB (renminbi) settlement in oil and gas trade”
“La plateforme de bourse Pétrole & gaz naturel de Shanghai sera pleinement utilisée pour le règlement en renminbi dans le commerce du pétrole et du gaz”

Et comme ceci s’ajoute aussi aux velléités logiques et officielles de la Russie (et de l’Inde) de ne plus commercer en dollar, une part croissante des échanges mondiaux de pétrole ne va plus se faire en dollars mais dans d’autres devises.

De façon évidente, là où les Américains pouvaient prétendre forcer certains pays à conserver le dollar comme monnaie d’échange internationale, il ne peut en aller de même avec la Chine qui constitue un adversaire plus dangereux. Si, au début des années 2000, l’hégémonie financière et militaire américaine ne posait pas de doute, il en va maintenant tout autrement et l’Oncle Sam sait qu’il doit réfléchir à toute position réellement belliqueuse contre l’Empire du Milieu.

Ceci devrait avoir plusieurs effets notoires sur le dollar américain.

La demande pour ce dernier s’amenuisant avec la disparition rapide du pétrodollar, et l’offre actuelle étant plus importante que jamais, il semble assez clair que la valeur du dollar va s’effondrer dans un avenir proche.

Ceci va se traduire par une augmentation des prix du baril de pétrole ; actuellement autour de 80$, il n’est pas invraisemblable de le voir rapidement grimper au-delà des 120$, ce qui renchérira les biens et produits importés de l’étranger vers les États-Unis et vers l’Europe, ainsi que les biens produits localement dont la production dépend ultimement du prix de l’énergie. L’inflation qu’on constate actuellement n’est qu’en partie seulement résultante de cet effet ; on peut raisonnablement s’attendre à d’autres hausses de prix, plus fortes celles-là, lorsque le pétrodollar deviendra marginal.

Si l’on poursuit le raisonnement, la forte demande en actions et bons américains étant en bonne partie pilotée par le besoin des pays étrangers, disposant de dollars, de les investir, le pivot vers le pétroyuan pourrait favoriser les entreprises chinoises avec un afflux de nouveaux capitaux extraits des bourses occidentales. L’impact sur les bons du trésor américains pourrait être important : la baisse de leur demande se traduira mécaniquement par une augmentation de leurs taux d’intérêts, ce qui pourrait plonger l’économie américaine et, par ricochet, toutes les économies occidentales, dans une récession marquée. Les pays qui ont des finances saines s’en sortiront mieux que les autres (surprise : la France n’en fait pas partie).

Au passage, notons que la baisse des cours des actions et de la valeur du dollar devrait normalement aussi se traduire en une hausse notable des valeurs des matières premières comme l’or, l’argent et, logiquement, des cryptomonnaies…

La situation économique américaine et occidentale, largement dégradée, ne laisse ensuite rien présager de bon : une telle transition internationale ne pourra se passer sans douleurs et, à ce titre, un ou plusieurs conflits majeurs ne sont pas à écarter.

La fin du pétrodollar, à plus ou moins brève échéance, ne fait plus guère de doute.

Si l’année 2022 vous a paru bien pleine de rebondissements, l’année 2023 pourrait lui tenir la dragée haute…

La crise de la cinquantaine ?

Eric Vial

D’abord, pendant le confinement on m’a imposé de rédiger des auto-autorisations de sorties pour aller acheter deux poireaux et trois carottes.
Ensuite, on m’a expliqué que si on me privait de liberté c’était pour mon bien.
Après on m’a prévenu que si je ne me vaccinais pas pour protéger les autres j’allais être « em-merd-é », puis on a découvert que finalement on pouvait quand même transmettre le virus. Mais bon, on n’a rien changé.
À nouvel-an, on m’explique que la crise climatique était imprévisible.
Concernant la retraite on m’oblige à reconnaître qu’il faut travailler plus longtemps tout en sachant que plus d’un travailleur de 60 ans sur deux n’a plus d’activité.
Je découvre que moins je consomme d’énergies, plus mes factures sont lourdes.
Maintenant on me dit qu’il faut donner des armes à l’Ukraine pour faire la paix.
Mes chers amis FB, je crois avoir vrillé. Je ne comprends plus les contradictions de ce monde qui m’entoure, ni la société qui me ceint. Je veux fuir cette bêtise et cette chienlit, mais est-ce possible ?

24 janvier 2023

mélimélo

⬦ L’État de New-York vient de légaliser la transformation des morts en compost, imitant en cela cinq autres États américains qui l’avaient devancé dans la marche vers la révolution écologique totale.
L’Union européenne a autorisé, elle, par un Règlement d’exécution portant la signature de dame von der Leyen, l’utilisation de la poudre de grillons domestiques dans la préparation de divers aliments.
Le croisement de ces deux informations forme le point où triomphe le sordide dans notre monde en cours d’imbécilisation.
- Radu Portocala -

⬦ France : hausse de 50% des faillites d'entreprise en 2022
Les aides Covid n’ont pas réglé le problème, elles l’ont retardé tout en créant une inflation dévastatrice.
- Marc Amblard -

⬦ L'omerta de la part des médias, des médecins et des politiques sur les effets secondaires, est honteux et criminel.
Quant aux intellectuels qui ne se penchent pas sur le sujet pendant qu'il est brûlant, il sera vain de venir dénoncer le scandale quand il sera passé.
Les effets secondaires, on les dénonce quand les gens en sont victimes et non après. À défaut de faire cela, on ressemble à ceux qui se déclarent résistants quand la guerre est finie.
- Alexis Haupt -

⬦ Qu'on fixe donc l'âge de départ à la retraite à 65 ans pour tous ceux qui ont voté Macron, voire 68 ans pour les remercier, et qu'on fiche la paix aux autres, non mais !
- René Chiche -

⬦ Si cette réforme passe, c'est un blanc-seing pour Macron, il pourra continuer de tout détruire pendant les 4 ans qui lui restent. Après, vous n'aurez plus que vos yeux pour pleurer, et encore, à certains, il n'en restera plus qu'un.
- Catherine Gaillard -

⬦ Celui qui est pour la réintégration des soignants sans avoir été contre leur suspension arrive un peu tard quand même.
- Alexis Haupt -

⬦ Ceux qui aiment marcher en rangs sur une musique : ce ne peut être que par erreur qu’ils ont reçu un cerveau, une moelle épinière leur suffirait amplement.
- Einstein -

⬦ Pour être tout à fait franc, presque toutes les théories du complot que les gens avaient sur Twitter se sont avérées vraies. Et même plus vrai que les gens ne le pensaient.
- Elon Musk -

⬦ Les hommes ont besoin des femmes, les femmes ont besoin des hommes. C'est l'histoire de l'humanité.
- Marie-Estelle Dupont -

⬦ Il faut arrêter de rechercher des justifications scientifiques en matière de gestion Covid, là où n'existent en réalité que des intérêts de pouvoir et d'argent.
Si la science, la vraie, avait eu son mot à dire, tout aurait été très différent : pas de confinements, pas de pass sanitaire, pas de masques en extérieur ni pour les enfants, des médecins qui soignent, et évidemment pas de suspension de soignants nonvax.
- Vincent Verschoore -

⬦ J'ouvre un exemplaire des Caractères de la Bruyère et je tombe sur ce mot qui paraît avoir été écrit pour dénoncer, avec trois siècles d'avance, le banquier moumouté qui nous sert de président.
Bon, évidemment, ça pourrait s'appliquer à beaucoup d'autres politiques, mais comment ne pas penser en priorité à lui ?
« À force de faire de nouveaux contrats, ou de sentir son argent grossir dans ses coffres, on se croit enfin une bonne tête, et presque capable de gouverner. »
- Jonathan Sturel -

⬦ La censure, quelle qu'elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur le genre humain.
- Gustave Flaubert -

Négation de l'identité nationale
Négation de l'identité culturelle
Négation de l'identité sexuelle
Transhumanisme
Matérialisme
Scientisme
Homme-machine
Homme-cobaye
Homme-objet
Déshumanisation
Au profit de la mondialisation
- Véronique Faucheux -
Gérard Boyadjian

Mauvaise et bonne nouvelle

https://www.facebook.com/519306637/videos/1495716767603164/


SOUTIEN à tous les artisans ET STOP à cette folie

Kelly Scott

J’ai appelé ce matin la boulangerie en question pour savoir si c’était vrai car complètement fou.
Boulangerie Claudel à Bollwiller (Haut-Rhin).

Photo jointe, une dame très gentille m’a répondu.

Tout est véridique ! Le montant réclamé est réel et d’autres boulangeries et artisans vivent le même cauchemar !

Ils ont affiché cette facture chez eux dans leur commerce.

Ils ont prévenu la presse.

EDF pour l’instant ne donne aucune réponse.

Je leur ai dit que nous les soutenions.

C’est juste invraisemblable, incroyable et insupportable.

S’ils doivent payer, ils fermeront évidemment mais il faut absolument qu’ils ne se laissent pas faire !


Vers des jours difficiles ?

Gilles La Carbona

Les nuages s’amoncellent dans le ciel de Macron. Jusqu’à présent, le président s’en est toujours sorti, soit en jouant le pourrissement, soit en affichant un superbe mépris et parfois les deux en même temps. Mais il s’agissait en général d’un problème unique et interne. Cette fois les choses sont un peu différentes. D’abord il y a cette fichue réforme des retraites. Elle pourrait passer en force, ou avec la complicité des LR, puisque ces derniers ont pactisé en « presque secret » avec le pouvoir. Cependant les syndicats ne semblent pas vouloir lâcher du lest et ils ont avec eux au moins 70% des Français, qui ne veulent pas de cette réforme. Ils ont un peu de temps devant eux pour préparer leurs arguments et surtout les salariés, à des blocages de plus en plus durs. Macron pourrait-il supporter une paralysie du pays, même partielle, de plusieurs semaines ? Le pari est osé.

Dans ce cas il lui resterait deux options. Retirer ce texte, que le COR ne cesse de qualifier d’inutile, puisque l’équilibre financier n’est en rien menacé dans l’immédiat du moins, il l’a encore martelé la semaine dernière. S’il fallait 10 milliards pour en assurer la pérennité, on se dit que l’effort n’est pas si dantesque que ça, puisqu’on ne cesse d’inonder l’Ukraine de milliards, pour rien. Ou, seconde solution : faire un référendum. Plusieurs intervenants le réclament, Macron lui-même, l’avait évoqué durant sa campagne. En choisissant cette alternative il ne se dédierait nullement. Bien entendu l’issue du scrutin pourrait l’affaiblir, si elle était négative. Mais connaissant l’homme, il resterait en place, arguant que ce n’est que l’expression du peuple, non un plébiscite sur sa personne. De plus, rien n’est écrit dans la constitution lui intimant l’ordre de démissionner en cas de désaveu. Déjà que ce qui est écrit il s’en fiche, alors ce qui ne l’est pas...

À ce problème, se rajoute celui des effets secondaires des vaccins, de plus en plus difficilement escamotables. Bien entendu la France reste championne en matière de mutisme sur le sujet. L’évitement est de rigueur et quand bien même un certain malaise est parfois palpable chez les journalistes, ils s’en sortent par un silence de circonstance, le regard absent, ou plongé dans des notes imaginaires. Les services des pompes funèbres sont débordés, mais pas de panique, les gens meurent brutalement, mais c’est la faute à pas de chance. Le nombre de bébés mort-nés a explosé, mais la dignité impose qu’on taise tout cela. Jusqu’à quand cet argument suffira-t-il à contenter les familles des victimes, ou les patients blessés à vie après les injections ? Mystère.

Dans « le même temps » Macron semble empêtré avec l’Ukraine. Il a joué les fier-à-bras, s’est permis l’envoi de canons et de chars ALX10, sans demander l’autorisation à l’Assemblée nationale. Il s’est même autorisé à dire qu’aujourd’hui, on ne déclarait plus la guerre, sous-entendu, je fais ce que je veux et l’article 35 de la constitution je l’ai biffé, quand on vous disait un peu plus haut que le texte de la constitution il en faisait son affaire ! Mais ici, la complaisance des journalistes ne le sauvera pas, ni même le 49.3 ou l’alliance LR. Il n’a pas en face de lui des roquets achetés à grands coups de subventions ou de promesses diverses, mais un chef d’État puissant. Il semblerait que la patience de la Russie approche de son terme et l’évocation du don des chars Leclerc a quelque peu énervé Poutine, tant et si bien qu’on a vu le prince président intervenir pour un début de rétropédalage discret, avec la mine déconfite. Les gesticulations seraient-elles sur le point de se terminer, et le temps ne serait plus aux mots ni aux déclarations, mais aux actes ? On sait qu’en la matière, quand le Russie passe ce cap, ça fait très mal.

Le prince président serait donc trop bien corseté dans toutes ces affaires, pour rester serein, d’autant que pour l’un des dossiers, il lui serait impossible de jouer les hautains, les méprisants, il devrait se frotter à la réalité de la guerre et personne n’est prêt. C’est une chose d’envoyer des CRS taper sur des gens désarmés, c’en est une autre d’affronter une vraie armée. On l’a vu dans le Dombas quand les Ukrainiens terrorisaient les populations russophiles, ils jouaient les cadors, dès qu’ils ont eu en face d’eux des soldats armés, ils ont détalé comme des lapins. Il le sait et c’est ce qui le rend maussade. Il ne peut plus rouler des mécaniques, comme avec les manifestants français.

Si l’on cumule ces trois événements qui semblent converger à grande vitesse, on peut penser que les jours qui arrivent vont être très compliqués pour lui. On peut encore ajouter l’inflation galopante. Il devra donc faire des choix. Soit s’entêter sur tous les sujets, et risquer d’entrer ouvertement en guerre avec la Russie, ce qui sonnerait la fin de son quinquennat et sans doute de la France tout court. Soit abandonner les positions les plus inconfortables, la Russie et les retraites. Mais son quinquennat serait quand même bien entamé... quelles seront ses priorités ? Lui seul le sait et encore.

Pierre de Gaulle : « Ils ont détruit la France de mon grand-père ! »


Yann Bizien

☐ Je voudrais que le pouvoir puisse entendre très clairement ceci : avant de prétendre aider l’Ukraine à défendre quoi qu'il en coûte ses frontières, jusqu'à organiser notre propre désarmement, il serait plus que temps de penser et de s’occuper d'abord des nôtres, abandonnées, délaissées et violées en permanence. Il n’est pas normal que la France, si prompte à défendre les frontières des autres, fasse si peu pour assumer la responsabilité des siennes et préserver sa souveraineté. Une Nation souveraine fait respecter le droit international a ses frontières. C'est elle qui décide qui peut entrer sur son territoire, ou pas.



☐ Alors que le peuple descend dans la rue, l'exécutif qui annonce en même temps le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans pour l'équilibre comptable de notre système, et l'augmentation du budget des armées, semble perdre la bataille de l'opinion. Le taux de satisfaction ciblé sur Emmanuel Macron chute en effet à son plus bas niveau depuis le premier confinement de 2020. Le chef de l'Etat semblait protégé jusqu'ici par un épais glacis malgré ses déclarations culpabilisantes, brutales, outrageantes et blessantes. Mais il perd aujourd'hui et de façon très significative l'estime des actifs et des chômeurs. Les Français redoutent de mourir au travail ou la précarité d'une retraite plus courte. Et rien, aucun élément de langage gouvernemental, ne les fera dévier.



☐ Simple et implacable : le Ministre de l'Éducation nationale, qui dispose du premier budget de l'État entre ses mains, n'a plus la cote parce qu'il n'est pas du tout à la hauteur d'une responsabilité historique et d'une mission impossible à réussir avec ses préjugés idéologiques. Ministre de l'ombre, qui ne sait pas s'imposer, il peine à saisir les enjeux de l'Éducation nationale. Sans courage, il éprouve des difficultés à décider et à assumer franchement une politique éducative basée sur la rigueur, l'effort, le mérite, l'excellence et le respect de l'autorité. On ne fait pas une politique éducative avec pour seuls slogans la mixité sociale et l'égalité, Monsieur le Ministre.


23 janvier 2023

« Les classes moyennes ne croient plus et n'écoutent plus ceux qui les dépossèdent »

Interview de Christophe Guilly, géographe, parue dans le Figaro du 23/1/2023

Pour ce géographe, la réforme des retraites et l'opposition qu'elle provoque ne sont qu'un pâle reflet du malaise beaucoup plus profond qui hante la société française. Celui de l'angoisse existentielle d'une classe moyenne fragilisée par les effets de la mondialisation, de la métropolisation et de la gestion des flux migratoires. Si cette « majorité ordinaire » est, selon lui, de plus en plus défiante à l'égard d'un pouvoir qu'elle considère dépourvu d'un véritable dessein politique, elle n'est pas anti-élitiste pour autant. Elle cherche, au contraire, sans la trouver, une élite qui partagerait son diagnostic et pourrait la représenter.

LE FIGARO. - La réforme des retraites restaure une chorégraphie sociale qui correspond à ce que l'on connaît depuis trente ans sur ce sujet. Dans la charge symbolique et politique que l'on donne à cette réforme, retrouvez-vous les inquiétudes des classes populaires sur lesquelles vous travaillez depuis des années ?

Christophe GUILLUY. - Comme dans le film de Patrice Leconte (Les Grands Ducs) les vieux comédiens sont de retour : le gouvernement qui réforme, les syndicats qui manifestent et les médias qui font de la pédagogie. Le spectacle a effectivement un air de déjà-vu et surtout il est joué par des acteurs (politiques, syndicats, médias) qui aujourd'hui ne suscitent plus que de la défiance. Comme d'habitude cette énième réforme provoque un énième rejet comme le montre la forte mobilisation notamment dans les petites villes et villes moyennes de la France périphérique. Pourquoi ? C'est moins du côté du contenu des mesures qu'il faut chercher la réponse que du côté de l'absence de sens de réformes qui ne s'inscrivent dans aucun dessein politique mais seulement dans un mécano technocratique. Le seul objectif semble être de répondre aux normes d'une économie mondialisée dans laquelle la classe moyenne occidentale est en fait trop payée et trop protégée.
Aujourd'hui, les classes populaires et moyennes ne croient plus et n'écoutent plus ceux qui, depuis des années, les dépossèdent de ce qu'elles ont et de ce qu'elles sont sans jamais leur proposer d'autre horizon que celui d'une société du rationnement. Pilotée par une technostructure qui a démontré depuis bien longtemps que le bien commun n'était pas son sujet, cette énième réforme illustre bien la volonté d'être en marche mais en marche vers nulle part.
 
Vous parlez d'instinct de survie, d'angoisse existentielle. Qu'est-ce qui selon vous menace ces catégories d'effacement ?
 
La contestation sociale et politique d'aujourd'hui, n'est pas un remake des Misérables, elle n'est pas un soulèvement de « pauvres » et ne vise pas non plus l'obtention de nouveaux droits sociaux. Elle n'est pas portée par une aspiration à un « nouveau monde » mais au contraire, elle vise la poursuite de l'ancien ; un monde où la majorité ordinaire était encore au « centre ». Au centre des rouages de l'économie, au centre des préoccupations de la classe politique et au centre des représentations culturelles. Cette révolte est animée par la conviction d'avoir été dépossédé de ses prérogatives, d'avoir peu à peu été mis au bord du monde. Ses ressorts profonds, et c'est bien là sa spécificité, ne sont pas seulement matériels, mais surtout existentiels. Cette dépossession est d'autant plus violente qu'elle s'accompagne d'une perte d'un statut essentiel : celui de référent politique et culturel. Cette angoisse existentielle est renforcée par le refus des élites de reconnaître ses trois échecs les plus saillants sur la mondialisation libérale, la métropolisation et sa gestion des flux migratoires.
 
Diriez-vous que des décisions ou des transformations comme la fin du timbre rouge, la crise des boulangers, l'extinction des commerces dans les villes moyennes... participent de cette inquiétude ?
 
Le jeu du pouvoir est évidemment de segmenter, de jouer sur des mesures catégorielles, de faire croire que nous ne sommes face qu'à une contestation des marges, de certaines catégories ou de certains territoires. La réalité est que ce qui se joue sous nos yeux c'est la disparition de ce qu'on appelait jadis de la classe moyenne occidentale. Les néolibéraux qui ont initié ce modèle (mondialisation, métropolisation) et les néokeynésiens du « quoi qu'il en coûte » (qui permettent au modèle de perdurer) jouent main dans la main. Ils accompagnent en douceur cette disparition en feignant de répondre à l'inquiétude par la distribution de chèques ou de quelques dotations sur les territoires.
 
Quelle place donner à l'immigration anarchique, et à la délinquance qui parfois en découle, dans cette inquiétude ?
 
Sur l'insécurité comme sur l'immigration - auxquelles il faut bien évidemment ajouter les thématiques qui s'y rattachent comme l'échec de l'État régalien et la survie de l'État-providence - tout a été dit depuis si longtemps... Sur la question des flux migratoires, par exemple, la démographe Michèle Tribalat a tout écrit il y a plus de trente ans. Contrairement à ce qu'affirment les médias, ces sujets sont parfaitement consensuels dans les milieux populaires, et ce quelles que soient les origines. L'explosion des violences aux personnes et plus généralement la diffusion de la délinquance sur l'ensemble du territoire ont fait voler en éclats un cadre essentiel aux yeux des gens ordinaires, celui de la maîtrise de l'espace public. Les manquements de l'État et l'autisme d'une bourgeoisie progressiste qui surjoue la posture morale (en se protégeant bien sur des effets de l'insécurité et de l'immigration) sont vécus par la majorité ordinaire comme une négation de leur existence. Mais si, sur ces sujets, la brume médiatique et académique est épaisse, elle n'effacera jamais la réalité. C'est ce qu'ont compris les élites scandinaves qui, en quelques années, ont été capables de penser contre elles-mêmes et tout simplement de faire preuve de responsabilités sur ces sujets vitaux. Un sens de la responsabilité collective et du bien commun qui, pour l'heure, reste totalement étranger aux élites.

Référendum de 2005, « gilets jaunes » et même réforme des retraites... une majorité hétéroclite s'agrège dans un front de refus mais elle ne trouve pas de débouché politique positif...

Cette majorité ordinaire présentée par une part du monde médiatique et académique comme une masse anomique composée d'abrutis a effectivement quelques difficultés à imposer son diagnostic à une classe politique « netflixisée » qui considère que la majorité n'existe pas (pas plus que le pays d'ailleurs) et qui désormais bâti ses programmes en ciblant des panels socioculturels. Contrairement à ce qu'on pense, la diabolisation ne vise pas prioritairement ce qu'on appelle « l'extrême droite » . Tout cela n'est que du spectacle. Le principal objet de la diabolisation est de délégitimer le diagnostic solide et rationnel des gens ordinaires ; un diagnostic parfaitement incompatible avec les intérêts des classes supérieures. Cette diabolisation permet au pouvoir de se maintenir sans projet, si ce n'est celui de gérer le chaos. Mais tout cela reste très fragile. Aujourd'hui le narratif dominant ne convainc plus que les bénéficiaires du modèle et une majorité de retraités. La réalité est qu'aujourd'hui la majorité ordinaire est le seul ensemble socioculturel cohérent, le seul socle sur lequel on puisse reconstruire un dessein politique commun. Autonome, sûre d'elle-même, affranchie du clivage gauche-droite et de la tutelle des syndicats ou des partis, la majorité ordinaire, c'est-à-dire la société elle-même, est engagée dans un mouvement existentiel. Ce n'est pas seulement son pouvoir d'achat qui est en jeu mais son être. Il ne manque qu'une étincelle pour qu'elle s'exprime dans la rue ou dans les urnes. Ce n'est qu'une question de temps.

Beaucoup de Français sont comme atteints de Covid long, expliquent Jérémie Peltier et Jérôme Fourquet dans une note récente. On voit la gauche se diviser entre gauche du travail et gauche du loisir. N'y a-t-il pas dans le rapport au travail un nouveau point de fracture dans les catégories populaires ?
 
Que le rapport au travail ait évolué c'est une évidence mais comment peut-on considérer, comme le pense la gauche anti-Roussel, que le travail est une valeur dépassée ou pire que les classes populaires n'aspireraient qu'aux loisirs ? Ces représentations sont typiquement celles d'une catégorie sociale totalement déconnectée qui plaque sa réalité sur celle de la majorité ordinaire. Le problème des classes populaires n'est pas de savoir comment on occupe son temps libre. Le problème du temps libre - on peut y inclure la retraite, ou les congés - n'est pas d'en avoir, mais de pouvoir en profiter. Rappelons que près de la moitié des Français ne partent jamais en vacances (une proportion qui augmente dans les milieux modestes) et que les RTT ont surtout été une bénédiction pour les classes supérieures. Entre congés payés et RTT, ces dernières disposent aujourd'hui de beaucoup plus de temps libre que, par exemple, les employés et les ouvriers non qualifiés (trente-trois jours contre vingt-six en moyenne, source : Dares, ministère du Travail 2017). Le télétravail, qui dessine aussi un autre rapport au travail, concerne d'abord ces catégories (60% des télétravailleurs sont des cadres, alors qu'ils ne représentent que 20% des salariés). Nouveau marronnier de la presse, la thématique de la « grande démission » , présentée comme massive, est un luxe que peu de catégories modestes peuvent se permettre. Fabien Roussel a eu raison de rappeler que, dans leur immense majorité, les classes populaires préfèrent le travail au chômage, de vivre des revenus de leur activité aux prestations. Pour compléter le tableau, la majorité ordinaire est aussi présentée comme une masse dont le seul objectif serait de consommer. Pour mémoire, en juin 2022, l'institut Ipsos confirmait que la marge de manœuvre budgétaire des Français n'avait cessé de baisser, et qu'aujourd'hui 58% d'entre eux font leurs courses a` 10 euros près, ou moins... un accès à la société de consommation relatif. Ces représentations émanent de classes urbaines qui baignent dans la surconsommation métropolitaine et qui seraient risibles si, in fine, elles ne masquaient pas l'essentiel. Si le rapport au travail a changé, on le doit d'abord à gens intelligents qui pilotent depuis des décennies la vie politique qui a conduit à la grande désindustrialisation du pays en plongeant des familles entières dans le chômage et les prestations sociales.
Pour résumer, ceux qui fracassent l'outil de production (la part de l'industrie est passée de 24% du PIB en 1980 à 10% en 2019) puis dissertent sur la « fin du travail » ne voient pas que les gens n'aspirent qu'à une chose : avoir un emploi correctement rémunéré.

N'est-ce pas un symptôme supplémentaire d'une société atomisée avec le seul cocon amicalo-familial comme horizon ?

Vous validez indirectement la vision nihiliste qui est celle de Netflix : une société réduite aux panels du marketing. Dans ce schéma, il n'y a plus de société, le marché fait la loi et surtout le pays n'existe plus. C'est peut-être la vision de quelques élites mais cela ne correspond pas à une réalité où les gens restent attachés à leur mode de vie, ce qui induit mécaniquement des solidarités contraintes. Et puis cette représentation d'une société atomisée n'est pas nouvelle. De Gaulle nous parlait déjà de ce pays ingouvernable aux 350 fromages. Sauf qu'à l'époque l'élite, y compris l'énarchie, était attachée à quelque chose qu'on appelait le bien commun et qui était en réalité un attachement à la nation et à ceux qui la constituent. Cet attachement a produit la grande politique industrielle et sociale de l'après-guerre qu'on a appelé le gaullo-communisme, un pur produit de l'élitisme français. On feint de croire que la critique des élites contemporaines est un antiélitisme en soi. Rien n'est moins vrai. Les gens attendent que des élites attachées au bien commun, c'est-à-dire à leur service, leur disent sincèrement « je vous ai compris » , nous nous sommes trompés, nous sommes allés trop loin dans la mondialisation libérale, dans la métropolisation, l'ouverture des frontières et nous allons enfin vous servir.
*Denier ouvrage paru : « Les Dépossédés » , Flammarion, 2022.