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29 janvier 2023

« Les marionnettes »

Gilles Casanova

La plupart des empires qu’a connus l’Humanité ont bien des traits en commun.
D’abord, un certain goût de l’apparat pour convaincre de la supériorité naturelle de la métropole sur les colonies, ensuite un dédain plus ou moins marqué pour le sort des peuples colonisés de la part des milieux de direction de l’empire.
Certains ont poussé l’hypocrisie en se présentant comme les défenseurs des peuples, les défenseurs des opprimés, dotés de la Constitution la plus démocratique du monde comme c’était le cas de l’URSS en 1936.
Mais il est un empire, cynique entre tous, qui chante régulièrement la lutte des peuples colonisés contre les colonisateurs européens. Qui se présente comme l’Empire du Bien, l’Empire de la Liberté. Celui qui est capable de déverser de la liberté et de la démocratie par des B-58 en répandant des milliers de tonnes de bombes sur les populations civiles, qui ont l’effet miraculeux de rendre les régions infestées par des dictateurs sanguinaires de l’axe du mal, à nouveau « démocratiques », même si c’est au prix de multiplier par cent le nombre de victimes, pendant les quelques années de l’intervention salvatrice. (...). En ce qui concerne l’empire des États-Unis d’Amérique, la liste des interventions militaires dans des régions qui ne sont là que pour souffrir serait longue. Il y en a plus d’une cinquantaine depuis la fin de la seconde Guerre mondiale…
Mais on peut aussi s’attacher à observer la première sphère, celle qui est présentée comme celle des « Alliés », mais dont de temps en temps, le vocabulaire dit la réalité. Comme le 6 juin 1944 avec l’opération « Overlord » c’est-à-dire « Suzeraineté », qui disait bien la vassalisation dans laquelle cet empire comptait tenir l’Europe après la défaite allemande.
Sous la pression du général de Gaulle, qui esquissa un pas d’alliance avec les communistes et les soviétiques pour faire reculer l’empire américain, il durent remporter leurs préfets, leurs sous-préfets et leurs billets de banque, mais le projet n’a pas changé.
La force de cet empire c’est d’acheter les âmes, les consciences, les esprits, les artistes, les journalistes – bien sûr –, et tant de politiciens.
Ainsi les projets de réconciliation européenne notamment autour de la perspective de la constitution du Marché commun autour du Traité de Rome, ont-ils été essentiellement conçus et rédigés à Washington, par le Département d’État. Et ceux que l’on baptise ici aujourd’hui « les pères de l’Europe » étaient surtout employés de ce même Département d’État de Washington DC.
De mille façons cet empire considère qu’il a la faculté de déplacer comme il l’entend, les frontières, comme au Kosovo, changer les régimes politiques – la liste serait trop longue – organiser des révolutions de couleur ici ou là, et faire passer devant un tribunal pénal international – pour crimes contre l’humanité – toutes sortes de responsables politiques qui leur déplaisent, à l’exception de ceux des États-Unis d’Amérique qui en sont dispensés par la Constitution même de ce tribunal.
Nguyen Van Thieu, Batista, Hamid Karzai, Volodymyr Zelensky, Ursula von der Leyden, Emmanuel Macron, la liste serait longue de ceux qui furent soudain sortis du chapeau, et qui a un degré ou un autre sont les marionnettes de l’empire, placées là avec une chanson à chanter, à chaque fois différente pour faire croire qu’ils sont l’émanation de la population, ce qui bien souvent ne trompe guère.
François Fillon est le favori de l’élection présidentielle en 2017, et voilà qu’il déclare dans une interview que l’urgence pour la France en matière de politique étrangère, est de retisser le lien avec notre grand allié naturel, la Russie. Quelques jours plus tard il est mis en examen suite aux révélations du Canard enchaîné, et vous connaissez la suite, vous connaissez celui qui sortit du chapeau de guignol…
Le moment venu l’empire abandonne la marionnette quand elle a servi, on lui trouve parfois une place dans le dernier hélicoptère qui quitte le toit du Sheraton à Saïgon, et parfois pas…
Mais il y a toujours derrière chaque opération l’organisation cynique de l’intérêt de l’empire.
Si nous prenons l’opération que nous voyons en ce moment, celle de l’arrivée de Panzerdivisions en Ukraine, avec des chars allemands, anglais, polonais, et américains : personne ne peut penser qu’avec une soixantaine de chars de modèles différents, nécessitant une logistique différente, une formation particulière pour les utiliser, le sort du conflit puisse en être modifié. En revanche cela rassure les petits Européens sur le caractère irrévocable de l’engagement américain aux côtés de « nos grandes valeurs européennes » : corruption sans limite, concussion, couverture d’activités criminelles néonazies, dont l’Ukraine est un si bel exemple.
Mais pendant le même temps se négocie discrètement le plan de paix, directement entre les États-Unis et la Russie.
Ce plan prévoit un démantèlement de l’Ukraine d’une façon particulièrement perverse. Une partie reviendra à la Russie comme c’est maintenant inévitable puisqu’on ne peut plus la chasser d’une partie des territoires dans lesquels elle s’est installée, et dans lesquels la population a choisi par référendum d’adhérer, étant russophone persécutée par les amis des États-Unis.
Mais ce qui est le plus drôle c’est que dans la partie non affectée à la Russie, une partie serait neutralisée et une partie otanisée, car progressivement intégrée à la Grande-Pologne, agrandissant ainsi l’influence de cet État qui hait autant les Allemands que les Russes, et ne voit son salut que dans sa capacité à empêcher tout rapprochement entre les deux, en s’appuyant sur l’oncle Sam.
Cela vaut bien de laisser tomber une marionnette parmi d’autres, dont on a abondamment garni le compte en banque dans des paradis fiscaux.
Il y a des empires qui collectionnent les victoires, et puis il y a des empires qui collectionnent les défaites, mais il faut toujours un certain temps pour que ces derniers s’effondrent.
Ainsi, défait à Cuba, défait en Iran, défait au Venezuela, défait dans plusieurs pays d’Amérique du Sud, défait au Vietnam, défait en Afghanistan, l’empire US continue à considérer qu’il peut agir à sa guise.
Il est vrai qu’il a réussi à acheter une telle quantité du personnel politique en Europe à l’est comme à l’ouest – maintenant que les partis politiques traditionnels y ont largement disparu – que cette impression peut sembler fondée vu de Paris, de Berlin ou de n’importe quelle capitale de l’Europe de Bruxelles.
Mais la chute de cet empire est inéluctable, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne sera pas douloureuse, surtout pour les peuples dominés comme le nôtre. Mais trop de forces dans le monde veulent secouer le joug de cet empire, elles y réussiront.
Malheureusement il n’y a plus en Europe de personnes comme le général de Gaulle, capables de se comporter en allié sincère des États-Unis, c’est-à-dire leur proposer d’être nos amis et pas nos suzerains, comme il l'a fait à plusieurs occasions, notamment en évacuant les bases américaines de France et en sortant du commandement intégré de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord, en prononçant le discours de Phnom Penh, tout en soutenant les USA dans l’affaire décisive des fusées de Cuba.
Il ne tiendrait qu'à la volonté du peuple français de revenir à une telle position.
Chaque jour dans le guignol médiatique nous entendons la chanson de l’empire. Et uniquement elle, mais combien de temps va-t-il encore y croire ?


ChatGPT : « Quand allons-nous arrêter la marchandisation de notre existence ? »

Le philosophe Éric Sadin appelle à mettre d’urgence des limites à la nouvelle intelligence artificielle ChatGPT, qui peut répondre aux questions des humains rapidement et de manière détaillée, à « décider individuellement et collectivement de nous en détourner ».

https://fb.watch/im0BbjMBJt/


« Vous n’avez pas honte ? »

Maxime Tandonnet

- 22/1/2023 - M. Olivier Faure et son adversaire du parti socialiste se battent pour revendiquer le leadership d’un parti, le PS, en plein effondrement. En ce moment, ils n’ont pas d’autres sujets plus graves ? Chez LR, la grogne des retaillistes contre les ciottistes pour le partage des fromages internes fait parler d’elle dans la presse : dérisoire au regard des enjeux nationaux actuels. L’ancien monde politique (antérieur à 2017) paraît ainsi déterminé à aller jusqu’au bout de son suicide.

Le PS meurt d’avoir trahi sa cause, la défense de la classe ouvrière et moyenne, au profit d’un discours écolo-bobo-migrationniste. De même, LR agonise de ses ambiguïtés. Ce parti s’est présenté comme parti d’opposition, avec 62 députés qui ont été élus essentiellement pour s’opposer au pouvoir macroniste. Miné par les trahisons opportunistes depuis 2017, après avoir soutenu sans vergogne la politique liberticide sous la crise sanitaire, il donne aujourd’hui sa caution à une réforme des retraites aussi inutile et impopulaire qu’inéquitable, dont l’unique but (il n’y en a pas d’autre) est de servir de trophée final au macronisme. Quelles que soient ses dénégations, cela s’appelle, de fait, un parti béquille, ou un parti supplétif.

Quant au macronisme, il tremble comme une feuille devant le nouveau séisme invraisemblable qu’il a déclenché (le troisième de cette ampleur après les GJ et le mouvement de 2019… Il faut le faire). Qu’il tremble ! On finit hélas par s’habituer au pire, au cynisme comme au mépris du peuple. Ce nouveau séisme dans une France qui souffre, dévastée par l’inflation, l’appauvrissement, le chômage, l’insécurité, la faillite de ses services publics (école, hôpital) ne peut qu’amplifier toujours davantage la souffrance des plus fragiles – notamment les patrons et salariés de petites entreprises. Dans l’histoire comme en politique, la vulgarité se confond toujours avec le culte du chef au détriment de l’intérêt public.

A l’ultragauche, les choses ne vont pas mieux si l’on en juge par la dérive gauchisante et surréaliste des écologistes (discours de Mme Sandrine Rousseau). Quant à la droite « nationaliste », elle ne se porte moins mal qu’en apparence. Son rayonnement est entièrement fondé sur le culte de son leader. Le jour où de nombreux Français ouvriront les yeux, elle sombrera comme les autres. Ainsi il paraît que Mme Le Pen soigne sa stature internationale en se baladant en Afrique pendant que le pays se soulève contre une réforme absurde, comme une sorte de Macron de droite radicale, en moins maligne : la dame prépare ainsi sa quatrième défaite en 2027 (et la neuvième de son clan après les cinq de son père). Et pour faire élire qui cette fois-ci ?

L’autre jour, M. Faure a apostrophé M. Dussopt, ex-socialiste aile gauche, jadis farouche ennemi de tout relèvement de l’âge du départ à la retraite, désormais ministre macroniste et devenu l’artisan et porte-parole de l’actuelle réforme : « Vous n’avez pas honte ? » (d’un tel opportunisme). Une excellente question, qui s’applique plus largement à l’ensemble de la classe politique nationale. Le lien de confiance est brisé sans doute définitivement. Et la question qui se pose à nous : la démocratie est-elle possible sans classe politique nationale ? Un modèle de démocratie décentralisée et référendaire est-il inventable en France ? Il serait temps d’y penser…

L'État doit s'occuper avant tout des Français

Yann Bizien

Comme par hasard, sans doute pour mieux nous faire croire qu'il ne pourrait plus financer notre système de retraite, Bruno Le Maire lance aujourd'hui une vaste opération de chasse aux gaspillages après avoir dépensé tant d'argent des contribuables sans compter, sans efficacité politique et économique.

Emmanuel Macron finance la paix civile, la solidarité nationale, la solidarité immigrationniste et la guerre en Ukraine à grands frais. Il finance nos besoins par la dette. Préleveur omnipotent et redistributeur international, mais surendetté, vulnérable et en faillite, l'État macroniste ne peut plus investir dans la défense, la sécurité intérieure, l'éducation, la justice, la réindustrialisation, la santé, notre souveraineté énergétique, agricole et la transition énergétique.
 
L'État macroniste, c'est le délitement de la démocratie, la dégradation de l'autorité, l'incapacité à enrayer la violence qui monte dans le pays, la dégradation du service public, la paupérisation de nos armées, de la Police, de l'École et de nos Hôpitaux. L'État macroniste, c'est l'incapacité à restaurer les fonctions régaliennes. L'État macroniste, c'est celui qui n'a plus les moyens de ses ambitions, et qui fait aujourd'hui illusion.
 
Notre système de retraite peut trouver aisément son équilibre à 62 ans avec la préférence nationale qui n'est pas honteuse mais normale, légitime et fondée. L'État doit s'occuper avant tout des Français, de la souveraineté française et du destin de notre pays. Il n'a pas vocation à s'occuper des autres. S'occuper des autres, c'est de l'idéologie coûteuse et financièrement insupportable pour un pays en faillite.

"Faire simple", disait Foch.

FAUT-IL ABOLIR LES MILLIARDAIRES ?

No Wan

On a pris l’habitude d’être inondé de faux débats, de sujets qui jouent sur nos émotions et nous font oublier l’essentiel. La pseudo-insécurité de la France profonde, le genrisme, le wokisme, la représentation des écureuils roux dans le cinéma ou encore les transferts de joueurs de foot dont une majorité de Français se fout royalement…

Enfin une vraie question de société : faut-il abolir les milliardaires ?

5 milliardaires français sur 6 sont devenus encore plus riches en 2023. L’homme le plus riche du monde est un Français (non, c’est pas Elon Musk), Bernard Arnault dont le patrimoine s’élevait à 85.7 milliards d’euros en 2020 et qui culmine aujourd’hui à 214 milliards.

Alors qu’un milliard de personnes n’a pas accès à l’eau potable, une minorité de familles possède plus de richesses que des nations.

Vous me direz : « mais, ils l’ont mérité cet argent… » ou encore « tu t’imagines le nombre de personnes qu’ils font vivre ? »…

L’ont-ils mérité ? C’est une vaste question mais ce n’est un secret pour personne, on ne devient pas riche sans « casser des œufs ». En France, 97.5% des ultrariches n’ont jamais eu besoin de travailler, ils ont simplement hérité de leur richesse à la naissance (en biens immobiliers en grande majorité).

Le ruissellement ? Ça fait 20 ans qu’on sait que c’est faux. Il s’agit là de l’argument principal des défenseurs de la richesse à outrance et du néolibéralisme mais le phénomène a été débunké et une pléiade de sociologues s’accordent à dire que les ultrariches sont les véritables parasites de cette société (Monique Pinçon-Charlot, pour ne citer qu’elle).

Quel est le problème alors avec les milliardaires ?

Le problème est démocratique. Peut-on accepter qu’un homme devienne plus riche qu’une nation ? Bernard Arnault n’a pas de comptes à rendre. Il fait ce qu’il veut de son argent. Il n’a pas de sénateurs, de conseil d’État ou de députés pour s’opposer à ses caprices. Si ces « entrepreneurs » décident de s’acheter tous les médias, qu’en sera-t-il de l’indépendance de la presse ? (ah merde, c’est déjà fait…). Sans parler de leur mainmise sur l’économie, la politique, l’environnement, l’opinion, la culture, etc…

Pas besoin d’être communiste pour comprendre. Les ultrariches sont un danger pour la démocratie. [...]


28 janvier 2023

LES GRILLONS

Radu Portocala

La récente autorisation qu’a donnée la Commission européenne pour la mise sur le marché de la poudre de grillons domestiques en tant que « nouvel aliment », et son utilisation dans une large série de produits de l’industrie alimentaire, a entraîné une certaine émotion, assez mesurée toutefois. Cette faible réaction serait-elle due à l’incrédulité ? À une forme de lassitude ? À une terrible forme d’abandon ?
Cette dernière décision est pourtant la troisième de ce genre. La Commission a déjà approuvé l’utilisation des criquets et des vers de farine dans diverses préparations ou même tels quels (comme les commercialise, par exemple, la société Jimini’s).
La vente en Europe de la poudre de grillons domestiques, dit le Règlement d’exécution de la Commission est réservée pour une durée de cinq ans, en exclusivité, à la société Cricket One qui détient et a refusé de le dévoiler le secret de fabrication. Comme pour les vaccins dits anti-Covid. C’est une société vietnamienne – une start-up, telle qu’on les aime à l’Élysée ces dernières années – qui a ramassé beaucoup d’argent, mais ne dit pas quelle en est la source. Les obsédés de la viande artificielle, comme le célèbre Bill Gates, ne sont peut-être pas étrangers à cette générosité.
La question qui se pose, cependant, est de savoir quels ont été les arguments par lesquels cette société a persuadé la Commission européenne d’autoriser la vente de son produit. Ou, plutôt, pourquoi la Commission a-t-elle accepté la proposition de la société Cricket One ? Envisage-t-elle, a plus ou moins longue échéance, d’interdire la commercialisation de la viande animale ? Prévoit-elle une grande famine en Europe, qu’elle songe combattre avec des grillons dessechés ? Veut-elle nous dresser ? Nous faire plier aux fantasmes les plus délirants d’un groupe de bien-pensants déments ?
L’histoire des anciens temps présente comme une abomination le fait que, durant les périodes de disette, les pauvres mangeaient des rats ou des racines – qui, d’ailleurs, n’étaient que les légumes qui poussent sous la terre. Voilà que les temps modernes, dévastés par l’écolo-progressisme, laisseront derrière eux le souvenir d’une société imbécillisée et asservie au point de se repaître d’insectes.

PHILOSOPHIE

Alexis Haupt

Le danger relève plus du système qui permet à un maître d’abuser du pouvoir que d’un maître qui en abuse

- 28/1/2023 - Et puis, lecteur, quand on a médité sur la nature humaine, on sait que le pouvoir sans contrôle est dangereux. Que cela peut aller jusqu’à créer des monstres. Par conséquent, dans un régime qualifié par le peuple lui-même de tyrannique, d’abusif ou de non démocratique, il incombe à ce peuple de se poser la question de savoir qui, dans ce régime, a le pouvoir de tyranniser ou d’abuser du pouvoir. Eh oui, car un peuple qui se plaint d’être gouverné par des gens qui abusent du pouvoir et qui croit que c’est là la cause profonde de tous ses maux, est un peuple qui n’a pas assez médité sur la nature humaine. C’est un peuple qui n’a pas compris les fondamentaux : « Tout homme qui a du pouvoir va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. » Celui qui comprend cela comprend que toute personne au pouvoir dans un régime non démocratique, c’est-à-dire dans un régime où les contre-pouvoirs sont inexistants ou trop faibles, a de grandes chances de finir tôt ou tard par en abuser. En fait, lecteur, la question est : qui dans le régime où tu te trouves actuellement est dangereux pour la souveraineté populaire, c’est-à-dire pour la démocratie ? La réponse est simple : ceux qui sont au pouvoir. Eh oui, qui d’autre peut abuser du pouvoir sinon ceux qui sont au pouvoir ? [...]

Du permis à point au permis par abonnement

H16

Avec l’augmentation récente (aussi soudaine que purement coïncidentale) des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques, il n’est pas inenvisageable de voir quelque peu augmenter le nombre de blessés et de morts sur les routes. Voilà donc l’occasion rêvée de sensibiliser les foules à une nouvelle problématique (comprendre : insérer de la nouvelle propagande aux forceps) : le permis de conduire ne peut pas continuer à être attribué à vie, sans vérifier régulièrement la validité de son détenteur, enfin, voyons !

C’est en tout cas ce que fait comprendre la presse avec quelques articles parus ici ou afin de commencer dès à présent d’imbiber les cerveaux des Français avec les notions indispensables au succès de cette nouvelle mesure, prévue quelque part pendant l’été, période propice aux petits coups de poignards républicains.

Tout part d’un constat : la France, comme l’Allemagne ou la Pologne, attribue son permis de conduire à vie et ne le conditionne pas à autre chose qu’un examen initial et au respect du code de la route, au contraire d’autres pays où ce permis est assorti d’une vérification régulière de l’état de santé. Et devant l’absence de tout contrôle, le citoyen français (comme l’Allemand et le Polonais, d’ailleurs) est alors laissé à son seul discernement ce qui, bien évidemment, revient à filer une mitraillette à un enfant : le voilà donc qui continue à prendre le volant malgré son âge, ses déficiences, et qui, dès qu’il le peut, vient s’encastrer dans une jeune fille qui passait par là dont l’histoire servira ensuite d’illustration au projet de loi que plusieurs députés vont nous fignoler fissa ce printemps pour un vote discret et unanime fin juillet, juste avant de boucler la session parlementaire et de partir faire des pâtés de sable sur les plages rôties par le soleil aoûtien.


Cette mesure est, bien évidemment, indispensable : d’une part, les autres le font (donc c’est une bonne idée). D’autre part, cela va éviter des accidents (peut-être). Enfin, ce ne sera l’occasion d’aucun débordement ni d’aucune dérive, ce qui garantit un succès inévitable.

Car oui, ce sera facile à mettre en place. Pensez donc ! Il s’agit essentiellement de s’assurer que le titulaire du permis est en moyen de conduire son véhicule, ce qui veut dire, sauf à vouloir instaurer un contrôle poussé particulièrement complexe et coûteux à mettre en place, qu’un médecin va essentiellement vérifier la vue et les réflexes de base du conducteur (et encore), ce qui ne voudra à peu près rien dire. Le nombre d’accidents évités frôlera peut-être douze à l’année (les bonnes années) mais on n’en saura rien car en pratique, ce nombre sera à peu près impossible à évaluer. Et puis rassurez-vous : les rodéos motocyclistes et autres courses sauvages sur périphérique se réalisant sans permis, elles continueront sans le moindre souci.

Mais au moins, le législateur et les forces publiques auront agi pour éviter ce fléau : en produisant une loi finement ouvragée au moment propice – c’est-à-dire lorsque le pays, devenu de Cocagne, n’a plus guère d’autres soucis importants à gérer avant – la France continuera sa marche vers un progrès douillet de sécurisation totale de sa population en multipliant les législations bâties sur des cas de plus en plus spécifiques et rares.

Même s’il est vrai que l’acharnement électoral à désigner des élus toujours plus stupides et veules tendrait à prouver que les citoyens ne sont plus tout à fait au taquet intellectuellement, cette nouvelle initiative législative revient, une fois encore, à les traiter comme des imbéciles, en oubliant complètement (sciemment ?) toute possibilité de les responsabiliser. Du reste, faire une erreur de conduite (aussi grave en soient les conséquences) peut arriver à tout le monde, et la multiplication des examens n’y changera rien.

Notons que comme à chaque fois, tout part d’une bonne intention dont l’enfer est pavé et d’un désir d’encoussiner un peu plus la populace dans une camisole de force législative molletonnée, de ce désir de protéger tout le monde et tout le temps, maintenant typique des institutions en déliquescence avancée. Et la protection de tous, tout le temps, et quoi qu’il en coûte, cela marche très bien : nous en avons eu un petit aperçu ces dernières années, et quelle réussite cela fut !

Cependant, l’introduction de ces mécanismes supplémentaires ouvre de nouvelles opportunités républicaines et festives revigorantes !

Ainsi, une fois le “nouveau permis” mis en place, tout sera bien cadencé, et ses détenteurs feront la queue chez le médecin pour obtenir le précieux sésame administratif… Tous les ans parce que le lobby des médecins, travaillant le législateur au corps, aura trouvé une autre rente (avec celle des certificats scolaires et les certificats d’aptitudes pour les sports en association). Les assureurs y verront une nouvelle façon d’augmenter les primes et diminuer les indemnités versées, et les forces de l’ordre l’opportunité de pruner avec joie ceux qui n’auront pas eu leur petit coup de tampon qui va bien. Il n’est pas loin le temps où l’on pourra même utiliser un prétexte d’invalidité politique subite pour couper de leur volant ceux qu’on voudra punir.

Mieux : en rendant l’examen de plus en plus restrictif, on va pouvoir moduler habilement la population apte à se déplacer en voiture. Pratique, lorsqu’on cherche par tous les moyens à sucrer la voiture des habitudes citoyennes !

Petit-à-petit, le droit de conduire devient donc un privilège octroyé de façon de plus en plus arbitraire et discrétionnaire puis, un beau matin, un abonnement soumis aux désidératas du pouvoir en place.

Le succès est dès lors garanti !


UNE PÉTITION POUR LA PAIX EN EUROPE

Gabriel Nerciat

Si l'on m'avait dit il y a encore moins d'un an que je partagerais un jour sur mon mur FB une pétition initiée par Arno Klarsfeld, à vrai dire je ne l'aurais pas cru.
Mais pourtant, tout arrive : cette guerre d'Ukraine, comme la plupart des guerres sans doute, m'aura permis, entre autres choses, de découvrir la vérité sur la valeur d'un certain nombre de gens ; ceux qu'on croyait plutôt intelligents et courageux et qui se sont révélés le contraire, ou vice versa.
En attendant, à l'heure où le vieux forban irlandais de la Maison Blanche et ses larbins allemands ou polonais cherchent à nous entraîner vers le pire, cette pétition est la bienvenue, et elle cible juste : l'Union européenne, cette institution scélérate qui a étendu ses pouvoirs illégitimes au détriment de la souveraineté des nations du vieux continent, n'est plus qu'une serpillière sanglante à la solde de l'OTAN.
Elle s'est trop longtemps prévalu de l'amour de la paix pour qu'on l'autorise aujourd'hui à nous entraîner vers une guerre mondiale qui serait à la fois suicidaire, effroyable et insensée.
N'hésitez donc pas à signer cette pétition et à la faire circuler largement.


Macron ne voulait pas que ça fuite…

Rémy Watremez - Juste Milieu

Chère lectrice, cher lecteur,
Quel est le point commun entre tous ces journalistes ?

• Guillaume Tabard, rédacteur en chef du Figaro
• Dominique Seux, directeur délégué des Echos et éditorialiste sur France Inter
• Françoise Fressoz, éditorialiste au Monde
• Nathalie Saint-Cricq de France Télévision
• 6 autres journalistes complètent la liste, dont les noms ne sont pas encore connus…

On parle des journalistes les plus influents du pays, ceux que l’on retrouve dans les plus gros médias.
Le lien ?
Tout s’est passé il y a quelques jours seulement.
Le plan était presque parfait…
Nous sommes le 17 janvier 2023.
Deux jours avant la mobilisation nationale contre la réforme des retraites.
Le service de communication de l’Élysée est en ébullition.
Les Français vont manifester en masse et…
… la moitié du gouvernement sera à Barcelone pour un sommet franco-espagnol !
Les médias doivent tenir le couvercle sur la marmite et tout faire pour calmer le jeu.
Emmanuel Macron a une idée : inviter nos fameux 10 journalistes à déjeuner.
Objectif : “distiller la bonne parole” et donner les “éléments de langage” aux 10 journalistes les plus influents de la “place parisienne”.
Il faut influencer l’opinion publique sur les manifestations qui approchent.
x Relativiser l’importance de la mobilisation
x Focaliser sur les faits de violence dans les cortèges
x Décrédibiliser le mouvement au maximum
C’est l’idée d’Emmanuel Macron…
… que tous les médias soumis minimisent l’ampleur de la mobilisation populaire !
Sans le vouloir ou par naïveté, c’est la journaliste Eve Roger qui a vendu la mèche en direct sur France 5, le 23 janvier.
Mieux : l’éditorialiste révèle que le président a interdit aux 10 journalistes de dire qu’ils l'avaient rencontré !
Et voici le résultat, le lendemain de ce déjeuner au sommet…
Vous avez dit propagande ?


Qu’Emmanuel Macron se comporte comme un tyran éclairé, nous le savions déjà…
… mais que nos journalistes se soumettent aussi grossièrement, c’est du jamais vu !
Covid-19, guerre Russie-Ukraine, élections présidentielles…
Plus que jamais, les doutes sont permis.
Combien de fois l’Élysée a convoqué les médias pour distribuer “les éléments de langage” ?
Une telle soumission médiatique est-elle compatible avec la démocratie ?
Maintenant, la situation est claire…