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7 février 2023

Yann Bizien

7 février 1965 : début des bombardements américains sur le Nord Vietnam

Photo : image d'enfants dont le village a été attaqué et bombardé par des charges US au napalm. Nous voyons ici, notamment, une petite fille de seulement 9 ans, Kim Phùc, nue, en fuite après des bombardements.

Les Américains ont une longue pratique de la guerre à outrance et de l'escalade militaire. N'oublions pas qu'ils ont également été capables d'employer l'arme de l'ultime recours, nucléaire, à deux reprises au Japon, rasant Hiroshima puis Nagasaky en août 1945, alors que l'Allemagne d'Hitler était vaincue depuis le mois de mai de la même année en Europe.


Yann Bizien

La réforme des retraites et le report de l'âge légal de départ à 64 ans, ou la faillite ? Pardon, Monsieur Attal ? Votre gouvernement vient de dépenser inutilement, aveuglément et sans compter des milliards d'€uros, achetant à grands frais, dans notre dos, des hôtels pour abriter des migrants clandestins et illégaux, offrant des armes coûteuses au régime corrompu de Kiev, finançant des publicités honteuses, oubliant avant tout les besoins impératifs de solidarité nationale, notre souveraineté et notre indépendance énergétique !
Continuez dans le déni de vos fautes, dans la bêtise, l'hypocrisie et l'absurdité ! Le déclassement français, c'est vous, l'effondrement des services publics et du pays, c'est vous, l'ensauvagement de notre société, c'est vous, l'explosion des prix, c'est vous, la chute du pouvoir d'achat, c'est vous, la grande décadence morale, c'est vous, la guerre à outrance et sans limite en Ukraine, c'est vous...
À votre rythme, Marine le Pen pourra recevoir dignement et tranquillement les clés du Palais en 2027, en bonne mère de famille !

« Ce qui me dérange dans tout cela, c’est le mépris et la moquerie envers le peuple »

Maxime Tandonnet


- 6/2/2023 - La question n’est pas du tout que j’aime ou n’aime pas M. Je me fiche de M. que je ne connais pas personnellement. Je m’en fiche comme de ma première chemise, sincèrement, il ne m’intéresse pas. Rien n’est plus idiot que l’affect, j’aime ou je n’aime pas, autour d’un dirigeant politique.

Ce qui m’insupporte, cher Madame, cher Monsieur, c’est le mépris des gens, la manipulation des esprits, se moquer du peuple jugé inférieur, moins intelligent. Cette idée lamentable qu’une petite clique connaît ce qui est bien ou mal pour le peuple et va faire son bien malgré lui. La moquerie et le mépris, le « foutage-de-gueule » comme on dit vulgairement, me procurent une horreur indicible.

Sur la réforme des retraites, les zélotes et les courtisans récitent sans rien démontrer: il faut faire la retraite à 64 ans, c’est nécessaire, voire indispensable.

Or, c’est bien le totem des 64 ans que la macronie espère brandir comme un trophée, comme la crinière du lion, la queue du tigre, la corne du chamois ou la trompe de l’éléphant dans 4 ans pour pouvoir dire mensongèrement : nous avons transformé la France, il faut nous reconduire.

Voici ce que j’ai compris. Il est d’ores et déjà acquis, et cela le pays profond ne le discute pas ou peu, que le nombre d’annuités pour toucher une retraite à temps plein est de 43 ans. Le pays profond l’a accepté, démentant les crétins qui martèlent que les Français ne veulent plus travailler ou moins que les autres.

Selon l’INSEE, l’âge du premier travail est en moyenne à 22,5 ans. On le voit bien, pas besoin d’avoir fait polytechnique : 43+22, 5 ans = 65,5 ans. Dans l’ensemble, on n’a absolument pas besoin des 64 ans qui sont largement dépassés. D’autant plus que le taux d’emploi réel au delà de 60 ans est infime (autour de 25%). Non, les Français ne sont pas des fainéants.

Les 64 ans pourraient jouer uniquement pour les personnes qui sont entrées sur le marché du travail avant 21 ans : les travailleurs manuels notamment, qui n’ont pas fait d’études longues et devraient travailler au-delà des 43 annuités pour atteindre les 64 ans. Les députés LR s’efforcent de désamorcer cette invraisemblable injustice envers « ceux qui ne sont rien, ne peuvent même pas se payer un costume » en prévoyant un régime dérogatoire pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans, qui pourront prendre leur retraite comme les autres avec 43 annuités. Le pouvoir macronien semble prêt à céder sur ce point.

Mais alors, les 64 ans seraient complètement neutralisés. De fait, ils n’existeraient plus que pour l’affichage, vidés de leur substance vénéneuse. Ils ne serviraient que de trophée. Et le pays se déchire autour de ce trophée entre le pouvoir macronien et ses alliés (dont l’état-major LR), et la France profonde qui ne veut pas en entendre parler.

C’est un nouvel épisode de la guerre civile entre la France dite d’en haut et le pays dans ses profondeurs qui se joue en ce moment. Déchirer sans la moindre raison, sans la moindre utilité une nation qui a tellement souffert (attentats islamistes, Absurdistan covidesque, violence quotidienne, inflation), sur la base d’un mensonge, n’est-il la pire des fautes que puissent commettre des dirigeants politiques et leurs courtisans ?

LES RETRAITES, LA PROIE ET L'OMBRE

Gabriel Nerciat

Quand j'entends parler certains grévistes ou manifestants depuis le début de l'affaire des retraites, je suis toujours un peu désarçonné par certains arguments.
Notamment celui-là, devenu désormais assez courant, jusque dans la bouche de Pascal Praud sur C-News : "Si l'État a pu trouver 140 milliards d'euros sur trois ans pour assumer l'épreuve de la covid, il devrait pouvoir trouver sans problème majeur les 15 à 20 milliards nécessaires pour équilibrer les caisses de retraite dans la décennie qui vient, sans contraindre les gens à travailler plus longtemps."
Or je crois qu'il serait peut-être temps d'expliquer aux inconscients ou aux naïfs que c'est exactement le contraire qui est vrai : c'est parce que l'État est prêt à faire travailler les gens plus longtemps et à rogner sans vergogne sur le montant et les conditions d'obtention de leurs pensions de retraite que l'UE d'une part et les investisseurs privés institutionnels d'autre part sont prêts à soutenir, par le gonflement de la dette et le chantage qu'elle autorise, les capacités de financement de l'État.
Chaque jour de l'épidémie où les Français (dont je fais partie, naturellement) ont consenti sans faire de drame à rester confinés chez eux, à remplir leurs justificatifs burlesques pour s'autoriser à descendre acheter le pain, ou à présenter leurs passeports sanitaires afin de pouvoir aller déjeuner au restaurant a été la condition de possibilité de la contre-réforme inepte, inutile et injuste qui est en jeu au Parlement aujourd'hui - et que le Banquier Président, encore une fois, s'est empressé d'annoncer en lançant sa campagne l'an dernier sans craindre d'avoir à en payer les conséquences dans les urnes.
Pour Macron comme pour Biden ou les ennemis de BoJo en Angleterre, l'épidémie de covid a été une bénédiction du ciel : grâce à elle, il a pu sauver un quinquennat qui n'était rien d'autre qu'un long naufrage sans fin, et obtenir de l'Allemagne l'autorisation qui lui manquait pour renforcer les pouvoirs obligataires et budgétaires de l'Union européenne, au détriment de la souveraineté française et de la justice sociale dont celle-ci est garante, au moins depuis la Libération.
Les syndicats bien sûr ne le reconnaîtront jamais, mais ils sont les premiers à le savoir. Eux aussi mangent abondamment dans la main de Bruxelles et de Bercy, car sans la manne de l'État il y a belle lurette que leur indigence et leur impuissance seraient exposées au public telles qu'elles sont.
Le problème, aujourd'hui, ce n'est pas tant la réforme elle-même que celui qui l'impose, et les raisons pour lesquelles il l'impose.
C'est toujours la même histoire, et toujours le même principe de base : on ne gagne rien à lâcher la proie pour l'ombre (si une gauche socialiste et ouvrière existait encore, cela devrait devenir sa devise, je crois).

Emmanuel Macron doit rendre des comptes à Bruxelles dont il n’est qu’une des marionnettes

Anne-Sophie Chazaud

Anne-Sophie Chazaud, philosophe, essayiste et chroniqueuse, auteur de "Liberté d'inexpression" (L'Artilleur), est une voix très discordante qui mérite d'être entendue tant son discours sort de la doxa intellectuelle imposée. Réforme des retraites, le rapport de Macron au pouvoir, oppositions politiques et révolte populaire. L'essayiste propose une analyse sans concession de la situation française. Décapant !

[Extrait. Merci à Nicolas Vidal pour son aimable sollicitation]

Nicolas Vidal. - Arc-bouté sur sa réforme des retraites, entre deux escapades notamment en Espagne, Emmanuel Macron n’a jamais semblé aussi inflexible et méprisant malgré 6 premières années de mandat agitées. Qu’en pensez-vous ?

Anne-Sophie Chazaud. - J’aurais paradoxalement tendance à dire qu’il a raison. Le mépris, la morgue, l’incompréhension de ce qu’est le peuple français, la volonté d’ « emmerder » certains d’entre eux, le désir de clivage, la violence assumée, tout ceci est la marque de fabrique du macronisme.
Or, malgré tout cela, 58% des électeurs votants l’ont désigné pour de nouveau présider le pays. Il se moque de l’électorat-castor qui avait pourtant toutes les cartes en mains pour savoir de quel bois se chauffait l’individu et quel sort il comptait réserver au peuple français puisque la réforme des retraites était clairement annoncée dans son programme. Les cocus mécontents se plaignent de ce que l’élu de leur cœur ne tienne pas sa fameuse promesse selon laquelle il avait conscience qu’une partie des votants s’était reportée sur lui pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir (la seule dans le haut du tableau d’ailleurs qui faisait clairement campagne sur le thème de la lutte contre l’inflation et contre cette réforme des retraites… comprenne qui pourra).
On les voit désormais couinant que le locataire de l’Élysée ne tienne pas sa parole selon laquelle ce vote par défaut l’obligeait (sic). Mais lorsqu’on a pu constater pendant cinq ans la manière de se comporter de l’individu, son absence de scrupules, sa violence envers le peuple français et son absence totale d’humilité, on se demande bien quel niveau de stupidité il fallait avoir atteint pour lui apporter ses suffrages en espérant qu’il en aurait une quelconque reconnaissance ou que sa parole valait quoi que ce soit. Aussi suis-je tentée de me dire : vous l’avez voulu, vous l’avez, débrouillez-vous-en ! Et pour cette raison il me semble qu’Emmanuel Macron joue sa partition et qu’il a raison de le faire : pourquoi se gênerait-il puisque quoi qu’il fasse, il en sort gagnant ?
De fait, il a la légitimité conférée par le suffrage universel et il le fait valoir avec une parfaite mauvaise foi dont, je le redis, il aurait bien tort de se priver. Il s’adresse avec cynisme à son noyau électoral, le bloc « élitaire » dont les petits-bourgeois gauchistes, métropolitains, s’avèrent être les réguliers supplétifs.

La légitimité parlementaire en revanche est loin d’être acquise mais lorsqu’on voit le comportement adopté par la NUPES lors de l’examen de la loi à l’Assemblée nationale, là encore, on ne peut que penser que la Macronie a raison (de son point de vue, bien sûr) de dérouler son programme antisocial.
En effet, à quoi sert la Nupes à l’Assemblée si ce n’est transformer cette-dernière en ZAD, faire régner un tumulte de cirque, s’agiter dans tous les sens, rendre les débats inaudibles voire impossibles, ce qui ne peut que nuire à l’image du mouvement d’hostilité à la réforme ? Qui, voyant ces gesticulations et manœuvres de bas étage, peut avoir envie de se rallier derrière pareils individus ?

La Nupes a non seulement porté Emmanuel Macron au pouvoir mais elle a également hier empêché le vote de la motion référendaire portée par le Rassemblement National, privant ainsi une seconde fois, après la trahison du 24 avril, le peuple français et notamment les classes populaires, de toute possibilité de s’exprimer directement et politiquement sur la défense de leurs intérêts. Ces gauchistes de foire semblent avoir concrètement pour mission d’empêcher la constitution du « bloc populaire » dont parle Jérôme Sainte-Marie et qui, existant bel et bien dans le pays en face d’un bloc élitaire toujours soudé sur son noyau d’intérêts, ne parvient pas, à cause d’eux, à trouver une traduction politique. Cette seconde trahison d’hier est probablement encore plus grave que la première dans ce qu’elle révèle comme niveau de compromission et de collaboration avec le bloc bourgeois dont la Nupes se rend, consciemment et régulièrement, coupable. » [...]

PUTSCH.MEDIA  (réservé aux abonnés)

Macron, ou la fin de tout dialogue

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Comment en est-on arrivé là ? À ce point, où tout débat contradictoire véhicule obligatoirement l’opprobre et la haine du contradicteur. Là, où la confrontation d’idées se lie à l’anathème et à l’insulte. Là, où la parole du gouvernant est interdite de critique, où l’objection est devenue un crime. Comment et surtout pourquoi ? Au pays de Voltaire, rien n’aurait donc changé, il est vrai que notre classement mondial pour la liberté d’expression est lamentable, nous pointons à la 34ème position. Il est encore vrai que nous sommes qualifiés de démocratie défaillante, mais justement, comment a-t-on pu glisser aussi bas ? À quel moment les esprits qui avaient en charge, soit d’informer, soit de garantir la pluralité et l’équité dans les débats ont-ils abdiqué, pour se compromettre au point de perdre le sens critique, pire, de le condamner dès lors qu’il déplaît au pouvoir en place.

Qu’a-t-il fallu ? de l’argent, sans doute, des promesses de carrière fulgurante, aussi, mais tous ces artifices ont donc été suffisants pour salir à ce point l’honneur des journalistes, des politiques, pour abîmer leur clairvoyance et leur honnêteté ? Depuis la présidence Macron et depuis l’épisode COVID, qui n’en finit pas en France de trouver des défenseurs à la farce de surmortalité de cette épidémie, tout en occultant pourtant celle bien réelle et continue des effets secondaires, nous n’en finissons pas de nager dans une propagande, dont on ne voit pas d’issue bénéfique pour le peuple. Il est facile aux fervents partisans covidistes de dire : « Mais pourquoi ce gouvernement aurait-il voulu faire peur aux gens ? ». Imparable n’est-ce pas ? Étendons donc ce pourquoi. Pourquoi ce gouvernement regarde crever les PME en maintenant un prix de l’électricité aussi élevé, alors que nous exportons à nouveau ? Pourquoi n’abandonnons-nous pas le système européen de fixation du prix comme l’ont fait l’Espagne et le Portugal ? Pourquoi ne réintègre-t-il pas les soignants non vaccinés, puisque de l’aveu même de Bill Gates, promoteur du tout vaccinal, le covid est semblable à une grippe et qu’il n’y a plus qu’un seul pays qui maintient cette mesure, nous ? Pourquoi a-t-il interdit aux médecins de prescrire autre chose que du Doliprane ? Pourquoi a-t-il interdit la chloroquine et certains antibiotiques ? Pourquoi s’acharne-t-il à faire passer une loi sur les retraites, alors que tous, y compris le COR, affirment qu’il n’y a pas péril en la demeure. Pourquoi soutient-on la guerre en Ukraine au détriment de la paix ? Pourquoi refuse-t-on de parler des 8 ans de bombardement du Dombass et de ses 15000 morts ? Pourquoi les accords de Minsk, révélés comme une farce, sont oubliés ? Pourquoi maintient-on des sanctions économiques contre la Russie, alors qu’elles sont aussi nuisibles à notre économie ? Pourquoi falsifie-t-on l’histoire de la bataille de Stalingrad et de la libération du camp de concentration d’Auschwitz par l’Armée rouge ? Pourquoi maintient-on le discours de la mixité sociale heureuse alors que nos prisons sont surchargées de quidams issus de l’immigration nord-africaine ?

La liste serait encore longue et les covidistes, qui sont aussi très souvent des pro-Ukrainiens, bouffeurs de tout ce qui est russe, par simple idéologie, ne cesseraient de clamer au complot, seul argument entre leurs mains, comme celui de traiter d’extrême droite, ou de fascistes tous ceux qui n’ont pas envie de voir la Russie détruite au profit des intérêts des US et de la clique de Davos. Mais le mal est bien plus profond encore, songez que la NUPES a refusé de voter la motion référendaire du RN sous le seul prétexte qu’elle ne venait pas d’eux. Le texte était, à une virgule prêt, le même, mais écrit par le RN, donc faux ou sale, ou contraire à la morale ou… on se demande bien quoi, en réalité. On perçoit dans ce refus, toute l’absurdité de ce mouvement qui n’est plus politique, mais religieux. Il condamne un texte, non pas sur la forme ou le fond, mais parce qu’il émane d’un concurrent qu’il n’aime pas, par principe. Si un jour, un type du RN explique que le ciel est bleu, ces obnubilés de la NUPES, ne parleront plus de la couleur du ciel, ou diront qu’il est rouge. Il y a une désespérance à voir s’agiter cette pseudo classe politique, qui n’est pas là dans l’intérêt général de la nation, mais bien dans celui très égoïste de sa seule mouvance. Il faudra bien que les électeurs de la NUPES se posent un jour la question de savoir s’ils veulent avancer avec les Français, ou simplement faire de l’idéologie quasi-religieuse entre eux ? Ils confondent tout, aveuglés par leurs dogmes, empêtrés dans des préjugés qui rendent leurs réactions et décisions non seulement inefficaces à combattre la réforme des retraites. Sont-ils contre finalement ?

Le RN serait quant à lui bien inspiré de ne plus déposer de motion et de laisser la NUPES le faire à sa place et de les voter. Ainsi, il pourrait se flatter d’avoir contribué à faire passer des textes qu’il soutient, montrant avec son pragmatisme, son intelligence, et sa farouche volonté de faire gagner l’opposition. La NUPES pourrait bien clabauder de son côté, l’essentiel n’est-il pas de faire chuter ce gouvernement ? Puisqu’il est impossible qu’une lueur de bon sens n’éclaire la NUPES, que le RN la laisse donc s’avancer seule et qu’il vote en son âme et conscience, sans se préoccuper des enfantillages des autres. Si un tel compromis n’est pas possible il ne nous restera qu’à espérer qu’une aube nouvelle ne nous délivre de l’emprise de ces tyrans. Le soleil se lève bien à l’Est.

Témoignage : a-t-on encore consigne de soigner les vieux ?

Pierre Duriot
porte-parole du RPF

C’est l’histoire d’un très vieux monsieur, de 98 ans. Il se porte globalement plutôt bien pour son âge, mais un soir, une détresse respiratoire le prend. Son épouse, plus jeune et qui s’occupe et de lui au quotidien, appelle les pompiers et il est évacué par les pompiers, venus très rapidement, vers les urgences locales de Nice. On est le 3 janvier. Il est transféré, le lendemain, dans un très grand hôpital de la ville et elle se rend à son chevet, dès 10 heures. Son mari est là, branché de partout, avec un masque à oxygène et un goutte-à-goutte, en soins intensifs. Une faiblesse respiratoire et, peut-être, un « problème aux poumons », mais elle ne voit pas de médecin. Tout se passe à priori pas trop mal, mais l’épouse ne sent pas les choses très bien et décide d’y aller tous les jours.

Bien lui en prend, car l’affaire va rapidement tourner d’une drôle de manière. Le monsieur a demandé une tranche de pain beurré. Il n’a pas eu le pain beurré, il n’a rien eu du tout d’ailleurs. Mais il y a le goutte-à-goutte ? Sauf qu’il ne l’a pas tout le temps, pas souvent même. Du coup, son épouse, dans sa visite quotidienne, apporte à manger, comme si c’était un devoir, ou son travail. Voilà qu’un beau jour, elle le retrouve attaché et changé de chambre. Il n’est plus en soins intensifs. Officiellement, il gigote trop, arrache ses tuyaux. Mais il a une sale tête, est seul, en mauvais état. Il ne peut pas boire dans le verre qui est vide et posé sur la tablette. Il ne peut pas non plus appeler une infirmière pour qu’elle lui donne à boire. Les mains sont attachées et la sonnette est derrière lui. L’épouse commence à se poser très sérieusement des questions sur la volonté de l’établissement de tirer son mari d’affaire. À vrai dire, elle se demande même s’il n’y a pas consigne qu’il y reste.

C’est impensable et pourtant, les témoignages de ce genre se multiplient, partout en France. Les deux mains sont très serrées dans les liens, elles sont rouges. Le vieux monsieur a la bouche toute blanche, il se déshydrate. L’épouse persiste à venir tous les jours, elle le nourrit, elle le lave. En 14 jours, il a perdu près de dix kilos. Elle sent que la fin est proche et insiste pour qu’il revienne à la maison. On est le second vendredi. Il n’a pas encore vu de médecin. La fille appelle, depuis l’étranger, rouspète. Son intervention va tout de même générer la visite d’un médecin, enfin. Ca va mieux, il n’y a rien aux poumons, en fait, il n’est plus qu’âgé, avec tout ce que cela sous-entend, à 98 ans, mais qu’importe, il va rentrer à la maison : le mardi. L’épouse continue d’y aller chaque jour, elle sent désormais très mal cette affaire et doute de la probité de ce personnel là. Elle entend des murmures dans les couloirs : « on les aime pas »… « les vieux riches ». Ils ne sont pas riches, ils sont juste aisés, ils ont travaillé dur toute leur vie. Le mardi, elle attend et son homme arrive en ambulance. On est en janvier, il fait froid, il est quasi-nu, avec juste une petite biaude d’hôpital, alors qu’il avait tout le nécessaire pour être habillé correctement. L’hôpital a joint au paquetage, l’un de ces draps avec lesquels on recouvre les morts, au cas où.

Depuis, il a repris deux kilos et un peu du poil de la bête. Reste cette impression, qui n’en est pas une, que rien ne s’est vraiment passé pour le guérir. Un peu d’oxygène et basta. Ils ne l’ont pas fini au Rivotril, comme pendant l’épisode Covid, mais c’était tout comme. Sans son épouse, il serait tranquillement mort de faim. À partir d’un certain âge, il semble qu’il ne faille plus compter sur les structures que l’on a pourtant financées toute sa vie. Les morts, oubliés dans les couloirs des urgences, se multiplient, ce n’est plus un secret. La question qui se pose, est de savoir si c’est une attitude spontanée, ou s’il y a des consignes.


«Parti du travail» contre «droit à la paresse»... Le travail est-il une valeur de gauche ?

FIGAROVOX/ENTRETIEN
Aziliz Le Corre


Si la gauche semble faire front commun contre la réforme des retraites, deux traditions s'opposent en réalité, analyse le philosophe Denis Collin

Denis Collin est philosophe, auteur de Introduction à la pensée de Marx (Seuil), de Après la gauche (Perspectives libres).

FIGAROVOX. - La gauche dit faire front commun en s'opposant à la réforme des retraites et en défendant l'âge légal de départ à 60 ans. Historiquement, quelle fut la position de la gauche sur cette question ?

Denis COLLIN. - La gauche, puisqu'il faut employer ce mot, a toujours défendu la garantie d'un droit à la retraite. Mais c'est à Bismarck, qui n'était pas spécialement un homme de gauche, que l'on doit le premier système de protection sociale, avec la mise en place en 1889 d'une assurance vieillesse-invalidité pour les travailleurs. Si la gauche traditionnelle défendait les retraites par répartition et l'abaissement de l'âge de départ, c'est aussi à la gauche, à Marisol Touraine (2013) que l'on doit l'allongement à 43 ans de la durée de cotisation.

Quoi qu'il en soit, les travailleurs (et les patrons quand ils font leurs comptes) conçoivent la retraite comme une part du salaire, mutualisé et versé quand on est trop vieux pour travailler. Quand on voit les écarts d'espérance de vie suivant les revenus et les métiers, on voit que la retraite à 60 ans n'est pas un luxe. On peut, certes, vouloir travailler plus longtemps, notamment quand on a un travail intéressant et pas trop épuisant physiquement, mais cette liberté a toujours été garantie (sauf aux fonctionnaires !). Le problème n'est pas là. C'est une question de droit et de protection des travailleurs. Notamment de ceux qui travaillent depuis leur plus jeune âge ou des femmes.

En réalité, des divisions profondes existent à gauche sur ce thème. En réponse au député communiste Fabien Roussel, qui dénonçait en septembre dernier une gauche des « allocations et des minima sociaux », la députée écologiste Sandrine Rousseau faisait valoir un « droit à la paresse » contre le « parti du travail ». Cette opposition entre une gauche qui souhaite l'émancipation du travail, et une autre qui s'est construite autour de la valeur travail, a-t-elle toujours existé ?

Fabien Roussel veut défendre « le parti du travail » et il a bien raison. Le droit sérieux que peuvent revendiquer les travailleurs est le droit au travail qui seul peut donner, dans notre société, d'autres droits : le droit au congé, l'assurance maladie, et le droit à la retraite. S'il n'y avait pas de chômeurs, il n'y aurait aucun problème de financement des retraites. Le problème n'est donc pas de garantir un droit à la paresse – car la vieillesse ce n'est pas la paresse, hélas – mais de rendre effectif ce droit constitutionnel au travail et de renforcer la protection des travailleurs. Il suffit de voir combien il y a d'accidents du travail (deux fois plus en France que dans les autres pays européens, selon Le Figaro) et de maladies professionnelles pour se rendre compte qu'il y a encore beaucoup à faire. Jadis, les classes possédantes revendiquaient le droit au loisir des gens « bien nés » quand les ouvriers réclamaient le droit au travail. Rien n'a changé. Ce n'est pas une division au sein de la gauche, mais une opposition de classes.

Comment a évolué le rapport au travail dans les sociétés post-Révolution industrielle ?

Vaste sujet ! La révolution industrielle a massivement mis au travail des millions d'individus, de tous sexes et de tous âges et dans des conditions épouvantables. Il suffit de lire les rapports des inspecteurs de fabrique de Sa Majesté britannique au XIXe pour en avoir une idée précise. Mais en même temps, le machinisme a été massivement développé entraînant une augmentation phénoménale de la productivité du travail. La révolution industrielle a aussi exproprié la grande masse des travailleurs (artisans, paysans) de leurs moyens de travail ; ils ont été contraints de vendre leur force de travail à celui qui possédait maintenant ces moyens de travail. Cette révolution a produit le travailleur moderne qui, pour vivre, doit obtenir un statut juridique et que l'État doit protéger. Être protégé contre les bandits, c'est très bien, mais avoir des perspectives de vie assez stables, c'est encore mieux. L'État doit être le garant de cette liberté réelle qui consiste à pouvoir jouir d'une vie assurée, autant qu'il est humainement possible.

L'énorme augmentation de la productivité du travail devrait nous dégager du temps – à condition qu'il soit équitablement réparti et qu'on cesse de le gaspiller dans des activités purement parasitaires. Mais, il ne faut pas se leurrer : nous sommes à la fin d'une période historique. Déjà l'espérance de vie ne croît plus ou presque, et l'espérance de vie en bonne santé commence à diminuer. La biologie fait disparaître les enfants du « baby-boom ».

Dans Le Droit à la Paresse, publié en 1880, le socialiste Paul Lafargue s'étonne de l'amour que la classe ouvrière porte au travail, accusant les prêtres, les économistes et les moralistes d'en être à l'origine. Le travail peut-il vraiment être une valeur de gauche ?

Je ne sais pas si c'est « une valeur de gauche », mais je crois que la défense du travail et des travailleurs est essentielle. « L'oisif ira loger ailleurs » dit l'Internationale, une chanson que ne doit pas connaître Madame Rousseau. La défense des retraites, c'est une partie de la défense du travail et de sa valeur. On ne part pas en retraite parce qu'on veut économiser la production de CO2 ! Le « droit à la paresse » : en jouissent, si l'on peut dire, les chômeurs dont la plupart ne demandent qu'à travailler.

En outre, nombreux sont les gens de plus de 60 ans qui sont aussi, contre leur gré, transformés en « paresseux ». Encore une fois, le droit à la retraite est le complément du droit au travail. Si les enfants ne travaillent pas, c'est parce qu'ils doivent se former et s'instruire, si les vieux ne travaillent plus, c'est parce qu'ils ont bien travaillé et méritent de se reposer, de soigner leurs maux et de s'occuper éventuellement de leurs petits-enfants – tout un aspect de l'activité des retraités qu'on oublie bien souvent. Mais à part ça, comme le dit l'apôtre Paul, « qui ne travaille pas ne mange pas. » Ceci s'adresse aussi à celui qui vit du travail des autres… La décence commune, c'est être fier de gagner soi-même sa vie, de ne pas être à la charge des autres. Il y a aussi une fierté du travail. Bernard Lavilliers l'a chantée dans sa belle chanson « Les mains d'or » : « je veux travailler encore, forger l'acier rouge… » Et la retraite, c'est la reconnaissance par les jeunes générations de ce qu'elles doivent à leurs parents. Tout cela n'a rien à voir avec un prétendu « droit à la paresse ».

La collaboration des grands médias à la propagande macroniste

Vincent Verschoore

Un article d'ACRIMED (l'observatoire des médias) dénonce la collaboration des grands médias à la propagande macroniste, prenant en exemple ce fameux déjeuner du 17 janvier où Macron invitait dix "journalistes" influents pour leur communiquer les "éléments de langage" nécessaires à leur promotion au sein de la "voie de la gamelle", la religion qui asservit aujourd'hui l'ensemble des institutions censées servir la population française, mais qui ne servent que leurs intérêts propres à travers ceux de leurs maîtres.
ACRIMED détaille trois problèmes majeurs soulevés par ce mode de fonctionnement typique des autocraties :
1) La fabrique de l’agenda politique et médiatique. À la veille de la première grande journée de mobilisation, les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs ont été invités à penser… à « ce que pense le président ».
2) La communication politique sans filtre. Dans des médias reconvertis en caisse de résonance du pouvoir, les frontières entre journalisme politique et communication sont poreuses, pour ne pas dire inexistantes.
3) Le microcosme politico-médiatique. Emmanuel Macron n’est pas un marionnettiste et les dix éditorialistes en question avaient toute latitude pour refuser l’exercice. Le contrat tacite qu’ils ratifient pourtant tous – et de bon cœur – souligne un troisième problème : la proximité sociologique et la solidarité de classe qui unit fondamentalement cette élite journalistique avec un gouvernement au service des élites économiques, et l’homogénéité sociale des journalistes "vedettes".
Un microcosme qui se met en scène, parfois de manière caricaturale, avec des émissions genre les matinales de France Inter et assimilés, où les "journacollabos" genre Salami, Demeuré et Couenne donnent libre cours à leur haine de la "pensée non conforme" tout en se gargarisant d'une "indépendance" garante de la qualité du "service public". MDR.
La voie de la gamelle a de nombreux curés, qui n'hésitent pas à excommunier pour "complotisme" toute pensée établissant un lien direct avec les faits plutôt que par l'interprétation imposée par le clergé. Les Cathares furent brûlés pour moins que cela.
"Une « polémique inutile et stupide » corrobore avec modération Ruth Elkrief (TMC, 27/01), avant de poursuivre sur sa lancée : « C’est une forme de populisme de reprocher ça. » Mais encore ? « C’est vraiment une forme presque de complotisme, quoi. C’est pas bien. C’est pas bien d’accentuer la défiance. » Dans un bel élan de solidarité – qui ne saurait s’apparenter à du « corporatisme », Sophia Aram dégaine à son tour l’arme fatale du « populisme » (France Inter, 30/01), quand Jean-Michel Aphatie recourait déjà au même stigmate sur LCI : « La critique est complotiste ! […] C’est quand même le degré zéro de l’intelligence ou alors c’est très performant dans la bêtise. »"
Et donc :
"Il est d’autant plus aisé pour ces éditocrates d’écarter toute remise en cause qu’ils détiennent le monopole de la parole, et peuvent se dispenser de la moindre argumentation, au profit de l’invective et de l’injure, en toute bonne conscience. Et c’est ainsi que la critique des médias, qui n’a pas voix au chapitre, est une nouvelle fois disqualifiée et caricaturée… en son absence."
Je dirais que la critique des médias aux ordres n'est pas absente dès lors que l'on sort de leur emprise. Ce qui ne veut pas dire que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, et toutes les sources doivent être traitées avec le recul nécessaire. Ce qui devrait être le boulot des journalistes, qu'ils ne font pas (ou peu) et que "nous" devons alors faire à leur place.


La flamme patriotique des Russes

Michel Rosenzweig

Comment dire...
Si nous ne sommes pas sous le troisième Reich, c'est parce que la Russie a pu sacrifier 27 millions d'âmes.
Les USA en ont perdu 291.000.
Ce sacrifice est profondément inscrit dans la mémoire russe depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
La guerre défensive et à présent offensive contre la Russie ravive la flamme patriotique des Russes et conforte le soutien à Poutine.
Tout ce que fait l'Occident renforce cet ADN patriotique.
Il suffit d'écouter ce chant de la victoire contre le nazisme pour éprouver l'émotion profonde que suscite cette guerre patriotique encore aujourd'hui.
C'est cette émotion qu'il faut entendre, même si le nazisme est mort à Berlin en 1945, car dans l'univers mental, symbolique et imaginaire des Russes, c'est comme si l'histoire se répétait, et même si ce sentiment ne correspond pas à la réalité, les apparences peuvent être trompeuses pour les Russes.
Ne pas prendre en compte cette dimension historique et cette mémoire est une grave et profonde erreur qui pourrait entraîner des conséquences incalculables.