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21 février 2023

Éviction d’Aurélien Pradié de la vice-présidence de LR

Maxime Tandonnet


L’éviction d’Aurélien Pradié de son poste de vice-président de LR (les Républicains) pourrait s’interpréter comme une simple anecdote dans la vie politique française

- 21/2/2023 - Cependant, elle est bien davantage, car révélatrice du mal profond qui ronge cette formation, probablement à l’image de la classe politique dans son ensemble. Ce mal a un nom : la déconnexion. Tout se passe dans ce dossier comme si les leaders de la droite LR avait perdu le sens des réalités, le contact avec la vie réelle et la population du pays.

Miné par la vague des ralliements au macronisme de 2017 et 2022, l’effondrement électoral de la dernière présidentielle et des législatives où il a perdu la moitié de ses députés, LR avait au départ choisi de camper fermement dans une posture d’opposition fustigeant les trahisons des transfuges.

Pourtant, son état-major a décidé de soutenir la réforme des retraites du président Macron et sa majorité, qualifiée de mère des réformes du quinquennat, c’est-à-dire une réforme emblématique de la transformation de la France selon le credo « macroniste ». Ce faisant, en soutenant une réforme aussi politique et aussi symbolique, LR a donné au pays le sentiment de se rallier à son tour de la majorité macroniste.

L’argument invoqué par LR était double : donner une impression de sérieux et de respectabilité par opposition aux courants « extrémistes » de la Nupes et du RN, et surtout offrir des gages de cohérence avec lui-même. Dès lors que le report de l’âge de la retraite à 65 ans figurait dans les programmes de M. Fillon en 2017 comme de Mme Pécresse en 2022, LR s’estimait lié par l’obligation de soutenir le projet de loi macroniste axé sur un report de l’âge de la retraite à 64 ans. Ce raisonnement exhalait un étrange parfum d’entêtement : au prétexte de ne pas se déjuger, LR collait à un programme qui à quatre reprises (deux présidentielles et législatives) a contribué à son échec.

Mais surtout, LR passait à côté de l’essentiel. De fait, la portée réelle du report à 64 ans qui cristallise la contestation sociale, est limitée compte tenu des 43 annuités obligatoires et d’un âge moyen du premier emploi en France situé bien au-delà des 21 ans. La règle des 64 ans visait au départ les travailleurs ayant fait peu d’études, entrés sur le marché du travail avant 21 ans, c’est-à-dire les travailleurs manuels, la France populaire.

Cette réforme des retraites, en soi d’un intérêt réduit (pour ne pas dire inexistant), a ainsi donné lieu à un vent de colère du pays dans son immense majorité contre sa classe dirigeante en raison de son caractère injuste. Elle a pris une dimension emblématique de la fracture démocratique entre les milieux dirigeants (ou les «élites ») et le peuple ou la France périphérique. Selon de multiples sondages concordant, 72% des Français y était opposés et 90% des actifs. Par le plus invraisemblable des paradoxes, dans ce bras de fer, les leaders d’un parti LR prétendument d’opposition et populaire, ont choisi le camp d’une macronie en plein doute, incarnation de la France des « élites », contre le peuple ou contre la Nation.

Aurélien Pradié et quelques députés de la jeune génération LR ont compris la nature de ce conflit bien avant l’état-major de LR, empêtré dans le dogme des 65 ans comme les généraux de 1939 campaient dans des stratégies obsolètes. Et c’est principalement l’activisme à l’Assemblée nationale des quelques rebelles de LR qui a poussé le gouvernement et la majorité présidentielle à annihiler presque entièrement la règle des 64 ans en imposant la généralisation des 43 annuités aux carrières longues – une évolution dont l’état-major LR se félicite désormais tout en accablant ceux qui en sont à l’origine ( évidemment sans pour autant admettre que de fait, les 64 ans ont été quasiment retirés…)

Dans cette affaire, ce sont évidemment les députés réfractaires auxquels les faits donnent raison (par-delà la satisfaction ostentatoire des partisans de la fermeté à leur encontre). Et les gardiens du temple ou du programme de 2017 et 2022 sentent bien au fond qu’ils se sont fourvoyés. D’où la raideur de leur réaction. L’autoritarisme conduisant à l’éviction de M. Pradié de la présidence de LR signe le désarroi de ceux qui ont conscience de s’être trompés. Sanctionner un député pour ses choix lors des débats parlementaires n’est pas conforme à la tradition d’un courant politique qui se réclame de la liberté et de la démocratie.

D’autant plus que les faits (la neutralisation par le gouvernement des 64 ans) donnent raison à ce député et ses alliés chez LR. En politique, l’autoritarisme est généralement un aveu de faiblesse. L’éviction de M. Pradié résonne avec des accents d’autorité « jupitérienne » ou « verticale » à l’image de la mésaventure du général de Villiers poussé à la démission en 2017 – pour avoir dit la vérité sur l’état des forces armées (évidemment avec des conséquences sans commune mesure). Elle sera ressentie, par l’état d’esprit qu’elle exprime, comme une trace supplémentaire de l’influence croissante du macronisme sur le leadership de LR. Quant à M. Pradié, il ne peut que se féliciter de cette séquence qui le victimise, lui permet (à tort ou à raison) de se présenter en défenseur du peuple en colère contre les dirigeants du pays et en homme de conviction, dans la posture avantageuse du rebelle solitaire, peu sensible à la perte d’un prébende.

https://maximetandonnet.wordpress.com/?fbclid=IwAR0EXbvode6y2e0h9joC5kaY0xhOOMmNin6ZYhfC4k_upka7U03tNdgtldg

Denis Collin

J'apprends que l'École Tchaïkovski de Bruxelles a été débaptisée en raison des événements internationaux. Tout cela reste petit bras. Dans toutes les villes, il faut vider les bibliothèques publiques et privées des livres de Gogol, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï, Pouchkine, mais aussi Pasternak et Soljenitsyne, et bien d'autres encore, et faire avec tous ces livres de grands feux de joie pour nous débarrasser définitivement de la culture russe. Ne pas oublier non plus Kandinsky, Chagall, Malevitch et brûler les copies des films d'Eisenstein et autres malfaisants de la même farine. J'espère aussi qu'on va fermer toutes les églises orthodoxes russes en France.

20 février 2023

Quand le méchant capitalisme enrichit les salariés

H16

Décidément, il ne fait pas bon en France être salarié de grandes entreprises capitalistes : comme tous les syndicalistes, les collectivistes et les fines épées de la NUPES le répètent, ces groupes ne sont que les repaires de patrons exploiteurs et y travailler revient à s’asservir à des cadences infernales pour des salaires de misère. L’horreur, quasiment la lutte des classes !

Et puis dans le monde réel, on apprend que certaines entreprises distribuent des primes exceptionnelles à leurs salariés : c’est en tout cas ce que va faire Hermès, l’entreprise de luxe française, qui accorde ainsi – toute honte bue – une prime de 4000 euros à tous ses salariés suite à une année 2022 particulièrement bonne.


Ici, on doit clairement soupçonner une manœuvre particulièrement méchante du patronat pour faire croire qu’une entreprise qui engrange des bénéfices pourrait en distribuer une partie à ses salariés, ce qui est évidemment un mensonge antimarxiste éhonté et qui doit donc être combattu avec la plus grande fermeté. Nous attendrons donc que les fact-checkers fassent leur travail de débusquage de l’évidente combine louche que cache cette distribution d’argent qui ne peut être honnête puisqu’elle ne vient pas de l’État, enfin voyons !

Cependant, il y a pire : et comme dans ce monde il n’y a pas de coïncidences mais seulement des complots ourdis de mains de maître, on doit immédiatement considérer que le cartel des Capitalistes à Haut de Forme Mangeurs d’Enfants Communistes a encore frappé puisqu’on apprend aussi, éberlué, que les salariés de la Redoute vont eux aussi encaisser un très solide chèque cette année.

Pas de doute, ces salauds de capitalistes veulent semer la richesse et la confusion dans les rangs du salariat ! C’est immonde !


En effet, en 2014 et alors que l’entreprise de distribution montrait de grandes difficultés à surmonter la crise qui s’emparait alors de ce secteur, un millier de ses salariés avaient accepté d’investir dans la relance de leur entreprise, au moment de la vente par son propriétaire d’alors, Kering, à deux de ses dirigeants (Éric Courteille et Nathalie Balla). L’investissement minimum de l’époque était de l’ordre d’une centaine d’euros, mais avec le capital ainsi levé auprès des salariés, l’entreprise a pu se redresser au point que sa valeur actuelle dépasse maintenant le milliard d’euros : à présent rachetée par les Galeries Lafayette en décembre dernier, c’est une jolie culbute financière qui attend ceux qui ont participé à la première levée de fonds puisqu’ils vont se partager 100 millions d’euros, soit autour de 100.000 euros chacun en moyenne en fonction de la mise de départ.

Pour une mise modeste, voilà qui est réjouissant un enrichissement scandaleux d’actionnaire sur le dos des salariés et qui mérite immédiatement une nouvelle loi ou, au moins, une furieuse taxe pour calmer tout ce petit monde de capitalistes débridés, ne trouvez-vous pas ?


En pratique, ces deux petites nouvelles réconfortantes montrent plusieurs choses.

D’une part, lorsque les individus sont directement confrontés à des choix d’investissement dans des domaines où ils participent directement, leurs choix ne sont pas forcément les moins éclairés : eh oui, si, de façon évidente, tout le monde ne peut pas s’improviser gestionnaire de fonds, tout le monde peut, de temps en temps, mettre une petite somme d’argent (ici, on parle de 100€) dans l’une ou l’autre entreprise dont on connaît les performances, la structure, les perspectives et les produits.

On s’étonne que ce qui semble assez pratique et simple dans ce cas-là soit refusé, poings fermés, par une grande partie des salariés lorsqu’il s’agit de se constituer un patrimoine de retraite et ce malgré les évidences déjà rappelées dans ces colonnes : la capitalisation bat systématiquement la répartition et permet de partir en retraite ou plus tôt, ou avec une meilleure pension, ou les deux que ce que permet un système par répartition à bout de souffle et sujet au petit théâtre pathétique parlementaire, à toutes les bidouilles gouvernementales et à tous les jeux de pouvoirs malsains auxquels on assiste actuellement.

Ceci montre aussi l’absolue nécessité de la création de richesse, qu’elle soit au travers de chaînes de distribution comme la Redoute ou par le luxe comme Hermès, et dans tant d’autres domaines : cette richesse aboutit effectivement à de la redistribution quantifiable au niveau des salariés, c’est-à-dire tout l’inverse de la redistribution étatique faite de coupons, de tickets et autres chèques-bidules et aides-machins dont l’aspect symbolique n’échappe plus qu’aux élites complètement coupées de la réalité. L’État, incapable de créer de la richesse, ne redistribue jamais que l’argent pillé à droite ou à gauche, ce qui se traduit surtout par une égale répartition de la misère.


Plus à propos, cela montre surtout que sans cette création de richesse, il n’y a tout simplement rien à redistribuer ensuite. C’est bête d’évidence mais l’écrire et le répéter semble nécessaire tant les gouvernements qui se succèdent ne distribuent essentiellement que de la dette, accumulée maintenant à hauteur de 3000 milliards d’euros, un chiffre tellement énorme qu’il n’a plus aucune signification pour un individu lambda autre que l’assurance maintenant inévitable d’une ruine future de tout ce système.

Malgré ces constats, l’État s’acharne pourtant à piller les entreprises, au travers de taxes et de lois toujours plus stupides votées par des parlementaires à l’idéologie calcifiée depuis plus d’un siècle sur des notions dépassées et inopérantes.

Ces deux exemples sont pratiques car saillants mais il en existe des paquets d’autres, dans ces milliers de PME qui reproduisent les mêmes mécanismes, à leur échelle et plus discrètement, en dépit des monceaux de barrières et de lois toxiques que l’État s’emploie à pondre à rythme toujours plus soutenu.

Heureusement, aucun de ces exemples, saillants ou non, ne sera utilisé par un parlementaire afin d’améliorer le sort des entreprises et des salariés français, au contraire même.

C’est d’ailleurs pour cela que ce pays est foutu.


L’Ukraine, Munich, et la crise du journalisme de connivence

Vincent Verschoore


Quand deux vieux routards du grand reportage de guerre se retrouvent sur la question de la crise du journalisme de connivence, cela donne une bonne demi-heure de salutaires commentaires sur le désastre médiatique que constitue la couverture de la guerre en Ukraine. Chris Hedges est un journaliste américain dont la réputation n’est plus à faire (1), vu qu’elle s’est notamment faite lors des guerres américaines en Irak où, arabophone, il suivait la situation depuis la réalité de la population plutôt que des expériences très cadrées des journalistes “embedded” dans l’armée d’occupation, le plus souvent loin des zones dangereuses.

Il a ainsi pu observer que la liberté journalistique allouée aux reporters lors de la guerre du Vietnam, renvoyant au public toute l’horreur de la guerre, avait contribué au rejet populaire de ces massacres dénués de sens, et que l’état-major avait ensuite décidé qu’il n’était plus question de laisser ces “reporters” se promener sur le champ de bataille sans “encadrement”.

Du journalisme à la propagande

Ainsi, selon lui, les “journalistes de guerre” modernes, à quelques rares exceptions près, se contentent tout à fait d’être promenés par le service politique de l’armée là où il y a quelque chose “d’intéressant” à voir, et passer le reste du temps à l’hôtel à retranscrire les “explications” de ces mêmes militaires. Et ce sont eux que l’on retrouve aujourd’hui sur le front du “camp du bien” en Ukraine, et dans les mêmes conditions d’incompréhension totale du contexte. Ils sont juste là pour “faire le boulot” selon les directives idéologiques de leurs patrons, et surtout sans prendre de risques de carrière.

Le second vieux routard est Patrick Lawrence (2), qui a travaillé pour la Far Eastern Economic Review, le International Herald Tribune et le New Yorker avant de quitter la presse mainstream et écrire des livres sur la géopolitique : Somebody Else’s Century: East and West in a Post-Western World, et Time No Longer: Americans After the American Century.

Il pose une réflexion sur la contrainte que connaissent la plupart des journalistes, qui ont des idées politiques qu’ils doivent théoriquement laisser de côté dans le cadre de leur travail de journaliste. Il note que le journalisme est surtout devenu une forme d’activisme, au sens de la défense d’un point de vue idéologique (le sien ou de celui qui remplit la gamelle). C’est un défaut souvent associé au journalisme indépendant qui, comme votre serviteur, ne prétend pas être parfaitement neutre mais a minima d’être cohérent. Sauf que le journalisme idéologique de masse jongle entre les faits et le narratif qu’il doit servir, au prix d’incohérences et d’une culture du mensonge par omission.

Hedges et Lawrence reviennent sur quelques incohérences du narratif officiel sur l’Ukraine, telle que l’affaire de la centrale de Zaporijjia, supposément bombardée par les Russes alors qu’ils l’occupaient, ou encore le détournement d’une partie de l’armement envoyé au régime mafieux de Zelensky.


Une culture du journalisme de connivence très développée ici en France sur, notamment, les ondes du service public où de coûteux propagandistes du genre Salami, Demeuré et Couenne utilisent leurs longs temps d’antenne pour cirer les pompes idéologiques de leurs maîtres, plutôt que pour apporter une information crédible et un débat contradictoire sérieux au bénéfice de la population qui, pourtant, paie pour leurs gamelles.

On l’a aussi récemment vu avec l’histoire du déjeuner présidentiel, là où Jupiter délivre à ses “grands journalistes” les éléments de langage à faire passer au petit peuple via les médias de (dés)information officiels (3).

Pour Hedges comme pour Lawrence, le journalisme “officiel” est mort et son cimetière est l’Ukraine. La disparition de ce contre-pouvoir est une catastrophe pour nous tous, quoi que n’en pensent pas les euro-atlantistes applaudisseurs de massacres, car il n’est désormais plus possible pour la population générale (celle qui n’a pas le temps d’aller fouiller et de se créer sa propre opinion sur des sujets complexes) d’avoir un regard critique sur les actions délétères de la clique des psychopathes corrompus qui mènent aujourd’hui le monde.

L’ironie munichoise et le journalisme open source

Une catastrophe illustrée par la couverture de la conférence sécuritaire qui vient d’avoir lieu à Munich (4), là où quelques millionnaires camés genre Macron et Sunak, quelques pseudo-écologistes fascisants sauce Baerbock et quelques vieux apparatchiks séniles genre Borrell, se prennent toutes et tous désormais pour Néron et en appellent à la guerre, au sang (surtout ukrainien) et, en sous-titres, à la promesse de bénéfices mirifiques sur les ventes d’armes et sur la colonisation de l’Ukraine et ses nombreuses ressources naturelles.

Les journalistes avec un minimum de connaissance du contexte de cette guerre et de la réalité du terrain, ainsi que de la réalité des effets catastrophiques de toute cette escalade pour les populations européennes, ukrainiennes et russes, devraient monter au front pour dénoncer cette gabegie et cette horreur, comme le firent les reporters au Vietnam. Mais non. A peu près toutes et tous adhèrent à la Voie de la Gamelle, ce courant sonnant et trébuchant nourrissant le journalisme et le capitalisme de connivence, et qui nous mène en droite ligne au totalitarisme le plus pur.

L’ironie munichoise n’aura échappé à personne : c’est en effet dans le Munich actuel du journalisme de connivence que fut fondée la Chartre de Munich (5), censée définir le code de déontologie des journalistes, et dont les deux premières obligations (sur dix) sont les suivantes (défense de rire):
1. Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
2. Défendre la liberté de l’information, du commentaire et de la critique.

Cette problématique n’est pas nouvelle, elle ne fait simplement qu’empirer. Il se trouve que le journalisme de connivence s’est dévoilé tout entier pendant la période Covid, ne relayant que les (généralement fausses) informations officielles et diabolisant ceux et celles essayant d’exprimer une opinion non alignée avec les intérêts de Big Pharma, des médecins corrompus et des psychopathes au pouvoir. Sa faillite, trois ans plus tard, est totale mais rien n’y fait. Tant que les mêmes resterons au pouvoir, et que ceux et celles qui les suivront seront nommés en fonctions des mêmes intérêts, il n’y a pas de raison que cela change (6).

Voici dix ans j’avais publié un article sur le journalisme open source, qui se veut être un journalisme respectant la Charte de Munich, non limité par l’approbation institutionnelle (donc ne nécessitant pas de carte de presse pour être reconnu comme tel), et surtout appliquant les principes de l’open source, dont le premier (sur les huit habituellement cités) est celui-ci :

Toutes les sources constitutives d’un article doivent être répertoriées afin que le lecteur puisse, s’il le désire, vérifier par lui-même. C’est, quasi par définition, le critère principal du journalisme open source, les autres critères étant abordés en fonction des moyens et possibilités des auteurs.


Une manière, peut-être (et que je tente d’appliquer dans ce blog) de faire passer un message tout en laissant au lectorat la possibilité de consulter les mêmes sources, et de se construire ses propres opinions. Bien peu de choses, malheureusement, face au rouleau compresseur du capitalisme de connivence, dont le journalisme du même nom n’est qu’un sous-produit hautement toxique.


Liens et sources

(1) https://en.wikipedia.org/wiki/Chris_Hedges

(2) http://patricklawrence.us/about/

(3) https://www.acrimed.org/Polemiques-autour-du-dejeuner-presidentiel-l

(4) https://www.lemonde.fr/international/live/2023/02/17/guerre-en-ukraine-en-direct-emmanuel-macron-martele-que-l-agression-russe-en-ukraine-doit-echouer_6162179_3210.html

(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_Munich

(6) https://zerhubarbeblog.net/2023/02/19/facebook-censure-et-sociopathie/


19 février 2023

NARCOTIQUE ÉPOQUE

Gabriel Nerciat

Éclats de rire.

Le Banquier Président veut une « défaite de la Russie » mais – en même temps – « sans l'écraser » complètement !
Il est trop bon, notre prince. Poutine lui en sera sûrement reconnaissant.
Peut-être même qu'il lui fera enfin l'aumône d'une nouvelle conversation téléphonique, après la prise totale de Bakhmout, par exemple quand il voudra fixer les modalités du prochain concert de Mireille Mathieu à Saint-Pétersbourg.
D'ailleurs, il paraît qu'une adaptation ukrainienne du Déserteur de Boris Vian fait fureur en ce moment dans les provinces russophones ou magyarophones de l'entité ukrainienne : il serait peut-être temps de demander des droits d'auteur, même et surtout si Stéphane Courtois parvient à démontrer que l'auteur de L'Écume des jours était payé par le KGB.
En attendant, maintenant une chose est sûre : le président doit avoir le même fournisseur de poudre de Perlimpinpin que Pierre Palmade.
Il dérape de plus en plus, et après, quand il ira lécher langoureusement les pieds du sanglant bouffon de Kiev, pour solde de tout compte, il dira qu'il ne se souvient de rien.

Errance du système médiatique, quelque part entre la caverne de Platon et l’Ile enchantée de Pinocchio

Anne-Sophie Chazaud

[Quelques considérations en vrac, j’y reviendrai de manière plus méthodique et en détail par voie d’articles, ultérieurement.]

Il y a quelques jours, je publiai ici quelques réactions suite à l’accident en tous points dramatique et spectaculaire provoqué par P. Palmade.
Ces remarques n’avaient pas vocation à s’inscrire dans le marbre pour l’éternité, simple commentaire d’actualité.
Aussi, quelle n’est pas ma surprise quand, m’en revenant d‘une agréable pause, je m’aperçois avec stupéfaction que la plupart des médias grand public sont encore branchés presqu’en continu sur ce sujet…
Nous avons un très gros problème d’information et il va falloir commencer à sérieusement le traiter, tout particulièrement dirimant en France.
Dans un système médiatico-politique démocratique normal, la révélation (par un ancien lauréat du prix Pullitzer, excusez du peu…!) de la responsabilité américaine avérée dans le sabotage de NordStream devrait occuper absolument tous les écrans, tant elle permet de comprendre ce qui se joue réellement dans la manipulation du conflit proxy ukrainien.
Mais non, silence quasi absolu, motus et bouche cousue : ce qui semble capital ce sont les viennoiseries de Palmade. Tout au plus l’officine sous perfusion Le Monde tente-t-elle de détruire un peu plus l’économie nationale en accusant Auchan de vendre des clous et des clopes à la Russie : en route pour le Pullitzer version farce.
De même, le scandale de corruption européenne impliquant von der Leyen, qui refuse toujours de communiquer ses échanges au sujet du « vaccin » : pas un mot.
Aux États-Unis, les révélations sur les manipulations d’information et pressions électorales anti-démocratiques mises en évidence par les Twitter files, la corruption de l’État profond, la dépravation tolérée du fils Biden sur fond de corruption ukrainienne et j’en passe… tout cela devrait renverser la table quant à la compréhension des enjeux véritables auxquels nous nous confrontons, mais non, chacun continue comme si de rien n’était. La falsification de la vérité n’est même plus un problème puisque les opinions publiques occidentales ont été méthodiquement dressées pour ne plus voir ce que l’on voit.
Cette semaine fut tout de même une masterclass du genre puisque ceux-là mêmes qui voient des complotistes farfelus partout y compris dans leur salle de bains, sont allés, ne lésinant pas sur les moyens, jusqu’à tenter d’instiller un narratif d’invasion extraterrestre. Justin Trudeau y est allé à fond avec son habituel air niaiseux, les USA ont tenté le coup mais, face à l’incrédulité des populations, la baudruche fake n’a cette fois-ci pas pris. C’était quand même un peu gros. L’invasion des aliens sera pour une prochaine fois.
Cette histoire abracadabrantesque aura tout de même permis de ne pas évoquer les gigantesques incendies de sites et trains transportant des matières industrielles et chimiques un peu partout en Occident et surtout aux USA depuis quelques jours. Les écologistes et ligues de vertu ont manifestement piscine dès lors que ces mystérieux écocides sont commis grâce à l’incurie de leurs amis du Camp du Bien, comme ce navire amianté coulé par le fond par notre cher ami Lulla. Il semble loin le temps où Macron morigénait Bolsonaro sur les dégâts environnementaux de l’action publique brésilienne.
J’ai eu souvent l’occasion de le dire mais cela devient de plus en plus grave et préoccupant : le problème vient de ce que ce sont les manipulateurs qui se présentent comme informateurs et qui, avec les concepts fumeux de fake news, de post-vérité et de complotisme, délégitiment tous les contenus réellement informatifs qui ne conviennent pas à la propagande et à l’idéologie dont ils sont les serviteurs zélés.
Les officines anti-fake news sont, je l’ai démontré moult fois, en lien direct (et souvent financier) avec un pouvoir et une idéologie qu’elles ont pour fonction de promouvoir. L’affaire StoryKillers vient souligner de manière magistrale cette analyse, hélas. Mais là encore, l’occultation est de mise.
J’ai également démontré que l’essor du concept de fake news et de post-vérité a été historiquement directement monté de toutes pièces afin de contrer le Brexit, l’avènement de Trump puis de Bolsonaro et, d’une façon générale, de délégitimer tout discours émanant du peuple, « populiste » ou simplement démocratique et réellement contradictoire et interrogatif.
Nous étions traités de complotistes lorsque nous évoquions des passations de marchés plus que douteuses au sujet du « vaccin », nous étions traités de complotistes lorsque nous disions que les effets secondaires sur les personnes jeunes, sportives et en bonne santé posaient problème (souvenez-vous des shitstorms que s’était ramassé Djokovic), nous étions traités de complotistes lorsque nous nous amusions de ce que les Russes n’avaient pas franchement intérêt à faire exploser leurs propres gazoducs, etc. etc., la liste est infinie et chaque jour renouvelée et, chaque jour, la presse mainstream se déconsidère davantage en poursuivant sur cette pente qui semble tomber si bas qu’elle va bientôt probablement rejoindre le centre de la Terre et ressortir de l’autre côté, à force de creuser.
Cette semaine, sans que personne de mentalement sain dans le monde journalistique ne s’en émeuve, nous apprenions par exemple aussi que le comite médical chargé d’examiner la momie sénile Biden l’avaient jugée parfaitement apte à rempiler pour un nouveau mandat et disposant de toute sa lucidité et de tous ses moyens intellectuels, entre deux marmonnages incompréhensibles.
Je rappelle que la plus grande fake news de l’histoire récente est le mensonge de guerre produit par les États-Unis pour justifier l’invasion de l’Irak et la déstabilisation de toute cette région (merci encore). Les Américains intelligents, ceux que l’on aime et avec qui nous échangeons quotidiennement sont les premiers à le dire et je vous recommande plus que jamais d’écouter la lumineuse Tulsi Gabbard.
Pendant ce temps, pour avoir révélé la vérité, Julian Assange croupit dans les geôles anglo-saxonnes, sur ordre des États-Unis, dans le plus grand silence médiatique.
Nous allons devoir sérieusement nous atteler à traiter ces questions.

18 février 2023

Ukraine : jusqu’où ira le massacre ?

Denis COLLIN

Comme toujours en cas de guerre, la vérité a du mal à se faire jour. Pendant la guerre américaine au Vietnam, il y avait encore des reporters de guerre qui ont permis de savoir, à peu près ce qui se passait et qui ont largement contribué au développement des mouvements de protestation contre l’agression américaine. Depuis, les maîtres de mort ont décidé que pareille mésaventure ne leur arriverait plus. Lors de la première guerre du Golfe, l’embargo a été mis sur l’information. Les journalistes sont désormais des journalistes embarqués… De la guerre entre l’Ukraine et la Russie, nous ne savons pas grand-chose réellement. Nous avons les discours de Poutine et de Zelensky, des chefs d’état-major de l’OTAN, des politiciens et de leurs petits porte-parole, stipendiés tout de même, dans les médias.

Selon le gouvernement norvégien, la guerre aurait fait plus de 180 000 morts et blessés côté russe, et 100 000, côté ukrainien, auxquels il faudrait ajouter 30 000 civils ukrainiens tués. Le HCR fait état pour l’Ukraine de plus 7 000 tués et près de 12 000 blessés. C’est déjà considérable. Cela devrait indigner tout le monde. Toutes les belles âmes devraient être sur le pont. Eh bien, non ! Nous n’entendons qu’une seule chanson répétée par Zelensky qui a la parole absolument partout (dans les parlements nationaux, au parlement européen, dans les réunions de chefs d’État, dans les manifestations culturelles – il est intervenu au festival de chanson italienne à Sanremo ! Et le discours est immuable, depuis que les Européens l’ont dissuadé de rechercher un accord de paix : la guerre jusqu’au bout ! Macron, qui fut un temps plus modéré, le soutient : il faut la victoire pour parler de paix ! Donc, allons-y, fournissons des armes ! Et il va falloir en fournir : sur un total de 449 chars engagés, 265 ont été détruits totalement ; sur 256 véhicules de combat blindés, 172 ont été détruits. Les Russes, de leur côté, auraient perdu 947 chars sur 1600 engagés, 1200 véhicules blindés de combat sur 1900…

Un peu partout l’industrie d’armement tourne à plein régime. Le gouvernement français s’y est engagé à son tour. La France est en déficit sur tous les plans, mais elle donne des armes presque immédiatement détruites, à l’Ukraine. Aux États-Unis, on se prépare à sortir à plein régime des avions de combat. Mais les avions américains, comme les chars promis pour l’automne, sont des engins très sophistiqués qui auront besoin d’instructeurs américains pour être mis en œuvre par l’armée ukrainienne, mais aussi de mécaniciens, d’équipes d’entretien et, tout naturellement, avec le matériel, des hommes seront envoyés non pas directement sur le front, mais tout de même sur le théâtre des opérations. Jusqu’à la victoire, répètent les politiciens, qui, avec la même inconscience que les somnambules de 1914, enclenchent chaque jour d’un cran nouveau le mécanisme d’une guerre généralisée en Europe.

En Allemagne, Sarah Wagenknecht, députée de Die Linke, a pris l’initiative d’un mouvement pour la paix en lançant une pétition. En France, la seule initiative est celle d’Arno Klarsfeld, qui n’a reçu qu’un succès mitigé. Faut-il se résigner à la catastrophe ?

Pourquoi se drogue-t-on de plus en plus ?

Radu Portocala

Depuis le début de l’« affaire Palmade », sur les ondes et dans les journaux, il est beaucoup question des drogues et de leurs méfaits. C’est normal. Il est dit que la consommation augmente sans cesse, ainsi que, bien entendu, les addictions.
Il y a, cependant, une question que je n’ai pas entendue, et qui me semble essentielle. Pourquoi ?
Pourquoi se drogue-t-on de plus en plus, pourquoi boit-on de plus en plus, pourquoi fume-t-on de plus en plus ? Certes, l’offre augmente, mais n’est-elle pas une réponse à la demande ? Or, c’est l’offre que les États combattent – très inefficacement, d’ailleurs – et non la demande, qui est cause de cette offre croissante.
Pourquoi ce besoin de changer de réalité, de la masquer, ou, au moins, d’adoucir celle qu’on subit ? On fume plus qu’il y a un siècle, et on boit plus. Les femmes alcooliques, les adolescents alcooliques – qui boivent, les unes et les autres, pour s’enivrer aussi vite que possible, qui font des concours de comas alcooliques – étaient une rareté et se rencontraient dans les milieux les plus atteints par la misère. C’est chose courante, aujourd’hui. On se drogue plus – de plus en plus, toujours à la recherche de substances de plus en plus dures, de plus en plus destructrices.
Pourquoi ? Serait-ce que l’être humain est de plus en plus vicieux ? Qui oserait l’affirmer ? Il me semble qu’une autre réponse, plus sage, est possible : l’être humain, dans nos sociétés tellement avancées, est de plus en plus malheureux. Il cherche à se cacher, il s’inflige un interminable suicide raté. Il ne trouve aucune satisfaction dans la vie de robot consommateur qu’on lui propose, dans l’injonction de s’imbécilliser jour après jour devant des écrans. Il s’anéantit lentement au milieu de ses achats inutiles et de ses amis électroniques. La société de divertissement fait de lui une larve inerte qu’il ne supporte pas. Il se détruit, donc.
Pourquoi ? Les gouvernements traquent les vendeurs, et c’est très bien. Mais ne se posent pas cette question simple : pourquoi ? Ils ne veulent – et ne pourraient probablement plus – arrêter la tragédie dans laquelle ils nous ont fait jouer nous expliquant que c’est une délectable comédie de boulevard. On nous a fait vivre dans un monde artificiel dont certains, par des artifices d’une autre nature, cherchent à s’échapper. Ils ne trouvent que d’autres murs.

Sur l’avenir de la droite modérée au regard de ses divisions concernant la réforme des retraites

Maxime Tandonnet
(Pour Atlantico – extraits)


- 17/2/2023 - La fracture fondamentale [interne à ce parti] porte sur la stratégie de reconquête du pouvoir. Un parti qui a fait 4,8% des voix aux présidentielles et perdu la moitié de ses députés, ne s’interroge que sur la manière de revenir au premier plan. Il se déchire sur trois scénarios possibles, à l’horizon de quatre ans, reposant sur le constat que le président Macron ne peut pas se représenter en 2027 à l’issue d’un second mandat.

Un premier scénario préconise une alliance en bonne et due forme ou accord de gouvernement avec les macronistes (approche de M. Sarkozy et M. Copé). D’une force centrale, formée de Renaissance et des LR, opposée aux deux extrêmes, Nupes et RN, un leader venu de LR, selon ce schéma peut émerger et remporter la bataille des présidentielles puis des législatives. Le second scénario est celui de l’opposition constructive, ou celui de la respectabilité. LR reste en principe dans l’opposition mais démontre, en collaborant ponctuellement avec le pouvoir macroniste, son aptitude à revenir au gouvernement à l’inverse de la Nupes et du RN. C’est la ligne que l’état-major de LR (Ciotti, Retailleau, Marleix) tente d’imposer sur la réforme des retraites. Le troisième scénario est celui de l’opposition frontale, misant sur l’impopularité croissante du macronisme dans les années à venir : LR ne doit pas laisser le monopole de l’opposition à la Nupes et au RN mais tout au contraire, les prendre de vitesse pour s’imposer comme la seule opposition à la fois résolue et crédible (Pradié).

[…] Sur la réforme des retraites, LR (l’état-major) a commis une erreur titanesque. L’argument de la cohérence avec les 65 ans figurant dans les programmes de François Fillon et de Valérie Pécresse est absurde. En quoi un parti politique, après deux défaites consécutives, est-il tenu de s’obstiner à revendiquer un programme qui justement l’a conduit à la défaite ? Qu’est-ce qui lui interdit de réfléchir, d’ouvrir les yeux, et de se demander s’il est de bonne politique de se focaliser sur le totem de l’âge du départ, quand tout démontre que le nombre d’annuités est plus juste et plus souple ? Le drame de LR tient à la contradiction fondamentale de la position adoptée : se prétendre parti d’opposition populaire et faire le choix, sur un sujet aussi emblématique que les retraites, du soutien au pouvoir macroniste contre le peuple (dans son immense majorité). Et prétendre, dans la même logique, faire le bien des gens contre eux-mêmes.

Les idées et la culture de droite modérée, (l’héritage de Gambetta, Clemenceau, Poincaré, de Gaulle et Pompidou), sont probablement majoritaires dans le pays. Cependant, cet héritage est en ce moment noyé dans la médiocrité par ceux qui s’en réclament. J’ignore si l’éclatement est inévitable, en revanche, la descente aux enfers de ce parti semble bel et bien s’accélérer. […] L’effondrement du macronisme est inéluctable du fait de son immense impopularité, incarnation du mépris des gens et en tout état de cause, l’impossibilité pour le président Macron de se représenter. La Nupes fait naufrage dans la violence et le chaos. Le RN reste le RN, empêtré dans l’image clivante de Mme le Pen, insupportable pour une grande partie de l’opinion, une course éperdue à la dédiabolisation et inaudible sur le dossier des retraites. Alors, dans un contexte de chaos politique, de décomposition générale, la droite modérée pourrait avoir une carte à jouer. Pour l’instant, elle est en train de la gâcher.

Retraites : plus nul que la NUPES, tu meurs…

Gilles La Carbona & Pierre Duriot

Voilà, la réforme des retraites file au Sénat, sous l’œil satisfait de la macronie, sans que l’article 7, concernant les 64 ans n’ait été débattu. La controversée NUPES, ce ramassis de bras cassés provocateurs, est l’unique responsable de cette bévue. Avec plus de 20 000 amendements, ils ont volontairement ralenti les débats, jouant de l’obstruction comme d’une fine stratégie, alors que c’était la pire des choses à faire. Nous l’avions dénoncé au RPF, mais comme la NUPES n’écoute qu’elle-même, enfoncée dans sa stupide arrogance sectaire, elle a maintenu ses amendements, se croyant très forte. Prétendant ne pas faire comme le RN, elle a fait le jeu de la macronie, comme d’habitude, qui n’attendait que le terme des débats, pour tranquillement transmettre cette loi au Sénat. L’ami Larcher va se faire un plaisir de faire voter le texte, lui qui l’a promis à Macron cet été. La NUPES est tombée dans le piège grossier qui lui était tendu. Aveuglée par son idéologie rigide et intolérante, engluée dans sa sombre bêtise, elle a fait le jeu de la macronie… ses gesticulations post-débats n’y changeront rien. Les syndicats, pourtant amis, lui avaient demandé de retirer les amendements, pour que l’article 7 puisse être voté et rejeté. C’était le point le plus important, la réforme des retraites repose sur ce recul de l’âge, même un enfant de 7 ans l’aurait compris, mais les idiots utiles de la NUPES, non.

Autant de bêtise est désolant, et même agaçant. On se demande s’il n’y a pas eu collusion avec Macron. On en vient à douter de la sincérité de ces « opposants », tant l’évidence de la manœuvre saute aux yeux. Ces débats n’auront servi à rien, et l’indignation, les insultes, que cette formation s’est ingéniée à perpétrer durant les séances, n’ont pas grandi ses orateurs de supermarché, mais ont au contraire, mis en exergue leur manque de discernement. Ils ont, par leur absurde posture, contribué à faire passer cette loi. Macron n’en demandait pas tant, mais il savait à qui il s’adressait. Bouffis d’orgueil, prétentieux jusqu’à la nausée dans leur dogme érigé en véritable religion intransigeante, ils se sont laissés emporter dans une logorrhée furieuse, qui faisait le jeu de la macronie, obligée de rester calme face aux provocations, certaine qu’à la fin de l’envoi, c’est elle qui aurait le dernier mot. C’est exactement ce qui s’est passé, et nous l’avions au RPF, signalé il y a quelques jours déjà. Qu’ont-ils apporté dans le rejet de cette loi ? Rien, le bilan est à leur charge… négatif. La NUPES porte l’entière responsabilité du non vote de l’article 7, ce n’est pas une faute, c’est une collaboration zélée, dans le pur esprit pétainiste des « pleins pouvoirs ». Il reste à souhaiter qu’à l’issue de l’examen au Sénat, la commission mixte paritaire ne s’entende pas et qu’une nouvelle lecture soit faite, avec entre-temps une mobilisation suffisamment forte pour faire reculer le gouvernement. Si rien n’est perdu, rien n’est encore gagné, loin de là.

En face, Borne explique que le RN n’avait rien à proposer. Évidemment, il n’y a rien d’autre à proposer que le retrait pur et simple de cette réforme, dont tous les spécialistes, du COR et de l’INSEE, disent qu’elle n’est pas nécessaire, puisque le système n’est pas en péril. Dussopt, de son côté, explique qu’elle permettra d’atteindre le plein emploi. On ne voit pas le rapport. Toute la communication gouvernementale repose sur des postulats faux : la répartition n’est pas en péril et cette réforme n’a strictement rien à voir avec le plein emploi. Comme pour le Covid, le vaccin, le chômage, l’Ukraine, l’État use de propagande, de mensonges et de contre-vérités, pour faire passer un agenda ne contribuant en aucune manière au redressement du pays, mais qui poursuit d’autres objectifs, entre autres, celui de la liquidation des acquis de ce qu’on appelle le gaullisme-social et qui a garanti pendant des décennies le droit du travail et le maintien d’une rémunération honnête des retraités. La NUPES, par sa posture idéologique stupide et le comportement indigne de ses élus, a fait tomber, ce pour quoi elle prétend se battre : elle en sera redevable devant ses électeurs.