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6 mars 2023

Inflation

Yann Bizien

L'inflation fait de la résistance. Elle devient générale et persistante. Elle n'est pas sectorielle, ni ponctuelle. Elle écrase le pouvoir d'achat des Français.
Dette à 3000 milliards d'€uros, explosion des prix à la consommation, des matières premières, énergétiques et des produits alimentaires (déjà + 14,5%, et encore plus 10% dans les semaines qui viennent), 1560 milliards de dividendes versés à l'étranger, trois fois plus de Français soutenus aujourd'hui par la Banque alimentaire par rapport à l'année 2011, ratio dette publique/PIB à 115% aujourd'hui contre 20% en 1980, faire des pâtes (+ 32%), une omelette ou son plein de carburant devient un luxe pour beaucoup de Français.
Car le front des prix est "rouge écarlate" pour les Français. Il suffit de faire ses courses, de se rendre dans une station de délivrance de carburants et de faire ses comptes pour prendre conscience que ce Gouvernement dépassé n'est toujours pas à la hauteur des enjeux et de l'histoire.
La fièvre a même gagné le marché des dettes souveraines.
L'exécutif laisse filer l'inflation. Elle se généralise, devient incontrôlable et entame sérieusement le pouvoir d'achat avec un nombre de bénéficiaires des Restaurants du cœur qui explose.
Le Gouvernement ne fait plus que courir derrière elle, nous faisant croire qu'il n'y aura pas de mars rouge pendant que les experts et les acheteurs de la grande distribution nous affirment, au contraire, qu'elle va durer.
Dans un contexte international et social très tendu, les Français cherchent une raison d'espérer pendant que la France clochardisée et précarisée par François Hollande et Emmanuel Macron croule sous l'inflation, la pénurie de médicaments, le coût de l'énergie, la pauvreté et l'insécurité.
En macronie la déconnexion est totale. Il se produit toujours l’inverse de ce qui est officiellement annoncé. Le pouvoir fait de la "COMM" et ment aux Français. La réalité est qu'il ne maîtrise plus rien.
D'où la défiance et la colère du peuple, qui n'est pas qu'une simple inquiétude, Monsieur le Président.

Veillée d'armes syndicale ce lundi

Yann Bizien

Le rapport de forces des syndicats avec le pouvoir se poursuit. Les représentants syndicaux espèrent l'apogée de la colère démocratique demain dans la rue. Le peuple actif tourne majoritairement le dos à Emmanuel Macron, y compris ses électeurs inconscients de la portée de leur vote en 2022.
Dans une France au bord du gouffre, l'exécutif a fait une grave erreur d'analyse en sous-estimant la colère du peuple, qu'il ne considérait jusqu'ici que comme de simples inquiétudes. Il n'a eu qu'une approche comptable dans son projet. Il a même versé dans un discours d'autosatisfaction et dans le péril grave de la démagogie, laissant espérer l'illusion d'une retraite à 1200 € minimum.
La réalité est que le contexte de cette réforme des retraites est bien plus tendu qu'en 2003 et 2010. La guerre est à nos portes. Les prix de l'énergie et des produits alimentaires ont explosé. Le pouvoir d'achat s'est écroulé. La pauvreté gagne partout du terrain. Et la jeunesse pourrait également se mobiliser.
Notre société est perçue comme déclinante, sans perspective, sans issue, dans l'impasse. Notre vieille nation a été sabotée et sabordée. Pire, une certaine classe politique estime qu'il n'y a pas de déclin mais qu'un sentiment du déclin.
Pas étonnant de voir le peuple verser dans la colère.
Les signes du temps ne sont pas du tout favorables au pouvoir. Il espérait un peuple au garde-à-vous et consentant. Il s'est trompé. Pour une fois, Libération n'a pas tort : la France gronde, et Macron regarde ailleurs.


L’inquiétant vide politique français

H16

Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…

D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde, quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.


Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.

Et voilà que le Figaro, au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent “l’hypothèse Castex”, peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans-saveur fut un jour premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.

On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors qu’on est tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.

En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir, déjà, les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations “en marche” dans la direction qu’il désirait ?

Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est volatile à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, pour le moment, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.

Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne, surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.

Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des gens intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti, en chute libre, et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler des difficultés pour trouver un Premier ministre, et voir ce qu’on a récupéré.


D’un autre côté, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratiné, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un “lider minimo”.

Les verts comptent officiellement pour des prunes, et leurs couinements féministo-gaïa compatibles, s’il permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, imposent de classer ces dernières dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints, dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de Français, surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.

Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire rentrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet “en même temps” macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désidératas européens, américains ou étrangers en général.

Il n’y a donc plus aucun doute sur cette absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer, progressivement mais inexorablement, les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher dans un sursaut du peuple un redressement du pays.

Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.

On arrive maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux, qui ont développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.

Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.

Le constat est sans appel : ce pays est foutu.



5 mars 2023

Finalement c'est assez simple la politique

Jonathan Sturel

Surréaliste : je viens de voir passer un petit clip sur Facebook, créé, diffusé et sponsorisé par le compte officiel du gouvernement sur le thème « Découvrez 4 astuces pour faire baisser votre facture d'énergie ».
Les 4 astuces en question :
- Baisser le chauffage.
- Baisser le chauffe-eau.
- Éteindre les lumières en sortant de chez soi.
- Décaler l'heure de la machine à laver.
Je vous jure que je n'invente rien. Et bien sûr, ces astuces sont appelées des « écogestes », histoire d'ajouter une couche d'absurde à ce monument de foutage de gueule. On sent que les gars se sont foulés et qu'il fallait bien faire au moins l'ENA pour arriver à trouver des idées aussi pertinentes et techniques.
Nous avons vraiment de la chance d'être dirigés par des flèches pareilles. Honnêtement, je ne me sens pas capable d'égaler un tel niveau de réussite argumentaire mais si je devais essayer, si j'avais l'outrecuidance de me mettre pour quelques secondes dans la peau d'un Géant du gouvernement, je m'autoriserais à faire cette proposition assez équivalente à celle dont nous parlions plus haut :
« Découvrez une astuce pour réduire votre budget carburant :
- Roulez moins ! »
Finalement c'est assez simple la politique.

Yann Bizien

Décidément, entre amateurisme, déconnexion, compromissions, improvisations, manipulations et mensonges, ce Gouvernement perd la boussole, le cap et prend tous les risques face au peuple.
Je ne suis pas socialiste, ni communiste et je n'ai surtout jamais voté pour Emmanuel Macron. Mais ce projet de réforme n'est évidemment pas de gauche. Il est même durement combattu par la NUPES, les socialistes, les insoumis et les communistes.
Comment peut-on, quand on fait de la politique, chercher à tromper aussi grossièrement les Français qui sont toujours une majorité à rejeter ce projet ? Pourquoi oser naïvement ce mensonge, quand les Français s'apprêtent à se mobiliser entièrement ce mardi suite aux votes favorables des sénateurs pour la suppression de cinq régimes spéciaux ?
La classe politique au pouvoir fonce dans le mur de la honte pour tenter de sauvegarder l'orgueil du soldat Macron. Il a besoin de sauver son dernier quinquennat en tentant de réussir un pari contre le peuple.
Cette classe politique ne sait plus dire les choses simplement, sérieusement, honnêtement, sans malice. Elle ment ostensiblement. Elle préserve ses intérêts en refusant de supprimer son propre régime spécial. Elle ne sert plus le peuple. Elle gouverne contre lui, et sans lui. Et cela nous rappelle notre histoire révolutionnaire.

NATURE VIVE AVEC UN C.NNARD ET UN CHOU-FLEUR

Gabriel Nerciat

Ce matin, discussion animée, à la sortie du marché, autour d'un c.nnard macronien à casquette, qui ameute tout le monde sur le thème : "Les Français sont des fainéants qui ne travaillent pas assez, les jeunes ne foutent rien, Macron est beaucoup trop bon avec ce ramassis de flemmards, ils devraient bosser jusqu'à 70 ans puisqu'on vit plus longtemps, c'est pas difficile à comprendre quand même, qu'est-ce qu'ils croient, les gens, que la vie c'est fait pour s'amuser, ils avaient qu'à réussir leurs études s'ils veulent glander, ces cons, etc ?".
Au bout d'un moment, j'en ai assez, et le chou-fleur que je viens d'acquérir pour une somme astronomique chez le marchand de légumes commence à me démanger le bras droit.
Je vais vers le type et lui demande :
- Et vous, vous travaillez dans quoi ?
Réponse, que j'attendais évidemment :
- Je suis à la retraite depuis trois ans.
Il ajoute tout de suite, pour faire bonne mesure :
- Mais j'ai commencé à bosser à 17 ans, moi. Cela ne me faisait pas peur. J'étais restaurateur dans le quartier Saint-Lambert à Paris, et j'avais aussi une affaire à Conflans-Sainte-Honorine.
Un peu hargneux, il poursuit :
- Et vous, Monsieur, qu'est-ce que vous faites ?
La réponse fuse :
- Moi ? Je travaille comme un c.n, presque tous les jours ouvrables, pour payer votre retraite. Et ce matin, j'envie vraiment les indigents, les flemmards, les p.tains, les maquereaux, les gigolos, les héritiers et les chômeurs qui sont dispensés de le faire.
Injures, éclats de rire, protestations, etc.
Finalement, j'ai quand même ramené mon chou-fleur, intact.


POUR LES ÉLITES, LA GUERRE EST UN JEU

Tiephaine Soter


Un banal post Linkedin est l’occasion pour moi de vous expliquer un peu pourquoi il y a la guerre en Ukraine plutôt que la paix.

Le post ci-dessus est issu de l’Atlantic Council, un think tank dont l’activité est de promouvoir les activités de l’OTAN auprès des politiques et, indirectement, du grand public.

Dans ce message (consultable sur le site de l’Atlantic Council), typique de la pensée stratégique occidentale, l’organisation fustige les avocats d’une paix immédiate en Ukraine, ou au moins d’une action pour figer le conflit dans son état actuel. C’est la solution classique qui s’offre aux diplomates, pour tenter de résoudre par la suite la crise par la voie diplomatique. On l’a vue, par exemple, s’appliquer à propos du Haut-Karabagh, en Arménie/Azerbaïdjan, pas plus tard que l’année dernière. Le but de ce genre de paix est de protéger les populations civiles et les infrastructures, la guerre n’épargnant ni les unes, ni les autres.

L’Atlantic Council considère qu’en Ukraine, une telle paix reviendrait à reconnaître les « gains territoriaux » de la Russie, à savoir la Crimée (annexée en 2014), la République Populaire de Donetsk, la République Populaire de Lougansk, l’Oblast de Kherson et l’Oblast de Zaporijjie. Ce n’est absolument pas le cas : une paix immédiate (ou en tout cas un armistice, c’est-à-dire la cessation des hostilités) aurait pour effet de figer le front, mais n’aurait aucunement pour effet juridique de reconnaître quelque concession de territoire que ce soit.

La logique de l’Atlantic Council (et de toute la pensée militaire occidentale, en général) est qu’il faut d’abord « reconquérir » par les armes ces territoires avant de commencer une quelconque négociation de paix. Il s’agit d’obtenir un ascendant stratégique sur l’adversaire pour le forcer à accepter plus de concessions lors d’éventuelles négociations de paix.

Ceci, mesdames et messieurs, est le résultat de 50 années d’enseignement de la « Théorie des jeux » dans les écoles de pensée stratégique. La théorie des jeux est une série de principes selon lesquels on cherche à maximiser des gains tout en minimisant la mise de départ et/ou les pertes. Basée essentiellement sur des calculs statistiques, cette théorie est issue de la recherche en économie, où elle a fait sa première apparition sous la plume de John von Neumann et d’Oskar Morgenstern, en 1944. C’est surtout John Nash qui en sera le plus fervent constructeur, et qui permettra à ces principes dits « ludiques » (d’où le nom « théorie des jeux ») de s’appliquer dans des domaines aussi variés que la sociologie, la psychologie, et bien sûr, la stratégie militaire.

Le développement de cette pensée amène le militaire à envisager la guerre comme un « jeu », où il faut maximiser les « gains » (territoriaux, économiques, politiques…) tout en minimisant les pertes (territoriales, troupes, équipements…). Elle entraine, dans la pensée des généraux, l’idée que pour que les armes se taisent, il faut avoir obtenu quelque chose dont la valeur surpasse les coûts dépensés pour l’acquérir.

Les pays de l’OTAN ont dépensé en 1 an plus de 240 milliards de dollars dans ce conflit, chiffre qui ne fait qu’augmenter chaque jour ou presque, avec toujours plus d’annonces de livraisons de matériels, de munitions, et d’aides financières (qui ne sont que des prêts à fort intérêts, mais passons…). Ce chiffre vertigineux donne une idée de ce qu’il faudrait que l’OTAN obtienne pour accepter de ne serait-ce que figer la guerre en Ukraine, dont le gouvernement n’a plus son mot à dire, et qui de toute façon ne dirait probablement rien puisqu’il profite des sommes astronomiques englouties dans le pays pour s’enrichir de façon exponentielle via la corruption et divers trafics très rentables en temps de guerre…

L’étendue des pertes occidentales en Ukraine, dans cette perspective, s’apparente à celles d’un joueur compulsif dans un casino, qui s’endette de plus en plus en espérant se refaire grâce à un coup de chance.

La guerre n’est pas un jeu, elle a causé la mort de centaines de milliers de personnes depuis un an, et a déplacé plus de 13 millions d’Ukrainiens. Nos gouvernants et leurs états-majors sont coupables directement de la ruine de l’Ukraine et de l’Europe.

« Si on remettait au centre la question de la liberté, on y verrait plus clair. »

Denis Collin


Nos sociétés contemporaines nous laissent croire que nous sommes libres ; c'est un leurre. Nous sommes encore ferrés dans nos chaînes, y compris en Occident. Des chaînes que nous prenons pour des ailes : nous nous croyons en démocratie, nous pensons que le travail permet de nous émanciper et nous imaginons que les nouvelles technologies nous facilitent la vie. Telle est notre « novlangue » quotidienne.
Mais l'oligarchie règne, l'homme est embourbé dans la société de consommation et le libéralisme, le contrôle sécuritaire est de plus en plus prégnant, tandis que les progrès médicaux en matière de procréation nous rapprochent d'une « fabrication industrielle de l'humain ». Dans ce contexte, nous devons interroger et repenser les conditions d'une véritable libération humaine.

C'est le travail qu'a entrepris Denis Collin. Se basant sur de nombreuses références historiques et philosophiques, il en redéfinit les concepts et nous ouvre de nouvelles perspectives politiques, économiques, sociales et métaphysiques. La mise en place d'« associations partielles » à tous les niveaux de l'organisation politique, la fin du salariat au profit de la coopération des producteurs, la réalisation de l'homme au travers de son activité créatrice, la garantie du primat de la subjectivité face au scientisme, font partie de ces armes destinées à rompre nos chaînes.

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Guerre en Ukraine : devoir d'amour, devoir de haine, par Radu Portocala

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis, les missiles ont volé de tous côtés la semaine dernière à l’occasion de ma publication consacrée à l’année écoulée de guerre en Ukraine.
J’ai eu de passionnants débats, discussions, échanges avec beaucoup d’entre vous et cela m’a renforcée dans l’idée que nous formons ici (et sur les réseaux sociaux d’une manière générale) une formidable agora que je suis bien heureuse de n’avoir finalement pas quittée.
Au terme de tous ces échanges de points de vue sur la situation dans laquelle nous nous trouvons et quel que soit le point de vue de chacun, j’ai recueilli un certain nombre de contributions et de pistes de réflexion et d’analyses dont j’ai pensé qu’elles pourraient vous intéresser et que je vais donc publier régulièrement sur La Place.news.
(Je rassure tout de suite les inquiets : non il est hors de question que je fasse du sujet international actuel un mono-sujet obsessionnel).
Le point de vue d’une personne qui a fui le Bloc de l’Est à l’époque communiste et qui revit à l’Ouest les diktats et oukases du Camp du Bien désignant la Russie comme Grand Satan et contraignant la pensée de chacun comme aux meilleures heures brejnéviennes, m’a semblé particulièrement intéressant. D’autant plus intéressant que l’on prétend souvent que les personnes ayant subi le joug soviétique et ses persécutions seraient naturellement toutes devenues russophobes dans l’affaire ukrainienne. Nous avons donc ici au moins un point de vue différent qui fera mentir la vulgate…
Radu Portocala, écrivain et journaliste, dont je vous recommande ici vivement la lecture est, comme il le raconte, né « à la pire époque de la Roumanie communiste », « venu au monde entre deux arrestations, celle de mon grand-père, tué en prison, et celle de mon père, c'est pour éviter ma propre arrestation, en 1977, que le gouvernement grec a fait des efforts immenses pour me faire sortir de Roumanie ».
C’est avec beaucoup d’amertume qu’il a vu s’écouler cette année de guerre et d’enrôlement propagandiste au côté imposé d’un atlantisme béat :
« Ce Rideau dont l’Occident a applaudi la chute et que, maintenant, l’Occident a lui-même déployé au nom de ce Bien qu’il veut infliger au monde entier. Le « grand frère » n’est pas mort comme on nous disait il y a trente ans ; il a seulement changé sa position dans l’espace. Le « grand frère » n’est plus à l’Est, il est maintenant à l’Ouest. Et il commande toujours avec la même âpreté. La prosternation de l’Europe devant lui est le seul signe de vie qu’elle puisse encore donner. Et cette prosternation est symétrique de celle dans laquelle le monde de l’Est avait été condamné à s’endormir aux pieds de l’Union soviétique. Pour celui qui s’en est échappé, quelle amertume ! Quelle amertume de tout revivre, même à l’envers ! »
Je vous en souhaite bonne lecture…

Nous sommes dirigés par une catastrophe ambulante

Anne-Sophie Chazaud

Avec lui, même pas besoin des miliciens de Wagner pour saborder nos intérêts et relations en Afrique.
Ridiculisé et désavoué au Maroc, distribuant au passage et comme à son habitude notre argent et nos collections muséales au gré de son inepte fantaisie, s’agitant dans tous les sens en racontant n’importe quoi au Congo, se faisant remettre à sa place partout, humiliant la France et son image comme personne ne l’avait jamais fait.
Allant malgré cela faire la leçon de manière péremptoire aux uns et aux autres, y compris, il faut le voir pour le croire, sur la question de la souveraineté que le Congo n’aurait pas bien su préserver (c’est vrai qu’avec le président McKinsey et l’UE, la France a beaucoup de leçons à donner en la matière…).
Bref, une honte de catégorie internationale et, plus grave dans le contexte actuel, une totale inaptitude diplomatique sur fond de cirque grotesque.
Alors, je maintiens que je prône une voie gaullienne de non-alignement sur quelque puissance étrangère que ce soit dans le conflit OTAN/USA vs Russie/Chine, mais autant dire qu’on n’a pas encore trouvé notre de Gaulle…