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7 mars 2023

Le 7 mars avec Jaurès

Jacques COTTA

- 1/3/2023 - Alors que le gouvernement semble vouloir persister dans sa volonté d’imposer sa réforme des retraites, une immense majorité veut toujours la voir abrogée. La capacité de bloquer le pays le 7 mars décidera sans doute de l’issue.

Dans de nombreux secteurs, l’appel à la grève reconductible est déjà à l’ordre du jour. Les cheminots, tous syndicats réunis, ont déjà fait connaitre leur décision. Signe révélateur, les adhérents de la CFDT, qui pourtant dans les années passées ont été appelés à accepter les réformes gouvernementales, ont cette fois-ci voté à 80% pour le blocage. FO et CGT chez Véolia se prononcent pour une grève illimitée. La CGT occitane a pris une position identique. Le climat chez les hospitaliers, les enseignants, dans la jeunesse n’est pas plus apaisé. Dans un contexte de mécontentement général, d’augmentation du coût de la vie, d’inflation touchant notamment les produits alimentaires, d’aumône patronale avec la provocante décision de Total de bloquer jusqu’à la fin de l’année le prix du super et du diesel à 1,99€, histoire de nous habituer dans le meilleur des cas à un prix à 2€ par la suite, tout concourt à un ras-le-bol généralisé qui pourrait bien déboucher sur une explosion aux conséquences imprévisibles.

Comme nous l’avons déjà expliqué ici, plus que sociale ou économique, l’enjeu de cette réforme est politique. Pour Emmanuel Macron, il faut humilier, soumettre, asservir. Si elle passe, la défaite infligée à la grande majorité des Français devrait permettre, du moins l’Élysée le pense, d’avancer sur tous les autres dossiers, dont la protection sociale qui représente des milliards à capter. Mais le jeu est risqué. Si Macron est contraint de reculer, il se trouvera affaibli et en situation d'impossibilité à poursuivre dans la voie tracée par ses donneurs d’ordre et l’union européenne. Plus que le gouvernement, c’est une crise de régime sérieuse qui pourrait bien se profiler. Du coup, Macron compte sur toutes les combines possibles pour s’en sortir, cherchant l’appui de tout ce qui est attaché à la 5ème république.

Au Sénat, le groupe LR fait « ses offres de service », au risque de voir emporter ce qu’il en reste dans la révolte populaire. Mais l’argument est logique. Comment s’opposer sur ce qui a été le fer de lance de la droite traditionnelle durant des années, l’argument phare de Fillon avant qu’il ne disparaisse dans sa sombre histoire de costume et de salaires indus versés à sa moitié ?

La crise de régime inquiète de toute part. Comment comprendre, par exemple, les propos de Fabien Roussel, secrétaire nationale du PCF, qui, sur France Info indique qu’ "au sénat, dans le calme, nos élus communistes présenteront des amendements pour améliorer la réforme des retraites" ? Fabien Roussel aurait-il oublié qu’il n’y a rien à améliorer, que les Français considèrent cette réforme comme non négociable, et non amendable.
Dans le camp syndical, l’appartenance de la CGT et de la CFDT à la confédération européenne des syndicats, bras armé dans le monde du travail de l’UE, donne un éclairage précis aux déclarations de Philippe Martinez à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, au sujet de la pluie d’amendements déposés au palais Bourbon, avec comme reproche essentiel le fait que « l’article sur les 64 ans n’a pu être débattu », et aux propos du président de la CFDT Laurent Berger, qui tout en se joignant sous la pression « d’en bas » à l’appel au blocage, y fixe déjà des limites. C’est aussi sur la peur d’une crise institutionnelle, d’une crise de régime et les liens avec l’union européenne que compte Macron pour tenter de s’en sortir.

Rarement la situation n’aura été aussi tranchée, aussi nette entre d’une part les profiteurs et leurs alliés, et d’autre part la plus grande partie du peuple, les travailleurs, les ouvriers, les salariés, les jeunes et retraités. Le capitalisme connaît une crise profonde et les lois de la lutte des classes qui s’imposent aujourd’hui s’inscrivent dans l’histoire sociale et politique de notre pays et rappellent la situation que dénonçait déjà Jean Jaurès au début du siècle dernier, lorsqu’il soulignait « le contraste entre l’énorme misère du prolétariat industriel et l’insensibilité sociale de la bourgeoisie ».

Du leg que nous a laissé le fondateur de « l’humanité », le porte voix des mineurs de Carmaux, le combattant socialiste inlassable aux côtés des verriers, des viticulteurs, des syndicalistes réprimés, le défenseur de Dreyfus pour qui « nous ne sommes pas tenus, pour rester dans le socialisme, de nous enfuir hors de l’humanité », l’homme gagné au socialisme qui mêle le marxisme aux traditions révolutionnaires et républicaines françaises, un des legs le plus important donc, est sans doute la détermination dont il a fait preuve jusqu’à son dernier souffle, exprimée notamment dans sa plaidoirie au procès qui opposait le journaliste Gérault-Richard au président de la République Jean Casimir-Perier :

« Et vous vous étonnez de la véhémence de nos paroles, de la force de nos accusations ! Mais songez donc que nous parlons au nom d’un siècle de silence ! Songez donc qu’il y a cent ans il y avait dans ces ateliers et dans ces mines des hommes qui souffraient, qui mouraient sans avoir le droit d’ouvrir la bouche et de laisser passer, en guise de protestation, même leur souffle de misère : ils se taisaient. Puis un commencement de liberté républicaine est venu. Alors nous parlons pour eux, et tous leurs gémissements étouffés, et toutes les révoltes muettes qui ont crié tout bas dans leur poitrine comprimée vibrent en nous, et éclatent par nous en un cri de colère qui a trop attendu et que vous ne comprimerez pas toujours. »

C’est avec la même détermination que Jaurès combattait pour qu’une grève générale internationale réalise l’unité des travailleurs de toute nationalité contre la guerre et la barbarie annoncée hier à la veille de 1914 dans le conflit Autriche Serbie comme aujourd’hui dans l’opposition entre l’Ukraine et la Russie.

À trois jours du déclenchement de la guerre, Jaurès était assassiné.

Tant sur la question internationale que sur la question sociale au niveau national, Jaurès, sa pensée et son combat sont d’une brûlante actualité.

En 1917, Léon Trotski concluait un éloge de Jean Jaurès, que nous pouvons reprendre à notre compte sans hésiter, par ces mots :

« Jaurès, athlète de l’idée, tomba sur l’arène en combattant le plus terrible fléau de l’humanité et du genre humain : la guerre. Et il restera dans la mémoire de la postérité comme le précurseur, le prototype de l’homme supérieur qui doit naître des souffrances et des chutes, des espoirs et de la lutte. »


6 mars 2023

Macron, entre Waterloo et la Bérézina

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

La tournée africaine de Macron se révèle être un camouflet de plus. Nous avions déjà rebaptisé au RPF son plan Afrique, le plan boomerang, il semblerait que nous ayons vu juste une fois de plus.

Le prince président s’est d’abord fait recadrer par le Roi du Maroc. Macron ayant qualifié les relations entre la France et le Maroc d’amicales s’est fait renvoyer dans ses 22 comme on dit au rugby. « Nos relations ne sont ni bonnes, ni amicales. » Lui a rétorqué le souverain.

Comme si ça ne suffisait pas, l’Algérie serait sur le point de rompre ses relations diplomatiques avec la France. Si cette information est encore non officielle, certains cercles d’influences algériens le souhaitent. Idem pour la Tunisie. Mais tout ceci n’est presque rien comparé à sa sortie au Congo. Notre cher président a été à deux doigts de déclencher un incident diplomatique avec le Président du Congo.

Vertement repris en pleine interview, le voilà qui se montre tel qu’il est. Hautain, méprisant, arrogant. Suggérant à son interlocuteur qu’il n’a pas compris ses propos. Finalement, vexé et à bout d’arguments, après l’avoir interrompu, il clôt le débat par un « je ferme la parenthèse », aussi impoli qu’irrespectueux.

Imbu de sa personne, ne supportant pas la contradiction, toujours prêt à rabaisser ses interlocuteurs, quand il est en difficulté, ne réagissant que par le prisme déformant de sa propre vision, de son Moi surdimensionné, il est humilié, mais inapte à l’assumer. Aveuglé par ce qu’il pense être son intelligence et son savoir, il est incapable de tirer les leçons de ses échecs. Normal, puisque par définition il ne se trompe jamais et porte en lui la vérité absolue.

S’il peut en France, se venger puérilement et sauvagement de tout affront que les Français peuvent lui faire, il en va autrement à l’extérieur. Il n’impressionne pas, et se trouve ouvertement détesté. Les états d’âme de ce gamin capricieux agacent le reste du monde. Même les observateurs étrangers en ont assez de ses incartades, de ses discours mielleux, obséquieux jusqu’à la nausée. Il est tellement hors sol qu’il est allé parler de transition écologique à la jeunesse africaine, elle qui dans le pire des cas, essaye simplement de survivre et dans le meilleur ne souhaite qu’une chose, connaître les mêmes degrés de développement qui ont été les nôtres. Ils n’ont pas l’intention de se priver du confort, sous le prétexte écologique. Le « c’est bon pour la planète » ne résonne pas comme une impérieuse nécessité chez eux et ne sera pas le futur autel sur lequel ils sacrifieront leur développement. On ne saurait les en blâmer. Une internaute africaine est même allée jusqu’à inviter notre cher président à s’occuper en priorité, d’une partie de la jeunesse française qui émarge aux Restos du Cœur, plutôt que de s’inquiéter pour la jeunesse africaine. Le bon sens aurait donc déserté le pays des lumières et il faudrait aller à l’étranger pour en recevoir les évidences ? C’est hélas, la triste réalité. Aucun de nos médias subventionnés n’est assez courageux pour en faire la remarque. Aucune des oppositions assez honnêtes pour le dénoncer, et mieux encore, pour le contraindre à quitter ce pouvoir en renversant son gouvernement. La fonction est trop grande pour ce petit homme. Il n’a pas les épaules, pas la prestance. Mais il faut croire que personne n’est capable de relever le défi de sauver ce qui peut encore l’être dans ce pays, puisque les principaux intéressés laissent faire. L’ensemble de la France est humilié à chaque fois que ce président se déplace et se met à vouloir jouer dans la cour des grands, et cela semble convenir à nos oppositions…

Chez les gaullistes, en plus des incartades diplomatiques en série, nous relevons la posture de ce président-là, gigotant de manière ridicule sur une piste de danse, enlaçant de grands noirs dans la pénombre, plastronnant avec une bouteille à la main, posant sa main sur les genoux des présidents… et ne pouvons imaginer Charles de Gaulle en si piètre situation. Au-delà des dégâts économiques et diplomatiques, la fonction est totalement souillée. Les oppositions doivent mettre fin à ce calvaire et ne plus se poser la question de son remplacement. Au stade où nous en sommes, n’importe qui, avec un minimum d’éducation et de bon sens, ne pourrait faire pire.

Veillée d'armes syndicale ce lundi

Yann Bizien

Le rapport de forces des syndicats avec le pouvoir se poursuit. Les représentants syndicaux espèrent l'apogée de la colère démocratique demain dans la rue. Le peuple actif tourne majoritairement le dos à Emmanuel Macron, y compris ses électeurs inconscients de la portée de leur vote en 2022.
Dans une France au bord du gouffre, l'exécutif a fait une grave erreur d'analyse en sous-estimant la colère du peuple, qu'il ne considérait jusqu'ici que comme de simples inquiétudes. Il n'a eu qu'une approche comptable dans son projet. Il a même versé dans un discours d'autosatisfaction et dans le péril grave de la démagogie, laissant espérer l'illusion d'une retraite à 1200 € minimum.
La réalité est que le contexte de cette réforme des retraites est bien plus tendu qu'en 2003 et 2010. La guerre est à nos portes. Les prix de l'énergie et des produits alimentaires ont explosé. Le pouvoir d'achat s'est écroulé. La pauvreté gagne partout du terrain. Et la jeunesse pourrait également se mobiliser.
Notre société est perçue comme déclinante, sans perspective, sans issue, dans l'impasse. Notre vieille nation a été sabotée et sabordée. Pire, une certaine classe politique estime qu'il n'y a pas de déclin mais qu'un sentiment du déclin.
Pas étonnant de voir le peuple verser dans la colère.
Les signes du temps ne sont pas du tout favorables au pouvoir. Il espérait un peuple au garde-à-vous et consentant. Il s'est trompé. Pour une fois, Libération n'a pas tort : la France gronde, et Macron regarde ailleurs.


Inflation

Yann Bizien

L'inflation fait de la résistance. Elle devient générale et persistante. Elle n'est pas sectorielle, ni ponctuelle. Elle écrase le pouvoir d'achat des Français.
Dette à 3000 milliards d'€uros, explosion des prix à la consommation, des matières premières, énergétiques et des produits alimentaires (déjà + 14,5%, et encore plus 10% dans les semaines qui viennent), 1560 milliards de dividendes versés à l'étranger, trois fois plus de Français soutenus aujourd'hui par la Banque alimentaire par rapport à l'année 2011, ratio dette publique/PIB à 115% aujourd'hui contre 20% en 1980, faire des pates (+ 32%), une omelette ou son plein de carburant devient un luxe pour beaucoup de Français.
Car le front des prix est "rouge écarlate" pour les Français. Il suffit de faire ses courses, de se rendre dans une station de délivrance de carburants et de faire ses comptes pour prendre conscience que ce Gouvernement dépassé n'est toujours pas à la hauteur des enjeux et de l'histoire.
La fièvre a même gagné le marché des dettes souveraines.
L'exécutif laisse filer l'inflation. Elle se généralise, devient incontrôlable et entame sérieusement le pouvoir d'achat avec un nombre de bénéficiaires des Restaurants du cœur qui explose.
Le Gouvernement ne fait plus que courir derrière elle, nous faisant croire qu'il n'y aura pas de mars rouge pendant que les experts et les acheteurs de la grande distribution nous affirment, au contraire, qu'elle va durer.
Dans un contexte international et social très tendu, les Français cherchent une raison d'espérer pendant que la France clochardisée et précarisée par François Hollande et Emmanuel Macron croule sous l'inflation, la pénurie de médicaments, le coût de l'énergie, la pauvreté et l'insécurité.
En macronie la déconnexion est totale. Il se produit toujours l’inverse de ce qui est officiellement annoncé. Le pouvoir fait de la "COMM" et ment aux Français. La réalité est qu'il ne maîtrise plus rien.
D'où la défiance et la colère du peuple, qui n'est pas qu'une simple inquiétude, Monsieur le Président.

L’inquiétant vide politique français

H16

Les rumeurs insistent, les bruits de couloirs républicains circulent, radio-moquette persiste : 2027 approche un peu et il y aurait déjà comme des velléités de candidatures présidentielles dans la tête de plusieurs personnalités gouvernementales…

D’ailleurs, à en croire la presse (croyez la presse, elle a amplement démontré sa crédibilité, n’est-ce pas), plusieurs poids lourds politiques pensent à l’échéance électorale de 2027 en se rasant : au début de cette année, Le Monde, quotidien de révérence, évoquait l’ambition présidentielle d’un Bruno Le Maire toujours aussi à l’aise pour dire des âneries. Manifestement, l’envie d’exterminer ce qui reste d’économie française voire d’étendre sa puissante incompétence à toute l’Europe semble titiller l’actuel locataire de Bercy.


Au début du mois de février, c’était Ed, l’épicier du premier quinquennat Macron, qui déclarait préparer quelque chose dans ce sens, sans toutefois confirmer une quelconque candidature.

Et voilà que le Figaro, au moins aussi solidement informé que les autres, évoque à présent “l’hypothèse Castex”, peut-être pour rappeler aux Français que ce rond-de-cuir incolore, inodore et sans-saveur fut un jour premier ministre d’un pays en pleine déroute sur tous les plans.

On devra s’étonner (un peu) de cette curieuse avalanche de candidatures alors qu’on est tout de même à plus de quatre ans des prochaines élections et que 2027 semble encore fort loin pour se lancer dans la course, indépendamment de l’aura phénoménale et du charisme redoutable de ces trois candidats putatifs.

En creux, on pourrait s’interroger sur ce besoin d’ouvrir, déjà, les spéculations sur le remplaçant à un Macron qui prétendait du reste être passé récemment par une phase de dépression très grave (le pauvre lapin). L’actuel occupant de l’Élysée se rendrait-il compte que le parlement n’est plus intégralement à sa botte, que le pays grogne ou que tout ne se déroule pas comme prévu avec un peuple subjugué et des administrations “en marche” dans la direction qu’il désirait ?

Il sera difficile de spéculer vraiment ; il semble évident que Macron apparaît de toute façon diminué sur la scène nationale, ne disposant d’aucune marge de manœuvre réelle tant l’opinion publique est volatile à son sujet, ni sur la scène internationale où il passe maintenant, quasi ouvertement, pour un charlot méprisé d’un nombre croissant de dirigeants étrangers. Néanmoins, pour le moment, il lui reste dans les textes encore quatre looOoongues années à remplir et même s’il n’est pas impossible qu’il choisisse une démission ou qu’un événement l’oblige à quitter le pouvoir, pour le moment, il va devoir les faire.

Dans ce contexte, la bousculade de candidats potentiels relayée par une presse un peu trop gourmande inquiète plus qu’elle n’amuse ou ne consterne, surtout parce qu’on retrouve maintenant avec les deuxièmes voire troisièmes couteaux de la politique, et pas les plus affûtés du râtelier loin s’en faut.

Il faut dire que la Macronie peine à recruter des cadors ou même simplement des gens intéressants, cohérents ou complets. Ce qui se traduit du reste dans les adhésions au parti, en chute libre, et dans l’absence de têtes d’affiche : il suffit pour s’en convaincre de se rappeler des difficultés pour trouver un Premier ministre, et voir ce qu’on a récupéré.


D’un autre côté, il faut constater qu’il en va de même dans les autres partis : entre les Tuches au parlement et les résidus républicains au passif, là encore, particulièrement gratiné, il est difficile d’entrevoir l’étoffe d’un chef, ou même d’un “lider minimo”.

Les verts comptent officiellement pour des prunes, et leurs couinements féministo-gaïa compatibles, s’il permettent de mettre en avant des têtes d’affiches, imposent de classer ces dernières dans la catégorie des cas psychiatriques, encore bien plus franchement que les actuels dirigeants pourtant déjà bien atteints, dont nous devons subir les accès de folie à chaque soubresaut de l’actualité. Les clowns actuels étant devenus progressivement rédhibitoires, il est évidemment acadabrantesque d’imaginer les ayatollahs écofascistes décrocher l’assentiment d’une majorité de Français, surtout alors que leurs politiques idiotes commencent tout juste à faire effet sur le niveau de vie des électeurs.

Reste le RN avec d’un côté une Marine rouillée, usée et toujours à moitié en rade et de l’autre, un Bardella devenu si conformiste, si désireux de faire rentrer son parti dans l’acceptabilité qu’il en devient transparent, englué dans cet “en même temps” macronien qui infuse maintenant toute la politique française désireuse à la fois de prétendre à l’indépendance sur la scène internationale et complètement inféodée aux désidératas européens, américains ou étrangers en général.

Il n’y a donc plus aucun doute sur cette absence de toute personnalité un peu charismatique, capable d’une certaine clairvoyance de la situation actuelle et à même de développer un peu d’espoir chez ses compatriotes. Sur les cinquante dernières années, le paysage politique français n’a cessé d’éliminer, progressivement mais inexorablement, les rares individus vaguement capables, à un moment ou un autre, de déclencher dans un sursaut du peuple un redressement du pays.

Tout s’est déroulé comme si le système politique français a consciencieusement fait monter et mis en place aux postes importants des êtres de plus en plus vils, de plus en plus incompétents, d’intelligence et de culture toujours moindre, dans une sorte de course à l’échalotte à celui qui serait le plus veule, hypocrite et roublard.

On arrive maintenant au point où la sélection ne peut plus s’opérer qu’au sein d’une grappe de semi-habiles dangereux, qui ont développé une intelligence limitée mais exclusivement affûtée pour entourlouper le citoyen et le contribuable, et qui n’ont plus aucune considération ni pour le peuple, ni pour l’avenir du pays qu’ils ont entrepris de piller, purement et simplement.

Il y a 20 ans, ils se défendaient de le faire tout en le pratiquant sans vergogne ; le mépris et l’hubris sont tels à présent qu’ils ne se cachent même plus de vouloir mettre ce qui reste de l’économie en coupe réglée pour leurs lubies idéologiques.

Le constat est sans appel : ce pays est foutu.



5 mars 2023

Finalement c'est assez simple la politique

Jonathan Sturel

Surréaliste : je viens de voir passer un petit clip sur Facebook, créé, diffusé et sponsorisé par le compte officiel du gouvernement sur le thème « Découvrez 4 astuces pour faire baisser votre facture d'énergie ».
Les 4 astuces en question :
- Baisser le chauffage.
- Baisser le chauffe-eau.
- Éteindre les lumières en sortant de chez soi.
- Décaler l'heure de la machine à laver.
Je vous jure que je n'invente rien. Et bien sûr, ces astuces sont appelées des « écogestes », histoire d'ajouter une couche d'absurde à ce monument de foutage de gueule. On sent que les gars se sont foulés et qu'il fallait bien faire au moins l'ENA pour arriver à trouver des idées aussi pertinentes et techniques.
Nous avons vraiment de la chance d'être dirigés par des flèches pareilles. Honnêtement, je ne me sens pas capable d'égaler un tel niveau de réussite argumentaire mais si je devais essayer, si j'avais l'outrecuidance de me mettre pour quelques secondes dans la peau d'un Géant du gouvernement, je m'autoriserais à faire cette proposition assez équivalente à celle dont nous parlions plus haut :
« Découvrez une astuce pour réduire votre budget carburant :
- Roulez moins ! »
Finalement c'est assez simple la politique.

Yann Bizien

Décidément, entre amateurisme, déconnexion, compromissions, improvisations, manipulations et mensonges, ce Gouvernement perd la boussole, le cap et prend tous les risques face au peuple.
Je ne suis pas socialiste, ni communiste et je n'ai surtout jamais voté pour Emmanuel Macron. Mais ce projet de réforme n'est évidemment pas de gauche. Il est même durement combattu par la NUPES, les socialistes, les insoumis et les communistes.
Comment peut-on, quand on fait de la politique, chercher à tromper aussi grossièrement les Français qui sont toujours une majorité à rejeter ce projet ? Pourquoi oser naïvement ce mensonge, quand les Français s'apprêtent à se mobiliser entièrement ce mardi suite aux votes favorables des sénateurs pour la suppression de cinq régimes spéciaux ?
La classe politique au pouvoir fonce dans le mur de la honte pour tenter de sauvegarder l'orgueil du soldat Macron. Il a besoin de sauver son dernier quinquennat en tentant de réussir un pari contre le peuple.
Cette classe politique ne sait plus dire les choses simplement, sérieusement, honnêtement, sans malice. Elle ment ostensiblement. Elle préserve ses intérêts en refusant de supprimer son propre régime spécial. Elle ne sert plus le peuple. Elle gouverne contre lui, et sans lui. Et cela nous rappelle notre histoire révolutionnaire.

NATURE VIVE AVEC UN C.NNARD ET UN CHOU-FLEUR

Gabriel Nerciat

Ce matin, discussion animée, à la sortie du marché, autour d'un c.nnard macronien à casquette, qui ameute tout le monde sur le thème : "Les Français sont des fainéants qui ne travaillent pas assez, les jeunes ne foutent rien, Macron est beaucoup trop bon avec ce ramassis de flemmards, ils devraient bosser jusqu'à 70 ans puisqu'on vit plus longtemps, c'est pas difficile à comprendre quand même, qu'est-ce qu'ils croient, les gens, que la vie c'est fait pour s'amuser, ils avaient qu'à réussir leurs études s'ils veulent glander, ces cons, etc ?".
Au bout d'un moment, j'en ai assez, et le chou-fleur que je viens d'acquérir pour une somme astronomique chez le marchand de légumes commence à me démanger le bras droit.
Je vais vers le type et lui demande :
- Et vous, vous travaillez dans quoi ?
Réponse, que j'attendais évidemment :
- Je suis à la retraite depuis trois ans.
Il ajoute tout de suite, pour faire bonne mesure :
- Mais j'ai commencé à bosser à 17 ans, moi. Cela ne me faisait pas peur. J'étais restaurateur dans le quartier Saint-Lambert à Paris, et j'avais aussi une affaire à Conflans-Sainte-Honorine.
Un peu hargneux, il poursuit :
- Et vous, Monsieur, qu'est-ce que vous faites ?
La réponse fuse :
- Moi ? Je travaille comme un c.n, presque tous les jours ouvrables, pour payer votre retraite. Et ce matin, j'envie vraiment les indigents, les flemmards, les p.tains, les maquereaux, les gigolos, les héritiers et les chômeurs qui sont dispensés de le faire.
Injures, éclats de rire, protestations, etc.
Finalement, j'ai quand même ramené mon chou-fleur, intact.


POUR LES ÉLITES, LA GUERRE EST UN JEU

Tiephaine Soter


Un banal post Linkedin est l’occasion pour moi de vous expliquer un peu pourquoi il y a la guerre en Ukraine plutôt que la paix.

Le post ci-dessus est issu de l’Atlantic Council, un think tank dont l’activité est de promouvoir les activités de l’OTAN auprès des politiques et, indirectement, du grand public.

Dans ce message (consultable sur le site de l’Atlantic Council), typique de la pensée stratégique occidentale, l’organisation fustige les avocats d’une paix immédiate en Ukraine, ou au moins d’une action pour figer le conflit dans son état actuel. C’est la solution classique qui s’offre aux diplomates, pour tenter de résoudre par la suite la crise par la voie diplomatique. On l’a vue, par exemple, s’appliquer à propos du Haut-Karabagh, en Arménie/Azerbaïdjan, pas plus tard que l’année dernière. Le but de ce genre de paix est de protéger les populations civiles et les infrastructures, la guerre n’épargnant ni les unes, ni les autres.

L’Atlantic Council considère qu’en Ukraine, une telle paix reviendrait à reconnaître les « gains territoriaux » de la Russie, à savoir la Crimée (annexée en 2014), la République Populaire de Donetsk, la République Populaire de Lougansk, l’Oblast de Kherson et l’Oblast de Zaporijjie. Ce n’est absolument pas le cas : une paix immédiate (ou en tout cas un armistice, c’est-à-dire la cessation des hostilités) aurait pour effet de figer le front, mais n’aurait aucunement pour effet juridique de reconnaître quelque concession de territoire que ce soit.

La logique de l’Atlantic Council (et de toute la pensée militaire occidentale, en général) est qu’il faut d’abord « reconquérir » par les armes ces territoires avant de commencer une quelconque négociation de paix. Il s’agit d’obtenir un ascendant stratégique sur l’adversaire pour le forcer à accepter plus de concessions lors d’éventuelles négociations de paix.

Ceci, mesdames et messieurs, est le résultat de 50 années d’enseignement de la « Théorie des jeux » dans les écoles de pensée stratégique. La théorie des jeux est une série de principes selon lesquels on cherche à maximiser des gains tout en minimisant la mise de départ et/ou les pertes. Basée essentiellement sur des calculs statistiques, cette théorie est issue de la recherche en économie, où elle a fait sa première apparition sous la plume de John von Neumann et d’Oskar Morgenstern, en 1944. C’est surtout John Nash qui en sera le plus fervent constructeur, et qui permettra à ces principes dits « ludiques » (d’où le nom « théorie des jeux ») de s’appliquer dans des domaines aussi variés que la sociologie, la psychologie, et bien sûr, la stratégie militaire.

Le développement de cette pensée amène le militaire à envisager la guerre comme un « jeu », où il faut maximiser les « gains » (territoriaux, économiques, politiques…) tout en minimisant les pertes (territoriales, troupes, équipements…). Elle entraine, dans la pensée des généraux, l’idée que pour que les armes se taisent, il faut avoir obtenu quelque chose dont la valeur surpasse les coûts dépensés pour l’acquérir.

Les pays de l’OTAN ont dépensé en 1 an plus de 240 milliards de dollars dans ce conflit, chiffre qui ne fait qu’augmenter chaque jour ou presque, avec toujours plus d’annonces de livraisons de matériels, de munitions, et d’aides financières (qui ne sont que des prêts à fort intérêts, mais passons…). Ce chiffre vertigineux donne une idée de ce qu’il faudrait que l’OTAN obtienne pour accepter de ne serait-ce que figer la guerre en Ukraine, dont le gouvernement n’a plus son mot à dire, et qui de toute façon ne dirait probablement rien puisqu’il profite des sommes astronomiques englouties dans le pays pour s’enrichir de façon exponentielle via la corruption et divers trafics très rentables en temps de guerre…

L’étendue des pertes occidentales en Ukraine, dans cette perspective, s’apparente à celles d’un joueur compulsif dans un casino, qui s’endette de plus en plus en espérant se refaire grâce à un coup de chance.

La guerre n’est pas un jeu, elle a causé la mort de centaines de milliers de personnes depuis un an, et a déplacé plus de 13 millions d’Ukrainiens. Nos gouvernants et leurs états-majors sont coupables directement de la ruine de l’Ukraine et de l’Europe.

« Si on remettait au centre la question de la liberté, on y verrait plus clair. »

Denis Collin


Nos sociétés contemporaines nous laissent croire que nous sommes libres ; c'est un leurre. Nous sommes encore ferrés dans nos chaînes, y compris en Occident. Des chaînes que nous prenons pour des ailes : nous nous croyons en démocratie, nous pensons que le travail permet de nous émanciper et nous imaginons que les nouvelles technologies nous facilitent la vie. Telle est notre « novlangue » quotidienne.
Mais l'oligarchie règne, l'homme est embourbé dans la société de consommation et le libéralisme, le contrôle sécuritaire est de plus en plus prégnant, tandis que les progrès médicaux en matière de procréation nous rapprochent d'une « fabrication industrielle de l'humain ». Dans ce contexte, nous devons interroger et repenser les conditions d'une véritable libération humaine.

C'est le travail qu'a entrepris Denis Collin. Se basant sur de nombreuses références historiques et philosophiques, il en redéfinit les concepts et nous ouvre de nouvelles perspectives politiques, économiques, sociales et métaphysiques. La mise en place d'« associations partielles » à tous les niveaux de l'organisation politique, la fin du salariat au profit de la coopération des producteurs, la réalisation de l'homme au travers de son activité créatrice, la garantie du primat de la subjectivité face au scientisme, font partie de ces armes destinées à rompre nos chaînes.

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