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12 mars 2023

Dérive totalitaire

Gilles Casanova

À la chute du Mur de Berlin, la grenouille – c’est-à-dire nous – à été plongée dans une marmite d’eau à température.

Elle était tellement agréable cette marmite, et tellement douce cette eau à température, qu’on n’a pas même senti qu’on était entré dans la marmite. Car elle était bien grande la marmite, et puis autour de nous, il y avait tellement de lumière, tellement de bruit, tellement d’images chatoyantes que nous n’avions pas bien remarqué que l’on nous introduisait dans une marmite.

C’était le Nouveau Monde, le Monde d’après – déjà ! Le merveilleux monde d’après la chute du Mur de Berlin, la fin d’un totalitarisme, la fin d’un monde coupé en deux, l’extension illimitée de la démocratie, la capacité, par la libre circulation sur l’ensemble de la planète où à peu près, de donner un nouvel élan aux activités humaines, non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan culturel, et surtout sur le plan humain !

Quelle belle entrée dans la marmite.
 
Très vite, ils ont commencé à monter, très très légèrement, le feu sous la marmite.
 
Puisque la guerre froide était finie, il fallait instaurer un « Nouvel ordre mondial », meilleur, plus juste, il fallait ainsi faire un exemple pour montrer que le monde allait maintenant avoir de nouvelles règles, plus équitable, plus éthiques, qu’un nouveau camp, « Le Camp du Bien » allait enserrer de ses bienfaits la planète. L’affreux dictateur Saddam Hussein allait constituer le prétexte à la première Guerre du Golfe, « la mère de toutes les batailles » avait dit Saddam Hussein, qui avait compris ce que beaucoup d’autres n’avaient pas alors compris…
 
Nous ne fûmes pas très nombreux à dire que cette ratonnade à dimension internationale n’annonçait rien de bon, et que comme l’avait dit le ministre français de la défense de l’époque, Jean-Pierre Chevènement, chaque bombe larguée sur le Koweït et l’Irak serait une bûche jetée dans le brasier ardent du terrorisme, qui ne demandait qu’à s’enflammer. On sait depuis à quel point cette prédiction était strictement exacte.

Le terrorisme qui en sortit servit de prétexte à toutes sortes de nouvelles interventions pour imposer ce « Nouvel ordre mondial » qui ressemblait tout à fait à l’extension mondiale du rôle de Gendarme du capitalisme, que les États-Unis d’Amérique se proposaient d’incarner, maintenant universellement.

Mais ce terrorisme fut aussi le moyen de limiter les libertés publiques. C'est la grande époque où l'on met en place le plan Vigipirate « pour trois mois seulement car il réduit significativement les libertés », nous sommes près de 30 ans plus tard, le plan Vigipirate est toujours activé malgré les bilans dressés régulièrement par le ministère de l'intérieur qui indiquent qu'il n'a pour effet que de réduire les vols à la tire dans les grandes gares parisiennes et « fluidifier les prises de congés des policiers et gendarmes ». En revanche il a comme caractéristique d'habituer à l'état d'urgence, état d'urgence qui sera proclamé puis installé dans le droit commun avec un cliquet de plus à chaque attentat produit par ce même terrorisme, qui a été engendré alors. On notera que régulièrement le niveau du plan Vigipirate aura été augmenté et que nous sommes maintenant de manière naturelle et courante dans le niveau extrême de ce plan, il en reste encore un à franchir, mais celui-là empêche vraiment la société de fonctionner.

Je vous passerai le détail des nombreuses interventions, souvent réalisées sous le drapeau de l’OTAN, qui n’avait été constituée qu’en « réaction au Pacte de Varsovie ». Mais le Pacte de Varsovie est mort et l’OTAN a étendu chaque jour ses bases et ses interventions, jusqu’à ce qu’elle rencontre la frontière russe, en Ukraine… Et là se joue le prochain épisode.

Voilà pour le domaine des relations internationales et le cadre global du monde dans lequel nous vivons. Mais si l’on renverse la perspective, c'est-à-dire que l'on ne part pas du général mais du particulier, et que l'on examine la vie quotidienne de chacun d’entre nous, la température a monté progressivement, mais sûrement, dans la marmite dans laquelle nous nous trouvons.

En juillet 1992 apparaissent les premiers téléphones GSM. Progrès technologique évident, ils vont nous permettre de communiquer les uns avec les autres non seulement lorsque nous sommes en dehors des domiciles ou des bureaux, mais comme ils nous suivent dans notre poche, ils vont faire passer la téléphonie d'une situation où elle se déroule d’un lieu à un autre lieu, à une situation où elle se déroule d’une personne à une autre personne. Ce qui change tout en termes d’influence de cette nouvelle façon de téléphoner sur les rapports humains. On n’appelle plus un lieu, on appelle une personne. Jadis quand le téléphone sonnait dans le vide c'est que personne n'était sur le lieu, maintenant quand le téléphone sonne dans le vide, cela vous indique que la personne que vous appelez, et qui voit votre nom sur son écran, ne souhaite pas vous répondre.
 
En Juin 2007 apparaît le premier iPhone. Là encore, un grand progrès technologique, on va pouvoir emporter dans notre poche notre ordinateur, doté d’un maniement extrêmement simplifié et d’une performance avancée, il sera connecté à tous les ordinateurs de la terre, et connecté aussi a toutes les poches qui comporteront des « smartphones ». L’iPhone sera bientôt imité par de nombreux constructeurs et accessible à des prix beaucoup plus bas, de la même façon que le GSM, à ses débuts fort coûteux, est devenu un produit extrêmement bon marché.

Puis ces ordinateurs de poche ont été dotés de tous les capteurs imaginables qui vous racontent votre état de santé, qui vous disent la couleur du ciel et, à quelques minutes près, le moment où la pluie ou le soleil vont se succéder, ils vont vous apporter des dizaines de millions de titres musicaux du monde entier, dans une qualité très supérieure à ce qu'elle était lors de leur publication originale, avec l'aide de mini ou de maxi écouteurs, qui vont vous isoler de votre environnement pour vous installer dans une bulle sonore, à partir d’une simple pression du doigt, ou d’un simple mot prononcé.
 
Puis ces petits téléphones vont parler, ils vont vous permettre de vous exprimer avec votre voix dans la langue de votre choix, pour communiquer à votre interlocuteur étranger, à travers le haut-parleur, la phrase que vous aurez prononcée dans votre langue… comment ne pas voir la un réel progrès.

Dans le même temps, un surgissement de virus – dont on se rend compte un peu comme lors de chacune des interventions de l'OTAN, bien après coup, qu'elle ne ressemblait pas exactement à ce qui était annoncé pour justifier les bombardements –, surgissement opportun de virus va transformer ce téléphone en un instrument de contrôle de votre vie et de vos actions.

En France par exemple un logiciel qui s'appelle « Tous anti Covid » transmettra en temps réel au ministère de l'intérieur le nom de toutes les personnes que vous approcherez et le temps pendant lequel vous resterez à leur proximité. Il n'est pas certain que ce fut tout à fait nécessaire contre ce virus, d’ailleurs les études d'impact qui ont été faites ont montré que cela n'avait pratiquement servi à rien, du point de vue sanitaire, mais du point de vue de la domestication de la population, cela n'a pas été inutile.
 
On dispose maintenant des documents qui nous montrent que le gouvernement britannique – probablement comme le nôtre – a eu des débats sur l'utilité de l'obligation du masque, et après avoir été convaincu par les scientifiques que cela ne servait à rien, a pris la décision politique de l'imposer, exactement comme pour les confinements, dans des intentions autoritaires sans rapport avec les nécessités sanitaires. Puisqu'on voit aujourd'hui que le seul pays qui n'a pas confiné, le seul pays qui n'a imposé aucune mesure spécifique de manière autoritaire en Europe, la Suède, est le pays qui a eu le moins de victimes.

Mais ces smartphones ont aussi d’autres talents, regardez le métro parisien : deux ou trois affiches par station vous vantent les mérites des relations extraconjugales que vont favoriser ces petits appareils, pour un coût très modique, auprès des opérateurs privés de rencontres interpersonnelles. Voilà qui change aussi le mode de vie, en rapprochant des gens individuellement, mais aussi en déconstruisant des structures historiques de vie en commun.

Depuis la chute du Mur de Berlin, les sciences et les techniques ont progressé à une vitesse de plus en plus remarquable, mais elles ont été utilisées progressivement avec une rapidité de plus en plus intense par diverses autorités publiques ou privées pour contrôler le comportement des individus – par exemple les assurances de santé privées qui lient leurs tarifs à ce que votre smartphone-espion leur raconte de votre vie – pour limiter l'espace de liberté des individus et pour les isoler les uns des autres, dans le but de constituer cette « société liquide ». Cette société qui fera de chacun de nous un pion isolé face à quelques centaines de milliardaires qui contrôleront quelques dizaines de grands groupes financiers globalisés au niveau mondial, dont aucune contestation du pouvoir ne sera plus même imaginable.

Mais l'eau est déjà très chaude, et il devient difficile de trouver, pour la grenouille que nous sommes, la force de se lancer hors de la marmite par un appui sur ses pattes arrières, nous ne savons plus abandonner tout cela, parce que nous sommes enserrés dans ces filets, ainsi on nous a fait cuire.
 
La seule possibilité restante, c'est de renverser la marmite, cela demande beaucoup de force mais c'est encore possible pour un certain temps. Encore faudrait-il être en mesure de proposer une autre utilisation de toutes ces technologies, c’est-à-dire une autre forme d’organisation sociale. Et l’on voit bien que les couches intellectuelles qui habituellement jouent ce rôle dans la société, ont été anesthésiées elles aussi, dans la marmite, et ne sont plus que des auxiliaires de la propagande du moment.

Pour ceux qui ont passé 40 ou 50 ans, regardez à quoi ressemblait la vie dans votre adolescence et à quoi elle ressemble aujourd'hui, l'évolution des sciences et des techniques a progressivement tellement modifié chaque élément de votre vie, à des occasions diverses, que l'on ne reconnaît plus, on n’imagine plus très bien à quoi ressemblait notre vie quotidienne, notre vie en général, à la fin du XXe siècle.

11 mars 2023

Il va faire le mariole dans une guerre qui ne le concerne pas

Jonathan Sturel

Quelqu'un dans mon entourage secondaire (un ami de la famille), ancien militaire, français, s'envole demain pour l'Ukraine qu'il veut défendre contre les Russes.
Il n'a jamais porté un Gilet jaune parce que le sort des petites gens en France ne l'intéresse pas ; il n'a jamais défendu aucune cause de façon militante et active, il n'a pas participé à la grogne contre la tyrannie sanitaire. Il a passé sa vie à regarder les Français subir et souffrir sans jamais lever une oreille ni exprimer la moindre compassion réelle.
Mais il va à l'autre bout de l'Europe pour faire la guerre littéralement, au profit d'un autre pays que le sien, contre un pays qui n'attaque pas le sien, quitte à risquer sa peau alors qu'il a, ici en France, une femme et quatre enfants dont trois ont moins de dix ans.
Ce gars, que les ukrainolâtres vont prendre pour un héros (sans jamais le rejoindre sur le front évidemment), est pour moi une caricature d'homme moderne, capable à cause de sa modernité d'abandonner sa famille et son pays pour aller faire le mariole dans une guerre qui ne le concerne pas. Loin d'être un héros, il est à mes yeux un traître à son peuple et un déserteur de la famille.
Voilà le genre d'illuminé que l'humeur médiatique et politique parvient à fabriquer. Vous savez que vous êtes encore sain d'esprit et plutôt épargné par la folie du moment lorsqu'il est clair pour vous qu'un tel mec est complètement timbré. Par contre si vous avez de la sympathie pour sa démarche, vous avez-là le signal que vous n'êtes plus très loin d'être aussi frappadingue que lui.
Pour moi, je sais.

Paroles de soignants suspendus



Ukraine : les médias et la réalité

Pierre Duriot
Porte-parole du RPF

La guerre en Ukraine prend une tournure surréaliste. Il y a le terrain et les médias. Dans les médias, l’Ukraine résiste vaillamment et elle va continuer à le faire grâce aux armes envoyées par l’Occident, jusqu’à la victoire finale. Dans les médias, Poutine était un homme fini et malade, dont la fin devait survenir, voici plusieurs mois déjà et qui n’était plus suivi, ni par son peuple, ni par ses généraux. Il était à court de munitions, en était réduit à caviarder des appareils électroménagers, pour bricoler l’électronique de ses missiles et pousser une pauvre armée, mal équipée et mal formée.

Sur le terrain, les choses sont à l’opposé. Les pertes ukrainiennes sont effroyables, l’homme finissant est bien solide, il pratique le discours à la nation qui reste unie et son engagement ne semble souffrir d’aucune pénurie. À Bakhmout, le rouleau compresseur russe est à l’œuvre et l’Ukraine tombe un peu plus bas. L’analyste américain Brandon J.Weichert l’avoue, des soubresauts dans la voix. Ceux qui croient que cette guerre saignera l’Armée rouge, vivent dans un fantasme. Et d’évoquer, tout de même, la réalité, la perte de Bakhmout est inéluctable et la mort « lente et douloureuse » de l’État ukrainien aussi. Poutine vise l’axe fluvial majeur du Dniepr, les parties russophones, à l’est, la Crimée et l’accès à la mer. Il n’a point le fantasme de conquêtes massives, afin de reconstituer l’ex-URSS et de s’élargir vers l’ouest, face à l’OTAN.

Les armes occidentales n’ont pas l’efficacité attendue, non seulement parce qu’elles ne sont ni assez nombreuses, ni assez efficaces, mais qu’en plus, elles n’arrivent, pour la plupart, jamais sur le front. Ou encore, le temps de former les équipages, en faible quantité et avec une qualité expéditive, fait qu’ils seront prêts quand la bataille sera finie. Pire, ces armes sont revendues et on les retrouve jusque dans les banlieues françaises, dans ce qui devient une gigantesque machine de blanchiment d’argent sale, où le camarade Zelensky est l’un des tout premiers à s’enrichir. Dans son armée, ou ce qu’il en reste, de drôles de types, entre mercenaires et djihadistes, tandis qu’il force les derniers hommes de son pays, de 16 à 60 ans, à monter au front, sans expérience, où ils n’ont que quelques heures d’espérance de vie.

La réalité, que les médias n’ont pas encore admise, c’est que cette guerre est perdue pour l’Occident, et depuis plusieurs mois, mais que personne n’ose encore le dire, dans une espèce d’omerta médiatique, déjà connue pour le narratif du Covid, ou celui des effets secondaires de ces vaccins totalement inutiles. Ils savent qu’ils mentent, mais ils mentent quand même, particulièrement les Français, tous unis dans le mensonge, avec les députés du reste, selon une incompréhensible unanimité. Ailleurs, il en va autrement et au Bundestag, certains députés osent dire que l’heure est à la négociation. Aux États-Unis également, des discours dissonants commencent à être entendus. Tous ces cathodiques malhonnêtes doivent chercher comment sortir du mensonge, tout en faisant croire que jusqu’ici, ils n’ont pas menti. Dans ce contexte, Zelensky va devenir de plus en plus encombrant et les USA, qui font sauter les gazoducs, peuvent parfaitement faire sauter à peu prêt n’importe quoi. On va en revenir à la solution de bon sens qui consiste à s’asseoir à la table des négociations, mais après des dizaines de milliers de morts et un pays rasé, en pure perte pour ses habitants, mais pas pour tout le monde et c’était peut-être bien là, le but de la manœuvre américaine, à grand renfort de bourrage de crânes médiatique.

Un printemps russe

Alexandre Latsa

Le traitement systématiquement négatif de la Russie dans les médias français et occidentaux est indiscutable: corruption, guerres dans le Caucase, atteinte aux droits de l’homme, opposition politique interdite, attentats à Moscou, discothèques qui brûlent, démographie qui s’effondre, minorités sexuelles menacées... Même lorsque la Russie mène seule une guerre juste en Syrie contre ce danger pour la France qu’est l’Émirat islamique, comme les derniers attentats nous l’ont démontré, les médias s’en prennent au Kremlin qui serait une menace pour la paix et la sécurité.
Ce traitement médiatique n’est pas le fruit du hasard. Il est en réalité l’une des facettes de la guerre totale menée contre la Russie renaissante. Une guerre qui monte en intensité au même rythme que ce réveil russe bouscule l’agenda voulu par des élites occidentales qui souhaitent imposer à la Russie, comme à l’Afrique ou l’Amérique du Sud, une occidentalisation forcée sous domination morale, politique, économique et spirituelle américaine.
Une guerre qui traduit l’emprise quasi totale sur le monde médiatique, politique et intellectuel français d’une nouvelle idéologie, l’atlantisme, cette variante européenne du néoconservatisme américain.
Notre pays doit briser cette dynamique qui l’engage sur une trajectoire extrêmement risquée pouvant mettre en péril sa sécurité et même son existence. La France doit ressurgir par une nouvelle trajectoire stratégique et historique qui lui permette d’initier son retour dans l’histoire.
Elle pourrait pour cela prendre modèle sur la Russie dont chacun pensait, au cœur de cet hiver 1999, qu’elle était au bord de la disparition, alors que le pays allait, au contraire, connaître une incroyable renaissance, que l’on peut qualifier de printemps russe.

Biographie de l'auteur

Alexandre Latsa est un Français qui réside et travaille en Russie comme chef d'entreprise. Blogueur, commentateur, il est également l'auteur de livres en anglais et russe. Dans cet ouvrage, son premier en langue française, il témoigne, chiffres à l'appui, sur la réalité de la Russie d'aujourd'hui, bien éloignée des clichés habituels véhiculés par les médias français. Un printemps russe est de ce point de vue un livre salutaire, appelant à la réconciliation continentale, et proposant, pour la France et l'Europe, un nouveau modèle de civilisation.


Pour quand l'économie de guerre ?

Yann Bizien

L'année 2023 débute comme celle de 2022, avec un nouveau record historique du déficit commercial : 169,2 milliards d'€uros au total sur 12 mois.

La France désindustrialisée, surendettée, déclassée, ensauvagée et dirigée par Emmanuel Macron perd de sa puissance, de sa crédibilité, de sa compétitivité et plonge toujours plus dans les abîmes. Cette fois, c'est brutal (image jointe).

L'exécutif n'a plus que la fumée de la communication pour faire de la politique. Il n'a plus que l'usage du verbe et des mots pour masquer ses faiblesses et continuer à tromper les électeurs.

Le livre d'Alexandra Henrion-Caude

Alexandra Henrion-Caude

Tous les droits sont reversés aux soignants suspendus.


https://www.fnac.com/a17516134/Alexandra-Henrion-Caude-Les-Apprentis-sorciers?fbclid=IwAR3cZ5NRYlccp0Md8iH4jSaGCw-3-O6ms8ocY7V5QeYQM3hPGEm9nqefBaw

« Je ne suis pas complotiste mais généticienne, l'une des plus renommées d'après certains. Dans ce livre, je vous dirai ce qu'est l'ARN messager, celui qui compose les vaccins anti-covid. Parce que vous avez le droit de savoir. Êtes-vous prêts ? »

Lauréate du prestigieux prix Eisenhower Fellowship aux États-Unis en 2013, Alexandra Henrion Caude a dirigé plusieurs équipes de recherche en génétique à l'hôpital Trousseau, puis à Necker en tant que directrice de recherche de l'Inserm. Elle a découvert l'implication de l'ARN dans différentes maladies génétiques de l'enfant et a révélé l'existence des ARN MitomiR, qui servent aux régulations fondamentales de la cellule.

Retour d'expérience

Jonathan Sturel

Le retour d'expérience est effectivement accablant et très défavorable à cette mesure « sanitaire » qui aura consisté à obliger les gens à porter un artifice inutile pendant deux ans. La science confirme avec des chiffres ce qui sautait aux yeux depuis longtemps : à savoir qu'il y a eu 8 vagues de coco après l'instauration du masque obligatoire, ce qui dans les faits était une démonstration implacable de l'inutilité de cette babiole.
Tout ce que ce masque permettait de faire, c'était d'échapper à un PV de 135 euros et d'exhiber sa « croyance dans la science ».
Mais fait incroyable qui résume assez bien la folie covidique par laquelle nous sommes passés collectivement : ce masque, utilisé par des millions de personnes pour montrer leur conformité sociale au prétendu consensus scientifique, se révèle avoir été purement et simplement anti-scientifique, c'est-à-dire irrationnel en l'occurrence et appuyé par la seule volonté performative de son efficacité fantasmée et auto-réalisatrice.
Nous avons donc élevé une croyance sans fondement, basée sur rien qui pouvait être mesuré et reproduit, au rang de vérité scientifique alors même que nous avions, sous les yeux, les preuves de son inefficacité. La séquence covidique a sans doute été l'une des plus incroyables expériences de démence collective de toute l'histoire de l'humanité.

10 mars 2023

BRAS D'HONNEUR

Gabriel Nerciat

À vrai dire, je ne comprends pas pourquoi tout le monde récrimine et tempête depuis vingt-quatre heures devant les deux bras d'honneur adressés par Dupond-Moretti au président Olivier Marleix dans l'enceinte du Palais-Bourbon.
Qu'y a-t-il de vraiment nouveau ou de surprenant là-dedans ?
L'ensemble du macronisme, depuis que cet OVNI est entré dans la vie politique française en 2016, n'est rien d'autre qu'un immense et perpétuel bras d'honneur parfaitement assumé, brandi ostensiblement à l'intention de tous ceux qui n'en partagent pas les inclinations, les aspirations et le niveau de vie (soit en gros les trois quarts de la population).
On parle souvent de mépris de classe à propos de Macron et des siens. Mais ce n'est pas seulement cela, surtout chez Dupond-Moretti qui nous répète tous les quatre matins qu'il est fils d'une femme de ménage et d'un immigré italien.
Pour être macronien, surtout quand on vient de la gauche social-démocrate ou girondine (ce qui est souvent le cas), il faut avoir, à un moment ou un autre de sa vie, éprouvé une sorte d'aversion motivée, quoique largement irraisonnée, envers la majorité de vos compatriotes, vis-à-vis desquels un sentiment intime ou viscéral d'étrangeté donne une coloration éminemment morale au mépris que vous manifestez à leur endroit.
Je crois même que c'est là le cœur de la vraie différence entre la droite orléaniste ou giscardienne et la macronie : la première fonde son instinct de classe sur la volonté d'être reconnue et admirée par ceux qu'elle considère comme ses inférieurs ; la seconde au contraire construit un ressentiment de classe inversé (courant chez certains parvenus, car analogue au ressentiment traditionnel éprouvé par les classes populaires envers les classes supérieures) sur le désir d'être haï ou détesté par tous ceux qui n'ont pas été capables d'atteindre le même niveau de réussite sociale, d'isolationnisme moral et/ou d'accomplissement élitaire qu'elle.
Sauf accessoirement s'il s'agit de voyous ou de marginaux, autres rebuts de la nation - car dans ses clients les plus farouches ou atrabilaires, Dupond-Moretti projetait évidemment une part de ses propres passions narcissiques et revanchardes.
Chez le bourgeois libéral-libertaire de tradition janséniste comme chez le truand des bas-fonds, il y a la même griserie de ressentir que ce qui vous a avantageusement élu et distingué des autres repose sur la volonté de ne jamais accepter les moeurs et les règles communes qu'acceptent la plupart des autres (Meursault, le pitoyable et homicide héros du plus mauvais roman d'Albert Camus, aurait pu lui aussi être un élu ou un ministre de Renaissance, et Acquitator se serait fait une joie de le défendre).
Ont-ils vraiment tort d'ailleurs de nous envoyer ainsi des bras d'honneur à chaque occasion ?
Je ne suis pas loin de penser parfois qu'ils ont un peu raison de le faire - puisque la plupart du temps nous nous abstenons en retour d'aller leur mettre un poi.g dans la gue.le.
Ce qui est, au bout du compte, la seule réponse décente à adopter.

Analyse des conséquences politiques de la réforme des retraites et du mouvement social

Maxime Tandonnet / Jean Petaux (pour Atlantico)



Alors que la droite sénatoriale s’assure de la bonne marche de la réforme des retraites à la Chambre haute, votant mardi soir avec le gouvernement l’article sept, les partis de gauche et les syndicats sont descendus dans la rue et ont engagé une grève reconductible, qui ne semble pas être en mesure de faire reculer le gouvernement. Qui des parties en présence s’en sort le moins mal pour l’instant dans cette bataille rangée ?

Il faut dire que cette séquence est un fiasco pour l’ensemble de la classe politique française. Elle donne une image épouvantable de la vie publique nationale. La mesure phare des 64 ans est immensément impopulaire : selon de nombreux sondages concordants, elle est rejetée par les trois quarts des Français et les quatre cinquièmes des travailleurs. Mais la classe politique dans son ensemble donne le sentiment de n’en tenir aucun compte. Elle s’enfonce dans une attitude qui manifeste une sorte de mépris du peuple et de déconnexion. Pire : sur le fond, c’est le peuple qui a raison. Les 64 ans ne servent strictement à rien compte tenu de la règle des 43 annuités. Leur unique effet sera d’obliger à travailler plus de 43 ans quelques catégories de travailleurs ayant fait peu d’études (et non concernés par les dérogations prévues pour les carrières longues). Le reproche d’inutilité et d’injustice est avéré. Mais la majorité et ses alliés s’acharnent à tenir bon dans leur bras de fer contre le peuple. Qui s’en sort le moins mal ? Sans doute les opposants à cette mesure mais sans pour autant qu’ils échappent entièrement à la profonde aversion envers la classe politique qui risque de résulter de cette catastrophe.

Faute d’une majorité de français en accord sur autre chose que le refus de cette réforme des retraites ou d’un projet alternatif établi, plus largement d’une structuration politique, est-ce le technocratisme macroniste qui finira par surnager ? Avec quelles conséquences ?

Il me semble qu’on pouvait le penser avant cette séquence. On pouvait croire que le macronisme, allié à une partie de LR l’emporterait en 2027 avec un autre candidat que M. Macron qui ne peut se représenter, comme une troisième force contre les dits « extrêmes » Nupes et RN. Maintenant, ce scénario me semble de moins en moins probable. Le macronisme après cette réforme, tout comme la majorité des leaders de LR, va plus que jamais incarner une classe dirigeante obtuse, déconnectée, en conflit avec la France populaire. Au vu de ses signes de faiblesses à l’Assemblée (larmes de Mme Berger, bras d’honneur de M. Dupont-Moretti) on sent bien qu’il est au bord du naufrage. Bien sûr après cette séquence, M. Macron va prendre des initiatives emblématiques et surenchérir dans la communication pour donner l’impression d’un coup de barre à gauche. Mais qui pourra y croire ? Il faut admettre que nous entrons dans une période de chaos politique total, le paroxysme de la décomposition dont on parle depuis longtemps. Personne ne peut prédire ce qu’il en sortira. Pour ma part, je place une vague espérance dans les quelques frondeurs de la droite LR autour desquels pourrait se reconstruire quelque chose. Mais ce n’est pas gagné…