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16 mars 2023

Premières leçons du combat contre la réforme des retraites

Jacques COTTA

À l’heure où j’écris ces quelques lignes, le sort de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron n’est pas encore connu. Adoption à l’Assemblée nationale après le Sénat grâce au vote des députés LR, utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement pour imposer sans vote la loi macronienne, dépôt d’une motion de censure ou de plusieurs au résultat incertain… Quoi qu’il en soit, on peut sans risque de se tromper tirer quelques leçons des semaines écoulées pour permettre entre autre de se projeter dans l’avenir qui de toutes les façons sera politiquement et socialement agité.

Les manifestations ont été massives dans toutes la France, s’inscrivant en province dans la continuité de l’irruption populaire connue lors du mouvement des Gilets jaunes. La volonté exprimée dans les sondages d’opinion – de 80 à 90% des Français pour le retrait de cette réforme – a tenu sans fléchir face à l’obstination de l’exécutif. Alors que les discours n’avaient pas manqué pour promettre la fin durable des mobilisations populaires après la répression subie par les Gilets jaunes il y a quatre ans, la lutte des classes a déjoué les prévisions des oiseaux de mauvais augure.

L’avenir risque fort d’être agité. Avec l’inflation, la hausse des prix des produits de première nécessité, la difficulté pour des millions de finir le mois, la hausse du coût de l’énergie, l’impossibilité de se chauffer, de se déplacer, de se soigner, la mise à mal des services publics les plus indispensables, avec les nouvelles initiatives gouvernementales sur le front de la protection sociale et du travail notamment, ce ne sont pas les débats idéologiques mais les conditions matérielles, la défense des intérêts vitaux de millions de citoyens mis à mal par la volonté d’une petite minorité aux ordres du capital et de l’union européenne qui préparent agitations, manifestations, révoltes, voire révolution…

Pourtant, l’appel au blocage du pays et à la grève a reçu une réponse mitigée. Les difficultés financières bien sûr ont pesé sur les capacités à cesser durablement le travail. Mais n’existe-t-il pas aussi une raison politique ?

Cette réforme, dite « réforme Macron », puis « réforme Macron-Ciotti », est au point de départ la réforme « Hollande-Touraine-Macron ». Il s’agit d’une réforme politique. La volonté de repousser l’âge de départ à la retraite incarne le combat acharné de toutes les forces par le passé pour frapper la classe ouvrière, les salariés, les jeunes ou retraités. Les renoncements, trahisons, capitulations de la gauche ne sont évidemment pas sans effet.

La responsabilité des chefs politiques et des partis traditionnels dans la perte de confiance et la division des travailleurs est aussi celle des responsables syndicaux. L’unité affichée par les leaders de la CGT, de la CFDT et autres à la tête des manifestations est l’apparence des choses.

La véritable unité qui pèse est celle qui rassemble les leaders syndicaux dans la confédération européenne des syndicats, bras armé de l’Union européenne dans le monde du travail. La classe ouvrière ne peut affirmer sa force qu’à travers des organisations indépendantes du capital et du gouvernement. L’indépendance de classe, voilà le problème…

La force de Macron, dont la faiblesse objective est évidente, réside dans l’absence totale de toute alternative politique. Le wokisme de la FI et de la NUPES un jour, son discours radical un autre, ne peuvent convaincre personne. Macron le sait et en joue. Pendant qu’il offre les retraites au groupe LR, le voilà qui propose l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution, cela pour satisfaire la FI qui en faisait une question identitaire, alors que nul ne se propose en fait de revenir sur ce droit fondamental et élémentaire.

Cette question mêle d’ailleurs le politique au syndical. Tous les responsables ont appelé hier à « voter Macron » contre le « danger fasciste incarné par Le Pen ». En réalité c’est à eux, les « chefs » de la gauche entre autre, que nous devons Macron et la réforme des retraites. Cela pèse dans une partie des couches populaires qui a le sentiment d’être tout de même prise pour le dindon de la farce.

Et la démocratie ?

La démocratie est battue en brèche. Le caractère totalement antidémocratique de la Vème République dont les institutions permettent, à coup d’articles que l’on découvre jour après jour, de faire passer contre la volonté populaire les lois du président Bonaparte, apparaît au grand jour.

La gestion de la réforme des retraites par l’exécutif ne sera pas sans conséquence dans l’avenir. La « violence » macronienne, permise par l’application des institutions, prépare la victoire de Marine Le Pen en 2027, et lui laissera un système avec un Élysée puissant, sans contrepouvoir.

Si la situation va jusque là, les mêmes qui se sont affirmés comme « le rempart à Le Pen », qualifiant le RN de parti fasciste alors qu’il s’agit d’un parti de la droite autoritaire comme il en existait à droite du RPR des années 1980, et qui ont ainsi justifié leur choix pour Macron, préparent simplement le lit de la responsable du Rassemblement National.

Mais rien ne dit que la situation ira jusque là.

La Vème République est flageolante, les forces sociales sont en mouvement, et la situation, quelle que soit l’issue sur les retraites, demeure bien imprévisible… 15/3/2023

Tiephaine Soter

Pendant qu'Euronews explique que finalement c'est bon, la crise bancaire est passée et qu'il n'y aura pas de conséquences parce que le système est solide, Crédit Suisse explique qu'en fait, sa façon de rapporter ses opérations "avait des failles et des lacunes", et explique dans le même temps qu'ils n'ont pas encore réussi à "contenir les retraits des clients".
 
Dans le même temps, la Fed explique qu'elle va imprimer autant de billets qu'il faudra pour garantir que le système ne va pas s'effondrer, une manière détournée de dire qu'ils vont préférer l'hyperinflation pour sauver le système, sans nettoyer celui-ci des mécanismes qui créent des problèmes de plus en plus énormes à chaque fois depuis les années 1980.
 
La crise n'est pas passée. Ce qui s'est passé hier n'est qu'un petit hoquet, le prélude à quelque chose de beaucoup plus gros qu'on sent venir depuis au moins 5 ans. On est typiquement dans le même type d'événement que la crise provoquée par Bear Sterns en juin-juillet 2007.
 
Là ce qui se passe, c'est que tout le monde financier se rue sur les obligations, en particulier sur les bons du trésor américain, parce qu'ils ont (AVAIENT) des taux intéressants. La mécanique du truc c'est que plus il y a de demande sur le bon (plus il y a d'acheteurs), plus le taux, et donc le rendement, baisse. Or, les positions des organismes financiers, notamment dans les produits dérivés, sont basées sur le taux attendu à une date précise.
 
Si le taux baisse trop avant cette date, l'organisme financier perd de l'argent, et doit donc s'en débarrasser rapidement pour prendre une meilleure position. Là, comme le taux des bons à 10 ans a baissé de 0,5% rien que sur la journée d'hier, il y a des dizaines de milliards de dollars qui se sont évanouis sur le marché des produits dérivés (non comptabilisé dans les comptabilités, ce sont des opérations "sous le comptoir").
 
Cette crise bancaire est, à très court terme, une excellente nouvelle pour l'État américain, puisque sa dette souveraine est financée grâce aux bons du trésor. Le problème c'est que si pour le moment c'est très bon signe, il va y avoir un contrecoup lorsque les banques auront eu leur cash de la part de la Fed : les bons du trésor vont voir leurs taux remonter d'un coup, ce qui devrait plomber la dette. Il se trouve justement que d'ici juin 2023, il y a un risque que les USA fassent défaut sur leur dette (c'est-à-dire qu'ils ne puissent pas rembourser les bons du trésor émis il y a 10 ans).
 
Il y a des bruissements en ce sens depuis le début de l'année, et beaucoup de monde en coulisse cherche des solutions, même de court terme. Ce risque ne cesse de s'accentuer à chaque fois qu'un État accepte de passer ses opérations commerciales bilatérales dans les monnaies nationales, sans passer par le dollar, qui est devenu incontournable en 1945 avec les accords de Bretton Woods (il fallait impérativement acheter des dollars pour acheter de l'or, donc toutes les monnaies dépendaient du dollar, ce n'est plus le cas depuis 1973, mais le système est resté, à la fois par habitude et parce que les USA ont largement fait en sorte de maintenir le dollar comme monnaie de référence, quitte à dégommer les dirigeants qui voulaient revenir à un "standard or"). Dernièrement, l'Inde, la Chine, la Russie, l'Iran, l'Arabie Saoudite et quelques autres pays importants, ont passé une série d'accords bilatéraux pour se passer du dollar et commercer dans leurs monnaies respectives.
 
En gros, ce que ça veut dire, tout ce que je viens d'écrire, c'est qu'il y a un risque, encore faible mais qui commence à se préciser de façon assez sérieuse, pour que le dollar s'effondre d'ici cet été, ou en tout cas dans les années qui viennent. 14/3/2023

15 mars 2023

Erick Auguste

Dans le 19ème arrondissement de Paris, une librairie est menacée de fermeture. Le libraire n’aura jamais la Légion d’Honneur. Elle est pour le caïd d’Amazon. Accrochage en loucedé du rouge de la honte au revers du veston. À Paname, à Marseille, à Lille ou à Bayonne… « Si tu fais ton boulot de libraire, tu crèves. » Pour survivre, il te faut exposer en vitrine ceux que la télé bichonne. Les Yann Moix et autres Beigbeder seront, pour quelques jours, ta bouée de sauvetage. Pour quelques jours seulement… leurs livres sont périssables. Le libraire a des coups de cœur. Le caïd d’Amazon, sait-il que Gabriel Garcia Marquez n’est ni une marque de vélo ni un article de sport ? Le libraire conseille. Le caïd d’Amazon répond à la demande de téléspectateurs au lendemain d’un passage de François de Closet sur les plateaux de télé. On échange, on parle avec un libraire. Le caïd d’Amazon n’a ni adresse ni préférence pour tel ou tel livre. « Mein Kampf » ou « Le vieil homme et la mer », peu importe. Pourvu qu’ils fassent du chiffre. Les petites librairies disparaissent. On attribue la Légion d’Honneur au caïd d’Amazon. Macron ne pouvait pas donner meilleure image de ce qu’il est vraiment.

FAILLITES AMÉRICAINES

Gabriel Nerciat

Ah ben ça, alors !
Le vieux parrain irlandais, élu grâce à la fraude la plus massive de l'histoire des États-Unis, et qui n'a pas craint de dépenser sur le dos du Trésor et du contribuable américains plus de cent milliards de dollars afin de financer l'effort de guerre de l'entité ukrainienne contre Moscou, n'a pas vu venir la banqueroute de la principale banque d'affaires de la Silicon Valley (et l'on sait, ou l'on devrait savoir, à quel point le bilan comptable lui aussi largement frauduleux des grandes banques commerciales américaines sert à gonfler artificiellement un PIB national au moins aussi faisandé que la poitrine des sœurs Kardashian).
Ce serait trop bête, admettons-le : au moment même où les thuriféraires exaltés du Monde libre (libre de faire faillite, en tout cas) pouvaient enfin nourrir l'espérance d'une juteuse Troisième Guerre Mondiale qui aurait donné raison au soldat Fukuyama avec quelques trente ans de retard, ne voilà-t-il pas que reviennent soudain les spectres de 1929 et de l'explosion des Subprimes.
Peut-être que le pire danger pour le libéralisme, finalement – surtout le libéralisme prédateur, financiarisé, sectaire, dogmatique et passablement schizophrène des quarante dernières années – n'a jamais été le risque d'une quelconque révolution socialiste ou anarchiste mondiale, mais tout simplement le devenir du capitalisme lui-même.
En tout cas, cette hypothèse me semble au moins aussi crédible et vraisemblable que celles de Marx et de Bakounine. Il conviendrait de l'approfondir, même si ça ne fera pas plaisir aux disciples de Milton Friedman et de Raymond Aron.
En attendant, il y a quelques jours, à Pékin, Xi Jinping a réalisé et acté en grande pompe la réconciliation officielle entre l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, les deux plus grands ennemis du monde musulman et aussi les deux plus gros producteurs d'hydrocarbure du Moyen-Orient.
On comprend que nos médias préfèrent parler de la future et foudroyante contre-offensive otano-kiévienne censée venir couper le front russe en deux (et pourquoi pas pulvériser toute la Russie), ou bien de la fonte des glaciers polaires. Cela n'est pas vraiment pour aujourd'hui ni pour demain, mais ça permet de faire passer le temps.
La chute de l'empire américain, elle, est bien là, et elle est presque aussi drôle à suivre que la comédie de mœurs québécoise de la précédente décennie qui portait le même nom.

14 mars 2023

Quand les antivax se piquent de littérature

Lola-Jane Brooks

Les amis, l'heure est grave.
Depuis quelques semaines, les rues de notre si belle démocrature sentent la merguez.
Des hordes de fainéants irresponsables ont l'outrecuidance de conspuer Emmanuel, notre Être de lumière, ainsi que ses apôtres, Elisabeth et les deux huiles d'Olive.
Ces gueux, qui, il y a peu encore, construisaient des barrages pour sauver la démocratie, clament désormais haut et fort qu'ils ne veulent pas travailler jusqu'à leur mort pour permettre à Bernard Arnault de s'acheter un nouveau jet privé.
Quelle indignité !
Alors que le jet de Bernard ne rejette pas de CO2, tandis que leurs vieilles voitures diesel de pauvres, si !
Heureusement, notre Être de lumière est loin de toutes ces turpitudes. Chaque fois que des irresponsables illettrés manifestent, il dépense du kérosène par monts et par vaux histoire de les emmerder jusqu'au bout.
Il y a peu, il se ressourçait au Congo, sirotant de la bière gaiement entouré d'autochtones mâles dont l'espérance de vie moyenne tourne autour de 58 ans. Pas de pension à payer, quel pays merveilleux !
Mais je m'égare, et une gare, on le rappelle, c'est un endroit où l'on croise "des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien".
Parce qu'au départ, ce que je voulais vous dire, c'est que je naviguais tranquillement sur Amazon, pour enrichir Jeff Bezos, et commander le dernier livre de mon idole absolue, Raphaël Enthoven - le plus grand philosophe quatre consonnes et trois voyelles que la terre ait jamais porté depuis BHL - quand soudain, horreur, ô désespoir, que vois-je s'afficher :
Une multitude de livres publiés par de vilains antivax !
Des Laurent Toubiana, des Christian Perrone, des Alexandra Henrion-Caude, des Laurent Mucchielli, des Amine Umil, des Michel de Lorgeril, des Xavier Bazin, en veux-tu, en voilà !
Pire encore, je découvre que ces bouquins trustent le top des ventes, voire sont numéros 1, sur Amazon et à la FNAC !
Les amis, je crie au complot ! En effet, il est mathématiquement impossible que ces bouquins se vendent comme des petits pains. On peut débattre de tout sauf des chiffres comme le disait si bien notre meilleur Sinistre de la Zanté !
Car qui oserait acheter d'indignes écrits allant à l'encontre de la Science Pfizerienne ? Seulement des non-vaccinés.
Or, comme vous le savez, il ne reste plus un seul de ces dégénérés sur Terre, ils sont tous morts dans d'atroces souffrances en direct devant les caméras de BFM !
En outre, même si l'un d'entre eux avait survécu, je vous rappelle qu'ils sont illettrés !
C'est pourquoi j'en suis arrivée à la conclusion que ces livres étaient sans doute achetés par de bons citoyens quadridosés pour en faire du bois de chauffage, afin que jamais, ô grand jamais, d'innocents yeux puissent s'y poser !
J'invite donc tous les bons citoyens qui croient en la Science, à un bel autodafé solidaire, histoire de remettre au goût du jour l'une des plus belles pratiques d'une démocratie digne de ce nom.



Caste privilégiée contre gueux

Jonathan Sturel

Ce matin, le philosophe André Comte-Sponville, 71 ans et donc déjà bénéficiaire d'une retraite d'ailleurs bien dodue, donne son avis sur la réforme des retraites et sur ceux qui s'y opposent notamment dans la rue :

« On a la chance de vivre dans une démocratie où le peuple peut manifester contre le gouvernement et où le gouvernement doit batailler à l'Assemblée pour faire passer ses réformes. Des dizaines de pays nous envient notre démocratie. Si le peuple n'est pas satisfait, il n'aura qu'à voter contre le gouvernement dans 4 ans. D'ici là, les problèmes sociaux, ce n'est pas si grave, il y a de vraies crises dont il faut s'occuper, la crise climatique par exemple. »

Voilà en substance (quasi mot pour mot en réalité) son discours de ce matin. C'est véritablement du boomerisme d'extrême-centre citadin bourgeois par excellence, jusqu'à la caricature même.

Ce vieux monsieur bien établi en société, socialement à l'aise, s'en vient dire aux pauvres que ce n'est pas si grave s'ils doivent maintenant choisir entre manger jusqu'à la fin du mois ou payer leur facture d'énergie, le plus important étant qu'ils continuent à trier correctement leurs déchets, qu'ils évitent d'allumer le chauffage en hiver et qu'ils s'interdisent surtout de brancher la clim en été. Et qu'ils se préparent, j'imagine, à manger bientôt de la poudre d'insectes pendant qu'un système de contrôle à distance vérifiera qu'ils ne consomment pas plus de 30 litres d'eau par mois. Parallèlement, le même pauvre sera invité à boycotter la Coupe du monde, à croire religieusement dans les prophéties de malheur du GIEC, tout en considérant que la République agit avec bienveillance et que si bientôt elle permettra aux gosses de changer de sexe en CM2, c’est pour la bonne cause.
 
Voilà le véritable projet de société que cette engeance veut imposer à la France : une société de pauvres résignés, adeptes de privations forcées faute de moyens, où la fin du mois commence le 15 et où des riches viennent à la télévision leur expliquer comment se passer de ce qu’ils n’ont plus les moyens de s’acheter. Et le pauvre que ces perspectives ne raviraient pas doit s’attendre à être traité de réactionnaire et de complotiste par ces mêmes riches qui, eux, ne renoncent à rien, encore moins au plaisir sadique et bourgeois de commander aux destinées des gueux condamnés par la malignité des institutions à tourner indéfiniment en rond dans un labyrinthe social duquel on ne s’échappe jamais parce que tout y a été savamment et diaboliquement verrouillé, toujours au profit des mêmes ; toujours aux dépens des mêmes.

L’arrogance avec laquelle la bourgeoisie sermonne les petites gens et ce sentiment d’impunité qu’elle ressent lorsqu’elle étale ses vertus supérieures, voilà deux motifs de tout révolutionner.

Le long calvaire national

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

L’Élysée est fermé. Pour les syndicats bien entendu, pas pour les fonds de pension, qui sont en passe de braquer les retraites des Français, ni pour tous les maniaques sexuels ou écologiques, minoritaires, qui imposent leurs genres et idées. Par contre pour discuter des retraites, le guichet est clos.

Une nouvelle journée de manifestation va avoir lieu, avec sans doute des prolongements importants dans certains secteurs. Il est clair que sans pression sur l’économie par des blocages, le pouvoir, sourd à l’avis de plus de 80% des Français, ne bougera pas. La démocratie s’arrête pour la macronie à une vague définition du dictionnaire. Pour ce qui est de son application, c’est aux abonnés absents qu’il faut s’adresser. Plus à l’aise pour aller se trémousser dans les boîtes de nuit africaines, à point d’heure, que d’agir en vrai président, Macron nous démontre une fois de plus son aversion pour la France, son peuple et ses revendications. Son exécration de tout ce qui touche à la démocratie confine à une forme de pathologie dangereuse pour la république. Sa répugnance de la France va au-delà de ce qu’on peut imaginer. Il a accumulé les brimades sur les Français, les dettes, la liquidation de l’économie et des services publics, la vente des bijoux de famille, dans une œuvre de destruction systématique, jamais vue dans l’histoire de France.

C’est cette déformation qu’il enseigne à ses ministres et députés, au point qu’un ministre de la justice se permet de faire deux bras d’honneur à des députés LR, ces derniers apprécient sans doute cette insulte… Que leur faut-il de plus pour comprendre quel personnage ils soutiennent en cautionnant la réforme des retraites ? Ils ne peuvent ignorer les images dégradantes de Macron en Afrique, ni passer l’éponge sur le geste du ministre de la Justice, sans détériorer un peu plus l’image qu’ils renvoient d’eux-mêmes. À accepter l’inadmissible, on se confond dans les travers du mécréant, on perd toute légitimité, en se laissant rabaisser au rang de paillasson.

Il n’y aurait donc que le peuple français pour souffrir de tous les excès de la macronie, qui vont de l’injure gratuite, au mépris le plus absolu de ce qu’ils sont ? Seul ce brave peuple serait sensible à ses débordements, à les subir éprouvé et lassé ? Quel degré d’insultes devra-t-il encore supporter pour voir enfin les oppositions s’unir et faire cesser cette déchéance, ces infamies vécues comme autant de blessures et d’offenses à sa dignité ?

Combien de ces écarts inacceptables pour le commun des mortels seront-ils couverts par le silence des oppositions, avant qu’elles ne sifflent la fin de la partie ? En laissant en place ce gouvernement, alors qu’elles pourraient très aisément le faire tomber, elles permettent de justifier le message de l’outrage permanent, comme règle institutionnelle. Le mensonge et le mépris érigés en mode de gouvernance et l’acceptation d’un césarisme hors du temps, remplaçant nos institutions, détournées de leurs fonctions originelles.

Les oppositions n’entendent-elles pas cette plainte populaire monter inexorablement, contre un pouvoir devenu à leurs yeux indécent ? Vont-elles rester encore dans cette paralysie mortifère qui ne fait que le jeu de ce régime furieux et dangereux ? Le peuple attend une réponse claire, un sursaut d’orgueil, et surtout la réhabilitation de sa dignité, si facilement salie par ce pouvoir hautain et méprisant. Renverser ce gouvernement ne peut être que la réplique à autant d’avanies et d’insolences. C’est ce qu’il faut pour sortir de l’infâme spirale dans laquelle les Français sont entraînés malgré eux, et le pays avec.

L'espoir d'une nouvelle humanité

Yann Thibaud

La décadence actuelle de l'Occident signe la fin des temps !
Le temps où celui-ci dominait le monde, et lui imposait son ordre et sa loi, son économicisme obsessionnel et sa prétendue démocratie, spectacle d'apparat, de façade et d'illusion.
Le temps du matérialisme triomphant, où l'humanité apprit à ne plus penser qu'à l'argent et aux diverses possessions qu'il permet, oubliant la grâce, la ferveur, le mystère et la beauté, se perdant dans les multiples farces et pièges, modernes ou post-modernes, de la médiocrité, du relativisme, de la perte de sens et de finalité d'une existence devenue inutile et parasitaire.
Le temps de l'accumulation indéfinie des droits, jusqu'à l'absurde, jusqu'à l'abject, autorisant tous les crimes et toutes les folies, au nom de la satisfaction illimitée des caprices d'une humanité, ayant perdu toute conscience de sa responsabilité et des conséquences de ses actes.
Le temps du mensonge et de l'hypocrisie, de la propagande et de la dissimulation systématique de la vérité.
Le temps du totalitarisme insidieux et pervers, épousant le masque des bons sentiments, des bonnes intentions, du politiquement correct et du spirituellement correct.
Mais cette décadence manifeste et flagrante signe également le début des temps !
Car, en nous explosant littéralement à la figure aujourd'hui, la dégénérescence de notre civilisation ne peut que nous amener au réveil, à la révolte et à la rébellion à l'égard de toutes les impasses dans lesquelles nous nous sommes collectivement fourvoyés depuis des années, depuis des décennies, depuis des siècles, depuis des millénaires.
La fin des temps est ainsi et aussi le commencement des temps.
Le temps du réveil, le temps du renouveau, de la renaissance et de la métamorphose de notre civilisation qui, décidément, ne veut pas mourir, mais se trouve désormais prête, au terme de sa lente et longue agonie, à changer, se modifier, se transformer et trouver enfin son véritable sens, sa destinée si étrange et si mystérieuse, son aboutissement incroyable, sa finalité insoupçonnée.
Le temps de l'émergence d'une véritable et authentique spiritualité, qui ne soit plus l'affaire des prêtres, des dogmes, des fastes et des rituels, mais du rapport intime que chacune, chacun entretient avec sa propre conscience et sa propre sagesse intuitive.
Le temps du respect, respect de la femme et du principe féminin, respect de l'enfant et de son innocence et ingénuité, respect de l'animal et de sa puissance libre, sauvage et indomptable, respect du végétal et de son désir de vivre sans poison, respect du minéral et de la planète qui nous accueille, avec tant de patience, de bonté, de sagesse, de grandeur et de prodigalité.
Le temps du partage, du don et de l'offrande, le temps du retour à l'égalité originelle des conditions, le temps de la cessation de l'abjecte et injustifiable injustice et discrimination des riches envers les pauvres, des puissants envers les gueux et les miséreux.
Le temps, enfin advenu, de l'éveil et de l'édification d'une nouvelle humanité, empreinte de savoir, de conscience, de sagesse et de miséricorde, apte à pardonner, apte à comprendre, apte à enseigner et ensemencer ce monde, une nouvelle humanité désormais réconciliée avec sa divinité et prête à l'incarner, la déployer et la manifester enfin !

Émancipation

Yann Thibaud

Tout le malheur du monde, des peuples comme des individus, provient de leur adhésion à des idéologies, quelles qu'elles soient, qui déterminent, de manière rigide et absolue, ce que les humains doivent penser, dire et faire, amenant par là ceux-ci à des conflits sans issue et sans fin, avec les croyants ou adhérents d'autres systèmes de référence et de pensée.
Tout le malheur du monde vient donc de l'incapacité, réelle ou supposée, des êtres humains à s'affranchir de leurs adhésions et appartenances idéologiques, pour penser réellement par eux-mêmes et déterminer librement leurs choix fondamentaux de vie.
La solution au malheur du monde ne peut donc provenir que de l'acte d'émancipation de ces mêmes idéologies oppressantes et aliénantes, incarcérant l'être humain et l'obligeant à n'être qu'un serviteur, un esclave et un exécutant soumis d'ordres et injonctions émanant de l'autorité, prétendument infaillible, à laquelle on lui fait croire qu'il est obligé de se soumettre.
L'éveil de l'humanité passe donc par la rébellion, la désobéissance et la cessation de la croyance, absurde et superstitieuse, en des dogmes arbitraires et illusoires.
Le problème étant que cette même rébellion contre l'autorité, se trouve généralement récupérée par d'autres autorités, guère plus crédibles et réjouissantes, édictant un nouveau système de pensée, une nouvelle idéologie, fréquemment encore plus oppressante, délirante et aliénante.
Le problème de fond des êtres humains étant donc cette difficulté à penser, vraiment, profondément, de manière libre et autonome.
Et la solution à leurs multiples problèmes et difficultés, résidant dans l'éveil et le développement de cette faculté de penser, si rare, semble-t-il, et clairement si précieuse.
Et comment développer l'esprit, si ce n'est en le mettant à l'épreuve, en créant une situation, où les êtres humains n'ont plus d'autre issue, d'autre possibilité, d'autre solution que de le faire enfin fonctionner, de manière puissante et accélérée ?
Telle est précisément la situation actuelle, et donc la clé de sa compréhension : les drames et crises sans fin auxquelles nous nous trouvons aujourd'hui confrontés, ainsi que l'absence de réponse crédible de nos autorités habituelles de référence, nous contraignant, sans aucun échappatoire possible, à penser puissamment et de manière accélérée !
Voilà pourquoi et de quelle manière l'humanité s'éveille aujourd'hui, et se prépare par là à créer enfin un nouveau monde, libre et libéré des pesantes murailles et du poids oppressant des idéologies d'un passé révolu !

Yann Bizien

Au fond, je me demande ce qu'il pense du problème des déchets dans les rues de Paris. Je sais seulement qu'il a déjà eu envie "d'emmerder" les Français qui ne se couchent pas devant ses caprices, quand il gouverne contre eux, sans eux, pour l'Union européenne et pour nos créanciers, avec notre argent, sans toucher, bien sûr, à ses propres privilèges.