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8 avril 2023

Yann Bizien

Citations de ceux qui vivaient la chute de l'empire romain :

⬦ L'Empire est devenu un État policier, avec des espions et des informateurs partout. Les gens sont constamment surveillés, et chacun de leurs mouvements est surveillé par les autorités.
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ L'Empire romain est dirigé par un petit groupe d'élites qui ne se soucient que de leurs propres intérêts. Ils n'ont aucune préoccupation pour le bien-être du peuple, et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur pouvoir.
Salvien, écrivain chrétien du Ve siècle

⬦ L'Empire romain est devenu une dictature, l'empereur exerçant un pouvoir absolu sur la vie des gens. Il n'y a plus de place pour la dissidence ou l'opposition.
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Le gouvernement romain est devenu tyrannique et oppressif. Les gens ne sont plus libres de dire ce qu'ils pensent ou d'exprimer leurs opinions sans crainte de représailles.
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Les taxes prélevées par le gouvernement romain sont un lourd fardeau pour le peuple. Elles causent une grande souffrance et une grande difficulté, et pourtant le gouvernement ne montre aucune pitié.
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Les taxes imposées par le gouvernement romain sont injustes et oppressives. Les gens sont forcés de donner leur argent durement gagné pour soutenir les modes de vie luxueux des élites.
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ L'Empire romain est comme une grande bête qui dévore tout sur son passage. Les gens sont taxés au maximum, et pourtant le gouvernement exige encore plus.
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Certaines personnes ont sombré à de tels niveaux de dépravation qu'elles cherchent du plaisir sexuel avec des animaux. C'est un signe de la décadence morale de notre société.
Suétone, historien romain du IIe siècle ap. J.-C.

⬦ Les mœurs des femmes sont devenues aussi corrompues que celles des hommes. Elles se livrent à toutes sortes de comportements honteux et n'ont plus aucun sens de la décence ou de la honte.
Sénèque le Jeune, philosophe romain du Ier siècle ap. J.-C.

⬦ Les hommes de notre temps sont devenus efféminés et décadents. Ils s'intéressent davantage à leur apparence et à leur plaisir qu'à leurs devoirs et responsabilités. Ils ont perdu l'esprit de sacrifice de soi et de service
Dion Cassius, historien romain du 3e siècle après J.-C

⬦ Les pratiques sexuelles de notre peuple sont devenues si perverties qu'elles sont maintenant considérées comme normales. Les hommes épousent des hommes et les femmes épousent des femmes, et personne ne sourcille.
Ammien Marcellin, historien romain du 4ème siècle après J.-C.

⬦ À notre époque il est plus facile de violer la loi que de la respecter, et la vertu est plus souvent punie que récompensée. Nous aimons dorénavant plus le plaisir que l'honneur, et valorisons l'argent plus que la justice.
St. Jérôme, érudit chrétien du 4e siècle après J-C

⬦ La bureaucratie romaine était comme un cancer, consommant les ressources de l'empire sans fournir aucun véritable bénéfice. C'était un fardeau que le peuple ne pouvait plus supporter.
Augustin d'Hippone, théologien et philosophe chrétien, 354 après J-C

⬦ Les institutions de l'Empire romain se décomposaient, ses armées s'affaiblissaient, et son peuple devenait de moins en moins capable de se défendre.
Salvien de Marseille, théologien et écrivain chrétien (vers 400-480 après J-C)

Didier Raoult : « La gloire mène aux jalousies et aux complots. »

https://www.youtube.com/watch?v=3ECo75B78Ng


Chine : Macron et sa visite lunaire

Une visite d’État en Chine pour exiger la non-assistance à la Russie et surtout, exporter au-delà de l’Hexagone, l’arrogance d’un président qui n’est plus grand-chose chez lui et plus rien depuis longtemps à l’extérieur. On se souvient de sa brillante tournée africaine. Sera-t-il aussi médiocre dans l’Empire du milieu ? L’homme ne peut s’empêcher de faire étalage de son impolitesse et de sa suffisance, et le président chinois ne s’est pas privé de l’humilier dès sa descente d’avion, le recevant comme un touriste et n’arborant même pas un drapeau français. Le drapeau européen est omniprésent et Ursula von der Leyen est de la partie. Elle n’est pas élue, ne représente personne et se trouve sous le coup de scandales de corruption à répétition : que fait elle là ? Et Macron, jamais en reste, commence son spectacle, se permet de déclarer que : « tout pays ayant l’intention d’aider la Russie dans sa campagne militaire en Ukraine, doit savoir qu’il sera traité comme un complice ». Par contre, quand la France aide l’Ukraine, elle n’est pas « cobelligérante », où va-t-il ? Il compte, par les sanctions économiques, mettre la Chine à genoux ?

Rien que cette entrée en matière, aurait pu lui valoir une expulsion immédiate. Mais Jinping est patient, comme le sont des parents avec leurs enfants turbulents. Imbu de sa personne, s’imaginant qu’il est encore une figure majeure de l’échiquier géopolitique, le Français vient menacer la première puissance économique mondiale et sans doute la 3ème puissance militaire. Ce discours a-t-il été préparé, ou dit-il n’importe quoi ? Une fois de plus il se ridiculise et porte atteinte à l’image de la France. Il ignore donc tout de la dernière entrevue entre Jinping et Poutine et des accords industriels et militaires qui ont été conclus entre ces deux pays. Ignore aussi le début de partition financière, permettant à la Russie de commercer de manière internationale, en évitant le dollar. Il n’y a donc aucun conseiller pour le mettre au courant ? Soit ils sont aussi nuls que lui, ce qui est fort probable, soit il se moque de ce qu’ils lui disent, ce qui est grave.

La France avec son porte-avion, ses malheureux 50 chars en état de fonctionnement, ses 200 avions et encore, ses tout juste 35 000 soldats, menace, par la voix de son président inconséquent, un pays, usine du monde, fort d’une armée de deux millions d’hommes, qui possède près de 6000 chars et dispose d’une flotte de guerre supérieure à celle des US, depuis 2020. Sur quelle planète vit-il ? Macron est en guerre contre la réalité, ce qui en soit est déjà dangereux, ça l’est encore plus, quand il se met à déraper en pleine visite officielle. Osera-t-il couper la parole à son interlocuteur comme il l’a fait en Afrique, ou aura-t-il un minimum de retenue cette fois-ci ? Nous avons déjà la réponse : il a parlé deux fois plus longtemps que Xi Jinping, au cours des entretiens, ce qui est en soi, une faute diplomatique.

Macron menace la Chine, mais chez nous, l’expansion de l’OTAN, avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande, est un empiétement direct sur la sécurité de la Russie. La nouvelle frontière de l’OTAN, en Finlande, soit 1300 kilomètres, va générer des installations de bases militaires et le déploiement d’armes nucléaires dans les pays baltes et scandinaves. Nous allons donc vers une diminution de la sécurité globale de l’Europe. Les hauts dirigeants de l’OTAN, ainsi que de l’UE, ont adopté un comportement à la fois belliqueux et suicidaire.

En 1966, Le général de Gaulle avait fait le choix de retirer la France du commandement intégré de l’OTAN, tout en demeurant membre de l’Alliance atlantique. Et près de soixante ans plus tard, un jeune président, par son comportement, ses postures et son langage, inappropriés depuis longtemps, en interne comme à l’international et totalement indignes d’un chef d’État, ridiculise le pays, en Europe et sur la scène internationale. Mais il est encore protégé par la police, la justice, la presse et des institutions verrouillées, il gouverne seul la plupart du temps et en utilisant des artifices constitutionnels pour le reste. Les parlementaires devraient songer à l’arrêter, avec les moyens qui sont les leurs.


le RPF

Le syndrome Benalla

Gilles La Carbona

Depuis l’annonce du 49.3, les manifestations n’en finissent plus, d’ampleurs différentes. Il ne se passe pas une journée sans que la France ne soit secouée par cette colère. Les périphériques bloqués, les ponts, les dépôts pétroliers, font l’objet d’action coup de poing. Plus symboliques sont les attaques contre des lieux incarnant le pouvoir, des permanences de LR ou de députés Renaissance saccagées, murées, des mairies envahies. À Paris et à Nancy, les portes d’entrée de la banque de France ont fait l’objet de tentatives d’incendie. Le restaurant la Rotonde, a également été visé. La grogne monte d’un cran.

Nous l’avions dit au RPF, cette colère contre l’utilisation du 49.3 en lieu et place d’un vote des députés, se mue en une révolte contre un pouvoir qui aujourd’hui, est non seulement contesté, mais plus grave, détesté. Pour seule réponse, la violence policière, pardon, pour BFM, il ne faut pas employer ce terme, mais celui de « dérapage ». Encore une fois cette chaîne se distingue par une déférence qui confine à l’aveuglement et au détournement de la réalité. Mais que ne ferait donc pas BFM, dont son président doit tant au couple Macron ? Ce renvoi d’ascenseur n’est pas un service qu’il rend à l’apaisement social. Masquer les faits, les minimiser pour tenter de justifier ce que la presse étrangère découvre, horrifiée, est une manipulation peu honorable. Il y a une différence entre un dérapage et une violence. Si les deux sont condamnables, les conséquences qui en résultent ne sont pas les mêmes. Une femme sauvagement matraquée, avant d’être poussée dans le métro, place d’Italie, c’est une violence, le refus de s’identifier avec son RIO auprès du journaliste David Dufresne, ou devant des députés de la Nation, Ugo Bernalicis, Alexis Leaument, Thomas Portes, c’est un dérapage. Mais après tout pourquoi les forces de l’ordre seraient-elles tenues de respecter une obligation ? Qui peut les obliger ? La police ? L’armée ? Ne rêvons pas.

Le Conseil d’État s’est délicatement écarté du débat en s’excusant de ne pouvoir prendre une décision qui relève du pouvoir hiérarchique. Mais n’est-ce pas aussi le but de cette institution défaillante de pallier les manquements hiérarchiques ? Une notation abusive est annulée par la justice administrative, aucun juge n’a encore laissé le soin à l’administration en cause de gérer seule ce problème. Il en est de même pour faire respecter une règle à laquelle la police se soustrait sans aucune sanction. Que peut-on dire d’une police, qui non seulement ne laisse pas travailler un journaliste, mais qui en plus ne respecte même pas les élus de la nation ? Et dire que certains justifient leur attitude agressive pour « sauver la République ». Un ancien préfet fustige la macronie et parle de « nouveaux flics » en ces termes : « On recrute des teubés , ils parlent comme des voyous et portent des armes et une matraque. Je ne reconnais plus la police dans laquelle j’ai travaillé. » Anciens et nouveaux ne doivent pas plus se comprendre dans la police, que dans d’autres administrations.

Mais si un policier n’est plus identifiable, comment un manifestant peut-il faire la différence entre un voyou et un fonctionnaire assermenté ? L’habit seul, ferait donc le moine ? Souvenons-nous de l’affaire Benalla, il avait bien un brassard de police autour du bras, et n’était nullement habilité à s’en prévaloir. Nous arrivons devant un problème d’une gravité encore jamais atteinte. Nous avons un pouvoir qui ne peut se maintenir que par la violence et la terreur, une police qui n’a plus rien de républicaine, puisqu’elle enfreint elle-même les lois qu’elle est censée faire appliquer, et des députés qui n’osent pas destituer un président détesté à l’intérieur, et méprisé à l’extérieur. Chirac, à son époque, avec le CPE, avait su entendre à la fois, la rue et la République et retiré sa loi. Macron, obéissant à des intérêts supérieur et avec le profil psychologique très particulier qu’on lui connaît, n’écoute personne.

Les députés ne se rendent pas compte de la catastrophe qui arrive, médusés pour certains par l’Eldorado qu’ils découvrent. Entre salaire confortable et avantages hallucinants, ils ont perdu la tête. L’annonce de la constitutionnalité de la loi, si elle n’est pas tempérée par l’acceptation du RIP, pourrait provoquer un nouvel embrasement. Lorsque les mots deviennent impuissants à convaincre, les actes les remplacent. Ces derniers ne sont plus que l’expression brutale de l’exaspération. C’est cette évidence que nos oppositions sont incapables de voir et de comprendre. Au RPF, avec d’autres, nous craignons que ce qui risque d’arriver, ne soit plus du ressort de la prévention, ou de la pédagogie.


7 avril 2023

Yann Thibaud

J'ai passé mon enfance en Normandie et en Bretagne, puis j'ai goûté aux délices de la vie parisienne, avant de découvrir, avec ravissement, les beautés et le climat si agréable du sud de la France, en Provence, au pays basque et finalement en Catalogne nord.
Dès l'adolescence, je me suis passionné pour les spiritualités orientales, qui ont forgé ma vision du monde : d'abord le bouddhisme tibétain, puis le bouddhisme zen japonais, le vedanta indien, le soufisme moyen-oriental, avec une prédilection personnelle pour le taoïsme chinois.
J'ai ensuite découvert, avant qu'il ne dégénère, le New Age étatsunisen, qui m'a beaucoup influencé.
Quelle est donc mon identité ?
Suis-je normand, breton, parisien, provençal, basque, catalan, asiatique ou bien étatsunien ?
Un peu tout cela évidemment, un mix, un amalgame, une personnalité composite, comme la plupart d'entre nous.
Voilà pourquoi je ne pourrai jamais me déclarer patriote ou nationaliste, ces appellations me semblant réductrices et, au final, inexactes, car ne décrivant pas et ne recouvrant pas la réalité, la complexité et la diversité de mes goûts, inclinations, attirances et centres d'intérêt.
Car nous ne sommes plus, comme il y a quelques siècles ou même décennies, au temps où nous restions, la vie durant, sur le même territoire, ne connaissant du monde qu'une portion extrêmement limitée.
La mondialisation culturelle et les voyages sont passés par là, nous ayant fait connaître tant d'autres cultures et traditions.
Et c'est là chose heureuse et bénéfique, qui nous a ouvert l'esprit et conduits à une vision planétaire de l'existence humaine, de ses enjeux, de son sens et de ses multiples et infinies possibilités d'épanouissement, d'enrichissement et d'accomplissement.
Si j'aime la France et suis fier d'être français, mon identité ne pourrait donc se restreindre à ce seul pays.
Ceci d'autant plus qu'au cours de mon adolescence, j'ai ressenti une profonde déception et un désaccord radical envers la civilisation occidentale, destructrice et arrogante, ignorant et méprisant superbement tant d'autres cultures, ayant cependant tant à lui apporter.
Je me souviens encore de la consternation que j'ai éprouvée, à l'université, en devant m'infliger la lecture de Kant et Hegel, ce qui m'a conduit à m'éloigner, pendant des décennies, de la philosophie occidentale.
Et c'est après un long voyage aux États-Unis, où j'ai découvert le sinistre envers du décor du rêve américain, que j'ai réalisé et compris la beauté, la subtilité, la finesse et la justesse de la culture et de l'esprit de mon pays d'origine.
Au final, c'est au terme d'une longue réflexion que j'ai enfin réalisé et compris le véritable sens, la véritable finalité de la civilisation occidentale, qui ne consiste pas à ressasser éternellement le culte de ses splendeur passées, mais à intégrer l'ensemble des autres cultures, et à en effectuer et élaborer une synthèse nouvelle, hardie, audacieuse, fertile et créative.
Beaucoup se déclarent aujourd'hui patriotes ou du camp national, voulant marquer, par là, leur refus de la mondialisation capitaliste et néolibérale et, plus encore, du totalitarisme et du transhumanisme, qui se profilent sinistrement à l'horizon. (...).
Mon opinion sur la question est que le critère pertinent, celui qui pourrait rassembler tous les êtres de bonne volonté, est la distinction entre société authentiquement démocratique et société totalitaire, de manière plus ou moins insidieuse et masquée.
Aussi, plutôt que de se déclarer nationaliste ou patriote, ce qui aujourd'hui n'a plus vraiment de sens ou de réalité, il me semblerait plus juste de se déclarer partisan d'un monde, où la volonté et la souveraineté du peuple serait réellement respectée et prise en compte.
Un tout autre monde donc, alternatif et écologique, authentiquement respectueux du vivant, comme de la liberté et de la diversité humaines, à imaginer et édifier ensemble !

Eric Vial

Vendredi Saint. La journée la plus triste de l’année.
Je crois que mon esprit révolutionnaire puise sa source dans cette injustice : l‘Innocent est condamné à mort pour avoir contesté l’ordre établi et résisté à l’envahisseur.
Plus de 2000 ans plus tard, je me sens comme lui, du côté des petits et des divergents ; je crois en un monde meilleur, je continue à m’indigner.
Ce sacrifice est celui qui donne l’Espoir en l’Être humain. Quel formidable don d’énergie de vie.

DALI / CHRIST SAINT JEAN DE LA CROIX / HUILE SUR TOILE / 1951

6 avril 2023

Si vous aimez le nouveau monde qui se dessine [Iran]

Denis Collin

"Enlever son voile équivaut à être hostiles à nos valeurs". Le chef de l'autorité judiciaire iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, a prévenu que les femmes non voilées seraient poursuivies "sans pitié", selon des propos rapportés par les médias iraniens ce samedi.
"Celles qui commettent des actes si anormaux seront punies", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur ce que pourrait inclure cette punition. Il a par ailleurs déclaré que les forces de l'ordre étaient "obligées de signaler les crimes évidents et toutes formes d'anomalies contraires à la loi religieuse et se produisant en public aux autorités judiciaires. Ni recul ni tolérance."
Plusieurs déclarations allant dans le même sens ont été faites ces derniers jours. Dans un communiqué publié jeudi, le ministre de l'Intérieur a décrit le voile comme étant "l'une des fondations civilisationnelles de la République islamique d'Iran" et qu'il n'y aurait "aucun recul, ni tolérance" sur le sujet.
Ce samedi, le président iranien Ebrahim Raisi a une nouvelle fois appelé les Iraniennes à porter le voile par "obligation religieuse".

On rit, mais... jaune. Ou noir...

Julie d'Aiglemont

Chronique du 5e du mois d’avril, en l’an de très très grande décrépitude vingt-trois.
- Puisque nous ne pouvons plus nous promener dans les provinces, nous irons en Chine convaincre nos cousins jaunes de s’engager en faveur de l’Ukranie ! Que l’on me prépare mon aéroplane ! La Reine-Qu-On-Sort ne sera point du voyage, nous l’avons expédiée sur les terres massaliotes. Elle y a ses bonnes œuvres. Elle nous représente fort bien auprès des Dévots de cette cité.
- Sire, que Votre Altitude Enneigée considère que le Grand Tatar Vladimir se gausse d’Elle…
- Nous ne craignons point ce Tatar, nous lui avons tenu tête l’an passé !
- Que Votre Tartarinade se remémore qu’une table de seize pieds La séparait du Tatar…
- Il suffit, nous avons parlé. Des jongleurs et des troubadours seront du voyage, ils distrairont nos cousins jaunes qui sont toujours si friands de ce qui se fait chez nous.
- Sire, que Votre Crânerie s’avise que les gueux vont encore battre le pavé tantôt…
- Nous ne les verrons point. Ce que nous ne voyons pas n’existe pas.
Ainsi parlait le Roy avant que de prendre les airs pour se rendre dans le lointain empire des Fils du Ciel. Pendant que Sa Poudreuse Sucrerie conversait avec les dignitaires jaunes afin de les convaincre à ses vues, la Première Grande Chambellane, la grande-duchesse de la Très-Très-Bornée fit mine de recevoir les chefs des Guildes en son hôtel de Maquignon. L’affaire fit long-feu. On vit ressortir madame Binetus et le Sieur du Mouton, ainsi que monsieur Testus, et d’autres encore, les mines fort déconfites pour les uns, guerrière et déterminée pour Madame Binetus qui, toute fraiche élue à la tête de la Guilde Rouge, entendait bien faire entendre sa voix. La Première Grande Chambellane apparut par la suite, flanquée de deux comiques troupiers, dans lesquels on reconnut le duc du Seau et le duc du Guère-Qui-Nie. Madame de la Très Très Bornée donna une toute autre version que celles des représentants des Laborieux. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La grande-duchesse débita d’un air lunaire et compassé des banalités et des mensonges. Elle argua que les Guildes restaient « disponibles » pour on ne savait trop quoi alors même que leurs représentants venaient d'indiquer l'exact contraire.
La gazette L’Amusement des Garçons n’était point encore dans les échoppes que l’on se l’arrachait. On se gaussait devant ce qui ressemblait à quelques monstrueux paquets enrubannés, plein de fanfreluches empesées et scintillantes. C’étaient les portraits de madame de la Courge posant en allégorie de la Niaiserie. Cette pauvre marquise avait essuyé des remontrances acerbes de la très collet monté Première Grande Chambellane, mais de bonheur pour cette ingénue drapée de sotte vanité, le duc du Dard-Malin en tenait pour elle et l’avait chaudement félicitée de son allant. Ces emballage et déballage étaient un coup de génie tant ils détournaient l'attention des turpitudes de la marquise quant à l'utilisation de fonds sur le nom de ce pauvre maître des escholes qu'un fanatique avait occis.
Ce duc, qui avait de grandes ambitions, poussait fort son avantage en ces temps troublés. On avait fortement conseillé au Roy de prendre garde à ses arrières, en particulier dans les grands escaliers du Château. Les Haineux étaient fort marris. Leurs diatribes, en comparaison des harangues du duc, passaient pour d'aimables madrigaux. Dans la bouche de ce condotierre, ne revenaient que les mots "interdire, factieux, réprimer, ordre". Entendu par quelques députés afin qu'il s'expliquât sur ce qui était advenu à Sainte-Saline – deux hommes étaient toujours entre la vie et la mort – cet intrigant aux noirs desseins fit savoir qu'il réfléchissait à couper les vivres à une des sociétés les plus anciennes de la vieille République, la Ligue des droits de l'homme. Quant aux fauteurs de troubles, ces maudits Insoumis, on leur ferait rendre gorge, foi de Dard-Malin.
On était au Royaume du Grand Cul par dessus Tête. Les Haineux étaient devenus gens fort convenables, quoique mous. L'extrême-Dextre, que des Riens et des Riennes avaient cru pouvoir chasser en accordant leurs suffrages à Notre Neigeux Pipoteur, était bel et bien installée.
 
Texte Julie d'Aiglemont
Crédit photo : la gazette l'Amusement des Garçons



5 avril 2023

Yann Thibaud

Non seulement la fin ne justifie pas les moyens, mais le choix des moyens révèle la valeur de la fin.
Ainsi les personnes qui recourent à la menace, à la pression et à la censure, qui veulent à tout prix empêcher de s'exprimer ceux qui ne pensent pas comme eux, les insultent, les diabolisent, les persécutent et leur font perdre leurs moyens d'existence, montrent par là leur totalitarisme et l'inanité de leurs idées et idéologies.
Et à l'inverse, les personnes qui font montre d'ouverture et de respect envers ceux qui ne partagent pas leurs idées, et qui se montrent prêts à dialoguer et à débattre, sereinement et courtoisement, avec tout le monde, démontrent par là la justesse de leurs valeurs et la pertinence de leurs prises de position.
On juge l'arbre à ses fruits, disait le Christ.
On reconnaît ainsi l'âme et l'esprit d'une personne ou d'un mouvement, à sa façon d'être et d'agir.

Anne-Sophie Chazaud

Et donc, Emmanuel Macron, après être allé au préalable se ridiculiser en Afrique, y racontant globalement n’importe quoi au point de se faire rembarrer par les chefs d’État africains croisés sur son chemin, se saoulant en boîte et se frottant encore contre Dieu sait qui, incapable au retour d’apporter la moindre concorde dans son propre pays lequel est à feu et à sang, totalement inapte à en rabattre sur son désir infantile et fantasmatique de toute puissance (illusoire), incapable de concéder la moindre forme de dialogue, s’en va à présent en Chine, pris d’une nouvelle lubie, flanqué/chaperonné par sa duègne, la Dame Leyen – incontournable bien qu’élue par personne – afin de, je cite (et là, accrochez-vous bien au pinceau, j’enlève l’échelle) « tenter d’enrayer le rapprochement entre la Chine et la Russie » (sic !). Enrayer le rapprochement. Genre : dites donc vous deux, attention à ce que vous fricotez dans les coins, je vous ai à l’œil… On imagine bien l’effroi suscité par ces gesticulations alors qu’un gigantesque espace économique se crée autour de la Chine, de la Russie et des BRICS, qui vient d’écarter le dollar de ses transactions au grand dam des wokes neuneus de la Maison Blanche qui n’ont visiblement encore rien compris au film ni à ce qui était en train de se passer.
Pour bien manifester toute l’importance que le présidenticule Macron aux idées saugrenues (aussi sottes que grenues) incarne au regard de la puissance chinoise, celui-ci a été reçu à sa descente d’avion non pas par Xi Jiping, théoriquement son homologue, mais par Qin Gang, le ministre des affaires étrangères.
Après tout, ce n’est que logique lorsqu’on se transforme soi-meme en vice-consul d’une Union européenne elle-même vassalisée.
En tout cas, ça lui en fera des aventures exotiques à raconter, au petit, dans son prochain Pif Gadget.
Et sinon, pour du costaud, je vous invite à lire l’article ci-après justement consacré à la Chine.