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25 avril 2023

Attal fébrile et jusqu’au boutiste

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Gabriel Attal dans une interview sur Europe 1, ce week-end, a affirmé qu’il ne savait pas discuter avec des casseroles. Humour typiquement macronien, c’est-à-dire élitiste. Le garçon aurait dû se taire, du moins d’éviter le sujet, ou de tenter de désamorcer la polémique. Cet effort est, pour un macroniste, impossible. Ils ne peuvent être dans le compromis ou la repentance. Un macroniste ne se trompe jamais, si ça ne marche pas ce sont les autres qui n’ont pas compris. D’ailleurs, l’ordre de supprimer les casseroles, ce sont les gendarmes qui ont fauté, pas eux. L’ordre a été mal interprété… les intéressés apprécieront le soutien. Seront-ils disposés à montrer toujours autant de zèle avec ce pouvoir qui se sert d’eux pour rester en place, mais les lâche dès que ça tourne mal ? [...]

C’est la macronie ou le chaos, à ce distinguo près que le chaos, c’est bien la macronie. Totalement déconnecté, ce régime et ses représentants nous prouvent tous les jours qu’il n’y a plus rien à attendre d’eux, le divorce est total, chacune de leurs tentatives est marquée du sceau du mépris et de la suffisance. Ils ne veulent pas renouer le contact, mais simplement être crus sur parole et obéis. La critique est interdite. Impossible de les contredire sans être taxé de facho. Il y a eux et le reste du monde. Les 100 jours risquent d’être un condensé de toutes leurs turpitudes et il ne se passera rien de positif, ce qui semble d’ailleurs fuiter de la part de quelques proches qui commencent à expliquer qu’il [ce régime] ne tiendra pas 100 jours. [...]

24 avril 2023

Yann Bizien

⬦ Un comité d’accueil Gare de Lyon pour Pap Ndiaye, resté bloqué un long moment dans son train à quai ce soir. Je répète tous les jours ici qu'il y a un problème politique et démocratique grave dans le pays et qu'il ne faut pas faire semblant de ne pas le voir. On n'esquive pas un problème politique et démocratique. On le traite. Pas seulement avec des mots, mais avec des actes.



⬦ Un anniversaire au parfum d'autoritarisme et de gaz lacrymogène. Un anniversaire teinté d'échecs, d'inefficacité, de blocages et d'incapacité à bien gouverner. Et un premier quinquennat pour rien, qui a déconstruit notamment l'Ecole, l'hôpital et l'industrie nucléaire. La France recule dans tous les classements et s'effondre. Le macronisme disparaîtra au plus dans 4 ans, comme du temps perdu et un mauvais souvenir. Alors, notre pays pourra peut-être se relever. Pas n'importe comment, pas avec n'importe qui.

Vers un permis de respirer…

Pierre Duriot

L’ébauche d’un passe carbone a été votée au parlement européen, selon une doctrine idéologique, une fois de plus, totalement hors sol. Le carbone n’est en aucun cas un polluant, sa présence dans l’atmosphère a été variable au cours de la vie de la planète et sa concentration a été bien plus importante, avant même l’apparition de l’homme. Qu’importe, le prétexte du carbone est utile pour, ni plus ni moins, commencer à taxer le droit d’exister et de respirer. Cela devrait en coûter quelques 450 euros en moyenne, par an, pour les foyers européens. Dans le même panier dogmatique, les panneaux solaires, dont on s’aperçoit qu’en plus de préempter de la terre agricole, ils sont usés au bout d’une quinzaine d’années, soit une durée de vie très inférieure à celle d’un barrage hydroélectrique, ou d’une centrale nucléaire, pour une production bien moindre d’électricité. Mais la filière panneaux solaires, en grande partie chinoise, n’a pas intégré de coûts ni de méthodes de recyclage, pour ces hectares de technologie qui vont rester sur les bras des acquéreurs, en fin de vie et dont ils ne sauront que faire. Dans la même veine, les éoliennes, et particulièrement les éoliennes en mer, en plus de leurs coûts exorbitants, ont des productions aléatoires et elles aussi, des durées de vie relativement courtes, avec des recyclages improbables. Que ferons nous des dizaines de milliers de tonnes de socles de béton largués en mer et dans les terres arables ? Là encore : rien. La notion de profit immédiat à donc primé, sous forme de transfert massifs d’argent public vers des intérêts privés, via des mécanismes de subventions, la plupart du temps opaques.

Ainsi donc, à partir de 2027, il faudra payer pour être et respirer, mais uniquement en Europe. Ces mêmes dirigeants ne sont pas le moins du monde gênés aux entournures, pour aller disputer des jeux olympiques d’hiver en Chine, sur de la neige artificielle, une coupe du monde climatisée en extérieur au Qatar, où aller faire du ski dans des stations artificielles en plein désert. L’écologie punitive et surtout spoliatrice, est évidente et personne, en haut lieu, en dehors de quelques élus éveillés, ne semble prendre acte du virage spoliateur que prend l’Europe, en s’orientant ni plus ni moins vers la mise en coupe réglée des niveaux de vie des européens, sur qui les étaux multiples se resserrent. Permis payant pour respirer, permis payant pour se déplacer, spoliation des habitations par la norme écologique, régression du niveau de vie et décroissance, pour 450 millions d’Européens, quand le reste du monde, c’est-à-dire, la proportion la plus importante et de loin, va continuer à développer et à pratiquer le progrès technique et scientifique. Et des dirigeants qui martèlent une supercherie, avec la complicité permanente des médias, qui reprennent un narratif entièrement et facilement démontable.

Au RPF, nous ne nions pas le réchauffement de certaines parties du globe, les pénuries d’eau et la fonte des glaciers alpins, mais il s’agit là de cycles naturels de la Terre et la NASA ajoute qu’une forme de réchauffement est à l’oeuvre dans l’ensemble du système solaire. Le propre de l’homme et des mammifères, on le sait depuis Darwin, est l’adaptation et il faut prendre acte des phénomènes en cours pour les intégrer à nos modes de vie, soit par un aménagement différent du territoire, soit par la technologie. Récupérer les eaux de pluie, installer le long de nos côtes, des usines de dessalement de l’eau de mer, changer de cultures, replanter des arbres… serait plus rationnel que de brimer une infime partie de la population, avec le prétexte écologique, afin, non pas de changer le climat, mais de leur prélever le fruit de leur travail. Au-delà de notre président Macron, qui est l’un des promoteurs les plus zélés de cette arnaque mirobolante au climat et dont nous demandons la destitution par la voie parlementaire, il faut s’attaquer à cette Europe qui ne cherche même plus à cacher son comportement totalement dictatorial, en décrétant à outrance et en utilisant ce qu’elle appelle des « urgences », climatique, sanitaire, ukrainienne, pour imposer sans le moindre débat des dogmes et procédures mortifères.


Anniversaire et gueule de bois

Jonathan Sturel

Il y a un an exactement, l'électorat français largement conditionné et mis sous pression par un appareil médiatique acquis au candidat Macron rendait possible la victoire de celui qui devait éviter à la France la plupart des maux qu'elle connaît pourtant aujourd'hui.

Un an après avoir sauvé la République, Emmanuel Macron a : frôlé la guerre contre la Russie, multiplié les scandales divers et variés, ridiculisé la France plusieurs fois sur la scène internationale, provoqué un important épisode de grogne sociale, recouru plusieurs fois au 49.3, prononcé l'interdiction de plusieurs médias et associations, contribué à l'explosion des prix de l'énergie (sabotage du parc nucléaire), permis l'inflation générale et notamment des produits alimentaires, réprimé des manifestations lorsqu'il ne les interdisait pas, maintenu dans leurs fonctions des collaborateurs et des ministres mis en examen, etc.

Bravo Monsieur le président, excellent bilan. Ça valait vraiment le coup de sauver la République !

23 avril 2023

Segundo Cimbron

Manifestations à chaque déplacement ministériel ou présidentiel, coupures ciblées d'électricité, occupations temporaires de gares, concerts de casseroles, blocages de périphériques ou péages d'autoroutes ouverts, grèves perlées...
Et j'en passe et des meilleures...
Ça n'arrête pas.
Même les médias ont dû mal à en rendre compte.
Les conditions de vie rendant difficile la grève générale qui coûte si cher à ceux qui la pratiquent, c'est une forme de "grévilla" permanente que ces indécrottables gaulois réfractaires sont en train de réinventer, moins coûteuse, moins spectaculaire mais pas moins efficace.
Ce n'est certes pas le "guérillero" que je suis qui s'en plaindra.
J'adore l'imagination et la gouaille de ce peuple de Gavroches que rien n'arrête.

Être payé en temps ou en argent

Alexis Haupt

À un moment de ma vie, je fis un choix. Un choix difficile. Je me posai la question de savoir en quoi je voulais être payé. En temps ou en argent ? Je me dis que je préférais de loin être payé en temps. Avoir du temps pour moi ! Du temps pour faire la plus importante des choses qui soit : penser. Du temps aussi pour voyager, pour dormir, pour discuter, pour aimer, pour lire, pour écrire, pour regarder les fourmis, pour me promener, pour observer le monde et ses habitants. Je me dis alors que je travaillerais uniquement sur de courtes périodes, en dégotant des petits CDD, des vacations, de façon à gagner de l’argent pendant quelques mois et avoir du temps libre les deux ou trois mois suivants. Puis petit à petit, je me rendis compte que même le travail que je faisais pendant quelques semaines pour pouvoir avoir du temps ne m’était pas obligatoire. Je me rendis compte que je n’avais pas besoin de beaucoup d’argent pour mener la vie qui me rendait heureux. Je me rendis compte que je n’avais plus besoin de travailler. Je fis vœu de pauvreté sans le savoir. Ce qui ne signifie pas que j’ai choisi de vivre dans la misère, mais seulement de vivre simplement. Et puisque pour moi le luxe était d’avoir du temps pour faire toutes les choses que j’ai énumérées plus haut, je me sentis vite comme un véritable pacha, un homme chanceux et plaignais les autres qui gagnaient de l’argent mais qui n’avaient pas le temps. Si moi j’avais fait vœu de pauvreté, eux vivaient misérablement. La misère, ce sont ceux qui manquent de temps, qui la vivent et non ceux qui sont heureux ! Je suis heureux d’avoir le temps et d’être libre. Je suis riche, le plus riche de tous les hommes. Mon but n’est pas d’augmenter toujours plus mon pouvoir d’achat pour pouvoir assouvir toujours plus mes besoins et mes envies mais de diminuer mes besoins et mes envies car c’est quand on ne connaît plus l’envie de courir derrière ce que l’on ne possède pas que l’on devient libre et véritablement riche, et non pas quand on finit par posséder ce que l’on voulait. En effet quand on sait ce qu’est un être humain, on sait que ses désirs de posséder sont infinis et ne s’essoufflent jamais !

RÉFLEXIONS INTEMPESTIVES SUR LES DIX ANS DU MARIAGE GAY

Gabriel Nerciat

Si j'en crois ce que j'entends ou vois depuis ce matin dans tous les médias progressistes assermentés, qui célèbrent les dix ans du mariage gay un peu comme les bonapartistes fêtaient - solitairement - en 2005 les deux-cents ans de la bataille d'Austerlitz, le droit pour les personnes de même sexe de convoler et d'adopter des enfants est désormais considéré par l'élite éclairée de ce pays comme beaucoup plus précieux et décisif que le droit des salariés et des employés d'obtenir à 62 ans une retraite décente garantie par l'Etat après plus de quarante ans de labeur.
Je m'étonne que personne ne fasse le rapprochement entre la grande réforme des retraites de François Mitterrand en 1981 et celle de la loi Taubira sur le mariage des personnes de même sexe en 2013 : la comparaison serait, je crois, beaucoup plus éclairante qu'avec l'abolition de la peine de mort ou la loi Veil, et elle nous apprendrait pas mal de choses sur la rupture désormais consommée entre progressisme et socialisme (à ma connaissance, seul Jean-Claude Michéa jusqu'à aujourd'hui en a parlé un peu sérieusement).
Les clercs en tout cas sont ravis de voir que pratiquement tous les anciens députés et sénateurs UMP-LR qui avaient combattu la loi Taubira en 2013 aujourd'hui font amende honorable, et demandent pardon à genoux de leur ignominie passée.
Même le peu glorieux Eric Zemmour, le héros malheureux de l'union des droites, l'iconoclaste qui n'a peur de rien, nous fait savoir qu'il n'envisagerait pas de revenir sur la loi si par miracle il parvenait un jour aux affaires (parce que, n'est-ce pas, son truc à lui, c'est uniquement le Grand Remplacement, peuchère ; il n'a pas le temps de penser à autre chose).
Visiblement, il ne vient à l'idée de personne de remarquer que c'est parce que nous célébrons comme un tournant historique victorieux et indépassable le démantèlement de ce que le philosophe du droit Pierre Legendre appelait le montage normatif (et sexué) de la Raison que le reste du monde non-occidental (russe, islamique, bouddhiste, chinois, japonais, coréen, hindou) nous voue aux gémonies et nous contemple avec un mélange indiscernable de répulsion, de mépris et de dégoût.
Raison pour laquelle la question du mariage gay est en effet tout sauf anecdotique et va bien plus loin que la reconnaissance accordée par l'Etat à une minorité sexuelle parfois ou longtemps persécutée : elle engage, bien plus que la Déclaration des Droits de l'Homme ou les conceptions libérales du contrat social et de la propriété privée, la validité présente et future de l'universalisme éthique et politico-juridique dont l'Occident depuis trois siècles au moins se fait fort d'être le champion (sans rival depuis la fin de l'URSS).
C'est là où, à mon sens, les progressistes se trompent : leur victoire idéologique, au regard de ce qu'ils considèrent comme les fondements rationnels et civilisationnels du progrès, est peut-être bien en réalité une catastrophique victoire à la Pyrrhus.
C'est parce que nous avons inscrit dans le droit la rupture assumée entre la division sexuelle et l'institution du mariage ou le montage symbolique de la parenté que nous ne pourrons sans doute jamais plus nous revendiquer comme universels.
Le député LR, aujourd'hui voué aux gémonies, qui avait comparé il y a dix ans au Palais-Bourbon le mariage gay à la légalisation de l'inceste, de ce point de vue avait parfaitement touché juste : au regard des mondes culturels non occidentaux, la reconnaissance du mariage homosexuel aura exactement le même effet et comportera les mêmes conséquences qu'en aurait la levée juridique et symbolique sur le tabou suprême du mariage entre membres d'une même parenté (même si, bien sûr, au niveau des moeurs et des pratiques concrètes, homosexualité et inceste n'ont rien à voir entre eux ; qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas et qu'on m'épargne les gros mots en "obe" en usage à L'Obs ou à Libé).
Un Renaud Camus (par exemple) pourrait à la rigueur s'en féliciter, comme sans doute avant lui Oscar Wilde, Colette ou Jean Cocteau ; mais un André Gide, un Cambacérès, un Luchino Visconti, même un Guy Hocquenghem ?
Je sais bien qu'on ne peut pas faire parler les morts, mais la question malgré tout se pose et me semble même on ne peut plus pertinente (je le dis d'autant plus librement que je n'ai pas participé il y a dix ans aux manifestations de la Manif pour tous - contrairement à certains qui s'en repentent aujourd'hui, et vont même peut-être se permettre de venir ici pour me gronder).
D'ores et déjà, la question du mariage gay et de ce qui en découle perturbe la galaxie wokiste et intersectionnelle, parce que islamo-gauchisme et hubris des minorités libertaires (déjà en rivalité entre elles) ne riment pas vraiment bien ensemble.
C'est un peu comme l'histoire du beurre et de l'argent du beurre : au bout d'un moment, il faut choisir l'un ou l'autre - et s'y tenir.
Sinon, on perd les deux en même temps.
Ganymède peut bien devenir un dieu, mais à condition de ne pas prendre la place d'Héra dans l'Olympe : Zeus, divinité volage mais conservateur prudent, était le premier à le savoir.


22 avril 2023

Qu'est-ce que ce tintamarre...

Julie d'Aiglemont

Une brève... (Désolée je suis en plein déménagement...)
- Qu'est-ce que ce tintamarre qui nous échauffe les oreilles ?
- Sire, Votre Sublime Surdité, ce sont les Riens et les Riennes qui protestent contre Votre Férule en tapant sur des casseroles.
- Que l'on interdise les casseroles !
- Vos désirs sont des ordres, Votre Capricieuse Vanité...
- Qu'ouïe-je encore ?
- Sire, ce sont sur des cocottes que vos vils sujets frappent...
- Que l'on donne l'ordre à la maréchaussée de mettre sous séquestre tout ustensile de cuisine. Que crèvent ces gueux qui ne me méritent point.
- Que Votre Navrante Malveillance se rassure, Dame Bireguitte s'en est allée porter la bonne parole, de même que le bon Chevalier d’Alanver. Il a fait remplacer au frontispice des bâtiments publics la devise de la vieille République par la maxime favorite de Votre Arrogante Altitude "Travail Ordre Progrès".
- Que l'on fasse mander le Grand Ensoutané afin qu'il nous sacre Empereur. Nous jouerons de la lyre.
Au Royaume du Grand-Cul-par-dessus-Tête en ce mois d'avril de l'an vingt-trois...

La fin de leur monde

Jonathan Sturel

Avant l'arrivée de Musk, la petite coche bleue à côté du nom n'était délivrée qu'après demande et acceptation des équipes Twitter dont nous connaissions la direction politique. Plusieurs fois cette certification a été refusée à des gens de nos milieux, de façon arbitraire et discriminatoire car ils répondaient à tous les critères.
Cette petite coche bleue permettait donc à Twitter, écosystème contrôlé par la gauche woke, de créer une aristocratie, une sorte de caste qui jouissait seule du prestige d'être "singularisée" au milieu de la foule. Cela rendait leur parole plus visible, plus acceptable, plus officielle, plus institutionnelle, c'est-à-dire que cela rendait leurs idées politiques de gauche plus officielles, plus institutionnelles, etc.
En abolissant ce système, Musk a défait cette aristocratie gauchiste arrogante. Nous voyons aujourd'hui ses membres déchus se plaindre d'être ramenés à la condition d'un simple utilisateur, ce qui revient à se plaindre d'avoir été délogés du piédestal sur lequel l'ancienne administration de Twitter les mettait artificiellement et arbitrairement, sur des critères essentiellement de conformité idéologique avec l'époque.
La petite révolution muskienne sur Twitter est encourageante pour l'avenir car elle nous démontre que le camp d'en face n'est plus rien dès lors qu'on lui retire les apparats et les artifices qui lui servent à consolider une position dominante qui, sans ça, s'écroule comme un château de cartes. La grande leçon qu'il faut en tirer est qu'ils ne sont rien et qu'il ne faut surtout pas se laisser impressionner par eux.

Yann Bizien

Honnêtement, je ne me souviens pas avoir vu le pays dans cet état de détérioration politique et de désaccord permanent. Pour mettre les Alsaciens en colère, il faut aller très loin.
Emmanuel Macron ne connaît pas l'empathie. Pour lui, les Français "ne sont rien". En roue libre, il se nourrit de division, d'exaspération et savoure le chaos. Il se refuse à admettre qu'il est lui-même majoritairement détesté et rejeté un an seulement après sa réélection.
Cette situation est d'autant plus inquiétante qu'il ne semble pas du tout en prendre la mesure dans un contexte inflationniste, de flambée des prix et de pénurie. Un slogan de cabinet de conseil (travail, ordre, progrès - travail, famille, patrie étant démodé) ne résoudra pas cette crise. Et sa pseudo relance politique est déjà discréditée.
Nous sommes bien loin en effet de réussir "l'apaisement". Le niveau de frustration, de colère, de ressentiment et de déni d'un pouvoir qui communique toujours en dehors du réel est bien trop élevé et durable pour espérer un retour en grâce du président.
Pire, l'Élysée est sur une stratégie de l'évitement : Emmanuel Macron déporte son problème personnel avec le peuple sur les autres pour refuser le changement. Dans toutes les crises, c'est la stratégie qui conduit de façon certaine à l'échec parce qu'elle est celle du refus des évidences.
Emmanuel Macron est mauvais, comme ses conseillers. Il paie durement les conséquences de son style, de sa méthode et de son inexpérience du pouvoir et de sa mauvaise relation au peuple qui cristallise l'essentiel de sa colère sur lui.