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10 mai 2023

Éducation nationale : le niveau passe de mauvais à alarmant

H16

Gentiment, calmement mais avec une détermination qui confine à l’obstination, les réformes s’empilent dans l’Éducation nationale ; après celles du lycée et du bac, voici celle du lycée professionnel qui, outre l’introduction de rémunérations symboliques des stages en entreprise, va en augmenter le nombre et la durée.

Rassurez-vous, ces rémunérations – entre 50 et 100 euros par semaine pour les stagiaires – ne seront pas prises en charge par les entreprises mais par l’État qui a trouvé là un moyen de faire passer sa réforme sans déclencher d’irritation populaire, ce qui peut aider par les temps qui courent, d’autant que les enseignants n’ont pas été oubliés : moyennant quelques menues “missions” supplémentaires, ils pourraient toucher jusqu’à 7500 euros brut supplémentaires. Voilà qui mettra un peu d’huile dans les rouages.


Autre bonne nouvelle : le temps de formation accru sera bien évidemment pris sur le temps d’apprentissage des autres matières, comme la lecture, l’écriture et le calcul que nos lycéens maîtrisent heureusement de mieux en mieux.

Sur le papier, les entreprises seront donc ravies d’avoir des élèves plus présents et encore mieux affûtés par un système éducatif au taquet.

En réalité, les actuelles gesticulations du gouvernement donnent encore une fois cette furieuse impression d’ajouter de la confusion et de la complexité à quelque chose qui n’en manquait déjà pas, et de persister à construire sur des fondations de plus en plus meubles : tenter de réformer le lycée (pro ou non) alors qu’un nombre croissant d’élèves parvient en sixième à un niveau proche de l’analphabétisme, c’est parfaitement idiot.

En fait, les dernières réformes couplées aux confinements des années 2020 et 2021 ont accéléré le délitement complet de l’éducation publique en France. Entre la remontée systématique des notes de toutes les matières pour camoufler le désastre du bac, la multiplication de profils scolaires comiquement incohérents permis par la réforme (comme spécialisation “Théâtre-SVT”) ou la modification du bac en contrôle continu, le pilonnage systématique des parcours scolaires par ces bricolages compulsifs aboutit à présent à une énorme disparité entre quelques établissements qui ont fait le choix (facturé) de l’élitisme et l’immense reste qui ne forme ni n’instruit plus grand monde que de façon très approximative.

Par exemple, la réforme du bac pousse maintenant à boucler les programmes courant avril, les épreuves de spécialités s’étalant mollement de mars à juin. Autrement dit, la prétendue reconquête du mois de juin (mois traditionnellement bousculé par la présence des épreuves du bac) s’est progressivement muée en reconquête … du mois de mars. C’est grotesque.

Par exemple, l’actuel Plan Vélo lancé en fanfare par les clowns gouvernementaux va encore mobiliser de l’énergie pour faire tenir sur une bicyclette des gamins dont les générations précédentes prouvent qu’ils pourraient très bien apprendre ça par eux-mêmes ou avec leurs parents plutôt qu’au sein d’une école déjà débordée par des missions de plus en plus accessoires.

Par exemple, l’introduction au vérin pneumatique d’une écologie active et consciente partout dans tous les cours et de façon lancinante a permis de faire des petits écocitoyens climato-anxieux qui ne savent ni lire ni écrire, ce qui est en réalité assez pratique dans la vie de tous les jours (du point de vue des politiciens et surtout de ceux qui savent lire et écrire, s’entend).


Mais les bases n’étant pas acquises, tout ce qui est péniblement construit dessus finit par s’effondrer.

Le désastre est maintenant difficile à camoufler à tel point que même la presse spécialisée et la presse grand public sont obligées d’en faire part dans leurs colonnes elles-mêmes soumises à l’une ou l’autre fautes d’orthographe, de grammaire ou de ponctuation, les journalistes étant passés par la même éducation que les autres : un élève de seconde ne sait plus reconnaître un sujet d’un verbe, on observe un manque de vocabulaire abyssal, des proportions toujours plus grandes d’élèves qui, en première, ne savent tout simplement pas lire, …

Faut-il rappeler, du reste, que la génération de professeurs actuels est celle qui fut massivement formée avec ces “nouvelles méthodes” introduites dans les années 80 et après, à coup de maths ensemblistes, de méthode globale, de permissivité, de référentiels bondissants et autres couillonneries bien pensantes qui infusent maintenant toute la société ?

Le bilan est sans appel : beaucoup ont du mal à écrire sans faute d’orthographe. Pour certains, les calculs de base sont un défi du quotidien. Autant d’éléments qui expliquent les critères de plus en plus faibles de recrutement au CAPES et autres concours. Sans surprise, ce sont aussi ces professeurs qui ont subi le plus gros du déclassement dans l’enseignement avec un niveau de vie qui n’a cessé de chuter. Il faut dire que la plupart d’entre eux, à force de voter consciencieusement socialiste, ont fini par obtenir ce qu’ils souhaitaient, même si l’égalité ainsi obtenue aura surtout consisté à un nivellement par le bas dont ils sont les auto-victimes.

Dans ce contexte, inutile de dire que les élèves qui sont formés le sont de plus en plus approximativement, et sont donc de moins en moins aptes à trouver leur place dans une société qui, du reste, ne fait plus rien ni pour s’adapter à eux, ni même pour tenter de fonctionner de façon saine. Le malaise global de la société française ne provient pas d’ailleurs, à savoir des cohortes d’adulescents mal dégrossis, qui n’ont appris ni à réfléchir, ni à temporiser leurs passions, ni à canaliser leurs instincts car l’instruction (oubliée par l’État) comme l’éducation (évitée par des parents déresponsabilisés) ne sont tout simplement plus fournies.

Ce constat est alarmant pour l’avenir de la France.

Certes, l’économie est en berne suite aux coups de boutoirs de 40 ans de gouvernements dépensiers et jmenfoutistes, et les pirouettes débilissimes de Burneau Le Maire n’ont rien arrangé. Certes, la classe politique est probablement l’une des pires qu’on ait pu hériter depuis des lustres : même face aux traîtres et aux veules des années 40 du siècle précédent, cette classe se compare défavorablement. Néanmoins, ni l’économie déplorable, ni la classe politique lamentable ne scellent aussi sûrement pour le pays un destin funeste qu’une génération entière d’enfants abrutis par une éducation et une instruction complètement sabotées.

Ce pays va droit à la catastrophe et il n’y aura que cette dernière qui lui permettra de nettoyer un tel passif.

Ce pays est foutu.

Pour lutter contre la haine en ligne, le mieux est de censurer tout le monde, n’est-ce pas ?

H16

Petit-à-petit, de moins en moins lentement, les choses se mettent en place. On avait déjà plus qu’évoqué la question dans un précédent billet, mais il devient impossible de ne pas revenir sur la question brûlante de la liberté d’expression et des tentatives de censure croissante qui parcourent actuellement tout l’Occident.

La question a en effet été récemment remise sur le tapis en Irlande alors qu’une loi (“Criminal Justice Bill”) poursuit son parcours législatif et entend pénaliser la simple détention de contenu ou de matériel haineux ou même potentiellement haineux. Cette loi, assez justement qualifiée d’attaque massive contre la liberté d’expression par différentes personnalités, dont Elon Musk, n’est cependant pas la seule actuellement en cours de mise en place dans les pays occidentaux.


De façon encore plus préoccupante, on retrouve le même type de lois parcourant tranquillement leur petit bonhomme de chemin législatif dans les tubulures de ce qui passe pour des processus démocratiques : pendant que les peuples sont occupés à différentes tâches et que des médias, extrêmement complaisants, leur bourrent le crâne d’âneries plus ou moins grosses et périphériques, tout se met doucement en place dans différents pays pour museler proprement toute dissidence.

Ainsi, pendant que l’Irlande sombre du mauvais côté de la dystopie, le Royaume-Uni en fait autant avec la proposition d’une loi pour la sécurité en ligne, une “Online Safety Bill” dont on aura du mal à ne pas rapprocher l’essence de celle en cours de discussion un peu plus à l’Ouest.

Au Canada, avec le “Online Streaming Act”, le chemin suivi est le même, et les petits cris étonnés de certains médias n’y changent absolument rien.

En Allemagne, l’affaire fut pliée en 2022. C’est une habitude des Teutons de ne pas perdre de temps lorsqu’il s’agit de couper le sifflet aux opposants.

Du reste, ces derniers ne sont pas mal placés pour pousser le Digital Service Act, l’équivalent de ces lois iniques au niveau de l’Europe qui vient ajouter une couche européenne aux législations locales, dans l’hypothèse où un État membre aurait manqué le coche ou fait preuve d’un peu trop de zèle à protéger ses libertés fondamentales à son niveau, sans doute.

La Constitution américaine aura peut-être permis aux États-Unis de se ménager, jusqu’à présent, une porte de sortie puisque le Disinformation Board que l’administration Biden avait tenté de mettre en place en 2021 fut piteusement démantelé en 2022. Cependant, ne vous inquiétez pas : le désir de fermer le clapet des opposants, pardon, de lutter contre la haine et la désinformation en ligne est bien présent outre-Atlantique aussi, et les attaques contre le premier amendement (qui offre une liberté d’expression constitutionnellement garantie) sont devenues monnaie courante.

Ne vous leurrez pas : ce qui se passe dans ces pays n’a rien de fortuit et cela se passe donc aussi en France, pour exactement les mêmes raisons. Actuellement, c’est le petit ministricule Barrot qui pousse l’affaire dans les tuyaux chromés de la République d’Absurdistan, mais les tenants et les aboutissants sont exactement les mêmes qu’ailleurs.


Oui, il s’agit bel et bien d’un mouvement coordonné des différents pays occidentaux, jadis démocratiques, pour censurer leurs citoyens, pour éteindre une fois pour toute la liberté d’expression. Ce n’est en rien une coïncidence, pas plus que n’étaient des coïncidences les efforts entrepris de propagande, de mensonges éhontés et de “gaslighting” permanent des opposants politiques et des critiques des pouvoirs en place sur les dernières années.

Comme l’explique fort bien Jacob Siegel dans un article long mais très argumenté paru récemment, rien de ce que vous observez actuellement n’a été laissé au hasard ou n’est le fruit d’une mystérieuse suite de coïncidences.

La suite est évidente et elle s’écrit actuellement sur tous les murs, tous les kiosques à journaux, dans tous les postes de télévision et dans les émissions radios qu’on nous tympanise partout : ceux qui se croient l’élite en Occident ont fermement décidé que la liberté d’expression du peuple allait trop loin, que cette liberté permise par internet ne leur était plus favorable.

Vous pourriez croire que ceci est une exagération, mais de nombreux journalistes, de nombreux éditorialistes commencent à se rendre compte qu’on ne peut plus échapper à la conclusion d’une véritable collusion de ces individus pour asservir les peuples.


Et c’est logique, du reste : avec la liberté d’expression et les moyens modernes de diffusion de l’information en ligne, il devient plus que difficile de maintenir les individus dans les schémas habituels de pensée.

Par exemple, à cause de cette liberté d’expression à portée de doigts pour tout un chacun, les mensonges grossiers de la période pandémique furent peu à peu éventés, et cette liberté d’échanger et d’informer menace directement de briser la transe hypnotique qui tient encore une quantité importante de citoyens au sujet des vaccins, du réchauffement climatique, de la transition énergétique, ou des dernières lubies à la mode à base de catastrophe forcément imminente et de solutions forcément liberticides (il suffit pour s’en convaincre de voir les réactions de plus en plus consternées des Français devant les affirmations hystériques et récentes de sécheresse et d’un besoin de quotas d’eau dans un pays qui est régulièrement très arrosé)…

Plus on avance, plus l’impéritie de nos gouvernants devient difficile à camoufler, plus leur incompétence devient grotesque et visible.

Or, leurs politiques publiques ne peuvent se mettre en place que grâce au climat de peur qu’ils s’emploient à installer, aidés par des médias en dessous de tout. Le fait de pouvoir échanger des informations pertinentes contraires aux doxas du moment, de mettre en boîte leurs absurdités par des mèmes rigolos, de contrer en nombre leurs arguments fallacieux, bref, le fait de s’opposer intelligemment à leurs tentatives signifie que leur emprise sur les peuples ne peut être totale.

Alors, utilisant l’excuse habituelle, usée même, de la haine, du harcèlement, de la criminalité, et maintenant celle, tout aussi éculée, de la désinformation, ces dirigeants, dans un véritable concert de censeurs, tentent le tout pour le tout : faire passer des lois de plus en plus restrictives, parfaitement anticonstitutionnelles et antidémocratiques, pour enfin et définitivement faire taire les opposants.

Devant ces assauts insupportables, devant cette menace qui, si elle aboutit, signifie l’asservissement le plus complet des peuples, il n’y a qu’une seule façon de procéder : faire savoir, à tous, ce qui se passe, et faire entendre sa voix.



9 mai 2023

Le président d’un pays vidé

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire


Macron, plus pathétique que jamais, nous a offert un 8 mai excentrique et désaxé. Il a commencé par descendre des Champs-Elysées vidés de la foule habituelle des commémorations, avec au niveau de l’Arc de Triomphe, un immense écran projetant son visage. Son culte de la personnalité dépasse tout ce qu’on pouvait craindre. L’homme s’invente une popularité dont il ne jouit plus et une ferveur imaginaire. Mais pourquoi se priverait-il de ces écarts, puisque le protocole suit ? Les images de cette avenue vide vont faire le tour de la planète, confortant l’idée que l’homme qui dirige la France est un mégalo, totalement hors sol, qui efface son peuple pour ne pas entendre sa colère. Se rend-il compte de la symbolique qu’il envoie au monde entier ? Certainement à contre-sens, comme tout ce qu’il fait, puisqu’il se vautre dans cette mise en scène grotesque.

L’indignité dont il fait preuve ne choque visiblement pas les journalistes subventionnés, toujours aussi prévenants avec lui, et morts de trouille à l’idée d’exprimer un commentaire négatif sur la personne du prince. Que penser des parlementaires, qui laissent ce délire s’accomplir, aux yeux de tous, sans broncher. Dans la foulée, le voilà à Lyon pour y célébrer la mémoire de Jean Moulin. Il voulait s’emparer de l’événement, pour redorer un blason qui ne cesse de se ternir, mais encore une fois il s’est trompé, et dans le thème et dans la façon de l’aborder. Il a tenté de récupérer l’héroïsme du résistant à son profit. Comme toujours il s’évertue, par une analogie aujourd’hui désastreuse, à s’accaparer les vertus des autres, en faisant croire qu’il les incarne toutes, à lui seul. Mais la supercherie ne prend plus, le prince est depuis bien longtemps nu et ne convainc plus personne, sauf lui-même et un dernier carré de courtisans. Il voulait se servir de cette commémoration pour retrouver des couleurs, mais la tâche est impossible, il s’enfonce. Quoi de plus choquant, que de le voir encenser cet ancien préfet résistant, ce haut fonctionnaire qui a dit non à Pétain, à ses ordres illégaux, lui qui ne tolère pas que l’on discute les siens.

Comment pourrait-il comprendre le refus de Jean Moulin d’obéir au pouvoir de Vichy ? Comment aurait-il accueilli lui, un tel frondeur, quand on voit comment il se comporte avec ses propres hauts fonctionnaires ? Macron ne supporte pas les résistants, il est l’antithèse de ce que Jean Moulin représente, ce n’est donc pas un hommage qu’il lui a rendu, il a tout simplement sali sa mémoire, comme celle de tous ces résistants, qui ont eu le courage de contester les injonctions d’un pouvoir qu’ils ont considéré comme illégitime, dès lors qu’il s’est allié au régime nazi. Cela rappelle étrangement tout ce que nous avons vécu depuis trois ans. Hier encore il fustigeait les soignants ayant refusé l’injection expérimentale et il vient sans honte faire l’apologie d’un homme, qui lui aussi a dit non. Lui que le bruit d’une casserole incommode, comment ose-t-il parader devant un homme que la mitraille n’a pas fait reculer ?

Macron est bien le personnage le plus mal placé pour parler de Jean Moulin. Il s’est terré dans le vestiaire, lors de la finale de la coupe de France, par peur de la réaction du public. Sans courage, il a vidé les Champs-Elysées, pour ne pas entendre une foule hostile lui crier sa colère et il prétend vanter les mérites de celui qui est mort sous la torture. Non, Macron est illégitime : il est l’anti-France à lui tout seul.

Les cent jours qu’il avait lancé comme un défi, tournent au cauchemar, sans qu’il ne s’en rende compte, puisque aucun journaliste n’ose traiter sérieusement le sujet. Si personne n’en parle, ça n’existe pas, selon la méthode macronienne, usée et éculée. Mais le calvaire se poursuit, il ambitionnait de se réconcilier avec les Français, il nous a prouvé une fois de plus que c’était impossible. Il n’en a ni la capacité, ni même la volonté. Que fera-t-il pour le 14 juillet, date à laquelle il est censé avoir rétabli la concorde ? Va-t-il maintenir un défilé sans personne et offrir aux chefs d’Etats, qui voudront bien venir, le désolant spectacle d’un régime dictatorial aux abois ? Qui acceptera de s’afficher à ses côtés, comme le veut la tradition ?

Mais dans ce concert de turpitudes, nos opposants restent étrangement muets. Qu’en pensent-ils de ce 8 mai et de cette démonstration clinique de la folie d’un homme qui possède les codes nucléaires ? Le peuple a été abandonné par tous, il devra s’en sortir seul, c’est une évidence qui s’installe de plus en plus. Aucun président, par le passé, n’aurait été maintenu en fonction après un tel comportement, mais en 2023, si. Lamentable opposition en carton pâte. Les motifs pour le destituer ne manquent pas, mais personne ne bouge, à croire que la lâcheté s’est emparée de tous, à moins qu’ils ne soient pétris de la même déviance, pour juger normale une conduite digne d’un dictateur. Si Macron a fait honte à la France hier, en remontant une avenue déserte et en saluant un imaginaire public, nos députés ne font pas mieux en laissant en place un homme très perturbé, aux commandes d’un pays qu’il ne peut plus traverser, sans le vider de ses habitants.
Radu Portocala

Il y avait quelque chose d’inquiétant, hier, quelque chose de redoutable, comme un mauvais présage, dans la progression de ce président honni le long de l’avenue déserte.
Certaines solitudes, chez ceux qui font l’histoire, ont une sorte de grandeur qui impressionne. Monsieur Macron ne fait pas l’histoire – il la subit avec l’aigreur de celui dont l’ambition a échoué. Chez lui, ce n’est pas de la solitude, mais une prudence mesquine faite d’un mélange de mépris et de peur. Et ce n’est non plus, au milieu de la place déserte elle aussi, du recueillement, mais le jeu mauvais, la posture guindée de l’acteur médiocre qui ne croit pas à son rôle, ne sait et ne peut l’incarner. Mais s’obstine à le jouer devant une salle d’où il a banni les spectateurs.
Eric Vial

« Non ! Le capitalisme du point de vue de l’Homme n’offre pas de solutions satisfaisantes. »
Puisque chacun s’exprime actuellement sur la crise en France, sur le capitalisme, sur le partage des richesses et sur la représentation syndicale, je voudrais, pour certains, leur remémorer les paroles du Général de Gaule en 1968 grâce aux images de l’INA.
Le Président de la République de l’époque passerait sans aucun doute pour un affreux gauchiste en 2023.
Ceux qui se réclament aujourd’hui de son héritage sont bien loin de ses idées ; ainsi que de l’organisation de la France qu’il avait imaginée et mise en place avec le Conseil National de la Résistance : un système participatif, protecteur et équitable pour tous les Français ; totalement à l’encontre du libéralisme des années 2020 qui divise la société et qui la paupérise.
Mais tout le monde n’est pas de Gaulle, je vous l’accorde.

https://www.facebook.com/eric.vial1/videos/614258687049922


7 mai 2023

QUE VIVE LE ROI

Gabriel Nerciat

Hier j'ai trouvé que le sacre de Charles III dans l'ensemble était très beau et émouvant.
Non seulement à cause de la poésie millénaire des rites liturgiques et sacerdotaux qui ont été assez bien respectés (notamment celui, essentiel, de l'onction du saint Chrême sous le dais épiscopal), mais aussi parce qu'il y a dans le nouveau roi un côté un peu gauche, sensible, grave, patient et triste, d'autant plus visible sous l'or de la pompe monarchique, et qui me semble être la seule manière concevable et digne d'incarner un roi chrétien de droit divin en ce début de troisième millénaire d'une chrétienté européenne affaiblie pour ne pas dire exsangue.
A vrai dire, j'aurais même aimé que la cérémonie durât une heure de plus, comme à l'époque de sa mère Elizabeth.
Et puis, que ceux qui se moquent du roi d'Angleterre se rappellent quand même que nous, nous sommes contraints d'évoluer entre le détestable pape Bergoglio et un dérisoire président de la République haï par l'essentiel de son peuple, le banquier-technocrate Emmanuel Macron.
Alors, oui, ne vous en déplaise, mais hier, pendant trois bonnes heures, j'aurais vraiment aimé, malgré la quiche aux épinards, être un chrétien anglican apostolique (de la High Church).
Sorry, my dear.


La liberté, une valeur en perte de vitesse

Denis Collin

Les discussions auxquelles je participe sur FB, notamment à partir des sanctions prises contre deux professeurs de philosophie, révèlent à quel point est fragile l'idée de liberté. On trouve mille et une bonnes raisons pour sacrifier la liberté des professeurs, comme hier on trouvait mille et une bonnes raisons pour justifier les assassins de Charlie ou ceux de Samuel Paty.
La liberté est une valeur en perte de vitesse. Pris entre les administrations et les censeurs privés des divers groupes communautaires, on n'a plus le droit de parler, ou du moins ce droit se rétrécit dangereusement.
Voici encore un extrait ** La longueur de la chaîne ** (2011)
Résumons : la critique est interdite, de l’esclavagisme, de l’antiesclavagisme, du colonialisme et de l’anticolonialisme, du judaïsme, de l’islam, du christianisme, d’Israël, des États-Unis et des États arabes… Silence dans les rangs. Vous avez cependant le droit de dire tout le mal que vous voulez de Cuba, de l’Iran, de la Corée du Nord, et par un vieux réflexe vous pouvez même vous en prendre à la Russie ! Sans doute ces derniers pays méritent-ils d’être sévèrement jugés, mais on ne sache pas que les droits humains soient plus maltraités à Cuba qu’en Arabie Saoudite, que les droits des femmes soient mieux respectés dans les Émirats arabes qu’en Iran ou que la Corée du Nord soit vraiment plus dangereuse pour la paix que le Pakistan.
On pourrait ainsi multiplier les exemples, en nous tenant à la France : il n’est pas besoin d’aller aux États-Unis pour voir comment la pensée unique, le conformisme de masse, le puritanisme le plus ridicule et le plus tatillon exercent leurs ravages dans une démocratie transformée en jouet des groupes de pression et des oligarchies en tout genre. De la part de la droite française, cette hostilité à la liberté d’expression n’est pas vraiment surprenante. Seuls les jeunes gens peuvent ne pas savoir quel pesant conformisme faisait régner le gaullisme, à l’époque où l’adaptation, par Jacques Rivette, de La Religieuse de Diderot tombait sous les coups de la censure, à l’époque où François Maspero – en raison des ouvrages politiques qu’il publiait – et Jean-Jacques Pauvert – pour ses œuvres érotiques – croulaient sous les procès. Le « parti de l’ordre » est dans son rôle.
Plus inquiétant et plus étonnant semble le ralliement d’une partie de la gauche à la répression tous azimuts. Mais quand on y regarde de plus près, ce n’est pas si étonnant. Si la droite défend la propriété bien plus que la liberté, la gauche a été plus souvent qu’à son tour élitaire et autoritaire. Il n’est guère d’organisations aussi peu démocratiques que les syndicats et partis de gauche, mis à part les partis de droite ! Le succès français du « centralisme démocratique », ce produit d’exportation russe semblait peu compatible avec le tempérament qu’on dit volontiers frondeur et un peu anarchiste des Français. Pourtant, pendant plusieurs décennies, le Parti Communiste a réussi à imposer une formidable discipline des consciences à des centaines de milliers de citoyens, majeurs, indépendants, qui se sont essayés à la servitude volontaire. Il n’en va guère mieux avec le parti socialiste – sous ses divers avatars – qui, sans la force et l’efficacité du PCF, a une solide tradition de parti bureaucratique avec des mœurs semi-féodales.
Au fond, cette gauche française qui a renoncé depuis longtemps à secouer le joug du capital et de l’État et n’a rien d’autre à proposer que mettre des fleurs sur les chaînes de l’oppression et de la domination, est fondamentalement portée à mépriser la liberté. Tant que la droite et la gauche s’opposaient frontalement (selon la logique de la guerre froide), il restait à la liberté un espace dans ce conflit lui-même. Mais avec la fin des espoirs, des illusions ou des mystifications du « socialisme à la française », une fin qu’on peut faire remonter à l’automne 1981, pour ne pas dire au 21 mai de la même année, jour de la prise de fonction du président Mitterrand, l’exténuation du conflit droite-gauche conduit progressivement la vie publique au conformisme, au triomphe complet de la langue de bois. C’est ainsi qu’il est devenu impossible de distinguer par le style et le vocabulaire les textes des congrès des partis de droite de ceux des partis de gauche.

6 mai 2023

mélimélo

⬦ Imaginez que 10 millions de personnes descendent dans la rue pour protester et que tout se passe bien, qu’il n’y ait pas le moindre heurt, pas de black blocs, pas de casse, rien… que se passerait-il avec Macron ?
Rien.
Pierre Duriot

⬦ Au train où vont les choses en France, enseigner la philosophie et l'esprit critique sera bientôt interdit.
Je me prépare donc à prendre le maquis.
Message à la fois humoristique et sérieux, hélas !
René Chiche

⬦ Le monde n'est que rapport de force à tous les niveaux entre dominants et dominés. Tout le reste est accessoire.
Michel Rosenzweig

⬦ Ça fait un an que Macron a été réélu.
Le bilan est vite fait et sans nuances : totalement négatif, quel que soit l'angle de vision ou le thème abordé.
Même le barrage (pourtant très relatif) à l'extrême droite s'est transformé en tapis rouge.
Segundo Cimbron

⬦ Picasso n'a pas été monstrueux qu'avec ses femmes, il l'a été aussi avec ses enfants, ses petits-enfants, ses amis. C'était une personnalité à l'ego ibère-trophié.
Catherine Gaillard

⬦ Je n'avais jamais autant pris conscience du danger de la démagogie.
La démagogie, c'est la manipulation.
Le démagogue, c'est celui qui use de bonnes paroles et de belles promesses mais qui cache les intentions malhonnêtes qu'il y a derrière.
Malheureusement, beaucoup de gens tombent dans le panneau.
Véronique Faucheux

⬦ Ils ont inventé les attestations de sortie à se donner à soi-même, verbalisé ceux qui restaient assis tout seul à la plage, fermé les rayons chaussettes et petites culottes.
Ils inventent les interdictions de manifester, de distribuer des tracts, de casseroles et de petits cartons colorés.
Quand il s'agit d'être ridicule, leur imagination est sans borne.
C'est que leur trouille de l'expression populaire tourne à la panique.
Segundo Cimbron

⬦ Je me marre... les sorties du président, c’est le seul cirque où les clowns sont plus nombreux que les spectateurs.
Pierre Duriot

⬦ Le journalisme de connivence est le pire ennemi du journalisme. En un mot, c'est le fait de couvrir la doxa, laquelle n'est autre que le récit des puissants et de taxer de complotistes ceux qui informent le peuple, c'est-à-dire ceux qui font vraiment du journalisme.
Alexis Haupt

⬦ « Aujourd'hui il est très populaire, Édouard Philippe. » (Élodie Huchard, journaliste politique)
C'est quand même dingue, toutes ces choses qu'on ne savait pas, dont on n'avait aucune idée. Heureusement qu'on a de vrais "journalistes politiques" pour nous rappeler aux réalités du pays.
Catherine Gaillard

⬦ Un journaliste qui n'a pas été taxé de complotiste au moins une fois au cours de ces 2 dernières années doit se remettre en question de toute urgence.
Alexis Haupt

⬦ Je me demande comment qualifier un pays qui rejette le référendum depuis 2005, qui surveille, contrôle, diabolise, matraque, gaze, bâillonne, censure et criminalise ses oppositions et qui contourne tous les contre-pouvoirs. Je me demande ce qu'est un pouvoir en rupture qui n'entend plus et n'écoute plus le peuple qu'il gouverne. Si c'est la définition d'une démocratie, alors je n'y comprends plus rien.
Yann Bizien

⬦ Sur le service public de l'information, se référer à la révolution française est désormais assimilé à un appel à la violence...
Prochaine étape ? Remplacer le 14 juillet par le 9 thermidor comme Fête Nationale et la Marseillaise par "Maréchal nous voilà" ?
Segundo Cimbron

⬦ Quand je pense à ce que renvoie le nazisme pour moi, il y a :
- une inversion totale des valeurs
- le mensonge et la propagande
- la déshumanisation
- la perte de sens
- un cauchemar éveillé qui nous plonge dans l'horreur absolue.
Est-ce le monde dont nous voulons pour demain ?
Pourtant, c'est ce monde qui est en train de se construire, là devant nous.
Il va falloir se battre de plus en plus pour retrouver des valeurs justes, du sens et de l'humanité.
Véronique Faucheux

⬦ Leçon de totalitarisme pour les Nuls
Le totalitarisme, c'est mieux de le combattre quand on en voit les prémices et non une fois qu'il est bien ancré.
Alexis Haupt

⬦ Ce n'est pas avec ceux qui ont détruit l'école qu'on pourra la reconstruire.
Ce n'est pas avec ceux qui ont abîmé le contrat social qu'on pourra le réparer.
Ce n'est pas avec ceux qui rusent et qui mentent en permanence qu'on pourra avancer.
Un bon coup de balai d'abord.
Désolé d'être aussi franc.
René Chiche

5 mai 2023

Compostons !

H16

Le 11 février 2020, alors que le monde d’avant était sur le point de passer au monde d’Absurdistan d’après, une loi contre le gaspillage était votée (ENFIN !) permettant la mise en place d’un certain nombre de mesures obligatoires qui – chic alors – rentrent bientôt en application.

Ce fut une petite loi bien goupillée, passée complètement inaperçue, mais dont les conséquences seront sans nul doute importantes et qui mettront du baume dans le cœur des Français en ces périodes d’agitations sociales : il est maintenant question de mettre en place une vraie stratégie de lutte contre le gaspillage qui passe forcément par la mise en place de solution de compostage à domicile. Oui, vous avez bien lu : au premier janvier de l’année prochaine, les Français vont devoir composter, composter, composter comme si leur avenir en dépendait.


Vous vivez en appartement, ou votre maison ne dispose ni de balcon, ni de jardin ? Peu importe, le combat sera le même : vous allez joyeusement participer, d’une façon ou d’une autre, à ce compostage compulsif et entasser quelque part vos pelures de bananes religieusement, pour sauver Gaïa et votre portefeuille (des amendes qui pleuvront sur les récalcitrants). Car tout le monde le sait : le tri des déchets biodégradables permet de lutter contre le gaspillage alimentaire et produit un engrais biologique pour vos plantations, pardi !

Vous n’avez pas de plantation ? Ce n’est pas la question. On vous dit de composter, vous compostez sans barguigner car si ce n’est pas bon pour vos plantations inexistantes, c’est excellent pour l’environnement, l’économie, la lutte contre le gaspillage et la syntonisation du peuple avec la Nature.

Cette lutte contre le gaspillage n’est pas nouvelle. En pratique, cela fait même plus de dix ans que nos gouvernants se sont persuadés que la France se vautrait dans le gâchis le plus pernicieux. Poussée par ceux-là, l’ADEME a établi à 30 kilogrammes la quantité d’aliments jetés par Français et par an.

Quelle masse ! Une horreur. Quasiment un tsunami de gâchis ! 30 kilos par an, mes petits amis, ça fait une sacrée quantité qui, ramenée à la journée, représente … 82g.

Notons au passage que, de brumeux calculs en statistiques foireuses, les articles consacrés à la question font quant à eux état d’un solde subitement gonflé à 83 kg (soit 227 grammes par jour).

82 ou 227 grammes, on voit tout de suite l’ampleur de la catastrophe : enfer, damnation et tupperware mal fermé ! Entre les miettes tombées au sol et les épluchures un peu trop épaisses, sans compter le lait oublié dans la porte du frigo et le camembert un peu trop fait, les Français sont victimes de la société de surconsommation que même l’inflation galopante des prix ne semble pas entamer : non content d’éplucher leurs patates, ces riches Français bedonnants le font hardiment en laissant trop de nourrissant tubercule sur leurs pelures !

On voit à quel point une loi s’imposait.

Et puis il fallait agir : non seulement, les autres sujets sociétaux, politiques, économiques ou sécuritaires ont été brillamment traités et résolus (qui peut le nier ?) mais de surcroît, absolument tout le monde se plaint maintenant du volume insupportable de nos déchets alimentaires !

Oui, tout le monde. Les petits, les grands, les journalistes, les philosophes, les experts de plateau télé, les politiciens, les charcutiers, les facteurs et les retraités de Palavas-les-Flots. L’opinion est claire et n’en peut plus de ces montagnes perdues par le méchant gaspillage de ces adultes et de ces enfants qui ne mangent pas tout leurs légumes. C’est bien simple : les sondages sont formels, puisque 98,3% des individus sont contre le cancer, la pollution et le gaspillage alimentaire.

Il était donc absolument nécessaire de culpabiliser un peu les Français qui vivent trop souvent dans l’insouciance que l’opulence de notre pays leur permet un peu trop facilement. C’est dit : il va maintenant falloir manger *tous* vos légumes qu’on vous dit. Et si vous refusez, ne venez pas vous plaindre qu’on passe rapidement à la farine d’insectes pour tout remplacer, non mais.


Bref, on l’a compris : ça gaspillait à tout va, la loi s’applique, et à présent, l’obligation de composter va mettre de l’ordre dans tout ça.

On respire un peu mieux d’avoir évité le cataclysme éco-climatique, mais il reste quelques questions pratiques : comment tout cela va-t-il se passer ?

Ne vous inquiétez pas, tout a été prévu : ce sera à la fois simple et totalement pratique.

Où que vous soyez, vous devrez vous procurer un composteur ou, mieux encore, un lombricomposteur dans lequel s’égailleront de charmants vers de terre, dans lequel vous entasserez vos épluchures diverses pendant plusieurs mois selon les conditions de température et d’hygrométrie.

Les grandes périodes de chaleur (probable puisque le climat se réchauffe, vous assure-t-on), les périodes de froid intense (probable aussi puisque le climat se dérègle, vous assure-t-on aussi), les périodes pluvieuses, les périodes sèches se succèderont et votre compost va simplement vivre sa petite vie, à condition d’effectuer quelques opérations simplissimes (je cite l’article) comme bien mélanger les déchets en faisant des couches, en aérant le compost régulièrement, en contrôlant son humidité, en faisant une rotation avec de multiples bacs de compost, …

Vraiment, comment ne pas se réjouir à l’avance de ces nouvelles tâches ménagères qui n’attireront ni les mouches, moustiques et autres insectes rigolos, ni les rongeurs et les renards pour les composts des jardins ou des balcons ? Et comment ne pas exulter d’avance lorsqu’à la faveur de températures torrides, le compost parfumera le foyer ?


On imagine déjà tout le bonheur que seront les petits composts des uns et des autres en campagne et dans les petites villes tranquilles. Quant aux composts collectifs de grands ensembles dans les cités émotives, on peut gager qu’ils seront un nouveau point de passage de la citoyenneté renouvelée de ces quartiers créatifs ! La réussite est garantie !

L’aspect obligatoire de ces composts, avec des amendes à la clé (ni trop salées, ni trop sucrées, rassurez-vous) garantit que tout le monde fera un petit effort pour la nature. Il tarde déjà à l’observateur moyen de voir comment seront contrôlés ces composts, notamment dans ces cités riantes, tout comme on espère enfin la mise en place de vraies Patrouilles de Gaïa, avec tasers (exclusivement chargés à l’électricité verte) et gaz lacrymo (bio garanti sans bisphénol).

Les esprits chagrins se demanderont (in peto) pourquoi on leur impose la mise en place de quelque chose qui avait été progressivement banni des villes pour éviter la prolifération de la vermine et de certaines maladies. Les pragmatiques conserveront le silence en observant calmement que si ces composts sont si géniaux, ils ne devraient avoir aucun mal à s’imposer naturellement à tous et qu’a contrario, s’ils ont quelques défauts rédhibitoires, les imposer n’est probablement pas une bonne solution…

Le silence règnera donc devant ce qui apparaît une fois de plus comme une perte de liberté, notamment celle de ne pas avoir de détritus pourrissant pendant des mois dans son foyer. Moyennant quoi, les diktats verdolâtres continueront de s’étendre inexorablement.