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19 mai 2023

Roland Gori

L’imposteur est aujourd’hui dans nos sociétés comme un poisson dans l’eau : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l’apparence et à la réputation plutôt qu’au travail et à la probité, préférer l’audience au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que pour le courage de la vérité, choisir l’opportunisme de l’opinion plutôt que tenir bon sur les valeurs, pratiquer l’art de l’illusion plutôt que s’émanciper par la pensée critique, s’abandonner aux fausses sécurités des procédures plutôt que se risquer à l’amour et à la création. Voilà le milieu où prospère l’imposture ! Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs.

Le malaise structurel des FDO

Pierre Duriot
Porte-parole du RPF


Rien ne va plus chez les policiers et les gendarmes, depuis le Covid. La Cour des comptes qui s’est penchée sur les hommes en uniformes, se contente des constats et de la correction politique. On ne trouve pas trace de ces missions qui ont consisté à fliquer le promeneur sans son auto-autorisation, ou l’adepte du café bu assis, ou debout. Pas trace non plus des effets de l’obligation vaccinale, complètement inutile, on le sait maintenant. Pas non plus d’allusion à ces missions dans lesquelles les FDO sont envoyées au contact des populations mécontentes, pour se prendre force projectiles sur la figure, alors même que ces hommes subissent, comme le peuple, les effets ravageurs de la politique actuelle. On pourrait même hasarder que les FDO ne sont plus spécialement au service de la protection de la population, mais servent d’outil de maintien d’un système devenu inique et totalement impopulaire. Toujours est-il que des policiers et gendarmes rêvent de partir et que trop peu de candidats, rêvent d’y aller. (...)

« Le retour à la normale de l’activité opérationnelle n’a pas entraîné de retournement de la situation budgétaire par rapport à 2021. Les programmes ont continué à sous-consommer leurs crédits de masse salariale à cause de difficultés de recrutement et de fidélisation qui s’accroissent

10 840 départs dans la Police, soit +33 % en quatre ans et 15 078 dans la gendarmerie, soit +25 %. Et ce malgré une augmentation des rémunérations, comme quoi, le problème ne se situait pas là.

Plus grave, les responsables de programme sont contraints « de dégrader la qualité des recrutements et des formations », c’est à dire que les représentants des forces de l’ordre, sont à la fois recrutés avec moins de qualités et en plus, ils sont moins bien formés. Les seuils de sélection ont été abaissés, pour pallier le manque de candidats et on se retrouve à admettre des gens qui voici quelques années, n’auraient eu aucune chance. Le problème est le même avec les réserves opérationnelles. Et la Cour des comptes de préconiser une amélioration des conditions de travail et une gestion « plus dynamique » des ressources humaines. Allez donc savoir ce que signifie le « plus dynamique ».

Comme tous les Français, les forces de l’ordre subissent aussi l’inflation, qui se traduit par des tensions sur les dépenses de fonctionnement de la mission. Le tout, mis bout à bout peut contribuer, à grande échelle, à « abaisser le potentiel opérationnel de la police nationale », s’inquiète encore la Cour des comptes.

Non seulement, en très haut lieu, on minimise tous ces paramètres, mais en plus on feint d’ignorer où se situe la délinquance la plus palpable et celle qui nécessiterait qu’on augmente à la fois le nombre et la qualité des personnels. Le Ministre se concentre sur la « lutte contre l’extrême droite », dont on cherche vainement les exactions. Ses gesticulations en sont devenues cocasses. Mais sur le terrain, on lutte contre les mineurs isolés d’importation, les quartiers sensibles, où les lois de la république ne s’appliquent plus, les phénomènes de drogue, de violences de toutes natures, qui sont majoritairement circonscrits à des zones et des types de populations parfaitement identifiés, mais dont personne au gouvernement, n’a l’air de vouloir prendre acte.

En résumé, à force de sciemment se tromper de cible, de cantonner les personnels à des tâches dictées par l’idéologie et non par les réalités de terrain, la lassitude a envahi les troupes, les départs sont nombreux, le moral, au plus bas et tout porte à croire que la protection des populations victimes défaille.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

17 mai 2023

Borne commence à péter un câble

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire

Borne veut à tout prix que la proposition de loi de la LIOT, susceptible d’annuler la réforme des retraites, ne puisse pas être votée, et pour cela elle est prête à tout notamment à demander à la présidente de l’Assemblée nationale d’invoquer l’article 40 pour la déclarer irrecevable. Cette irrecevabilité viendrait du fait que l’annulation de la loi provoquerait un déséquilibre budgétaire. L’affaire est cocasse puisque les caisses de retraite ont été en excédent cette année et qu’elles le seront pour l’année prochaine également. Présumer d’un déficit pour le futur, surtout dans les conditions évolutives que nous connaissons actuellement c’est jouer à madame Irma. Si madame Borne est si soucieuse que cela des finances publiques, pourquoi ne s’emploie-t-elle pas à rétablir les comptes, en remboursant les sommes indûment prises par ses prédécesseurs et qui devaient, dans le cadre du fonds de réserve pour les retraites de Jospin, assurer cet équilibre à hauteur de plus de 150 milliards. S’il y a eu irrecevabilité et spoliation c’est bien les gouvernements successifs qui en sont les auteurs, et qui ont créé ces fameux déséquilibres, en puisant allégrement dans ce pactole.

Il serait donc normal que madame Borne, dans un souci budgétaire, se fasse un honneur de rembourser cet argent. Mais sa préoccupation n’est pas là, elle ne veut pas que l’on touche à sa réforme. Tous les moyens seront mis en œuvre pour empêcher de débattre et de voter la proposition de la LIOT. Nous en parlions il y a peu, ce gouvernement se moque totalement de la paix sociale, il suit un agenda et doit passer cette loi en force, tout le reste est de la littérature. Pour elle, le parlement n’est qu’un obstacle, qu’il faut parvenir à contourner par tous les moyens, en donnant l’illusion qu’on le respecte. Il n’y aura pas eu pire anti démocrate que toute cette clique de macronistes sous la Vème république. Non seulement ils méprisent le peuple au point de se réjouir de le voir crever, mais en plus ils repoussent la représentation nationale. La LIOT doit donc s’attendre à devoir remballer sa proposition et à envisager un autre angle d’attaque, à savoir, de destituer Macron. Il est d’ailleurs étonnant que madame Borne s’inquiète à ce point des finances de la France, au moment où Macron débloque des milliards pour l’Ukraine. Depuis le début, combien exactement nous coûte cette aide ? N’y a-t-il pas déséquilibre ici, et sans le consentement de la représentation nationale. Macron distribue des milliards un peu à tout le monde, sans jamais passer par la case Assemblée nationale. Pour autant nous n’avons pas entendu notre brave premier ministre, s’insurger contre ces dons. Y aurait-il donc une nuance très macronienne encore une fois, dans l’origine ou le contenu d’un déséquilibre budgétaire. S’il vient de l’opposition c’est très grave et il faut l’interdire, si c’est le prince tout est permis. Il peut jouer avec l’argent des Français, faire exploser la dette, augmenter le budget de l’Élysée sans réel fondement, changer la déco du palais pour faire plaisir à madame, sans aucune remontrance de madame Borne, comme c’est curieux.

C’est vrai que dans un régime autocrate comme le nôtre, le pouvoir est autorisé à tous les excès et le peuple n’a pas de compte à lui demander. La réalité est que madame Borne est tout sauf une démocrate, elle n’en a pas la plus petite qualité. La macronie tremble face à cette proposition de loi, si elle pouvait elle supprimerait l’Assemblée nationale, d’un trait de plume. Elle s’obstine à ne pas reconnaître le caractère juste d’un tel examen, pour elle la démocratie s’arrête aux exigences du pouvoir de l’exécutif. Elle refuse d’entendre que c’est son 49.3 qui a déclenché ce qu’elle vit tous les jours, à savoir des comités d’accueil qui l’empêchent de se déplacer, elle et ses collègues. Mais dans une folie démentielle elle persiste et signe, obtuse jusqu’à la déraison, autiste jusqu’à l’absurde, elle ne peut pas supporter l’idée que son texte, ou une partie, soit retoqué. C’est la marque des arrogants, pétris de l’idée de leur supériorité, sourds à ce qui vient de l’extérieur, seuls dans leur délire, persuadés de détenir l’absolue vérité. Elle trépigne, la démocratie elle s’en fout, la paix sociale aussi, tout ce qui l’intéresse c’est de rouler dans la farine l’ensemble des partis et des syndicats et de faire passer sa réforme quoi qu’il en coûte, pour satisfaire Bruxelles. Une fois la forfaiture faite, elle se plaît à se gargariser de qualités qu’elle n’a pas, pour vanter son sens de l’ouverture, du dialogue et de l’écoute. Hypocrite et fabulatrice, elle se rêve une personnalité, incapable de se voir telle qu’elle est. La démocratie, c’est accepter que l’avis du premier ministre ne soit pas toujours suivi. Sans majorité, la décence imposerait que l’on s’ingénie à prendre des mesures qui seront approuvées par tous, à défaut d’être capable de cette adaptation, il faut quitter le pouvoir. Mais c n’est certainement pas contourner l’obstacle et faire comme si vous aviez tous les pouvoirs. Pancher, de la LIOT, devrait brandir si Borne s’obstine à vouloir empêcher l’examen et le vote de cette loi, l’Article 68 de la destitution, contre le 40 de l’empêchement de la démocratie.



Segundo Cimbron

Entendre des députés Renaissance et des ministres mettre sur le même plan l'incendie de la maison d'un maire (qui était dans la maison...) par des fachos opposés à l'accueil de demandeurs d'asile, et des autocollants "64, c'est non" sur la vitrine de leurs permanences, ou les concerts de casseroles par des opposants à leur coup de force antidémocratique :
C'est insupportable et c'est à gerber.
Outre qu'il est immonde d'instrumentaliser la tentative de meurtre de ce maire courageux pour se poser en victimes à ses côtés (alors que LEUR État l'avait abandonné), ces gens-là ne détruisent pas seulement nos services publics, notre modèle social et notre démocratie, ils sont prêts à se justifier en détruisant jusqu'aux repères les plus élémentaires qui nous permettent de distinguer ceux qui luttent pour l'émancipation humaine et ceux luttent pour son asservissement.
Est-il possible de faire pire ?

Pourquoi cet étalage de blancs-becs en Occident ?

François Asselineau

Les individus à la tête des principaux pays occidentaux ont tous en commun d'être totalement dépourvus d'expérience. Cette aberration n'est pas le fruit du hasard, elle résulte de la volonté d'oligarques qui placent leurs pions aux endroits stratégiques. En faisant élire, par des stratégies de manipulation d'opinion, des jeunes gens sans expérience, ils s'assurent la docilité d'obligés qui conduiront des politiques favorables à leurs intérêts. François Asselineau analyse cette situation et dénonce les motivations des responsables de ce jeu de dupes dans lequel les peuples sont les grands perdants.


INDIGNATIONS EN CHOCOLAT

Gabriel Nerciat

Indignation totale, viscérale, cosmique, hesselienne contre l'agression de Jean-Baptiste Trogneux à Amiens hier.
Quelle idée !
C'est le président de la République que les Français veulent rouer de coups et décapiter, pas le petit-neveu de sa femme.
Toutefois, peut-être aurait-on dû suggérer préventivement à ce dernier de confectionner et de commercialiser des Macron en chocolat.
Même si la période pascale est terminée, le régicide anthropophage et symbolique pourrait être au final le meilleur garant de l'intégrité physique et corporelle de la famille Trogneux.


Le rift entre le peuple et ses dirigeants continue de croître

H16

Que c’est beau, une République en marche à pas cadencés, vers un futur qu’on imagine plein d’avenir et de discours aériens pour ne pas dire venteux d’Emmanuel Macron ! Chaque jour qui passe est l’occasion pour le pouvoir en place de mettre de nouvelles pierres à l’édifice de progrès bigarré qu’il entend construire, même et surtout lorsque le peuple, graduellement conscient que la direction pourrait ne pas être la bonne, montre des signes clairs de ralentissement.


Et dans ces nouvelles pierres, on pourra mentionner la discrète obligation de pavoisement des mairies de plus de 1500 habitants avec le drapeau européen : apparemment, la nouvelle loi a créé quelques intéressants remous dans l’hémicycle avant d’être fièrement votée par le croupion législatif actuel.

Eh oui : il semblerait qu’une partie du peuple ne soit pas tout à fait d’accord avec cette nouvelle obligation. Étrange, d’autant que ça occupe peu d’espace, et que tout le monde trouvera ça très bien une fois que ce sera en place.

N’est-ce pas ?

Oh, une autre pierre va s’ajouter alors même que les drapeaux n’ont pas encore eu le temps d’être hissés ! La République ne marche plus, elle trottine gentiment vers son futur de lait et de miel dans lequel la mixité sociale en milieu scolaire va être imposée par quelques lois bien troussées et quelques quotas bien calculés, ce qui, on s’en doute, remplira le peuple d’aise.

Et puis, même si, en pratique, la plupart des parents et des enseignants s’accordent plutôt pour dire que la priorité réside plutôt sur un retour rapidissime aux fondamentaux complètement sabotés alors que le niveau est passé de médiocre à alarmant en quelques années, cette introduction de la mixité au vérin hydrolico-législatif ne fera pas de mal : après tout, ça n’occupe pas tant d’espace que ça, et tout le monde trouvera ça très bien une fois que ce sera en place.

N’est-ce pas ?

On peut même aller plus loin : tant qu’à faire dans la mixité, autant l’importer directement et l’accueillir dignement (au frais du contribuable, ne mégottons pas), comme le peuple le réclame joyeusement…

Enfin presque : apparemment, cela ne se passe pas toujours bien dans certaines communes, et à St-Brévin, cela s’est traduit par des pressions sur le maire lorsqu’il a été question de déménager un centre d’accueil pour migrants à côté d’une école, puis par l’incendie du domicile de l’édile, poussant le maire à démissionner.

Démission qui a été fort bien relayée par les médias : alors que l’enquête sur cet incendie criminel vient tout juste de débuter, la presse et le gouvernement ont immédiatement désigné l’extrême droite et ont multiplié les déclarations de politiciens scandalisés par cet acte. Pourquoi pas ? Après tout, l’extrême droite peut être violente. L’extrême gauche tout aussi bien (et y compris dans ce contexte ou une exploitation politique est tout à fait envisageable), mais c’est l’extrême gauche, qui est au bon chasseur ce que l’extrême droite est au mauvais.

N’est-ce pas ?


Au passage, l’unanimité et la spontanéité de toute la classe politique et médiatique à réagir sur cette affaire interroge quelque peu l’observateur moyen : après tout, il s’agit de ces mêmes politiciens qui ont amplement démontré leur capacité de calme, de pondération et de respect dans toutes leurs actions ces dernières années, tout comme il s’agit aussi de cette presse qui a tant fait pour établir la vérité et la mesure de toutes choses pendant la même période, qui a tant contribué à apaiser les débats, à faire porter la parole des sans-voix (et des sans-dents) aux élus et aux leaders politiques et qui a permis à toute la France de s’écouter et aux dirigeants de continuer à dialoguer sereinement avec la base et réciproquement.

N’est-ce pas ?

Or donc, cette presse nous informe, unanime dans tous ses titres et ses formats, de la démission de ce maire, tout en oubliant parfois de mentionner que le centre en litige doit accueillir 120 hommes africains qui, pour y accéder, devront passer par la porte de l’école jouxtant le centre – détail sans importance probablement mais qui aurait gagné à donner du contexte quand on parle d’une opposition au projet puisque c’est cette opposition qui est hardiment désignée comme responsable de l’acte criminel contre l’édile…

Et cette même presse qui nous informe de cette démission s’est trouvée des pudeurs de gazelle lorsqu’il s’agissait de la démission de plusieurs centaines d’autres maires, ailleurs en France, pour des motifs souvent proches, à savoir la véritable démission de l’État et de ses dirigeants devant les réalités du terrain…

Cependant, au-delà de l’aspect spectaculaire de ce fait divers et de l’aspect spectaculaire de l’unanimité de la presse, on ne peut s’empêcher de noter que l’opposition à ces projets, de façon surprenante, est fort absente des débats ; la presse n’en parle que très peu, lorsqu’elle y est contrainte et lorsqu’elle le fait, l’amalgame est non seulement facile mais presque systématiquement fait avec une extrême droite dont le spectre n’a bizarrement pas cessé de s’étendre vers la droite. Coïncidence troublante : c’est le même schéma qu’avec d’autres amalgames pour d’autres sujets, depuis les complotistes jusqu’aux climatosceptiques, amalgames qui, tous, avaient pour le but de présenter cette opposition comme aussi illégitime qu’issue de factions minoritaires et dangereuses.

Et à mesure qu’à la violence réelle ou supposée de ces factions répondait la violence institutionnelle de plus en plus visible du pouvoir officiel, l’opposition réelle, argumentée, produite par des gens sains, équilibrés voire – soyons fous – respectables a rapidement disparu des médias à tel point d’ailleurs qu’elle n’existe plus non plus dans l’hémicycle parlementaire.

De fil en aiguille, médias et politiciens se sont nourris les uns les autres de ces mensonges par omission, gommant l’opposition, de cette fable selon laquelle une franche opposition aux discours ambiants (pro-migration, pro-écologie, liberticides, pro-interdictions et pro-obligations tous azimuts) ne pourrait être qu’extrémiste, menée par une frange aussi populiste que minoritaire de la population et donc, par nature, dangereuse.

À présent, ceux qui ont l’audace, l’impudence voire la folie furieuse de croire autre chose que les discours officiels et ceux relayés par les médias, ne sont plus dignes d’écoute. La classe jacassante a clairement défini ceux qui décidaient (facile, c’est eux), ceux qui devaient écouter et obéir (les autres, qu’ils appellent fallacieusement “le peuple”) et ceux qu’on allait pouvoir mépriser, faire taire et emmerder harceler de toutes les façons possibles (les factieux, les complotistes, l’extrême droite).

Le problème étant maintenant que ce dernier groupe est devenu largement majoritaire, et que la partie restante, congrue, s’en éloigne à grande vitesse, tout en continuant mordicus à tenir ses discours délirants et ses objectifs de plus en plus en butte avec le reste de la société française.

Ce n’est plus un décalage ou un simple écart qui existe entre le peuple et la classe jacassante, celle des politiciens des grandes villes et des quelques rédactions métropolitaines des médias de révérence référence ; c’est un véritable gouffre, un canyon, un rift tectonique.

Et à la violence institutionnelle croissante continuera de répondre une violence populaire croissante, l’une alimentant l’autre, agrandissant le rift.

Cela va bien se terminer, n’est-ce pas ?

16 mai 2023

IMMIGRATION : QUELQUES CHIFFRES ET UNE QUESTION DE FOND

Marc Amblard

Selon le démographe américain Stephen Smith :

1. La population africaine s’élève actuellement à 1,3 Milliards d’habitants
2. Elle doit doubler dans les 30 ans à venir (taux de fécondité : 4,6 enfants contre 1,6 en Europe)
3. La population européenne s’établit à 740 millions (en baisse)
4. 40% des adultes africains déclarent vouloir migrer en Europe (soit 520 millions actuellement puis le double dans 30 ans)
5. Les études de prospectives démographiques prévoient alors un flux sud-nord (Europe) de 200 millions de personnes au minimum dans les 30 ans qui viennent.
 
Alors osons poser LA question de fond : est-il illégitime pour les peuples d’Europe de vouloir sauver leur culture, leur façon de vivre, leur sécurité, leurs mœurs et, disons-le, leur civilisation sur leur territoire ? 16/5/2023

Communautarisme

Denis Collin

Dénoncer le communautarisme ? Soit. Le problème est d'abord de se mettre d'accord sur le sens du mot. La "polis", la cité grecque, est une communauté "politique". Nous vivons tous dans des communautés, professionnelles, amicales, locales, d'affinités d'idées. La république est une communauté. La négation des communautés est la société réduite à des individus menant des existences séparées, la "société liquide", la société qui n'est pas une société ("there no society" comme disait Thatcher). Ce à quoi nous avons affaire n'est pas la montée des "communautés", mais la société liquide : chaque individu excipe de ses particularités pour se soustraire à la communauté politique. Ce qu'on appelle "communautarisme" n'est, le plus souvent que l'exacerbation de la décomposition des communautés sous les coups de boutoir du mode de production capitaliste. Il y a aussi dans ce "communautarisme" une réaction contre ce même processus. Puisque la famille n'est plus cet ultime refuge dont parlait Lasch, il faut s'inventer des tribus avec leurs signes d'appartenance – la généralisation du tatouage est aussi un signe de ce tribalisme...

Et maintenant une « loi anticasseurs »

Jacques COTTA

Du président de la République à ses ministres en passant par quelques personnalités en vue, les déplacements provoquent à chaque fois une mobilisation sans mesure de forces de police et de gendarmerie pour isoler le périmètre vital du monarque et de ses sujets.

Ils ont peur des réactions suscitées par la haine qu’ils inspirent, voilà la réalité d’un pouvoir que rien ne peut sortir de son isolement. Des déclarations toujours méprisantes de Macron aux mesures démagogiques en direction paraît-il des « classes moyennes », les tentatives pour réduire cette fracture entre l’oligarchie et le peuple sont désespérément vaines.

La peur des dirigeants à la tête de l’État procède de la nature même de la crise. Sociale d’abord, démocratique ensuite, elle s’est muée en crise politique et en simple crise de régime qui menace de fait le monarque et les siens. La volonté majoritaire n’a pas faibli, scandée simplement durant les manifestations, « grève, blocage, Macron dégage ».

Il compte comme toujours sur la collaboration des directions syndicales et sur la faiblesse et les incohérences de son opposition politique pour tenir bon, en toute sécurité. Mais un fil s’est rompu et tous les efforts, d’où qu’ils viennent, ne peuvent lui apporter le sentiment de sécurité retrouvé.

C’est dans ce contexte qu’une « loi anticasseurs » est annoncée.

La provocation, ça paie

C’est sans grande originalité que le pouvoir tente de faire basculer la peur sur « le camp d’en face », sur les couches populaires, les ouvriers, les salariés, les jeunes, les retraités…

La recette est en effet datée.
La violence tout à coup fait son apparition.
Les poubelles, les abribus, quelques vitrines, ça ne suffisait pas pour regagner l’opinion.
Les portes de mairie incendiées passaient presque inaperçues ;

Il y a donc eu l’image en boucle de camions de gendarmerie brulant dans un champ, à Sainte-Soline. Les manifestants, en grande majorité des familles avec leurs enfants, étaient donc réduits à une bande d’incendiaires.
Il y a eu ce CRS atteint d’un pavé en pleine face en direct.
Ça ne suffisait pas ? Voilà donc un autre, brièvement en feu après qu’un cocktail molotov soit tombé opportunément à ses pieds.

La Liberté menacée

Après avoir remis en cause la simple liberté de s’exprimer dont sont par exemple jugés coupables deux enseignants de philosophie, Franklin Nyamsi et René Chiche, condamnés publiquement par le ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye, suspendus de cours avec interruption des versements de leur salaire, après avoir fait condamner un retraité âgé de 77 ans pour avoir pendu une banderole sur son balcon hostile à Macron, les ingrédients permettant de justifier un durcissement au nom des casseurs contre le mouvement social en général étaient donc bienvenus.

Au choc des images venait s’ajouter le poids des mots. « Nous avons affaire à des tueurs de flics » se sont donc exclamés les responsables policiers et les commentateurs qui ont en commun la haine des mobilisations sociales qui ont dominé durant plus de trois mois.

Tout était donc réuni pour imposer ladite loi anticasseurs que doivent élaborer main dans la main le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin et le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti. Essentiellement elle comprend la possibilité « d’interdiction administrative de manifester » et « le délit de construction de barricade ».

De toute évidence, une telle loi totalement liberticide qui déjà avait été invalidée en 2019 ne concerne que fort peu les « casseurs » mais vise globalement tout opposant à la politique gouvernementale et au pouvoir en place. Tout citoyen suspecté pourrait devenir passible d’une peine de prison d’un an et de 15.000 euros d’amende. Serait en effet concerné tout individu « susceptible de commettre des exactions ». La notion est suffisamment vague pour être adaptable à la tête du client.

En décidant de remettre au gout du jour une telle loi « anticasseurs », le gouvernement se prépare aux réactions imprévisibles que peut provoquer sa politique après « l’épisode retraite » qu’il voudrait voir refermé. Pour convaincre les patrons étrangers d’investir en France, il minimise la situation, niant les mobilisations provoquées par sa politique, annonce une baisse des cotisations sociales donc une nouvelle dégradation des financements de services publics, déclare un soutien à Elisabeth Borne qui masque à peine la crise de personnel politique qui l’entoure. Et cerise sur le gâteau, il prépare le pire sur le plan international en annonçant la livraison de nouvelles armes à l’Ukraine et l’engagement à former ses pilotes pour larguer les bombes françaises. Il sait que tout cela ne pourra que provoquer de nouvelles réactions massives qu’il tente de réprimer avant même qu’elles aient eu lieu.

C’est à cela que « la loi anticasseurs » de Macron/Borne/Darmanin/Dupond-Moretti doit servir.

Mais est-ce bien raisonnable de vouloir combattre sa peur au moyen d’une simple loi ?

https://la-sociale.online/spip.php?article966