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24 mai 2023

Segundo Cimbron

Hier le ministère de l'environnement annonce que le réchauffement climatique pourrait s'élever jusqu'à +4°...
Interrogé sur le financement des mesures à prendre pour éviter le scénario catastrophique qui se confirme, on demande à Véran s'il va appliquer la préconisation de la commission ad-hoc de rétablir l'ISF pour ce faire.
Réponse du ministre : Hors de question de financer par l'impôt, il faut faire payer ceux qui le peuvent...
Et chacun sait que les assujettis à l'ISF ne peuvent pas : ils ont des yachts, des jets et des résidences secondaires à financer, les pôvres...
Contrairement aux chômeurs à qui ils viennent de baisser les indemnités pour les obliger à bosser pour rien et aux bénéficiaires du RSA qu'ils veulent faire bosser pour un demi-smic.
Et puis l'impôt ne peut pas tout payer : ils ne vont quand même pas prendre sur les 417 milliards de programmation militaire et mettre sur la paille les marchands d'armes, quand même.
Ce gouvernement a une priorité, non dite : maintenir la progression exponentielle des profits.
Quoi qu'il en coûte.
Pour le réchauffement climatique, la santé (notamment la psychiatrie), l'école, la recherche, les services publics... les discours lui suffisent.

Radu Portocala

Élisabeth Lévy a publié hier une lettre dans laquelle elle annonce que « Causeur » a été puni par les régies publicitaires qui ne lui donnent plus des réclames pour son site, d’où un grave déséquilibre financier.
Cela m’a rappelé que l’« Événement du jeudi » de Jean-François Kahn a subi le même sort pendant la guerre en Yougoslavie. Il avait publié des articles qui allaient à l’encontre de la politique officielle (celle des États-Unis), donc on lui enlevait une partie des moyens de subsistance.
À force de franchir les limites de plus en plus étroites de la pensée autorisée – ce qui est tout à son honneur –, « Causeur » a fini par provoquer l’ire d’un organisme (d’origine américaine) qui s’appelle « Sleeping Giants » et dont l’objectif « est la lutte contre le financement des discours de haine » (Wikipedia). En somme, ses militants exercent une « pression morale » sur les annonceurs, les menant à se plier aux injonctions de l’idéologie dite « woke ». Pour eux, « Causeur » est un journal « toxique, « nauséabond », « abject », pratiquant une « ligne éditoriale ignoble ». Un journal, donc, qui doit disparaître.
Chercher à étouffer de la sorte les médias qui ne se soumettent pas aux oukases de la pensée correcte, à ses règles imbéciles, est une censure privée contre laquelle les États devraient s’insurger et agir, mais contre laquelle les États ne font rien. Ils la tolèrent, ils s’y plient. Comme des milliers d’entreprises qui adhèrent aux diktats de cette révolution et qui, honteusement apeurées, suivent ses recommandations.
Certes, la réponse idéale serait le boycott des sociétés qui boycottent, de ces sociétés qui, friandes d’une fausse respectabilité – assurée par des groupes radicaux –, se font complices de cette abomination qu’est la censure. Mais se serait rêver. Notre indignation – quand elle existe – ne dépasse presque jamais les contours tièdes de notre confort.
Si « Causeur » ainsi condamné disparaît un jour, on le regrettera quelque temps, on déblatérera un peu, puis on oubliera. Et les censeurs continueront leur sombre besogne. C’est ainsi que la liberté meurt.

L'ADIEU À MARGUERITE

Gabriel Nerciat

Adieu, Marguerite.
Je t’ai aimée, tu sais, tendrement, sincèrement, depuis ce jour d’avril où tu es venue vers moi qui ne pensais pas à toi, alors que je rêvais, sous le pommier du pré aux vaches où tu broutais avec tes frères et sœurs, de l’opportunité qu’il y avait ou non à continuer ma vie.
Ton regard était si expressif, presque si maternel, si insouciant des horreurs qui nous attendent, que j’ai résolu de continuer à résider en ce bas-monde, malgré l’avidité destructrice des nations marchandes, la certitude de la catastrophe climatique, la colère impuissante de Greta, et surtout malgré la belle Emilie qui m’avait dit le matin même qu’elle me quittait pour convoler avec le plus affligeant marchand de SUV de Clermont-Ferrand.
C’est à toi peut-être que je dois la vie et la volonté de passer les concours de l’administration, mais aujourd’hui, je dois te le dire gravement, ma belle : ta race et toi-même ne pouvez pas continuer à persévérer dans votre être.
Oh, je t’en prie, Marguerite, ne me regarde pas comme si j’étais Adolf Hitler ou Alex DeLarge ; tu sais à quel point j’accepterais joyeusement de subir la torture plutôt que de manger un seul veau Marengo ou résider ne serait-ce qu’une seule heure dans une ville comme Béziers ou Arles qui célèbre la corrida.
Mais il y a des tragédies qui nous dépassent. La tienne, ma belle, c’est ton trou du cul.
Tu pètes trop, Marguerite, et le gaz que tu envoies dans l’atmosphère contribue malgré toi à la destruction du monde.
Je sais, tu n’y peux rien et moi non plus. Crois bien que je préfèrerais mille fois ouvrir le ventre de Denis Papin encore vivant ou anéantir jusqu’au souvenir de l’odieux père Benz dont j’ai essayé à plusieurs reprises de profaner la tombe, mais il y a des choses nécessaires ou absurdes contre lesquelles nous ne pouvons rien.
Peut-être que dans l’ancienne Egypte Hathor ne pétait pas, mais c’est parce qu’elle était plus proche des dieux que de toi. Dès que le pet apparaît dans la chaîne de l’évolution, Marguerite, c’est l’odeur nauséabonde du péché originel qui s’étend d’un coup à toutes les créatures vivantes.
Pierre Gripari, un ancien communiste, disait que la supériorité de Staline sur tous les autres hommes, c’est que contrairement au Christ ou à Mao, personne de son vivant ne pouvait l’imaginer en train de chier. Je ne sais pas si c’est vrai, mais même si tu es beaucoup plus importante à mes yeux que tous les révolutionnaires passés ou futurs, je sais bien que je ne peux plus songer à toi désormais sans m’imaginer qu’à chaque instant une flatulence peut venir des profondeurs de tes entrailles ébranler la précaire harmonie du monde.
Je t’en prie, ne m’en veux pas. Ce n’est pas au nom de ma race débile et infecte que je te condamne à mort, Marguerite, c’est au nom de l’innocence future de tous les êtres à venir que tu menaces, toi et ton petit veau, par votre seule présence.
Mais je te jure, Marguerite, que je ne t’oublierai pas : je t’embaumerai après la mort, et jamais un seul boucher n’approchera de ta carcasse.
L’humanité a commencé à mal tourner dès l’époque du Sérapeum de Saqqarah, cette immonde nécropole taurine où les premiers pharaons fascistes venaient adorer le taureau Apis. Il est juste qu’en rétribution et pour humilier l’humanité écocide ou carnivore, un nouveau Sérapeum vous soit dédiées, à toi et à ta race condamnée.
Car dans la tombe tu ne pèteras plus, ma belle, et mon horreur de vivre pourra se mirer, sous l’encens et les rites funèbres, devant le souvenir de ta forme pardonnée et pétrifiée.
Marguerite, non, ne t’en va pas. Ne me quitte pas. Marguerite ! Marguerite !
Marguerite ! Mais pourquoi me pètes-tu dans le nez ?


23 mai 2023

Souveraineté

Jean Pigeot

Le G7 réuni ce week-end à Hiroshima a confirmé la montée en puissance de l'Europe de Bruxelles comme entité souveraine. Il ne faut pas se laisser abuser par les titres ronflants de Charles Michel, président du Conseil européen, et d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission de Bruxelles. Il ne s'agit que de hauts fonctionnaires, nommés par les gouvernements des États membres et dépourvus de toute légitimité démocratique. Ils sont pourtant omniprésents.
La dame qui discute d'égale à égal avec Zelensky, lui promet l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et à l'UE, faisant fi de toutes les procédures, parade maintenant en tête des dirigeants de la planète. Macron en est réduit à trottiner derrière le peloton.
En une telle matière, les symboles ont un poids considérable. L'obligation faite aux maires de joindre au drapeau national celui de l'Europe, sur la façade des mairies, pratique déjà acquise, pourtant, est plus qu'anecdotique. Souvenons-nous de l'émotion soulevée par l'installation du drapeau étoilé sous l'Arc de Triomphe, le 2 janvier 2021.
Il s'agissait de célébrer le début de la présidence française de l'Union. Le fait du prince, en fait, et il fallut mettre un terme à cette incongruité au bout de quelques heures. Macron ne renonçant jamais à rien, l'obligation de pavoiser de bleu la façade des mairies est de même essence.
Le président français caresse-t-il l'ambition de devenir un président de l'Union européenne, démocratiquement élu, cette fois, et pour au moins un quinquennat ? Ce serait la fin de toute souveraineté française. Mais le personnage, qui n'aime rien tant que s'exprimer en anglais dans les relations internationales, n'est pas à cela près.


Autoritarismes

Yann Bizien

Les autoritarismes du XXIème siècle sont plus que jamais à l’offensive, cette fois « chez nous ».
On a déjà subi l’autoritarisme politique d’un président immature et incohérent, mais aussi son autoritarisme sanitaire, guerrier, social, LGBT, wokiste et d’opinion.
Tout ceux qui s’éloignent de ses caprices, de sa pensée et de sa volonté sont rejetés, disqualifiés et ostracisés.
Il suffit de naviguer un peu sur Tweeter pour s’en rendre compte : la macronie est aussi insultante, outrancière et injurieuse.
Mais voilà que revient l’autoritarisme vert, celui qui nous rend coupables de tout. Certes, s’il s’agit de sauver la planète, la cause, j'en conviens, est louable. Il faut sans doute mieux conjuguer économie et écologie. Mais l’autorité nécessaire doit être juste, adaptée, proportionnée, acceptée et limitée.
Le problème est qu’il il faut un coupable, l’homme blanc, beaucoup de fiscalistes et surtout toute une armée de moralistes qui « à force de penser vert, voient rouge partout ». Après la désindustrialisation et son corollaire, la contraction de la classe ouvrière, voici que la Cour des Comptes, pas n'importe qui, exige la réduction du parc "bovins" français pour réduire nos émissions de méthane consécutives au processus de fermentation (CH4). Nous n'avions déjà plus beaucoup d'agriculteurs et de paysans. Nous risquons fort d'en perdre davantage. Oui, l'écologie est nécessaire. Mais l'écologisme exclusif et punitif est un autoritarisme.
Mieux, nous n’allons pas tarder à subir un autoritarisme d’un autre genre : celui qui va bientôt contrôler les propriétaires chez eux pour s’assurer qu’ils remplissent bien leurs obligations légales d’entretien de leur patrimoine sous peine de subir des pénalités et, pire, d’être déchus de leur titre de propriété pour en refaire de simples locataires. Les propriétaires deviendront une espèce rare.
Ceci n’est pas de la propagande et ceci n’est pas une vulgaire théorie du complot. Un parlementaire macroniste a travaillé sur une proposition de loi sur ce sujet.
Ceci est la politique, réelle, telle qu’elle nous vient de cet exécutif qui exerce une emprise et un contrôle toujours plus grand et plus étouffant sur nos libertés et sur la société.
Jusqu’où, jusqu’à quand ? Quelle sera la limite rouge écarlate acceptable pour le peuple dépossédé de sa souveraineté par une classe politique française déconnectée et des technocrates européens non élus de plus en plus présents dans les instances internationales pour prendre des décisions en notre nom, dans notre dos, sans notre avis et à nos frais ?
Winston Churchill a eu raison jusqu’à peu : la démocratie était jusqu’ici le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. Jusqu'ici, oui. Car le problème est qu’elle vient de les rejoindre. Elle est désormais dans le même panier des systèmes délités.

Et maintenant, un petit Contrôle Technique des logements

H16

Et si, enfin, on encadrait un peu l’immobilier en France ? Il serait temps d’en finir avec ce véritable Far-West, non ?

Car oui, après tout, malgré les efforts récents, courageux et multiples entrepris par tout l’actuel gouvernement, tendu comme un seul homme vers le but d’améliorer la condition de tous et de chacun dans le pays, la France n’est pas encore un paradis complet : on trouve encore quelques frictions ici et là dans notre société pourtant douce de générosité et de largesses, frictions évidemment provoquées par une bien trop grande liberté des uns et des autres à disposer d’eux-mêmes, de leurs biens et de la façon dont ils dispensent leurs services.

Pour les députés en général et en particulier pour ceux de Renuisance, le parti présidentiel, cela se traduit par une nécessité d’agir, c’est-à-dire de proposer de nouvelles lois afin d’encadrer tout ça bien comme il faut.


Or, dans le domaine de l’immobilier, véritable friche laissée quasiment à l’abandon du législateur depuis trop longtemps (pensez donc, il s’est facilement écoulé plusieurs semaines sans que la moindre loi ni le moindre décret ne soit voté !), c’est donc Guillaume Vuilletet, un député Renuisance du Val-d’Oise qui propose de “responsabiliser les bailleurs”, ces petits mammifères souvent méprisables aux doigts crochus dont on a trop souvent pu constater que leurs biens n’étaient pour ainsi dire pas salubres lorsqu’ils les proposaient à la location.

Pour lutter contre ce fléau, le député a donc déposé – avec cette subtile décontraction qui caractérise bien les cuistres et les imbéciles (cumul possible) – une proposition de loi visant à instaurer un “contrôle technique” des logements, et ce pour lutter contre l’habitat indigne, ce que ne font absolument pas les lois déjà existantes sur plusieurs milliers de pages de code législatif écrit en police 8 sur papier bible.

Et afin de bien justifier sa démarche, le député s’est appuyé sur quelques rapports ad hoc, dont ceux de la Fondation Abbé Pierre, qui mettent en exergue l’insalubrité de certains logements et évoqueraient par exemple une hausse des intoxications au plomb. Il faut en finir avec ces peintures toxiques, scrogneugneu vite interdisons-les mais je m’égare.

La proposition de l’élu est donc aussi simple que pratique, facile à mettre en œuvre, et assurée de remporter un franc succès tant dans ses effets palpables qu’auprès des propriétaires : en instaurant un contrôle décennal pour renforcer le “permis de louer” (dispositif introduit par la loi Alur de 2014 mais qui ne faisait porter la responsabilité d’autorisation que sur les collectivités locales), le bailleur ne pourra plus échapper à l’obligation de consigner les informations (forcément exactes) de son logement sur une plateforme informatique développée par l’administration du ministère de la Transition énergétique.

De nouveaux formulaires bien fichus, des petites cases à remplir, des informations à pourvoir, une plateforme entièrement numérique (ah, youpi, une plateforme numérique !) développée et gérée par des cadors de l’administration, on sent déjà le fumet puissant du succès lors de la mise en place de cette nouvelle contrainte.


Dans les informations à fournir, on trouvera bien sûr les actuels diagnostics techniques déjà en place : performance énergétique, présence d’amiante, de termites, de gluten, de fruits à coques et (tiens, c’est étonnant) de ce plomb qui préoccupe Vuilletet, ce qui semble au passage indiquer l’efficacité toute relative de ces contrôles. Au passage, rassurez-vous : l’insalubrité potentiellement provoquée par la présence de bacs à compost (bientôt obligatoire partout) ne sera ni évoquée ni prise en compte dans ce “contrôle technique”.

Pour le député, “Cette mesure garantira que le local concerné respecte au moins la définition du décret de décence de 1982”, montrant ainsi que les 40 années passées depuis cette date ne lui ont pas appris grand-chose : pour qu’un contrôle soit efficace, encore faut-il qu’il soit fait, que son défaut soit suivi de conséquences dont, 40 ans plus tard, on devrait observer les effets. Si les intoxications au plomb continuent voire progressent, c’est manifestement que ces contrôles ne sont pas assez bien faits, qu’ils ne servent à rien, ou, lorsqu’ils détectent des problèmes, que tout le monde s’en fout.

Peut-être la multiplication des contrôles, des contraintes, des obligations et des lois dans le domaine n’est pas non plus une solution, mais là encore, je m’égare.

De façon plus intéressante, la partie sanction, aussi gourmande qu’inévitable dans ce genre de proposition de lois, donne cependant une bonne idée de la direction générale du texte et des idées derrière la tête du vaillant député : si les propriétaires concernés par ces nouveaux contrôles techniques devaient rechigner, ils pourraient voir leur bien cédé obligatoirement (mais temporairement ?) à des bailleurs sociaux qui le rénoveraient. Les frais subis par le bailleur social seraient alors recoupés en transformant le propriétaire occupant en locataire de son propre bien le temps que les loyers remboursent les travaux, ou, si le propriétaire était bailleur, en récupérant les loyers à sa place. Tranquillou et sans que le propriétaire ait son mot à dire, cela va de soi.

Autrement dit et moyennant un contrôle technique malencontreusement défavorable, un bien peut ainsi se retrouver très commodément et sans discussion du propriétaire dans le giron de l’État, et plus exactement à la charge des gestionnaires mandatés par ce dernier pour s’en occuper. Il n’y aura aucune dérive, aucune connivence, aucun arrangement entre copains et coquins car, en France, ce serait hautement improbable.

Si cette magnifique proposition de loi passe, attendez-vous donc ces prochaines années à voir de nombreux propriétaires vendre leurs biens rapidement plutôt qu’engager des travaux devenus prohibitifs (les contrôles techniques étant de plus en plus drastiques à mesure que les années passent), ce qui va assez probablement se ressentir sur les prix. Vous pouvez aussi parier sur la multiplication des débarquements (impromptus ?) de Forces Spéciales Du Contrôle Technique des Locations, probablement créées à l’occasion.

C’est français, c’est de la paperasserie française !



22 mai 2023

Benoît Girard

Je n'avais pas écouté France Culture depuis des mois. Ce matin, par hasard, je tombe sur l'émission de politique étrangère animée par Christine Ockrent. Une bande de courtisans en délire font la géopolitique de leur nombril, rivalisent d'énormités, se congratulent à propos de leur néant. Zelinsky : "un génie diplomatique". Macron : "dicte son agenda" à l'Europe et à Biden. Les Chinois : piétinent les "valeurs".
Un peu plus tard, Clément Beaune est interviewé par "Radio en Marche". "Ce n'est pas une opinion, c'est un problème" déclare le ministre à propos de ses opposants. Face à ce péril, les journalistes sont sommés de constituer en urgence "un socle commun de vérités établies".
En substance : c'est démocratique puisque c'est comme ça et puisque c'est comme ça c'est que ça ne peut pas être autrement. La démocratie comme tautologie de l'existant, le langage comme incapacité radicale d'accéder au réel.
Bêtise majuscule d'une "élite" en phase terminale de sclérose endogamique.

20 mai 2023

Denis Collin

Pour définir la démocratie, on peut donner 3 critères :
1) le gouvernement du peuple (la partie "inférieure" de la population, par opposition aux "grands"),
2) le gouvernement de la majorité,
3) la garantie des libertés individuelles.
La France ne répond à aucun de ces trois critères. Ce sont les grands qui gouvernent. Ils n'ont pas besoin de majorité et piétinent sans vergogne les libertés individuelles (dernière affaire en date : le fichage politique des manifestants sur demande du parquet de Lille).
La France est oligarchie, dirigée exclusivement en vue des intérêts des ploutocrates et ce régime est de plus en plus autoritaire. Est-ce propre à notre pays ? Nullement, les mêmes tendances existent partout.

Radu Portocala

Une poésie que, dans la Roumanie communiste, tous les élèves de ma génération ont dû apprendre par cœur et étudier commençait par ces mots : « Le parti est en tout. »
Aujourd’hui, « le parti » pourrait être remplacé par le nom de Zelensky, sans que le rythme (dans la version roumaine du texte) ait à souffrir. Car l’homme au tricot kaki est en tout, partout. À l’ONU, aussi bien qu’à la cérémonie des Oscars, à l’Union européenne, aux grandes compétitions sportives, dans les parlements du monde, à la Ligue arabe, au G7 – rien, aucun grand sommet, aucune cérémonie ne s’ouvre ou ne se ferme sans sa présence virtuelle ou réelle.
On lui fait le même type de propagande qu’on faisait au parti communiste dans la Roumanie stalinienne. Et, comme le parti, il admoneste et il donne des directives, il distribue au monde les bonnes et les mauvaises notes, il nous montre que nous n’avons pas d’autre choix que de l’accompagner dans son échec.
Mais c’est la facilité, le naturel avec lequel l’Occident a fait sien ce type de propagande qui m’étonne – alors qu’en réalité, l’ambiance dans laquelle nous vivons depuis un certain temps devrait m’empêcher de trouver cela curieux. Comme l’abominable poète roumain de naguère, l’Occident ne sait plus autre chose que d’être le chantre docile des idées – en général, mauvaises – que les excités de toutes sortes imposent à son attention. Révolutions tordues, fausses causes qui le font mourir lentement, les yeux écarquillés et la bouche ouverte tel un poisson que l’air suffoque.

Faire la paix, décidément, n'est plus à l'ordre du jour

Yann Thibaud

Alors que ce devrait être l'objectif de tout responsable politique sensé, conscient et responsable.
L'humanité, visiblement, n'a pas encore suffisamment et clairement compris que la guerre est une folie !
Je m'étonne ainsi qu'il y ait si peu de manifs pour la paix.
Et que la mode soit, encore et toujours, depuis plus d'un an, au déferlement des passions guerrières.
Quel parti politique demande l'établissement, de toute urgence, de négociations, le recours à la diplomatie, plutôt que d'entretenir sans fin le fracas des armes et les souffrances et destructions, effroyables et inacceptables, qui en résultent nécessairement ?
Combien de temps faudra-t-il à l'humanité pour se réveiller enfin, et cesser de diaboliser un peuple et de surestimer des dirigeants bellicistes ?
Il semble bien que le peuple humain éprouve le besoin de retomber, une fois encore, dans les mêmes ornières afin, il faut l'espérer, d'en sortir définitivement et de décider de bâtir dès aujourd'hui un monde pacifique et heureux.