Anne-Sophie ChazaudChers amis,
Nous sommes nombreux je crois à ne plus savoir comment mettre en récit, mettre en mots, ce que nous vivons au plan collectif. Je le constate d’ailleurs sur ce réseau qui, certes en perte globale d’audience, a toutefois gardé ses abonnés, et lorsque j’observe ce qui s’y publie, je constate une forme d’impossibilité à dire. Alors ça ronronne, ça tourne un peu en boucle, ça radote, chacun dans son couloir, chacun selon son obsession, lançant encore vaguement quelques saillies à la cantonade, dans un désir attardé et jamais assouvi d’infantile et narcissique reconnaissance, mais pour dire quoi et, surtout, pour atteindre quel but ?
Moi, pour le moment, je ne sais pas mettre en mots de manière réellement représentative, le moment que nous traversons. Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?, je me demande, par l’inaptitude à produire des récits et des mythes réellement structurants, lesquels produiraient eux-mêmes une « dogmatique » (chère à Pierre Legendre). Les récits à la fois s’essoufflent et se hissent grotesquement au niveau de la folie devenue ordinaire, aussi laide que stupide : une langue devenue folle (matérialisée par le delirium gadget de l’écriture inclusive) cherche à donner l’illusion d’un monde qui n’existe pas, à donner l’illusion qu’il est encore possible de produire quoi que ce soit comme si nous avions encore la capacité de produire quelque nouveau monde que ce soit, dans lequel les hommes accoucheraient et où le wifi provoquerait indubitablement la mort de la planète, simplement parce que sans ces discours de folie, ceux qui en sont les promoteurs savent qu’il n’ont absolument plus rien de sain, de fort, de puissant, chargé de « virtu » à proposer. On promeut un faux monde, un faux réel, une sous-littérature, une fake langue, afin de masquer l’effondrement du monde réel et la totale déshérence matérielle et morale de la partie la plus bruyante du monde occidental.
Je savais (je l’avais souvent dit) que 5 ans supplémentaires de Macron provoqueraient un chaos sans précédent : toutes mes projections sont complètement dépassées par l’ampleur du phénomène. La semaine dernière, l’individu a déclaré qu’il pouvait être fier du travail réalisé ces dernières semaines. Il est fier, il est content.
Je ne sais pas si l’on mesure le niveau psychiatrique particulier qu’il faut avoir atteint non seulement pour proférer cette phrase, mais aussi pour la subir (du côté des citoyens) sans broncher.
Le pays a montré à quel point il était gangrené, comme atomisé par les métastases d’effondrement de la loi, de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité, du bien-être, du simple plaisir de vivre. Les citoyens ont vu que la racaille pouvait à tout moment mettre la nation en péril, ainsi que nous l’analysions depuis plusieurs décennies : seul le rappel à l’ordre des dealers a fait rentrer, pour le moment, les petits S.A du système de mise à mort du peuple français dans le rang. Mais le Monsieur est fier, il est content.
Plus rien ne fonctionne normalement : les hôpitaux sont en déroute, l’économie en déréliction grâce aux mesures très intelligentes prises afin de complaire aux intérêts américains dans leur lutte contre la Russie, au détriment de toute considération pour les intérêts du peuple français – que l’on cherche de toute façon à détruire –, l’on annonce des augmentations faramineuses de tarifs de l’énergie sur fond d’une inflation déjà galopante, la justice ne fonctionne plus : les délinquants sont laissés libres tandis que les policiers qui les combattent sont embastillés (l’occasion hélas pour eux de constater ce que subissent les opposants politiques et sociaux de la macronie – qu’ils ont tant protégée – depuis des années), l’école est en déroute, cible des obsessions débiles du wokisme tandis que les enfants du monde asiatique apprennent, eux, les mathématiques, les sciences (les vraies), les langues, la littérature, l’histoire, nous faisant perdre d’ores et déjà au moins une ou deux générations d’intelligence collective à supposer que nous existions encore d’ici là. Nos grandes métropoles sont devenues des théâtres de l’immondice, souvent mis en scène par la stupidité nuisible d’exécutifs gauchistes qui se contrefichent bien de savoir comment le peuple vit ensuite au milieu des cloaques qu’ils engendrent : la drogue, la délinquance, la saleté, les rats, les espèces parasites, l’insécurité sont partout, tout est rendu sale, moche, du moment que l’on peut circuler entre deux drogués, trois racailles et quatre bacs à compost à vélo électrique muni de batteries fabriquées grâce au travail d’enfants esclaves du lointain : le gauchiste a globalement la conscience tranquille du moment qu’il vélotaf. Les centres-villes sont désertés, on ne compte plus les affiches « à vendre » sur les immeubles y compris des beaux quartiers, tout le monde cherche à fuir, mais fuir où ? Les bobos, on le sait, iront infester de nouveaux endroits qui seront ensuite pourris par leur présence. Les plus chanceux vont pouvoir s’expatrier. Mais les autres, comment vont-ils faire sinon subir une vie dans laquelle ils devront se mouvoir entre la saleté, la dangerosité, le stress constant de se dire que tout peut basculer en quelques secondes, il suffit de croiser les mauvaises personnes et l’on se retrouvera égorgé, blessé, violé, lynché, pour une cigarette, pour un regard, pour une robe sexy.
Mais le Monsieur bizarre est fier du travail accompli.
Que dire également de ceux qui l’ont mis au pouvoir et qui quelques semaines plus tard couinaient dans les rues en tapant sur des casseroles ? Que dire de ceux qui, face à l’effondrement auquel nous assistons, trouvent encore le moyen de dire « oui mais sinon ce serait le chaos et le fascisme » ?
Le chaos est là. Le fascisme est là aussi : on s’appuie sur le lumpen pour détruire le peuple, on embastille les critiques, les voix divergentes, on persécute le bloc populaire, sur fond de corruption matérielle et morale massive.
Et puis surtout, on fait s’habituer le peuple à cette nouvelle vie.
Dans le vide civilisationnel que nous laissons s’installent l’hyperviolence structurelle de l’obscurantisme religieux islamiste, le chaos anthropologique qu’incarne le néolibéralisme, et l’abêtissement délibéré des masses par tous les moyens.
En ce qui me concerne, les choses sont très claires : soit les prochaines échéances électorales permettront de sortir de cet état de déréliction que je n’aurais absolument jamais cru voir de ma vie, soit il faudra définitivement songer à aller vivre ailleurs, comme l’ont d’ailleurs déjà fait beaucoup de nos compatriotes de confession juive.
Voilà pourquoi profiter égoïstement de l’existence en attendant que les gens se réveillent – ou pas –, me semble être la seule chose à faire. Tout a été dit, tout a été montré, nous sommes nombreux à être prêts pour ce combat : au peuple à présent de faire preuve ou non de résilience et de réaction immunitaire face aux agents de sa propre mise à mort.
À mon modeste niveau, j’ai fait le job. C’est la raison pour laquelle je n’ai rien d’autre à dire pour le moment.
Je vous embrasse et vous souhaite bon courage en attendant la suite.