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28 juillet 2023

RABROUER L'UKRAINE, UN SPORT D'AVENIR

Gabriel Nerciat

Olga Kharlan, cette garce impudente, a été déchue de son titre mondial.
Joie. C'était la seule chose à faire.
Le sanglant pétomane de Kiev, lui, entre deux offensives meurtrières et avortées sur le front de Zaporijia, pousse ses cris traditionnels de maquerelle outragée ; mais en réalité on peut surtout constater que dès qu'une institution impartiale lui résiste enfin, il cède.
Au lieu de traiter ce semi-mafieux comme un enfant gâté auquel on passe tous ses caprices et ses chantages, l'Europe aurait dû le laisser depuis le début croupir dans le rouge marécage empuanti de cadavres et de trafics d'armes où ses protecteurs anglo-saxons sont en train désormais de le laisser sombrer (comme tant d'autres avant lui, du Kosovo à l'Afghanistan en passant par la Syrie et l'Irak).
Je l'ai écrit ici plusieurs fois, sous les railleries des idéologues et des demi-habiles, mais je réitère à nouveau : la fin de l'histoire ukrainienne était déjà écrite et connue de tous, dès la première percée de l'armée russe.
La véritable honte n'est donc pas de s'être trompé ou d'avoir été abusé ; c'est d'avoir, une fois de plus, consenti au pire pour satisfaire des intérêts qui n'étaient pas les nôtres, tout en sachant parfaitement bien que ce que l'on annonçait à la face du monde éberlué ou sidéré était faux.

VOUS AVEZ DIT LIBERTÉ DE LA PRESSE ?

Gabriel Nerciat

Je suis toujours frappé, à chaque fois que je suis amené à fréquenter des jeunes gens de vingt-cinq ou trente ans mes cadets, de constater à quel point le monde de la presse écrite leur est devenu étranger.
La plupart des garçons et des filles de vingt ou trente ans, qu'ils soient ou non encore étudiants, ne lisent plus aucun journal, qu'il s'agisse de quotidiens ou de magazines. Tout juste parfois parcourent-ils nonchalamment un papier en ligne sur la Toile, quand un sujet vaguement les interpelle.
Cela est vrai de presque tous les milieux (à l'exception de certains fils de profs ou de cadres supérieurs, et encore est-ce parce qu'ils sont souvent dans des prépas sciences-po, ou aspirent à entrer dans une école de journalisme).
Seuls quelques militants chevronnés – mais il y en a de moins en moins – arborent encore en public un titre imprimé dans lequel est censé se condenser leur engagement idéologique, quel qu'il soit.
Ce qui n'empêche pas certains d'entre eux de prétendre de façon véhémente que la cause de la liberté de la presse est sacrée.
J'ai toujours envie de leur dire : « Mais qu'est-ce que vous en avez à foutre, de la liberté de la presse ? Si tous les journaux demain étaient censurés, vous ne vous en rendriez même pas compte. »
Quand j'avais leur âge, c'était l'inverse : je ne pouvais pas achever une seule journée sans aller passer une heure à la terrasse d'un café avec deux ou trois canards sous le bras, de France-Soir où je lisais les chroniques de Jean Dutourd jusqu'au Nouvel Obs où je terminais par celles de Bernard Frank, après avoir fait mon miel de Jean Cau dans Paris-Match, de Robert Escarpit dans Le Monde ou de Louis Pauwels dans Le Figaro Magazine.
Dans ma chambre de l'époque, les journaux s'amoncelaient comme autant de symboles dérisoires et branlants du temps qui passe, au grand désarroi des filles qui s'y hasardaient parfois.
En fait, c'est un peu comme la liberté religieuse : elle devient sans objet quand il y a de plus en plus d'athées ou d'agnostiques.
Si j'étais journaliste, c'est de cela que je me préoccuperais, et pas de savoir qui Vincent Bolloré ambitionne de placer à la tête des médias dont il est devenu le propriétaire.
Une liberté qui ne sert plus à rien n'affirme pas un droit mais ne fait que consolider une liberté d'indifférence.

Violences policières : témoignage de Laurent Bigot, ancien sous-préfet [ARTE.fr]

« J'ai dépassé le stade de la peur. »


27 juillet 2023

LE PAUVRE PAP

Gabriel Nerciat

Je trouve injuste qu'on critique ainsi le pauvre Pap Ndiaye, diligemment et élégamment recasé par l'altruiste Emmanuel Macron au sein du Conseil de l'Europe, le temple du politically correct diversitaire et cosmopolite de ce nouveau millénaire.
Ce piètre intellectuel et très médiocre historien, qui a trouvé grâce à la République française le moyen d'accomplir une jolie carrière rémunératrice de haut fonctionnaire et aux États-Unis grâce à sa couleur de peau son chemin de Damas wokiste, est mieux placé que quiconque pour faire savoir ubi et orbi le poids mental du racisme systémique au sein de la nation française.
Nul doute que dans un an, il expliquera dans un livre traduit en cinq ou six langues et qui fera faussement scandale dans le Landerneau médiatique que c'est bien en raison de ses origines et de la pigmentation de sa peau qu'il a été viré aussi vite du ministère de la rue de Grenelle (Edwy Plenel l'écrit déjà en toutes lettres dans Mediapart, de même qu'Alain Policar – qu'il avait nommé l'an dernier, sans doute par goût des facéties, au Conseil de la Laïcité).
Et puis quoi, vous savez combien ça coûte, deux filles scolarisées à l'École Alsacienne, ma bonne dame ?
Vous croyez qu'un chômeur de son âge pourrait continuer à s'offrir ça ? Vous voudriez quoi ? Que les pauvres petites se retrouvent au lycée Chaptal ou à Condorcet ?
Un peu de compassion, que diable. On est souchiens mais pas des chiens, comme ne dirait pas une ex-amie de l'ancien ministre.

25 juillet 2023

Anne-Sophie Chazaud

[Addendum]

Quelques petites observations en complément de mon post d’hier.
Tout d’abord, évidemment, l’ayant écrit rapidement tout en cheminant, je n’y suis pas exhaustive. J’omets par exemple notamment d’évoquer ce qui m‘atterre, parfois m’amuse et aussi me fascine le plus, à savoir la vie « en surface » qui s’est reconstituée après l’assaut, après chaque bataille de la guerre qui nous est menée et à laquelle pour le moment, attentistes, nous ne répondons pas.
Car en fait il faudrait cesser de qualifier ceci d’émeutes. Il s’agit d’une guerre orchestrée sur le mode sécessionniste.
Bref, ce qui me fascine donc c’est qu’ensuite, aussitôt que pour quelques moments le couvercle a été remis sur la guerre pour cause de reprise impérieuse du trafic de drogue, chacun s’est remis à vivre comme si de rien n’était, en surface. Tout le monde (ou presque) reprend son petit train-train, feignant que tout aille bien.
Cela m’évoque un peu les familles dysfonctionnelles où l’on sait très bien qu’il y a un énorme problème qui tôt ou tard va tout faire voler en éclats mais on ne parle de rien, on fait comme si, on vit en surface, de manière rétrécie et superficielle. Un peu aussi à la manière dont une femme qui subit la violence conjugale s’accroche après chaque coup à l’espoir que son agresseur va miraculeusement changer. Mais non : les coups vont reprendre et on le sait. Ils ont d’ailleurs déjà repris puisqu’on ne compte pas le nombre de nouvelles victimes (mortes ou très gravement blessées – je pense par exemple à l’abominable agression d’Anissa à Toulouse, défigurée pour une tenue jugée trop provocante : au passage, on entend peu les gauchistes/néo-féministes, elles ont certainement piscine – en burkini).
Ainsi donc, une sorte de fausse vie superficielle reprend, chacun (médias notamment) fait comme si tout était normal alors qu’on sait très bien qu’il n’en est rien. La poussière est provisoirement remise sous le tapis jusqu’au prochain assaut de cette guerre que pour le moment nous ne menons pas.
Ensuite, je voudrais préciser ici que je ne dialogue plus sur ce réseau avec les gauchistes mono-neuronaux qui n’ont que le concept/anathème d'« extrême-droite » à leur disposition. Non pas parce que je crains l’affrontement des idées – j’ai assez débattu avec eux par le passé même s’il est assez rare que ces personnes soient suffisamment courageuses pour le faire à la loyale, mais passons... –,  mais simplement parce que je ne parviens absolument plus à supporter la bêtise, l’indigence, la stupidité archaïque de leurs arguments. J’ai totalement atteint mon seuil de tolérance à cette bêtise. Donc, ne m’en veuillez pas, j’ai le blocage facile parce que c’est une façon pour moi de dire, comme je le ferais dans la vraie vie : va dire tes conneries ailleurs, je ne t’en empêcherai pas mais moi je ne souhaite pas perdre de temps avec toi.
Enfin, j’ai pu, chemin faisant hier, regarder la dernière vidéo de notre chère Tatiana Jarzabek alias Tatiana Ventôse, qui aborde ces questions par un biais passionnant, venant, elle, de la gauche de la gauche, qui est l’analyse des intérêts de classes en jeu dans toute cette affaire (nous nous retrouvons sur la question du lumpen, à défaut de meilleures qualifications).
Je ne suis pas une grande fan des vidéos, vous le savez, mais Tatiana fait cela à merveille, elle y a développé des compétences de présentation, de clarté, de diction, de qualité de texte (ses interventions sont vivantes mais ce sont des textes rédigés et cela se sent : on n’est pas au café du commerce).
Cela prend un peu de temps à visionner mais si vous n’avez qu’une seule vidéo à regarder cet été, c’est celle-ci : j’apprécie particulièrement la définition précise qu’elle fait des larbins/serviteurs de la caste (petits-bourgeois et lumpen – fournisseurs de sushis, Uber, drogue, nounous) – et les conclusions qu’elle en tire sur la protection dont bénéficie cette classe sociale puisque la bourgeoisie financière (j’apprécie d’ailleurs également qu’elle apporte toujours cette distinction implicite entre la bourgeoisie financière et celle de l’entreprenariat au contact de la production et du peuple réel), cette bourgeoisie financière donc entretient ses larbins comme autrefois l’on s’assurait d’avoir sa domesticité sous la main.
C’est brillant.
Je vous en souhaite bonne écoute et ma foi, à bientôt peut-être...

⇒ https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Dp50lSe7DZQ&fbclid=IwAR1ZnycN2pwZcyn32EefcXAnvF1fdk6dgsSoc1k2Vup-rVN9tOHnBcGpjwE

24 juillet 2023

Sur la sortie des « cent jours » et le phénoménal marasme politique français

Maxime Tandonnet
(pour Atlantico avec M. Michel Guénaire) - Publié le 22 juillet 2023

Lors du Conseil des ministres de ce vendredi 21 juillet, Emmanuel Macron a présenté ses quatre priorités de l’été avec l’objectif de « consolider un pays plus juste ». En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre aux émeutes urbaines dans son objectif pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

La crise des banlieues qui s’est traduite par 4 nuits de destructions et de violences a été désastreuse pour le pouvoir macronien. Après trois mois de chaos dus à la réforme des retraites et la promesse d’un apaisement, le pays a de nouveau plongé dans un climat de guerre civile. Le régime a donné le sentiment qu’il ne contrôlait plus rien. Il s’est trouvé déstabilisé par la révolte de la jeunesse des cités dont il se considère comme le protecteur. Cette tragédie a renvoyé à la scène du chef de l’Etat balayant le rapport Borloo de 2018 dès lors que « deux hommes blancs » ne pouvaient prétendre régler la question des banlieues. Compte tenu de l’alourdissement de la dette publique lié au « quoi qu’il en coûte » et la distribution de chèques sans provision (560 milliards en deux ans), M. Macron peut difficilement se permettre d’annoncer une nouvelle valse des milliards. Dès lors, le discours est à peu près vide sur cette question, en dehors d’une vague référence à une improbable réforme de l’immigration. La question des banlieues recouvre un immense chantier sur plusieurs décennies touchant à l’éducation, l’autorité, la culture, la sécurité, la guerre à mener aux trafics, et aussi la lutte contre le chômage, un sujet tabou puisque le macronisme se prévaut d’une victoire contre ce fléau. Tout cela n’a rien à voir avec un effet d’annonce de court terme.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre à la sécheresse pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste d’autant que la sécheresse est déjà là ?

La France a connu de graves sécheresses en 1976 par exemple où il n’a pas plu pendant un an ou en 1990. Elle s’en est sortie sans drame. Il est mensonger d’affirmer que le pays manque cruellement d’eau et que le sujet est en passe de devenir dramatique. Souvenons-nous, pendant la crise du covid 19, avant le deuxième confinement de l’automne, le pouvoir macronien, reprenant les prédictions apocalyptiques des prétendus experts, mettait en garde contre la certitude de plusieurs centaines de milliers de morts, quoi qu’il arrive. Cela ne s’est évidemment pas produit. Fin août 2022, alors que l’épidémie s’achevait, le président parlait de « la fin de l’abondance » et d’une future pénurie d’électricité en hiver – qui n’a pas eu lieu. Aujourd’hui, le pouvoir joue sur la peur d’un manque d’eau. Les actions qu’il annonce paraissent dérisoires : créer un outil pour mieux informer le public des mesures de restriction. C’est-à-dire rien du tout. Le sujet appelle des réponses locales et non des déclarations grandiloquentes destinées à inquiéter les gens une fois de plus. L’idée, c’est qu’il faut agiter l’angoisse pour tenir le pays. Le pouvoir macroniste a compris que la peur était le meilleur moyen d’asservir un peuple.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour la santé pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

Le chef de l’Etat veut désengorger les urgences. Mais là aussi, il ne met aucun moyen, aucune solution concrète en avant. On est dans le vœu pieux. Certes il veut inciter les médecins à prendre en charge les maladies de longue durée. Mais quel rapport avec le désastre de l’hôpital public ? Le redressement du système de santé français est un autre chantier gigantesque qui passe par la formation des professionnels, la revalorisation des carrières, le renouvellement des infrastructures et la débureaucratisation du système. Il ne suffit pas de désigner la santé publique comme une priorité à des fins de communication. Le véritable enjeu est d’offrir des perspectives de long terme, sur plusieurs décennies, pour sortir le système de santé français du marasme.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre à l’augmentation des prix de l’énergie pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

Le prix de l’électricité va augmenter de 10% dans les jours à venir en raison de la fin du bouclier tarifaire qui a permis au pouvoir macronien de limiter la hausse des tarifs au prix d’un creusement du déficit et de la dette publique. Alors comme toujours, dans sa logique habituelle, pour tenter de masquer une catastrophe, il lance des contre-feux sur le plan de la communication. La question du coût de l’électricité est un sujet gigantesque qui renvoie au bradage de l’industrie nucléaire depuis 2012, la fermeture de Fessenheim voulue par le président Macron et l’opprobre lancée sur cette source d’énergie pendant des années. Elle renvoie aussi au mode de fixation réglementé des tarifs fixé par le droit européen qui oblige la France a sur-tarifer l’énergie produite par le nucléaire. Mais impossible à remettre en cause au regard du dogme européiste qui est un fondement idéologique du macronisme. Dès lors, on reste dans le vœu pieux et les effets de communication.

Qu’est-ce cela nous dit du macronisme et de la vision politique d’Emmanuel Macron ? Pourquoi Emmanuel Macron communique autant sans donner les moyens d’agir à son gouvernement ?

Depuis six ans, nous sommes habitués au mode de fonctionnement du macronisme. Plutôt que d’affronter la vérité et la réalité, le pouvoir politique ne cesse de fuir dans la grandiloquence. « J’incarne le goût des Français pour le romanesque » prétendait le chef de l’Etat nouvellement élu en 2017. Le macronisme consiste principalement à raconter aux Français une histoire, à forger un récit autour de son héros. Initialement, il prétendait refonder la France ou la transformer, mettre fin à « l’ancien monde » et ouvrir un nouveau monde. Nous avons eu « le grand débat » à l’issue de la crise des Gilets jaunes. Puis nous avons eu « le monde d’après » pour sortir du premier confinement. Nous avons eu « les Cent Jours » qui suivaient le mouvement social contre la réforme des retraites. Désormais, un nouveau slogan : « changer la vie, en vrai ». Plutôt que de regarder humblement la réalité en face et de retrousser les manches, le pouvoir macronien s’enferme dans la grandiloquence, un culte de la personnalité et une logique de l’esbroufe qui ne font (presque) plus illusion.

Emmanuel Macron a-t-il tiré toutes les leçons de ces derniers mois après les émeutes et la crise des retraites et le bilan mitigé du cap des 100 jours ?

Non, il se comporte toujours de la même manière. Le macronisme repose depuis le début sur une personnalisation à outrance du pouvoir. L’image d’un homme se substitue de manière caricaturale au bien public ou à l’intérêt général. On aurait pu imaginer que l’absence de troisième mandat possible allait changer cette approche. C’est le contraire qui se produit. Dès lors, plutôt que de se remettre profondément en cause, à chaque crise, à chaque drame, le pouvoir macroniste s’enfonce toujours davantage dans l’autosatisfaction. La réalité ne compte pas. La seule chose qui importe, c’est l’image du chef. En dépit du bon sens le plus élémentaire, le pouvoir macronien se déclare satisfait de ces « cent jours » voués à l’apaisement. Toujours en dépit du bon sens le plus élémentaire, il présente la dernière crise des banlieue – qui a coûté un milliard d’euros en incendies, saccages et destructions – comme un succès du maintien de l’ordre. Le problème, c’est que le pouvoir macroniste qui s’enfonce dans le déni en permanence a perdu toute crédibilité aux yeux d’une immense majorité de Français : 87% selon un sondage ne sont pas convaincus par le succès des « cent jours ». Peu importe, non seulement le gouvernement est pour l’essentiel maintenu, avec sa première ministre, mais les quelques retouches qu’il comporte consistent à promouvoir des fidèles du président Macron. Les traits du macronisme semblent se durcir en vieillissant. La grandiloque se présente comme le masque d’une incapacité à accomplir des choix audacieux ou prendre des risques : dissoudre, recourir au référendum ou changer le gouvernement… Et puis toujours cet incroyable dédain de la sensibilité populaire : plus les signes d’un mécontentement profond du pays se multiplient, plus le macronisme, s’enferme dans la déconnexion. Il lui reste toutefois un atout essentiel : l’incroyable médiocrité des oppositions écartelées entre une timidité pathologique à son égard (ou admiration cachée) et naufrage dans la violence extrémiste ou démagogique.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/07/22/sur-la-sortie-des-cent-jours-et-le-phenomenal-marasme-politique-francais-pour-atlantico-avec-m-michel-guenaire/
Yann Bizien

Il n'y a plus de places pour les délinquants dans nos prisons saturées y compris pour les criminels en attente de jugements, comme celui qui a défoncé le crâne à coups de marteau d'un enfant de 12 ans et qui est en liberté en attente de son procès. Mais il y a encore de la place pour les policiers qui ont pourtant un droit inaliénable et sacré à la présomption d'innocence comme tous les justiciables. Notre société est piégée par l'inversion de ses normes et de ses valeurs.

Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Nous sommes nombreux je crois à ne plus savoir comment mettre en récit, mettre en mots, ce que nous vivons au plan collectif. Je le constate d’ailleurs sur ce réseau qui, certes en perte globale d’audience, a toutefois gardé ses abonnés, et lorsque j’observe ce qui s’y publie, je constate une forme d’impossibilité à dire. Alors ça ronronne, ça tourne un peu en boucle, ça radote, chacun dans son couloir, chacun selon son obsession, lançant encore vaguement quelques saillies à la cantonade, dans un désir attardé et jamais assouvi d’infantile et narcissique reconnaissance, mais pour dire quoi et, surtout, pour atteindre quel but ?
Moi, pour le moment, je ne sais pas mettre en mots de manière réellement représentative, le moment que nous traversons. Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?, je me demande, par l’inaptitude à produire des récits et des mythes réellement structurants, lesquels produiraient eux-mêmes une « dogmatique » (chère à Pierre Legendre). Les récits à la fois s’essoufflent et se hissent grotesquement au niveau de la folie devenue ordinaire, aussi laide que stupide : une langue devenue folle (matérialisée par le delirium gadget de l’écriture inclusive) cherche à donner l’illusion d’un monde qui n’existe pas, à donner l’illusion qu’il est encore possible de produire quoi que ce soit comme si nous avions encore la capacité de produire quelque nouveau monde que ce soit, dans lequel les hommes accoucheraient et où le wifi provoquerait indubitablement la mort de la planète, simplement parce que sans ces discours de folie, ceux qui en sont les promoteurs savent qu’il n’ont absolument plus rien de sain, de fort, de puissant, chargé de « virtu » à proposer. On promeut un faux monde, un faux réel, une sous-littérature, une fake langue, afin de masquer l’effondrement du monde réel et la totale déshérence matérielle et morale de la partie la plus bruyante du monde occidental.
Je savais (je l’avais souvent dit) que 5 ans supplémentaires de Macron provoqueraient un chaos sans précédent : toutes mes projections sont complètement dépassées par l’ampleur du phénomène. La semaine dernière, l’individu a déclaré qu’il pouvait être fier du travail réalisé ces dernières semaines. Il est fier, il est content.
Je ne sais pas si l’on mesure le niveau psychiatrique particulier qu’il faut avoir atteint non seulement pour proférer cette phrase, mais aussi pour la subir (du côté des citoyens) sans broncher.
Le pays a montré à quel point il était gangrené, comme atomisé par les métastases d’effondrement de la loi, de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité, du bien-être, du simple plaisir de vivre. Les citoyens ont vu que la racaille pouvait à tout moment mettre la nation en péril, ainsi que nous l’analysions depuis plusieurs décennies : seul le rappel à l’ordre des dealers a fait rentrer, pour le moment, les petits S.A du système de mise à mort du peuple français dans le rang. Mais le Monsieur est fier, il est content.
Plus rien ne fonctionne normalement : les hôpitaux sont en déroute, l’économie en déréliction grâce aux mesures très intelligentes prises afin de complaire aux intérêts américains dans leur lutte contre la Russie, au détriment de toute considération pour les intérêts du peuple français – que l’on cherche de toute façon à détruire –, l’on annonce des augmentations faramineuses de tarifs de l’énergie sur fond d’une inflation déjà galopante, la justice ne fonctionne plus : les délinquants sont laissés libres tandis que les policiers qui les combattent sont embastillés (l’occasion hélas pour eux de constater ce que subissent les opposants politiques et sociaux de la macronie – qu’ils ont tant protégée – depuis des années), l’école est en déroute, cible des obsessions débiles du wokisme tandis que les enfants du monde asiatique apprennent, eux, les mathématiques, les sciences (les vraies), les langues, la littérature, l’histoire, nous faisant perdre d’ores et déjà au moins une ou deux générations d’intelligence collective à supposer que nous existions encore d’ici là. Nos grandes métropoles sont devenues des théâtres de l’immondice, souvent mis en scène par la stupidité nuisible d’exécutifs gauchistes qui se contrefichent bien de savoir comment le peuple vit ensuite au milieu des cloaques qu’ils engendrent : la drogue, la délinquance, la saleté, les rats, les espèces parasites, l’insécurité sont partout, tout est rendu sale, moche, du moment que l’on peut circuler entre deux drogués, trois racailles et quatre bacs à compost à vélo électrique muni de batteries fabriquées grâce au travail d’enfants esclaves du lointain : le gauchiste a globalement la conscience tranquille du moment qu’il vélotaf. Les centres-villes sont désertés, on ne compte plus les affiches « à vendre » sur les immeubles y compris des beaux quartiers, tout le monde cherche à fuir, mais fuir où ? Les bobos, on le sait, iront infester de nouveaux endroits qui seront ensuite pourris par leur présence. Les plus chanceux vont pouvoir s’expatrier. Mais les autres, comment vont-ils faire sinon subir une vie dans laquelle ils devront se mouvoir entre la saleté, la dangerosité, le stress constant de se dire que tout peut basculer en quelques secondes, il suffit de croiser les mauvaises personnes et l’on se retrouvera égorgé, blessé, violé, lynché, pour une cigarette, pour un regard, pour une robe sexy.
Mais le Monsieur bizarre est fier du travail accompli.
Que dire également de ceux qui l’ont mis au pouvoir et qui quelques semaines plus tard couinaient dans les rues en tapant sur des casseroles ? Que dire de ceux qui, face à l’effondrement auquel nous assistons, trouvent encore le moyen de dire « oui mais sinon ce serait le chaos et le fascisme » ?
Le chaos est là. Le fascisme est là aussi : on s’appuie sur le lumpen pour détruire le peuple, on embastille les critiques, les voix divergentes, on persécute le bloc populaire, sur fond de corruption matérielle et morale massive.
Et puis surtout, on fait s’habituer le peuple à cette nouvelle vie.
Dans le vide civilisationnel que nous laissons s’installent l’hyperviolence structurelle de l’obscurantisme religieux islamiste, le chaos anthropologique qu’incarne le néolibéralisme, et l’abêtissement délibéré des masses par tous les moyens.
En ce qui me concerne, les choses sont très claires : soit les prochaines échéances électorales permettront de sortir de cet état de déréliction que je n’aurais absolument jamais cru voir de ma vie, soit il faudra définitivement songer à aller vivre ailleurs, comme l’ont d’ailleurs déjà fait beaucoup de nos compatriotes de confession juive.
Voilà pourquoi profiter égoïstement de l’existence en attendant que les gens se réveillent – ou pas –, me semble être la seule chose à faire. Tout a été dit, tout a été montré, nous sommes nombreux à être prêts pour ce combat : au peuple à présent de faire preuve ou non de résilience et de réaction immunitaire face aux agents de sa propre mise à mort.
À mon modeste niveau, j’ai fait le job. C’est la raison pour laquelle je n’ai rien d’autre à dire pour le moment.
Je vous embrasse et vous souhaite bon courage en attendant la suite.

UNE APOLOGIE RAISONNÉE DU CAPITAL

Gabriel Nerciat

Non mais, franchement, pour qui se prennent ces minables pisse-copies, à la fin ?
On ne leur a donc jamais enseigné, même pour ceux qui n'ont pas appris à lire dans Marx, qu'au sein d'une société de type capitaliste, le pouvoir appartient à celui qui détient le capital et pas à ses larbins ?
Moi-même, au cours de ma vie professionnelle, j'ai dû négocier deux fois un départ anticipé avec d'anciens employeurs, parce que l'orientation de la nouvelle direction de l'entreprise ne me convenait pas. Ce n'était certes pas agréable ni très évident à faire (on perd toujours des plumes et on ne retrouve pas une place immédiatement), mais je n'ai pas crié à l'injustice, ni essayé d'enclencher un mouvement de grève.
Pourquoi en irait-il différemment avec les salariés et les pigistes des organes de presse détenus par des fonds privés ?
Ces pingouins se croient-ils d'une extraction supérieure au travailleur lambda ? Si l'orientation idéologique du patron de Vivendi ne leur plaît pas, soit ils partent ailleurs soit ils prennent sur eux. Point barre, camarades.
En attendant j'espère bien que Bolloré tiendra l'épreuve de force jusqu'au bout, et licenciera aussi sec la plupart de ces fats, comme il l'a déjà fait il y a quelques années à C-News après son rachat du groupe Canal.
Non que j'éprouve une admiration inconditionnelle envers Geoffroy Lejeune, journaliste sympathique mais un peu brouillon qui fut à l'origine de la pathétique aventure présidentielle d'Eric Zemmour, mais je ne vois pas au nom de quoi il serait aux yeux de ses congénères du JDD moins respectable qu'une crap.le notoire comme Hervé Gattegno, ouvertement proche du pouvoir macronien et contre l'autorité duquel aucun mouvement de grève autant qu'on sache n'a jamais été initié au sein de la rédaction.
Pas à dire : le capitalisme patriarcal et ultra-réactionnaire, parfois, ça a du bon.

Chronique météo-climatique d'été

Michel Rosenzweig

Ça tombe bien je suis un passionné de climat ET de météo.
Encombrement nuageux de l'Atlantique jusqu'à Moscou (encore un coup de Poutine), le tout baigné dans un courant maritime polaire sur l'Europe de l'ouest jusqu'au sud.
Résultat : temps automnal, frais, pluvieux et sombre.
Et toujours aucune alarme météo sur les médias officiels.
Mais que fait le GIEC ?
Et cela va continuer ainsi pour les 14 jours à venir.
Quand ça canicule, y a du monde, mais quand ça bascule dans la fraîcheur de l'anomalie de saison, là y a plus personne.
Tiens au fait, des nouvelles de la sécheresse ? Des nappes phréatico-aquifères ? Là aussi, plus personne. Et pourtant il pleut, mais sans doute pas la bonne pluie. Normal faut que ça saigne...
Vont-ils se rattraper sur cette anomalie climato-météorologique pour continuer à alimenter l'angoisse et la peur ou choisiront-ils de l'ignorer pour conforter leur dogme en continuant à colorier les cartes en 50 nuances de rouge ?
Chiche.
En attendant il fait très sombre, gris, pluvieux et mossad (encore un coup des sionistes), comme en plein mois de novembre avec des températures en dessous des normes dans certaines zones.
Bref, nous avons eu l'été en juin et l'automne en été. Y a plus de saison ma bonne dame, c'est ce que je n'ai cessé d'entendre dans mon enfance et c'était il y a fort longtemps dans une autre galaxie, far far away...