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26 août 2023

« Les élèves ne savent plus rien »

Eve Vaguerlant

Eve Vaguerlant est agrégée et docteur en Lettres modernes, professeur de français depuis une dizaine d’années. Elle a enseigné dans plusieurs collèges et lycées de la région parisienne et vient de publier « Un prof ne devrait pas dire ça – Choses vues et choses tues dans l’Éducation nationale » (L’Artilleur). 

Un essai qui décrit les différents problèmes qui minent le système scolaire français : effondrement du niveau, refus de la culture et de la transmission, banalisation de la violence, absence de discipline et de sanctions, ingérences idéologiques, atteintes à la laïcité, pression des parents d’élèves, déni des enseignants et des chefs d’établissement, etc.

« Les enfants ne sont pas à l'abri des dérives que je dénonce dans les établissements dits tranquilles. Les parents ont l'impression que s'ils réussissent à éviter le collège de ghetto, leur enfant recevra une instruction satisfaisante. Ce n'est pas vrai. »

Pour Eve Vaguerlant, l’École est le théâtre d’une banalisation de la violence et « beaucoup d’élèves n'interagissent désormais plus qu’à travers les coups et l’insulte » : « On leur apprend l'impunité, cette culture de la victimisation où rien n'est jamais de leur faute, ils ne savent pas s'excuser, il n'y a jamais de sanction pour leur faire comprendre qu’ils ont fauté. »

Une violence endémique qui est aussi le produit du manque d’instruction : « Les élèves fonctionnent avec très peu de mots de vocabulaire, ils utilisent des béquilles de langage comme “wallah”, “wesh”, etc. Cela crée un climat d'agressivité verbale permanent. [...] Nous produisons des masses de jeunes qui ne connaissent que la violence comme mode d'expression, c'est très inquiétant. »

Si Pap Ndiaye a fait de l’éducation à la sexualité l’une de ses priorités, Eve Vaguerlant estime que le ministre se trompe de combat : « Quand on voit la violence dans les établissements scolaires, la chute vertigineuse du niveau, ça me paraît en décalage total avec la réalité et les besoins du terrain. »

« Quand on parle d'éducation à la sexualité, il faut être très méfiant. Il s'agit de faire intervenir des militants d'extrême gauche qui vont répandre la théorie du genre, systématiquement », renchérit l’enseignante, qui cite l’intervention d’une association féministe venue expliquer à des collégiens « la façon dont les filles sont ostracisées pendant leurs règles en France ».

« L’intervenante a expliqué son problème en n'utilisant jamais le mot femme. Elle préférait dire “personne ayant un utérus”, car il y a aussi des hommes trans qui ont leurs règles. Elle a expliqué ça devant un parterre de gamins de 12 ans. »

Selon Eve Vaguerlant, l’absence de réponses aux problèmes du système scolaire français « vient d’un aveuglement volontaire des politiques, de l’institution scolaire », mais aussi des professeurs eux-mêmes : « Les manifestations de profs reviennent toujours à réclamer davantage de moyens [...]. Vous n'aurez jamais une manifestation pour réclamer des sanctions, de la discipline, ce sont des termes jugés fascistes par la majorité du corps enseignant. »

00:00 Intro
01:58 Pourquoi lever le voile sur le quotidien d’un prof de l’Éducation nationale ?
03:21 Les parents qui pensent que leurs enfants sont à l’abri sont-ils naïfs ?
07:19 Quel est le rôle du pédagogisme dans le délitement de l’École ?
18:22 En quoi l'École produit-elle des individus dociles et malléables ?
23:05 En quoi la politique d’inclusion favorise-t-elle la culture de l’excuse et la victimisation ?
29:04 Comment les ingérences idéologiques se manifestent-elles à l’École ?
34:50 La théorie du genre trouve-t-elle une traduction concrète dans les ressources pédagogiques et les enseignements ?
39:52 L'éducation à la sexualité est-elle une priorité ?
43:29 En quoi les formations à la laïcité sont-elles inadaptées ? Les enseignants sont-ils condamnés à s’auto-censurer pour éviter d’être menacés ?
48:11 La baisse du niveau scolaire favorise-t-elle l’expansion des comportements violents ?
57:04 La crise du système scolaire français est-elle le reflet d’une crise plus profonde ?
01:01:38 En quoi le corps enseignant est-il responsable de son propre discrédit ?
01:04:18 Que valent les diplômes comme le brevet ou le bac aujourd’hui ?
01:06:11 Les bons élèves font-ils eux aussi les frais de la chute du niveau scolaire ?
01:14:05 Comment garder la foi et continuer à y croire ?
01:16:55 L’apocalypse scolaire peut-elle être évitée ?


Biden père et fils : une mafia à la Maison-Blanche

H16

Comme toute la presse occidentale, la presse française s’épanche régulièrement et goulûment sur les imbroglios judiciaires dans lesquels semble actuellement s’empêtrer Donald Trump aux États-Unis, alors que la campagne pour l’élection présidentielle de 2024 commence tout juste. Cependant, on ne pourra s’empêcher de noter sa grande discrétion lorsqu’il s’agit de revenir sur les rocambolesques affaires de la famille Biden…

Pourtant, il y a d’autant plus à dire sur Biden père et fils que l’asymétrie est grande entre le traitement judiciaire subi par Trump et celui, nettement plus conciliant, que les Biden supportent : là où Trump multiplie les mises en examen, la justice américaine semble étonnamment empotée lorsqu’il s’agit de poursuivre tant Hunter que Joe dont les casseroles s’accumulent maintenant avec une fréquence soutenue.


Un précédent billet d’octobre de l’année dernière détaillait les derniers rebondissements touchant le fils, Hunter, et montrait à quel point il lui serait difficile de passer entre les gouttes : les informations contenues dans son ordinateur portable ont notamment permis d’établir un nombre phénoménal de crimes et délits.

Au passage, il sera difficile d’oublier que ce portable avait été qualifié d’invention et d’intox par l’actuel locataire de la Maison Blanche, ainsi que par des représentants de différentes agences de renseignements, avant que tout ce petit monde se voie réfuté par l’accumulation d’éléments de preuves coïncidentes et de témoignages de plus en plus incriminants.

Ces dernières semaines, les affaires dans lesquelles se sont empêtrés aussi bien le père que le fils Biden s’accélèrent nettement : les enquêtes menées par le Congrès américain ont levé suffisamment de lièvres pour que même la presse de grand chemin – l’américaine, tout au plus, la française est encore coincée en 2019 – évoquent les malversations qui touchent la famille présidentielle, d’ailleurs au point de gêner la candidature de Joe Biden à sa propre succession. Ce qui, au passage, donne d’intéressantes tentatives médiatiques de pousser Michelle Obama comme candidate démocrate de remplacement.

Et il y a de quoi s’interroger sur la viabilité de l’actuel candidat démocrate. Outre son état de santé général qui laisse de plus en plus à désirer, on découvre à présent que son fils était directement mêlé à des opérations en coulisse visant à la mise en accusation de Trump (son “impeachment”), qu’il contactait son père de façon régulière tant dans le cadre politique que dans le cadre de ses affaires véreuses avec des puissances étrangères (Chine, Roumanie, Ukraine) et que pour ce faire, Joe utilisait une panoplie de pseudonymes.

Autrement dit, il n’y a plus aucun doute que le Vice-Président Biden, sous l’administration Obama, a bel et bien utilisé son pouvoir pour monnayer son influence et encaisser de fortes sommes de ces puissances étrangères.


Pour un président en exercice, cela donne un tableau croquignolet, d’autant que le même corrompu prétendait, lors du débat de campagne présidentielle en 2020, n’avoir pas touché un centime frauduleux. Les médias en seront pour leur frais mais rassurez-vous, aucun ne fera son mea culpa, y compris en France.

Pourtant, il y a de quoi : lors de ce fameux débat, tous les éléments que Trump balançait contre son opposant d’alors se révèlent maintenant parfaitement exacts, et on peut largement reprocher aux médias de n’avoir pas fait la moindre enquête et, pire, d’avoir prétendu que l’ex-président mentait ou affabulait.

En pratique, l’actuel Oversight Committee du Congrès américain chargé de la Transparence a mis à disposition publique un graphique complet, détaillé et animé de tout ce qu’a fait Biden depuis 2009 (à son entrée en fonction dans l’administration Obama) avec les éléments factuels démontrant son implication et sa corruption dans un nombre effarant d’affaires jusqu’en 2023 couvrant tous ses trafics d’influences, ainsi que les transactions financières (dodues), leurs sources, leurs destinations dans la famille Biden et leurs montants.

Dans ce contexte, l’accumulation des révélation sur la famille Biden et son niveau de corruption obligent à noter la cadence étonnante des événements politiques américains : à chaque fois qu’une nouvelle affaire explosive venait s’ajouter à la litanie des corruptions, détournements et autres malversations de la famille Biden, immédiatement après, Trump subissait une nouvelle mise en examen sur des motifs de plus en plus fumeux, mais dont la médiatisation a largement aidé à camoufler les déboires catastrophiques de l’actuel occupant de la Maison-Blanche.

Ainsi, il ne s’est pas écoulé plus d’une quinzaine de jours entre les révélations de cet Oversight Committee et la mise en examen de Trump du 4 avril dernier. Le 8 juin, le Congrès obtient les détails (particulièrement incriminants) de l’enquête du FBI au sujet des Biden (père et fils) ; le lendemain, le 9 juin, Trump est à nouveau mis en examen pour une autre affaire. Le 26 juillet, on apprend que l’accord judiciaire, ultra-favorable à Hunter Biden et qui lui permettait d’échapper à la prison, est à tel point rempli de conditions favorables à l’accusé que le juge ne peut le valider. Sans surprise, le lendemain encore, le 27 juillet, Trump est à nouveau mis en examen pour une troisième affaire. Enfin, le 31 juillet, Devon Archer témoigne du système de trafic d’influence du père et du fils Biden, témoignage qui sera très vite oublié puisque le lendemain, le 1er Août, Trump se retrouve mis en examen pour une quatrième affaire.

Il apparaît finalement que le 45e président américain a donc eu raison sur bien des choses, à commencer par les plus importantes.

Le “Russiagate” était bien complètement bidon et montrait surtout que l’ensemble des allégations étaient montées de toutes pièces, ceci grâce à l’aide des agences gouvernementales (FBI notamment) comme le prouvèrent les TwitterFiles (évoquées ici et en fin d’année dernière).

Son entêtement à rappeler que le virus provenait d’un laboratoire chinois n’apparaît plus du tout comme une théorie farfelue. C’est même la plus solide, les autres théories relevant de plus en plus de la rigolade.

Enfin, comme on vient de le voir, ses allégations tant sur le “portable de l’enfer” que sur le niveau de corruption des Biden sont maintenant avérées.

Dès lors, et compte-tenu du nombre grandissant d’éléments factuels sur les irrégularités des élections 2020, combien de temps s’écoulera-t-il avant qu’on découvre, benoîtement, que ces dernières furent complètement truquées au point de lui ravir frauduleusement la victoire, et qu’à ce titre, Biden occuperait donc son poste de façon illégitime ?

Parions que les prochains mois permettront d’y voir plus clair. Quoi qu’il advienne, on peut cependant garantir que les médias, jadis quatrième pouvoir et maintenant véritables outils de propagande, feront absolument tout pour camoufler tout changement de narratif.


Covid

Vincent Verschoore

[...] "Avant le Covid, les lignes directrices relatives à la gestion d'une nouvelle épidémie d'un virus de type grippal étaient claires :
- éviter la panique,
- rechercher des traitements précoces, bon marché et largement disponibles, susceptibles de réduire le risque de maladie grave,
- prévoir d'augmenter les capacités de soins de santé si nécessaire,
- aider le personnel médical local et national à identifier et à traiter les cas, si et quand le virus provoque une maladie grave,
- et faire en sorte que la société continue à fonctionner aussi normalement que possible.
Cette approche a été utilisée lors de toutes les épidémies et pandémies précédentes. Les lignes directrices sont détaillées dans les documents de planification de l'OMS, du HHS et des pays de l'UE.
Lorsque les agences militaires et de sécurité nationale ont pris en charge la réponse, ces lignes directrices ont été remplacées par un paradigme de guerre biologique : la quarantaine jusqu'au vaccin. En d'autres termes, il s'agit d'enfermer tout le monde tout en développant rapidement des contre-mesures médicales. Il s'agit d'une réponse destinée à contrer les attaques de guerre biologique et de bioterrorisme. Il ne s'agit pas d'une réponse de santé publique et elle est, en fait, en conflit direct avec les fondements scientifiques et éthiques des principes de santé publique établis.
Si nous avions respecté les protocoles de santé publique initialement appliqués dans les premiers mois de 2020, la vie aux États-Unis et dans le monde entier aurait ressemblé à la vie en Suède pendant la pandémie, avec encore moins de panique : pas de masques, pas de fermetures d'écoles, pas de confinements, une très faible surmortalité.
La question, évidemment, est alors de savoir à qui profitait cette stratégie. Pas à la population, en tous cas." 15/8/2023

24 août 2023

René Chiche

22/8/2017 - Il ne m’a pas échappé que le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer affiche une entente cordiale et une collaboration efficace avec son homologue de la culture, ce qui est une excellente chose à tout point de vue. Aussi voudrais-je en profiter pour les interpeller conjointement et leur soumettre une proposition qui, sans être onéreuse d’un point de vue budgétaire, serait néanmoins susceptible de produire des effets très positifs dans le quotidien de l’école, et à plus long terme dans celui de la nation. On a trop souvent l’impression, quand on entre dans un établissement scolaire, de mettre le pied dans l’antichambre de Pôle emploi, tant les bâtiments, à l’exception de rares écoles implantées dans des monuments classés ou dignes de figurer à l’inventaire des monuments historiques, sont en général sans âme et n’inspirent aucun sentiment particulier, alors que la disposition des affects et la préparation de l’imagination sont si indispensables à l’activité intellectuelle. Il faudrait que, dès qu’on pénètre dans un établissement scolaire, on sache immédiatement qu’on se trouve dans un lieu de culture et même, à vrai dire, de haute culture. Le moyen en est fort simple : il suffirait d’orner les couloirs et les salles de classes de belles reproductions d’œuvres, de citations bien choisies et à la typographie soignée, afin que partout où le regard se pose, ce dernier y trouve quelque chose à admirer. Ainsi, même dans la mémoire de l’élève le plus distrait cessant d’écouter le maître viendrait s’inscrire une de ces formules que des générations d’admirateurs ont conservées tant parce qu’elles ont enrichi la langue commune en donnant aux mots usuels une nouvelle profondeur que parce qu’elles sont elles-mêmes un trésor de nouvelles pensées. Les salles de classes également devraient être toutes baptisées, à l’instar des célèbres amphi Descartes et salle Cavaillès de la Sorbonne, du nom d’un de ces grands hommes et femmes dont le legs nous nourrit à chaque instant, qu’on le veuille ou non et qu’on le sache ou non, comme le philosophe Comte, en inventant la sociologie, l’a si justement remarqué, en identifiant la société au Grand-Etre c'est-à-dire à l’Humanité. Suivre un cours de mathématique en salle Euclide ou Fermat et un cours d’histoire en salle Michelet ou Thucydide, c’est tout de même autre chose qu’aller en 118 ou en 203 ! Laisser négligemment ses yeux errer sur le système géocentrique de Ptolémée en cours de physique, c’est tout de même mieux que plonger un regard vide sur les dalles froides et préfabriquées de murs et de plafonds qui sont communs aux écoles, aux hôpitaux et aux services administratifs des préfectures de province ! Et s’il faut des mécènes pour en équiper tous les établissements de France et de Navarre, gageons que Vinci ou Bouygues se précipiteront, quitte à vouloir apposer leur logo au bas des panneaux, lesquels seront éclipsés par les merveilles qui y occuperont malgré eux la plus belle place ! Faire des écoles d’ostentatoires établissements de culture, ce serait, Madame et Monsieur les Ministres, en faire les premiers remparts contre la folie fanatique qui se revendique de ce que bon lui semble et prospère comme le chiendent dans les esprits qu'on laisse en jachère !
Véronique Faucheux


Oui, il faut protéger la nature, préserver l'environnement, privilégier la consommation locale et responsable, les produits sains, les circuits courts...
Pour cela, il faut relancer l'artisanat et la production locale, les filières traditionnelles comme le textile, la qualité des produits made in France !
C'est la démarche que j'accompagne en aidant les petites entreprises dans leur stratégie éditoriale.
Ce ne sont pas nos gouvernements qui soutiennent ces initiatives.
Au contraire !
Ils soutiennent les gros intérêts financiers, la mondialisation des échanges et les multinationales qui polluent, pillent les ressources naturelles et exploitent sans vergogne !
Après, ils vont culpabiliser le peuple, nous contrôler, nous serrer la ceinture soi-disant pour notre bien et celui de la planète.
Foutaises !
Pendant ce temps, les vrais pollueurs continuent avec la bénédiction des États, qui appliquent la politique mondialiste de l'UE.
Kelly Scott

Je ne suis plus du tout sarkozyste (si toutefois être « sarkozyste » signifie encore quelque chose) mais je suis entièrement d’accord avec ce que Nicolas Sarkozy exprime (des lieux communs parfois, peu importe) sur la guerre en Ukraine, sur la sécurité, l’autorité, l’immigration, l’extrême droite, le JDD et autres sujets.
Cela dit, aurait-il fait mieux en matière de diplomatie avec la Russie, concernant le conflit ? Peut-être car il dit clairement qu’il faut arrêter la surenchère et la livraison d’armes et d’argent, ce n’est absolument pas la position du gouvernement actuel, ni de l’Europe et encore moins des USA.
Le journaliste Bouleau, toujours lui, essaye vainement de lui faire dire le contraire (la comparaison Hitler/Poutine etc.) sans succès.
Il est très clair aussi sur le sujet du JDD et parle de « procès en sorcellerie » fait à Geoffroy Lejeune.
Les députés macronistes et Renaissance contre le pluralisme et la liberté d’expression disent tout le contraire et appellent à boycotter un média avec menaces de sanctions ou d’expulsion pour qui « fautera », on l’a vu avec le député Karl Olive qui a récemment publié une tribune dans ce support.

⇒ https://www.facebook.com/TF1Info/videos/1551946178965700

Jacques COTTA

Dans la gueule du loup :
RÉPARTITION DES RICHESSES ET FISCALITÉ...

J'ai décidé de publier sur ma chaîne les émissions "Dans la gueule du loup" que j'avais conçues et présentées sur "Le média" à ses débuts... Elles demeurent d'une brûlante actualité. Là est leur intérêt. Mes invités étaient d'horizon divers. La règle: discussion sans langue de bois, dans le respect des arguments, de l'écoute, de l'échange... Pour ce premier numéro, vous retrouverez :
• Jean-Paul Delgènes, patron de Technologia
• Philippe Askenazy, économiste français, directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l'École normale
• Vincent Drezet, membre du bureau national du syndicat Solidaires Finances Publiques (ex-SNUI)
• Jean-Frédéric Poisson, maire de Rambouillet de 2004 à 2007 et ex-député UMP de la dixième circonscription des Yvelines
• Sylvine Thomassin, ex-maire socialiste de Bondy
Bon visionnage et vive le débat ! 18/8/2023

https://www.youtube.com/watch?v=o1xz3yqs-iM

23 août 2023

Marc Amblard

- Bon, je propose qu’on mette en place un n° vert pour la canicule.
- Mais Babeth, les températures sont normales, c’est l’été !
- Peu importe, il faut leur mettre la pression, leur faire peur comme avec les cartes météo rouge carmin.
- Ah ah ah, tu as raison. Je choisis quoi alors comme numéro vert ?
- Ce que tu veux mais glisse-leur le 666 dedans.
- Tu déconnes ?! C’est le n° du diable et de l’enfer ! Ils vont vraiment voir qu’on se fout de leur gueule.
- T’inquiète, ils sont aussi cons qu’aveugles. Tu paries ?
- Bon bon. Ce sera le 0800 06 66 66.
- Voilà, c’est bien, ça.

22 août 2023

Immobilier : une tempête parfaite ?

H16

C’est bien connu : quand le bâtiment va, tout va. Dès lors, tout va bien en France, n’est-ce pas ?

Eh bien à vrai dire, pas tout à fait. Il semble bien qu’après des années, voire des décennies d’une euphorie que certains, chafouins, qualifiaient d’irrationnelle, les choses sont en train de prendre une tournure un peu moins joyeuse, un peu plus froide et certainement un peu plus réfléchie : pour faire dans l’euphémisme délicat, l’immobilier ne semble plus autant attirer qu’il y a encore quelques années.

Les chiffres sont là, et ils ne sont pas très réjouissants : tant dans le neuf que dans l’ancien, le nombre de transactions diminue, les octrois de prêts se font moins nombreux, les prix baissent. Les chiffres laissent même perplexe tant le retournement est vif : les réservations d’acheteurs auprès des promoteurs immobiliers ont ainsi dégringolé d’environ 40 % au deuxième trimestre 2023 comparé à la même période il y a un an, une dégringolade qu’on n’avait pas constatée même pendant la crise du Covid en 2020… Et du côté de l’ancien, les choses ne sont que marginalement moins moroses : les ventes sont actuellement en recul en volume de 15 % à 20 %, par rapport à 2022 à la même époque. C’est certes moins brutal, mais ça reste musclé.


Sans grande surprise, ce qui touche l’achat et la vente d’immobilier se répercute mécaniquement sur la location : ceux qui ne peuvent acheter continuent donc de louer, ce qui diminue nettement la rotation des biens. Les mises en constructions étant plus faibles que prévu, les problèmes de logements, déjà aigus dans le pays, prennent gentiment la direction d’une crise carabinée.

En tout cas, le constat est sans appel : les demandes de prêts bancaires sont en chute libre, la production de mai à juillet par rapport à la même période de 2022 a par exemple chuté de 51,5 % et le nombre de prêts de 50,5 %.

On le comprend donc sans mal : ce qu’on commençait déjà à sentir en mai dernier se dessine de plus en plus franchement, à savoir celle d’une jolie petite catastrophe immobilière à l’échelle du pays tout entier.

Or, cette catastrophe était complètement prévisible, et on peut imaginer qu’elle est même ardemment souhaitée par les petits ingénieurs-sociaux psychopathes à la tête du pays tant le résultat obtenu (une France de locataires totalement dépendants de l’État) s’aligne bien avec leur idéologie mortifère.

Elle était tellement prévisible que ces colonnes l’évoquaient il y a deux ans lorsque furent mis en place les débilissimes mesures écologiques feignant par exemple de lutter contre les “passoires thermiques” à coups d’obligations, de normes, de vexations taxatoires et d’interdictions liberticides.

Eh oui, que voulez-vous, à force de multiplier les contraintes sur les propriétaires, ces derniers s’adaptent : le bien n’est plus mis en location et sa vente est parfois rendue impossible par la purulente législation actuelle. Lorsque la vente intervient, c’est à prix moindre ce qui pousse inévitablement l’ensemble des prix à la baisse.

Vous pourrez remercier les écolos.


Cet élément vient du reste s’ajouter à d’autres éléments qui forment, dans l’ensemble, une sorte de “tempête parfaite” qui semble s’accumuler sur l’immobilier français et laisse penser que la chute des prix observée, modeste pour le moment, pourrait devenir largement plus prononcée dans les prochains mois.

En effet, un des effets du renchérissement actuel de l’énergie – qui a peu de chance de devenir bon marché dans les prochains mois – est de provoquer à son tour une hausse des matériaux (de construction notamment), ce qui aboutit à des constructions ou bien plus petites, ou bien plus chères (ou les deux, sachons vivre !)… Or, si l’on couple cette inflation des coûts à ceux, inévitable, des taux des prêts immobiliers, on aboutit à une situation où un nombre toujours plus restreint d’individus peuvent se permettre de devenir propriétaire.

La France s’appauvrit donc visiblement et l’immobilier ne pourra pas constituer une vraie niche de croissance durable dans les prochaines années. En effet, la population française vieillit inéluctablement : d’un côté, le papy boom, consécutif au baby boom des années 1940-1950, est doucement en train de se traduire par une augmentation, là encore mécanique et assez prévisible, des décès dans la population. Le seul immobilier qui en profite, c’est celui des cimetières (et encore, de façon modérée, la crémation ayant plutôt la cote actuellement) : cette vague de décès naturelle aboutit en effet à remettre sur le marché un nombre croissant de biens, nombre d’ailleurs lui-même gonflé par l’étonnante surmortalité coïncidentale inexplicable de 2022.

Parallèlement, la baisse de natalité aussi observée actuellement signifie à son tour une baisse des besoins des couples de maisons ou d’appartements plus grands, et une baisse des besoins de logements étudiants ou de célibataires.

Pompon du moment avec l’augmentation marquée du télétravail qui s’ajoute aux tendances précédentes : la crise a largement montré que certains emplois pouvaient s’effectuer à domicile. Si toutes les entreprises ne vont évidemment pas basculer au “tout télétravail” (et c’est tant mieux), les besoins en bureaux vont, là encore, nettement diminuer. C’est du reste ce qu’on observe dans la plupart des métropoles occidentales qui voient décroître les taux d’occupation de leurs tours de bureaux.


Bref, il semble évident que les fondements même de l’immobilier sont en train de changer assez drastiquement dans les prochaines années ; ce qui était évident au début de ce siècle ne le sera probablement plus autant dans les prochaines années. Et comme on doit s’y attendre dans ce pays, l’État et les pouvoirs publics, armés de leurs bons sentiments contre-productifs et de leurs idéologies consternantes ne vont absolument rien faire pour calmer le jeu : sous leurs bons auspices, le changement se transformera probablement en cataclysme, appauvrissant encore un peu plus une population déjà mise à rude épreuve.

De façon intéressante, l’effondrement des transactions immobilières signifie aussi un assèchement notable des ressources financières des départements, ces derniers bénéficiant des droits de mutations et autres grigris notariaux coûteux qu’ils imposent aux acheteurs. Autrement dit, si l’appauvrissement touchera durement les populations, les administrations ne seront pas épargnées.

Gageons que leurs couinements seront cependant plus audibles que ceux des citoyens dont, il faut bien le dire, le pouvoir se cogne totalement. À l’évidence, tout ceci va très bien se terminer.


https://h16free.com/2023/08/21/74995-immobilier-une-tempete-parfaite

LES CRABES ET LES CHAROGNES DE L'APRÈS YALTA

Gabriel Nerciat

C'est peut-être à cause de la température qui monte, mais je ne supporte plus d'entendre, même pendant cinq minutes à l'heure du café ou de l'orgeat (oui, Madame, oui, j'adore le sirop d'orgeat, surtout en été, et alors ?), ces vieux diplomates, militaires et écrivassiers euro-atlantistes à moitié séniles, versions modernes des militaires de Courteline et de Monsieur de Norpois, qui bavassent toute la journée en mobilisant toutes les trois phrases le respect du droit international pour justifier leur furie guerrière contre la Russie de Poutine.
Surtout quand, de surcroît, à l'imitation du pingouin irano-helvète de LCI ou de feu le gros bouledogue soulographe Jean-François Revel, ils glissent toujours une pique qui se veut matoise à l'encontre des supposées sympathies pro-soviétiques ou pro-russes de Charles de Gaulle, telles qu'il les aurait manifestées entre 1944 et 1969, censées expliquer aujourd'hui le peu d'entrain de Sarkozy ou de Macron à valider leurs philippiques meurtrières.
Il est quand même consternant que personne n'ose leur répliquer que si De Gaulle, par exemple, n'a pas protesté contre l'entrée de l'Armée rouge à Prague en 1968, c'était justement pour ne pas heurter le droit international en vigueur à l'époque, qui était régi en vertu de l'ordre diplomatique mondial fixé à Yalta en 1945 par les trois futurs vainqueurs de Hitler (dont rien moins que deux dirigeants anglo-saxons, quand même).
De Gaulle lui-même, qui ne participait pas à la conférence de Crimée, a violemment critiqué cet ordre et sa capacité de règlement des conflits, comme l'explicite le dernier volume de ses Mémoires de guerre - à l'inverse de Churchill, l'idole des droitards atlantistes d'aujourd'hui, qui plus ou moins s'en félicitait publiquement.
Mais, une fois au pouvoir, il a tenu, faute de mieux, à le respecter. S'il a critiqué l'agression américaine au Vietnam, c'est précisément parce qu'elle outrepassait le cadre des accords fixés à la fin de la guerre mondiale - remportée par les armées de Staline, faut-il le rappeler - et donc l'équilibre des puissances qui devait en découler. Idem pour l'épisode des missiles nucléaires de Cuba, en 1962.
C'est pourquoi j'en ai vraiment ma claque, comme on dit, d'entendre des demi-habiles, des menteurs professionnels, des mercenaires intellectuels ou plus banalement des hypocrites, qui ont applaudi comme Pascal Bruckner ou l'inénarrable BHL aux guerres des pseudo-néo-conservateurs américains en Irak et en Libye, ou comme Alain Finkielkraut à ce qui demeure la plus grande épuration ethnique européenne de l'après-guerre froide (celle des Serbes de Krajina à l'été 1995), venir nous sermonner et nous soutenir à longueur de journée qu'il faut vertement punir la Russie sous prétexte qu'elle aurait violé le droit international depuis 2014.
Parce que le droit international - qui osera enfin l'asséner à ces pauvres charognes ? -, c'est exactement comme les Droits de l'Homme, dont personne n'avait jamais eu l'idée nulle part avant le mois d'août 1789 (tant pis pour les révérends pères Jacques Julliard et Jean-Yves Pranchère) : c'est tout sauf universel et intemporel, et cela se modifie constamment en fonction des rapports de force et des conflits qui dictent sa métamorphose.
Que ces crabes cessent donc, à la fin, de pérorer.
Avant même si possible que la Russie et leur cher oncle Sam, déjà prêt à liquider Zelensky comme jadis Karzaï ou le général Diêm, les contraignent à le faire.
Cela suffirait à remplacer le vent d'air frais qui nous fait si cruellement défaut en ce moment.