Translate

17 septembre 2023

Les points sur les i...

René Chiche

Il y a dans l'Éducation nationale des gens qui sont en dessous de tout, et il faut le dire.
L'affaire du l'adolescent qui s'est suicidé après avoir été harcelé et dont les parents ont reçu un courrier ignoble de la part du rectorat de Versailles est un cas d'école.
Beaucoup mettent en cause l'ex-rectrice mais les choses ne sont pas aussi simples, ce n'est évidemment pas elle qui a écrit ce courrier. Le problème est plus profond, et pour cette raison plus grave.
Quand vous avez des représentants syndicaux (sauf nous, à Action & Démocratie/CFE-CGC), qui réclament "plus de formation" [sic] après tel et tel drame (attentat, décapitation d'un collègue, harcèlement), vous vous dites que ces gens-là font partie du problème, voire qu'ils sont le problème.
On agite le mot "harcèlement", comme s'il s'agissait de quelque chose de nouveau. Non, il y a seulement des méchants qui pourrissent la vie de braves gens. Mais il y a aussi des spectateurs qui ne font rien parce qu'ils ont peur, n'ont pas de consignes ou sont insensibles à la souffrance.
Je le dis avec tristesse et gravité : les enseignants, CPE, chefs d'établissement qui refusent d'écouter les victimes ou prétendent qu'elles exagèrent sont les vrais responsables du "harcèlement".
J'ai dû retirer mon fils du collège pour de telles raisons : persécuté par des gamins méchants, mais avec la complicité d'adultes, notamment un CPE tordu. Mon fils avait passé une journée avec la jambe cassée en se plaignant et les adultes "responsables" de l'établissement, surveillants et CPE en tête, l'accusaient de faire du cinéma, lui disant que ce n'était pas si grave. Jusqu'à ce qu'on apprenne aux urgences qu'il avait bien une fracture ! Bien entendu, il n'a plus remis les pieds dans ce collège et s'en est ensuite porté très bien.
Depuis, je pense aux milliers, aux dizaines de milliers, aux centaines de milliers de jeunes gens dans des situations semblables ou analogues.
Il faut en finir.
La personne du rectorat de Versailles qui a écrit cette lettre ignoble, même si elle doit évidemment être sanctionnée, ne doit pas pour autant servir de bouc émissaire et permettre que les responsabilités de tous, y compris de tel enseignant, tel chef d'établissement et jusqu'à tel chef de service, tel recteur, ne soient pas recherchées.
Il est grand temps que tous ceux qui collaborent à l'état lamentable dans lequel se trouve désormais l'éducation nationale se relèvent enfin et demandent pardon.
Ceux qui mentent aux élèves sur leur niveau ; ceux qui regardent ailleurs quand certains se font persécuter ; ceux qui font de la merde en profitant de la démagogie et du laxisme ambiant au lieu d'instruire leurs élèves ; ceux qui ont osé mettre des heures de colle à des élèves qui ne portaient pas bien le masque au lieu de se comporter en adulte raisonnable et responsable. Tous.
J'attends aussi du ministre une réaction à la hauteur. Ses mots sont justes, voyons maintenant ses actes.

16 septembre 2023

Le duel Le Pen / Philippe en 2027 est-il inéluctable ?

Maxime Tandonnet
(pour Figaro Vox)

Il fallait s’y attendre. Un peu moins de quatre ans avant les présidentielles de 2027, la sondagite est déjà de retour. Selon Harris Interactive Challenge, Marine Le Pen arriverait en tête au premier tour avec 30 à 33% des voix. Edouard Philippe serait deuxième avec 22%, qualifié pour le second tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon et Bruno Le Maire avec 16% et Gérald Darmanin avec 14%.

Certes, la popularité (toute relative) de Mme Le Pen comme celle d’Edouard Philippe ne sont pas fabriquées de toute pièce. Elles correspondent sans doute à une réalité, mais elles sont récupérées et façonnées, à travers les questions posées et la présentation des résultats, pour tenter de verrouiller le futur scrutin. Ainsi, selon une autre enquête d’opinion Elabe BFMTV, 61% des Français pensent que Mme Le Pen « peut gagner la présidentielle » et 58% sont persuadés qu’Edouard Philippe peut battre Marine Le Pen. Le procédé relève de la manipulation. Pourquoi Mme Le Pen ne pourrait-elle pas gagner ? Pourquoi serait-il impossible qu’elle l’emporte et que répondre d’autre que « oui » à une telle question destinée à introduire l’autre question : qui peut empêcher cette présumée catastrophe ? D’où le sauveur providentiel qui ne saurait être que l’ancien premier ministre d’Emmanuel Macron.

Les sondages mettent ainsi en avant leur « épouvantail » traditionnel, c’est-à-dire, selon leurs propres termes, « la cheffe d’extrême droite » pour servir de tremplin à Edouard Philippe comme protecteur face à cette menace. Après tout, « jamais deux sans trois » ; malgré la grossièreté de la manœuvre en cours, pourquoi la recette qui a fonctionné en 2017 et en 2022 ne servirait-elle pas une nouvelle fois pour verrouiller l’élection et conduire à l’Élysée, en jouant sur la peur des « extrêmes », le candidat issu du macronisme ?

Cette logique s’apprête à écraser la vie politique pendant les quatre années à venir et à priver le pays d’un débat sur le bilan de dix ou quinze ans. Va-t-elle triompher pour la troisième fois ? La tentation naturelle est d’en relativiser la portée en considérant que 2027 est une échéance bien lointaine. Pourtant, entre 2017 et 2022, des centaines de sondages ont annoncé, pendant 5 ans, un duel inéluctable entre Mme Le Pen et M. Macron, puis la victoire de ce dernier. Et tout s’est passé comme prévu. La même logique est désormais sur les rails et rien ne permet d’assurer qu’elle ne débouchera pas sur l’objectif attendu c’est-à-dire l’accession à l’Elysée de M. Philippe.

La faveur de l’opinion pour M. Philippe, comme pour Mme Le Pen, relève des mystères de la psychologie de foule. Concrètement, les Français doivent au premier la crise des Gilets jaunes issue de la taxe carbone et des 80 km/heures, la fermeture de Fessenheim, revendiquée haut et fort, le psychodrame des masques au début de la crise sanitaire et les premières mesures liberticides dont, avec le recul, l’utilité semble plus que douteuse. Et n’a-t-il pas plaidé en faveur d’un allongement de l’âge de la retraite à 67 ans quand le peuple, quasi unanime, se révoltait contre le passage de 62 à 64 ans ? Quant à Mme Le Pen, de quel bilan peut-elle se prévaloir sinon de trois élections présidentielles perdues ?

Pourtant, l’un comme l’autre doivent leur popularité à un certain style. Nul n’a la moindre idée de leur projet éventuel ou de la ligne qu’ils seraient en mesure de proposer. Mais cela n’a aucune importance dans le contexte actuel. Chacun des deux offre une image devenue assez familière aux Français et au total, plutôt sympathique. Pendant la crise sanitaire, M. Philippe s’est invité quotidiennement dans le salon ou la salle à manger des Français. Dans le malheur collectif, il leur est apparu comme plutôt humble et accessible. Quant à Mme Le Pen, elle fait partie du paysage quotidien depuis au moins vingt ans. Son allure sans prétention – elle n’écrit pas de livres contrairement aux autres politiciens – son statut d’éternelle seconde au classement, comme une sorte de Poulidor de la politique, et aussi de paria des élites, facilite un phénomène d’identification populaire.

Par ailleurs, la perspective de ce duel annoncé reflète l’effondrement du niveau de la culture politique française, résultat sur le long terme du déclin scolaire mais aussi du régime politique qui favorise le choix d’une « savonnette présidentielle » au détriment du débat d’idées et du choix de société. Peut-on aujourd’hui espérer conjurer cette fatalité du duel Le Pen-Philippe, avec – en vérité – la forte probabilité d’une victoire de ce dernier, c’est-à-dire, la poursuite du macronisme sous d’autres formes ?

La porte d’une troisième voie est étroite. Elle consiste dans le pari, fragile et audacieux, d’un retour à l’intelligence politique. Plutôt que de vendre une savonnette présidentielle, peut-on encore parler aux Français en termes d’idées et de projet collectif à la fois réaliste et ambitieux, sur la réhabilitation du mérite scolaire, la lutte contre les filières d’immigration esclavagistes, la répression de la délinquance et la criminalité, la réduction de la dette publique, un discours de vérité sur le chômage, l’inflation, la pauvreté, le retour de la démocratie nationale ou le pouvoir du peuple, et enfin la réhabilitation du joli mot de « liberté » ? Le pari mériterait d’être tenté.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/09/16/le-duel-le-pen-philippe-en-2027-est-il-ineluctable-pour-figaro-vox/

L’opposition qu’on ne comprend plus

Gilles La Carbona


Élisabeth Borne a fait les comptes, elle devra utiliser le 49.3, l’article fétiche de la macronie, 17 fois cet automne pour faire accepter son budget. Elle sait déjà qu’il ne fera pas l’unanimité, mais à quoi bon s’embarrasser avec ce genre de détail et tenter de sortir une copie qui fasse adhésion quand il suffit de dégainer l’article magique pour que tout passe.

Y aura-t-il un quelconque débat ? On pourrait pratiquement s’en affranchir tant l’Assemblée nationale ne sert plus à rien, puisque les oppositions, qui fanfaronnent en dehors de l’hémicycle, se retrouvent paralysées, usant d’arguties pour éviter de voter une motion de censure. Le communiste Roussel en remet une couche, appelant à occuper les préfectures et demandant au gouvernement de partir s’il est impuissant. Excellente formule, mais il aura 17 fois l’occasion de le virer, ce gouvernement qui nous conduit à la ruine, on ne peut pas dire qu’il manquera d’opportunité. Qu’en fera-t-il, lui et tous ces aboyeurs de foire ? Au bout de combien de motions tombera-t-il ? Les paris sont ouverts… Ne vous précipitez pas à pronostiquer une défaite du gouvernement, tout devrait bien se passer pour lui, comme d’habitude. Nos oppositions sont de risibles fantoches qui n’amusent plus personne. En tête, les LR, dont la présidence de Ciotti serait contestée en interne, tant le personnage s’est compromis avec Macron, au point de rendre son appartenance à l’opposition « ambiguë », quand elle se montre en réalité totalement absente.

Sans la trahison des LR face à la motion de la LIOT, nous n’en serions pas là. Ils sont les principaux artisans de la situation actuelle, en ayant été les promoteurs de la méthode Macron, à savoir : on ne vote pas les motions de censure. La course aux maroquins les a gangrenés, et les promesses d’alcôves du prince se sont révélées n’être que tromperies et manipulations, dans lesquelles Ciotti est tombé comme un débutant. Quant à la gauche, LFI en tête, le constat n’est guère plus enviable. L’individualisme des postures sert la macronie, elle le sait et s’en délecte.

La démocratie, ce mot est de plus en plus difficile à écrire, tant la macronie l’a galvaudé, et l’opposition va encore y perdre des plumes. Nous le répétons à longueur d’articles au RPF, ce gouvernement ne tient qu’avec cet article 49.3 et une armée de policiers dévoués. Que le parlement ait été bâillonné grâce au 49.3 ne semble finalement pas déranger outre mesure les députés. Il faut dire qu’ils sont grassement payés, qu’ils votent ou pas les lois. Qui n’aimerait pas être à leur place ? Se la couler douce, de temps en temps aboyer, et le plus clair du temps, ne rien faire, n'être même pas présent. Le gouvernement doit jubiler, il va pouvoir démontrer une fois de plus la collusion des partis avec la macronie et leur veulerie. Témoignage incessant de la décadence de notre vie politique, où la colère n’est que posture, mode et agitation sans lendemain. Une fois le budget adopté sans vote, nous verrons les chefs de partis venir pleurnicher ou déverser leur indignation sur les plateaux télés, et nous assurer qu’ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour contrer le gouvernement, mais voilà… ils ont échoué, parce que comprenez-vous, ils ne pouvaient pas mêler leurs voix avec celles du RN, l’éternelle excuse, sous peine de perdre leur âme, qu’ils n’ont déjà plus… Eh oui, il vaut mieux laisser les Français dans les serres du tyran, ils auront ainsi de nouvelles occasions de briller dans des joutes stériles, au grand théâtre de la république, ou les acteurs, mauvais, sont payés avec notre argent. Pathétiques représentants qui oublient que ce sont tous les Français qui subissent l’inflation et la violence de la politique macronienne. Les Français sont unis dans la souffrance et le malheur, mais désunis dans le combat contre Macron, par la faute des chefs de partis et d’une idéologie mortifère ne conduisant qu’à la débâcle permanente. L’intention juge nos actions disait Montaigne, il semblerait que celle de refuser l’alliance de toutes les oppositions pour renverser ce gouvernement rende leur action vaine et donc inutile. Quand ils auront compris cela, ils auront fait un grand pas, mais ce n’est hélas pas pour demain, tant ils sont obtus. Si l’objectif est de virer Borne, il y a urgence à s’allier, si au contraire le dessein est de simplement durer et capitaliser sur la misère des Français, c’est bien l’actuelle attitude de la séparation qui convient. Une opposition qui s’oppose en priorité à elle-même. Il fallait tout le « génie » français pour trouver la formule et l’appliquer. Réponse à la prochaine motion de censure…

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com
Marc Amblard

« L’EFFONDREMENT CLIMATIQUE A COMMENCÉ », c’est l’avertissement très récent du chef de l’ONU, Antonio Guterres.
En fait, tout est bon pour faire peur aux gens même les pires canulars.
Comme l’a annoncé Judith Curry, climatologue américaine et ancienne directrice de l'École des sciences de la terre et de l'atmosphère : "Il n'y a pas d'urgence climatique. Le principal moteur du changement vient de la nature".
Elle n’est pas la seule évidemment. Les scientifiques non conflictés ont largement montré que le climat change selon des cycles très longs aussi vieux que le monde. Il n'y a aucune différence entre les changements d'aujourd'hui et ceux du passé.
Soyez bien certain que si le niveau des océans devait s’élever dangereusement en raison du réchauffement, nos « élites » se garderaient bien d’acquérir de superbes propriétés au bord de l’eau (Obama à Martha's Vineyard pour ne citer qu’un seul exemple).
Finalement, l’agenda Covid et l’agenda climatique sont très similaires en ce qu’ils visent tous deux à la restriction du comportement humain au nom du « bien commun ».
Autrement dit, il importe de nous convaincre que notre action individuelle affecte la vie des autres dans un immense réseau de réactions en chaîne pouvant déboucher sur une catastrophe.
Il y a peu, on nous a même convaincu que l'air que nous expirions représentait un danger mortel pour nos proches.
Nous sommes ainsi coupables de notre liberté et il importe d’y renoncer pour nous en remettre corps et âme à une autorité qui saura ce qui est bon pour nous et pour la collectivité.
L’idée au fond est de nous convaincre que notre asservissement consenti est quelque chose de bénéfique. Mettre un masque, accepter une injection, nous enfermer, renoncer à manger de la viande, rouler à l’électrique sont ainsi les signes d’un comportement exemplaire. Résister est égoïste et donc condamnable.
En bref, ce à quoi nous assistons n’est ni sanitaire ni climatique. Ce n’est rien d’autre que l’expression d’un système autoritaire visant à prendre le contrôle des esprits par la peur et la culpabilité.
8/9/2023

15 septembre 2023

Aujourd’hui, l’Arménie vit un nouveau martyre

Radu Portocala

Dans mon enfance et mon adolescence, à Bucarest, les responsables des magasins où on vendait du café appartenaient, presque tous, à une sorte de confrérie. Certains les appelaient « les Turcs » pour la seule raison qu’on buvait du « café turc » - celui-là même que les Grecs, par fierté, ont commencé à appeler, après leur libération du joug ottoman, « café grec ». Mais les noms de ces gens finissaient presque toujours en -ian. Leurs parents étaient, certes, venus de Turquie, mais ils étaient Arméniens, réfugiés après l’horreur de 1915. Ceux qui savaient les regardaient avec compassion et sympathie.

En 1977, arrivé en Grèce, je constatai qu’à chaque grande cérémonie où l’Église était représentée, le primat des Grecs était accompagné par le primat de l’Église orthodoxe arménienne, chassé de ses terres par les communistes athées soviétiques. Sa présence était le symbole d’une tragédie et il recevait tous les honneurs, comme un égal, comme un frère de hiérarques grecs.

Aujourd’hui, l’Arménie vit un nouveau martyre. Dans le silence abominable de ce monde qui se veut si juste. Des Arméniens ne viendront plus nous vendre notre café. Le patriarche arménien ne vivra plus son triste exil parmi nous. Presque rien ne nous rappellera l’Arménie - et les minables se féliciteront de cette amnésie. Peu importe, finalement, qu’on tue de nouveau les Arméniens, puisque les tueurs ont accepté de nous vendre du pétrole - petit arrangement qui flatte notre sens moral, celui-là même qui nous empêche d’acheter le pétrole russe. Nous sommes si hautement ignobles et si bassement imbéciles… La pauvre Arménie aurait tort d’attendre quelque chose de nous.

La République d’Enmarchistan refuse de voir l’effondrement

H16

En République d’Enmarchistan, il est impératif de régulièrement se tenir au courant de ce que disent les ministres et de ce que racontent les médias à leurs sujets. Il est tout aussi impératif de ne pas trop faire attention au petit bruit de fond créé par la réalité, aux événements du réel qui – tout le monde le sait, à présent – ment éhontément.

Ainsi, il apparaît maintenant clair qu’il y a bel et bien eu un enseignant dans chaque classe : conformément à ce que Gabriel Attal avait annoncé il y a quelques semaines sur un plateau de média de révérence, l’Éducation nationale a su faire le nécessaire pour que l’improbable se produise. Cette rentrée fut donc un succès évident qui met le nouveau ministre de l’Éducation dans une position confortable pour aborder le reste de l’année scolaire avec un brio qu’on devine déjà à sa frimousse juvénile.


Ainsi, la sécurité règne dans le pays. Et de plus en plus, pourrait-on dire puisque l’actuel ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à intervenir à ce sujet pour bien faire comprendre que l’un des principaux soucis actuels des quartiers les plus turbulents, à savoir le trafic de drogue, serait correctement traité dans les semaines à venir.

Évoquant Stalingrad, probablement en référence à ce quartier de Paris renommé Stalincrack tant les problèmes de trafics, de drogués et d’insalubrité y sont présent malgré les tentatives d’efforts effectués régulièrement pour le nettoyer, Gérald Darmanin s’est lancé avec la verve et l’émotion qui caractérisent le premier policier de France dans un long entretien dans lequel il expose au bon peuple pantelant d’admiration comment il va s’y prendre pour enfin bouter les dealers et les criminels hors du pays.

Après avoir fait bien vibrer ses cordes vocales, Gérald va donc, il nous l’assure, agiter ses bras et ses sourcils pour garantir que des actions concrètes seront ensuite menées afin d’obtenir le résultat annoncé. Comme Attal et ses enseignants de Schrödinger (tous là mais en même temps certains manquent), le ministre va obtenir un apaisement du pays, une disparition des fléaux et faire revenir l’insécurité au niveau de sentiment.


Ce qui se passe à Marseille n’existe pas, où l’on observe essentiellement la cristallisation inverse du sentiment d’insécurité en insécurité chimiquement pure : il n’y a pas vraiment eu une innocente jeune femme dégommée dans sa chambre d’une balle perdue d’un échange de tirs entre narcotrafiquants d’une cité pas du tout abandonnée par des services de polices qui ne dépendent apparemment pas des masses du brave Gérald (qui va, soyons-en sûr) faire encore plus vibrer ses cordes vocales dans les prochaines heures, de même qu’on peut parier sur des mouvements agités de ses sourcils au sujet de cette quinquagénaire massacrée à Nice par l’une de ses malheureuses probabilités d’insécurité routinière dans le pays.

Quant au ministre de la Santé (l’état physiologique, pas la prison dans laquelle on devrait jeter nos clowns gouvernementaux) dont le nom et l’existence n’intéressent finalement personne, il ne fera probablement aucun commentaire sur un nouvel exemple navrant de patient mort avant d’avoir pu bénéficier des urgences de ce système de soins que le monde entier nous aurait envié, disait-on jadis.

Mais allons ! Tout ceci n’existe pas, ou pas vraiment. Les médias en parlent, un peu, mais se gardent bien de même faire mine de prendre la mesure de l’exaspération des Français devant l’incroyable nullité de l’actuel personnel politique voire, pire encore, de son acharnement à aggraver la situation avec ses phrases idiotes, ses idées stupides et ses méthodes à la con.


En fait, ces médias, vils, fiévreux d’obséquiosité et lâchement dépendants de leurs subventions, brossent en pointillé une réalité alternative dans laquelle ces guignols encostumés serviraient à quelque chose et mériteraient le respect.

Voulant s’occuper de tout, au frais du contribuable, ils n’arrivent à rien et enfoncent le pays réel dans une espèce de tiers-monde qui refuse même de s’assumer, de se voir tel qu’il est qui ne peut donc même pas imaginer s’en relever. Le fait que le pays montre tant de signes d’effondrement n’échappe plus qu’aux plus niais, ou au plus fourbes des commentateurs qui nient pour continuer de toucher les prébendes et avantages que leurs mensonges leur rapportent.

Cependant, à la différence des effondrements précédents (la chute de Rome est parfois évoquée pour illustrer la crise que l’Occident traverse actuellement), l’effritement actuel laisse les populations sans ressources.

C’est logique : les saucisses industrielles qui nous gouvernent ont absolument tout fait pour obtenir ce résultat calamiteux.

De nos jours, les Français sont devenus totalement dépendants de l’État et cruellement inféodés au reste du monde, depuis l’énergie jusqu’aux médicaments en passant par la nourriture. Pire encore, l’Europe se réveille depuis un peu plus d’un an du fantasme de l’absence de guerre sur son sol et découvre, stupéfaite, qu’elle n’a plus les moyens (ni humains, ni matériels) de soutenir un conflit plus de quelques jours (et encore, s’il ne fait pas trop chaud, pas trop froid, et avec une pause le midi pour écouler ses tickets resto). Par comparaison, un citoyen romain du IVe siècle découvrant un citoyen européen du XXIe verrait surtout un petit mammifère peureux et complètement perdu, baladé par une propagande grossière et totalement dépendant des lubies d’une élite maintenant clairement mortifère.

Au travers des médias et de ces politiciens qui finissent par croire aux bobards qu’ils débitent, la réalité est filtrée, édulcorée et pastélisée à la javel du conformisme, mais n’échappe plus à personne : l’État n’est plus du tout capable d’assurer ses fonctions, et il devient maintenant dangereux d’y croire.


https://h16free.com/2023/09/15/75299-la-republique-denmarchistan-refuse-de-voir-leffondrement

Les siffleurs au goulag ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

On s’étonne toujours de voir la macronie vent debout dès que son champion est hué, sifflé, bref lorsque le peuple manifeste bruyamment son aversion pour le personnage. La critique n’est acceptable que si elle vient d’eux, dans l’autre sens elle devient un crime. Ce refus de la réalité témoigne à lui seul de la nature absolutiste de ce parti et de ses représentants. Le seul projet de Macron s’est d’inventer une vérité qui une fois émise ne peut souffrir aucune contestation. Sa pensée se fait dogmatique et à ce titre qui s’y oppose fait œuvre de blasphème. Macron n’aime pas le vrai et refuse de s’y soumettre, quitte à s’enfermer dans le déni. Où se trouvent les composants de démocratie et de république dans une telle attitude ?

Les macronistes usent pourtant de ces éléments de langage pour s’évertuer à nous convaincre que leur modèle social et leur pratique du pouvoir n’est pas autocratique, ni despotique. Bien entendu ils ne peuvent admettre la critique, s’y opposent fermement, tout en persistant dans l’autoritarisme. L’imaginaire collectif est encore encombré de l’idée qu’une dictature est faite d’uniformes et de défilés militaires. Sauf qu’aujourd’hui elle s’est transformée, grâce à l’informatique et aux médias de masse. Tout comme la délinquance des cols blancs, la dictature a pris le visage d’une démocratie, en y empruntant ses bases. L’hypocrisie de la non-reconnaissance de ce qu’est devenu notre régime va avec le développement du mensonge permanent comme mode de gouvernance. On ment sur les chiffres du chômage, sur ceux des hospitalisations, sur l’immigration, sur les viols quotidiens, sur l’état de notre économie, sur la popularité du président, etc. On ment parce que le réel contredit le récit décrété et déclaré comme vrai. Il effraie, et quand il n’est plus possible de l’écarter comme l’autre soir au Stade de France, on le fustige, on veut l’interdire.

Remarquez, c’est bien ce qu’il avait fait au mois de mai, en vidant les Champs-Élysées pour défiler dans une avenue déserte en saluant des arbres. Est-ce là le comportement d’un démocrate ? Est-ce l’attitude normale dans une « saine démocratie » ? Quel autre pays peut se targuer d’user de ce stratagème pour éviter de rencontrer une foule hostile, si ce n’est une dictature ? Ils s’offusquent que l’on puisse à ce point manifester son mécontentement opposant le côté sacré de la fonction, tout en ignorant qu’elle n’est rien sans la pratique de celui qui l’occupe. En rester à ce postulat de respect de la fonction, obligerait alors à respecter tous les dictateurs de l’histoire de la planète. Aurait-on dû respecter la fonction d’Hitler ou de Staline ? Comme aimait à le souligner Marc Aurèle : une pensée qui ne peut se vérifier dans l’excès est déficiente. L’homme n’est pas intouchable, et sa fonction ne l’autorise pas à s’absoudre d’une évidente morale et éthique, ce que ne semble pas avoir admis Macron. Comte-Sponville disait que la morale se devait d’être lucide pour soi-même et respectueuse envers les autres. Toutes nuances absentent chez Macron et se affidés.

Fallait-il vider le stade pour permettre au prince de s’afficher dans les meilleures conditions ? Il récolte ce qu’il a semé, et se troubler devant cette évidence est faire preuve d’obscurantisme. Trouver blasphématoire le mécontentement populaire exprimé, c’est confondre politique et religion. L’une accepte la contradiction et la critique, l’autre ne souffre que croyance aveugle et adoration sans faille. La souveraineté n’est que l’exercice de la volonté générale, et si cette dernière est de manifester son mécontentement devant les caméras du monde, n’en déplaise aux détracteurs, c’est encore de la souveraineté qui s’exprime.

Encore une fois, la macronie ne cherche pas des arguments pour faire taire les sifflets. Elle reste dans l’illusion qu’elle est le bien. Il faut donc faire taire, puisqu’une démonstration sérieuse et étayée est impossible. Il faut dénigrer, rabaisser, puisque convaincre est hors de portée. Rendre muet le peuple est possible, c’est bien à cela que le pouvoir sert, non ?! Il serait fascinant médicalement parlant d’étudier les profils de ces intervenants, voulant à tout prix que Macron soit aimé, ou à tout prendre, qu’il soit impossible de manifester publiquement son désaccord avec celui qui contourne à chaque grande occasion le parlement.

Pas ou peu de réactions chez nos journalistes, ou chefs de partis. Pourquoi ? La terreur serait-elle devenue la règle, forçant les observateurs à se taire, effrayés à l’idée de subir une répression féroce, ou d’être désignés comme de dangereux séditieux ? Mais non, tout cela n’est pas suffisamment grave pour parler de dictature. Vous voyez bien, le président n’a pas fait déporter séance tenante l’ensemble des siffleurs du stade vers le goulag le plus proche, comme quoi, la situation n’est pas si désespérée que cela. Pour mémoire, de Gaulle a rendu son tablier face à une très courte majorité de mécontents. 14/9/2023

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

14 septembre 2023

Vincent Verschoore

L'idéologisation du débat, qui permet de justifier tout et n'importe quoi, nous impose soit d'adhérer à la doxa et de hurler avec les loups, soit de passer du côté sombre et se trouver assimilé aux vils complotistes d'extrême droite mangeurs d'enfants sachant à peine lire.
Donc, quand un prix Nobel de physique dit publiquement que les analyses et prédictions du Giec sont erronées, les portes des médias bien-pensants se referment et ses arguments mis à l'index.
Pourtant, ce que dit le Pr Clauser ne manque pas d'intérêt, et si un type comme lui, qui pourrait reposer tranquille sur ses lauriers en se taisant, prend un tel risque, c'est sans doute qu'il a de bonnes raisons.
En gros, le Pr Clauser dit que si les modèles du Giec sont faux, et sont donc incapables de prédire quoi que ce soit, c'est avant tout parce qu'ils ne prennent pas en compte les effets de la couverture nuageuse, qui agit comme un thermostat pour la Terre, et se focalisent trop sur le CO2, dont la quantité atmosphérique actuelle reste faible par rapport au passé.
Un CO2, qui plus est, permet de nourrir la flore et qui est donc nécessaire à la vie. Le Pr Clauser ne dit pas qu'il n'y a pas une dimension anthropique au climat, mais que ce n'est pas le problème. Il est évidemment loin d'être le seul scientifique, y compris chez les climatologues, à tenir un discours en contraste avec les annonces culpabilisatrices actuelles d'emballement climatique et de catastrophe imminente.
Il est nécessaire d'avoir un débat contradictoire public sur ces questions, afin d'en tirer des conclusions raisonnables et décider d'actions pertinentes.
Aujourd'hui, et surtout en Europe, des politiciens ineptes utilisent la peur climatique pour paupériser la population générale et enrichir leurs puissants amis. L'interdiction de location des "passoires thermiques", mettant à la rue des milliers de personnes et permettant aux nantis de racheter des biens à prix cassé, est l'exemple type du détournement mafieux de la "crise climatique".
D'autant que les mêmes achètent en masse du gaz de schiste américain, et les lignes aériennes n'ont jamais si bien fonctionné pour les emmener en vacances à l'autre bout du monde.

13 septembre 2023

Lola-Jane Brooks

Rassurez-vous : nous ne sommes pas (encore) en dictature !

H16

Les canicules, réelles ou fantasmées, sont parfois fort utiles pour faire passer de jolis textes scélérats : la moiteur de l’été autorise beaucoup de fourberies et l’actuel pouvoir, jamais en retard d’une duplicité, n’a pas hésité la saison venue. Le 1er août dernier entrait en force la loi de programmation militaire (définitivement votée courant juillet) et introduit avec celle-ci une petite réforme des réquisitions de derrière les fagots qui n’a guère été commentée.

C’est dommage, parce que – comme on pouvait s’y attendre avec les aigrefins actuellement au pouvoir – les abus possibles sont maintenant absolument énormes.


Certes, les médias de grand public n’ont pas eu de mal à pointer que cette nouvelle programmation militaire qui s’étend jusqu’en 2030 permet une croissance du budget de l’armée de 40% ce qui permettrait d’envisager le renouvellement et l’amélioration des matériels et des stocks des militaires français. Pour une armée qui, on le sait, tombe en lambeaux et qui serait bien incapable de tenir plus de quelques jours en cas de conflit de forte intensité avec un adversaire à sa taille, cette loi permettrait donc de redonner progressivement à la France quelques chances de protéger sa population.

Cependant et comme bien souvent dans ce pays, cette loi aura aussi été le prétexte à réformer quelques autres aspects dont celui du régime des réquisitions dont le législateur estimait – c’est pratique, la situation est évidemment tellement différente en 2023 que celle de 2020 ou 2015 ! – qu’il n’était pas adapté aux situations d’urgence.

C’est bien sûr un pur hasard que la France se place, tristement, en situation d’urgences diverses et variées depuis que Macron est au pouvoir. Voguant de crises économiques en crises sanitaires puis militaires et autres, déclenchant des urgences à qui mieux-mieux, on imagine sans mal que réformer les réquisitions sous ce prétexte est vite apparu comme un trophée trop joufflu pour passer à côté.

Et avec cette nouvelle loi, son article 47 qui modifie l’article L.2211-1 du code de la défense donne maintenant le pouvoir au Premier Ministre de prendre toutes les mesures qu’il estime nécessaire pour réquisitionner des biens, des personnes ou des services. Charge au pouvoir règlementaire (des administrations, en somme) de fixer la nature de ces réquisitions.

Autrement dit, le législateur, dans sa grande clairvoyance, donne carte blanche au Premier Ministre pour prendre toute mesure qu’il estime justifiée dans une redite à peine édulcorée de ce qui a existé pendant la période de pass sanitaire puis vaccinal.


Ceci n’est pas, malheureusement, une exagération : les textes entourant le nouveau mode opératoire de ces réquisition sont flous et particulièrement larges. La lecture de l’article 2212-1 revient à balayer à peu près tout et n’importe quoi, à coups de “menace, actuelle ou prévisible” et à couvrir absolument toutes les guignes qui peuvent subvenir sur le pays, depuis le pépin constitutionnel jusqu’à l’invasion de sauterelles mutantes en passant probablement par une nouvelle éruption de Gilets jaunes ou un équivalent.

En somme, les réquisitions qui s’entendaient jusqu’à présent dans le cadre militaire – typiquement lorsque survenait une attaque ou menace d’attaque sur le sol français – débordent maintenant allègrement de ce cadre pour venir englober toute un panoplie de nouvelles urgences dont la définition précise appartiendra au pouvoir (qui veut votre bien, je vous le rappelle ah ah ah).

Devant cette toute nouvelle décontraction insolente de la réquisition, on ne devra pas s’étonner en apprenant que cette loi fut votée en procédure accélérée, en plein été et alors que tout le monde avait les yeux braqués sur les émeutes de banlieue et les bulletins de météos alarmisto-hystériques aux couleurs cramoisies. Ici, on ne fera pas le lien avec ces lois qui furent poussées, en catimini et en vitesse, à la fin de l’année 2019, pour interdire à la vente libre certains produits pharmaceutiques dont on découvrira quelques mois plus tard qu’ils auraient été utiles dans la lutte contre un petit virus coquin. Les prochains mois de 2023 verront-ils l’une ou l’autre urgence, coïncidence subtile qui nécessitera justement l’application de ces nouveaux principes réquisitoires ?

On peut se poser la question.

Mais avec ce qui est maintenant en place, si, par malheur, dans un futur proche (par exemple, à la faveur de la prochaine élection présidentielle), une personnalité politique un peu moins équilibrée et respectueuse de la démocratie que notre actuel et brillant chef de l’État décidait de sombrer dans la dictature pure et dure, cette personnalité trouverait alors tous les outils pour y parvenir sans forcer la moindre loi, sans casser le moindre processus, sans froisser le moindre petit parlementaire.

Pratique, non ?


À ce point du constat, on est obligé de faire un petit panorama de qui se met en place actuellement en France.

Car en plus de cette réforme quelque peu cavalière des réquisitions, n’oublions pas ces propositions de loi remaniant assez profondément la propriété immobilière et qui, comme l’explique ce récent article, aboutissent à fournir de nouvelles facilités pour une expropriation efficace et très détendue des propriétaires immobiliers dans le pays.

Si l’on a l’impudence d’y ajouter la volonté, ouvertement vocalisés, de l’actuel Président de renquiller pour un troisième mandat quand bien même l’actuelle Constitution l’en empêche (pour le moment), on ne peut que s’interroger sur la direction prise par la Cinquième République et l’actuel pouvoir.

Heureusement, de nombreux mammifères citoyens, le groin humide mais l’œil tremblant d’une colère difficilement contenue, nous rappelleront avec véhémence que non, nous ne sommes pas en dictature, qu’on est encore loin de la Corée du Nord, et qu’on peut, à ce titre, garder notre sang-froid, non mais franchement.

C’est exact, mais pour combien de temps ?


https://h16free.com/2023/09/13/75249-rassurez-vous-nous-ne-sommes-pas-encore-en-dictature