Translate

9 octobre 2023

Véronique Faucheux

Dans ce conflit israélo-palestinien, les deux parties se renvoient la balle et se traitent mutuellement de fascistes. Le problème est toujours le même et se résume en une seule phrase : "la violence appelle la violence."
Tant que rien ne sera fait pour rechercher l'apaisement, en paroles comme en actes, que ce soit dans le camp arabe ou israélien, il n'y aura jamais de paix possible.
La paix, c'est un travail sérieux et de longue haleine. Ce n'est pas attendre en espérant que ça se calme. Cela se traduit par des actions concrètes et des engagements forts, signés et respectés par les 2 parties.
La paix, c'est la recherche d'un équilibre difficile à atteindre mais jamais impossible. Cela demande beaucoup d'efforts et surtout un grand respect.
La moindre erreur, la moindre parole blessante ou acte offensant, peut tout remettre en question.
Cela nous renvoie au conflit en Ukraine et au non-respect des accords de Minsk.
Tant que l'on traitera la paix avec autant d'inconséquence et de légèreté, tant que l'on entretiendra le statu quo dans un rapport de force permanent, il ne faudra pas s'attendre à autre chose que de la violence, des guerres et des drames. Tant que le sabotage des accords de paix persistera, des innocents, Palestiniens et Israéliens, continueront de payer le prix des erreurs répétées de leurs dirigeants, qui se comportent de manière totalement irresponsable.
Cependant, j'ai toujours pensé que la création de l'État d'Israël en 1948 était un risque à ne pas prendre. Il était évident que cela allait mal se passer.
Maintenant, il faut faire avec. Sans mettre de l'huile sur le feu comme le font régulièrement Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, et les dirigeants du Hamas, une organisation incontestablement terroriste.
Je condamne fermement l'attaque de civils israéliens innocents par le Hamas.
Mais on peut constater que s'armer jusqu'aux dents ne suffit pas pour protéger sa population. Dès lors, il devient urgent et nécessaire de redéfinir la politique israélienne et de rechercher une autre voie, plus diplomatique.

8 octobre 2023

URSULA ET LE SENS DE LA RAISON

Gabriel Nerciat

Madame Ursula von der Leyen, qui apparemment se prend pour l'impératrice souveraine de l'Europe en visite chez ses larbins macroniens de la petite province française de l'empire, juge depuis Paris "insensée" l'attaque terroriste de haute intensité lancée hier par le Hamas contre Israël.
Est-ce une façon de suggérer que ces braves sicaires fréristes de Gaza ne savent pas vraiment ce qu'ils font, ou bien ont collectivement perdu l'usage de la raison, comme on le dit souvent en France de tel ou tel "loup solitaire" djihadiste qui s'essaie au meurtre ou à l'agression physique contre un militaire, un prêtre, une femme pas assez vêtue ou un simple quidam ?
Madame Ursula, elle, en tout cas, est et demeure on ne peut plus rationnelle.
Dans la mesure où la Commission anti-démocratique qu'elle préside est l'une des institutions occidentales qui a le plus complaisamment et largement financé et protégé (avec l'argent des contribuables français) la confrérie fondamentaliste des Frères musulmans dont le Hamas n'est jamais que la branche arabe palestinienne, elle a toute raison de ne voir dans la violence meurtrière de l'organisation gazaouie qu'une manifestation de démence sporadique.
C'est ainsi en tout cas que j'interprète la froide condescendance avec laquelle elle traite des morts du Proche-Orient ou du Caucase, et qui tranche si ouvertement avec le surcroît d'attentions indignées et émues qu'elle réserve, à coups de milliards d'euros, depuis plus d'un an et demi, aux dirigeants ukrainiens (toujours sur le dos des contribuables européens).
"Israéliens, Arméniens, Azéris et Arabes de Palestine, si seulement vous pouviez adhérer à l'UE, vous pourriez enfin devenir des êtres rationnels et multiculturels ouverts à la tolérance, comme nous autres qui sourions d'aise en voyant d'aimables jeunes filles revêtir sans gêne ni complexe leur voile islamique au sein de nos enceintes bunkérisées. Mais c'est malheureusement hors de vos moyens et des nôtres", a-t-elle l'air de dire.
D'ailleurs, comme son majordome élyséen, elle appelle Israël et ses ennemis à ne pas prolonger l'escalade.
Ce serait bête, quand même, qu'on doive bientôt accueillir à Bruxelles ou à Marseille des "réfugiés" du Hamas injustement pourchassés parce qu'ils ont temporairement perdu le sens commun - comme nous l'avons fait massivement, à la demande d'Angela Merkel dont Madame Ursula fut la ministre, avec d'anciens salafistes révolutionnaires syriens.
Car, en Europe, soyez-en sûrs, absolument rien ne changera : "heureux comme un islamiste en Belgique" est devenu une expression d'usage courant.
Il suffit de faire un tour ce matin sur les murs et les sites décoloniaux ou "indigénistes" pour en avoir la confirmation.

Hamas-Israël, confondre guerre et terrorisme

Maxime Tandonnet


Il est toujours ennuyeux, face à la tragédie que connaît en ce moment Israël, d’ajouter son grain de sel à la multitude des commentaires plus ou moins pertinents ; mais comment rester silencieux ? Ce qui me sidère, c’est le ton de nombreux articles et éditoriaux qui parlent d’une attaque militaire du Hamas de manière neutre, presque normale, comme une opération militaire classique. Je ne pense pas ici aux bandits idéologues qui s’en réjouissent, mais de ceux qui prennent un air savant pour formuler des comparaisons, par exemple avec la guerre du Kippour et l’attaque d’Israël par les armées arabes en octobre 1973 – un demi siècle passé. Là c’est tout autre chose me semble-t-il, non pas une opération militaire, mais une lâche agression barbare, terroriste, ou l’on entre dans les maisons pour massacrer des femmes et des enfants à la mitrailleuse et s’emparer d’otages – une cinquantaine au moins, comme des boucliers humains, une sorte de coup de poignard dans le dos où des civils sont massacrés, anéantis. Les scènes ressemblent bien davantage aux massacres terroristes commis par des islamistes depuis 2012, l’affaire Mehra, Charlie hebdo, le magasin kasher de la porte de Versailles, le Bataclan, Nice, etc… Le point commun, c’est qu’on s’en prend prioritairement à des civils désarmés pour répandre la sang, la peur et la terreur. Ici, nous exprimons toute notre solidarité avec Israël et les familles des victimes de cette tuerie qui n’a aucune excuse, aucune circonstance atténuante.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/10/08/hamas-israel-confondre-guerre-et-terrorisme/

7 octobre 2023

Radu Portocala

La presse française qui pense comme il faut se montre prudemment réservée. Pourtant, comme il est odieux de ne pas en parler ! De se montrer à ce point subordonné à l’impératif de consensus international.
Cela ne date pas d’hier, mais de la semaine dernière. C’est beaucoup en cette époque où l’instantanéité finit par tuer la réflexion. Cela s’est passé au Canada. Tout le monde le sait, tout le monde a vu les images. En visite officielle, Zelensky a été invité à une séance festive du parlement (d’habitude, j’écris ce mot avec une majuscule, mais là ce n’est pas la peine…). Fier, tout sourire, le président de la chambre, voulant sans doute rendre hommage à son hôte, annonce qu’il y a dans la salle « un héros ukrainien, un héros canadien », un homme de 98 ans « qui a combattu les Russes » pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pas les Soviétiques, mais les Russes - le détail compte dans les actuelles circonstances. À cette annonce, les députés, tous les députés, représentants du peuple canadien, se sont levés pour acclamer cet homme, pendant que Zelensky et Trudeau affichaient un sourire béat. Le bonheur était à son comble.
Chrystia Freeland, vice premier-ministre, ministre des Finances, d’origine ukrainienne, petite-fille du rédacteur en chef d’un journal nazi du temps de la guerre, qui s’était fait photographier en 2022 arborant le drapeau noir et rouge des banderistes pro-nazis, était, elle aussi, transportée d’émotion.
Cependant, il n’a fallu que peu de temps pour découvrir que le « héros ukrainien et canadien » était un ancien membre d’une unité Waffen-SS connue pour ses actions meurtrières. Effondrement, donc, de l’enthousiasme. Le président de la chambre s’est excusé puis a donné sa démission, alors que Trudeau, dans un bref discours, insinuait avec son air benêt que tout cela était dû à la propagande russe.
Maintenant, quelques questions semblent utiles. Le président de la chambre, lorsqu’il a invité le « héros », n’avait vraiment aucun moyen de se renseigner sur le passé de celui-ci, ou l’envie de faire plaisir à Zelensky l’a fait passer outre toute prudence ? Personne dans ce parlement ne s’est demandé de quel côté pouvait être un Ukrainien qui, pendant la guerre, combattait les « Russes » ? Trudeau n’avait-il pas été informé de ce qu’il allait se passer lors de la séance à laquelle il allait assister ? Pourquoi ce sourire enchanté arboré par Zelensky, qui, lui, devait très bien comprendre de quoi il s’agissait ?
Il y a un certain nombre d’années, lorsque John Demjanjuk, nazi ukrainien, a été jugé pour son passé, la presse a été très vocale, très catégorique. Pourquoi s’abstient-elle aujourd’hui sur la misère qui s’est produite au Canada, ou, tout au plus, la qualifie-t-elle d’« évènement malencontreux » (Le Monde) ? La volonté stérile d’en finir avec la Russie est-elle si grande qu’elle aveugle les anciens justiciers médiatiques ?
Parfois, la tristesse de notre temps arrive à être surprenante.
Edmond Dantès

La majorité des Français dit catégoriquement non à une injection génique qui ne les a pas protégés contre l'infection, la transmission et la mort. Pire, ils sont aujourd'hui des dizaines de millions à savoir directement que la potion qu'on les a forcés à prendre provoque dans une proportion inquiétante de graves effets secondaires et des décès. À l'heure définitive du bilan, hors de question pour les politiques et les médias aux ordres de vouloir continuer à les emmerder, de les insulter d'assassins, d'antisémites ou de complotistes. On les qualifie maintenant de soupçonneux, litote qui sonne en creux comme un aveu et qui sera suivi, on peut toujours rêver, d'une sanction exemplaire qui viendra punir tous les responsables de cette catastrophe humaine, économique et sociale. 7/10/2023

6 octobre 2023

SPÉCISTE OU SPÉCIEUSE PERPLEXITÉ

Gabriel Nerciat


Si j'ai bien compris, un génocide programmé et rationalisé de l'espèce des punaises de lit se prépare en France, et les antispécistes ne disent rien !
Aymeric, mon ami, ne crains-tu pas qu'un jour ta conscience t'empêche de dormir bien plus cruellement qu'une invasion de parasites.
J'ai l'air de plaisanter, mais non.
En quoi mettre rituellement à mort un taureau de combat ou abattre des palombes et des sangliers est-il plus criminel que d'occire des centaines de milliers de punaises qui ne demandent qu'à vivre, copuler et se reproduire ?
Si la réponse, c'est que les taureaux et les palombes ne nous agressent pas au sein de nos demeures (pour les sangliers et les chevreuils, c'est moins sûr), alors il faut bien en conclure que c'est l'unicité et le souci du confort de l'espèce humaine qui seuls régulent et arbitrairement délimitent le traitement réservé aux différentes espèces animales.
Car il est vraisemblable que la souffrance éprouvée par la punaise au moment de son extermination n'est pas moindre que celle de la palombe, du taureau ou du sanglier lors de leurs agonies respectives (sauf si l'estocade du taureau dans l'arène est ratée, j'en conviens).
Et personne ne sait en outre si le pompier ou l'agent privé qui sont chargés de l'élimination des punaises n'éprouvent pas une satisfaction comparable à celle du torero acclamé par la foule avec son oreille taurine à la main ou à la mienne si j'étais en mesure de renverser un seau d'eau sur la tête d'Aymeric Caron.

mélimélo

⬦Croissance Russie 2023 : 1,5%
Croissance UE : 0,8%

⬦À chaque fois que vous vous retrouvez à penser comme la majorité des gens, faites une pause, et réfléchissez...
Mark Twain

⬦Il y a eu le procès Socrate.
Il y a eu le procès de Jésus.
Il y a eu le procès de Galilée.
Je ne dis pas que toute personne condamnée par son époque est un sage, ce serait trop facile, néanmoins ces condamnations doivent nous faire réfléchir.
Alexis Haupt

⬦Le scepticisme est la première expérience de la liberté. Toute démarche scientifique commence par le scepticisme. La science est zététique.
Denis Collin

⬦Pour les mondialistes, l'humain n'est qu'une ressource exploitable qui n'a d'autre valeur que marchande. Toute valeur morale devient alors un obstacle.
Véronique Faucheux

⬦J'apprends que se prépare à l'initiative d'un groupe "transpartisan" (sauf LR et RN) une loi visant à interdire le climatoscepticisme dans les médias. Pourquoi s'arrêter là ? Il faudrait aussi interdire l'euroscepticisme, le libéraloscepticisme et même le scepticisme tout court (je tiens à disposition la liste des auteurs à interdire).
Denis Collin

⬦A-t-on encore le devoir voire simplement le droit d'informer les injectés en les interpellant, comme je le fais régulièrement, ici un peu et surtout dans la dite vraie vie... ou doit-on leur reconnaître le droit de ne pas savoir, comme ils ne cessent plus ou moins implicitement de le réclamer ?
Leur confort mental est-il plus précieux que la santé publique, la démocratie, la défense de nos droits, la préservation de nos libertés, l'avenir de nos enfants, la justice, la préservation de l'intégrité du corps, l'honnêteté intellectuelle, la santé mentale ?
François Amsallem

⬦À l’égalité dans la servitude, je préfère l’inégalité dans la liberté.
Marc Amblard

⬦Je me marre… le carnet de commandes d’Airbus a dépassé les 8000 avions et la demande en transports aériens n’a jamais été aussi élevée. Certains ont bien fait d’arrêter les pailles et les sacs en plastique, de diminuer leurs portions de viande et de rouler à vélo, ils vont compenser les avions et sauver la planète.
Pierre Duriot

⬦Mandat d’Anne Hidalgo : dettes, trous partout, délinquance, migrants, rats, punaises de lit, incendie de Notre-Dame, disparition des bouquinistes, augmentation des taxes, campements sauvages, insalubrité, destructions, attentats, incendies, restrictions de circulation, squats, drogue, détritus… elle porterait pas un peu la poisse, cette fille-là ?
Pierre Duriot

⬦La vie de Céline ne fut pas exemplaire. Aucune vie ne l'est, même si quelques-unes sont moins indignes que d'autres. Un pauvre type survit en nous interminablement.
Pol Vandromme, écrivain, critique littéraire. (1927 - 2009)

⬦Je me marre… objectivement, la guerre en Ukraine est perdue, les sanctions économiques contre la Russie, non seulement n’ont pas eu l’effet escompté, mais la Russie est plus riche et mieux armée qu’avant, nos approvisionnements énergétiques sont devenus aléatoires, notre armement a été détruit, notre argent a servi à engraisser la mafia ukrainienne, qui doit renvoyer l’ascenseur à on ne sait qui et la presse unanime continue à disserter sur une contre-offensive qui n’existe pas…
Pierre Duriot

⬦Résistez. Résistez aux séductions moutonnières de la médiocrité, à l'ignominie des retournements intéressés, aux murmures de la lâcheté qui ne recule devant l'effort que pour se trouver tout à coup, mais trop tard, acculée à la tragédie. Résistez. Résistez. Gardez par-dessus tout l'amour de la liberté et votre sens critique. Combattez par l'ironie des indignations trop légitimes. Combattez par l'espérance un pessimisme trop justifié.
Jean d'Ormesson

⬦Le problème, ce n'est pas la liberté d'expression. C'est l'expression de la liberté.
André Bercoff

⬦Un pays que l'on fait vivre dans les peurs, pour le confort de ses dirigeants, ne peut ni innover ni se redresser. Il est perdu.
Gilles Casanova

⬦Sur télépropagande-matin-France2, un infectiologue de plateau à l'air grave annonce que la nouvelle vague de Covid va tuer et qu'il faut se revacciner contre la contamination. On rêve !
Gilles Casanova

⬦Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations. Tenez, Judas, par exemple, il avait des amis irréprochables.

⬦L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant.
René Char

⬦Comme les calculettes ont tué le calcul mental, les applications d’intelligence artificielle pourraient effondrer silencieusement le niveau scolaire.
Gilles Casanova

⬦Les choses sont vraies ou fausses selon la face par où on les regarde.

⬦Je me remarre… puisque paraît-il, il faut sanctionner plus sévèrement les Français consommateurs de drogue, on pourrait commencer par le premier d’entre eux ?
Pierre Duriot

⬦Je suis si intelligent que parfois je ne comprends pas un seul mot de ce que je dis.
Oscar Wilde

⬦Il est temps de faire exploser le clivage droite-gauche au profit d’un clivage souverainisme contre mondialisation sauvage ou encore peuple contre bourgeoisie financière.
Thierry Bléard

⬦Je me marre… oh putain, un nouveau variant arrive. Les tests ont déjà été faits, les anciens vaccins ne sont pas efficaces, il va en falloir d’autres. On se disait aussi. Tous aux abris, confinement, masques, hélicoptères pour transporter les malades, Macron et son « nous sommes en guerre », Véran et son Rivotril, les attestations de sorties, les tests, les pass… vous allez vous laisser « convaincre » une seconde fois ?
Pierre Duriot

⬦Le véritable critère structurant aujourd'hui le champ des idées n'est plus le clivage droite-gauche, mais le fossé grandissant entre ardents amoureux de la liberté et farouches partisans de la censure et de l'interdiction de s'exprimer à tous ceux ne pensant pas « comme il faut ».
Autrement dit totalitarisme insidieux versus authentique démocratie.
Chacun déterminant soi-même son camp, selon qu'il ou elle accepte ou non de dialoguer et débattre avec tout le monde.
Yann Thibaud

⬦Emmanuel Macron, qui rêve sans doute d’un mandat à vie, s’est emporté, lors du marathon de verbiage avec les chefs de l’opposition, contre la limitation à deux mandats présidentiels voulue par la Constitution qu’il a qualifiée, avec son élégance coutumière, de « funeste connerie ».
Au bout d’une semaine, Nicolas Sarkozy, qui est l’auteur de cette limitation, lui a répondu que « ce n’est pas une connerie […] et ce n’est pas funeste ».
Il est agréable de constater à quel point est élevé le débat d’idées en France. Le concept de connerie fait enfin son entrée dans le corpus de la morne philosophie politique.
Radu Portocala

Le grand écart intenable des LR

Gilles La Carbona


Revenons quelques instants sur les sénatoriales. Au soir du scrutin Retailleau annonçait la victoire des LR, ce qui est la réalité dans les faits, avec une perte de seulement six sénateurs. Nous avions noté ici même que cette baisse en pourcentage était de 9% ce qui, pour un renouvellement de la moitié des élus, était important. Les chiffres officiels sont tombés, c’est finalement douze sénateurs qui sont retournés à la maison. La chute n’a plus du tout la même importance, elle représente 18%. C’est énorme et c’est la conséquence des tergiversations et de la collaboration des LR avec Macron. Le brave Retailleau devrait faire profil bas et revoir ses prétentions. Mais il n’en sera rien, l’évidence saute aux yeux, le couple Retailleau/Ciotti est néfaste aux LR. Nous le disions déjà après la motion de censure loupée de la LIOT, où les LR s’étaient ligués pour sauver le gouvernement Borne, la tendance se confirme.

L’avenir, au rythme des compromissions renouvelées des LR, s’annonce encore plus dramatique pour ce parti, du moins ce qu’il en reste. L’aveuglement de ses caciques ne sert pas les plus éclairés, qui se laissent entraîner dans une débâcle prochaine. Pour tenter de retrouver une audience, à défaut d’une authentique crédibilité, voilà le sieur Ciotti qui veut faire des LR le parti de la baisse des impôts et de courir les plateaux pour nous vanter la valeur travail, lui qui n’a connu le monde du travail qu’à travers le prisme déformé d’attaché parlementaire, en clair, le donneur de leçon n’a jamais bossé. Décidément l’homme a trop côtoyé la macronie, il en a pris les travers et ne s’en rend même plus compte, il devient aussi détestable que son icône, sa seule apparition provoque une irritation.

Comment peut-il parler de baisse d’impôts, alors qu’il vient d’autoriser ce gouvernement à emprunter 284 milliards de plus en 2024 ? Comment compte-t-il rembourser cette dette supplémentaire ? Dire qu’il n’a aucune suite dans les idées devient un euphémisme. Il gesticule, il dit tout et son contraire, quand son culot ne le pousse pas à s’exprimer sur des choses qu’il ne connaît pas, comme le travail ? Sans consistance, ne sachant plus que copier à défaut d’innover, il entraîne son parti dans une chute qui ne semble plus être une simple vue de l’esprit, mais bel et bien une réalité, dont l’échéance, se rapproche. On se demandait dans ces colonnes, s’il était ouvertement cynique pour venir se plaindre d’un budget qu’il n’avait pas censuré, ou totalement décérébré… avec une telle sortie, la question a trouvé sa réponse. Les prochaines élections européennes seront-elles un test révélateur de la déconfiture d’un parti qui ne cesse de cumuler les antagonismes et contradictions ? Il semble qu’ils ne parviennent plus à coordonner leurs propres aspirations.

Entre une volonté de protéger Macron pour sauver leurs quelques places, et celle de s’afficher comme de farouches opposants, très fort en paroles, totalement absents au niveau des actes, le grand écart devient douloureux à maintenir, et surtout ridicule. L’impossible mariage de la carpe et du lapin, les LR n’ont, dans leur structure actuelle, strictement plus rien à nous apporter. Ils font du Macron en oubliant qu’eux ne sont pas au pouvoir et que leurs simagrées ne séduisent plus personne. Surtout, leur connivence dans la loi sur les retraites les suit, ils devront rendre des comptes. Ils viennent d’être sanctionnés par les grands électeurs qui par définition ne sont pas aussi sévères dans leur jugement que le peuple, c’est dire ce qu’ils risquent de subir… mais visiblement ils s’en moquent, ou sont incapables de se projeter. Cécité volontaire ou pas, la faillite du parti semble actée et ce n’est pas la victoire en trompe-l’œil des sénatoriales qui changera quelque chose.

Ce parti est composé de volontés disparates, et le salut des uns passera inévitablement par l’abandon de cet attelage de baudets en perdition, qui ne parvient plus à masquer les collusions évidentes qu’il entretient avec le pouvoir. Si cette connivence n’est l’œuvre que d’une poignée, les opposants qui ont voté la motion de la LIOT, seraient bien inspirés de quitter le navire avant de sombrer à leur tour dans le chaos. La confusion est trop avancée pour qu’une réelle distinction en épargne certains. Les électeurs ne retiendront qu’un sigle, LR, qu’une figure de proue, Ciotti. Rester acoquiné avec ce personnage c’est se préparer de sombres lendemains.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

5 octobre 2023

Vincent Verschoore

Sur CNN comme sur la BBC et les médias euro-atlantistes, on sonne l'alarme : l'Otan sera bientôt à court de munitions et l'Ukraine ne pourra alors que subir l'artillerie russe (dont les mêmes prédisaient l'effondrement voici un an et demi).
Comme le disait récemment une infâme ministre néerlandaise, le support militaire à l'Ukraine est un moyen "pas cher" de contrer la Russie, ce qui donne à nouveau une idée de la valeur d'une vie ukrainienne dans l'esprit des psychopathes corrompus à la tête de l'UE et de l'Otan.
Comme le dit bien Jeffrey Sachs dans un récent article :
"Quatre événements ont brisé les espoirs des néoconservateurs quant à l'élargissement de l'OTAN à l'Est, vers l'Ukraine, la Géorgie et au-delà.
Le premier est simple. L'Ukraine a été dévastée sur le champ de bataille, avec des pertes tragiques et effroyables. La Russie est en train de gagner la guerre d'usure, un résultat qui était prévisible dès le départ mais que les néocons et les grands médias continuent de nier.
Le second est l'effondrement du soutien de l'Europe à la stratégie néoconservatrice des États-Unis. La Pologne ne parle plus avec l'Ukraine. La Hongrie s'oppose depuis longtemps aux néocons. La Slovaquie a élu un gouvernement anti-néocons. Les dirigeants de l'Union européenne ont des taux de désapprobation bien plus élevés que les taux d'approbation.
La troisième raison est la réduction du soutien financier des États-Unis à l'Ukraine. La base du parti républicain, plusieurs candidats à la présidence du GOP et un nombre croissant de membres républicains du Congrès s'opposent à l'augmentation des dépenses en faveur de l'Ukraine. Dans le projet de loi provisoire visant à maintenir le gouvernement en activité, les Républicains ont supprimé toute nouvelle aide financière à l'Ukraine. La Maison Blanche a appelé à l'adoption d'une nouvelle législation sur l'aide, mais la bataille sera rude.
Le quatrième point, le plus urgent du point de vue de l'Ukraine, est la probabilité d'une offensive russe. Les pertes ukrainiennes se comptent par centaines de milliers et l'Ukraine a épuisé son artillerie, ses défenses aériennes, ses chars et autres armes lourdes. La Russie est susceptible de suivre avec une offensive massive.
Les néoconservateurs ont créé des désastres complets en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et maintenant en Ukraine. Le système politique américain n'a pas encore demandé de comptes aux néoconservateurs, car la politique étrangère est menée sans grand contrôle de la part du public ou du Congrès. Les grands médias se sont ralliés aux slogans des néoconservateurs."
Reste qu'un nouveau Mur à l'Est de l'Europe, même sans recul des Russes, sert les intérêts du complexe militaro-industriel et de l'industrie gazière US, et permet aux grands capitalistes de faire main basse sur les riches terres et ressources naturelles d'une Ukraine détruite et en partie dépeuplée. C'est tout bénef de toute manière.
Tout ceci était cousu de fil blanc, noyé dans une propagande euro-atlantiste d'une insondable hypocrisie, alimentée par une bourgeoisie de "crétins éduqués" ineptes et moralisateurs. Un drame.

4 octobre 2023

ELKABBACH, UN ANTI-REQUIEM

Gabriel Nerciat


On sait qu’il y a plusieurs thèmes ou motifs à propos desquels le divorce entre ce qu’on appelle, faute de mieux, le peuple et les élites est devenu immédiatement perceptible (immigration, insécurité, frontières, mondialisation, référendum, etc.).
Mais nulle séquence à mon sens ne le démontre mieux que le rutilant tombeau d’éloges médiatiques et politiques qui choit depuis hier soir, dans tous les médias de France et de Navarre, sur la dépouille à peine froide de Jean-Pierre Elkabbach – lequel, enfin, comme le voulait Georges Marchais, s’est tu (d’autres que moi ont déjà fait la blague, mais elle s’impose).
De mémoire d’homme, je crois n’avoir jamais rencontré une âme humaine, de quelque milieu qu’elle vînt ou de quelque idéologie qu’elle se réclamât, capable d’éprouver à l’égard de ce sinistre et répugnant laquais des pouvoirs en place autre chose que de l’aversion et du dégoût.
Personne ne pouvait véritablement aimer Elkabbach en dépit de sa superbe, de même que personne ne pouvait vraiment détester Denise Fabre malgré son rire un peu idiot (il est évident que c’est à elle qu’un directeur de chaîne publique intelligent aurait dû demander de s’entretenir avec Jacques Derrida ou Umberto Eco sous les ors de la bibliothèque du Sénat).
Dès qu’on voyait ou entendait ce malotru « aux mains moites de trouille », comme disait Jean-Edern Hallier, quelque chose d’âpre et de passablement violent modifiait instantanément notre humeur.
Sa façon unique, en tout cas dans les années qui ont suivi la fin du gaullisme, de paraître à la fois et dans la même phrase aussi servile et aussi menaçant, ventre à terre devant les tenants du pouvoir en place et pétri de morgue hargneuse à l’encontre des faibles ou des dissidents, donnait immanquablement la nausée, même quand on y était habitué.
La prostitution du journalisme assermenté, il l’assumait jusque dans la coupe de ses costumes de proxénète. D’autres de la même espèce sont venus après lui (inutile de citer les noms), mais aucun n’a pu ou su être pire que lui.
Son seul mérite : avoir réussi, par comparaison, à rendre le plat Alain Duhamel vaguement sympathique, ou fréquentable, et Georges Marchais authentiquement national.
L’acmé dans l’immonde fut atteint en 1994, lorsqu’il alla nuitamment à l’Elysée, comme un Fouquier-Tinville de bazar, faire le procès de la jeunesse maréchaliste de François Mitterrand alors que le président à l’agonie luttait contre le cancer qui ne tarderait pas à l’emporter.
Même moi qui éprouvais une profonde aversion envers la personne et l’œuvre du vieux renard cagoulard de l’Angoumois, ce jour-là, je l’ai profondément aimé, surtout lorsqu’il a fait taire, d’autorité, ce répugnant inquisiteur qui croyait pouvoir se comporter avec lui comme Beria avec Staline sur son lit de mort.
Aujourd’hui, c’est lui qui est mort, et même si c’est dans l’ordre des choses, il convient d’être heureux de lui survivre.
J’entends encore mon père, vieux gaulliste, nous dire, à ma mère et à moi, le soir du 10 mai 1981 : « C’est désastreux, mais au moins on ne verra plus la gueule d’Elkabbach ».
Cette fois, c’est clair, papa ; on ne le verra vraiment plus. Dors en paix, contrairement à lui.
Que cet anti-requiem dès lors, pour solde de tout compte et rejet de toute bienséance funèbre, se disperse par les méandres et les bifurcations de la Toile, comme les cendres d’un dégoût mal refroidi projetées sur la mer de l’universelle insignifiance.