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11 octobre 2023

Kuzmanovic Georges

"Œil pour œil et le monde finira aveugle" (Gandhi)

Communiqué de presse sur les évènement tragiques qui surviennent en Israël et dans la bande de Gaza.
République souveraine (RS) a condamné et condamne sans réserve les attaques terroristes du Hamas contre Israël et en particulier le massacre de civils.
Le Hamas est une organisation terroriste islamiste, issue des Frères Musulmans. En voulant imposer un État islamique en Palestine, l’objectif du Hamas est d’abord fanatiquement religieux et passe par la destruction d’Israël – ses dirigeants ne recherchent pas la paix, mais la guerre totale qu’ils sont sur le point d’obtenir. Le Hamas ne lutte pas pour le bien des Palestiniens, mais se sert de leur droit légitime à l’autodétermination pour mettre en œuvre un projet messianique eschatologique. De plus, l’offensive du Hamas a pour but de briser les accords d’Abraham en particulier leur extension avec l’Arabie Saoudite.
Tout soutien, direct ou indirect, à une telle organisation criminelle mérite une condamnation morale, sinon en droit. Toute importation du conflit israélo-palestinien en France est au mieux de l’aventurisme politique, au pire la collusion avec des criminels de guerre.
Israël est une démocratie et elle est en droit de se défendre ; son peuple a le droit à l’existence et à la paix dans des frontières sûres, comme y ont droit ses voisins, les Palestiniens.
Or, la décision du gouvernement israélien actuel de lancer un « siège complet » contre Gaza et ses 2 millions d’habitants (dont la moitié d’enfants) selon les termes du ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, « pas d'électricité, pas de nourriture, pas de carburant, pas d'eau, tout est fermé, nous combattons des animaux humains », serait un crime contre l’Humanité s’il était mis en œuvre dans ces termes, comme le déclare fort justement le quotidien israélien Haaretz.
République souveraine, avec l’ONU, rappelle que le « siège complet » de Gaza est interdit par le droit international humanitaire : « Imposer des sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdit par le droit international humanitaire » (déclaration du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk). Les ignobles massacres du Hamas ne donnent pas le droit, moral ou légal, de tuer ou d'affamer des civils innocents – ce serait se mettre au niveau d’une organisation terroriste, Israël mérite mieux que ça. Priver une population civile, en l’occurrence les Gazaouis, d’eau, de nourriture, de médicaments et d’énergie, c’est la contraindre à un exode massif meurtrier vers l’Egypte, voire à des actes désespérés et suicidaires contre Israël. Aller vers cette barbarie serait la grande victoire du Hamas.
Dès lors, RS soutient l’initiative de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’ouvrir un corridor humanitaire vers Gaza.
La France se doit de tenir cette ligne de principe sans quoi nous ferions face à un effondrement moral sans précédent. Notre rang au conseil de sécurité de l’ONU nous oblige à défendre le droit international et faire entendre raison au gouvernement de Benjamin Netanyahu qui porte une responsabilité directe dans le drame que traverse Israël ainsi que l’a rappelé Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France. Benjamin Netanyahu déclarait en 2009 qu’il abattrait le Hamas et puis a finalement joué la carte dangereuse de son renforcement en espérant la division entre les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie – funeste décision. L’actuel gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu est mû par des fantasmes millénaristes, ultranationalistes et impérialistes, dont l’une des conséquences a été le renforcement de la politique de colonisation en elle-même porteuse de guerre. Ce gouvernement voulait un Israël puissant, or, tout ce qu’il a obtenu, c’est une humiliation et une mise en danger d’Israël sans précédent depuis la guerre du Kippour. Tout ami d’Israël ne peut en être que désespéré.
La loi du Talion, telle qu’on peut la lire dans La Bible (Deutéronome, 19,21), « Ton œil sera sans pitié : vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. », a fait preuve depuis des décennies de toute son impuissance. Il faut que ce nouveau drame que vivent Israéliens et Palestiniens soit l’occasion d’un changement radical, moral, politique et intellectuel, afin que triomphe la paix.
Malgré le fait que le Hamas et le gouvernement actuel d’Israël soient les moins indiqués pour y parvenir, République souveraine formule le souhait d’un retour à la paix par la méthode des accords d’Oslo dont nous célébrons cette année le trentième anniversaire de la déclaration de principe du 13 septembre 1993 signée par Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, Yasser Arafat, président du comité exécutif de l'OLP et de Bill Clinton, président des États-Unis.
La solution au conflit, aujourd’hui comme en 1993, ne peut être fondé que sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme le défend le mouvement israélien « Chalom Akhshav » (« La Paix maintenant »), il faut que soit reconnu définitivement et garanti le droit d'Israël à exister, que soit reconnu le droit du peuple palestinien à l'auto-détermination par la création d'un État indépendant aux côtés de l'État d'Israël, cela implique le retour d’Israël à ses frontières de 1967 et par voie de conséquence la restitution aux Palestiniens des terres occupées illégalement.
Cette fois-ci, il n’y a pas d’autres alternatives.

Le Hamas déshonore la cause palestinienne

Jean-Marie Montali

Tribune

9/10/2023 - Rien, aucune cause, nulle part, ne peut justifier la froide exécution d’un enfant.

Rien ne peut justifier la mort au hasard, les fusillades à l’aveugle, les civils abattus chez eux, dans les rues, quel que soit leur âge, hommes, femmes et enfants.

Rien ne peut justifier ces otages humiliés dans les rues de Gaza, exhibés et battus, à moitié déshabillés parfois... Et des mains encore pleines du sang des victimes qui palpent des corps et les frappent...

Rien ne peut justifier ces images d’un enfant otage israélien d’à peine dix ans maltraité par des enfants palestiniens du même âge. Des enfants ! Ils font donc ça aussi ? Ils vont jusque-là, cultiver la haine dans le cœur des enfants ?

Et comment justifier cette réponse faite par un terroriste à un petit garçon qui pleure parce que sa petite sœur a été abattue : “Elle est allée au paradis”... Comment la justifier, cette réponse démente, sinon par la honte inconsciente face à l’innocence assassinée ?

Et rien, enfin, ne peut justifier ces vidéos d’humiliations qu’on aurait aimé ne pas voir. Ou plutôt ne plus jamais voir depuis Bialystok, Kaunas, Lvov, Riga, Kiev, Iasi... L’esprit ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle. Même haine. Même avilissement des victimes jusqu’à leur déshumanisation. Mêmes visages ricanants des bourreaux. Même jouissance à vivre cette immense lâcheté qu’est le meurtre comme un acte héroïque... Un pogrom, ici ou là, hier ou aujourd’hui, reste un pogrom. Crimes de guerre, crimes contre l’humanité.

Rien ne peut justifier tout cela. Et pourtant, il n’a pas fallu attendre longtemps pour en voir quelques-uns se tortiller sur les tombes des victimes en se demandant, d’un air inspiré, si elles ne seraient pas un peu responsables de leur assassinat.

Responsables de quoi, exactement ? D’être israéliens ? Coupables d’être juifs ? Il faut être drôlement contaminé pour penser une chose pareille, et c’est peut-être la première fois qu’en France des élus de la République essaient de justifier l’injustifiable. Bien sûr, leurs communiqués, leurs déclarations et leurs tweets sont un peu plus subtils. Mais à peine. Plus prudents, plutôt. Il est sans doute très difficile, même pour les plus militants, de soutenir ouvertement une organisation terroriste qui milite pour la destruction pure et simple d’Israël.

Car le Hamas est une organisation terroriste, rien d’autre. Alors on entretient la confusion en parlant des “forces palestiniennes” engagées derrière le Hamas. On aimerait maquiller cette agression terroriste en opération militaire pour la cause palestinienne...

Mais le Hamas, vraisemblablement soutenu par l’Iran et le Hezbollah libanais, vient une fois de plus de trahir cette cause palestinienne ! Et de la déshonorer.

Car voilà la vérité sans fard : en lâchant ses escadrons de la mort, le Hamas n’a pas seulement pulvérisé cette trêve fragile qui tenait depuis le mois de mai. Il a aussi pulvérisé l’espoir et réduit l’avenir en cendres.

Personne ne nie le droit aux Palestiniens d’avoir un État où ils puissent vivre en paix. Personne ne le nie, tout le monde le souhaite. Mais qui peut entendre aujourd’hui, au milieu des explosions et des pleurs, les prières des faiseurs de paix, Israéliens et Palestiniens ?

Tout le monde sait qu’Israël vit une crise politique sans précédent, et qu’une grande partie de l’opinion publique, mais aussi des forces de sécurité et du renseignement, sont plutôt du côté de l’opposition que du côté de Netanyahou. Quant à l’Autorité Palestinienne, elle est désormais marginalisée, inaudible, impuissante. Mahmoud Abbas est sur la touche. C’est le Hamas qui mène le jeu.

Et la finalité du terrorisme, c’est la guerre et la destruction.

⇒ tribunejuive.info/2023/10/09/jean-marie-montali-le-hamas-deshonore-la-cause-palestinienne

10 octobre 2023

DES AVEUGLES EN TERRE SAINTE

Gabriel Nerciat

Toujours surpris de lire les réactions stéréotypées, qu'on aimerait croire volontairement idiotes, qui prolifèrent comme des champignons sous la pluie après un drame inouï comme celui que vient de vivre Israël.
D'un côté, certains s'imaginent qu'ils vont régler le problème en massacrant le plus de monde possible à Gaza (au prix de la vie complaisamment sacrifiée de plus d'une centaine d'otages innocents), et éliminer le Hamas en quelques jours de bombardements intensifs, comme s'il s'agissait d'un éphémère essaim de frelons.
Visiblement, leur détestation non seulement du Hamas mais de la cause arabe palestinienne dans son ensemble les pousse, comme les dirigeants du Shin Bet et de Tsahal semble-t-il ces derniers mois, à gravement sous-estimer leur ennemi.
L'objectif du Hamas n'est pas d'échapper aux représailles israéliennes que ses dirigeants ont sans doute parfaitement anticipées et conjurées (certains experts du renseignement prétendent qu'ils sont déjà réfugiés dans les émirats ou en Iran), mais de remettre frontalement en cause, chez les Juifs du monde entier comme en Terre Sainte, le fondement même du projet sioniste, bâti sur l'idée qu'un Juif serait toujours plus en sécurité dans un État juif qu'au sein de la diaspora.
C'est donc dans les années qui viennent qu'on verra, au gré de l'évolution de la répartition démographique entre mondes diasporiques et monde israélien, si l'organisation islamiste a atteint son but ou non, quel que soit l'état dans lequel elle ressortira de la guerre totale qu'elle a voulu déclencher.
De l'autre côté, les bonnes âmes islamo-gauchistes semblent croire qu'il suffirait de renoncer au caractère juif d'Israël ou renforcer les pouvoirs de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie pour relancer un improbable processus de paix.
Ils font penser à Jacques Soustelle et à l'aile gauche de l'OAS, qui prônaient en 1960 la pleine assimilation civique des musulmans d'Algérie comme indispensable préalable à la paix. On sait où les ont menés leurs illusions, dont un Jean-Luc Mélenchon, né au Maroc sous protectorat français, devrait quand même se souvenir.
Israël, contrairement à ce que croient les néfastes aliborons de LFI ou de EELV, n'est pas détesté par ses ennemis arabes ou musulmans parce qu'il serait un État colonial européen, mais au contraire parce que ses dirigeants, globalement assez semblables aux nôtres, n'ont jamais voulu prendre les moyens de mettre en place, y compris avec l'aide de la Jordanie et de l'Egypte, les partages territoriaux nécessaires à une séparation stricte et définitive entre Juifs israéliens et Arabes palestiniens (y compris ceux qui sont titulaires de la citoyenneté octroyée par l'État hébreu).
Dans les deux camps, en réalité, l'aveuglement idéologique demeure total, et aucune catastrophe ne semble pouvoir éclairer ceux qui par automatisme ou facilité jugent préférable de s'y abandonner.

Vous reprendrez bien un peu de référendum ?

H16

9/10/2023 - Cette semaine, le locataire de l’Élysée a encore pris la parole. Encore.


Jugeant absolument indispensable de nous gratifier de sa pénible logorrhée, Emmanuel Macron nous a donc infligé il y a quelques jours un nouveau discours dont on ne retiendra heureusement pas grand-chose à l’exception peut-être de sa nouvelle position sur le référendum.

Probablement pour faire concurrence aux députés insoumichons actuellement passionnés par les punaises de lit (le reste de l’actualité législative et des sujets d’importance primordiale étant apparemment épuisé), le chef de l’État a ainsi estimé nécessaire de touiller un peu la constitution dont il prétendait fêter le 65ᵉ anniversaire lors de son discours, afin de rendre “plus simple” la mise en œuvre du référendum d’initiative partagée qu’il juge “aujourd’hui excessivement contrainte”, et pour l’ouvrir à “des domaines importants pour la nation qui [y] échappent”.

Et pendant que se chuchotent des rumeurs les plus folles sur la mise en place ferme et définitive d’un numéro vert contre les nuisibles de literie, voire du lancement d’un Grenelle sur la question, cette question du référendum revient donc hanter presque toutes les rédactions des médias de grand chemin : que voilà une proposition intéressante-ou-presque !


En effet, cet appel à accroître le rôle des référendums et les possibilités d’y recourir permet effectivement, selon les petits éditorialistes de la presse de révérence, d’augmenter la démocratie dans notre pays, de la faire passer du “pas mal du tout” à “super chouette” en quelque sorte (et ça tombe bien tant elle paraît avoir quelque peu subi les outrages du temps ces dernières années).

Mais d’un autre côté, il est difficile d’oublier les précédentes positions du même Macron sur les référendums et leur usage.

On se rappelle en effet que, lors de la campagne de 2022, Marine Le Pen avait clairement mentionné dans son programme sa volonté d’utiliser le référendum aussi souvent que possible, ce qui n’avait alors pas manqué de déclencher des petits prurits dans la presse de grand chemin, la même qui semble maintenant s’accommoder assez bien de la proposition présidentielle.

Du reste, à l’époque, le même Macron évoquait sans trop se mouiller la possibilité de faire du référendum au cas par cas, sachant qu’il n’en avait d’autant moins l’intention réelle qu’il pensait encore pouvoir s’en sortir avec une majorité parlementaire sinon large, au moins suffisante pour ne pas mitrailler l’Assemblée au 49.3.

Las : la majorité parlementaire très relative et, assez probablement, les sondages d’opinion assez peu favorables à son sujet (les vrais, ceux de l’Intérieur, pas ceux de la propagande officielle) – voire catastrophiques – auront peut-être eu raison de la tiédeur du chef de l’État à ce sujet et qui espère sans doute, avec ce procédé, occuper les esprits et redorer un peu son blason défraîchi.

La situation est à présent particulièrement croquignolette : on s’en souvient, tous les fiers castors avaient âprement combattu en 2022 pour faire barrage à Marine Le Pen et au chaos voire à l’autoritarisme qu’elle ne manquerait pas d’amener. Persuadés qu’ils étaient que son référendum était une idée aussi pourrie que populiste, les voilà maintenant confrontés à un chef de l’État, pour lequel ils ont goulûment voté, qui nous amène chaque jour un peu plus dans le chaos et l’autoritarisme, et nous ressort les idées populistes de Le Pen. Enfin bon, comme c’est Macron, ce seront de bons référendums, pas populistes.


Ceci n’est même pas une caricature : il suffit de voir les pirouettes rhétoriques des analystes / experts / philosophes de plateau télé ou radio pour mesurer le trouble qui s’empare de leur esprit au point de manquer d’arguments clairs. Pour eux, pas de doute : demander ainsi, directement, son avis au peuple est la porte ouverte à toutes les fenêtres populistes par lesquelles rentreraient les idées les plus nauséabondes qui viendraient (on s’en doute) nourrir ♩ tralali ♪ le ventre de la bête féconde ♫ tralala ♬ … On commence ainsi avec des petits référendums d’initiative populiste populaire, et pouf, rapidement, le peuple vote pour des choses abominables comme un retour de la peine de mort, la fermeture des frontières et l’expulsion des illégaux, une justice plus ferme ou – pire encore – un État mieux géré, bref toutes ces choses très éloignées du programme de société que la classe Sachante & Jacassante avait laborieusement planifié.

Si on commence à laisser faire au peuple ce qu’il veut, et, pire encore, si on le lui demande poliment avant, où va-t-on ?

Bien sûr, en réalité, beaucoup comprennent (même si c’est parfois confusément) qu’utilisé par cet olibrius, le référendum ne serait qu’un gadget : il ne s’agirait en réalité que d’occuper la galerie, faire croire à un élan démocratique et à mettre en scène un objectif politique qui serait, on peut le garantir, obligeamment validé par le peuple. L’art de la manipulation de l’opinion publique par l’actuel locataire de l’Élysée n’est plus à démontrer et sera d’autant plus aisée qu’il n’y a plus aucun média d’opposition réelle dans le pays.

Et pendant que cette poudre institutionnelle sera lancée aux yeux du peuple, les problèmes d’insécurité, de plus en plus consternants, d’immigration incontrôlée aux effets de bord croissants, ou du coût de l’énergie intriqué à une inflation galopante ne seront absolument pas abordés (ou alors, par les mêmes clowneries que d’habitude).


Le fait, du reste, que les sondages se multiplient et montrent un écart croissant entre les gesticulations inutiles du gouvernement et les souhaits réels des Français permet de garantir que des référendums sur ces questions-là ne seront jamais lancés. Macron l’a d’ailleurs bien rappelé : le référendum, c’est pour des domaines importants (les punaises de lit par exemple), et l’insécurité, l’inflation galopante, le coût de l’énergie ou l’immigration incontrôlée n’en font pas partie.

Heureusement, sinon ce serait fasciste, pardi !


https://h16free.com/2023/10/09/75575-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-referendum

9 octobre 2023

Gestion sanitaire : petits oublis de ministre

Gérard Maudrux

8/10/2023 - Notre ancienne Ministre de la Santé, qui vient de caser son fils au Ministère des Affaires Sociales, selon une tradition de népotisme bien française, a sorti un livre il y a peu (« Journal Janvier-Juin 2020 »), pour se défendre de nombreuses critiques concernant sa gestion de la crise du covid quand elle était ministre. J’ai donc cherché dans cet ouvrage quelques perles et incohérences, et j’en ai trouvé.

Ce livre est d’abord un mémoire de défense. Elle veut surtout rétablir la vérité concernant sa gestion ou non-gestion, insistant surtout sur sa déclaration du 21 janvier 2020 et sur le manque de masques. Elle y revient sans arrêt, sans convaincre. Le Monde, qu’elle cite dans son livre, parlait le 28 mai 2020 de « La mémoire sélective d’Agnès Buzyn ». Cela s’applique aussi à ce livre, normal car dans un mémoire de défense, il ne peut y avoir que du positif, le négatif n’y a pas sa place. N’importe qui ferait de même, mais il faut en avoir conscience en le lisant.

J’y ai bien relevé qu’elle n’y est pour rien s’il y a eu des problèmes, elle avait tout anticipé, ce qu’elle répète sans arrêt, c’est de la faute des autres s’il y a eu des problèmes, et si elle avait été écoutée, les choses se seraient passées différemment. Personnellement je préfère regarder le bilan. En anticipant parfaitement et avec une ministre en place depuis presque 3 ans, étions-nous prêts pour affronter une épidémie ? La réponse est clairement non, rien n’avait été prévu, nous étions dans une moins bonne situation que 10 ans plus tôt, concernant les médecins, les lits, les respirateurs, les masques, etc. Quand on est complotiste, on peut dire « je l’avais dit », quand on est ministre, on ne peut pas uniquement le dire, il fallait le faire.

La politique avant le covid

Les premiers mois, elle critique tout le monde, ceux qui ne l’écoutent pas, ceux qui sont plus préoccupés par la campagne des législatives que par l’épidémie qui arrive, à commencer par le président et le premier ministre. Mais elle, que fait-elle d’autre en quittant son poste le 16 février 2020 pour aller conquérir la Mairie de Paris tout en disant que la priorité, ce ne sont pas les élections mais l’épidémie ? Faites ce que je dis mais pas ce que je fais ! Personnellement j’avais tort en pensant que responsable, elle avait fui. Non, ce n’est pas de sa faute, mais celle des autres. Très franchement, aller à la Mairie de Paris, avec son expérience politique et le contexte sanitaire, le bon sens aurait voulu qu’elle refuse, ce qu’elle pouvait faire si elle avait l’intention de combattre l’épidémie.

Ils savaient pour le P4 de Wuhan

Grosse découverte : ils savaient que le virus venait du P4 ! Le 11 janvier 2020, bien avant le premier cas français, bien avant que les complotistes comme Montagnier, prix Nobel, ne le disent, Agnès Buzyn envoie un SMS au premier ministre et au président : « On suspecte le laboratoire P4 de Wuhan de manipuler le virus. Le ministère des Affaires étrangères est parfaitement au courant. Je vous raconterai de vive voix. » Ils savent quelque chose, rien ne doit être écrit. Ils ont par la suite discrédité tous ceux qui avaient ce doute, en les faisant passer pour des idiots et des complotistes, en alimentant la fake news sur la chauve-souris puis le pangolin. Même si le coronavirus souche venait de ces animaux, ils savaient où il avait été modifié, et dans quel but, d’où mon hypothèse concernant le secret défense et l’épidémie traitée non comme une épidémie de coronavirus, mais comme une guerre biologique, avec un secret défense.

À signaler d’ailleurs, que dans les 500 pages du livre, pas un mot sur ce secret défense, sur le comment et le pourquoi. Une grande muette sur le sujet.

On ne craint rien

La première chose que notre ancienne ministre voulait défendre, c’est son intervention au point presse du 21 janvier 2020. Elle « a été mal comprise », ses propos « tronqués et déformés ». Elle revient plusieurs fois dessus, par contre rien sur son intervention du 24 janvier en sortie de Conseil des Ministres : « Le risque d’importation (du virus) depuis Wuhan est modéré. Il est maintenant pratiquement nul car la ville est isolée. Les risques de cas secondaires autour d’un cas importé sont très faibles. Et les risques de propagation du coronavirus sont très faibles. Cela peut évidemment évoluer dans les prochains jours, s’il apparaissait que plus villes sont concernées en Chine ou plus de pays ».

Le 21 janvier, lors du point presse avec Jérôme Salomon, c’était : « le risque d’introduction en France de cas liés à cet épisode est faible mais ne peut être exclu, d’autant qu’il existe des lignes aériennes directes entre la France et la ville de Wuhan ». Pour se défendre elle dit qu’elle parlait de l’introduction des cas avérés, pas de l’épidémie (bien qu’informée juste avant de la transmission humaine).

On sent dans le livre qu’elle change rapidement d’avis dans les heures qui suivent, avec les premiers cas à Bordeaux et Paris (hôpital Bichat). Cela ne l’empêche pas non plus quelques jours plus tard « d’importer » plusieurs centaines de cas possibles avec des rapatriements de français et de beaucoup d’étrangers, leurs pays respectifs (Suisse, Allemagne,.. et même 10 mexicains) refusant de le faire.

Raoult, Perronne, Delfraissy and Co

À part Jérôme Salomon et Yazdan Yazdanpanah, personne ne trouve grâce à ses yeux. C’est vraiment la meilleure, les autres sont tous incompétents.

Le professeur Raoult est cité 53 fois. Le 29 janvier, elle met en garde le premier ministre sur « les difficultés à gérer la communication et les malades à Marseille et lui explique mon -son- inquiétude concernant Didier Raoult, détracteur professionnel et incontrôlable. » Le 26 mars, elle se défendra d’avoir avec son mari « sabordé les recherches du Pr Raoult à l’IHU et l’aurions empêché de travailler », oubliant que le 31 janvier, elle le bloquera avec des CRS pour qu’il n’intervienne pas à Carry-le-Rouet, expliquant 2 jours avant « je redoute l’absence de coopération de Didier Raoult qui pourrait s’approprier le suivi médical des rapatriés…. Il va vouloir communiquer à tout va et être le propriétaire des prélèvements et des résultats. »

Elle explique d’ailleurs pourquoi elle ne l’aime pas, et c’est très personnel : « Mon opinion le concernant est plutôt tranchée. En effet, entre 2011 et 2016, alors que j’étais présidente de l’Institut national du cancer, Didier Raoult publiait dans l’hebdomadaire Le Point des tribunes à charge sur les mesures de prévention du cancer que l’Institut mettait en place. Puis, en janvier 2018, alors que j’étais devenue ministre, il publiait un livre expliquant que la politique vaccinale, et notamment les vaccins que j’avais rendus obligatoires pour les enfants, était incohérente, que nous n’aurions pas choisi les bons vaccins, que tout était mal fait et mal pensé. »

Quant à Christian Perronne, « il est à la maladie de Lyme ce que Didier Raoult est au coronavirus. Encore un médecin qui se croit innovant et artiste. »

Pour Jean-François Delfraissy, ce n’est pas mal non plus, et nous sommes d’accord avec elle. Elle le considère comme un arriviste, plus préoccupé par les réceptions et les plateaux télé. Elle nous apprend comment il est arrivé là : « j’apprends par hasard que la conseillère santé du Président, un peu dépassée comme je l’avais prédit par les évènements, a fait venir à l’Élysée depuis une semaine, un de ses très bons amis médecin pour l’aider. Il s’agit de Jean-François Delfraissy, qui s’est proposé spontanément de devenir le conseiller du Président pour la crise. Je crains fort que personne ne soit en capacité d’alerter convenablement le couple exécutif… », puis « ce dernier a convaincu le Président de la République de faire un Conseil scientifique auprès de lui et que, pour cela, il est en train de coopter quelques personnes de sa connaissance qui devraient l’aider à réfléchir. » On pourra constater, incidemment, qu’elle exprime la même opinion que le Pr Raoult sur la manière dont a été composé le Conseil Scientifique.

Le 11 mars elle ne manquera pas de souligner que Jean-François Delfraissy s’exprimait sur France Inter, pour dire que « l’épidémie ne durera pas 3 ans, mais pas plus de 3 mois » ! Décidément ce conseiller nommé par le président n’en ratera pas une. Encore maintenant, actuellement président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), il découvre les effets secondaires des vaccins. Comme Agnès Buzyn, il a sorti un livre il y a 2 jours (« Un médecin au front »), on peut supposer qu’il a aussi une mémoire sélective.

Les masques

C’est l’objet principal de son livre, mais bien qu’elle revienne constamment dessus, on n’y apprend rien. Constamment elle dit qu’elle n’est pour rien dans ce fiasco (qui a commencé avant, c’est vrai), et qu’elle s’en est constamment occupée. Comment ? En demandant constamment un état des lieux, et en refusant pendant des mois de répondre aux journalistes tant qu’elle n’avait pas cet état, et l’historique demandé.

Elle aurait quand même pu en avoir conaissance plus rapidement en lisant ce blog. J’y ai consacré 2 billets, tout y est, les textes, les commandes. Elle y aurait appris ici et que d’après les textes de loi, elle est la première responsable des commandes (Article L. 3135-1 du Code de la Santé Publique) , et que, si dans son livre elle dit qu’elle est la première à avoir commandé 28 millions de masques le 7 avril 2020, j’avais d’autres sources, avec une première commande de 1,1 million le 30 janvier (pour plusieurs masques nécessaires par jour et 67 millions d’habitants ! ). Sur ce sujet, le 18 février, Olivier Véran annonce à la presse : « La France est prête ». Des guignols. À 10 pages de la fin (page 482), Agnès Buzyn avoue : qu’« il en fallait 100 fois plus ». Elle se vante dans son ouvrage d’avoir fait dérembourser l’homéopathie, ce qui ne l’a pas empêché de pratiquer des commandes de masques à doses « homéopathiques ».

Ce qu’elle ne dit pas, et que peu de gens savent, c’est que pendant son règne, même si cela avait commencé avant, il a été détruit plus de masques qu’il n’en a été commandés, et qu’elle n’a rien fait pour stopper cela. En effet, les masques (jusqu’à plus d’un milliard) étaient stockés dans une ancienne base de l’Otan, dans la Marne, à Vitry-le-François, et que la cimenterie de Couvrot, juste à côté, était réquisitionnée pour incinérer ces masques, et que cela avait été arrêté 1 mois après son départ du Ministère de la Santé, quand le premier ministre s’en est aperçu (le 20 mars 2020).

Elle avait pourtant de bons conseillers. En effet, elle avait embauché le Dr Dauberton, généraliste dans la Marne, sorti d’on ne sait où comme conseiller. On le connaît bien à la Carmf, car il s’était mis en tête de pondre n’importe quoi comme textes, ignorant les conséquences. Il a fallu se battre et mettre un holà, il n’a pas fait long feu au ministère. Pourquoi j’en parle ? Parce que ce médecin exerçait à 12 km à vol d’oiseau du dépôt et 15 km de la cimenterie. Il devait être au courant, tout comme le voisin qui m’a appris cela, et aurait pu glisser un petit conseil à la ministre, en principe les conseillers, cela sert à ça. Et soyez sans crainte, ils sont maintenant bien gardés, avec 2 camions de CRS en permanence devant le bâtiment , 24/24.

Ordre des médecins

Petites piques au passage à l’égard de l’Ordre des médecins et de son président, on n’est pas contre. Le 29 janvier 2020, en parlant d’une réunion qu’elle organisait, elle écrit : « durant près de deux heures, la Direction générale de la santé et les experts invités partagent, documents à l’appui, un maximum d’informations. Seul le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Bouet, est absent (et il le sera également lors des réunions suivantes). Il s’est fait représenter par un membre de l’Ordre totalement inconnu, responsable de la communication. »

Il n’en avait rien à cirer de l’épidémie, mais cela ne l’a pas empêché de demander à ce qu’on me poursuive pour avoir voulu que l’on soigne précocement le covid. Plus loin elle écrira que l’Ordre a mis 6 semaines pour se réveiller.

Petite vérité à rappeler au passage aux syndicats de médecins, page 73 : « À partir de la fin des années 1970, le ministère décida de diminuer ce nombre (passant alors d’environ 9 000 à moins de 4 000 médecins formés au début des années 1990), cédant ainsi aux syndicats de médecins libéraux qui ne souhaitaient pas voir leurs revenus diminuer en raison d’un trop grand nombre de professionnels sur le marché ». C’est dit.

Hydroxychloroquine

J’ai gardé le meilleur et le plus scandaleux pour la fin.

Elle ne manque pas d’attaquer l’hydroxychloroquine tout au long de l’ouvrage. Pour le Lancet elle se moque presque des spécialistes qui se sont rués sur cette publication bourrée de défauts. Pas elle, bien entendu. Mensonge par omission ? Cela m’étonnerait bien qu’elle ne s’en soit pas réjouie pendant une semaine, mais c’est vrai qu’elle est la meilleure pour anticiper.

Voici le pire, faites ce que je dis mais pas ce que je fais.

Sa mère de 80 ans attrape le covid le 21 mars 2020. Le 31 mars, après une aggravation progressive, elle est au plus mal et doit être hospitalisée (à Cochin). « on me prévient avec douceur qu’elle ne sera pas intubée même si elle n’a aucun antécédent car elle est trop âgée ; si l’oxygène ne suffit pas, ils « l’endormiront » pour qu’elle parte apaisée. »« Je redoute de perdre ma mère ce soir. 1er avril : l’état de ma mère s’est aggravé cette nuit … Et les membres de ma famille, branchés sur les réseaux sociaux, insistent lourdement pour qu’elle ait de la chloroquine. Je botte en touche et leur réponds qu’elle est entre de bonnes mains … les membres de ma famille, branchés sur les réseaux sociaux, insistent lourdement pour qu’elle ait de la chloroquine ». Il se trouve que, manque de pot, sa mère est dans un service où l’on donne de l’hydroxychloroquine, ce qu’elle devait savoir, le réanimateur qui s’en occupe étant un de ses amis, a dû lui demander son consentement, le contraire étant confraternellement impossible connaissant sa position sur le sujet.

« 3 avril. Maman a pu avaler sa chloroquine ce soir. Visiblement tout le monde en reçoit, même à Cochin, chez ces formidables médecins. Personne n’a donc pu résister à la pression populaire. Ma famille est incroyablement soulagée et souhaiterait que je le sois aussi. Moi, je suis plutôt exaspérée mais ne veux pas les décevoir, vu la situation. À Percy (hôpital militaire où elle exerce dans une unité de pneumologie, réservée aux patients covid) aussi, ils en prescrivent à tous les patients, même si tous les collègues admettent ne pas savoir si cela a le moindre intérêt. Juste pour donner de l’espoir. Faiblesse terriblement humaine que de croire aux miracles, voire à la magie, alors qu’il aurait été si simple de le faire dans les règles. Vu le nombre de malades hospitalisés, en deux semaines la question aurait été tranchée. » Que n’a-t-elle tranché cette question en donnant les résultats du Percy, ce qu’elle s’abstient de faire.

« 5 avril. Amélioration spectaculaire de ma mère », après 3 jours de chloroquine. Après une semaine, sans oxygène elle est prête à sortir !

« 20 avril. Ce soir, appel du Général, médecin chef de Percy. Un malade sorti de l’hôpital la semaine dernière et qui m’avait reconnue, se répand sur les plateaux de télé pour dire que je lui ai prescrit de l’hydroxychloroquine. Cela fait les gorges chaudes de BFM et de Libération qui vont pouvoir écrire encore un truc sur moi, totalement inintéressant… L’état-major du service de santé des Armées est en émoi, et demande ce qu’il doit répondre aux journalistes… Les pauvres, comme s’ils n’avaient que cela à faire en ce moment ! Je leur dis que je n’ai pas prescrit de la chloroquine mais juste renouvelé le protocole de traitement du service qui prévoyait de l’hydroxychloroquine pour certains patients. »

Si on résume : « ma famille insistait, mais je ne voulais pas. Ce n’est pas moi qui lui ai donné, c’est les autres, et si elle a rapidement guéri en 3 jours, après 10 jours d’aggravation, c’est une coïncidence, et surtout grâce aux corticoïdes ». Des centaines de publications (toutes à l’étranger) sur les bienfaits de l’hydroxychloroquine, mais pas une sur les effets spectaculaires des corticoïdes pour guérir le covid. Idem au Percy, « ce n’est pas moi qui ai prescrit, même si j’ai renouvelé la prescription ».

Elle interdit qu’on en donne aux patients, mais n’interdit pas quand il s’agit de sa mère. Cela me rappelle aussi Olivier Véran, qui confirmait à un de ses confrères neurologue de Grenoble qu’il pouvait prendre de l’hydroxychloroquine à titre compassionnel, la semaine où il sortait le décret pour en interdire la distribution pour les français.

Quand est-ce que l’Ordre des Médecins s’occupera de l’éthique chez ces médecins qui ternissent l’image de la médecine ?

https://www.covid-factuel.fr/2023/10/08/gestion-sanitaire-petits-oublis-de-ministre/
Vincent Verschoore

Gearge Beebe est un diplomate et haut fonctionnaire américain du renseignement. Il vient de publier une pertinente tribune sur les conséquences de la diminution, voire la cessation, de l'aide financière et militaire à l'Ukraine, diminution dont les causes sont le bras de fer politique en cours aux USA, la fatigue des populations américaines et européennes, et la montée d'une opposition radicale à cette guerre en Europe. Guerre de facto perdue, au coût humain terrible.
Les euro-atlantistes, heureusement, sont en passe de devenir minoritaires, mais comme le montre Beebe, la situation est telle que lâcher l'Ukraine afin de mettre fin à cette guerre aura des conséquences complexes.
Il y a d'une part l'opportunité pour la Russie de finaliser son "opération spéciale" en occupant tout le Donbass, voire la côte de la mer Noire jusqu'à Odessa. Selon Beebe, elle n'a aucun intérêt à aller plus loin, mais plutôt à fortifier cette nouvelle frontière afin de maintenir les forces de l'Otan à distance.
Il y a d'autre part le sort du reste de l'Ukraine, en partie détruite et vidée de sa population. Si Zelensky arrête les combats, il se suicide politiquement vis-à-vis de l'Otan/UE. S'il continue, il détruit l'Ukraine, sans changer grand-chose au résultat final (hors des morts en plus). Une Ukraine qui ne sera alors plus qu'un État en faillite, rongé par la corruption, démembré par le grand capital, un terrain de jeu pour l'Otan et un enfer pour sa population, tenue à bout de bras par une Europe déjà exsangue.
Tout ceci était prévisible, et même prévu. C'est pourquoi tant de gens s'opposent depuis le début au délire hypocrite et morbide des euro-atlantistes. Au profit de qui ? Follow the money.

https://responsiblestatecraft.org/if-us-ended-aid-ukraine/?fbclid=IwAR39-eBPcVs00CJWH4BKP2qzjQhOvDv-Dby14O1fw7unIRNXBgN6FizxcIc

Véronique Faucheux

Dans ce conflit israélo-palestinien, les deux parties se renvoient la balle et se traitent mutuellement de fascistes. Le problème est toujours le même et se résume en une seule phrase : "la violence appelle la violence."
Tant que rien ne sera fait pour rechercher l'apaisement, en paroles comme en actes, que ce soit dans le camp arabe ou israélien, il n'y aura jamais de paix possible.
La paix, c'est un travail sérieux et de longue haleine. Ce n'est pas attendre en espérant que ça se calme. Cela se traduit par des actions concrètes et des engagements forts, signés et respectés par les 2 parties.
La paix, c'est la recherche d'un équilibre difficile à atteindre mais jamais impossible. Cela demande beaucoup d'efforts et surtout un grand respect.
La moindre erreur, la moindre parole blessante ou acte offensant, peut tout remettre en question.
Cela nous renvoie au conflit en Ukraine et au non-respect des accords de Minsk.
Tant que l'on traitera la paix avec autant d'inconséquence et de légèreté, tant que l'on entretiendra le statu quo dans un rapport de force permanent, il ne faudra pas s'attendre à autre chose que de la violence, des guerres et des drames. Tant que le sabotage des accords de paix persistera, des innocents, Palestiniens et Israéliens, continueront de payer le prix des erreurs répétées de leurs dirigeants, qui se comportent de manière totalement irresponsable.
Cependant, j'ai toujours pensé que la création de l'État d'Israël en 1948 était un risque à ne pas prendre. Il était évident que cela allait mal se passer.
Maintenant, il faut faire avec. Sans mettre de l'huile sur le feu comme le font régulièrement Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, et les dirigeants du Hamas, une organisation incontestablement terroriste.
Je condamne fermement l'attaque de civils israéliens innocents par le Hamas.
Mais on peut constater que s'armer jusqu'aux dents ne suffit pas pour protéger sa population. Dès lors, il devient urgent et nécessaire de redéfinir la politique israélienne et de rechercher une autre voie, plus diplomatique.

8 octobre 2023

URSULA ET LE SENS DE LA RAISON

Gabriel Nerciat

Madame Ursula von der Leyen, qui apparemment se prend pour l'impératrice souveraine de l'Europe en visite chez ses larbins macroniens de la petite province française de l'empire, juge depuis Paris "insensée" l'attaque terroriste de haute intensité lancée hier par le Hamas contre Israël.
Est-ce une façon de suggérer que ces braves sicaires fréristes de Gaza ne savent pas vraiment ce qu'ils font, ou bien ont collectivement perdu l'usage de la raison, comme on le dit souvent en France de tel ou tel "loup solitaire" djihadiste qui s'essaie au meurtre ou à l'agression physique contre un militaire, un prêtre, une femme pas assez vêtue ou un simple quidam ?
Madame Ursula, elle, en tout cas, est et demeure on ne peut plus rationnelle.
Dans la mesure où la Commission anti-démocratique qu'elle préside est l'une des institutions occidentales qui a le plus complaisamment et largement financé et protégé (avec l'argent des contribuables français) la confrérie fondamentaliste des Frères musulmans dont le Hamas n'est jamais que la branche arabe palestinienne, elle a toute raison de ne voir dans la violence meurtrière de l'organisation gazaouie qu'une manifestation de démence sporadique.
C'est ainsi en tout cas que j'interprète la froide condescendance avec laquelle elle traite des morts du Proche-Orient ou du Caucase, et qui tranche si ouvertement avec le surcroît d'attentions indignées et émues qu'elle réserve, à coups de milliards d'euros, depuis plus d'un an et demi, aux dirigeants ukrainiens (toujours sur le dos des contribuables européens).
"Israéliens, Arméniens, Azéris et Arabes de Palestine, si seulement vous pouviez adhérer à l'UE, vous pourriez enfin devenir des êtres rationnels et multiculturels ouverts à la tolérance, comme nous autres qui sourions d'aise en voyant d'aimables jeunes filles revêtir sans gêne ni complexe leur voile islamique au sein de nos enceintes bunkérisées. Mais c'est malheureusement hors de vos moyens et des nôtres", a-t-elle l'air de dire.
D'ailleurs, comme son majordome élyséen, elle appelle Israël et ses ennemis à ne pas prolonger l'escalade.
Ce serait bête, quand même, qu'on doive bientôt accueillir à Bruxelles ou à Marseille des "réfugiés" du Hamas injustement pourchassés parce qu'ils ont temporairement perdu le sens commun - comme nous l'avons fait massivement, à la demande d'Angela Merkel dont Madame Ursula fut la ministre, avec d'anciens salafistes révolutionnaires syriens.
Car, en Europe, soyez-en sûrs, absolument rien ne changera : "heureux comme un islamiste en Belgique" est devenu une expression d'usage courant.
Il suffit de faire un tour ce matin sur les murs et les sites décoloniaux ou "indigénistes" pour en avoir la confirmation.

Hamas-Israël, confondre guerre et terrorisme

Maxime Tandonnet


Il est toujours ennuyeux, face à la tragédie que connaît en ce moment Israël, d’ajouter son grain de sel à la multitude des commentaires plus ou moins pertinents ; mais comment rester silencieux ? Ce qui me sidère, c’est le ton de nombreux articles et éditoriaux qui parlent d’une attaque militaire du Hamas de manière neutre, presque normale, comme une opération militaire classique. Je ne pense pas ici aux bandits idéologues qui s’en réjouissent, mais de ceux qui prennent un air savant pour formuler des comparaisons, par exemple avec la guerre du Kippour et l’attaque d’Israël par les armées arabes en octobre 1973 – un demi siècle passé. Là c’est tout autre chose me semble-t-il, non pas une opération militaire, mais une lâche agression barbare, terroriste, ou l’on entre dans les maisons pour massacrer des femmes et des enfants à la mitrailleuse et s’emparer d’otages – une cinquantaine au moins, comme des boucliers humains, une sorte de coup de poignard dans le dos où des civils sont massacrés, anéantis. Les scènes ressemblent bien davantage aux massacres terroristes commis par des islamistes depuis 2012, l’affaire Mehra, Charlie hebdo, le magasin kasher de la porte de Versailles, le Bataclan, Nice, etc… Le point commun, c’est qu’on s’en prend prioritairement à des civils désarmés pour répandre la sang, la peur et la terreur. Ici, nous exprimons toute notre solidarité avec Israël et les familles des victimes de cette tuerie qui n’a aucune excuse, aucune circonstance atténuante.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/10/08/hamas-israel-confondre-guerre-et-terrorisme/

7 octobre 2023

Radu Portocala

La presse française qui pense comme il faut se montre prudemment réservée. Pourtant, comme il est odieux de ne pas en parler ! De se montrer à ce point subordonné à l’impératif de consensus international.
Cela ne date pas d’hier, mais de la semaine dernière. C’est beaucoup en cette époque où l’instantanéité finit par tuer la réflexion. Cela s’est passé au Canada. Tout le monde le sait, tout le monde a vu les images. En visite officielle, Zelensky a été invité à une séance festive du parlement (d’habitude, j’écris ce mot avec une majuscule, mais là ce n’est pas la peine…). Fier, tout sourire, le président de la chambre, voulant sans doute rendre hommage à son hôte, annonce qu’il y a dans la salle « un héros ukrainien, un héros canadien », un homme de 98 ans « qui a combattu les Russes » pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pas les Soviétiques, mais les Russes - le détail compte dans les actuelles circonstances. À cette annonce, les députés, tous les députés, représentants du peuple canadien, se sont levés pour acclamer cet homme, pendant que Zelensky et Trudeau affichaient un sourire béat. Le bonheur était à son comble.
Chrystia Freeland, vice premier-ministre, ministre des Finances, d’origine ukrainienne, petite-fille du rédacteur en chef d’un journal nazi du temps de la guerre, qui s’était fait photographier en 2022 arborant le drapeau noir et rouge des banderistes pro-nazis, était, elle aussi, transportée d’émotion.
Cependant, il n’a fallu que peu de temps pour découvrir que le « héros ukrainien et canadien » était un ancien membre d’une unité Waffen-SS connue pour ses actions meurtrières. Effondrement, donc, de l’enthousiasme. Le président de la chambre s’est excusé puis a donné sa démission, alors que Trudeau, dans un bref discours, insinuait avec son air benêt que tout cela était dû à la propagande russe.
Maintenant, quelques questions semblent utiles. Le président de la chambre, lorsqu’il a invité le « héros », n’avait vraiment aucun moyen de se renseigner sur le passé de celui-ci, ou l’envie de faire plaisir à Zelensky l’a fait passer outre toute prudence ? Personne dans ce parlement ne s’est demandé de quel côté pouvait être un Ukrainien qui, pendant la guerre, combattait les « Russes » ? Trudeau n’avait-il pas été informé de ce qu’il allait se passer lors de la séance à laquelle il allait assister ? Pourquoi ce sourire enchanté arboré par Zelensky, qui, lui, devait très bien comprendre de quoi il s’agissait ?
Il y a un certain nombre d’années, lorsque John Demjanjuk, nazi ukrainien, a été jugé pour son passé, la presse a été très vocale, très catégorique. Pourquoi s’abstient-elle aujourd’hui sur la misère qui s’est produite au Canada, ou, tout au plus, la qualifie-t-elle d’« évènement malencontreux » (Le Monde) ? La volonté stérile d’en finir avec la Russie est-elle si grande qu’elle aveugle les anciens justiciers médiatiques ?
Parfois, la tristesse de notre temps arrive à être surprenante.