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11 novembre 2023

Gilles Casanova

Ainsi donc, nous sommes conviés d’urgence dimanche à manifester contre l’antisémitisme. Oui simplement contre l’antisémitisme, pas contre d’autres formes de racisme qui pourraient s’exprimer. Pas un mot pour demander à Israël un cessez-le-feu alors que par milliers les civils meurent sous les bombes israéliennes à Gaza. C’est donc une manifestation de soutien inconditionnel à Israël.
Pourquoi pas, nous sommes en République toutes les positions peuvent s’exprimer. Ou du moins elles devraient pouvoir.
Mais ce qui me désole c’est que la seule question que se pose la gauche qui se précipite à cette manifestation convoquée par le pouvoir et la droite, c’est de savoir si l’épouvantail officiel qui fait élire le candidat des milliardaires a le droit de participer à cette manifestation de soutien au gouvernement israélien ou pas !
Je me demande si l’on peut faire pire… dans l’effondrement et le renoncement au sens commun.

Franc tireur de rien et maître en vacuité

Denis Robert

Cher Raphaël Enthoven,

Quand je vous lis ou vous entends, je suis presque toujours en désaccord avec vous, ce que vous dites et faites de votre vie, la philosophie de bazar que vous représentez si vaillamment. Vos mots, vos certitudes, vos idées sur le journalisme. Votre omniprésence dans les médias. J’ai lu votre éditorial titré « Bla-Bla-Blast » à la une de Franc-tireur, le journal financé par le milliardaire Daniel Kretinsky qui se veut lutter contre le populisme et l’obscurantisme.

Je l’ai lu une première fois et je vous assure que c’est vrai : j’ai souri. C’était comme une quintessence. Face à ce délire méchant et profondément diffamatoire, ma première tendance est toujours la même : le mépris. Vous connaissez l’adage : à trop aller se rouler dans la boue avec les cochons, on le devient un peu. Vais-je passer une heure de ma vie à répondre à tant de vacuité. Et puis, vous voyez comment sont les hommes qui pensent et ruminent. Ils pensent et ruminent. J’ai donc réfléchi, relu et je me suis dit qu’en tant que journaliste, citoyen, écrivain et surtout fondateur et directeur de la rédaction de Blast, je ne pouvais pas vous laisser proférer (j’allais écrire prophétiser) tant d’insanités, de fiel et pour le dire autrement, de conneries.

Je vous réponds aujourd’hui car vous avez refusé de publier notre droit de réponse envoyé par la voie légale. Votre refus de respecter la loi est très agaçant. Vous me donnez l’occasion de le publier ici dans ces pages. Malgré l’exhibition permanente de vos connaissances sur tous les sujets, de la cuisine au cinéma, en passant par l’Ukraine ou le conflit palestinien, à vous lire dans Franc-tireur et ailleurs, je ne pense pas que vous ayez une once de pertinence. Vous vous étalez dans un verbiage virevoltant et qui va toujours dans le sens du plus fort.

Ce droit de réponse a comme premier objectif de rétablir la vérité. Je vous écris au nom des dizaines de journalistes, de monteurs, de chroniqueurs qui font vivre Blast tous les jours, de ses 23000 abonnés et de tous les gens qui nous aiment et nous soutiennent. Nous ne sommes financés par aucun milliardaire et, contrairement à vous, nous ne sommes téléguidés par personne et surtout pas par une idéologie.

La dernière fois que j’avais entendu parler de votre « journal », c’était suite aux accusations de plagiat et aux incalculables erreurs commises dans un reportage signé par une de vos plumes sur « les zouaves », un groupuscule d’extrême droite. Alors disons que vous voir parler ensuite de déontologie, m’a surpris. Pas bégueule, je suis quand même allé acheter Franc-tireur. Deux euros pour huit pages écrites gros, c’est une arnaque mais passons. Les lignes que vous nous consacrez sont blessantes pour tous ceux qui font Blast au quotidien. Nous étions près de cinquante ce mois-ci à écrire et publier des articles pour notre site et à réaliser et diffuser nos vidéos, une douzaine chaque semaine.

Ce que vous écrivez est indigne, mais peut, comme un gant, se retourner contre vous. Nous ne sommes pas un site de désinformation. Par contre Franc-tireur l’est. Sur le conflit israélo-palestinien, c’est d’une grossière évidence.

Dans votre édito, vous mettez gravement en cause l’honneur et la probité d’une jeune street reporter de Blast qui, après avoir été un des rares à montrer la violence des gendarmes à Sainte Soline, a filmé un policier sortant son flingue dans une manifestation contre le racisme à Paris.

Ce qui est « terrifiant » dans cette histoire (pour reprendre votre mot), ce n’est pas la banale sottise que vous grattez, c’est votre incurie de faussaire, vous qui êtes évidemment un grand habitué du terrain, des manifestations, et de l’exercice de street-reporter. Vous reprochez à notre envoyé spécial José Rexach d’avoir diffusé sur Twitter 53 secondes d’une vidéo où on voit donc un policier sortir son arme et viser une foule, puis retourner dans sa voiture qui reçoit alors une pluie de projectiles et d’attaques contre la voiture de personnes masquées.

Nous sommes sur X et notre reporter, comme des dizaines de jeunes journalistes, alimente le réseau par ses images. Vous partez d’un postulat idiot qui voudrait qu’il ait sciemment coupé une vidéo, afin d’en cacher le contexte.

Ce que vous écrivez et répétez à l’envi est faux. Archi faux. Stupide et manipulateur.

1. Cette vidéo a été prise par notre reporter qui n’en a pas coupé une seconde, ni avant, ni après, il s’est retrouvé devant l’action après avoir couru, et a sorti son téléphone pour filmer en arrivant au niveau de la scène.
2. Cette vidéo ne cache absolument pas le contexte et n’a pas été tronquée, puisqu’elle montre parfaitement le contexte, qu’on voit après ou avant les manifestants qui attaquent la voiture. On les voit bel et bien attaquer la voiture. Et contrairement à ce que vous écrivez, le contexte est parfaitement compréhensible.

Si notre reporter avait voulu cacher le contexte et manipuler les choses, il aurait pu couper la vidéo après que le policier ait sorti son arme sans pour autant monter ce qui se passe ensuite. Enfin, il n’a pas posté un message qualifiant l’action du policier en bien ou en mal, il a juste posté ce qu’il venait de voir, à savoir : un policier qui a sorti son arme en manifestation.

Je ne vais pas continuer à vous expliquer la vie. Vous êtes un faiseur et un faisan, un idéologue délirant qui franchit allégrement les ponts entre la Macronie et l’extrême droite. Et vous l’avez encore démontré ces derniers jours en squattant tous les plateaux de télévision pour nous expliquer qu’un mort palestinien ne valait pas un mort israélien, ou que c’était criminel de tenter d’expliquer la barbarie. La vérité n’a aucune importance à vos yeux. Par vos propos, vous fabriquez de l’obscurantisme, du populisme et de l’antisémitisme.

C’est vos discours qui, en précurseur, ont servi de faire valoir à Eric Zemmour et la soupe à Marion Marechal Le Pen. Vous qui n’avez que l’extrême gauche à la bouche quand on vous affronte sur le terrain de la grande pauvreté qui contamine la France ou les inégalités fiscales qui profitent toujours aux mêmes, vos amis milliardaires.

Vous faites le pont avec le RN qui n’est plus, selon vous, d’extrême droite, comme votre ami Philippe Val. Lui a quitté les rives de Charlie pour piger chez Bolloré. On vous y attend visiblement.

Je suis écrivain et d’abord journaliste ici. Je suis d’habitude pondéré. J’ai sorti tellement d’affaires quand j’étais à Libération et plus tard dans mes livres, j’ai résisté à tellement de procès et de pression, pendant que vous jouiez aux dominos, que perdre mon temps à vous répondre est une offense à mon intelligence et au journalisme. Une heure vient de s’écouler. C’est suffisant. Disons que c’est votre seule petite victoire : vous m’y avez contraint Monsieur le blablateur. Monsieur le franc-tireur de rien.

Blast, le souffle de l’info est un site de presse en ligne d’information générale et une web tv créés par le journaliste Denis Robert. Média libre et indépendant, affranchi de toute pression industrielle ou financière, Blast participe à la lutte anti-corruption, à la défense de la liberté d’expression et de la démocratie. Blast est un média au service des citoyens et de l’intérêt général.

https://www.blast-info.fr/

10 novembre 2023

UN WESTERN DE TROP

Gabriel Nerciat

Dans mon enfance, ma mère, qui détestait autant John Wayne que mon père l'admirait, ne manquait pas de glisser perfidement, dès que la télévision rediffusait l'un de ses derniers westerns (que mon paternel avait déjà vu vingt fois) : "A l'âge qu'il a, il va finir par voler un bourricot aux Cheyennes pour aller embrasser Suzanne Flon" (pour ceux qui ne connaissent pas, une actrice française et anglophone déjà assez âgée, sorte de Line Renaud avec l'élégance, la modestie et le talent en plus).
On devrait dire la même chose des Larcher, Véran, Hollande, Maillard, Braun-Pivet, Philippe, Valls, Faure, Jadot et consorts, pour ne même pas parler du jeune et consternant sosie de Frankeinstein qui dirige le CRIF.
Carpentras, pour ces canailles déjà à moitié au rancart, c'est un peu comme le souvenir de la Charge héroïque ou de Rio Bravo. Ils croient qu'ils pourront jouer un banal remake qui puisse encore être plébiscité par le public, dans un pays qu'ils ont abandonné à l'incurie des juges ou à la cupidité du patronat, et où par leur faute huit à dix millions de musulmans constituent désormais le terreau ethnico-identitaire propice à la perpétuation des pogroms antijuifs du futur.
D'ailleurs, je plains un peu ceux des Français de confession juive qui se croient encore protégés ou représentés par ces reîtres encore plus indécents que pitoyables.
Déjà sacrifiés sur l'autel de la nécessaire re-diabolisation du RN, ils auront bien du mérite, dimanche, à aller défiler sous la pluie derrière eux.
Radu Portocala

10/11/2023 – Après la récente visite à Kiev de dame von der Leyen, la Commission européenne (c’est-à-dire dame von der Leyen elle-même, en son âme et conscience et au nom de nous tous, ses sujets dociles) a recommandé l’ouverture des négociations en vue de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, notre vaste et heureuse famille. Son argument a été que l’Ukraine, en dépit de la guerre, a continué à se réformer « en profondeur ».
On ne sait pas jusqu’à quel niveau la présidente de la Commission a sondé pour faire cette constatation. On sait, en revanche, que son ami, le président Zelensky, a profité de ce satisfecit pour annoncer que l’élection présidentielle prévue pour mars 2024 ne se tiendra pas. « Ce n’est pas le moment pour des élections » a-t-il dit, ajoutant : « Nous devons décider que l’heure est à la défense, à la bataille […] et non à la farce que seule la Russie attend de l’Ukraine. »
Ainsi, pour le plus grand ami de l’Occident démocratique, les élections sont une farce et il n’y aurait que la Russie qui souhaiterait leur organisation. L’Union européenne dirigée par dame von der Leyen s’accommoderait, semble-t-il, très bien de cette entorse à la constitution ukrainienne et à « nos valeurs européennes » juste pour contrarier Moscou et surtout pour ne pas voir Zelensky rater (ce qui risque de se produire) sa réélection. Cette décision fait sûrement partie des réformes « profondes ». Les tréfonds seraient atteints si l’homme en kaki, agissant pour le bien de son pays et du monde entier qu’il défend vaillamment, se faisait oindre président à vie.
Yann Thibaud

Inconsistance et insignifiance des propos et des conversations : voilà le navrant résultat, la funeste conséquence de l'application de la fallacieuse doctrine du non-jugement, pourtant si répandue et majoritairement célébrée, aujourd'hui, dans les milieux du développement personnel et de la prétendue ou supposée spiritualité.

Car, à force de vouloir absolument ne rien juger, ni critiquer, on ne peut plus rien dire d'intéressant ou de pertinent, et l'on se condamne alors à ne plus avancer que des idées convenues et ne dérangeant personne, un peu comme les médias mainstream, inconditionnellement au service et à la dévotion du pouvoir en place.

Le non-jugement ou la doctrine de la lâcheté, outil de censure et d'autocensure, une nouvelle bien-pensance.

Avec novembre, revoilà la pénurie de médocs

H16

10/11/2023 - Novembre en France, cela veut dire un hiver qui approche doucement, et, avec lui, les températures plus basses, parfois la neige et… les pénuries de médicament.

Comment, vous n’aviez pas noté cette nouvelle tradition des périodes de fin d’année ? Pourtant, au cours du précédent hiver, certains produits comme l’amoxicilline ou le paracétamol avaient connu des soucis d’approvisionnement plus ou moins longs, et les mines de certains pharmaciens s’étaient notoirement allongées à mesure que leurs tiroirs se vidaient.

À l’époque, le gouvernement avait fait assaut d’inventivité pour expliquer les problèmes d’approvisionnement, trouvant dans le conflit russo-ukrainien une excellente raison à ces nouvelles pénuries.


Depuis, les choses avaient peu ou prou repris leur cours normal, jusqu’à ces dernières semaines où les craintes de nouvelles pénuries réapparaissent. C’est ainsi que, la semaine dernière, l’inutile minustre de la santé Aurélien Rousseau promettait de rassembler les acteurs de la filière pharmaceutique pour lutter contre les pénuries qui pointent le bout de leur nez malingre.

On s’attend donc sans surprise à un énième exercice de communication vasouillard auquel la brochette de clowns macronistes nous ont maintenant habitué depuis plusieurs années, pour camoufler les raisons profondes de ces pénuries. La tentative d’utiliser les recettes de l’hiver précédent promet quelques moments de gène intense, l’année écoulée ayant nettement réduit la crédibilité du baratin gouvernemental.

Et plus exactement, ces pénuries ne sont pas nées l’année dernière. En pratique, elles sont même en augmentation assez marquée ces dernières années et ont été observées dès la fin des années 90, coïncidant avec plusieurs phénomènes : l’arrivée de la Chine comme consommatrice majeure de médicaments, le déplacement des productions locales… vers la Chine justement (qui se sert donc en premier) et l’Inde, pour compenser les coûts de fabrication de plus en plus impossibles à supporter en France même (coût de la main d’œuvre, impôts locaux et nationaux, taxations à tous les étages… est-ce étonnant ?)


Enfin, la capture règlementaire (qui permet à des entreprises d’acheter, directement ou indirectement, les législateurs et les lois qu’ils produisent) a naturellement favorisé la concentration des grandes entreprises pharmaceutiques et la monopolisation progressive par médicament, ce qui a achevé de rendre l’ensemble des chaînes d’approvisionnement particulièrement fragiles : lorsqu’un médicament n’est plus produit que par une unique entreprise et que cette dernière a des problèmes de production ou, encore pire, des problèmes de rentabilité et choisit donc d’arrêter la production, c’est immédiatement un médicament qui disparaît…

À ces phénomènes connus s’ajoutent bien évidemment les perversités habituelles des systèmes collectivistes qui transforment toujours des besoins en privilèges et des productions en pénuries : en imposant une collectivisation complète de la santé, l’État interdit au marché de s’exprimer et d’imposer des prix raisonnables aux deux bouts du spectre des produits demandés ; par les mécanismes de remboursements et de prix négociés entre l’État et les industriels, on se retrouve avec d’un côté des génériques dont la rentabilité, trop faible, n’incite absolument pas les industriels à entretenir leur production et ce alors que la demande est forte, et de l’autre, des produits très pointus et destinés à des marchés de niches (où le nombre de patients est très faible) que ces mêmes industriels pourront facturer à des tarifs délirants, bien au-delà des coûts de production.

En pratique, comme à chaque fois qu’il s’agit d’argent gratuit des autres, les organismes publics qui remboursent se retrouvent à devoir gratter tant qu’ils peuvent la moindre réduction de prix du côté des produits les plus utilisés et se voient imposer des tarifs exorbitants pour les médicaments les plus complexes et les plus rares sur lesquels aucune concurrence, aucune substitution n’existe vraiment…

Évidemment, les prix étant à ce point manipulés, l’information qu’ils communiqueraient normalement disparaît et avec elle, notamment, la capacité pour les industriels d’anticiper finement les hausses de la demande. Petit-à-petit, cette capacité s’étiolant, des pénuries apparaissent.


Le fiasco ne serait pas total si, à ces pénuries, ces concentrations dangereuses et ces captures réglementaires ne s’ajoutaient pas aussi une bonne grosse dose de gabegie d’argent public.

Tous ces acteurs (privés comme publics) s’entendant comme larrons en foire pour récupérer tout l’argent qui pourra l’être, l’ensemble du système aboutit à payer plusieurs fois le prix des médicaments, qu’ils soient finalement produits ou non dans les bonnes quantités : depuis la recherche, souvent menée soit dans des partenariats public-privé soit dans le cadre purement public, qui est donc finalement payée en tout ou partie par le contribuable, jusqu’à la production qui bénéficie toujours d’aides et de subventions publiques, en passant par le marché même du médicament (décrit précédemment) et qui subit lui aussi sa dose de détournement de fonds publics plus ou moins décontractés, tout concourt à ce que le contribuable et, surtout, l’assujetti social n’en aient pas pour leur argent.

En passant en revue ces quelques éléments de réflexion, on comprend que ces pénuries sont avant tout le résultat d’un système lourdement bureaucratique, fondamentalement étatisé et produit inévitable d’un capitalisme de connivence et de dérives socialistes habituelles dans un pays où tout le monde s’efforce de vivre au crochet de tout le monde.

La santé étant bien trop précieuse pour être laissé à la seule responsabilité de ceux qui la payent, elle a été consciencieusement mise en boîtes, en flacons et en gélules toutes protégées par d’épaisses règlementations, pléthores d’organismes administratifs et une propagande permanente pour faire croire que sans ces verrues, nous ne pourrions que mourir dans d’atroces souffrances (et qui voudrait essayer de s’en passer, puisque nous avons un système Que Le Monde Entier Nous Envie™ ?) …

Les prochaines semaines seront l’occasion pour le clown ministériel en charge de ce dossier de nous faire une nouvelle fois la démonstration de sa parfaite et coûteuse inutilité. Trouvant sans l’ombre d’un doute l’une ou l’autre explication conjoncturelle pour des problèmes structurels qui n’iront qu’empirant, on peut parier sur l’utilisation compulsive de cet Enfumil 500 dont le gouvernement ne subira, soyez-en sûr, aucune pénurie.


https://h16free.com/2023/11/10/75806-avec-novembre-revoila-la-penurie-de-medocs

Le timbre complètement timbré

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


Ce qu’il y a de réconfortant avec notre régime c’est que nous ne sommes jamais au bout d’une mauvaise surprise et quand la bourde n’est pas du fait de la macronie elle-même, on peut compter sur l’entourage pour rivaliser en bévues. Il y a tout de même des degrés, et là nous avons été servis une fois de plus. Le groupe La Poste a révélé son nouveau timbre à notre vénérable prince Macron II. En grande pompe, la maquette de la nouvelle Marianne a été dévoilée aux officiels. Le grandissime autocrate a validé la planche présentée sans même se rendre compte que la cocarde de Marianne était celle de la Grande-Bretagne, avec le petit rond rouge au milieu et non celle de la France, avec le petit rond bleu au milieu. Ce sont nos voisins qui doivent être contents de cette célébration, la perfide Albion mise à l’honneur, quelle révolution.

Rien ne nous sera donc épargné et la médiocrité, ainsi que l’inculture peuvent, à l’aune de cet événement, se détecter dans tous les rouages de notre république, de nos administrations, ou de nos entreprises publiques, comme l’est La Poste. Dans l’entourage du président personne n’a moufté, c’est déjà révélateur du niveau général de cette clique et chacun a entériné cette bénédiction et l’éloge du travail réalisé par le graphiste Olivier Balez, qui pour la circonstance porte assez mal son nom. Ce ne pouvait être Macron lui-même, dont l’ignorance générale est aujourd’hui connue de tous et ce ne sont pas les mauvais jeux de mots, ou les quelques citations qu’il parvient à glisser de-ci de-là, pour donner le change, qui modifieront cet état de fait. On peut se dire que finalement ce n’est pas si grave attendu que le timbre ne sera édité qu’en vert et blanc, pas de panique, en gros tout le monde se moque de l’ordre des couleurs, pourtant hérité de la Révolution et faisant partie de notre patrimoine.

Mais qu’est-ce donc que cela le patrimoine ? L’histoire, mais avec Macron il n’y a plus d’histoire, puisqu’il n’y a plus de territoire, vu ce qu’il entend faire de la Corse et sans doute de tous ceux qui auront l’envie de choisir le même chemin. Non, le pire, c’est qu’avant cet événement, il y a dû avoir une multitude de réunions au sein de La Poste pour valider ce projet. Personne dans le groupe n’a été en mesure de voir l’erreur, c’est dire le niveau de ceux qui président à l’avenir de cette feue grande administration, devenue, en quelques décennies, l’ombre d’elle-même. Affligeant constat. La médiocrité est donc partout, on la retrouve dans absolument tous les domaines. La politique n’échappe pas à la règle, c’est même elle qui donne le tempo, ce sont ces tristes sires qui ont en charge le destin du pays, qui conduisent les réformes, et lancent les grandes orientations. Le gouffre est abyssal et on se demande comment on pourra redresser la barre, tant l’ignorance touche les couches les plus hautes, celles censées être l’élite ?

Tout est à reprendre, puisque tout a sciemment été détruit. Souvenez-vous de ces slogans ravageurs sur la nécessité de moderniser les modèles de recrutement dans la fonction publique jugés has been. L’heure était à la simplification administrative, à la souplesse dans l’embauche. Fini les épreuves obsolètes de rédaction sur un sujet de culture générale, sur un thème juridique, ou d’économie. Non, il fallait s’adapter aux changements et coller au plus près de la réalité du monde. On mesure aujourd’hui le résultat. Les niveaux scolaires ont chuté alors que le nombre de diplômés ne cesse de grimper. Mais y déceler une quelconque corrélation serait mesquin, insultant même. Voir que ces « élites » incultes nous traînent ainsi dans la boue, se gonflent de prétention, nous donnent des leçons de vie ou de probité est insupportable. L’impéritie est devenue la règle, quiconque voudra s’en démarquer sera fustigé, cloué au pilori. Ils ont tellement fait table rase du passé, qu’il n’y a même plus de table. C’est à ce genre de détails que l’on mesure la déliquescence d’une société. Quand on banalise l’ignorance, qu’on l’affiche sans la dénoncer, sans s’excuser, on peut dire que l’élite ne remplit plus qu’une fonction de potiche, profitant du système. La décadence est totale. Ils sont, comme le disait Pagnol, non pas bons à rien, mais mauvais en tout. Pour l’école, engluée dans les problèmes sociaux et sexuels, la tâche est immense.

8 novembre 2023

Yann Thibaud

Je suis assez surpris de voir des journalistes chevronnés, ayant au compteur des décennies d'activité, dont on pourrait supposer qu'ils ont acquis une certaine maturité, un vécu et une expérience conséquents, adopter des points de vue extrêmement simplistes, manifestement peu ou mal informés et clairement émotionnels, sur les événements et sujets de l'actualité du jour.
Un peu comme s'ils venaient de débarquer sur la planète terre et réagissaient de manière épidermique aux nouvelles du monde.
Je n'ignore pas, bien sûr, qu'ils reçoivent des consignes de leur direction et de leurs actionnaires, et que le maintien à leur poste dépend de leur soumission et obéissance aux desideratas du pouvoir.
Mais, pour la plupart d'entre eux, ils me semblent plutôt sincères et ne font que développer et dérouler systématiquement les principes et applications de leurs idéologies de référence.
Il faut dire qu'ils réalisent le peu enviable et pitoyable exploit de se tromper systématiquement sur l'ensemble des thèmes qu'ils abordent : ainsi se sont-ils successivement trompés, sans coup férir, avec fort peu de remords ou de prises de conscience, sur les Gilets jaunes, sur la crise sanitaire, sur l'Ukraine, sur les sanctions envers la Russie, et aujourd'hui ils continuent imperturbablement à se tromper magnifiquement sur le conflit israélo-palestinien !
Il faut croire que les gens qui les écoutent et qui les suivent, partagent leurs opinions, sans tenir grand compte des démentis timides et tardifs que ces commentateurs approximatifs sont bien amenés à effectuer, tôt ou tard, et qui deviennent désormais habituels.
D'erreur en erreur, d'illusion en illusion, eux aussi apprennent, à leur tour et à leur rythme, finissant un jour par comprendre à quel point le narratif officiel est absurde et contraire au réel.
Pour le dire autrement, j'ai le sentiment que nous vivons tous un processus d'apprentissage, aujourd'hui accéléré, consistant à être constamment déçus par nos autorités chéries et à réaliser peu à peu, devant le navrant écroulement et la terrible déliquescence de l'Occident, qu'il va peut-être falloir un jour se résoudre à penser par soi-même, en dehors des chemins tout tracés de l'ordre établi et des autorités reconnues.
Là est tout le paradoxe : plus nous sommes effarés et consternés par la décadence constante et la médiocrité confondante de nos chefs et autorités de référence, et plus nous nous éveillons à notre propre conscience, notre propre intelligence, notre propre sagesse et donc notre propre souveraineté.
Chemins hasardeux, chemins tortueux, chemins complexes et difficilement perceptibles, mais chemins puissants et extrêmement efficaces, du réveil inéluctable de l'humanité !

Les indicateurs économiques sont formels : tout va de mieux en mieux !

H16

Si la situation géopolitique est indubitablement morose actuellement, et si certains observateurs ont noté quelques petites tensions ici ou là et notamment au Proche-Orient, au moins peut-on se rassurer avec la situation économique qui montre des signes clairs d’une excellente santé.


Tant à l’international que dans le cocon douillet de cette France gérée de main de maître par Bruno Le Dilaté, on constate la même chose : tous les indicateurs économiques passent progressivement au vert, à la bonne humeur, à la détente et indiquent un embonpoint revigorant.


Ainsi, quelques éléments de réflexion en provenance d’Outre-Atlantique nous donnent une assez bonne idée de l’état général de l’économie américaine et, par là, de ce qui se profile à l’horizon pour le reste des économies qui sont alignées avec l’Oncle Sam, Europe en premier. Dans ces éléments, citons le bilan financier de la Réserve Fédérale américaine, qui indique d’étonnants déficits.

Il faut en effet se rappeler que la Fed avait l’habitude de faire des bénéfices et d’envoyer ces bénéfices au Trésor américain chaque année, depuis sa création en 1913, et ces bénéfices se comptaient généralement en milliards de dollars tous les ans. Cependant, ces derniers temps, en raison des dépôts des banques commerciales (rémunérés) et des intérêts payés sur leurs réserves, voilà que la Fed verse quelque 700 millions de dollars par jour aux banques commerciales. Au bilan, cette année, la Réserve fédérale affiche un exercice déficitaire.


Oui, vous lisez le graphique correctement : la Fed creuse un trou de 110 milliards de dollars après avoir subi une nouvelle semaine de pertes dans une série sans précédent. Au passage, on ne s’étonnera même plus de constater que les mêmes individus qui expliquent que le système bancaire est sûr et solide ont trouvé un moyen de perdre de l’argent malgré l’existence d’une presse à billets qui tourne à plein régime…

Parallèlement, on ne pourra s’empêcher de noter que la Chine, qui n’était plus tout à fait un excellent client des Bons du Trésor américain depuis 2014, est très clairement passée du côté des vendeurs de ces bons. Si c’était relativement discret depuis lors, l’accélération depuis 2022 est franchement visible et les quatre derniers mois marquent une accélération dans la vente de ces bons par les Chinois qui semblent vouloir s’en débarrasser comme d’une malédiction. En septembre dernier, le gouvernement chinois s’est ainsi délesté du plus gros bloc de bons américain depuis quatre ans…


Et alors que notre Bruno national nous laisse penser, très sérieusement, qu’on en aurait fini de la hausse des prix, le marché commence à réaliser que les déficits (américains ou occidentaux en général) sont difficilement soutenables, et il reflète ces craintes dans les taux des bons du trésor qui continuent de grimper. Les bons américains à 30 ans tripotent le 5% annuel, pendant que les OAT françaises à 30 ans continuent leur exploration bien au-delà des 3,8% (pour rappel, ces mêmes OAT peinaient à dépasser les 0.8% il y a deux ans).


Et lorsqu’on examine les derniers indicateurs économiques nationaux, la perplexité est de mise.

Ainsi, et si l’on s’en tient aux gros titres d’une presse qui fait bien attention de ne pas trop creuser le sujet de peur de s’attirer le dangereux courroux des dirigeants actuels, la consommation des ménages français aurait augmenté de 0,7% ces derniers mois selon l’INSEE, aidant en cela à stabiliser le produit intérieur brut français autour de 0,1%, en territoire positif donc, ce qui permettrait d’éviter de parler de récession.

Dans le même temps, il apparaît cependant que l’indice PMI (indicateur économique qui jauge la confiance des chefs d’entreprise) s’effondre à 42,8. En rappelant qu’en dessous de 50 indique une contraction de l’activité, on peine à comprendre comment l’activité enregistrée par l’INSEE reste pourtant positive, d’autant qu’en même temps, la confiance des ménages est – elle aussi – en chute libre.

Autrement dit, les entreprises n’ont pas (du tout) confiance dans l’avenir, les ménages non plus, les uns comme les autres réduisent la voilure de tous les côtés, mais le PIB croît et la consommation aussi.

C’est bien entendu grotesque et cela doit certainement au fait que l’INSEE – qui l’avoue à mots choisis dans sa note sur ce récent calcul du PIB – a quelque peu “révisé sa méthodologie” en piochant avec décontraction dans ces “révisions” qui transforment des gamelles retentissantes en atterrissages souples. Révisions méthodologiques qui, au passage, n’ont pas été mises en place par d’autres pays comme l’Allemagne qui – c’est ballot – observe quant à elle une baisse de PIB de 0,3% en ligne avec ce à quoi on pouvait s’attendre, y compris dans la zone euro qui voit son PIB diminuer lui aussi de 0,1%.


Peut-être la performance étonnante de la France doit-elle à sa dette publique qui s’envole délicatement et touche de nouveaux sommets ?

Au final, peu importe puisque le Français moyen est surtout préoccupé par ses perspectives d’avenir, et avec les cadors actuellement au gouvernement, ces perspectives ne cessent évidemment de s’améliorer. Ou presque.

Il suffit pour s’en convaincre de prendre connaissance de l’état des lieux des petites entreprises françaises, qui constituent un très important vivier d’emplois (autour de 20% selon l’INSEE, et 4 millions d’emplois actuellement) : or, pour 49% d’entre elles, l’activité a baissé depuis 2022, 40% des entrepreneurs rencontrent des difficultés financières personnelles liées à la faiblesse de leur activité et leur état d’esprit se dégrade pour 8 sur 10 d’entre eux.

Cette dégradation est étonnante, alors que nos dirigeants répètent que les choses s’améliorent. C’est encore plus étonnant dans un pays qui a fait sa priorité de la bonne santé, de la solide sécurité, de l’excellente instruction de ses concitoyens et qui, pour parvenir à ces objectifs louables, augmente considérablement et systématiquement ses impôts dont une partie va – réjouissez-vous ! – aider d’intéressantes associations qui importent des clandestins par bateaux entiers.

Nul doute que ces indicateurs économiques seront pris en défaut pendant les prochains mois qui, grâce aux efforts renouvelés de nos dirigeants affûtés, verront se concrétiser des prouesses économiques dignes des meilleurs pages d’Histoire de l’Union Soviétique la République du Clownistan Démocratique.


https://h16free.com/2023/11/08/75719-les-indicateurs-economiques-sont-formels-tout-va-de-mieux-de-mieux