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18 novembre 2023

Segundo Cimbron

Adresse à ceux qui "défendent" les "traditions" religieuses contre des attaques imaginaires :
Personne ne vous interdit, ni ne veut vous interdire, ni même ne songe à vous interdire de faire une crèche chez vous, d'accrocher des croix sur vos murs autant que vous voulez...
Moi, je suis athée. Je n'ai ni crèche ni croix chez moi.
Je ne songe pas à les interdire chez vous, ne me les imposez pas chez moi, ni dans ma mairie, ni dans l'école de mes enfants et petits-enfants, qui doivent rester laïques.
Le respect des valeurs de la république à la française, dont la laïcité est une fondation, c'est pour tout le monde. Pas que pour les musulmans.
Media du peuple

DOSSIER MANIPULATION : PROPAGANDE DE VICTIMISATION

Un homme de confession juive interpelle les Juifs du monde. 

https://twitter.com/i/status/1725579102004883694

17 novembre 2023

[Éducation nationale]

René Chiche

Je n'ai pas critiqué l'action du ministre Gabriel Attal jusqu'à présent, parce qu'elle va dans le bon sens. En revanche, je tombe des nues en découvrant le caractère totalement superficiel et improvisé de la mission dite "exigence des savoirs".
Cette mission "éclair" lancée le 5 octobre, sans que la moindre lettre de mission n'ait encore été publiée à ce jour, doit rendre ses conclusions fin novembre tout en procédant d'ici-là, parait-il, à des auditions des organisations concernées ainsi qu'à une consultation des 860 000 enseignants.
Nul ne peut croire qu'un simple questionnaire conçu à la hâte puisse tenir lieu de consultation de ces derniers, si tant est qu'il y ait lieu de les consulter individuellement, ce dont je ne suis pas du tout convaincu. Et nul ne peut croire non plus que des questions "à choix multiples" fermées puissent servir à autre chose qu'à valider des décisions déjà arrêtées et à éluder une fois de plus les vrais sujets. Certes, le questionnaire est conçu pour être renseigné en moins de cinq minutes, ce qui peut expliquer que les intéressés soient nombreux à le renseigner au point que le ministre se flatte le 8 novembre devant les sénateurs d'avoir déjà obtenu 100 000 réponses.
Mais je prie mesdames et messieurs les sénateurs de bien vouloir prendre cette annonce avec des pincettes : on peut remplir le questionnaire autant de fois que l'on veut et il peut être rempli par n'importe qui, ma voisine aussi bien, puisqu'il n'y a aucune étape d'identification. Ce chiffre de 100 000 réponses est donc totalement invérifiable !
Ce n'est pas sérieux.
Je n'avais aucun a priori sur cette mission au moment où elle a été lancée bien que les délais me paraissaient déjà totalement incompatibles avec son objet : une "mission éclair" pour faire face au mal du siècle ? De qui se moque-t-on ? Le "choc des savoirs" (expression dépourvue de sens autant que d'élégance) risque bien de ne produire qu'un pshitt ou un prout !
La désinstruction est un sujet grave, aux aspects multiples. Le niveau de certains bacheliers est proche de l'illettrisme, les lacunes de tous ordres sont immenses et conduisent à devoir proposer ou imposer de la "remédiation" dès l'entrée dans l'enseignement supérieur ; l'exposition prématurée aux écrans cause par ailleurs des dégâts considérables sur les capacités cognitives de toute une génération pendant que des élus locaux irresponsables continuent d'amputer le budget de réfection des routes pour pouvoir se vanter d'équiper les enfants en tablettes ; les programmes scolaires rédigés par la DGESCO sont devenus des pavés illisibles dignes de figurer dans une comédie de Molière et c'est pourtant aux mêmes que l'on confie le soin de chercher les moyens permettant d'améliorer le niveau scolaire ; les heures de rien continuent à envahir le temps scolaire au détriment des heures d'enseignement disciplinaire.
Les remèdes sont en réalité très simples, mais ce n'est certainement pas aux inventeurs du "référentiel bondissant", des "programmes spiralaires" et des lieux de "bienvivance" qu'il faut confier la tâche de dire comment reconstruire l'école.
Recrutez d'excellents maîtres et fichez-leur la paix, d'abord ! Donnez aux élèves des conditions d'étude dignes dans des lieux qui ressemblent à des écoles et non à des parcs d'activité ou des antichambres de Pôle emploi ! Rendez à chacun sa place dans l'institution et rappelez à l'administration qu'elle est au service des enseignants et non l'inverse ! Videz les programmes de cette grotesque logorrhée sur les "compétences" afin qu'ils se bornent à énoncer clairement les connaissances qui doivent être acquises chaque année ! Interdisez les smartphones et les tablettes en classe !
A-t-on besoin d'une "mission" pour ça ? Non ! Il suffit d'une volonté politique et que le ministre fasse preuve d'un peu d'autorité pour ne pas se laisser dicter sa conduite en ce domaine par son administration ou par des syndicats majoritaires qui s'accommodent de la désinstruction autant qu'ils y prennent part.

ANTIMYTHOLOGIES CRÉPUSCULAIRES : DÉSHUMANISATION

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Vous avez souvent entendu, je suppose, cette injonction à «penser contre soi», en général émise de façon mielleuse et condescendante par des philosophes médiatiques dans le but réel d’afficher leur aptitude à exécuter comme aux concours de patinage artistique moult cabrioles rhétoriques de plus ou moins belle facture et, en vérité, de nous amener non pas à penser contre nous-mêmes mais à penser comme eux.
Pourtant, dans la période que nous traversons, rien ne m’est paru plus impérieux, indispensable, que de parvenir, les uns comme les autres, à mettre nos convictions, nos préférences, nos prismes idéologiques, nos engagements, nos goûts et nos dégoûts de côté afin de tenter d’y voir plus clair sur ce qui se joue actuellement et, surtout, sur la nature de nos attitudes et réactions, plutôt que de jouer sans fin au jeu du plus malin, de celui qui sait, du premier qui a commencé, de la poule et de l’œuf, de la barbichette, tout en se balançant mutuellement dans la figure des photos de bébés suppliciés par un camp ou par un autre comme pour mieux légitimer par ces procédés racoleurs et putassiers le bienfondé de nos présupposés idéologiques, non sans sous-entendre, naturellement, que les bébés d’en-face, d’une manière ou d’une autre, valaient moins ou, en tout cas, que leur mort avait moins d’importance voire, qu’elle était vaguement légitime.
J’avais annoncé que, pour aborder cette période de type crépusculaire (plutôt que sépulcrale car, gardons tout de même l’hypothèse d’un lendemain collectif meilleur…) et afin d’affronter mon propre désarroi face à l’immondice des temps, j’avais besoin de prendre du temps et du recul. Ô combien avais-je raison… ! Mais je dois vous faire un aveu : cela est/fut tout sauf facile, tant l’envie et, quasiment le besoin, de réagir étaient/sont violents. Heureusement, pour cela, pour vider son sac de manière intempestive, il existe le caniveau twitterien des émotions (je dis cela sans mépris puisqu’un espace public sans caniveau et sans égouts est voué à se transformer lui-même en cloaque), lequel permet, au fil de l’eau, de déverser du rire et de la colère sans que cela n’ait aucune espèce de valeur autre que cathartique. C’est la raison pour laquelle cela me prend un peu de temps pour vous proposer ces textes même si je commence à en distinguer l’architecture, l’angle, l’aspect. C’est le temps pour faire le détour par autre chose que par mes propres convictions et réactions épidermiques, qui, je l’avoue sans fard, sont fortes et, bien qu’il paraisse que ce soit mal, empreintes d’une très vive émotion. Je ne vous cache pas que j’aurais apprécié que beaucoup d’autres observateurs procèdent de la même façon, nous aurions ainsi gagné en intelligence collective.
A ce sujet d’ailleurs, je dois dire toute mon admiration devant ce miracle de la transsubstantiation de tant de personnes, qui économiste, qui juriste, qui vieille fille oisive des internets, qui gardien de zoo, ont su, tour à tour et en l’espace de quelques années à peine, par enchantement, devenir d’éminents épidémiologistes, de brillants spécialistes de la chose militaire, de réputés slavologues et à présent des diplomates de canapé : moi, contrairement à eux, et au risque de vous décevoir, l’impression que j’ai c’est que je ne sais rien, en tout cas je ne sais rien de ces choses. Je ne sais rien des virus, je ne sais rien des batailles (dont je dois dire que je me fiche un peu, n’ayant pas non plus la passion de construire des Tour Eiffel en allumettes non plus que des petits trains pour occuper mes dimanches), je ne sais rien de comment régler la crise israélo-palestinienne (mais visiblement j’ai beaucoup d’amis qui, eux, savent, quelle chanceuse je suis…). Ce que je m’efforce de comprendre en revanche c’est ce qui se passe pour nous et en nous, autour de nous. Cela oui je peux l’atteindre et probablement lui donner une forme intéressante, je l’espère, pour vous.
Quelques figures structurantes de ce que nous traversons commencent à mes yeux à émerger et les contours se décantent peu à peu. Ce n’est pas d’écrire un texte qui me prend du temps (ceux qui me connaissent savent que je ne peux écrire que d’une traite et sans brouillon - les brouillons m’embrouillent - et j’ignore pourquoi c’est ainsi…), non, c’est bien le temps de la décantation ou du retrait des émotions parasites.
La première de ces figures du temps qui sont, par leur puissance destructrice, des Antimythologies, majeure, et qui d’une certaine manière ordonne autour d’elle toutes les autres, est celle de la DÉSHUMANISATION. Vous me direz que cela n’est pas nouveau, en particulier en temps de guerre. Et pourtant si, la déshumanisation à laquelle nous assistons et qui est ce qui nous brutalise profondément, nous frappe de stupeur, nous méduse, nous rend muets ou au contraire trop bavards dans le vide, revêt actuellement des formes spécifiques qui se surajoutent à celles du passé et nous écrasent au sol en tant qu’humains. Je traiterai donc des différentes formes de la déshumanisation, et je la traiterai elle-même sous différentes formes.
Je publierai ces textes du crépuscule le vendredi en fin de journée à compter de la semaine prochaine sur mon site ainsi qu’ici et sans doute aussi ailleurs.
Je voulais vous tenir au courant du cheminement de ma réflexion et de cette lente maïeutique en attendant.
Je vous souhaite un excellent week-end. A ce sujet d’ailleurs, je me permets une dernière remarque pour aujourd’hui : j’ai pu lire, ici ou là en divers endroits sur les réseaux et sous la plume de personnages surexcités qui ne s’éprouvent existentiellement plus autrement qu’en état de siège permanent (il y a quelques spécimens de cette espèce sur X qui valent, croyez-moi, leur pesant de cacahuètes et l’on se dit que s’ils/elles passaient autant de temps à la salle de sport ou au travail qu’à maugréer, ricaner, étaler constamment une virulence devenue folle et tournant sur elle-même telle une toupie - même si je reconnais bien volontiers que l’époque a de quoi rendre marteau -, notre nation serait largement championne olympique toutes catégories et première puissance industrielle et industrieuse…), donc, disais-je, j’ai pu lire qu’en ces temps troublés, s’adonner aux plaisirs coupables de la vraie vie, parmi lesquels la pratique des arts et lettres, de l’amour, du spectacle de la nature, des sports ou de quelque autre forme de plaisir que ce soit relevait d’une forme d’égoïsme bourgeois.
Je tiens d’emblée à dire que, précisément et en rapport avec ma réflexion sur le contexte généralisé de déshumanisation dans lequel nous évoluons, il n’est rien de plus indispensable, de plus essentiel actuellement que ces pratiques qui sont autant notre oxygène que la marque de notre humanité.
De nos conflits, de nos aigreurs, de nos morts justes et injustes, il ne restera rien, mais de ce que nous laisserons ou aurons transmis comme formes symboliques du beau, de l’éros, de la vie, il restera toute la trace de notre humanité. C’est ce que j’ai pu revoir à Lascaux récemment, qui m’émeut tant, cœur battant de nos origines : de la vie de ces hommes, nos ancêtres, du fracas de leurs tueries tribales, il ne nous reste rien, tout au plus quelques os meurtris, quelques armes, quelques morceaux de pierre, mais de leur projection symbolique il nous reste tout, qui est désormais le miroir de notre propre condition. 17/11/2023

La presse traditionnelle contre l’information “open source”

H16

Il faut le dire simplement : la presse traditionnelle ne fait plus de journalisme, ni d’information. Elle est à peine capable de rapporter les potins.

Et non, ceci n’est pas une exagération.

Chaque jour qui passe apporte une démonstration supplémentaire de l’inutilité de la presse traditionnelle face aux réseaux sociaux et à l’information organique, collectée par les citoyens disposant d’une connexion internet. Et chaque jour apporte aussi la preuve de l’inadéquation croissante du modèle d’affaire de la presse traditionnelle à l’ère de l’information numérique.


La presse d’hier est maintenant en concurrence directe avec l’information “open source”, qui, comme les logiciels libres, bénéficie des mêmes avantages qui lui permettent de complètement écrabouiller la presse d’hier.

Sans surprise, les médias traditionnels – exactement comme les éditeurs de logiciels traditionnels – considèrent la collecte d’informations sous l’angle de la source propriétaire et, de ce point de vue, ne peuvent s’empêcher de rabaisser l’information “open source”. Après tout, eux ont accès à des personnes, des informations et des données qui ne sont pas disponibles pour les non-initiés, la piétaille, ceux qui ne sont rien…

Et puis, tout le monde sait que le vrai journalisme, c’est aller frapper aux portes, téléphoner à droite et à gauche, et surtout, avoir des relations avec des sources établies et des experts en la matière. De façon symétrique, ces sources et ces experts s’appuient sur ces relations avec les médias pour diffuser des informations et des points de vue à la petite cuillère, dans le but de faire passer des messages (un “narratif”, comme on dit en franglais de nos jours).

Ce dernier siècle, ce petit jeu n’a fait que s’institutionnaliser : tout comme les éditeurs de logiciels propriétaires imposaient leurs protocoles, leurs formats, les “sources établies” et les “experts reconnus” ont, par leur truchement avec les médias traditionnels, façonné des récits, les opinions et les politiques. Avant l’avènement des informations “open source”, les histoires se succédaient, les informations étaient fournies par des “sources proches” de ce qui se passait dans le monde, informations qui devenaient le récit établi, officiel.

Pour continuer la comparaison avec les logiciels propriétaires, on notera que la plupart des acteurs du secteur savent désormais que les failles de sécurité sont découvertes et comprises beaucoup plus rapidement en dehors des éditeurs qu’en interne : les capacités nécessaires à collationner les informations permettant d’identifier, de prévenir et de corriger ces problèmes – qu’il s’agisse de logiciels propriétaires ou non – dépassent celles des éditeurs eux-mêmes. De ce point de vue, les logiciels libres ont clairement rivalisé avec les propriétaires et la vieille école qui imposait la discrétion n’a pas pu perdurer.


De la même façon dans le domaine de l’information grand public, un profond changement a pris place ces vingt dernières années.

Non seulement tout le monde, où qu’il se trouve, peut publier pensées, opinions, expériences ou vidéos et photos personnelles et donc tout ce qui contribue à fournir de l’information, mais tout le monde se retrouve aussi dans la position de pouvoir tester la véracité de ces informations. Et les résultats de ces tests seront eux-mêmes sujets à évaluation, et ainsi de suite (les “Notes de Communauté” sur x.com en sont l’exemple vibrant).

Mieux encore : l’information, c’est aussi celle que fournissent les millions de capteurs divers qu’on retrouve partout à présent, de l’imagerie satellitaire aux cartes, en passant par les enregistrements de témoins, les informations et dossiers historiques et une incroyable collection de sources de données, dont beaucoup sont fournies par le gouvernement lui-même. Ces sources fournissent toujours plus d’informations à une vaste communauté qui s’en sert pour recouper sans arrêt témoignages et assertions.

Et au-delà de ces informations, on trouve à présent de véritables experts sur des événements qui ne sont plus liés aux organisations impliquées et qui sont prêts à donner leur avis, qui peuvent le faire directement sans plus passer par les plateaux télés ou radios officiels. Le décalage avec les habitués réguliers de certaines chaînes est alors frappant. En fait, par l’existence même d’un nombre croissant de canaux informationnels, ce n’est plus seulement l’information et l’expertise qui s’en trouvent améliorés, mais aussi les équilibres et la richesse des débats (aussi vigoureux soient-ils).

Enfin, L’information “open source” est caractérisée par une rapidité sans pareille : ses acteurs sont disponibles 24 heures sur 24, dans toutes les langues et dans tous les fuseaux horaires. Et contre ça, aucune salle de rédaction ne peut rivaliser.

Dans ce contexte, l’idée qu’une histoire soit définie exclusivement par une conversation privée, une “source bien placée”, un “expert” et un journaliste est en train de disparaître complètement.


Les événements récents (crise covid, vaccins, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien) montrent clairement que ce modèle d’information “open sources” bouscule le modèle à sources propriétaires du passé et explique aussi cette impression, lorsqu’on consulte la presse de grand chemin, de ne lire que des opinions : du point de vue de la production, ces opinions sont moins coûteuses à réaliser que les informations fournies par des communautés entières consacrées à des collectes de données précises.

Il y a quelques années, on pouvait encore croire, en faisant preuve d’optimisme un peu naïf, que le journal télévisé de 20 heures présentait une sorte de synthèse minutieuse d’informations vérifiées. En réalité, il ne s’agissait au mieux que d’opinions et d’interprétations d’un petit nombre de personnes disposant d’une expertise très limitée (et parfois carrément usurpée) sur des informations encore plus limitées. Ce n’est qu’à la faveur de la découverte de gros bobards (les “armes de destructions massives” de Powell, pour ne citer que cet exemple) qu’on a commencé à comprendre, très progressivement, la supercherie.

Dans ce contexte, la notion même de “désinformation” prend une coloration très particulière : on comprend que les opinions de personnes lambda n’en sont pas, n’en déplaise à tous les censeurs rabiques qu’on retrouve, tous et de façon coïncidente, dans les médias de source propriétaire. Eh oui : prétendre que les informations de sources ouvertes sont fausses constitue un des rares mécanismes à disposition de la presse traditionnelle pour tenter de conserver son audience.

Malheureusement pour eux, le combat est inégal : trop de communautés vérifient trop d’informations trop vite et de façon trop pertinente pour que la presse traditionnelle puisse espérer faire le poids un jour. Si les médias de grand chemin parviennent à se concentrer sur les potins, peut-être arriveront-ils à tirer leur épingle du jeu, mais ça n’en prend pas le chemin.


16 novembre 2023

Importante, digne, mais sans les musulmans... ce qu'a vraiment été la marche contre l'antisémitisme

Natacha Polony

Il y a d’un côté ceux qui claironnent avec satisfaction que cette manifestation contre l’antisémitisme fut un grand moment d’unité nationale. Tout au plus ont-ils déploré que le président de la République ait « raté ce moment historique ». Puis il y a ceux qui, le soir même, ont commencé à forger le récit d’une manifestation haineuse dans laquelle on aurait « frappé des militants de la paix » et « insulté les musulmans de ce pays ». Bienvenue dans les mondes parallèles. Non seulement il est désormais permis de ne pas voir ce que l’on voit, mais on peut, avec la plus parfaite autosatisfaction, se mettre à croire ce que l’on invente.
 
Passons sur ceux qui ont traité de réac, voire de fasciste, quiconque alertait depuis trente ans sur l’abandon du processus d’intégration et continueront à le faire pour démontrer leur appartenance au camp du Bien médiatique mais sont venus défiler, ravis qu’on ne leur demande pas de préciser de quelle nature est cet antisémitisme qui gangrène la France. Passons également sur ceux qui, tel Ivan Rioufol, se sont empressés de voir dans cette marche un soutien à Israël, proclamé poste avancé de l’Occident dans la guerre de civilisation, histoire de donner raison à Jean-Luc Mélenchon et à ce tweet particulièrement vicieux expliquant qu’avec ladite marche les « soutiens inconditionnels du massacre » perpétré à Gaza avaient « leur rendez-vous ». Les uns et les autres ont gagné : cette marche ne fut pas un rassemblement de toute la nation.
 
La première condition pour ne pas ajouter au climat délétère qui empoisonne le pays est de décrire honnêtement le réel et de dire ce que tous les Français ont pu voir : une marche digne et importante, mais plutôt bourgeoise et dans laquelle on ne comptait quasi aucun de nos compatriotes d’origine maghrébine ou subsaharienne. Les Français de confession musulmane n’étaient pas là. C’était déjà en partie le cas le 11 janvier 2015 – mais dans une moindre mesure – et pour l’avoir dit de façon un peu brutale, Emmanuel Todd s’était fait à l’époque agonir d’injures. Et ce serait faire trop d’honneur à Jean-Luc Mélenchon que de lui en imputer la responsabilité. Il se contente de tenter une récupération grossière – et à terme criminelle – d’un phénomène de fracturation de la communauté nationale, quitte à l’amplifier en reprenant l’idée d’une « guerre aux musulmans » qui était, depuis le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo et des Français juifs de l’Hyper Cacher, une antienne qu’Edwy Plenel diffusait lors de conférences aux côtés de Tariq Ramadan.
 
CRISE ÉCONOMIQUE ET CULTURELLE

L’enjeu des années à venir est d’éviter que la communauté nationale n’achève de se déchirer. Le président de la République le sait, puisqu’il a choisi de ne pas se rendre à une marche qui, pour essentielle qu’elle était, contribuait, hélas, à nourrir le ressentiment de Français (notamment de confession musulmane) qui ont l’impression que le sort des Palestiniens écrasés sous les bombes à Gaza ou tués par des colons fanatiques en Cisjordanie nous est indifférent. Le travail est immense puisqu’il passe par le retour d’une politique étrangère cohérente et indépendante autant que par une politique intérieure d’intégration et d’affirmation des lois et principes de la République. Le contraire de ce qui est fait depuis vingt ans, où l’on se range à un atlantisme qui favorise le sentiment d’un deux poids deux mesures occidental dans le monde, en particulier musulman, tout en laissant l’islamisme saper l’intégration des Français de confession musulmane à une République laïque dans laquelle chacun a sa place à condition de ne pas revendiquer au nom de sa supposée différence.
 
Les Français, dans leur immense majorité, ressentent le danger que constitue la communautarisation en cours. Un danger d’autant plus grand qu’il se joue sur fond d’appauvrissement du pays. Le ministre de l’Économie peut s’adresser des louanges et vanter les pseudo-performances françaises sur fond de fragilisation de l’Allemagne, là non plus, personne n’est dupe. Les fondamentaux économiques du pays ne sont pas bons et nous vivons sur les restes de la splendeur passée. Depuis le Covid, c’est à coups de dettes et de chèques catégoriels que le gouvernement gère l’inflation, au lieu de traiter le véritable problème structurel : notre déficit commercial abyssal. Pis, plutôt que de soutenir les PME qui tentent désespérément de produire en France, malgré l’inflation administrative et la concurrence déloyale, Bercy n’a qu’une obsession : augmenter les exportations plutôt que de diminuer les importations. Erreur de perspective tragique.
 
La conjonction entre une crise économique et une crise culturelle, favorisant toutes deux des forces centrifuges et une défiance croissante, est une bombe à retardement. Remobiliser la nation autour de la production industrielle et agricole, autour de l’indépendance diplomatique et stratégique, autour de l’excellence scolaire comme moyen de combattre l’obscurantisme et de contrer le déclin économique, défendre les intérêts de la France en tant que République laïque et sociale, et en faire la matrice de notre engagement européen, tel est le seul programme raisonnable et capable d’enrayer le processus que les uns font semblant de ne pas voir et que les autres tentent d’accélérer.

15 novembre 2023

Le portefeuille d’identité numérique arrive, et avec lui, la prison européenne à ciel ouvert

H16

15/11/2023 - Ah, l’Union Européenne, c’est une chose subtile qui a bien du mal à gérer des afflux d’immigrants clandestins mais qui prétend, sans sourciller, règlementer les boîtes de camembert et qui, pour faire bonne mesure, entend construire la prochaine prison numérique à ciel ouvert sur tout le territoire européen.

Une prison numérique à ciel ouvert ? Diable, n’est-ce pas un peu exagéré ?

Il suffit en réalité de constater le niveau de frétillance élevé du Commissaire Breton pour comprendre que non : ce dernier a tout récemment annoncé, un sourire extatique vissé aux lèvres, que le Parlement et le Conseil européens étaient parvenus à un accord sur l’identité numérique européenne, la fameuse “#eID”. Avec elle, bientôt, toute personne vivant dans l’UE disposera bientôt d’un portefeuille numérique.


La joie de ceux qui nous dirigent doit toujours alerter et lorsqu’elle concerne des factotums non élus, elle doit même déclencher une saine répulsion.

Bien sûr, si l’on s’en tient aux petits textes acidulés de présentation du projet par les institutions européennes, tout est pour le mieux : la mise en place de ce portefeuille numérique ouvre les portes à de grandes et belles réalisations, facilitant la vie de tous dans des dizaines d’aspects différents. Exactement comme le “pass vaccinal” qui devait grandement faciliter la vie de ceux qui s’étaient fait injecter un produit mystère, ce nouveau “wallet” autorisera son porteur à réaliser toute une série d’opérations qui, sans lui, seraient un peu plus compliquées ou bureaucratiques.

Ah oui, vraiment, ce “portefeuille numérique”, ça va être commode, et ce sera plus sécurisé. Que c’est pratique !

Mais voilà : comme une lecture attentive des textes de loi le laisse comprendre, ce “portefeuille numérique” contiendra effectivement tout ce que le gouvernement veut savoir sur vous, vos informations personnelles, vos données biométriques et médicales et, bien sûr, l’intégralité de votre patrimoine financier sous forme d’euros numériques, c’est-à-dire cette monnaie numérique de Banque Centrale (CBDC) dont les gouvernants ont la volonté qu’elle remplace complètement l’argent liquide à moyen terme.

Or, ceci donnera aux administrations et surtout à ceux qui les dirigent, élus ou non, le pouvoir énorme de suivre vos moindres faits et gestes, de savoir exactement ce que vous faites avec l’argent qu’ils vous autoriseront (ou non) à avoir, voire flécher vos dépenses (ceci, vous y avez doit, cela, non), jusqu’à l’interdiction pure et simple dans les cas les plus graves (qui ne manqueront pas, c’est garanti sur facture).

Avec ce “wallet”, chaque gouvernement européen sera en mesure d’espionner à la fois ses propres citoyens et les résidents de l’union européenne sur leur sol en leur fournissant même les moyens techniques d’intercepter le trafic web crypté (oui, oui, il y a bien des dispositions en ce sens). Ceci ne signifie rien de moins que la fin de notre vie privée, et, en pratique, le début d’une prison à ciel ouvert pour les Européens.


Il ne faut en effet pas être trop malin ni particulièrement doué pour comprendre les dérives possibles de ce genre de procédés. Après tout, un autre pays a devancé les frétillantes idées européennes, c’est la Chine : par l’utilisation quasi-universelle de différents procédés – à commencer par l’application WeChat – la dictature communiste a très concrètement mis en place un contrôle social numérique, complet et efficace pour garantir la bonne soumission du peuple aux désidératas des dirigeants.

Pour une Union européenne qui, ces dernières années, a donné tous les signes de virer vers l’autocratie collectiviste (le passage pandémique ayant largement accéléré ses velléités), la mise en place de ce “portefeuille numérique” est l’étape indispensable pour aboutir exactement au même résultat que la Chine communiste.

Dans un premier temps, il s’agira de récompenser le bon citoyen, bien conforme voire conformiste, en lui donnant accès à des procédures facilitées, à des aides ou des bonus alléchants. Petit-à-petit, les citoyens réfractaires ou simplement largués par les technologies afférentes se retrouveront dans la zone grise des demi-mesures, des arrangements bureaucratiques en attendant qu’ils s’adaptent ou qu’ils périssent. Enfin, l’étape ultime sera atteinte lorsqu’à la place de bonus, ce seront des sanctions et des punitions qui apparaîtront lorsqu’on refusera d’utiliser les passerelles technologiques alors officiellement imposées partout, pour tous.

Présentées comme commodes et permettant de vous protéger (“c’est important, la sécurité, voyez m’ame Michu”), ces technologies seront largement incitées puis, rapidement, imposées et enfin sanctionnées en cas de non-utilisation ou de contournement.


Bien sûr, quelques citoyens, des experts en sécurité informatique et même des parlementaires européens, conscients de l’énorme piège qui se met en place, ont déjà tenté d’alerter l’opinion publique. Les médias de grand chemin, fidèles à leur habitude d’aplatissement supersonique, de veulerie survitaminée et d’inutilité en or-massif, se sont empressés de ne pas en parler, ou ont essentiellement classé les dérives potentielles dans la catégorie des “théories du complot”, même si on les a pourtant observées avec le pass vaccinal…

À en juger par les mines un peu trop réjouies des dirigeants européens à l’annonce d’un prochain vote favorable du Parlement européen, on comprend que les loups se pourlèchent déjà les babines du dîner de moutons qu’ils vont s’enfiler dans les prochaines années.

Cependant, pour les ovins, l’affaire est certes mal enquillée mais il n’est pas encore trop tard pour bien faire comprendre son désaccord.

On pourra ainsi contacter son député européen (en retrouvant son e-mail ici) pour lui expliquer que ce genre d’abominations liberticides lui fera perdre son siège. Cela peut être étendu aux représentants locaux au niveau national. Après tout, ça changera les députés, les maires ou les sénateurs des demandes incessantes pour des subventions, des places en crèche ou des logements sociaux…

L’expérience du pass vaccinal, tant national qu’européen, fut douloureuse et doit servir : quoi qu’il arrive, ne vous conformez pas. N’utilisez pas ce passeport numérique, véritable usine de pavés pour l’enfer à l’échelle continentale. Arrêtez le conformisme, ne suivez pas le troupeau car sa funeste destination ne fait plus aucun doute.

Pour ceux qui le peuvent, contournez-en l’usage : prétendez n’avoir aucun smartphone, refusez d’utiliser internet pour vos interactions avec les administrations et à plus forte raison les entreprises privées (quitte à boycotter celles qui s’afficheront un peu trop volontaires dans le déploiement et l’usage de cette future prison numérique).

De la même façon, rabattez-vous dès que possible sur l’argent liquide pour retarder l’avènement du système d'”argent numérique” et, si vous le pouvez, familiarisez-vous avec les cryptomonnaies et leur usage. Des collectifs existent pour vous y aider, contactez-les, entraînez-vous.

L’identité numérique européenne arrive et le pire n’est pas à craindre : il est certain. Préparez-vous en conséquence.


https://h16free.com/2023/11/15/75895-le-portefeuille-didentite-numerique-arrive-et-avec-lui-la-prison-europeenne-a-ciel-ouvert

14 novembre 2023

Véronique Faucheux

Pourquoi l'antisionisme ne peut pas être assimilé à de l'antisémitisme ?
Pour une raison simple : les antisionistes sont généralement ceux qui combattent aussi le racisme.
L'antisémitisme est traditionnellement associé au racisme et au nazisme.
Pourtant, dimanche, on a vu des skinheads participer à la marche contre l'antisémitisme.
Bizarre, non ?
En réalité, pas vraiment...
Car la politique israélienne est résolument raciste et proche de l'idéologie d'extrême-droite, qui a donné naissance au nazisme.
En conclusion, on peut affirmer deux choses sans prendre le risque de se tromper :
1) l'antisionisme et l'antisémitisme s'opposent,
2) le sionisme et le fascisme se superposent.
Jonathan Sturel

Message pour les adversaires politiques ou non, de gauche ou de droite :

Hier vous avez vu les présidents des Assemblées, les ministres, des anciens présidents de la République et des anciens Premiers ministres, des grands personnages du système derrière une bannière pleine de slogans. Vous pensez peut-être que ces images sont réconfortantes et vous pensez qu'après ce défilé votre sécurité, pour laquelle vous craignez, sera mieux assurée.
Erreur. Pour deux raisons :

1. Les personnes qui tenaient ces banderoles sont les mêmes qui ont importé en France les gens que vous avez peur de croiser dans les rues aujourd'hui. Nous comprenons votre peur : nous autres, non Juifs, nous faisons aussi le nécessaire pour éviter de les croiser.
Les gens qui tenaient ces banderoles ont planté les arbres d'où tombent aujourd'hui les fruits pourris qui nous empoisonnent. Pour autant : ils nient avoir fait cela et vont même jusqu'à continuer de penser et de dire que la France est et doit rester une terre d'asile, de tolérance et de vivre-ensemble. Leurs fruits sont pourris mais ils veulent quand même nous les faire manger, et à vous aussi.

2. Ce matin de lundi lendemain de marche contre l'antisémitisme, vous allez, comme nous, prendre le métro, les transports, votre voiture, pour vous rendre au travail et vous verrez, partout autour de vous, les mêmes visages des mêmes gens que vous préférez éviter de croiser. Ils sont toujours là, ils n'ont pas disparu dans la nuit malgré la marche de la veille.
Savez-vous pourquoi ? Parce que ceux qui ont le pouvoir de les renvoyer d'où ils viennent sont les mêmes qui ont organisé leurs arrivées ici. Ce sont les mêmes : les gouvernements de ces dernières décennies, hier représentés par Hollande, Sarkozy, Valls, Fabius, Castex, tous présents à vos côtés pour vous dire combien ils compatissent à votre malheur et comprennent vos inquiétudes.
Et croyez-vous que ces gens vont se dédire ? Qu'ils vont admettre avoir planté les arbres d'où tombent aujourd'hui des fruits pourris et empoisonnés ? Non. Bien sûr que non, ils ne se dédiront pas et les gouvernements actuels, représentés hier par les ministres actuels, n'ont pas non plus l'intention de renoncer avec l'idéologie immigrationniste, avec le mondialisme, avec l'anti-France, avec l'antiracisme importateur officiel du Tiers-monde en France.
Les gens qui marchaient avec vous hier ne sont pas plus vos avocats qu'ils sont les nôtres : ils sont, pour vous comme pour nous, des croque-morts qui ne vous tiennent la main que pour vous conduire jusqu'à la fosse.
Ils ont organisé cette marche pour vous faire croire que votre drame touche à sa fin. C'est faux : votre drame, comme le nôtre, ne fait que commencer. À moins d'un sursaut... ou d'un miracle ! C'est encore possible mais le temps presse. 14/11/2023

13 novembre 2023

Lutter contre le harcèlement, vraiment ?

H16

Vendredi dernier, le Chef de l’État s’est fendu d’un message à rallonge sur X, la plateforme de Musk : dans son style habituel de lycéen confus, il a tenté d’interpeler les jeunes générations sur un fléau qu’il prétend prendre à coeur, le harcèlement scolaire.

Pas de doute : Emmanuel Macron veut absolument montrer qu’il comprend le problème et entend le résoudre avec, notamment, une législation aux peines renforcées. Le locataire de l’Élysée évoque ainsi les 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende qu’encourt potentiellement un vilain harceleur à l’école.


Ici, on sent qu’il mise habilement sur la mémoire de poisson rouge des élèves français qui ne se souviendront pas que même les violeurs multirécidivistes ne sont que très rarement aussi fermement condamnés, et que le même Macron avait clairement émis le désir, il y a deux ans, “d’emmerder les non vaccinés”, faisant de lui un exemple assez parlant de ce que peut justement être un harceleur.

Plus prosaïquement, plusieurs raisons ont présidé à retrouver ainsi ce dossier dans l’actualité tel un cheveu sur la soupe.

De façon assez évidente, il y a le besoin grandissant de mobiliser les journalistes sur d’autres sujets que l’actualité franco-française (les indicateurs économiques actuels sont affolants), de la récession qui n’est plus dissimulable et dont les conséquences sont en train de se compter en kilomètres de queues devant les soupes populaires, et encore plus de les éloigner des gesticulations parfaitement incohérentes du chef de l’État en matière d’affaires étrangères notamment au Proche-Orient.

D’autre part, il fallait occuper le petit Gabriel Attal dont l’arrivisme et la toxicité deviennent difficiles à camoufler.

Le lancement de la campagne contre le harcèlement est donc l’occasion de lui coller dans les pattes à la fois le Premier Ministre Babette Borne et l’autre moitié du couple Macron, ce qui ne manque pas de faire un tableau croquignolet lorsque ce trio se rend sur le terrain où gêne et crispation se lisent sur leurs visages à chaque étape du calvaire communicationnel.


Calvaire qui se traduit d’ailleurs par l’interaction embarrassante de Borne avec un élève harcelé, dialogue malaisant qui n’a d’ailleurs pas manqué d’alimenter la polémique, pendant que ce qu’on peut lire comme du mépris de la part de Brigitte Macron est pudiquement passé sous silence.

Au moins le ministricule Attal aura-t-il eu la présence d’esprit d’être aussi incolore, inodore et insipide que possible lors de ce douloureux épisode : cela valait mieux puisque lorsqu’il est lâché sans surveillance, il se laisse aller à bobarder ouvertement à la télévision, s’inventant un passé de harcelé repris avec une telle ferveur dans tous les médias de grand chemin que la moindre once d’esprit critique impose de ne pas y croire une seconde…

En réalité, cette campagne va très pratiquement servir de chausse-pied au programme de lutte contre le harcèlement en ligne, programme qui servira de boulevard évident à toute une série de dispositions légales permettant d’ajouter une belle couche de dystopie orwellienne sur les réseaux sociaux : l’actuel pouvoir ne supporte pas de voir ses narratifs grotesques mis en pièce et comprend que son emprise, décroissante, sur le noyau dur des retraités scotchés aux médias traditionnels ne va pas suffire à tenir le pays à mesure que la situation se dégrade.

Et pendant qu’on occupe le peuple en prétendant garantir la sécurité de ses enfants dans le cadre scolaire, les administrations (suivant en cela l’exemple donné par nul autre que le chef de l’État lui-même) s’emploient chaque jour à pister le citoyen, ne le lâchant absolument jamais tant qu’il y a quelques sous à grapiller : cotisations, impôts, taxes, règlementation délirante et contraintes légales à n’en plus finir qui finiront, toutes, par des amendes d’une façon ou d’une autre, il apparaît clair que certains harcèlements sont, eux, parfaitement autorisés et ce, même s’ils conduisent leurs victimes (et le pays avec elles) vers les pires extrémités.


Le harcèlement des Français par leurs administrations se double de celui d’institutions et de politiciens qui ne se cachent même plus de vouloir leur imposer un agenda pour lequel ils n’ont pas été élus : alors qu’aucune plateforme majoritaire ne demandait à imposer les véhicules électriques, des éoliennes pour tous, le financement délirant de guerres étrangères, la mise en place de programmes éducatifs sexuels controversés ou l’introduction de délicieux insectes chitineux un peu partout dans notre nourriture, on aboutit à abandonner toute volonté d’électricité pas chère, d’eau courante propre et peu coûteuse ; la guerre à la voiture (thermique d’abord) est ouvertement déclarée ; celle à la propriété privée n’est pas encore officialisée exclusivement pour des raisons de constitutionnalités.

Le harcèlement des Français par des mouches du coche de plus en plus agressives devient préoccupant et dans ce constat, la lutte contre le harcèlement à l’école ressemble encore une fois à la pose d’une cautère mal taillée sur une jambe de bois.

En effet, le harcèlement à l’école est d’abord et avant tout un problème de discipline qu’il est maintenant impossible de faire régner par démission de l’intégralité du corpus enseignant (ou à peu près), cette démission étant elle-même le résultat inévitable de la volonté farouche de toute l’administration de ne surtout pas faire de vagues, de toujours plier devant la moindre adversité. Pour rappel, #PasDeVague date de 2018, mais la dérive consternante de toute l’Éducation nationale date de plusieurs décennies, l’abandon de la discipline s’inscrivant bien dans l’air du temps des années 80 et 90.

À la démission commode et rapide des pouvoirs publics a succédé celle des enseignants puis des parents eux-mêmes et enfin des élèves entre eux.


Le harcèlement scolaire n’est qu’un symptôme de plus dans l’effondrement (ici moral) du pays, de l’abandon des valeurs essentielles qui fondent non pas la République ou je ne sais quel autre concept aussi ronflant que creux, mais bien l’humanisme basique dont tout individu normalement constitué devrait faire preuve. Chacun laisse faire, les victimes subissent, parce que les hiérarchies, veules, corrompues et terrorisés par le qu’en dira-t-on, se terrent et ne font plus rien, que la justice, borgne, idéologisée et débordée, s’en fout.

Le fait que le harcèlement soit rampant dans le système éducatif français en dit long sur le délitement total de la société, et l’incapacité des autorités à comprendre la racine du problème – son laxisme compulsif – impose de voir qu’il n’y aura pas de salut venant d’elles et certainement pas venant des tristes bouffons qui nous gouvernent, eux qui sont les principaux promoteurs de toutes les tendances qui ont abouti exactement à ces résultats et qui permettent d’affirmer une chose simple :

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2023/11/13/75889-lutter-contre-le-harcelement-vraiment