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7 décembre 2023

Plus forte, la France, vraiment ?

Yann Bizien

En lisant le Figaro, je n’ai pas vraiment envie d’épargner Madame Borne. Je respecte la femme. Mais je ne peux que fustiger la responsable politique. (...)
Car il y a du mensonge quand elle affirme que la France serait aujourd’hui plus forte qu’en 2017. C’est faux. La France est plus endettée que jamais. Il y a aussi du mensonge quand elle évoque un « sentiment d’insécurité ». La violence a explosé et l’ensauvagement s’est étendu à tout le territoire national sous les multiples effets d’une immigration invasive et sauvage. Le racisme anti blancs, anti chrétiens et l’antisémitisme font chaque jour des ravages.
En réalité tout sonne faux dans la voix du pouvoir. Le niveau scolaire et le pouvoir d’achat des Français s’effondrent. Nos traditions sont attaquées et démantelées. La détestation de la France augmente chez des jeunes qui s’estiment français sans épouser nos valeurs et sans reconnaître nos lois. Et l’État ne garantit plus notre sécurité. (...)
Madame Borne détient un pouvoir dévitalisé et aveugle qui se réduit à une communication mensongère. Elle assure la continuité du déclin français, sans l’admettre. (...)
Ce pouvoir trompe le peuple après l’avoir longtemps trahi. Il affirme une chose, puis, sans aucune honte, son contraire. Il est fondamentalement malhonnête et ne sait pas assumer ses fautes. (...)
Le temps passe et je vois mourir la France. Je la vois mourir à petit feu, dans sa longue agonie.
Non, vous mentez, nous ne sommes pas revenus à la belle époque des Trente Glorieuses, chère Madame Borne. La France n’est pas plus prospère ni plus sûre qu’en 2017. Bien au contraire, elle a basculé dans un effondrement économique, moral et dans le chaos sécuritaire.
Vous avez échoué, comme d'autres. Nous attendons toujours vos décisions de rupture, vos actes responsables et vos résultats pour la résurrection du pays.
Le seul vrai sentiment qu’ont les Français aujourd’hui, c’est d’être les victimes de l’idiocratie. Pour le reste, ils savent tout. Plus besoin de leur livrer vos mensonges sur un plateau.

Denis Collin

Après PISA : Pour enrayer le déclin français, le gouvernement agit comme on pouvait s’y attendre : il prend des mesures pour accélérer la catastrophe.
D’un part, il ferme des classes préparatoires (notamment littéraires), c’est-à-dire les derniers lieux du lycée où l’on apprend encore à travailler et où l’on vise l’excellence. Vive les paresseux ! Ajoutons que les écoles supérieures de commerce (toutes privées) et désireuses de piquer la manne que sont les étudiants des classes préparatoires « sup de co » ont créé une filière pour bacheliers, les bachelors, parce qu’un nom américain, c’est plus chic et HEC, la première de ces écoles, s’y met à son tour. Autrement dit, au lieu de passer deux ou trois ans dans des classes publiques et gratuites, les étudiants devront passer à la caisse dès le bac. Tout cela dessine les contours d’une privatisation totale de l’enseignement supérieur.
D’autre part, le ministre promet pour venir en aide aux élèves après la classe, un logiciel d’IA. Des programmes plus exigeants, des classes moins chargées, des heures de cours et des professeurs : foin de ces vieilleries. Vive l’IA. L’IA après la classe qui prépare l’IA remplaçant le professeur, vieille chimère technocratique. À la clé la mort définitive de l’instruction publique.
Yann Thibaud

(...) Le rôle diplomatique de la France n'est aucunement d'être le valet, ni l'exécutant de l'hyperpuissance étasunienne, mais bien plutôt, dans la tradition gaullienne, de faire entendre une voix originale, faite de désir d'harmonie, de paix, de concorde et de conciliation des multiples peuples de la terre.
Aussi une autre mondialisation est-elle possible, comme le disaient il y a encore peu de temps les « altermondialistes ».
Une autre mondialisation, qui ne soit pas l'écrasement et la soumission des opprimés à la paranoïa d'un état mondial orwellien, sans substance, ni idéal.
Une autre mondialisation enfin, résultant de la rencontre et de l'échange pacifique entre les multiples cultures de la planète, en vue de l'élaboration commune d'une nouvelle civilisation, prenant et réalisant le meilleur de chacune, au lieu et à la place de l'actuelle régression et décadence civilisationnelle.
Soit l'exact contraire de ce qui se produit aujourd'hui, c'est-à-dire l'affrontement entre des blocs refusant de se parler, de se connaître et de coopérer.
Il est vrai que l'Occident ou plus exactement ses actuels dirigeants, nous fournissent, de ce point de vue, un bien piètre exemple, en diabolisant en particulier l'indispensable partenaire que constitue pour nous autres eurasiens la Russie, comme en soutenant inconditionnellement un gouvernement extrémiste qui terrorise et persécute les habitants originels du territoire de Palestine.
Oui la France a et aurait beaucoup à faire, si elle jouait son véritable rôle.
À quand un réveil et un accomplissement du peuple français ?
Pourquoi l'âme de la France dort-elle d'un si profond sommeil ?
Comment faire et comment procéder, pour qu'elle retrouve enfin sa fierté et son si noble destin ?

6 décembre 2023

PANDÉMIES, GUERRES, ZÉRO CARBONE… MAIS QUE VEULENT VRAIMENT CES OLIGARQUES QUI NOUS DIRIGENT ?

Marc Amblard

La « grande réinitialisation » et son greffon, la lutte contre changement climatique sont largement promus par les mondialistes de Davos (ONU) qui y font souvent référence sous le nom d’Agenda 2030. Ils se parent de vertu en annonçant 17 objectifs de développement durable (« Global goals »). Vous en avez tous entendu parler. Bon, soyons honnêtes et lucides, ces programmes qui affichent une façade humaniste et écologiste n’ont pas pour finalité de sauver la planète. Ils visent des buts hélas bien différents. Tentons de les résumer :

1) Éliminer les acteurs économiques (industrie & commerce) plus petits pour renforcer les grandes entités monopolistiques en partenariat avec les gouvernements (marxisme oligarchique). La récession est alors vue comme un outil de régulation. La période du Covid a permis ainsi aux multinationales d’accroître leur emprise économique et commerciale au détriment des PME.

2) Contrôler totalement les ressources de notre planète, aussi bien énergétiques qu’alimentaires. Que Bill Gates soit devenu en quelques années le plus gros propriétaire de terres agricoles aux USA ne relève en rien du hasard. Juste un exemple parmi d’autres.

3) Encadrer les populations. Le changement climatique (tout comme la pseudo pandémie d’ailleurs) est un cheval de Troie pour introduire l’autoritarisme. Il appauvrira les masses et engendrera suffisamment de désespoir pour que les gens soient prêts à renoncer à leurs libertés en échange d’un semblant de sécurité et de normalité.

4) Imposer un gouvernement mondial selon le sophisme : « à un problème planétaire, il n’est point de solution locale ». Ce "nouvel ordre" que les puissants appellent de leurs vœux implique un affaiblissement des nations vouées à abandonner leur souveraineté au profit d'organisations mondiales multilatérales non élues à commencer par l’Union européenne, l’ONU, le FMI, l’OMS… Ces transferts massifs de pouvoir garantiraient aux multinationales des rentes colossales par le biais des commandes publiques (je vous renvoie alors aux achats de vaccins qui ont fait le bonheur de l’industrie pharmaceutique et ses actionnaires).
Prendre conscience de ces réalités est déjà un acte de résistance.

Segundo Cimbron

Depuis le 7 octobre, 3.000 Palestiniens ont été arrêtés et incarcérés en Cisjordanie (la partie palestinienne qui n'est pas gérée par le Hamas).
Sans procès, sans motif, sans avocat, sans dossier juridique.
Sur simple décision administrative indéfiniment reconductible.
Il y a des situations de ce genre où on parle plutôt d'otages que de prisonniers.
Mais là, c'est dans "la pointe avancée de la démocratie" à la sauce occidentale.
Marc Amblard

Il faudra vraiment garder ce genre de vidéo pour bien montrer à quel point une partie de l'humanité est devenue stupide.

Radu Portocala

Les gazettes s’empressent de reprendre l’annonce du service européen Copernicus qui dit que 2023 a été l’année « la plus chaude de l’histoire ». Par la faute de l’homme - cela va de soi.
Parlent-ils de l’histoire depuis son insondable commencement ? Ce serait, bien entendu, parfaitement stupide, puisqu’ils ne peuvent pas savoir quel temps il faisait il y a quatre mille ans ou même deux mille.
Entendent-ils, par histoire, les même pas deux siècles qui se sont écoulés depuis que la température est mesurée et enregistrée dans des statistiques ? C’est également stupide, car la période est bien trop courte par rapport à la très longue vie de la Terre pour en tirer des enseignements péremptoires.
Mais il y a autre chose. Ces affirmations sont faciles à faire pour la simple raison que si des scientifiques les contestent, on peut toujours les faire taire, et, par ailleurs, elles sont invérifiables par le commun des mortels. On peut toujours dire à l’homme de la rue que, par exemple, le 5 juillet 2023 la température à la surface de la Terre a été plus élevée de 2 degrés que le 5 juillet 1886, il n’aura ni les moyens ni la volonté de se livrer à des vérifications.
On peut toujours, et très facilement, mentir à l’homme de la rue, lui induire des angoisses afin de le manipuler plus facilement.
La Royal Society de Grande Bretagne vient de publier une étude qui démontre qu’une augmentation de la température a été la cause et non l’effet (!) d’une plus grande concentration de CO2 dans l’atmosphère. Bien entendu, on n’en tiendra pas compte et on rangera ses auteurs parmi les complotistes dangereux.

Il a bien envie d’emmerder tous les Français

H16

Ouf, la sévère flambée d’inflation qui a touché l’Occident ces derniers mois montre des signes d’affaiblissement. Ceci s’accompagne immédiatement d’un grand soulagement chez Bruno Le Maire dont certains des sphincters vont à nouveau pouvoir se dilater normalement.

“Nous sortons de la crise inflationniste”, se réjouit-il en n’imaginant pas une seule seconde que le pays sort de cette crise inflationniste pour mieux rentrer dans une crise plus générale, à base de récession par exemple. Bruno ne s’inquiète pourtant pas : quoi qu’il arrive (quoi qu’il en coûte ?), il va continuer son sacerdoce ministériel sachant que, quelle que soit la crise qui va s’abattre sur les Français, il n’en ressentira pas les effets.


En cela, il sera rejoint par tous les autres ministres et toute la nomenklatura du pays qui, il faut bien le dire, ne semble guère inquiète de son sort et peut donc continuer d’emmerder les Français comme jamais. Si l’actuel locataire de l’Élysée entendait, le 4 janvier 2022, emmerder les non vaccinés, il apparaît à présent qu’il va tout mettre en œuvre pour emmerder aussi tous les autres (par souci d’égalité je présume).

Pour y parvenir, lui, son gouvernement et les députés qui forment l’indépassable brochette de clowns de l’actuel Cirque Républicain Permanent vont donc multiplier les mesures pour transformer le quotidien pénible des Français en véritable cauchemar.

Ainsi, prenant l’habituel prétexte de la santé (un classique inusable, apparemment), les autorités vont donc augmenter encore les prix du tabac, avec un paquet de cigarette prévu à 12€ en 2025 puis 13€ courant 2026. Rassurez-vous, il augmentera aussi de 40 à 50 centimes dès janvier 2024.

L’inflation marque le pas ? Le gouvernement prend la relève !

Bien évidemment, cette augmentation de prix s’accompagne d’une nouvelle bordée d’interdictions sans lesquelles cette inflation taxatoire passerait pour une aimable plaisanterie : même être à l’extérieur ne sera plus suffisant pour pouvoir fumer, puisque l’actuel ministricule a décidé l’extension des espaces sans tabac aux plages, aux parcs, aux forêts et aux abords de lieux publics.

En utilisant une définition assez large de “abords”, nos dirigeants devraient parvenir à faire de la France un espace non fumeur intégral.

Au passage, on ne pourra s’empêcher de noter que, comme le prévoient tous les économistes un peu sérieux, ces mesures ont un effet très mesurable sur le marché noir : à mesure que les tarifs officiels, soumis à l’inflation gouvernementale, grimpent toujours plus haut, les Douanes notent des trafics et des ventes transfrontières en nette augmentation.


Dans la même veine, et toujours parce qu’il s’agit à l’évidence d’emmerder tous les Français, des sénateurs proposent actuellement d’instaurer un prix plancher, situé autour de 50 centimes par unité d’alcool pur, sur les boissons alcoolisées. Encore une fois, l’argument de la santé est mis en avant (8% des Français engloutissant à eux seuls plus de la moitié de l’alcool bu dans le pays) pour créer ainsi une nouvelle vague d’inflation dirigée sur certains prix et taxer ainsi un peu plus le moutontribuable français. En effet, si la proposition devait passer, plus aucune bouteille de vin ne pourrait coûter moins de 3,50 euros. Quant aux autres formats, l’inflation serait encore plus forte. Fini les cubis à 10 euro, aucun ne pouvant plus être à moins de 24…

Enfin, rappelons que les buvettes parlementaires ne seront de toute façon pas concernées par ces prix planchers, ce qui mettra les sénateurs et les députés à l’abri de toute désintoxication dangereuse.

Il serait dommage de s’arrêter en si bon chemin : la route vexatoire française est toute tracée et sur celle-ci ne roule que des véhicules dûment incités par l’État, trop content de pouvoir attacher un nouveau fil à la patte de ses contribuables. C’est ainsi qu’en 2024, la guerre contre les véhicules à moteurs thermiques va redoubler de violence puisque le gouvernement, dans son projet de Loi de Finances, a entrepris un véritable tapis de bombes, pardon de malus à destination de toute une catégorie de véhicules dont les prix vont exploser.

Les écolo-hystériques seront ravis. Momentanément cependant puisque l’actuel projet, peu au fait des particularité du marché et comme d’habitude construit avec une trop forte dose d’idéologie et assez peu de pragmatisme, va conduire nombre de véhicules à des prix si prohibitifs qu’on peut raisonnablement tabler sur de nombreux effets de bords. Outre l’effondrement évident de certaines ventes (avec une compensation plus que partielle vers des véhicules électriques dont la plupart ne sont en réalité pas adaptés aux demandes réelles des acheteurs) qui mettra directement en péril fabricants, concessionnaires et tous les commerçants autour de ce secteur, on se doit de noter que les malus appliqués concerneront aussi les véhicules professionnels ce qui promet, là encore, des ajustements plus ou moins violent du marché.

Notons que dans cette histoire, ce sont surtout les fabricants chinois qui vont se frotter les mains, puisqu’ils sont les premiers à produire des véhicules dans une gamme de prix accessible au pouvoir d’achat français qui se rétrécit de jour en jour… D’autant plus que même si l’inflation ne grimpe plus aussi vite (au grand réjouissement de Bruno qui ne comprend décidément pas grand chose à l’économie), cela ne se traduira pas par des baisses sur les prix des produits alimentaires en rayon.

Alcool, tabac, voiture, interdictions tous azimuts et taxations en folie ; voilà qui fournit des exemples précis de la guerre larvée mais permanente que mène contre les Français l’occupant intérieur (les administrations et la nomenklatura parasitique actuelle) et son chef qui a manifestement très envie de continuer à emmerder tous les Français.


5 décembre 2023

« La fête »

Gilles Casanova

Depuis le début de la pandémie de Covid la fortune des milliardaires français s’est accrue de plus d’un tiers !
Le Covid est une fête, le Covid est une grande fête, la grande fête des milliardaires, l’argent coule à flot, on n’a jamais commandé autant de yachts, on n’a jamais commandé des yachts aussi grands, aussi chers !
L’industrie du luxe bat des records, plus les prix augmentent, et plus les produits se vendent bien.
Ce qui se produit en France, se produit aussi dans de nombreux pays occidentaux, mais en France c’est un peu particulier.
En monnaie courante, les milliardaires ont gagné plus d’argent depuis l’élection d’Emmanuel Macron qu’entre 1960 et l’élection d’Emmanuel Macron…
La France est chaque année le premier verseur de dividendes au monde, et comme vous l’a expliqué dans son dernier grand discours le télévangéliste de l’Élysée, la France est enviée partout dans le monde, le plus fort taux de croissance, les plus grands succès dans tous les domaines, le bonheur pour ses citoyens.
Il n’y a que quelques dizaines de millions de grincheux qui se tiennent en marge de la table du festin, et pour qui la réalité, c’est la régression dans leur situation sociale pour les classes moyennes, dans leur revenu et leur pouvoir d’achat pour les catégories moins favorisées.
Progressivement, depuis quelques années on voit se séparer, dans un séparatisme assumé, une communauté extrêmement séparatiste, la communauté des plus riches. Son rythme de vie n’a progressivement plus rien de commun avec celui du reste de la société, quand tout va mal pour les uns, tout va bien pour eux, et quand tout va mieux pour les autres, tout va encore mieux pour eux.
La seule difficulté c’est que pour s’enrichir autant, en si peu de temps, il faut bien appauvrir le reste de la société, il y a un effet de vases communicants qu’on le veuille ou non. Le plus grand séparatisme ce n’est pas une religion, le plus grand séparatisme c’est le monde de l’argent !
De plus en plus d’endroits sont interdits à la circulation, et à l’intérieur fleurissent de très belles demeures qui échappent aux risques et aux problèmes qui se multiplient dans la société, la délinquance, les trafics, l’insécurité, là, il n’y en a pas. Des milices privées font régner un ordre impeccable, mais n’essayez pas d’en approcher. Si on a chaque jour de la compassion pour les migrants, et qu’on condamne chaque jour les Français égoïstes de ne pas leur ouvrir leur cœur et leur porte, on ne les accueille cependant pas du tout dans ces endroits là.
Il y a progressivement deux mondes dont celui du haut ignore celui du bas, et qui s’écartent chaque jour un peu plus, celui du haut terrorisant celui du bas pour qu’il ne remarque pas le phénomène. L’OMS nous dit que le variant Omicron n’a tué personne, eh bien les sommets de la société nous disent que c’est une des pires menace que la Terre ait connue !
Le Covid a détruit notre système hospitalier, car tant et tant de gens sont morts à l’hôpital : il y a eu 2% d’occupation des lits des hôpitaux et 5% d’occupation des lits de réanimation qui sont liés au Covid.
Et les mensonges coulent à flots.
La mort par le Covid frappe chaque jour plusieurs dizaines de personnes – pour plus de 80% d’entre elles, déjà très malades –, elles ont en général une moyenne d’âge de 82 ans, il faut avoir peur. 1700 autres personnes meurent chaque jour avec une moyenne d’âge de 79 ans, pourquoi attirer inutilement votre attention là-dessus ? N’en parlons pas.
Réduisons plutôt vos libertés au nom du nouveau variant, au nom d’une nouvelle peur, d’une nouvelle crainte, les attentats islamistes sont partout, la maladie est partout, tout est dangereux, partout, renoncez à votre liberté comme l’a dit le président « c’est si simple » d’avoir la liberté si vous faites exactement ce que je vous dis.
La globalisation néolibérale a une caractéristique, elle rapproche les unes des autres les classes des riches de tous les grands pays, et elle rapproche tout autant les unes des autres, les classes des pauvres de tous les grands pays. Il y a 25 ans aucun milliardaire français ne pouvait soutenir la comparaison avec les milliardaires nord-américains, aujourd’hui nos milliardaires sont dans les tout premiers mondiaux. Il y a 25 ans le nombre de gens vivant à la rue ne ressemblait pas à ce qu’il est aujourd’hui, c’est du même ordre…

Des bienfaits de la peur

Natalia Routkevitch

Dans « La loi naturelle et les droits de l’homme » Pierre Manent faisait remarquer que la société occidentale a éliminé la notion de la peur du dispositif intellectuel à l’aide duquel nous concevons l’ordre collectif et organisons la vie commune. Il déplorait cet oubli, car la peur aurait une vertu politique singulière : réprimer l’orgueil de ceux qui se croient bénis par les dieux et donc supérieurs aux autres ; les faire redescendre sur terre ; et, de manière générale, inciter l’espèce humaine à l’humilité.

"Qui dresserait l’index des notions principales du libéralisme politique, du gouvernement représentatif ou de la démocratie moderne pourrait omettre sans scandale l’entrée « peur ». Son absence en vérité ne serait pas remarquée, ça serait plutôt sa présence qui surprendrait et même choquerait. Un affect si rébarbatif, voire glaçant, que la peur jetterait une ombre sinistre sur l’architecture de notions positives, voir riantes, qui organisent la politique moderne.
Plus profondément, tandis que les notions usuelles sont résolument abstraites, qu’il s’agisse des droits humains, de la représentation, des intérêts matériels et moraux ou encore de la séparation des pouvoirs, la peur est chose concrète, douloureusement concrète, désignant directement une composante primordiale de la nature humaine tel que chacun de nous peut l’observer ou l’éprouver.
De fait, aussi désireux que nous soyons d’être les auteurs souverains de l’ordre humain et de ne dépendre que de notre liberté, la construction politique moderne n’aurait jamais pu s’enclencher, sans prendre appui sur notre nature. Plus précisément sur la passivité de notre nature, telle qu’elle s’impose à nous spécialement dans l’affect de la peur. C’est ce rôle politique décisif de notre nature dans sa passivité sous l’aspect de la peur que la lecture de Machiavel et Hobbes met devant nos yeux.
Il est vrai, en même temps, que nous avons peine à concevoir qu’un édifice aussi complexe et raffiné que l’ordre politique moderne puisse reposer sur une base aussi simple, si vulgaire que la peur. Non seulement notre amour propre en est froissé mais notre bon sens se rebiffe. Celui-ci fait peur ; celui-là a peur, et peut-être celui-là, en retour, fait-il peur à celui-ci Comment tirer un principe d’ordre de ce nœud passionnel ?
(…)
Hobbes place la peur en position de cause et de cause morale ou plutôt moralisante : c’est l’affect lui-même - la passion de la peur donc - qui est le ressort ou le pivot de ce que Hobbes appelle encore la loi naturelle, « loi naturelle » qui n’est pas proprement une loi mais plutôt une conclusion ou un théorème dérivé de la peur humaine de mourir.
(…)
Il donne à la peur une fonction et même une mission morale, il fait ressortir la puissance moralisante de cet affect. Non seulement la peur est le mobile humain le plus constant, le plus puissant, partant le plus fiable, mais il a la vertu singulière de réprimer l’affect le plus toxique de l’espèce humaine, comme des individus qui la composent, et que Hobbes désigne par le terme de pride, cet "orgueil qui empêche que chacun reconnaisse l’autre comme son égal par nature". Il s’agit de cette tendance irrésistible du cœur humain qui fait que les hommes ne cessent de se raconter des histoires dangereusement séduisantes sur eux-mêmes, chacun en son particulier mais aussi sur l’espèce humaine en général.
En réprimant la vaine gloire ou l’orgueil, la peur non seulement promet et produit la paix entre les sociétaires, garantissant ainsi l’ordre extérieur, mais elle rabroue à l’intérieur de chacun la maîtresse d’erreur et de fausseté, l’imagination ambitieuse et prétentieuse de ceux qui croient et de ceux qui se croient et qui sont souvent les mêmes - de ceux qui croient que les dieux ont pour eux une bienveillance particulière et qui donc se font volontiers les porte-parole de la divinité, et de ceux qui se croient supérieurs aux autres en quelque façon, et que cette supériorité leur donne un titre pour les commander ou les rabaisser."