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12 décembre 2023

Denis Collin

Avant, pour prendre le train, il suffisait de prendre un billet pour aller de A et B et ensuite, on montait dans le train qui nous convenait. Aujourd'hui, c'est devenu un enfer bureaucratique et au moindre incident, vous êtes renvoyés de "société" en "société", entre sncf-connect qui vend des billets et se contrefout du reste, les sociétés de Ter, les Intercités, les TGV Ouigo et TGV Inoui. Si vous n'avez pas eu le Ouigo par suite d'une rupture de correspondance, il faut racheter un Inoui et se faire rembourser le Ouigo par une procédure que seuls des sachants spécialistes en management pouvaient inventer. Où l'on voit comment le "libéralisme" chiraco-sarkozo-hollando-macronique ressemble comme deux gouttes d'eau au système soviétique. Conséquence, nombreux sont les voyageurs qui renoncent à se faire rembourser, épuisés par les démarches à n'en plus finir. La SNCF est devenue une entreprise de vol organisé. Elle ne nous transporte pas, elle nous roule ! Un gouvernement sérieux devrait renationaliser entièrement le chemin de fer, supprimer l'énorme pyramide de bons à rien et de parasites qui constituent les managements de toutes ces sociétés et envoyer tous ces gens au boulot, par exemple à s'occuper de la maintenance des voies et du matériel roulant. À bas les voleurs et à bas les parasites !

Motion de rejet préalable du projet de loi immigration, un séisme politique

Maxime Tandonnet

12/12/2023 - Parmi les arguments destinés à dénigrer l’adoption de la motion de rejet, il est particulièrement dérisoire de fulminer contre le vote commun de forces politiques au prétexte qu’elles n’envisagent pas de gouverner ensemble (le RN, LR et les Verts) : de fait, plusieurs partis politiques dont les députés, régulièrement élus ayant toute légitimité pour représenter la Nation, se sont entendus pour combattre un projet qu’ils désapprouvaient pour des raisons diverses, formant ainsi une alliance de circonstance. Un tel scénario est parfaitement compatible avec les traditions et les valeurs de la démocratie parlementaire dès lors que le Parlement a aussi pour mission de contrôler et de sanctionner un gouvernement. Quant à l’accusation de « refuser le débat », elle détonne au regard du recours fréquent de l’exécutif à l’article 49.3 (à 20 reprises en un an) et d’autres outils constitutionnels destinés à abréger les discussions (à l’image de la réforme des retraites pour laquelle l’exécutif à utilisé tous les artifices de procédure à cette fin, en particulier les articles 40, 47, 49.3).

Ensuite, cet événement marque sans doute un tournant politique dans le quinquennat pour plusieurs raisons :

En mettant fin au tabou d’un vote commun à des forces diverses qui (répétons-le) sont formées de députés régulièrement élus et donc tous dépositaires d’une part de la légitimité démocratique, l’adoption de cette motion de rejet souligne que désormais, le gouvernement, extrêmement fragilisé, n’est plus à l’abri d’une motion de censure.

La motion de rejet, sur un sujet aussi fondamental, enterre l’idée d’une coalition commune de LR et des partis macronistes qui permettrait au pouvoir de reconstituer, par des combinaisons de couloir, une majorité absolue dont la Nation n’a pas voulu en juin 2022. C’est une victoire pour les partisans d’une droite fermement ancrée dans l’opposition et une lourde défaite pour le camp du ralliement à la majorité présidentielle.

Cette motion de défiance est un désaveu du macronisme et de son emblématique « en même temps ». Le projet de loi ouvrait la voie d’une large régularisation « de plein droit » pour contenter la gauche tout en affichant quelques mesures destinées à la lutte contre l’immigration illégale pour rassurer la droite : le Parlement vient de balayer cette contradiction.

Cette motion de défiance est révélatrice des tensions internes à l’exécutif. L’absence de la Première ministre à l’AN sur un vote de cette importance est significative. Elle montre ainsi la fragilité d’un gouvernement désormais probablement en sursis.

Elle souligne l’impasse phénoménale de la politique française : un président isolé, un gouvernement de plus en plus réduit à l’impuissance et l’épuisement accéléré du macronisme.

Elle affaiblit un mode de gouvernement d’inspiration césariste en opérant de fait un rééquilibrage du pouvoir en faveur du parlement dont on peut concevoir qu’il sera durable. Ce vote est aussi celui d’une réaction contre les humiliations et le mépris qui reflète, au-delà du parlement, une exaspération populaire. La représentation nationale a cette fois-ci rempli sa mission de représentation de la Nation.

Cette situation sans précédent ne pourrait trouver d’issue que dans un réflexe d’homme d’État : le recours au peuple par la dissolution de l’AN ou un référendum engageant la poursuite du mandat présidentiel. Mais hélas, l’incapacité à décider, à choisir, à prendre un risque personnel est l’une des caractéristiques de l’époque. La préférence pour l’incruste à n’importe quel prix, notamment le pourrissement sur les 3,5 ans qu’il reste du quinquennat, finira toujours par prévaloir sur l’intérêt du pays. Saut énorme surprise…

Denis Collin

(Via LP) Une enseignante du collège Jacques Cartier d’Issou dans les Yvelines montre à des élèves de 6ème un tableau du début du XVIIème représentant le mythe de Diane et Actéon, issu du livre III des Métamorphoses d'Ovide.
L’histoire est la suivante : au cours d'une chasse, le jeune Actéon surprend la déesse Diane et ses suivantes au bain. Il est puni de sa curiosité, changé en cerf avant d'être dévoré par ses propres chiens.
Finalement Ovide, poète latin (contemporain de Jésus-Christ), est un précurseur involontaire des féministes de Metoo : Actéon (chasseur et voyeur, il cumule les défauts) est puni par la mort pour avoir reluqué des baigneuses dans le plus simple appareil.
Ce mythe antique a inspiré plusieurs peintres dont le Titien (le tableau est à Édimbourg). La version présentée aux collégiens des Yvelines est l’œuvre du peintre maniériste italien Giuseppe Cesari. Il existe deux tableaux presque identiques de la même scène par le même artiste, l’une est à Budapest, l’autre est au Louvre.
C’est une œuvre classique de la culture européenne. Elle est plutôt pudique. On voit cinq femmes nues, quelques seins (mais pas tous) et quelques poils pubiens très discrets. Ce n’est pas une peinture érotique. On est très loin du tableau de Gustave Courbet “L’origine du monde” (1866, visible au musée d’Orsay).
Mais cela révulse certains des élèves (des enfants) du collège des Yvelines. Ils estiment que leurs convictions religieuses sont bafouées. Des parents s’en mêlent. L’enseignante est accusée de racisme. Elle est menacée. Elle a le soutien de ses collègues et de son chef d’établissement. Le rectorat est muet.
Qu’en pense le ministre Gabriel Attal ?

11 décembre 2023

Sur le classement PISA, les réactions politiques et la vérité relative au déclin scolaire français

Maxime Tandonnet

Singapour caracole largement en tête en mathématiques, sciences et lecture, comme en 2016, suivi par Macao, Taïwan, Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud en maths. La France, 23e du classement, se situe comme en 2018 dans la moyenne des pays de l’OCDE, à un niveau comparable à celui de l’Espagne, la Hongrie et la Lituanie dans les trois matières. Elle est classée 22e en math, 24e en compréhension de l’écrit et 22e en sciences parmi les 38 pays de l’OCDE. Ses résultats sont en chute dans tous les domaines, surtout en mathématiques.


Il est difficile de parler de surprise tant le constat corrobore toutes les observations de ces dernières années sur le déclin scolaire français. Seule véritable nouveauté : l’extrême habileté de la communication gouvernementale autour de cette faillite. Par un impressionnant tour de passe-passe, le pouvoir politique a réussi a transformer une publication embarrassante pour lui en succès. La parution du classement PISA 2022 a servi de tremplin au lancement médiatique du « plan Attal ». Le catalogue comporte des mesures emblématiques : redoublement facilité, brevet (plus ou moins) obligatoire pour passer au lycée, groupes de niveau au collège, expérimentation de l’uniforme… L’effet de communication a été largement obtenu : les médias et les politiques (surtout à droite…) s’extasient devant ces annonces qui iraient dans « le bon sens ». De fait, l’opinion est satisfaite. Certes un joli succès politique.

De fait, ces annonces ne règlent pas grand-chose. On peut toujours dire « qu’elles vont dans le bon sens », c’est facile et ne coûte rien, mais ni plus ni moins que le retour du latin de M. Blanquer ou celui des « dictées », vanté par M. Pap N’Diaye – dont nul n’a d’ailleurs vu la couleur… Elles recouvrent d’un léger brouillard de conservatisme le désastre dû aux réformes précédentes : suppression des séries en première, abandon des maths obligatoires, neutralisation du bac par le contrôle continu et le « grand oral ». Mais elles ne remettent rien en question sur le fond. Le redoublement n’a jamais rien réglé (je ne suis même pas sûr qu’il existe dans les pays asiatiques qui caracolent en tête du classement PISA), rien ne dit que les professeurs en feront usage contre les parents en cas de désaccord et d’ailleurs, le déclin scolaire français est bien plus ancien que le bannissement de cette pratique chez nous.

Le redoublement, parlons-en. Il n’était pas interdit à l’initiative des professeurs mais rendu relativement complexe par une circulaire du 22 février 2018 – sous l’ère macronienne – par une procédure supposée assurer les droits de la défense des parents. On imagine que l’objectif du plan Attal est de revoir cette circulaire dans un sens moins favorable aux parents. Mais quel rapport avec le déclin du niveau scolaire déjà largement à l’œuvre à l’époque comme le prouve le classement PISA de 2018 ? Alors, c’est le macronisme qui fait marche arrière mais encore faudrait-il avoir l’honnêteté de le reconnaître.

La vérité c’est que derrière l’écran de fumée se poursuit une politique fondée sur le nivellement par le bas et la condamnation du mérite, de la réussite et de l’intelligence. La catastrophe scolaire procède de l’idéologie. Elle consiste à briser les talents, le goût du travail et de la réussite au profit d’un faux égalitarisme : banalisation du bac (90% de réussite), suppression des concours d’entrée à Sciences Po, sélection à l’entrée des universités par algorithmes (parcours sup) plutôt que par des épreuves intellectuelles, disparition de la culture générale dans les concours, etc. Tout en donnant des coups de menton sur le « redoublements » et « l’uniforme », jetés comme des os en pâture à l’opinion, le pouvoir poursuit une chasse impitoyable au mérite et à l’intelligence, d’où la fermeture de classes préparatoires aux grandes écoles jugées trop élitistes :

« Dans le détail, les classes préparatoires littéraires du lycée Lamartine (Paris 9e) et du lycée Chaptal (Paris 8e) seraient fermées. Pour la filière scientifique, les prépas des lycées Claude-Bernard (16e), et Carnot (17e) sont concernés. Une prépa ATS (Adaptation technicien supérieur), destinée aux étudiants en filière technologique désireux de rejoindre une école d’ingénieurs, serait aussi fermée au lycée Pierre-Gilles-de-Gennes (13e). Côté économique, la prépa ECG (économique et commerciale, voie générale) du lycée Jacques-Decour (9e) est menacée. »

« L’en même temps » bat son plein. Pour être franc, ce qui me frappe, ce n’est pas tant l’habileté de la communication gouvernementale que son phénoménal succès. L’unanimisme, la faiblesse de l’esprit critique et le conformisme politico-médiatique autour de ces annonces font froid dans le dos. Plus que le classement, PISA, ils sont un signe patent de la crétinisation.

HANOUKA ET PROVOCATION ÉLYSÉENNE

Jacques Cotta

En célébrant la fête juive Hanouka à l'Elysée, Macron qui a voulu se racheter de son absence à la marche contre l'antisémitisme, organise une véritable provocation.

1. C'est la négation des principes élémentaires de laïcité qui exigent que la religion, quelle qu'elle soit, demeure hors de l'espace public, notamment du palais élyséen.

2. C'est la démonstration d'une démagogie insupportable, surfant sur la situation moyen-orientale synonyme de milliers et milliers de morts dans la bande de Gaza.

3. C'est le risque de voir quelques allumés se saisir de l'événement pour organiser attentats et violence sur le territoire national.

4. C'est enfin l'expression de la honte totale, de l'irresponsabilité, de la fourberie et de la bêtise. Pour se justifier, Macron fait dire aux services de l'Élysée que "nous n’avons pas organisé une cérémonie de Hanouka. Le contexte est très important". Le contexte, c'est la violence. S'il voulait décidément l'importer chez nous, pourrait-il faire mieux ?
Jacques Cotta

Crèches de Noël dans les mairies, Macron qui célèbre la fête juive Hanouka à l’Élysée, les Français musulmans qui dans un sondage semblent rejeter la laïcité, allant jusqu’à refuser l’enseignement scolaire si le contenu leur semble contraire au dogme religieux, refusant la mixité, le soin pour les femmes si le médecin est un homme, l’interdiction des signes religieux, revendiquant l'affirmation identitaire et communautaire…

IL Y A DANGER !

Je vous invite à voir « Laïcité, Liberté ou servitude ? » qui dés 2018 posait clairement les enjeux et mettait à jour la menace qui pèse sur la République, ni plus, ni moins.


La souveraineté nationale liquidée sous peu

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


De l’espoir européen à la dictature des pseudos élites, il n’y avait finalement qu’un pas, franchi depuis le scandale désormais évident de l’épisode COVID et des vaccins aux effets indésirables, doux euphémisme et prolongé avec le dernier vote du parlement européen. Ce dernier concerne le transfert des ultimes domaines de souveraineté à l’État fédéral en construction, sans concertation des citoyens.

En catimini, loin des débats et des regards, les usurpateurs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ont décidé d’abroger définitivement la notion de souveraineté et de mettre sous tutelle l’ensemble des États membres. Usant d’une rhétorique connue qui consiste à inverser la charge de la preuve, ou à détourner le sens des mots pour imposer l’inverse du discours affiché, ils ont osé présenter cet abandon comme un progrès. Ainsi, dans l’indifférence orchestrée par nos médias officiels, le parlement européen a adopté une proposition de résolution appelant la perte de pouvoir des États nations, au profit d’un super État centralisé, non élu. Cet État fédéral doit concentrer entre ses mains l’ensemble des compétences jusque là prérogatives des nations. Ce n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État, une atteinte à notre sécurité intérieure et à nos intérêts stratégiques et vitaux. Ceci a été possible grâce à la trahison des députés socialistes, communistes, du Modem, d’EÉLV et de Renaissance. Ils se sont tous unis pour abandonner la patrie et la vendre à une puissance étrangère, elle-même sous tutelle d’organismes privés de type mafieux.

Ce coup de force ne peut rester impuni et l’ensemble des patriotes, souverainistes, et défenseurs d’une France indépendante doivent refuser ce crime. De la même manière que les patriotes de tous les pays européens. Les Français ne sauraient être offerts en pâture sans réagir. Il est urgent de faire cesser ces agissements, qui se font en silence et dans le dos de chacun de nous. Une telle démarche ne peut s’affranchir d’une consultation nationale, étant donné qu’elle concerne la souveraineté nationale qui est par essence constitutionnelle et nommément détenue par le peuple. Aucune entité, aucun organisme ne peut s’approprier ce pouvoir, sans en être au préalable mandaté par le peuple. Si la norme européenne est censée être supérieure aux normes nationales, il n’a jamais été question qu’elle supplante le principe de souveraineté. La procédure est donc inapplicable en l’état sauf à commettre un nouveau crime contre notre nation avec la complicité de nos élus.

Au Rassemblement du Peuple Français, nous appelons les membres du RN et des LR, seuls partis à s’être opposés lors de ce vote, à saisir le Conseil constitutionnel, tout en exigeant qu’un référendum soit proposé aux Français sur ce sujet. Nous comptons sur la fermeté de ces deux formations pour user de tout leur poids et influence et permettre aux Français de s’exprimer librement sur leur volonté, ou non, d’un tel transfert définitif et complet de la souveraineté de la France vers une structure supra-nationale. Pour arriver à ses fins, cette Europe, poussée en particulier par Macron, propose la candidature de Mario Draghi, l’Italien fédéraliste et ancien président de la Banque Centrale Européenne. Ancien de la banque d’affaire américaine Goldman-Sachs. Cette banque d’affaire a notamment aidé la Grèce à dissimuler son déficit public, via un procédé considéré comme relevant de l’inventivité comptable. Il était en charge également, du travail avec les gouvernements et les agences gouvernementales, du développement stratégique de la banque en Europe. Autant dire que le conflit d’intérêt et la soumission au secteur bancaire seront de la partie.

Nous appelons celles et ceux qui pensent que cette démarche est légitime à relayer cet appel auprès du grand public et des députés et sénateurs concernés. Le droit a été constamment bafoué et cette fois, les pays européens sont tous, tout bonnement appelés à disparaître, avec leur culture et leur histoire, dans un conglomérat, avant tout financier, mâtiné d’immigration afro-arabo-musulmane. Il importera, lors des prochaines élections européennes, d’élire des représentants soucieux de leur nationalité, capables de stopper ce processus délétère, ou à défaut, de le faire annuler.

La France de pire en pire et de PISA en PISA

H16

11/12/2023 - La dernière enquête PISA vient de sortir et ses résultats sont clairs : les efforts entrepris par les gouvernements successifs ces trente dernières années en matière d’instruction finissent par payer ! Le niveau des élèves français s’effondre et la majorité des élèves qui sortent de l’école sont maintenant nuls en lecture, en écriture et en calcul.

Reconnaissons ici performance publique : alors que l’insécurité a clairement succédé au simple sentiment d’insécurité, c’est diamétralement opposé pour l’apprentissage qui n’est plus maintenant qu’un sentiment d’apprentissage qui permet, en distribuant un vague diplôme à la fin, d’apaiser les tensions sociales et faire croire à l’aptitude de tous. Ainsi, alors qu’en 2000, la France pouvait se targuer d’être onzième au classement des pays de l’OCDE par le score moyen en mathématiques de ses élèves – et quinzième en lecture – elle n’était plus qu’à la 26ème place en math et à la 25ème en lecture en 2022.

C’est bien une véritable dégringolade qui semble moyennement inquiéter le gouvernement.

Ainsi, l’actuel ministrion en charge de l’Éducation nationale, un certain Attal, a fait assaut de communication pour bien expliquer toutes les belles gesticulations résolutions que lui et sa lourde administration allaient lancer afin de remédier à cette inquiétante baisse du niveau des élèves français.


Bricolages sur le bac via une épreuve de math en première, tentative d’imposer un niveau minimal pour l’accès au lycée (qui hérisse déjà si fort les enseignants qu’on devine déjà l’échec), énièmes bidouilles de programmes notamment en primaire, saupoudrage de gimmicks à la mode (ici, de l’intelligence artificielle parce que “cryptomonnaie” ou “dérèglement climatique” auraient été trop ouvertement du foutage de gueule), il ne manque qu’un Comité de citoyens, un petit Grenelle et un numéro vert pour boucler le plan com’ du frétillant clown aux manettes.

Le lecteur, même mal affûté, comprend assez vite qu’avec ces propositions périplaquistes, le ministrion s’occupe surtout d’occuper la galerie. Aucune des mesures envisagées (dont l’application réelle promet le pire) ne permettra une amélioration sensible du système scolaire français : l’idéologie, gangrenant complètement le corps d’inspecteurs et, dans une mesure à peine moindre, le corps enseignant, garantit à elle seule que les modifications de trajectoire seront marginales ; le socialisme profond, dans lequel toute l’Éducation nationale baigne maintenant avec délice comme un pachyderme dans sa boue, interdira par définition toute libération bureaucratique nécessaire aux établissements tant du côté des programmes que du recrutement des professeurs ou même de la sélection des élèves.

Enfin, la discipline et la sécurité des classes, ce volet indispensable permettant de garantir une atmosphère propice à la concentration, l’instruction et le passage des savoirs dans un cadre idoine, n’est non seulement pas abordé par le freluquet qui sert de ministre, mais est même activement combattu par toute son administration elle-même.

Il suffit pour s’en convaincre de jeter un œil rapide (une fesse distraite ?) à la presse de grand chemin pour comprendre l’ampleur du problème : il apparaît que les établissements républicains sont régulièrement l’objet de drames parfois violents mais toujours consternants qui poussent les enseignants, ces petits mammifères généralement mous, à se raidir et protester. Le fait que ce soit en pure perte en dit long sur la trajectoire générale de la bureaucratie qui étouffe l’enseignement en France.


Et pendant qu’à Libourne, on épilogue discrètement sur une lettre anonyme menaçant de mort une enseignante et que l’académie de Besançon estime que le danger n’est ni grave ni imminent alors qu’un élève se balade avec un pistolet chargé dans l’établissement, se rassurant sans doute du fait que le port d’arme est interdit en France, on pourra regarder du côté de l’académie de Versailles qui a, elle aussi, une façon très à elle de gérer le harcèlement dont certains élèves sont les victimes.

On se souviendra en effet des lettres assez étranges (et pour ne pas dire menaçantes) que ce rectorat avait envoyées à des parents se plaignant du harcèlement subi par ses enfants, dont le contenu expliquait que les parents devaient “adopter désormais une attitude constructive et respectueuse envers (…) tout personnel de l’Éducation nationale”.

Ceux qui auraient crû, naïvement, qu’il s’agissait d’une malencontreuse tournure de phrase (pourtant répétée dans plusieurs lettres) et d’une formulation maladroite d’une administration qu’on espère à l’écoute de ses assujettis, en seront pour leurs frais : en pratique, il est commun qu’en plus du harcèlement que les élèves subissent parfois, les parents qui s’en plaindraient se retrouvent sous enquête de la part des administrations sociales qui savent bien comment garantir que le #PasDeVague sera imposé.

Violence dans les établissements, harcèlement entre élèves, harcèlement (parfois sexuel) des personnels sur les élèves, harcèlement des administrations sur les parents qui tentent de faire valoir leur bon droit, déni de la part des rectorats, tous ces problèmes – qui ont un impact sévère et évident sur la capacité d’apprentissage des élèves – sont connus, profonds et absolument pas abordés par les frétillements ridicules du ministrion actuellement en charge.

Au passage, pourra-t-on s’étonner vraiment que ces aspects de sécurité et de discipline ne soient pas pris en compte, voire évités par tous les ministres en poste depuis 30 ou 40 ans, alors même que l’Éducation nationale est, de l’aveu de tous, un bastion indétrônable de la gauche, cette gauche qui pousse la tolérance et la permissivité jusqu’à l’absurde et qui a toujours su trouver les bonnes excuses pour continuer sur sa lancée laxiste ?

En définitive, le score PISA de la France encapsule fort bien l’impasse catastrophique dans laquelle s’est fourvoyé le pays en insistant sur une Éducation nationale monolithique, bureaucratique, repliée sur elle-même et bien plus prête à se protéger elle-même qu’à tenter de protéger les élèves et leur apporter l’instruction indispensable à leur construction sociale et psychologique. Refusant, par idéologie, par déni et par principe, de revenir à des fondamentaux pourtant éprouvés de méthodes, de discipline et d’objectifs ambitieux, de liberté des établissements et des programmes, cette administration n’est plus qu’une forteresse agissant pour sa seule sauvegarde.

Le ministrion, essentiellement occupé de son propre avenir, n’a aucun plan pour corriger ces problèmes et il n’est de toute façon pas équipé pour.

Le prochain score PISA sera donc bien pire.


https://h16free.com/2023/12/11/76139-la-france-de-pire-en-pire-et-de-pisa-en-pisa

9 décembre 2023

Fabien Nierengarten

J'sais pas vous, mais moi, j’ai comme une impression bizarre : plus les années passent, et plus Noël perd sa douceur acidulée aux essences de mandarine, pour prendre le goût un peu amer d’une écorce d’orange dans laquelle on croque. Est-ce la faute des anniversaires qui s’égrènent comme un compte à rebours qui fout les boules ? Ou celle du silence des absents qui couvre parfois les rires des enfants ? Qu'importe.
 
Alors, pour avoir le smile autour du sapin, je vous propose un petit jeu. Un parcours ludique à travers les préparatifs et tous ces moments que l’on apprécie plus ou moins. En mode "Koh-Lanta au pays de Noël". Vous me suivez ?

Mission 1 : Accéder au monde enchanté

Faire ses courses à quelques jours de Noël, c’est un peu comme s’attaquer à Winterfell, le château de "Game of Thrones" : c’est long, épuisant et dangereux. Heureusement que dans les longs cortèges de voitures qui mènent à nos villes transformées en forteresses imprenables, on peut admirer de beaux paysages, aussi merveilleusement enneigés...que ceux des Antilles à la même époque. Une fois arrivé au centre-ville, il ne reste plus qu’à trouver un endroit pour se garer. Et se faire très vite enguirlander par des automobilistes dans un langage qui traduit leur esprit de paix et de fraternité : "tu crois au Père Noël, abruti ?" ou encore "si tu te mets là, je te fous mon moufle dans la tronche !". Atmosphère, atmosphère…

Mission 2 : Affronter des hordes sauvages

Sur place, il faut alors traverser un lieu hautement stratégique, celui de l'inévitable "marché de Noël" qu'on trouve désormais dans tous les patelins, et qui concentre des foules de toutes les couleurs et de toutes les langues. Une vraie cour des miracles qui grouille de personnages meuglant et beuglant, mugissant et rugissant. Certains d'entre eux sortent tout droit de la série "Vikings" avec leurs casques clignotants qui les font paraître si brillants. D'autres viennent de quitter leur appartement loués chez Herbie Henbee. Les voilà partis pour déguster cette potion tragique qu'on sert souvent en guise de vin chaud.
 
Mission 3 : Survivre en terre hostile

Après le centre-ville, un petit passage en zone commerciale s'impose. Le samedi après-midi, ça vaut son pesant de bredalas. Effervescence assurée. Effluves d'essence aussi. Y a pas à dire, on prend vraiment son pied en roulant au pas ! Quand enfin on pousse les portes d'une grande surface, c'est pour entrer sur l'air de "vive le vent" diffusé en rythme et en volume boîte de nuit. À quand le Père Noël au milieu des Village People ? C'est sûr, avant de partir, il faudra bien le couvrir.
 
Mission 4 : Se nourrir de produits locaux
 
Après ce voyage en terre incongrue, l'estomac se mettra sans doute à crier famine. Pour poursuivre l'aventure, on ira alors dîner dans l'un de ces restaurants qui attirent les touristes comme des pigeons. Là où l'on réussit à faire rimer "authentique" avec "exotique", et où l'on propose des plats traditionnels cuisinés façon Hon'séou par Hon'séki. Mais on peut aussi se restaurer devant cette jolie petite cabane du marché de Noël, là où ces mêmes plats seront consommés en mode mange-debout... puis tombe-par terre au moment de payer. On appelle ça sans doute "avoir l'embarras de choir".
 
Mission 5 : Décrocher le totem d'immunité

Un privilège spécial sera accordé à celui ou à celle qui aura réalisé un fait retentissant durant ces jours qui précèdent Noël. En vrac, voici quelques exploits qui susciteront l'admiration de tous : penser aux piles pour le jouet électronique du petit dernier, faire enfin sourire le grand premier, choisir un cadeau utile pour la belle-mère, décorer le sapin en famille et dans la bonne humeur, faire ses derniers achats alimentaires sans avoir des envies de meurtre, ne pas faire tomber le soufflé, supporter le beau-père quand il parle politique, etc...

Mission 6 : Profiter du réveillon

Sans doute la plus agréable et la plus belle mission de toutes. Pas forcément la plus simple, compte tenu de toutes les embûches de Noël. Mais on y croit. Et surtout, je nous le souhaite. Car par les temps qui courent, les moments de bonheur ne se ramassent pas à la pelle.
 
"Chroniques du monde d'avant" - 25 novembre 2018

8 décembre 2023

POUR FALSTAFF

Gabriel Nerciat

D'après ce que j'entends depuis hier soir, Gérard Depardieu aurait, il y a cinq ans, en Corée du Nord, lancé publiquement à une jeune femme : "Je pèse 124 kg mais si j'étais en érection ça ferait 126" (je crois que même si j'étais une fille, ça me ferait plutôt rire, mais bon on va faire comme si ce n'était définitivement pas drôle).
Cela, plus quelques autres gauloiseries pas très fines (pas même assorties visiblement de mains baladeuses ou de gestes inadéquats), que n'apprécieraient sans doute pas dans leurs dîners en ville Line Renaud et Nadine de Rothschild (quoique : elle passait pour être plutôt leste dans sa jeunesse), mais qui apparemment mettent depuis 24 heures toute la France en émoi - et pas seulement nos péronnelles féministes professionnelles et/ou subventionnées.
La gueule ahurie du journaliste de France Télévision expert en fond de poubelles quand il commente la chose et qui m'a empêché, le bougre, de digérer correctement mon plat de poisson pané : "On est absolument abasourdi qu'il ait pu se comporter ainsi aussi souvent. Cela confine à de l'agression sexiste pure et simple."
Sans blague ?
Michel Simon ou Jean Poiret ne savaient décidément pas ce qu'ils risquaient lorsqu'ils abordaient les femmes sur les boulevards parisiens en proférant devant elles des odes tapageuses à leurs attributs virils (même si je crois qu'un jour Simon a fini en cellule de dégrisement).
Sur BFM-TV, l'imbécile à la houppe Maxime Switek plussoie : "Franchement, est-ce qu'on peut encore paraître en public après avoir dit ça"... Et toi, larbin, avec ta grotesque coupe de cheveux de la fin des années 1950, tu crois vraiment que tu peux ?
Régulièrement, je me demande ce qui a bien se passer dans le pays de Rabelais et de Pierre Louÿs pour que mes cadets, parfois même mes aînés, se comportent soudain comme même des cafards quakers de la Nouvelle-Angleterre n'oseraient pas le faire. Heureusement qu'il reste les belles, fidèles et courageuses Catherine Deneuve et Fanny Ardant, parmi les dames du temps jadis pas encore disparues.
Si j'étais un producteur de cinéma ou même plus banalement un millionnaire oisif, érudit et anticonformiste comme le fut en son temps Valéry Larbaud, c'est aujourd'hui, dans ce contexte bien morose et précis, que je proposerais à Depardieu de monter avec lui une impossible adaptation du Falstaff de Shakespeare qui, en dépit de la référence écrasante que constitue en la matière le magnifique opus d'Orson Welles, offrirait la meilleure réponse artistique et morale à cette avalanche massive de sottise navrante et prude.
Même si le film faisait un bide ou ne trouvait pas de distributeurs, il sauverait un peu le déshonneur et la lâcheté moutonnière de tous ces c.ns.
Mais cela ne se fera pas, bien sûr.
Ou alors en Russie peut-être, dont Depardieu est citoyen. Il n'y a guère plus que là qu'on sait encore à peu près vivre, et même mourir...