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29 décembre 2023

RÉORIENTATION PROFESSIONNELLE

Gabriel Nerciat

Pendant cette période de trêve des confiseurs, je regarde peu la télévision, mais à chaque fois que je suis amené à le faire, je tombe sur la gueule d'une bonne femme porte-parole d'une association féministe subventionnée ou avocate spécialisée en affaires de viols et violences sexuelles, qui demandent toutes la mise au ban immédiate non seulement de Gérard Depardieu, mais de tous les comédiens, écrivains ou metteurs en scène qui ont signé dans Le Figaro la pétition en sa faveur.
Même le Banquier Président est publiquement désigné par ces effrayantes viragos comme le complice institutionnel d'un violeur (sic).
Je n'ai pas compté, mais en moins d'une semaine j'ai dû apercevoir au moins sept ou huit filles de cet acabit, toutes rigoureusement inconnues, toutes plus ou moins hystériques ou incultes et stupides (plus une avocate bègue, il faut quand même le faire), toutes affichant le mépris le plus assumé des institutions démocratiques ou judiciaires et des principes républicains les plus basiques (liberté d'expression, présomption d'innocence, jusques et y compris le fameux sacro-saint "état de droit", d'habitude si cher aux libéraux lorsqu'ils parlent de la Russie, de la Hongrie, de Trump ou de la Chine), toutes considérant que Depardieu ou Weinstein, et pourquoi pas Depardieu ou Fourniret, c'est à peu près la même chose.
Même des journalistes en général assez courageux ou non impressionnables comme le pauvre Périco Légasse face à elles doivent mettre genou à terre, et dire plus ou moins le contraire exact de ce qu'ils pensent.
Cela fait longtemps que j'estime - et la séquence me le confirme de façon aussi évidente que massive - que les ONG et autres associations de promotion des droits des minorités (toutes plus ou moins subventionnées par l'Etat et son complice de violeur en chef) sont devenues dans nos sociétés libérales post-démocratiques exactement l'équivalent fonctionnel de ce qu'étaient les assemblées de Soviets en URSS après l'élimination par Lénine et Trotski des marins de Kronstadt : des trucs totalement bidons, mais qui sont censés donner à l'insaisissable société civile chère aux disciples de Locke et de Tocqueville la même visibilité symbolique qu'aux représentants du monde ouvrier dans l'ancien système communiste ; du moins lorsque ces derniers furent définitivement phagocytés par les dirigeants du Parti unique.
Raison pour laquelle ces filles aussi quelconques et fanatiques qu'intellectuellement médiocres inspirent à leurs contradicteurs supposés et aux journalistes qui leur déroulent le tapis rouge la même crainte implicite qu'un membre du Comité central du Parti communiste dans la Russie des années 1950.
Au moins ces derniers connaissaient-ils en général un certain roulement, en fonction des purges. Ce qui est rarement le cas chez nous aujourd'hui.
Bref, je crois que l'an prochain je vais me réorienter dans ma carrière professionnelle.
Je vais fonder une ONG (il doit bien y avoir une minorité ethnique ou sexuelle quelconque qui n'a pas encore pignon sur rue ; si vous avez une idée n'hésitez pas à m'en faire part) et demander du fric à Xavier Niel ou à Marc Ladreit de Lacharrière pour aller faire sa pub sur BFM-TV et France Télévision.
Non seulement je pourrai impunément injurier Macron devant des millions de personnes, mais je serai payé pour ça !
Le pied, vraiment.
Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt, au lieu de bosser comme un croquant dans des entreprises qui ne se soucient pas de la justice dans le monde ni de la dignité de toutes les personnes discriminées et harcelées par des porcs.
J'avoue que j'ai un peu honte de moi, rétrospectivement.

27 décembre 2023

L’immigration

Gilles Casanova

L’un des grands moyens par lesquels le système médiatique organise le mensonge et la propagande à grande échelle, consiste à ne nous montrer qu’une petite part de l’objet dont ils parlent, et à nous proposer d’y réagir émotionnellement, plutôt que de nous présenter rationnellement l’ensemble du phénomène.
Ainsi le débat n’est guère possible : il y a les gentils et les salauds, il y a ceux qui ne comprennent rien et ceux qui ont compris avec le cœur, et en matière d’émotion c’est celui qui fait la plus grosse pression qui l’emporte. Nous pouvons être certains qu’avec les moyens dont ils disposent – 94% des médias –, les milliardaires, unis ou séparés, vont imposer leur loi, leur foi, leur vérité, et le peuple sera une fois de plus escroqué moralement.
Un des sujets dont on parle le plus en ce moment, est tout à fait emblématique de ce processus, l’immigration.
Vous avez les gentils qui crient « Welcome réfugiés » et proposent de donner l’asile à tous ces « combattants de la liberté » qui sont à 92% des hommes, avec un âge moyen de 27 ans, et qui ont eu le courage de laisser les femmes et les enfants sur place face à l’adversité… et vous avez les méchants qui voudraient renvoyer dans leur pays tous ces malheureux qui ont failli mourir plusieurs fois, ont été esclaves, vendus, torturés, pour arriver jusqu’à nous, même si leur pays d’origine n’est pas en guerre, même si ce n’est pas une dictature…
Alors essayons de déconstruire un certain nombre des représentations qui dominent dans le Spectacle émotionnel sur ce sujet, de part et d’autre de ce débat passionnel en trompe-l’œil dont ne peuvent sortir ni clarté, ni vérité, ni solution.
Tout commence par le départ, pourquoi et comment partent-t-ils ?
Nous avons les vrais combattants de la liberté comme Julien Assange ou Edward Snowden, ils ne sont pas très nombreux, mais eux, personne n’a envie de leur donner asile, ni les amis de Bill Gates, ni ceux de George Soros, qui pourtant disent et donnent tant pour les migrants et les ONG qui les acheminent jusqu’ici, comme c’est surprenant…
Nous avons, bien sûr, les vrais réfugiés. Comme lors de la remise du pouvoir aux talibans par les États-Unis d’Amérique, nous avons vu partir, avec toute leur famille, les intellectuels, les artistes et la partie des classes supérieures du pays qui avait fait allégeance ou mis son espoir dans l’occupation occidentale. Cela ne fait pas des millions de gens. Ils sont arrivés, ils ont été accueillis, et leur présence ne posera pas de problème particulier.
Le phénomène principal ce sont les passeurs, ce sont eux qui vont chercher dans les villes et les villages ceux à qui ils vont vendre l’Europe comme un produit de luxe et de rêve, pour lequel ils vont demander aux familles les sacrifices financiers nécessaires, pour assurer l’avenir d’un membre de la famille qui en retour, une fois arrivé dans l’eldorado, financera toute la famille.
Ces passeurs, ils ont d’abord – pour vendre cher leur produit – un dispositif de conviction qui est constitué par une série de règles « morales » que l’Europe s’impose à elle-même, et que, en son sein, la France redouble de ses lois.
En ces temps de crise sanitaire, il y a quelques bons produits. « L'aide médicale de l'État (AME) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins » déclare le site Internet du service public. Vous imaginez à quel point cela peut être "vendeur" dans des pays où n’existe aucune sécurité sociale… Si vous y ajoutez que la France – quasiment seule au monde – considère généreusement qu’elle va vous donner un titre de séjour si vous êtes malades d’une maladie que l’on ne peut pas soigner dans votre pays, ou bien dont les traitements sont trop chers pour vous dans votre pays, comme les États-Unis d’Amérique par exemple… vous avez là dans la musette du passeur de quoi rassurer.
Regardons ensuite l’aspect financier : dès qu’ils mettront le pied sur le territoire français ils pourront solliciter l’asile et obtiendront automatiquement l’allocation pour demandeur d'asile (ADA) qui représente plus que le salaire moyen dans un certain nombre de pays de départ (200 à 400 € par personne et par mois), les réseaux de passeurs leur fourniront en outre du travail au noir, et s’ils obtiennent l’asile ou une simple "protection subsidiaire", ils auront accès aux prestations familiales en faisant venir légalement femme et enfants, et ils auront aussi accès au RSA, qui correspond dans leur pays a un très bon salaire. En envoyant la moitié dans leur pays d’origine, ils feront vivre toute leur famille élargie, plaide le passeur.
Les passeurs ajouteront que s’il reste clandestin et n’obtient que des refus pendant un certain temps, de manière automatique, les lois françaises, par exemple, finiront par lui donner des papiers : à l’ancienneté…
Devant un tel tableau, dans un pays où ne règne ni la prospérité ni la démocratie, lorsque vous êtes jeune et dynamique et que vous n’êtes pas parmi les plus pauvres, puisque vous pouvez payer des passeurs, la tentation est grande.
Que nous dit l’Organisation des Nations unies sur ces passeurs ? Elle a fait une longue études sur plusieurs années, et il apparaît que 80% sont membres, ou très proches de l’administration des États de départ ou de leurs forces de sécurité !
Outre l’aspect extrêmement rentable et beaucoup moins dangereux que le trafic de drogue que représente cette industrie criminelle qui brasse des centaines de milliards de dollars par an, il y a le fait – pour les pouvoirs corrompus qui dominent la majorité des États de la planète – que l’on va faire partir ceux qui pourraient structurer une opposition, une résistance, fomenter on ne sait quelle tentative de mettre sur pied une démocratie.
Vous avez donc maintenant l’explication, le pourquoi ce sont des hommes, le pourquoi ils ont moins de 30 ans…
Jusque-là l’histoire est gentillette. Pour que ce soit rentable pour les passeurs, il ne faut pas organiser le voyage pour tous. Si cela se passe en Afrique on va faire le détour par la Libye, où après avoir touché l’argent de la famille au départ, on va vendre le migrant aux trafiquants d’esclaves et l’abandonner en route tout simplement. Double bénéfice !
Pour le candidat à la migration commence alors un enfer, vendu comme esclave il va connaître les pires traitements imaginables. C’est alors que – s’il survit, ce qui n’est pas toujours le cas – Il va avoir "la chance" de rencontrer d’autres passeurs, qui ne sont pas très différents des premiers et vont lui proposer d’aller demander à sa famille un supplément d’argent pour le racheter au marchand d’esclaves et l’acheminer jusqu’au paradis, en Europe.
Si la famille paye, on le sortira de l’esclavage, pour le mettre sur une coquille de noix que l’on jettera sur la Méditerranée avec un espoir assez faible de survie, et la promesse de rallier les côtes italiennes.
À quelques centaines de mètres, ou à quelques kilomètres de la côte libyenne, les passeurs abandonnent les migrants sur de frêles esquifs qui n’ont que peu de chances d’atteindre les côtes italiennes avec tous leurs passagers en vie.
C’est là qu’intervient le joker des passeurs.
Devant les côtes libyennes passe la route la plus directe et donc la moins coûteuse pour les milliers de porte-conteneurs et autres pétroliers qui relient l’Asie à l’Europe, en passant par le canal de Suez. Les règles maritimes font obligation à ces énormes bâtiments de s’arrêter ou de se dérouter pour sauver des personnes en danger de mort dans les eaux qu’ils traversent.
Leurs armateurs, pour des raisons financières évidentes, vont financer massivement des organisations non-gouvernementales (ONG) qui se sont généreusement fixé comme perspective de sauver d’une mort certaine les migrants que l’Europe, mère blafarde, contraint à traverser ainsi la Méditerranée, alors qu’elle pourrait tout simplement leur ouvrir ses portes et ses frontières puisque finalement toute notre richesse c’est à eux ou à leurs ancêtres racisés et colonisés que nous l’avons volée…
Les passeurs ont le téléphone des ONG, qui ont le téléphone des passeurs et ainsi sauvent des vies qu’ils ramènent, parfois sous le feu des caméras dans les ports du sud de l’Europe, toute l’année.
Une fois arrivé en Grèce ou en Italie, ce n’est pas là que va se trouver l’eldorado, mais en France, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, il va donc falloir au migrant faire encore beaucoup de route dans des conditions difficiles et rencontrer d’autres passeurs qui lui feront traverser les Alpes, la Manche… là encore au péril de sa vie, et pour beaucoup d’argent.
Une fois arrivé à Paris, où à peu près la moitié des inscriptions pour demande d’asile françaises se font, le jeune migrant, survivant, après avoir été recru de tant d’épreuves, de tant de malheurs, de tant d’humiliations, va être prêt à accepter, dans n’importe quelles conditions, n’importe quel travail, dans le but d’envoyer un peu d’argent à sa famille pour montrer qu' "il a réussi".
Car, au fond, c’est le plus important, plus que de trouver un confort personnel, montrer à sa famille qu’elle n’a pas fait tous ces sacrifices pour rien, et c’est pourquoi, malgré tous les efforts des autorités, on note que probablement la moitié de l’argent donné à ces migrants pour survivre, est envoyé au pays.
Ensuite tous les trafics, de main-d’œuvre clandestine, de logement indigne, de travail comme coursier chez Uber où il faudra partager la moitié de l’argent gagné avec celui qui disposant de papiers vous cédera son identité pour travailler, tout cela va pleinement pouvoir s’épanouir.
Dans le même temps, des associations, largement financées par l’État pour leur travail "humanitaire" vont apprendre à ces jeunes hommes le discours qu’il faut tenir pour apparaître un "réfugié" crédible, il y a toute une série de scénarios très bien construits qui sont proposés à ces jeunes hommes pour les tenir aux personnes de l’Ofpra qui vont décider de l’attribution ou non de l’asile. Il n’auront à ajouter à ces récits que la réalité de l’enfer sur terre qu’ils ont effectivement vécu sur la route…
Ils vont aussi les instrumenter pour faire des manifestations de rue en leur faisant croire qu’ils vont perdre leur logement s’ils ne quittent pas immédiatement l’hôtel dans lequel ils sont logés, pour aller s’asseoir sous une tente sur la place de l’Hôtel-de-Ville… Ou dans une autre manifestation de ce genre.
Puis cette masse de migrants sera jetée contre le mouvement ouvrier et syndical pour en briser la puissance, la force, les traditions et les conquêtes, par sa capacité à tout accepter – après ce qu’ils ont vécu – et permettre donc aux grands employeurs – par le biais de sous-traitants – de faire baisser massivement le prix de la force de travail.
Vous voyez comment à chaque étape on peut faire pleurer Margot sur des malheurs bien réels que connaissent les malheureuses et les malheureux qui se sont laissés entraîner dans cet engrenage.
Vous voyez aussi comment on peut leur donner aussi une image de voleurs et de profiteurs absolus, si l’on veut regarder les choses de l’autre côté en leur imputant, à eux, la responsabilité de ce contre quoi ils ne peuvent plus grand-chose, une fois ici…
Victimes absolues ou privilégiés cyniques, Aucune de ces deux lectures émotionnelles ne permet de sortir de cette impasse. Ce sont pourtant les deux seules lectures qui sont offertes, alternativement, par le système médiatique.
Mais tout ce processus est organisé, pensé, et il profite à chaque étage à des acteurs, milliardaires simples petit-bourgeois, ou hommes de main du lumpenprolétariat, qui vont essayer d’en donner une image dans laquelle ils auront le beau rôle dans la société du Spectacle, que ce soit pour favoriser ou pour condamner. Ceux qui paient pour cela – bien plus nombreux –, ils se trouvent parmi les malheureux qui arrivent, comme parmi les catégories populaires ici, qui sont les premières victimes de tout ce dispositif.
Et vous voyez donc comment en utilisant l’émotion et non la raison, on peut égarer aisément le téléspectateur, le lecteur, l’auditeur…

Avez-vous observé que tout ce qu'entreprennent les globalistes finit par échouer ?

Yann Thibaud

Que ce soit sur la question sanitaire, la guerre en Ukraine ou aujourd'hui la guerre en Palestine, leurs offensives semblent tout d'abord couronnées de succès, du fait en particulier de la puissance de feu impressionnante et hégémonique de l'appareil médiatico-politique, qui leur est tout acquis et dont ils disposent donc à discrétion.
Et puis leur mécanique bien huilée finit chaque fois par dérailler, l'édifice du mensonge finit toujours par s'écrouler, sous les coups de boutoir du réel, tout simplement parce que rien ni personne ne saurait entraver le pouvoir de la vérité, la puissance des forces de l'esprit.
Chacun se souvient ainsi avec ironie de la fameuse et fumeuse déclaration de notre brillant ministre de l'économie, totalement démentie par les faits, qui déclarait « qu'ils allaient mettre à genoux l'économie russe », ou la non moins brillante déclaration de notre cher dirigeant, qui a notablement contribué à le discréditer en révélant son vrai visage, par laquelle il avouait avoir « très envie d'emmerder les non vaccinés ».
Ils ne cessent d'échouer parce qu'ils ne cessent de se tromper, leurs bévues résultant de ce mélange d'arrogance et de stupidité qui les caractérise, la seconde résultant de la première, à moins que ce ne soit l'inverse.
Toujours est-il qu'à mon avis, il y a toutes les raisons d'être optimiste, tout au moins à moyen ou long terme, ou plus exactement réaliste, car l'analyse de la situation montre qu'ils finissent toujours par se discréditer et susciter la consternation, la déception et la réprobation de la population, constatant tout à la fois leur incompétence et leur manque fondamental de sagesse et d'empathie.
Pour qualifier ce qui se passe aujourd'hui sur terre, durant cette période très étonnante et très spéciale, je proposerai la notion d'exploration des impasses.
Il s'agit là d'une phase précieuse et hélas indispensable, de tout processus pédagogique, comme de tout processus d'évolution des peuples.
La confiance aveugle en l'autorité, l'adhésion à des idéologies problématiques, la déférence envers le message des médias dominants, tout ceci s'effrite et se disloque à grande vitesse aujourd'hui.
Et chacun est amené désormais à penser par soi-même, à faire usage de son propre esprit, à cesser de croire et répéter, et donc à commencer à être vraiment.
Voilà pourquoi nous vivons, à mon sens, le plus étonnant et le plus remarquable processus d'initiation et d'éveil de tous les temps, même si et peut-être parce que la situation semble aujourd'hui bloquée et sans issue, dans à peu près tous les domaines.
Mais les choses bougent, le vent tourne et les circonstances évoluent car, comme le disent les bouddhistes, la seule chose qui ne change pas est le changement.
C'était, en cette fin d'année préludant à une nouvelle, mon message d'espoir.

Appel au génocide sur I24 ?

Véronique Faucheux

Cette femme appelle au génocide des Palestiniens par l'utilisation de la bombe atomique. Et elle ajoute : "Personne ne doit habiter cette terre si ce n'est pas le peuple juif ".
Combien de fois devra-t-on leur dire que la notion de "peuple juif" est totalement dévoyée ? Il y a en effet dans le monde une communauté de croyants de confession juive dont beaucoup ne sont pas des descendants d'Hébreux mais se sont convertis.
Les seuls juifs d'origine sémitique sont les juifs sépharades. Eux seuls peuvent dire que la terre de Sion est leur terre d'origine. Si eux seuls avaient décidé de retourner dans leur berceau d'origine, il y aurait eu suffisamment de place pour les Palestiniens.
Les Ashkénazes, descendants des Khazars, une ethnie originaire du Caucase, se sont convertis au judaïsme vers 880 après J.C. Ils n'ont donc aucune légitimité à s'établir en Israël et à la revendiquer comme leur terre d'origine.
Si on reprend les propos très graves de cette femme, ça veut dire que les chrétiens ne sont pas davantage tolérés que les musulmans sur cette terre. De là à ce qu'ils se fassent aussi emprisonner et tuer...
Décidément, ce fanatisme sioniste est répugnant. Ils devraient prendre modèle sur les Libanais qui partagent le pouvoir entre chrétiens et musulmans.


Yann Bizien

Elle est fière de sa fibre macroniste et de sa proximité avec Brigitte Macron.
Mais le problème est que la liste des ministres voyous s'allonge dans la République des copains et des affaires. Car, selon Marianne, Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État à la Ville et à la Citoyenneté, aurait sous-évalué de près de 100 000 € ses déclarations d'intérêts envers la HATVP.
Il s'agit d'un délit passible de trois ans de prison et de 45 000 €uros d'amende.
Muriel Pénicaud, Sabrina Agresti-Roubache, Agnès Firmin Le Bodo : en à peine 48 heures, la presse révèle trois scandales autour de ministres toutes issues de la macronie.
Sabrina Agresti-Roubache apporte donc du crédit à l’idée que cette macronie n’est plus qu’une association de malfaiteurs bien-pensants. Car elle aurait également domicilié l’une de ses sociétés, lorsqu'elle travaillait dans l’audiovisuel, chez un Corse condamné dans l’affaire du cercle de jeux Wagram.
Emmanuel Macron ne parvient plus à attirer à lui des ministres compétents, exemplaires et irréprochables. Ce gouvernement est miné par de trop nombreuses affaires, qui vont jusqu'à la consommation de produits stupéfiants dans ses cabinets.
La France décadente, en faillite et ensauvagée, poursuit sa marche vers son effondrement politique et moral.

26 décembre 2023

Yann Thibaud

Plus je réfléchis et plus je m'informe sur la question israélo-palestinienne, et plus je suis partisan, à rebours de l'opinion généralement émise par nos responsables politiques, de la « solution à un Etat », en particulier parce que la « solution à deux Etats » (instituant deux Etats séparés, un pour Israël, un pour la Palestine) semble aujourd'hui totalement inapplicable, en raison notamment du caractère passablement disloqué du territoire palestinien, coupé en deux et aux frontières erratiques pour ce qui est de la Cisjordanie.
Mais cette solution à un Etat aurait pour corollaire indispensable l'instauration d'une parfaite égalité de droit pour tous ses habitants, quelles que soient leur ethnie ou leur confession, qu'ils soient juifs, arabes, musulmans, chrétiens ou même athées.
Ce qui semble être une évidence pour nous autres français, membres d'une nation fondamentalement universaliste, qui tolère difficilement différences de traitement et discriminations.
Mais il en va tout autrement de la nation israélienne, puisqu'elle s'est tout au contraire fondée sur l'idée d'un Etat pour le peuple juif, ce qui conduit à n'accorder qu'un statut de citoyens de seconde zone aux autres habitants de l'Etat d'Israël.
Disons-le tout net : depuis sa fondation, Israël entretient de la sorte une politique d'apartheid, puisque, comme l'explique brillamment Shlomo Sand, être juif confère sur ce territoire un statut privilégié, soit l'exact opposé de ce que les juifs ont subi au sein de la diaspora, depuis deux millénaires.
Autant il est donc légitime que les juifs possèdent, quelque part sur la planète, une terre, un Etat où ils puissent vivre libres et protégés des persécutions dont ils ont été, depuis tout ce temps, cruellement victimes, autant il me semble illégitime que, pour ce faire, les autres habitants de ce territoire soient, quant à eux, privés de ce droit tout à fait élémentaire.
L'instauration d'une solution à un Etat, viable et pérenne, implique donc que soit remise en cause la charte initiale implicite de l'Etat d'Israël, c'est-à-dire l'idée selon laquelle Israël est un Etat juif, pour les juifs et uniquement pour eux ou bien principalement pour eux, les autres humains n'y étant que tolérés, et devant subir toutes sortes de vexations, d'humiliations et de discriminations.
Autrement dit, la résolution du conflit actuel impliquerait qu'Israël applique l'idéal de fraternité humaine, qui devrait être la conséquence de toute spiritualité authentique.
Mais il se trouve que cet idéal vient heurter de plein front les conceptions religieuses, de plus en plus prégnantes aujourd'hui sur ce territoire.
Ce qui montre et démontre clairement, s'il en était besoin, la différence fondamentale entre spiritualité et religion.
La situation ne pourra donc se dénouer que par une mutation, une transformation essentielle et radicale de la mentalité israélienne aujourd'hui dominante, ce qui fait dire à la grande majorité des spécialistes, que la situation est inextricable et ne peut, en tout cas pour le moment, aller vers une solution, pourtant si ardemment souhaitée et souhaitable pour les deux peuples qui souffrent, d'une manière différente, des horreurs qui se déroulent dans cette partie du monde.
Le théâtre israélien et ce qui s'y déroule aujourd'hui, apparaissent ainsi comme le concentré de toutes les folies qui ravagent aujourd'hui le monde. Et c'est la raison pour laquelle cette situation et cette histoire m'intéressent et me fascinent autant, et je crois ne pas être le seul.
Car, le jour où une solution y sera trouvée et fonctionnera effectivement, alors c'est la planète entière qui retrouvera le chemin de l'harmonie, de la paix et du bonheur humain.
Israël apparaît donc comme un enjeu et un défi inouïs pour chacun de nous : comment sortir de l'engrenage infernal de la haine, de la guerre et de la destruction ?
Tout être conscient se pose évidemment, avec angoisse et inquiétude, cette question, et se trouve, de ce fait, confronté et mis devant sa propre responsabilité : comment allons-nous contribuer à mettre un terme à tant d'obscurité ? Comment allons-nous ramener la lumière, l'intelligence, la bonté et le règne du sentiment sur cette terre ?
La solution me semble être d'une évidente clarté : nous ne pourrons mettre un terme au choc titanesque des fanatismes religieux, qui ensanglantent et terrorisent les peuples, un peu partout et particulièrement en cette contrée emblématique, qu'en inventant une spiritualité non-religieuse, c'est-à-dire non-fanatique, car non-dogmatique.
À partir du moment où les êtres humains, au lieu de croire naïvement et servilement tout ce qu'on leur raconte, depuis leur tendre enfance, commenceront à penser par eux-mêmes, affranchis de toute la littérature nauséeuse des prétendus textes sacrés, alors l'espoir reviendra sur terre, alors le cœur redeviendra la mesure de toute chose et la source des comportements humains, alors nous pourrons réellement construire un nouveau monde, un monde pacifié, pacifique et heureux.
Une révolution intérieure, individuelle et collective, une révolution de la pensée, innervée cette fois non plus par la soumission à l'ordre établi, mais par la voix intérieure de l'être profond de chacune et chacun d'entre nous, est assurément requise aujourd'hui pour mettre fin à toute la violence et toute la folie de ce monde.
Révolution improbable et impossible, dira-t-on.
Ce n'est pas si sûr, car les peuples ont aujourd'hui ardemment soif d'autre chose que de la répétition indéfinie des impasses et des illusions, dans lesquels ils se trouvent aujourd'hui plongés et englués.
Et aussi parce que la situation d'Israël va bientôt devenir intenable, en raison du discrédit et de la désapprobation générale, dans le monde entier, qui sont la conséquence fatale des massacres qui se déroulent actuellement, sous nos yeux effarés et impuissants.
Oui, nous vivons assurément la fin des temps, la fin d'un temps d'oppression et d'injustice, qui va jusqu'à devenir totalement inacceptable et insupportable, en vue de l'instauration, la naissance et l'éclosion d'un monde différent, processus qui n'aurait pas été possible précisément sans l'exposition aux yeux de tous d'un spectacle aussi insoutenable.
Voilà pourquoi je pense que, en dépit des apparences, tout se déroule comme prévu, car rien n'arrive sans cause et sans raison en ce monde, et les événements les plus effroyables débouchent, in fine, sur un enseignement et une transformation de la mentalité des peuples, soit exactement ce qui est requis aujourd'hui pour changer la vie sur terre.
En effet, l'exacerbation de l'abjection conduit nécessairement à son extinction, à sa disparition, car les périodes où s'accumulent les horreurs se trouvent toujours suivies par des moments de renaissance et de refondation.
Voilà donc, à mon avis, ce qui nous attend : une métamorphose et une guérison de ce monde, une manifestation enfin des espoirs qui habitent et animent le cœur de l'humanité.

Un autre paradigme pour 2024

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


Le camp mondialiste est poussé dans des retranchements inattendus et s’affole, même s’il n’en demeure pas moins aux commandes. Il multiplie les lois et décisions contre les libertés, sous prétexte de les défendre. Selon une forme d’inversion des valeurs qui leur est toute habituelle, pour défendre la liberté d’expression, disent ils, il faut censurer les réseaux sociaux et interdire la discussion de certains sujets. Ils imposent par là même de nombreux narratifs foncièrement faux, mais qu’ils tentent de rendre indiscutables. Pour défendre la paix, on arme et on pousse à la guerre. Pour défendre la propriété privée, on la démantèle. Pour défendre la civilisation occidentale, on fait venir des millions d’Arabo-Africains. Une bonne proportion de citoyens perçoit cependant que quelque chose ne tourne plus rond. La propagande redouble donc, servie par une presse qui ne remplit plus son rôle d’informer de façon égale, mais oriente et travestit. Elle a dissimulé les vrais chiffres d’hospitalisations du COVID, elle continue de taire ceux des effets secondaires, elle entretient un narratif carbone scientifiquement faux, Elle nous berne sur l’Ukraine et la Russie, faisant passer la seconde pour le criminel, cachant les 15 000 morts du Donbass, et les croix gammées qu’arborent les troupes ukrainiennes, vantant même ces héros. A l’entendre, le contingent de Poutine allait être décimé, Poutine lui-même serait mort de cancers, contesté et son économie allait s’effondrer. Pourtant le front craque de partout et c’est l’Ukraine qui va devoir mobiliser toute sa population. La presse a encore menti sur les sanctions prises contre la Russie. Sa croissance dépassera 3,5%, quand péniblement nous atteindrons 0,8%, si nous les atteignons.

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NOËL À GAZA

Gabriel Nerciat

En cette fête de la Nativité du Christ, solidarité en pensée avec les chrétiens arabes ou arméniens de la Terre Sainte, notamment avec la paroisse latine de la Sainte Famille de Gaza (dont deux paroissiennes ont été tuées par Tsahal il y a une semaine) et la paroisse grecque orthodoxe de Saint Porphyre – dont l’église, la plus ancienne de la région, a été endommagée par une frappe aérienne au début du conflit, sans doute parce qu’un terroriste du Hamas se cachait sous le bénitier.
De François Ier jusqu’aux premiers présidents de la Ve République, les chefs d’Etat français se sont targués pendant longtemps d’honorer leur titre de protecteurs des Chrétiens d’Orient (à Jérusalem, en Syrie, au Liban, en Turquie, en Irak, en Grèce, à Chypre ou en terre arménienne), avant que le funeste Nicolas Sarkozy en 2007 ne décide d’aliéner définitivement les intérêts de la France au Levant en les soumettant à ceux d’Israël et du Qatar, deux des Etats les plus erratiques et prédateurs de la région qui n’avaient guère en commun que de se prétendre alliés des Etats-Unis.
Sans même comprendre d’ailleurs que ce double partenariat totalement insensé finirait par se heurter à un dramatique et inévitable court-circuit – celui qui a éclaté à la face du monde entier le 7 octobre dernier.
Aujourd’hui, la France est totalement absente de cette partie du monde, ou tellement discréditée et illisible, du fait des multiples revirements d’Emmanuel Macron, qu’elle en est devenue parfaitement inaudible.
Toutefois, que les membres des églises chrétiennes – tous rites confondus – de Gaza, Bethléem, Jérusalem, Nazareth ou Haïfa, lieux de la vie terrestre du Christ et de ses apôtres, restent à jamais présents dans notre esprit et notre cœur.
A l’heure où les chrétiens de Palestine, longtemps en butte aux persécutions des islamistes comme à celles des Juifs fondamentalistes (lesquelles s’étaient intensifiées depuis un an) sont massacrés à Gaza en même temps que leurs compatriotes musulmans, et où tout est fait pour tenter d’importer en terre de France un conflit étranger qui ne nous regarde en rien, c’est vers eux seuls que doivent aller notre solidarité, nos pensées et notre sympathie, car c’est d’abord au maintien de leur sécurité qu’il faudrait concourir.
Là comme ailleurs, lorsque les élites politiques faillissent, c’est au peuple français indistinctement qu’il revient de rappeler la part d’inaliénable et de sacré qui ne se négocie pas.
Ce serait bien aussi que les évêques de France, entre deux homélies à la gloire des migrants clandestins, sans parler des sempiternels croisés du « choc des civilisations », commencent vaguement à s’en soucier.

25 décembre 2023

Quelques jours de confiserie

H16

23/12/2023 - L’habitué s’en doutait, le lecteur de passage en aura ici la confirmation : ce blog va s’arrêter quelques jours pendant lesquels les uns et les autres pourront se retrouver autour d’une bonne table, d’un sapin, de menus cadeaux, des chatons mignons, de quelques bonnes bouteilles et, je l’espère pour vous tous, les êtres chers et les amis qui donnent du sel à la vie.

L’année 2023 s’achève comme elle a commencé : en hiver.

Si ce n’est que passager pour la faune et la flore, c’est en revanche une saison qui semble s’installer avec obstination sur l’économie et la politique française qui continue de montrer des signes inquiétants de rigidité cadavérique. L’année 2024 donnera l’occasion d’affiner le diagnostic ou – soyons fous – de découvrir quelques tressautements permettant d’imaginer un futur moins sombre. Gageons quoi qu’il en soit qu’il sera pourtant suffisamment agité pour permettre à ces modestes colonnes de se remplir régulièrement.


Cette fin d’année est aussi l’occasion de faire un petit bilan de l’année écoulée en terme de production qui fut aussi soutenue du côté des billets que du côté des commentaires puisque ces derniers ont augmenté de 23% par rapport à l’année dernière alors qu’il n’y a eu que 11% de billets supplémentaires… Ceci m’oblige à vous féliciter, tous, pour votre participation décidément impressionnante et assidue qui aura permis, au-delà du blog, de créer des liens et des amitiés qu’on peut raisonnablement imaginer fort improbables sans ce médium. Et puisque c’est devenu une tradition, n’hésitez pas à faire connaître ce blog en le partageant au travers des réseaux sociaux ; vous pouvez me retrouver sur X.com, sur Facebook et ailleurs, et vous pouvez recevoir les billets directement par e-mail en vous inscrivant sur Substack.

Ce billet est aussi l’occasion d’exprimer ma reconnaissance à tous ceux qui contribuent à faire de cet espace ce qu’il est, notamment en allant cliquer sur les petits liens ici ou là ou en s’abonnant au 10ème Homme, ce qui permet de payer l’hébergement, ainsi que les cascadeurs, les techniciens son et lumière, les scénaristes, les équipes de cameramen, les nombreux dresseurs de chatons, sans oublier le Grand Orchestre Philharmonique de Hashtable et sa célèbre section Instruments à Vents, Flûtes et Pipeaux, bref tous ceux qui entraînent ces dépenses énergétiques non renouvelables et non-carbo-compensée qui font grincer les dents de Jancovici.

J’en profite encore une fois pour remercier directement les contributeurs plus discrets mais indispensables qui m’envoient leurs liens, notes ou trouvailles qui étayent certains billets de ce blog, ou qui me font part de leurs réflexions indispensables sur des sujets que je ne maîtrise pas forcément et pour lesquels ils m’apportent un éclairage souvent unique.


Profitons résolument des quelques jours qui viennent pour nous requinquer alors que toute la Macronie est maintenant décidée à transformer l’intégralité du pays en une sorte d’expérience sociale folle dans laquelle seuls les plus pervers, les moins correctement azimutés semblent pouvoir s’en sortir ; gageons du reste que cet état ne durera pas aussi longtemps que certains s’obstinent à le croire, tant il est vrai que la folie des Hommes est toujours contrainte par les raisons de la Nature et l’âpre fermeté de la Réalité au crépi de laquelle les petites fesses gouvernementales vont inévitablement se frotter prochainement.

Au passage, la section commentaires pourra être valablement utilisée pour lancer vos pronostics sur les douze prochains mois, vos paris les plus fous, ces tendances que vous voyez se dégager ou les écueils que l’équipe de Pieds Nickelés gouvernementaux ne manquera pas de se prendre en pleine poire. Quelle pandémie (cyber ou non ?), quelle nouvelle taxe, quel numéro vert seront prochainement mis en place ? Quelle lubie passagère à base d’insectes, de vêtement religieux ou de manie sociale seront mis en avant par les quotidiens de révérence ou les médias de grand chemin ? Quelle tendance pourtant évidente ces mêmes médias et cette même presse tairont-ils honteusement ? Aurons-nous enfin droit à une vraie empoignade dans l’hémicycle parlementaire, avec l’un ou l’autre député LFI échangeant coups et horions avec l’un ou l’autre député du Rassemblement national, le tout saupoudré d’insultes que le sténotypiste de l’Assemblée ne saura pas prendre à la volée ?

Votre imagination est la seule limite ! Lancez-vous, tentez de deviner les prochaines affinités, les prochains dérapages, les prochains scandales, lâchez-vous. Je suis persuadé que 2024 dépassera tout ce que vous allez imaginer.

En attendant, je vous souhaite à tous un excellent Noël.


https://h16free.com/2023/12/23/76274-quelques-jours-de-confiserie

22 décembre 2023

Démission de la Culture

Natalia Routkevitch

L’idée qui se forme à la lecture d’ « Un Occident kidnappé » de Milan Kundera, notamment du mélancolique passage ci-dessous, est qu’une culture n’a aucune chance de survivre si elle n’est que patrimoine, reliquat d’une période passée, héritage conservé dans des musées, étudié par des spécialistes et photographié par des touristes. La culture qui n’est plus habitée, appropriée, honorée, sacralisée par ceux qui sont censés être ses porteurs se transforme en vestiges de folklore et est vouée à disparaître.

"L’Europe n’a pas remarqué la disparition de son grand foyer culturel parce que l’Europe ne ressent plus son unité comme unité culturelle. Sur quoi en effet repose l’unité de l’Europe ?
Au Moyen Âge, elle reposa sur la religion commune.
Dans les Temps modernes, quand le Dieu médiéval se transforma en Deus absconsditus, la religion céda la place à la culture, que devint la réalisation des valeurs suprêmes par lesquelles l’humanité européenne se comprenait, se définissait, s’identifiait.
Or, il me semble que, dans notre siècle, un notre changement arrive, aussi important que celui qui sépare l’époque médiévale des Temps modernes.
De même que Dieu céda jadis sa place à la culture, la culture à son tour cède aujourd’hui la place.
Mais à quoi et à qui ? Quel est le domaine où se réaliseront des valeurs suprêmes susceptibles d’unir l’Europe ? Les exploits techniques ? Le marché ? Les médias ? (Le grand poète sera-t-il remplacé par le grand journaliste ?) Ou bien la politique ? Mais laquelle ? Celle de droite ou celle de gauche ?
Existe-t-il encore, au-dessus de ce manichéisme aussi bête qu’insurmontable, un idéal commun perceptible ? Est-ce le principe de la tolérance, le respect de la croyance et de la pensée d’autrui ? Mais cette tolérance, si elle ne protège plus aucune création riche et aucune pensée forte, ne devient-elle pas vide et inutile ?
Ou bien, peut-on comprendre la démission de la culture comme une sorte de délivrance à laquelle il faut s’abandonner dans l’euphorie ? Ou bien, le Deus absconditus reviendrait-il pour occuper la place libérée et pour se rendre visible ? Je ne sais pas, je n’en sais rien.
Je crois seulement savoir que la culture a cédé sa place.
Hermann Broch fut obsédé par cette idée dans les années 1930. Il dit par exemple : « La peinture est devenue une affaire totalement ésotérique et qui relève du monde des musées. Il n’existe plus d’intérêt pour elle et pour ses problèmes, elle est presque le reliquat d’une période passée."
Ces paroles étaient surprenantes à l’époque, elles ne le sont plus aujourd’hui. J’ai fait, dans les années passées, un petit sondage pour moi-même, en demandant innocemment aux gens que j’ai rencontrés, quel est leur peintre contemporain préféré. J’ai constaté que personne n’avait un peintre contemporain préféré et que la plupart n’en connaissaient même aucun.
Voilà une situation impensable, il y a encore 30 ans quand la génération de Matisse et de Picasso était en vie. Entre-temps, la peinture perdit son poids, elle devint activité marginale. Est-ce parce qu’elle n’était plus bonne ou parce que nous avons perdu le goût et le sens pour elle ? Toujours est-il que l’art qui créa le style des époques, qui accompagna l’Europe pendant des siècles, nous abandonne ou bien nous l’abandonnons.
Et la poésie , la musique , l’architecture , la philosophie ? Elles ont perdu, elles aussi, la capacité de forger l’unité européenne, d’être sa base. C’est un changement aussi important pour l’humanité européenne que la décolonisation de l’Afrique."