Quand un homme a passé toute sa vie à entreprendre de détruire la souveraineté de la nation dont il était le fils, à lui retirer sa monnaie, son indépendance économique, sa liberté législative comme sa simple faculté politique et institutionnelle à persévérer dans son être, usurpant de surcroît le pouvoir et les privilèges qui sont normalement issus du verdict du suffrage universel (qu'il méprisa toujours), on juge décent de lui offrir à sa mort des funérailles grandioses assorties d'un hommage présidentiel, alors que la moindre des choses eût été de lui faire passer ses trente dernières années relégué dans la citadelle de l'île d'Yeu.
Heureusement d'ailleurs que Jacques Delors est mort presque centenaire ; sinon le Banquier Président l'aurait expédié dès son premier mandat au Panthéon, temple républicain assez équivoque et déjà profané par la présence de la dépouille de Jean Monnet en son sein.
Tout ce qu'a dit aujourd'hui Macron dans la Cour des Invalides résume et justifie l'aversion que la moitié des Français disent éprouver envers lui.
Curieux d'ailleurs comme ceux qui s'évertuent à répandre le poison de la guerre civile ou des divisions les plus inexpugnables entre les élites et le peuple d'une nation ne perdent jamais une occasion de parler de réconciliation ou d'unité républicaine dès qu'on leur tend un micro.
Cela devrait être un signe - comme dans les romans d'Agatha Christie celui ou celle qui s'évertue à paraître le plus indifférent aux passions meurtrières s'avère toujours à la fin être bel et bien le seul coupable de l'assassinat qu'on cherche à élucider.
Il paraît que Jacques Delors au terme de sa vie n'aimait pas beaucoup ce qu'était devenue l'UE. Pourtant, c'était bien celle qu'il a enfantée, avec la complicité de Mitterrand et du chancelier Kohl.
Sans parler de celle du monstrueux croquemitaine Wolfgang Schäuble, providentiellement mort quelques heures avant lui.
Le mieux à faire maintenant que leurs corps sont redevenus poussière est de miner patiemment ce qu'ils ont laborieusement construit. C'est sûrement ce que devait intérieurement se dire Viktor Orban, présent ce matin dans la cour des Invalides.
Quant au premier édile qui s'aventurera à donner le nom de Jacques Delors à une rue ou une place quelconques, il faudra se faire un devoir d'aller visiter sa ville, munis d'une petite sacoche à outils.
Il n'y a pas que les woke qui savent déboulonner les statues...