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10 février 2024

France Info
Publié le 08/02/2024 15:36

Gaza : Les pays occidentaux sont "en train de devenir activement complices de ce carnage", accuse Rony Brauman, ex-président de MSF

Invité sur France Info, jeudi, l'ancien président de Médecins sans frontières, s'inquiète de l'intervention des pays occidentaux dans le conflit entre Israël et la Palestine.

Rony Brauman, à Mérignac, le 17 janvier 2012
(BONNAUD GUILLAUME / MAXPPP)

Les pays occidentaux sont "en train de devenir activement complices de ce carnage et cette boucherie", a accusé, jeudi 8 février, sur franceinfo Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins sans srontières (MSF). Benyamin Netanyahou a rejeté une trêve espérée depuis plusieurs jours dans la bande de Gaza et annonce une offensive sur Rafah dans le Sud.

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"Cette offensive rajoute une catastrophe à la catastrophe", explique l’ancien humanitaire. Alors que les États-Unis ont œuvré avec les Européens à cette trêve de longue durée, Rony Brauman juge "contradictoire à appeler d'un côté à la trêve et de l'autre à continuer à ravitailler en armes et en munitions la partie la plus puissante", en l’occurrence Israël.

À quoi ressemblerait une bataille de Rafah alors que plus d’un million de Palestiniens sont coincés au sud de Gaza ?

Quelle que soit la direction que ces déplacés vont prendre, c’est une descente de plusieurs degrés, en plein dans la désespérance, dans l'effroi, dans le malheur, dans la promiscuité, dans la diffusion de maladies épidémiques et probablement dans la préparation de nouvelles générations habitées par la haine, par le désir de vengeance, bref par la préparation d'un avenir de violence. Donc aussi bien du point de vue de ce qui se passe présentement que de ce que l’on peut imaginer dans le futur, cette offensive rajoute une catastrophe à la catastrophe.

Rafah était le dernier endroit où les humanitaires pouvaient travailler. Que va-t-il se passer ?

Les quelques rares endroits où on pouvait travailler sont toujours des endroits extrêmement précaires, où on peut éventuellement travailler aujourd'hui, mais se faire tirer dessus le lendemain. On peut avoir une autorisation de déplacement, et puis des tirs de snipers vous attaquent comme des bêtes, c'est absolument atroce. Ces atrocités sont commises avec la complicité des pays qui se réclament du droit international, du droit humanitaire, de la légalité internationale, c'est-à-dire les pays occidentaux, au premier rang desquels les États-Unis. Mais avec le concours actif de pays européens dont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France. Nous sommes en train de devenir activement complices de ce carnage et cette boucherie.

Pourtant, les États-Unis font pression sur Israël pour obtenir une trêve. Benyamin Netanyahou veut aller au bout de sa guerre ?

Les États-Unis et l'Europe œuvrent à une trêve de plus longue durée. C’est tout à fait souhaitable, mais pendant ce temps-là, les livraisons d'armes, de munitions, continuent à flux tendu. Tous les jours, Il y a une sorte de pont aérien entre les États-Unis notamment, mais aussi l'Europe vers Israël, qui permet de tirer des milliers, des milliers et des milliers de missiles, de munitions diverses. Il y a quelque chose d'un peu contradictoire à appeler d'un côté à la trêve et de l'autre à continuer à ravitailler en armes et en munitions la partie la plus puissante, celle qui détient tous les leviers pour la décision du lendemain.

L’impuissance des Nations unies est inquiétante, selon vous ?

Les appels des Nations unies non seulement ne servent à rien, mais sont reçus en quelque sorte avec un bras d'honneur ou un doigt d'honneur par Benyamin Netanyahou. Je me demande si les Nations unies vont surmonter cette épreuve. Ça renvoie un peu à ce qui s'est passé en 1935 après l’invasion de l’Éthiopie par l'Italie fasciste de Mussolini qui a signé la fin de Société des Nations. Est-ce que les Nations unies vont survivre à cette épreuve, sachant qu'un organe des Nations unies parle de génocide plausible actuellement perpétré dans la bande de Gaza et que des membres du groupe de membres permanents du Conseil de sécurité continuent de ravitailler la partie qui est exclusivement coupable de génocide.

Denis Collin

Nous avons voulu nous libérer des contraintes sociales, religieuses autant que politiques : l’homme moderne ne va pas à la messe, ni à la réunion du parti ; il vote quand il y pense et se désintéresse du débat public. Il est libre, mais libre de subir des décisions prises ailleurs, sans lui. Nous sommes autant d’atomes isolés, sans autre rapport avec les autres que ceux que nous avons librement choisis. Nous réalisons l’idéal libertarien énoncé par Robert Nozick (voir Anarchie, État, Utopie) : « les individus mènent des existences séparées ». Mais, de ce fait, nous n’avons plus aucune force commune, aucun kratos et nous devons subir isolément la puissance de forces qui nous dépassent et qui pourtant sont des forces d’origine humaine.
Radu Portocala

Notre bon président est très fier du nouveau mot qu’il a ajouté à son vocabulaire : réarmement. À tel point qu’il le mélange désormais à toutes ces sauces fades et tièdes qu’il nous sert depuis sept ans. Réarmement dans tous les domaines - suite logique de ses annonces répétée plusieurs fois, moins logiques et plutôt ridicules : « Nous sommes en guerre ! »
Je ne sais pas quelles sont ses sources d’inspiration, mais, plus d’une fois, j’ai noté que ses envolées me rappelaient des souvenirs pénibles. Dans mon enfance, le parti et ses propagandistes lançaient des injonctions de la même nature : « Armons-nous, camarades, contre l’ennemi de classe ! » Et ils s’armaient avec des clés de prison.
Ne voulant probablement pas déplaire au chef, le jeune premier ministre se sent obligé de copier. Pour lui, soumis à l’actualité, nous devons nous lancer dans le réarmement agricole. Mais, en fin de compte, est-ce bien une copie ou la preuve de leur commune non-pensée, de leur croupissement dans l’uniformité grise du néant ?
Malheur au pays dont ceux qui le dirigent lui parlent en slogans. Car il y a, derrière l’ineptie des slogans, mensonge, mépris et signe de rupture. Les tyrannies de toutes sortes en font grand usage - ils sont leurs narcotiques de masse.

9 février 2024

Michel Rosenzweig

Depuis sa mise en ligne aujourd'hui à minuit, beaucoup de commentaires circulent et même de fausses traductions, dont une qui évoque la guerre à Gaza et Israël, alors que ce sujet n'est jamais abordé dans l'interview. Le compte de Zoé Sagan notamment ainsi que d'autres se sont engouffrés dans la fabrication de faux avérés. Lamentable.
J'ai donc consacré deux heures à regarder attentivement cette entretien troublant, passionnant et même fascinant à certains égards.
Mais sans aucune naïveté.
Poutine, c'est l'histoire d'un petit voyou de St Pétersbourg devenu chef de bande, puis chef de clan, kagébiste et enfin président du plus grand pays de la planète.
Poutine c'est aussi l'enfant qui a grandi dans la famille des voisins, une famille juive pour laquelle il gardera une certaine gratitude, ce qui ne l'empêchera pas de soutenir aussi les islamistes par pur opportunisme politique.
Mais Poutine c'est surtout un homme (chef de clan et parrain) déçu et blessé qui voulait entrer dans le club du camp adverse pour faire alliance avec lui, le club de l'OTAN qui n'a pas voulu de lui, comme l'illustre ici le court extrait.
Dans cet entretien on ressent bien cette blessure, ce ressentiment et le rejet vécu par celui qui voulait collaborer avec l'Occident et en faire partie tout en gardant son identité et sa souveraineté.
C'est donc un homme déçu et trahi qui s'exprime ici et qui justifie son opération militaire spéciale en Ukraine comme l'ultime moyen de se faire entendre et de préserver la sécurité et la souveraineté du pays dont il a la charge.
Il faut saluer la manière dont cet entretien a été mené par Tucker Carlson, probablement téléguidé par Trump, même s'il est évident que ce dernier a de la sympathie pour le Maître du Kremlin et un parti pris évident, aucune agressivité, des questions essentielles (mais aucune question qui fâche évidemment), une évidente naïveté de sa part qui trahit pas mal d'ignorance, beaucoup de complaisance et même une certaine complicité dans deux ou trois séquences où l'on voit bien la connivence dans les sourires échangés entre les deux hommes.
Poutine apparaît en pleine forme physique et mentale et très sûr de lui, il se dégage de lui une affirmation de soi et de sa fonction présidentielle, une incarnation de la fonction avec une assurance et une autorité naturelle qui impose le respect et inspire la crainte.
Cependant, et je le répète encore une fois contrairement à ce que d'aucuns continuent à affirmer, Poutine n'est pas Hitler, définitivement pas, et ceux qui lui prêtent des velléités de s'en prendre à la Pologne ou aux pays Baltes afin de reconstituer l'Empire soviétique ou russe se trompent.
Vladimir Vladimirovitch Poutine n'est ni un ange ni un enfant de chœur, c’est un autocrate mafieux qui dirige la Russie comme un Capo dei capi, il est froid et dur, son regard est celui d'un loup disposé à tuer sans état d'âme pour défendre sa meute et ses intérêts, il ment et réécrit l’histoire, certes, mais il n'est pas nécessairement le prédateur conquérant décrit par la propagande occidentale.
Et il n'est pas dépourvu d'humour fut-il grinçant.

Version française sous-titrée de l'entretien Poutine-Carlson

France-Soir
Publié le 09 février 2024 - 14:22

Fuck Gun Control et la joyeuse prolifération des armes à feu

H16

9/2/2024 - C’était en juin 2023, et la nouvelle a été consciencieusement tenue discrète dans les médias qui n’évoqueront la question que très récemment : une arme, fabriquée avec une imprimante 3D, a été retrouvée sur les lieux d’un règlement de comptes à Marseille.

On peut être surpris que la nouvelle n’ait pas fait plus de bruit il y a quelques mois de cela, et sa réapparition dans les journaux du moment doit peut-être au démantèlement en Belgique, lundi 29 janvier, d’un atelier de fabrication de ces armes particulières.


Il n’en reste pas moins qu’à lire les quelques titres consacrés à la question, l’anxiété semble gagner les rangs des autorités concernées dans les propos desquelles on peut nettement lire plusieurs préoccupations.

D’une part, il apparaît que construire ces armes est relativement simple, d’autant qu’il existe maintenant de véritables petits manuels bien détaillés (celui qui chercherait “PDF FGC-9 MK II” trouverait probablement pas mal de liens intéressants très facilement) expliquant en détail comment s’y prendre, depuis les plans de chacune des pièces à imprimer jusqu’aux éléments métalliques à façonner ou utiliser, et comment, pour les parties les plus sensibles de l’appareil.

D’autre part, de l’aveu même des autorités, ces FGC-9 (pour “Fuck Gun Control” en 9mm) sont à peu près impossibles à tracer, et comme n’importe qui peut en fabriquer, la plupart des méthodes traditionnelles de pistage des trafiquants d’armes ne tiennent plus.

Le pompon serait que la population se rende compte qu’il n’y a rien de tel pour sa propre sécurité que de l’assurer elle-même… Ce que, à en juger par certains articles de presse montrant une hausse nette des ventes de bombes lacrymogènes et autres cours d’auto-défense, le “sentiment d’insécurité” actuel (le fameux) pousse plus efficacement que toutes les campagnes baveuses de propagande médiatique mièvre prétendant que tout va plutôt bien en République Démocratique du Bisounoursland.

Oui, la démocratisation de la construction d’armes relativement fiables à l’ensemble des bricoleurs du dimanche devient donc un véritable casse-tête pour ceux qui ne désirent rien tant qu’une population désarmée. Il n’est pas étonnant que cette possibilité, ainsi donnée à tous par l’impression en 3D, de pouvoir créer, rapidement, facilement, des armes à feu et notamment des armes à tir semi-automatique – puis automatique et, éventuellement, jusqu’aux armes à bande de munitions, donc à cadence de tirs élevée – terrorise l’État et ses représentants, et ce d’autant plus dans les pays où la prohibition des armes est devenue une doctrine si puissamment ancrée dans les mœurs que toute remise en question en est devenue taboue.


Dans ce contexte, le retour à une relative symétrie de la force entre les autorités étatiques et les citoyens n’arrange absolument pas les représentants de l’État et pas davantage les barons des autres mafias concurrentes : une population libre de s’armer, c’est une population sur laquelle il devient particulièrement difficile de faire pression, que ce soit pour consentir à un taux de prélèvements de plus en plus obscène, prendre un traitement pharmaceutique arbitraire, ou subir une insécurité galopante en fermant bien sa gueule.

Et ça, il n’en est absolument pas question, quitte à débiter les âneries habituelles pour faire oublier à la population toute velléité de retrouver une saine liberté de se protéger : “vous n’y pensez pas, ce serait le Far West !” et autres idioties du même acabit qui semblent complètement oublier que le port d’arme fut autorisé en France jusqu’au régime de Vichy en 1939 sans que le pays n’ait sombré dans la pire anomie sanglante. Du reste, la France est un pays qui a toujours été traditionnellement armé au point que les Révolutionnaires ne jugèrent même pas nécessaire, tant il paraissait aller de soi, d’inscrire le port d’arme dans les droits fondamentaux (grossière erreur que les Américains ne commirent pas).


Peu importe qu’il n’y ait aucun lien entre autorisation de détention ou de port d’arme et criminalité : des armes librement possédées et utilisées par des citoyens, c’est autant de points de résistance potentiel à un asservissement complet que l’État tentera toujours d’obtenir à un moment ou un autre.

Dès lors, la présence répétée de ce sujet spécifique dans la presse, actuellement, semble taillée pour alarmer le citoyen peureux et dont la crise pandémique aura amplement montré qu’il n’est qu’un conformiste niais. Pas de doute, il faut trouver une solution drastique devant ce danger et comme ces armes sont à peu près intraçables, seul un véritable Niagara de lois, de contraintes et d’interdictions permettront – mais si, mais si – de rassurer tout le monde, n’est-ce pas.

À partir de là, il suffira d’une affaire un peu plus médiatique, un crime un peu plus crapuleux, un règlement de compte un peu plus sanglant dans lequel seront (commodément) impliquées quelques unes de ces armes pour que l’État interdise avec ce prétexte l’impression 3D, déboule chez n’importe quel bricoleur du dimanche pour lui demander de justifier ses derniers achats d’outils ou de matériel un peu louches, et j’en passe.

Plus un État veut contrôler ses citoyens, plus il lui fait peur. Inversement, plus un État a peur, plus il tabasse ses citoyens et lui retire de libertés. Les campagnes répétées visant à supprimer les armes des mains des citoyens honnêtes, ces petits articulets de presse dégoulinants d’anxiété, les exhortations ministérielles à la plus grande fermeté contre les méchants et les vilains sont autant de signes avant coureurs d’opérations drastiques contre toute volonté d’auto-défense des citoyens.

Historiquement, ces étapes ont toujours précédé l’avènement de sociétés nettement moins bisounours…


https://h16free.com/2024/02/09/76691-fuck-gun-control-et-la-joyeuse-proliferation-des-armes-a-feu
Projet de censure, l'article 4 (vidéo)

⇒ https://www.facebook.com/nathalie.brachet.100/videos/914161666821615

8 février 2024

Elections européennes 2024

Vincent Verschoore


8/2/2024 - L’association du parti de Zemmour / Marion Maréchal avec ceux de Meloni et de Orban, au sein du groupe conservateur CRE au Parlement européen, fait évidemment jaser la bonne conscience européiste (1), celle qui applaudit le massacre en Ukraine et y déverse des milliards en armements pendant que nos petits agriculteurs, eux, crèvent la gueule ouverte sous le regard ironique de l’agro-business.

Une dynamique “antifédéraliste”

Pourtant, la CRE est une formation parfaitement euro-atlantiste, en accord avec la politique de l’UE en Ukraine et la soumission à l’Otan. Elle diffère de la formation d’extrême-centre fédéraliste Renew Europe (essentiellement pilotée par les macronistes), de la formation de droite classique Parti Populaire Européen (PPE, piloté par l’Allemagne CDU/CSU), et de la formation de centre-gauche Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates, par sa position antifédéraliste : “Il (groupe CRE) est situé à la droite de l’échiquier politique et ses membres prônent, dans une large mesure, le libéralisme économique, le conservatisme sociétal, la diminution de l’immigration et l’affaiblissement de l’Union européenne.” (2)

Le CRE est également opposé à la formation “Identité et Démocratie”, regroupant notamment le RN et l’AFD allemande, qui est pourtant encore plus antifédéraliste, mais également opposé à la vassalité européenne face à l’Otan et aux intérêts US.

Le seul risque que pose ce nouveau CRE, du point de vue franco-français, est un siphonnage du PPE en y piquant les voix LR, cette droite classique française sans tête qui suit les macronistes par défaut. Son antifédéralisme vise à diluer quelques peu la puissance de la Commission, ce qui est déjà un bon point, mais aucunement à remettre en cause le “machin”, et ses délégués comptent bien profiter des avantages et privilèges au même titre que les autres.

A l’autre bout du spectre politique, le groupe “Gauche Unitaire Européenne” inclut notamment la LFI et Die Linke, et se veut “alteuropéenne” ou “confédérale”, avec une réforme de l’architecture de l’UE pour la rendre plus démocratique. Bon point. Entre les deux se trouve la formation des Verts / Alliance Libre Européenne (ALE), avec une dynamique régionaliste, une demande de transparence institutionnelle et une critique des accords de libre-échange contraires à la logique écologique européenne.

Le choix du “moins pire” ?

Si l’on accepte l’idée que notre avenir est soit la guerre permanente et la paupérisation massive sous le joug de l’EuroSoviet actuel (défendu par les groupes majoritaires PPE, APSD et Renew, soit 421 députés sur 705), soit autre chose qui requiert, avant tout, de casser ce joug en imposant un retour à la démocratie (la vraie, celle qui interdirait à von der Leyen de signer des contrats opaques avec ses potes pour des dizaines de milliards d’euros, ou de donner autant de milliards à un pays non membre de l’UE sous un prétexte fallacieux), il faudrait non seulement que tous les groupes “d’opposition” et les députés indépendants (au nombre de 45 aujourd’hui) fassent front commun, mais qu’ils siphonnent une centaine de députés PPE, APSD et Renew.

Et ça, c’est loin d’être gagné, d’autant qu’une fois en place les députés européens, à quelques exceptions près comme feu Michèle Rivasi (groupe Verts/ALE), sont là pour profiter du système (voir ce récent et édifiant article du Monde estimant que 25% des députés européens trempent dans des affaires louches (3)). Le poisson pourrit par la tête, comme on le voit avec von der Leyen, avec l’affaire Qatargate, alors les contre-pouvoirs ont été éliminés par la corruption.

Vu par la lorgnette franco-française

Si on ramène tout ceci aux listes électorales françaises, et à l’état actuel des sondages, on voit que près de 50% des projections de voix se divisent entre RN (groupe ID au Parlement européen) proche de 30%, et Macronie (groupe Renew) pour 20%. (4)

Les cinq listes suivantes se tiennent dans un mouchoir de poche, chacune faisant actuellement autour de 8%. Si l’on place LR et le PS d’un côté (groupes majoritaires PPE et APSD) avec de l’ordre de 16%, et EELV+LFI+Reconquête de l’autre avec autour de 24% à répartir dans les groupes d’opposition, cela donnerait de l’ordre de 54% des voix pour l’opposition (cad hors triumvirat) contre 36% pour la majorité traditionnelle. Les 10% qui manquent se partagent entre une floppée de petites formations.

Si ce schéma se reproduit à l’échelle de l’Europe (ce que je ne sais pas), il pourrait y avoir un changement de majorité au Parlement européen, ce qui peut expliquer l’hystérie actuelle des carriéristes du clan majoritaire genre Guy Verhofstadt.


Soyons fous…

Les médias mainstream vont évidemment tout faire pour diaboliser les autres groupes. Surtout, il n’est absolument pas évident que les groupes susceptibles de remplacer le triumvirat actuel puissent s’entendre sur une réforme suffisante de l’UE. Il y a d’énormes divergences entre eux sur la majorité des sujets (économie, immigration, relations à l’Otan). En ce cas il y aurait sans doute une recomposition des groupes au sein du Parlement européen, en fonction des nouvelles forces en présence, et impossible de savoir ce qui pourrait sortir de cela.

On peut alors peut-être espérer, a minima, une reprise de contrôle du Parlement sur la Commission (éviction de von der Leyen), une réévaluation des intérêts de la population européenne face aux intérêts US et de la Nomenklatura de l’UE, et (soyons fous) une prise de conscience de la gravité de la corruption au sein de ces institutions.
Julie d'Aiglemont

Brève du huitième de février, en l'an de très très grande décrépitude vingt-quatre

Le Roy fit tomber en disgrâce la baronne d'Oustedela-Cassetoidla. Cette Dévote fut priée de retourner à ses Jeux de l'Olympie, en d'autres termes d'aller se faire voir chez les Grecs. Pour la remplacer à la délicate charge de Chambellane à la Désinstruction Publique, Notre Génie des Carpettes en appela à une de ses fidèles, la marquise de la Belle-Loupée, qui avait été Chambellane aux Balances durant son premier règne, sous la houlette du duc du Havre, que l'on appelait aussi le Grand Mité. La marquise avait laissé aux juges et aux avocats un ineffable souvenir. On ne savait ce qui le disputait chez elle, de l'arrogance ou de l'insuffisance.
Le Roy avait jugé que ses anciennes fonctions de Grande Inquisitrice Rectale désignaient admirablement la marquise pour aller mater le début de révolte qui se faisait jour dans certaines moyennes escholes du pays. Les maîtres et maîtresses étaient fort mécontents de ce qu'on leur imposait de faire le tri parmi leurs escoliers, en un mot de séparer le bon grain de l'ivraie... Il conviendrait désormais de donner quelques fondamentaux à ceux qui n'y entendaient goutte et instruire en profondeur les futures élites du royaume.

7 février 2024

Politique : la maison de fous

Maxime Tandonnet


"Je préfère être dans un pays où l’on demande si le premier ministre est trop jeune ou pas, plutôt qu’un pays comme les États-Unis où l’on se demande si l’on aura un président fêtant ses 80 ans à la Maison-Blanche", déclare M. Béchu, pataugeant dans le jeunisme et le mépris (ou l’ignorance) de l’histoire (Clemenceau, de Gaulle, Mitterrand, Reagan). Mais il y a mieux : avoir des enfants est un message politique selon M. Peltier (Reconquête) comme si on avait des enfants, non par amour, mais à des fins politichiennes. Et de critiquer les politiques qui n’ont pas d’enfants. A qui pense-t-il : Gambetta, Poincaré, Tardieu, Jean Moulin, Bidault ? Quant à M. (zut, j’oublie toujours son nom), ah oui, M. Bardella (RN), il veut faire dissoudre l’Assemblée nationale s’il est en tête aux Européennes, confondant les élections législatives nationales et européennes. M. le ministre de l’Économie et des Finances déclare que c’est surtout la soumission (du RN) à Poutine qui a fait monter le prix du gaz. Le grand n’importe quoi a-t-il une limite ? Le feuilleton sans fin depuis début janvier de Mme Oudéa empêtrée dans ses contradictions (restons courtois) au sujet de la scolarisation de ses propres enfants, comme un insecte dans la toile médiatique, se poursuit. Et le suspens aussi : bientôt virée ? Mais derrière le scandale interminable, où est passé l’intérêt général et l’avenir de l’Éducation nationale ? LFI fait des pieds et des mains pour participer à la cérémonie d’hommage aux victimes du 7 octobre, après avoir refusé de qualifier le Hamas de terroriste. Toute honte bue, comme on dit. M. Philippe et M. Copé complotent en vue des présidentielles de 2027. M. Bayrou, 30 ans après, pourrait redevenir ministre de l’EN : 30 ans de catastrophes, de retournements de veste et de lèche-culisme éhonté (SVP ne cherchez pas dans le Petit Robert). Le Premier ministre annonce qu’il est né d’une PMA comme si cela nous intéressait. Il paraît qu’au sénat (français), un puissant sénateur, filmé dans une pose peu glorieuse, exposé au chantage depuis 3 ans, est menacé d’un scandale à la Clinton. L’ancien président des jeunes de LR, Aurane Jesaisplusquoi qu’on imaginait vaguement honnête, trahit à son tour son parti pour aller rejoindre la grande cohorte pourrie des traîtres de droite : à la soupe ! Si jeune, franchement… Quant au chef de l’État, il peaufine depuis un mois les suites de son remaniement sans fin, laissant planer le suspens : quelques semaines de gagnées ; tenir le plus longtemps possible en occupant l’attention médiatique, avant l’apothéose des JO de Paris. Avec un bon coup de com’ à la clé : le retour de Bayrou ! Sent-il à quel point tout le monde s’en fout ? Bon, alors, c’est vrai qu’il y a pire outre-Atlantique : le président Biden qui s’adresse à « M. Mitterrand, président d’Allemagne » (sic) »… Piètre consolation…Et tout cela pendant que le pays s’effondre dans la violence sanglante, la crétinisation scolaire, le déclin économique, la dette publique et l’inflation. Franchement, entre nous, comment voulez-vous que les Français ne soient pas gagnés par l’écœurement ?