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28 février 2024

Radu Portocala

La moindre des choses, me semble-t-il, qu’on puisse attendre de l’homme qui dirige un État, est qu’il soit lucide.
La déclaration qu’a faite lundi Emmanuel Macron, désireux d’envisager l’envoi de troupes en Ukraine, est une preuve - une de plus ! - d’absence de lucidité. Une preuve, aussi, que le président de la France place les intérêts du pays et de la nation loin derrière les lubies de ses suzerains d’outre-Atlantique.
Il est vrai que, ces derniers jours, la signature dans la précipitation par plusieurs pays européens d’accords de sécurité avec l’Ukraine augurait cette posture guerrière. Ces accords sont sans doute le résultat du refus que plusieurs membres de l’OTAN ont opposé à l’idée d’entrer en guerre contre la Russie. Pour contourner cet obstacle, les génies qui gouvernent l’Europe ont trouvé que ces multiples accords bilatéraux seraient une très bonne solution. Ainsi, nul besoin d’invoquer l’article 5 des Traités de l’OTAN, nul besoin non plus d’un consensus de tous les membres de l’alliance. Chaque État, donc, qui a signé un tel accord de sécurité peut prendre seul l’initiative d’envoyer au front des soldats portant ses couleurs. Avec pour conséquence de se trouver en guerre avec la Russie.
Cette Russie dont l’existence même gêne notre bien-aimé guide - les États-Unis, qu’une vision paranoïaque des affaires du monde pousse à vouloir en être les seuls maîtres, contrôlant tout, sans que rien ne puisse contrarier leur suprématie branlante. La Russie qui leur apparaît comme un obstacle malencontreusement dressé par l’histoire et la géographie devant cette ambition. Mais est-ce le problème des Européens ? Non ! Sommes-nous, Européens, les défenseurs des obsessions américaines ? Non ! Depuis 2022 - et bien avant, en réalité -, les États-Unis font la guerre à la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine, et sont en train de perdre comme ils ont perdu toutes les guerres qu’ils ont provoquées depuis 70 ans. Emmanuel Macron veut maintenant être l’intermédiaire de l’intermédiaire, être en quelque sorte le suppléant des États-Unis en Ukraine.
Il y a deux ans, imposant à la France de grands sacrifices au nom d’une impossible victoire ukrainienne, Emmanuel Macron disait que cela était « le prix de notre liberté ». Mais il ne nous expliquait pas en quoi cette liberté dans la pauvreté était dépendante de l’intégrité territoriale d’une Ukraine qui se rêve en colonie américaine. Plusieurs de ses homologues, dans d’autres capitales, ont fini par tenir un discours semblable. Et pour l’argumenter ils ont décidé, l’un après l’autre, d’annoncer que nous vivons désormais sous la menace d’une très certaine invasion de l’Europe par la Russie d’ici 5 ans. Il faut croire qu’ils lisent tous dans la même boule de cristal.
Si Emmanuel Macron, aveuglé par cette douteuse prémonition, veut aujourd’hui entrer en guerre contre la Russie, c’est probablement parce qu’il pense devoir mener une opération offensive par précaution défensive. Cela correspond bien à sa pensée « complexe ». Mais, paraît-il, cela n’a rien à voir avec les capacités militaires de la France. Tient-il absolument à couronner sa très mauvaise présidence par le déclenchement d’un conflit mondial ? Réagissant à son propos, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin a dit : « Dans ce cas [envoi de troupes occidentales en Ukraine], nous ne parlerons plus de la probabilité d’une guerre avec l’OTAN, mais d’une inévitabilité. » Peut-on être plus clair ? Et accepte-t-on ici, avec la sérénité de l’inconscience, cette « inévitabilité » ?
Il suffirait d’une vague lueur de lucidité pour entrevoir l’effroyable désastre qu’une telle initiative pourrait provoquer. Déjà appauvrie ces derniers temps, la France réduite à une misère noire ; la France bombardée ; la France perdant une partie de sa jeunesse au combat. Tout cela pour satisfaire l’ambition d’Emmanuel Macron de se subordonner aux fantasmes d’une Amérique déclinante.
Assurément, il faut de la lucidité pour diriger un pays. Et il faut, surtout, mettre le destin de ce pays au-dessus de tout. Il semblerait que cela soit devenu impensable.

La lente mais très coûteuse agonie de la SNCF

H16

28/2/2024 - Aussi incroyable cela puisse-t-il être dans un pays réputé ultraturbolibéral, il existe en France une société publique spécialisée dans le déplacement des marchandises et des personnes exclusivement par le rail dont l’État est l’unique actionnaire. Grâce à cette société, le pays roule sur les rails d’un succès inéluctable.

Succès qu’entendent d’ailleurs partager les clients usagers usagés du rail qui, depuis des décennies, profitent de l’aubaine offerte par cette société nationale de chemins de fer efficace, sûre et surtout bon marché. La SNCF s’enorgueillit en effet de pouvoir répondre aux besoins de toutes les bourses pour emmener petits et grands d’un point à l’autre de l’Hexagone…

… Même s’il y a parfois des soucis, comme récemment avec ce petit pépin sur la ligne Paris-Limoges-Brive, sur laquelle les naufragés du rails subiront un retard de cinq heures après une rupture de caténaire au sud de Vierzon. Ou comme pour ces passagers malheureux qui goûtèrent aux aventures durailles du rail sur une ligne Paris-Clermont en profitant des trois heures supplémentaires imposées par des problèmes de locomotive pour admirer les campagnes bucoliques de notre beau pays.


Mais ces petits problèmes ne doivent surtout pas faire oublier la qualité (mondialement reconnue) de la principale production de cette entreprise : des jours de grève.

Il ne se passe en effet pas un semestre sans qu’un mouvement de grogne des personnels de la SNCF ne soit entendu, et régulièrement, le mouvement prend une ampleur nationale.

Ces dernières semaines, ce furent les contrôleurs puis les aiguilleurs de l’entreprise qui décidèrent d’arrêter le travail pour réclamer de meilleures rémunérations, plus de sous et davantage de salaire avec cette originalité qui ne se dément pas d’année en année, le tout bien évidemment en conjonction avec des vacances scolaires pour que la pression soit maximum sur les politiciens en charge.

Car oui, le sens du timing est essentiel dans toute entreprise gérant des trains : pas pour les faire arriver à l’heure (et puis quoi, encore ?) mais bien pour comprendre quand un mouvement de grève aura le maximum d’impact. On ne pourra ainsi qu’admirer le courage véritablement bravache de l’entreprise qui, alors qu’une partie de ses trains est à l’arrêt et qu’une autre, en panne, fait mijoter ses voyageurs en rase campagne, décide de communiquer sur le remboursement minimaliste des tickets pris au moment de la grève (en somme, ne comptez pas trop récupérer votre argent) et, encore plus culotté, sur de nouvelles restrictions concernant les bagages : désormais, chaque passager d’un TGV inOui ou d’un Intercités est limité à deux bagages et un bagage à main. Selon ces nouvelles règles, le bagage additionnel coûtera de 5 à 20 € supplémentaires sur un ticket dont le prix ne cesse d’enfler.

S’il est relativement logique que l’entreprise s’aligne progressivement sur les normes générales en vigueur dans le transport de passager et notamment en ce qui concerne les bagages, la comparaison avec l’aérien fait assez mal puisqu’avec des restrictions équivalentes, les prix des vols sont pourtant très souvent moins chers que la plupart des trajets SNCF. Il n’est pas rare d’avoir des vols intra-européens moins coûteux qu’un trajet de train Paris-Clermont et l’assurance raisonnable d’arriver à bon port (ce qu’ont de moins en moins souvent les victimes de la SNCF).

S’ajoute à ce timing impeccable une qualité de service généralement applaudie par tous les clients de la société nationale.

Sans même évoquer les grèves, les pannes ou les retards, force est de constater que les tarifs des billets sont globalement illisibles et autorisent toutes les fantaisies dont l’entreprise ne se prive pas.

Ce serait dommage de s’arrêter à ce simple constat et la SNCF relève le défi d’en ajouter une bonne couche en donnant l’occasion à sa clientèle d’expérimenter son application, SNCF Connect, spécialement conçue pour saboter réserver une place de train : mise en place en 2022, elle a reçu un accueil franchement mitigé du public qui y a surtout vu une nouvelle forme de torture chinoise. Heureusement, depuis, les choses ont vivement continué sur leur lancée, avec cependant un passage rapide (mais remarqué) par la case Floutage d’Hegel puisque cette même torture application, pourtant détestée par les usagers, a reçu le prix “service client de l’année 2024”, avec une décontraction que seuls les vrais roublards peuvent déployer.


Il faut cependant reconnaître à la SNCF un talent : celui de la créativité comptable. À ce titre, l’année 2022 fut remarquable et on peut déjà imaginer que le bilan 2023, même s’il est annoncé “moins bon”, affichera lui aussi un coquet bénéfice. Oui, vous avez bien lu : en 2022, la SNCF affichait d’insolents bénéfices en engrangeant 2,4 milliards d’euros.

Compte-tenu des contre-performances présentées juste avant, on peut légitimement se demander comment un tel bénéfice a pu apparaître dans la comptabilité de cette entreprise publique pourtant réputée pour ses soultes et ses subventions multiples, ses compensations par le privé de régimes ultra-favorables, et ses résultats financiers en demi-teinte pour le dire gentiment (pour rappel, la dette de l’entreprise dépasse allègrement les 26 milliards d’euros en 2022).

Rassurez-vous, il ne faut pas chercher bien loin : en réalité, cette entreprise coûte 17 milliards d’euros par an aux contribuables (en augmentation de 25% par rapport à 2015), et sans cette somme, l’année 2022 aurait affiché un déficit de près de 15 milliards au lieu de ce profit grotesque.


Pannes multiples et systématiques, grèves répétitives, retards qui frisent le délirant aux petits fers, application de réservation pourrie, service à bord rachitique, sécurité de plus en plus médiocre, prestations fort coûteuses, prix aléatoires, dette abyssale et perspectives d’améliorations à peu près nulles : ceux qui prétendent qu’une privatisation totale de cette épave couinante et fumante provoquerait la ruine du rail français lancent en réalité un défi qu’il serait impossible de tenir, d’autant que d’autres pays, confrontés aux mêmes problèmes et ayant choisi cette solution, ont observé une nette amélioration générale des services rendus.

En Italie, la libéralisation s’est traduite par une modernisation du réseau, une baisse des coûts pour les voyageurs et une augmentation du trafic. En Suède, le trafic a bondi de 80% entre 1988 et 2013, le nombre d’opérateurs est passé de 1 à 13 et le coût par kilomètre est tombé à 5 centimes contre 16 en France (pour nettement moins de subventions étatiques). En Allemagne, les coûts de production sont maintenant inférieurs de 30% aux coûts français, et la fréquentation a augmenté de 30% depuis 1990 (et merci de nous épargner les mythes entourant la privatisation du rail britannique).

Bref : il est plus que temps que le contribuable, qui a déjà beaucoup trop payé, se débarrasse de ce boulet, rapidement. Au point où nous en sommes et alors que le pays continue de s’enfoncer dans une crise politique, économique et sociale sans précédent, il en va autant de la survie du rail français que de la survie du contribuable.


Georges Kuzmanovic

La France perd deux places dans le classement des réseaux diplomatiques du monde. Nous sommes maintenant 5ème, devancés par la Turquie et le Japon.
Et encore, la Russie n'a pas été classée - en la comptant nous sommes 6ème.
Jusqu'en 2019 nous avions le 2ème réseau mondial derrière les États-Unis (et alors en comptant la Russie).
Jusqu'en 2019... Il a fallu seulement 2 ans à Emmanuel Macron pour briser un outil ancestral qui a permis à la France de briller et de jouer un rôle majeur dans le monde depuis des siècles.
Macron a volontairement sabordé le corps diplomatique français pour affaiblir notre pays et favoriser l’Union européenne.
C'est cela son projet de bâtir "la souveraineté européenne", bien évidement au détriment de la souveraineté de la France.
Pour que l'Union européenne devienne fédérale - son projet - il faut moins de France. Et ce dans tous les domaines : économiques, diplomatiques, militaires, scientifiques, etc.
Les deux ne sont pas compatibles.
Ultimement, après la fin du droit de Veto des États membre de l'UE - un des enjeux principaux des élections européennes de 2024 - Macron ou son épigone organisera le transfert à l'UE (c'est-à-dire à l'Allemagne) du siège permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que la dissuasion nucléaire française.
Belle réussite que cette destruction de la République... en marche forcée.
Macron déteste la France. C'est un mondialiste qui veut qu'elle se fonde dans autre chose.
Macron, comme Louis XV en son temps, peut dire "après moi le déluge".

27 février 2024

Marc Amblard

Davantage de décès après Covid que durant la "pandémie". Notamment chez des gens jeunes. Les chercheurs sont perplexes. On ne comprend pas. On retourne le problème dans tous les sens mais aucune explication n'apparaît.
Mystère et boule de gomme...
Peut-être le réchauffement climatique, allez savoir...

Arnaud Benedetti


Il y a une dimension profondément factice dans le macronisme. C’est ce qui pose problème au demeurant et qui risque le moment venu de se payer au prix fort. Il existe des institutions, il existe des procédures, il existe des corps intermédiaires dans une démocratie. Emmanuel Macron affaiblit tout cela par sa pratique. Connaissez-vous beaucoup de présidents sous la Ve République qui aient souhaité qu’une loi dont ils sont à l’origine soit censurée par le Conseil constitutionnel ? C’est pourtant ce à quoi s’est prêté l’actuel chef de l’État, montrant ainsi une désinvolture sans précédent avec l’usage institutionnel. De même lorsqu’il annonce, depuis un an sans avoir de majorité à l’Assemblée nationale, des initiatives comme les «cent jours», les rencontres de Saint-Denis, "le grand rendez-vous avec les Français", tout est fait en usant d’artefacts communicants pour contourner la seule matrice démocratique dont le Président devrait se soucier dans une démocratie, à savoir la souveraineté populaire, qu’il s’efforce en permanence de tenir à distance et de contourner.

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Salon de l’agriculture, otage de la politicaille

Maxime Tandonnet


26/2/2024 - Le Salon de l’agriculture, à l’origine quand il a été créé dans les années 1950, représentait un moment de rencontre populaire entre la profession agricole et les personnes, les familles. Un moment d’unité et pas de polémique ou de division. Au fond il appartient au Français. Il faut beaucoup de vice à certains politiciens pour venir y faire de l’exhibition en vue de paraître dans les médias. Cette obsession de paraître comme des paons devient maladive, psychopathique. Oui, le grand-guignol obscène auquel nous avons assisté ce week-end est insupportable. Les dirigeants politiques élus (je parle de tous) ont pour mission de diriger le pays et de préparer son avenir, de préserver son unité et non de le déchirer en toute occasion. Leur raison d’être n’est pas de fanfaronner comme des paons et de répandre la violence et la haine. Le Salon de l’agriculture, comme la Nation, ne leur appartiennent pas. Ils sont élus en tant que serviteurs du pays. Ce défilé permanent exhibitionniste et provocateur de politiciens, qu’ils soient de droite ou de gauche, au pouvoir ou dans l’opposition, a quelque chose d’inadmissible. Ils ont réussi à transformer un lieu de rencontre sympathique en un lieu emblématique de la haine et la division. Est-ce un salon de l’agriculture ou une tribune de propagande ? Des familles avec des jeunes enfants qui avaient payé cher leur billet ont dû attendre des heures sous la pluie pour pouvoir entrer, à cause du chaos provoqué par ce grand-guignol. Leur visite a été honteusement gâchée par la pagaille causée par les politiciens présents pour s’exhiber en vue des élections. Vous n’avez que cela à faire ? La démocratie consiste à être élu pour faire un travail au service du pays, et non, les uns et les autres, à pontifier devant les caméras et jouer les roitelets arrogants qui déchirent le pays, lui donnent des leçons de morale, montrent sa pire image de division et sèment la désolation. On se croirait revenu aux ténèbres des Mérovingiens, les rois fainéants. Et après, les mêmes s’étonneront de taux d’abstention aux élections qui dépassent les 60%. On s’habitue à tout, mais le spectacle est affligeant, honteux. Alors ils cherchent chacun son bouc émissaire. Mais c’est eux les seuls responsables, les semeurs de chienlit, à se pavaner et provoquer les haines plutôt qu’à travailler au bien du pays. Mettez-vous au boulot et foutez-nous la paix !

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/02/26/salon-de-lagriculture-otage-de-la-politicaille/

Ukraine : le mur de la réalité est là…

Pierre Duriot
Porte-parole du Rassemblement du Peuple Français


Dans le dossier ukrainien, l’inflexion est patente. Les généraux parlent désormais de « lâcher du lest », évoquent les difficultés techniques et stratégiques de l’Ukraine, face à une armée russe aguerrie, mieux équipée et globalement infiniment plus puissante, qui non seulement ne recule pas, mais continue d’avancer et inflige des pertes effroyables à l’Ukraine, en hommes et en matériel. Paloméros, ex-état-major français parle de bien plus que les 31 000 morts ukrainiens avancés et a une pensée pour les hommes blessés, fatigués, traumatisés. Lui aussi ne parle plus de la victoire de l’Ukraine comme de « la seule alternative possible ».

Le décor a totalement changé. La contre-offensive de Zelensky n’a pas vraiment eu lieu, étouffée dans l’œuf. L’aide américaine est bloquée par les Républicains et tout le monde retient son souffle car Trump, en embuscade, pourrait reprendre la main et changer le cours de la guerre, en fait, y mettre fin directement par la négociation. Les commentateurs ont enfin pris acte de la non-intention de Poutine d’envahir les pays Baltes et l’est de l’Europe. Ces velléités ont servi de base à l’aide à l’Ukraine alors qu’elles sont totalement fantasques. Poutine a mené une opération de police en réponse au non respect par l’Occident des accords de Minsk et en appui à la population russophone persécutée du Donbass.

Avec le retrait américain, toute la logistique de guerre repose sur une Europe qui n’en a plus les moyens, elle a déjà tout donné et n’est pas en mesure, industriellement, de fournir un effort de guerre. La moitié des aides promises n’est pas arrivée et pour cause, nous ne savons pas fabriquer suffisamment vite le matériel demandé. Savons-nous d’ailleurs le fabriquer ? Non seulement l’armée ukrainienne marque le pas, mais elle n’a plus de munitions et de moins en moins de combattants. Pour les Européens, il n’y a pas trente-six alternatives. Envoyer nos propres armées : avec quel matériel ? Donner encore plus d’argent : pour quoi faire et nous n’en avons plus les moyens ? Passer sur le mode nucléaire : un suicide ? Pour couronner le tout, les opinions publiques européennes commencent à massivement douter. Le soutien à l’Ukraine s’effrite, la solution purement guerrière n’a plus la cote et l’envoi d’argent et d’armes a montré ses limites. Pourtant Macron s’accroche : « Oui, nous parlons d’avions de combat avec la France », a confirmé Zelensky lors d’une conférence de presse le 25 février. Il pourrait s’agir de Mirage 2000C ou de Mirage 2000D ».

L’aide est en fait massivement détournée, des armes occidentales se retrouveraient aux mains du Hamas et les caciques ukrainiens, Zelensky en tête, semblent avoir amassé, en peu de temps, des fortunes considérables : d’où leur vient cette soudaine richesse ? L’autre volet du questionnement serait : c’est quoi la victoire de l’Ukraine ? Il n’y a aucun général, ni aucun politique, pour expliquer concrètement en quoi consisterait une « victoire » de l’Ukraine. Nos politiciens ne comptent tout de même pas raser la Fédération de Russie ? Au Rassemblement du Peuple Français, nous avons, dès le début, demandé un règlement négocié de la crise, par un pays neutre, qui ne peut en aucun cas être la France, trop engoncée dans la belligérance et devenue un objectif militaire pour la Russie.

La table ronde organisée par Macron est donc un exercice purement inutile : il n'y a plus d’argent, plus d’armes, plus de soutien américain, plus rien… les carottes sont cuites et Macron est hors sol, comme toujours, serait-on tenté de dire. Il vit dans un monde qui ne correspond à aucune réalité, quel que soit le dossier. Il va falloir discuter avec Poutine qui a désormais tous les atouts en main : militaire, économique et diplomatique. Il doit lui aussi attendre Trump, en novembre prochain, pour entamer des discussions avec quelqu’un dont il sait que la discussion est possible. D’ici là, nous allons nous ridiculiser, nous ruiner et les Ukrainiens vont continuer de mourir.

26 février 2024

LA FIN DES PAYSANS

Gabriel Nerciat

26/2/2024 - Je suis persuadé que, des deux quinquennats d’Emmanuel Macron, on ne retiendra après coup que les crises violentes ou à potentialité insurrectionnelle qui les ont traversés : soulèvement des Gilets jaunes, manifestations syndicales contre la réforme des retraites, émeutes allogènes des banlieues islamisées, révoltes paysannes. La liste n’est sans doute pas close.
La raison en est connue depuis longtemps : un président irresponsable et sorti de nulle part, qui n’a pas d’autre conviction affichée que l’adaptation sans retour (mais pas sans concessions) à la mondialisation libre-échangiste ou à défaut le renforcement de la « souveraineté européenne » (c’est-à-dire la diminution des pouvoirs nationaux soumis à la légitimité du suffrage au profit du renforcement des pouvoirs technocratiques et supranationaux de la Commission de Bruxelles ou du Conseil de l’Europe) ne peut que provoquer la colère et le dégoût de la part de populations, de plus en plus visibles à défaut d'être majoritaires, que le projet européiste et/ou globaliste accule à la misère ou à la marginalisation sociale.
D’où les deux seules questions qui vaillent : 1) Macron, viscéralement rejeté aujourd’hui par les deux tiers des Français et privé de majorité parlementaire, pourra-t-il encore durer trois ans à l’Elysée, du moins sans avoir à subir l’épreuve fatale d’une dissolution de l’Assemblée ? 2) Saura-t-il imposer à la nation un successeur issu de son bloc d’extrême-centre, capable de recueillir dans les urnes la majorité des suffrages requis ?
Il est encore trop tôt pour répondre avec certitude et rigueur à ces deux questions, mais on se prend à rêver à ce qui serait advenu si l’insurrection des paysans avait été contemporaine de celle des Gilets jaunes.
La coalition des deux révoltes aurait sans doute empêché la phagocytation voulue du mouvement par l’extrême-gauche anarcho-mélenchoniste (même en cas de grève des étudiants), et aurait eu les moyens de contraindre le Banquier président à une dissolution de la Chambre basse, que le blocage total de presque toutes les grandes métropoles du pays acquises au régime actuel aurait rendu inéluctable.
Aujourd’hui, malgré la sympathie que les paysans recueillent, il est probable qu’il ne se passera rien de sérieux.
Les Français sont devenus trop résignés, désespérés ou apathiques, trop vieux, narcissiques et trouillards aussi, pour tenter quoi que ce soit d’envergure.
On sait très bien qu’à l’exception de quelques grands céréaliers et des exportateurs mondiaux de vin, de cognac ou de champagne, peut-être aussi des grandes fermes porcines productivistes de Bretagne (et encore : leur tour un jour viendra pour elles aussi, c’est certain), tout le monde de la paysannerie française est promis à une disparition lente mais inéluctable, comme ce fut le cas de pans entiers de l’industrie dès l’ouverture des frontières nationales au grand marché européen dominé par l’Allemagne puis mondial dominé par la Chine et l’Asie.
Peut-être parce que même ceux qui sont opposés à la mondialisation libre-échangiste (je n’inclus évidemment pas parmi eux les électeurs de la NUPES et de l’écologie politique, adeptes de la décroissance, du wokisme, du cosmopolitisme urbain et du véganisme) ne savent pas quoi lui opposer vraiment.
Tant qu’un récit alternatif, même teinté de nostalgie populiste comme l’est par exemple celui du courant néo-isolationniste incarné par Trump aux Etats-Unis depuis 2016, à celui véhiculé depuis trente ans par Alain Minc, Jacques Attali ou Yascha Mounk n’aura pas été élaboré et popularisé sous nos cieux, les partisans du grand carnage libre-échangiste, multiculturel et bureaucratique continueront à trouver les relais nécessaires pour se maintenir au pouvoir en Europe.
En misant, faute de mieux, sur ce qu’il y a de pire dans la psyché humaine en butte aux schémas darwinistes dominants : « On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on trouve. »
Même quand plus personne ne croit vraiment à la pérennité de ce qu’il est censé perdre.

Gemini, le moteur ultra-woke de Google

H16

26/2/2024 - La semaine dernière, alors qu’OpenAI faisait frémir le monde de l’intelligence artificielle avec Sora, le premier moteur permettant de créer des petites vidéos réalistes à partir d’une simple description textuelle, Alphabet (la maison-mère de Google) lançait en fanfare la nouvelle version de son agent conversationnel, réponse de l’entreprise mondiale à ChatGPT d’OpenAI, elle-même détenue par Microsoft. Le moins qu’on puisse dire est qu’on n’a pas été déçu.

Comme à son habitude pour bien lancer son produit, Google en a subtilement changé le nom pour passer de Bard à Gemini (comme il était passé de Google Apps à GSuite puis Workspace, ou de Google Local à Places à MyBusiness à Business Profile, ou Google Hangouts à Chat, etc.) tout en lui donnant de nouvelles fonctionnalités.

Il faut le reconnaître, le moteur d’intelligence artificiel de Google est puissant.

Les prochaines semaines permettront sans doute d’explorer en détail ce qu’il a sous le capot, mais on sait déjà par exemple que Gemini dispose à présent d’une fenêtre contextuelle d’un million de jetons. Cette fenêtre contextuelle, c’est ce qui permet à l’agent de conserver la mémoire des échanges d’une question à l’autre. Par comparaison, ChatGPT 3.5 (la version gratuite) dispose d’une fenêtre d’environ 16.000 jetons et la version 4 autorise jusqu’à 128.000 jetons et pour donner un ordre de grandeur, ce dernier nombre représente l’équivalent d’un livre de poche à peu près, là où Gemini peut se rappeler d’une œuvre complète de 1500 pages…

Ou d’un film d’une heure et demi environ : Gemini permet en effet à l’utilisateur de lui fournir des images ou des vidéos comme entrées contextuelles sur lesquelles baser ses réponses ; pour résumer rapidement une vidéo, voilà qui peut s’avérer particulièrement intéressant dans un futur proche.

Mais à côté de ces progrès techniques indéniables et d’une puissance vraiment intéressante, Gemini s’est surtout illustré par l’identification très rapide d’un problème assez gênant pour la firme de Moutain View en Californie : voulant sans doute rattraper son retard en matière de production d’image à partir d’une description textuelle – OpenAI permet en effet à ses clients de produire des images depuis plusieurs mois directement depuis ChatGPT – Gemini a été doté de cette possibilité mais à l’usage, il est rapidement apparu que certaines demandes n’étaient tout simplement pas acceptés ou que l’écart entre les requêtes et les résultats était si fort que, très rapidement, les réseaux sociaux se sont emparés de l’affaire.


Pas de doute : lorsqu’on demande à Gemini de produire des images à teneur historique ou représentant certaines ethnies, ce dernier interprète la demande de façon un peu trop spécifique.

Ainsi, obtenir l’image d’un chevalier médiéval ou d’un pape aboutit à la production d’images systématiquement en désaccord grossier avec la réalité : l’intelligence artificielle de Google s’amuse à pondre, avec un enthousiasme louche, des chevaliers médiévaux de toutes les ethnies possibles mais le chevalier blond aux yeux bleus est étrangement absent ; les images de papes produites piochent allègrement dans les femmes, éventuellement indiennes ou noires ; quant aux empereurs romains, ils sont tous étonnamment très africains.


Le pompon est atteint lorsque confronté à la demande de représenter des soldats allemands en 1943, Gemini a cru bon de produire une série d’image résolument inclusive comprenant donc des fiers représentants noirs de la Wehrmacht… Qui doutait encore que la réalité historique pourrait se plier aussi facilement aux contraintes les plus modernes ?


Bien entendu, il n’aura pas fallu longtemps pour que le biais un peu trop massif et un peu trop visible du moteur de production d’images de Google soit immédiatement mis à profit pour transformer Gemini en véritable usine à mèmes rigolos, comme en atteste l’image suivante qui donne une idée de ce à quoi peut aboutir la volonté manifeste de l’entreprise américaine de la jouer un peu trop violemment pro-inclusivité… au point de sombrer dans un racisme si caricatural qu’il en devient hilarant.


Évidemment, ceci n’a pas manqué de provoquer quelques petites crises tant chez les habituels flocons de neige de la dernière génération qu’au département de Relations Publiques de Google qui a donc, après 24 heures de polémique croissante, été obligé d’arrêter cette fonctionnalité spécifique de Gemini : le biais “woke” était trop gros.

Malheureusement, une fois la production pittoresque stoppée, ce biais n’en demeure pas moins et semble très inscrit dans le moteur de Google qui ne se débarrasse donc pas de ses préjugés visiblement bâtis par un gauchisme effréné. Et non, ce n’est pas une exagération puisqu’interrogé sur la pédophilie (“la pédophilie est-elle condamnable ?”), le moteur s’en sort par une pirouette qui équivaut essentiellement à dédouaner ce qui, dans tous les pays occidentaux au moins, est pourtant considéré comme un crime punissable de prison.


Cette intéressante indulgence, pointée du doigt sur les réseaux sociaux, a rapidement été corrigé par Google mais elle impose assez naturellement une question : sur quelles données ce moteur a-t-il donc été entraîné pour obtenir de tels résultats ?

La biographie et les interactions sociales du responsable du produit, un certain Jack Krawczyk (qui a depuis protégé ses tweets), permet de lever le voile sur cette question légitime : apparemment, le moteur n’est pas devenu un tel porte-parole gauchiste et militant pour rien puisque, d’une part, celui qui a dirigé son “éducation” est lui-même assez visiblement un activiste gauchiste patenté, et que, d’autre part, il apparaît aussi clairement que les requêtes utilisateurs sont massivement retravaillées pour garantir que le résultat sera correctement inclusif et divers (au point de produire de sémillantes coréennes dans des costumes de la Wehrmacht)


En fait, tout indique que Google continue ses efforts d’ingénierie sociale mais là où on pouvait admettre un certain doigté de la firme californienne il y a quelques années de cela, l’actuelle tentative est si grossière et maladroite qu’elle ne peut que provoquer un fort rejet dans toute la population. On se rappelle en effet que l’entreprise technologique avait été clairement identifiée dans son travail partisan lors de l’élection présidentielle américaine de 2016 (en favorisant très clairement la candidate démocrate) et on pourra reprendre l’entretien de Tucker Carlson avec Mike Benz à ce sujet qui évoque la question et montre que les entreprises privées ont été largement mises à contribution pour effectuer des opérations psychologiques d’ampleur sur les populations occidentales.

Évidemment, ici, cela s’est vu et la question de la capacité de Google à s’en remettre est clairement posée.

D’autre part, ce genre de résultats démontre à quel point les actuels moteurs d’intelligence artificielle sont particulièrement dépendants des sources et des matériaux sur lesquels ils sont entraînés et comment, en conservant aussi opaque que possible la façon dont sont effectivement traitées les invites saisies par les utilisateurs, les résultats sont lourdement orientés.

À ce titre, on ne peut que se réjouir de l’actuelle concurrence dans le domaine, tant du côté d’autres entreprises privées que des moteurs en source libre (dont on trouvera de nombreux exemples sur HuggingFace par exemple) qui permettent justement d’éviter la formation d’un cartel d’entreprises aux intentions de moins en moins avouables. Ainsi, alors que Gemini sortait et proposait ses joyeux Nazis d’ébène, Stable Cascade (une variante avancée de Stable Diffusion) devenait disponible et directement installable par le particulier.

On ne s’étonnera guère de constater que ce dernier moteur n’est absolument pas “woke” et produit des images assez proches de ce à quoi on peut raisonnablement s’attendre. A contrario, Gemini illustre assez bien ce que pourrait donner une capture complète de cette technologie (et de l’intelligence artificielle en général) par des acteurs étatiques qui en refuserait l’accès et la transparence au public…

Et pendant que ces autres moteurs marquent donc des points, que l’orientation de moins en moins démocratique et sereine de Google apparaît au grand jour (n’imaginez pas une seconde qu’elle ne s’étend pas aux autres outils de Google, moteur de recherche notamment), on peut rappeler le principe général “go woke, go broke” : les entreprises qui se sont lancées dans ce genre de militantisme hystérique ont toutes fini par souffrir ou déposer le bilan.

Ceux qui ont des actions Alphabet auront peut-être envie de s’en séparer ?


https://h16free.com/2024/02/26/76963-gemini-le-moteur-ultra-woke-de-google

mélimélo

⬦ Finalement, qu’est-ce que le salariat si ce n’est l’abandon de sa liberté et de son indépendance contre l’assurance de régler les traites de son écran plat ?
Marc Amblard

⬦ Macron, c’est simplement un bon comédien. Un jour il dit une chose, un autre jour il dit le contraire, comme ces acteurs qui sont un jour gendarme, un jour voleur.
Gilles Casanova

⬦ Quand un régime politique se maintient au pouvoir par le mensonge et la manipulation de masse, il ne peut certainement pas être qualifié de démocratie.
Véronique Faucheux

⬦ Si Vladimir Poutine dérange autant, c'est parce qu'il met en lumière l'échec du "modèle" politique occidental.
Véronique Faucheux

⬦ Pourquoi vouloir la démocratie ? Pour décider librement de notre vie. Sortir de l'UE, c'est la même chose.
Denis Collin

⬦ On m'objecte : sortir de l'UE ? Mais pour quoi faire ? - À quoi je réponds : pour faire ce que nous voulons !
Denis Collin

⬦ L'UE tue. Il faut sortir maintenant.
Denis Collin

⬦ Les bouquinistes de Paris resteront sur les Quais de Seine pour les J.O. de Paris. La mobilisation a payé.
Stéphane Rozès

⬦ Le PQ a pris 19% en un an. On s’est bien foutu de la gueule de ceux qui en ont acheté des caddies entiers. En attendant, ils ont réalisé un des meilleurs placements de l’année. Respect.
Marc Amblard

⬦ Je me marre… depuis que le président a dit que l’eau allait devenir une denrée rare, il n’a jamais autant plu, il y a même des inondations partout. Il n’en rate décidément pas une.
Pierre Duriot

⬦ Vivons-nous une époque effroyable, celle des périls, des trahisons et de la décadence de l'humanité, ou bien une époque exceptionnelle, celle des défis, des révélations et de l'éveil de l'humanité ?
Yann Thibaud