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16 mars 2024

Macron et l’Ukraine : analyse d’un charabia

Pierre Duriot
Porte-parole du Rassemblement du Peuple Français


16/3/2024 - Le discours présidentiel sur l’Ukraine, au premier abord, semble relever de la prestation théâtrale, sur un mode auquel le président nous a habitués : parler pour ne rien dire. Mais avec la transcription à l’écrit et l’analyse mot à mot, les incohérences apparaissent pleinement et on se pince pour se dire qu’il est le président et que ses mots engagent toute la nation. Morceaux choisis :

« Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire. Nous ne sommes pas dans l’escalade. Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais, soyons clairs, on ne doit pas la laisser gagner. » Qu’est ce à dire ? On ne va pas se battre, mais la Russie ne doit pas gagner ? Il fait comment ?

« La contre-offensive ukrainienne ne s’est pas passée comme prévu. La situation est difficile pour les Ukrainiens. Ils ont des limites en termes d’hommes car la Russie est un plus grand pays. Oui, ce début 2024 doit être l’année du sursaut. » Mais encore ? L’Ukraine a gagné, peut gagner, ou est sûre de perdre ?

« Nous ferons le nécessaire pour atteindre notre objectif. Si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait. Nous n’aurions plus de sécurité en Europe. » Si la Russie venait à gagner ? Donc elle peut gagner ? On ne saurait trop lui rappeler, également, que la vie des Français a changé, en moins bien, non pas à cause de la Russie, mais à cause des sanctions occidentales.

« La Russie est un adversaire. Le régime du Kremlin est notre adversaire. Mais nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie. La paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine. » La paix n’est pas la capitulation de l’Ukraine, mais l’Ukraine n’est pas en position de gagner, dit-il juste avant ? Le Russe est notre adversaire, mais nous ne sommes pas en guerre, alors que nous envoyons tout de même de l’argent et des armes ? Il veut dire quoi exactement ?

« Notre capacité nucléaire nous donne une sécurité... » Il compte utiliser l’arme nucléaire, ou Poutine va l’utiliser et il devra répondre ?

« Nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent pour que la Russie ne gagne jamais. » Quel genre de décision ? Les sanctions économiques ne marchent pas et nous n’avons pas les capacités nécessaires pour battre militairement la Russie ? Quelles pourraient donc être ces « décisions » ?

Le Président assume l’envoie de troupes françaises en Ukraine mais affirme que la France ne mènera pas d’offensive. Il « assume », c’est à dire ? Assumer, c’est en principe, subir les conséquences de ses actes et depuis sept ans, il ne subit aucune conséquence de ses actes, pourtant tous à côté de la plaque puisque nous en sommes au point zéro dans à peu près tous les domaines.

« Notre industrie de défense n’est pas adaptée pour une guerre de haute intensité. Mais nous avons multiplié par trois nos capacités de production. Nous allons aussi produire des armes en Ukraine, plus près du front. » Il reconnaît par là que notre engagement militaire n’est pas possible, mais n’écarte pas la possibilité d’un engagement.

« La sécurité de l’Europe et des Français se joue actuellement. » La Russie nous a-t-elle menacés ?

« Si la Russie continue son escalade, nous serons prêts ! » Prêts comment puisqu’il reconnaît que nous n’en avons pas les moyens ?

Le discours du président est complètement incompréhensible et nous sommes face à deux options. Soit il est dépassé, ne sait plus ce qu’il dit, ni ce qu’il fait, n’a plus aucun levier d’action et se condamne à pratiquer un verbiage totalement idiot pour faire croire qu’il a encore une quelconque importance sur l’échiquier politique. Soit il est en service commandé au service de l’hégémonie américaine, liquide l’industrie française, liquide la nation en l’endettant au maximum au prétexte de guerre, liquide l’économie allemande, précédemment gavée au gaz russe bon marché, en poussant à la roue en permanence pour que s’accumulent des « sanctions économiques » qui sont en réalité plus contre nous que contre la Russie, tout le monde l’a désormais bien compris. Et Bruno Le Maire a été le dindon de la farce. Cela se tiendrait : les USA, pour garder leur hégémonie ont tout intérêt à ruiner l’Europe, à rapatrier les brillantes entreprises allemandes sur leur sol, ce qu’ils sont en train de réaliser, pour se recentrer sur leur base et espérer rebondir.

En résumé, soit il est complètement en roue libre, sous l’emprise de psychotropes, comme l’expliquait récemment une députée RN, soit il est un agent américain et fait le job : pérenniser la domination US en affaiblissant l’Europe. L’Allemagne qui n’a de cesse de commander du matériel militaire américain serait ainsi torpillée par ses propres amis, à qui se fier ?

15 mars 2024

UN ROI LUNAIRE

Gabriel Nerciat

"La marée ne doit pas et ne va pas monter jusqu'à mon château de sable. J'ai dit. C'est toute la plage qui serait menacée avec lui.
Misérables gueux, je suis le seul à pouvoir effrayer la Lune. Elle le sait et, quand je le dis, se voile ou s'en offusque.
L'impératrice Ursula ma marraine en est persuadée autant que moi. Elle est moins bête que tous ces pleutres roitelets germaniques ou magyares.
Alors, c'est simple, entendez-vous : vous allez me laisser hypothéquer vos derniers bijoux de famille afin qu'elle puisse m'acheter des canons.
Si vous ne vous laissez pas faire, je vous envoie tous en orbite sur la Lune : vous verrez comme il y fait noir. J'ai dit."

Faites attention, les Russes (et les supporters anglais) sont partout !

H16

15/3/2024 - Au moins les choses sont claires tant elles sont expliquées partout, aux tribunes de nos parlements, sur nos plateaux télés et aux gros micros mous de nos plus belles radios : la République est menacée de toute part et par nuls autres que les Russes.

Les offices de renseignement français ont travaillé d’arrache-pied et sont d’ailleurs arrivés à la même conclusion qu’on soupçonnait tous depuis plusieurs semaines : l’influence des réseaux russes, russophiles ou carrément poutinistes n’est plus à démontrer.

Les exemples s’accumulent : la véritable psychose qui s’était emparée du pays en fin d’année dernière devant une véritable invasion de punaises de lit – selon les mots précis de l’inénarrable Jean-Noël Barrot – aurait été amplifiée par les réseaux sociaux par des comptes “d’inspiration ou d’origine russe”, poussant ainsi à faire croire aux Français que ces parasites auraient été apportés par les Ukrainiens et non par l’inexistante déferlante migratoire qui est, elle, totalement maîtrisée par les autorités.


On l’apprend ensuite : ces punaises bien réelles sont de plus doublées de punaises numériques ! Après une enquête menée de haute lutte, fouillant les interstices les plus fins des internets les plus interlopes, nos valeureux services de renseignements numériques français ont découvert – avec un timing qui frôle la perfection cinématographique hollywoodienne – qu’un vaste réseau russe de sites de désinformation avait été mis en place pour influencer tout le pays !

Et même si “leur audience semble toutefois limitée” (notamment parce que ces sites semblent bien désaffectés, un peu pourris et pas franchement pertinents), nul doute que cette belle prise par nos fines agences de contre-espionnage permettra de lutter efficacement contre les immenses efforts actuellement menés par toute la Russie poutiniste pour saper l’image de la France.

Car oui, à l’évidence, sans ces sites, sans ces punaises, sans ces influences occultes et ces réseaux propagandistes, la France pourrait à nouveau briller de mille feux : il semble clair que de trop nombreux agents étrangers sapent l’image du pays et il est plus que temps que s’y attelle notre fière Assemblée, elle qui a si fort défendu nos droits, nos libertés et notre prestige jusqu’à présent !


Tout cela est fort revigorant, mais cependant, un doute s’installe : dans quelle mesure tout ceci est-il crédible ?

S’il semble en effet évident que oui, des réseaux d’influence existent dans le pays (russes et autres, ça ne manque pas), peut-on réellement croire dans les dernières affirmations tonitruantes du gouvernement et des parlementaires alors qu’objectivement, ces derniers n’ont pas arrêté de mentir de façon toujours plus éhontée, les dernières années marquant même une sorte d’apothéose en matière de turbo-pipotron ?

Cette fois-ci, ce serait la bonne, celle où tout est exact, vrai, factuel, vérifié ?

Pourtant, médias, politiciens et parlementaires nous ont assuré d’un côté que ces mêmes Russes pillaient les machines-à-laver pour leurs composants, tout en expliquant ensuite et sans sourciller qu’ils étaient malgré tout capables de satelliser des armes nucléaires de l’enfer.

Sacrés débrouillards et quelque peu paradoxaux : capables de tout et évidemment du pire, ils sont à la fois démunis et ridicules, et à la fois diaboliquement ingénieux et audacieux.

Ou alors – hypothèse un peu hardie mais qui, au regard des années passées, n’est pas totalement à écarter – peut-être se fait-on généreusement baratiner ?

Après tout, on nous avait vendu une Ukraine autonome, démocratique et vibrante de liberté alors qu’on découvre maintenant qu’elle était infestée de laboratoire immédiatement qualifiés de complotistes (bien que confirmés par nulle autre que Victoria Nuland).

Bien sûr, on comprend que ces institutions ne fabriquent aucune arme biologique : c’est marqué dessus, pardi et supposer qu’il puisse y avoir des dérapages est non seulement complotiste mais serait faire preuve d’une imagination débordante. Ce serait comme imaginer que Justin Trudeau, l’actuel premier ministre canadien, aurait fait financer des laboratoires de bricolages biologiques ultra-dangereux sans que les règles élémentaires de sécurité y soient respectés et aurait même facilité les fuites de tels laboratoire. C’est impossible, voyons.

Dès lors, penser qu’il puisse y en avoir en Ukraine relève de la même imagination délirante ; l’étape suivante, ce serait d’imaginer des bases opérationnelles de la CIA en plein milieu de ce pays à la frontière de la Russie. Comme si les Américains étaient assez stupides pour aller chatouiller l’ours russe.


Tout ceci serait ennuyeux, puisque cela reviendrait à constater, éléments sourcés à l’appui, que les historiettes amusantes fournies par nos journaux, par les médias en général et nos autorités en particulier, sont trop régulièrement entamées par les faits quelques semaines, quelques mois ou quelques années plus tard. Avec un côté systématique qui devient un peu douloureux, ce qui tient pour rumeur honteuse à un instant T finit par se retrouver validé quelques semaines plus tard, donnant toujours plus de crédit aux sales “complotistes” (généralement d’extrême-droite, antivax, bien évidemment pro-Poutine et anti-tout fort méprisables) et dégradant toujours plus la confiance qu’on peut avoir dans nos autorités pourtant toujours dignes de confiance.

Dès lors, on s’interroge : les méchants Russes ont-ils vraiment besoin de forcer la dose, d’infiltrer, de propagandiser à tout va pour que la confiance des Français envers leur gouvernement et leurs médias s’effrite ? Ne suffirait-il pas de laisser s’exprimer les Mickeys effervescents comme Attal ou Séjourné pour que le doute s’immisce inexorablement ?


Oh bien sûr, on trouvera toujours un internaute joliment diplômé ou un pisse-copie solidement subventionné dans les médias de grand chemin pour venir distribuer son fact-checking comme d’autres les aboiements qui cornaquent le troupeau vers la bergerie. Mais à mesure que leur historique général révèle l’ampleur de leurs erreurs, de leurs mensonges ou de leur niaiserie, leurs aboiements se font plus lointains, plus risibles.

Eh oui, le réel est brutal.

Les Russes sont peut-être partout mais la réalité de ce qui se passe en France, au jour le jour, semble montrer que ce ne sont pas les Russes ou les supporters anglais qui posent le plus de problèmes.

De là à imaginer ensuite que les gesticulations gouvernementales et les explications fournies actuellement ne sont qu’un cache misère pour l’effondrement de tout l’appareil d’État français, de son réseau de renseignement et de contre-espionnage, de sa dimoplassie diplaumassie dyplomatie diplomatie, de tout son régalien, il n’y a qu’un petit pas que seuls les plus parfaits conformistes, ces diplômés, ces adoubés du fact-checking et ceux qu’on appelle parfois “normies”, refuseront d’envisager.


https://h16free.com/2024/03/15/77123-faites-attention-les-russes-et-les-supporters-anglais-sont-partout

14 mars 2024

mélimélo

⬦ Lorsque des missiles français, anglais ou allemands auront détruit un ouvrage majeur en Russie, que pensez-vous que fera la Russie ?
Gilles Casanova

⬦ Le wokisme est une pruderie sans limite qui voudra bientôt voiler les femmes.
Gilles Casanova

⬦ Folies de Macron : sincèrement, je préférais Benalla à Zelensky.
Gilles Casanova

⬦ Certains hommes jouent à « qui a la plus grosse » avec leur voiture, provoquant des accidents. Ce malade fait ça avec la Bombe… L'accident peut être beaucoup plus dangereux.
Gilles Casanova

⬦ Bien plus qu'à une authentique quête de la vérité, cette envie de juguler les fake news ressemble surtout à une envie des élites d'étouffer les voix dissidentes.
Vincent Verschoore

⬦ La France avait une chance historique de faire entendre une voix différente, et d’en profiter pour se rapprocher de la Russie. Cela aurait permis de commencer la réindustrialisation tant annoncée et jamais démarrée. Au lieu de ça, nous allons vers un suicide collectif.
Gastel Etzwane

⬦ Quelle crédibilité pour un pays – naguère grand – dont le chef pleurniche pour être invité à la conférence des BRICS, puis veut partir en guerre contre la Russie ?
Gilles Casanova

⬦ Il y a, aux États-Unis, 531 personnes en prison pour 1 million d'habitants. Ce ratio est de 300 pour 1 million en Russie. Si on admet avec Hobbes que le seul sens réel du mot liberté est la liberté d'aller et de venir, il s'en déduit qu'on est plus libre en Russie qu'aux États-Unis.
Denis Collin

⬦ Avec l’UE, la France à l’image des agriculteurs : liquidée !
En sortir, c’est l’urgence !
Jacques Cotta

⬦ Pour les Européennes, le Parti socialiste a enfin un programme : faire la guerre à la Russie!
Gilles Casanova

⬦ Il fait le Narcisse au bord du Rubicon, si ça tourne mal c'est nous qui paierons…
Gilles Casanova

⬦ "Tout ce qu’ils veulent, c’est que la tuerie continue", déclare le Premier ministre slovaque, à propos de la réunion de Paris pour "l'aide" à l'Ukraine.
Denis Collin

⬦ Si pour un virus saisonnier, on a eu droit à un régime totalitaire totalement délirant, à quoi aurons-nous droit pour une guerre contre la Russie ?
Voilà la question qu'il convient de se poser. Hélas, les réponses sont très inquiétantes.
Alexis Haupt

⬦ Rappel élémentaire pour tout élève de primaire, mais aussi pour Éric Naulleau :
Quand on prône la liberté vaccinale, on n'est pas "antivax".
Quand on met en garde sur la dangerosité de Macron, on n'est pas pro-Poutine.
Alexis Haupt

⬦ Combattez les dérives sectaires si ça vous chante, moi je combats les dérives totalitaires. C'est-à-dire un État qui veut pouvoir mettre en prison quiconque remet en question "sa science", le tout en prétendant de lutter contre les dérives sectaires.
Alexis Haupt

⬦ Tout ce qui ne passe pas dans les médias n'existe pas encore dans l'esprit de la masse.
Cette dernière attend que les médias parlent d'une chose pour accepter l'idée qu'elle existe.
Au 21e siècle, ce sont les médias qui créent la "réalité".
Alexis Haupt

⬦ L’Europe me semble plus menacée par le totalitarisme islamique que par la Russie de Poutine.
Michel Rosenzweig

⬦ Les politiciens qui émergent des eaux troubles des émotions suscitées par la peur et l'hystérie générales voudront plutôt exploiter la situation pour affermir leur pouvoir au lieu de chercher de véritables solutions. En d'autres termes, cela ouvre la porte à de nouvelles dictatures qui, sous prétexte de lutter contre une menace, constitueront en premier lieu une menace pour leurs propres citoyens.
Imre Kertész, L'ultime auberge

13 mars 2024

Gilles Casanova

Macron fait la grosse voix, il n’a « pas de ligne rouge » face à Poutine, dit-il.
La France pourrait déployer son arsenal nucléaire donc.
Ça fait réfléchir, lorsqu’on sait que nos missiles volent à trois fois la vitesse du son sur 500 km et ont une puissance équivalente à 300 000 tonnes de TNT. Et que nous avons près de 300 têtes nucléaires.
Cependant, pour la composante aérienne, il faut arriver à se trouver à 500 km de la cible, cela signifie que nos avions ou les missiles ne soient pas interceptés avant. Mais nous pouvons tirer depuis des sous-marins des missiles comparables, qui vont à Mach 3 et s’ils ne sont pas interceptés peuvent faire de terribles dégâts.
Pour beaucoup de gens – à peu près la terre entière entière – ils peuvent, constituer une menace terrible et réellement faire d’immenses dégâts.
À l’exception cependant de deux pays suffisamment équipés pour ne pas nous craindre, et qui concentrent à eux deux 93% de l’arsenal nucléaire mondial.
L’ami américain d’une part. Qui n’est en ce moment pas le premier en terme de puissance et de vitesse des missiles et des intercepteurs…
D’autre part, un gars qui aurait 8 000 têtes nucléaire, des intercepteurs qui voleraient à Mach 20 et des missiles qui voleraient à Mach 21 et pourraient parcourir 10 000 km pour atteindre leur cible, qui pourraient, par exemple, atteindre Paris en 2 minutes, puis détruire – avec un seul tir de missile – 650 000 Km2 (la France métropolitaine en fait 550 000 seulement).
Tiens, ça tombe bien, ce gars c’est Poutine.
Il a très très peur du petit Macron qui n’a « pas de ligne rouge »…
Mais c’est nous qui, alors, mourrions par vitrification, pour la folie narcissique d’un nouveau et piètre Caligula.
Il est peut-être temps de se rendre à la réalité du caractère toxique des moulinets de bras irréfléchis d’un petit gars qui ne digère pas la façon dont il s’est pris une fessée publique et retentissante au Salon de l’agriculture…
Malheur à la ville dont le prince est un enfant (La Bible - Ecclésiaste 10:16)

12 mars 2024

Je sais ce qu’est la délation

Radu Portocala

12/3/2024 - Je sais ce qu’est la délation. J’ai été amplement dénoncé. On a rapporté à la police politique de Roumanie, la Securitate, des propos que je n’avais pas tenus. D’autres ont été amplifiés, afin qu’ils correspondent aux besoins du dossier et de l’enquête. On a raconté des choses que je n’avais pas faites. On a donné à d’autres une interprétation et une importance qu’elles n’avaient pas. Si le gouvernement grec d’alors n’avait pas entrepris une action très forte - à laquelle aucun autre gouvernement n’aurait consenti -, j’allais, partant de ses inventions et exagérations, être jugé pour « haute trahison ». Cela m’aurait assuré 20 ou 25 ans dans leurs geôles.
Dans les notes qui préparaient un livre jamais écrit j’écrivais que le délateur est l’avant-garde du bourreau. Certes, on peut donner au bourreau toutes sortes de visages et toutes sortes d’habits - il reste, en essence celui qui, d’une manière ou d’une autre, persécute.
Il m’est arrivé de rencontrer deux anciens bourreaux de la Securitate - nommés pudiquement dans le langage administratif enquêteurs. Je n’oublierai jamais leurs yeux, leur visage, leurs mains.
Et j’ai connu beaucoup de délateurs. Ça peut sembler curieux de pouvoir les identifier, mais ce n’est pas une impossibilité. Quelqu’un raconte à une connaissance un mensonge, puis, à l’interrogatoire, il découvre que le mensonge figure dans son dossier. D’autres étaient connus presque de tout le monde, cependant, ils trouvaient encore quoi rapporter.
Des femmes dénonçaient leurs maris ou des maris dénonçaient leurs femmes ; des adolescents dénonçaient leurs parents ou leurs camarades d’école ; des collègues de travail se dénonçaient entre eux ; des amis de toujours dénonçaient leurs amis.
La délation est probablement la forme la plus sale de traîtrise. Le délateur, lui, est un être misérable, sans conscience, qui cherche à nuire, en échange de quoi il aura, peut-être, quelques mesquins avantages. Pour atteindre ses buts, peu lui importe d’inventer ce qu’il n’a pas entendu ou vu. Son obscure mentalité vaudrait sans doute une étude psychologique.
Lorsque le phénomène de la délation prend de l’ampleur, la société tombe malade à la fois de la méfiance et de la peur. On ne sait plus à qui on peut parler sans danger, on vit dans la crainte d’avoir dit un mot de trop.
C’est cette société que veut construire le parti d’Emmanuel Macron, sans doute avec sa bénédiction. Pour notre bien - comme on vous explique toujours en régime totalitaire. Pour l’hygiène morale. Et sans même avoir le courage de le dire, les ordures sont invitées à dénoncer. Le bien s’appuie donc sur les ordures, c’est sur les ordures qu’Emmanuel Macron et les siens veulent construire la société pure et juste de leurs rêveries malsaines.
Radu Portocala

12/3/2024 - L’Assemblée nationale a adopté en première lecture une Proposition de loi visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire, le rapporteur étant Mathieu Lefèvre, député Renaissance. Le texte est actuellement à l’étude au Sénat.
C’est une loi qui, comme d’autres textes avant elle ces dernières années, restreint la liberté d’expression. Non parce qu’elle réprime les propos et les actions racistes ou antisémites. Mais parce qu’elle touche à ce domaine vague et tellement soumis aux aberrations woke qui est la discrimination.
Ce qui est très grave dans tout cela, c’est que la loi s’applique au domaine de la vie privée. Ce que vous dites chez vous, dans le cadre familial, est répréhensible. Mais ce que vous dites dans ces conditions ne peut être connu de l’autorité répressive que grâce à la délation. Donc, il s’agit d’une loi qui encourage la dénonciation. Une loi qui, par cela, s’apparente de très près à l’esprit législatif soviétique.
Il est intéressant de regarder le décompte des voix qui ont permis l’adoption d’un texte qui, légalise la délation en France.
D’abord, sur les 577 députés, seuls 148 étaient présents. Les autres, sans doute se désintéressent de cette question.
- Le groupe Renaissance : 56 votants sur 169 membres. Tous ont voté pour.
- Le groupe Rassemblement national : 17 votants sur 88 membres. Ils se sont contentés de s’abstenir. Aucun n’a voté contre.
- Le groupe La France insoumise : 21 votants sur 75 membres. Tous se sont abstenus.
- Le groupe Les Républicains : 11 votants sur 62 membres. Tous ont voté pour, y compris Éric Ciotti.
- Le groupe Démocrate (MoDem et indépendants) : 10 votants sur 50 membres. Tous ont voté pour.
- Le groupe Socialistes : 11 votants sur 31 membres. Tous ont voté pour.
- Le groupe Horizons : 9 votants sur 30 membres. Tous ont voté pour.
- Le groupe écologiste : 4 votants sur 22 membres. Tous ont voté pour.
- Le groupe Gauche démocrate et républicaine : 3 votants sur 22 membres. Tous se sont abstenus.
- Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-Mer et Territoires : 6 votants sur 22 membres. Tous ont voté pour.
Ainsi, il ne s’est pas trouvé un seul député, quelle que soit son appartenance, qui soit opposé à l’idée qu’on puisse, dans la France d’aujourd’hui, légaliser la délation. C’est atterrant. Un seul qui ait assez de culture pour savoir quels ont été les ravages que la pratique de la délation a produits au temps de la Révolution française, sous l’occupation nazie, ou dans le monde soviétique.
Pour l’instant, la délation est une option - celle de l’individu ignoble. Mais, au train où vont les choses, on ne peut exclure qu’un jour elle soit rendue obligatoire. Elle l’était dans le « camp socialiste » dont nous prenons allègrement la suite.

UNE FAUTE CAPITALE DU RN

Gabriel Nerciat

12/3/2024 – À nouveau, lâcheté assez peu reluisante de la part du RN, qui tout à l'heure va s'abstenir à l'Assemblée nationale lors du vote consultatif sur l'accord de Macron avec l'Ukraine - alors même que les mélenchonistes et les communistes, eux, auront le courage minimal ou élémentaire de voter contre.
Cette énième couardise de Marine Le Pen et de son jeune féal - décidément de plus en plus inconsistant voire même carrément suspect - constitue à mes yeux une faute assez grave, et ce pour deux raisons.
La première est que, sur une question d'une portée aussi considérable qui engage pour des années l'orientation diplomatique et géopolitique future de la nation, même dans le cadre d'un vote purement symbolique et d'un traité en réalité sans conséquence pratique sérieuse (on sait que Macron, c'est toujours du vide enrobé dans des postures narcissiques), recommander l'abstention n'a aucun sens.
Ce n'est qu'une pitoyable dérobade, indigne d'un parti qui veut depuis des années se présenter comme une force de gouvernement et un recours possible au régime maastrichien-otanien en place.
Mais la seconde raison est encore plus importante.
Même s'il est vrai qu'il faut aujourd'hui beaucoup de mérite pour tenter d'aller contre la propagande de bourrin qui s'abat depuis deux ans sur la plupart des médias français assermentés (mais Jean-Marie Le Pen ou Philippe Séguin, eux, s'en étaient montrés capables, dans un contexte assez similaire, lors de la première guerre du Golfe), c'est, pour un parti souverainiste et national-populiste, une tâche devant laquelle il est irresponsable de resquiller.
Avaliser le discours de l'OTAN et de l'UE selon lequel l'Ukraine est une nation agressée et la Russie un empire agresseur vaguement néo-hitlérien, c'est consentir à entrer dans un piège pourtant très grossier qui ne tardera pas à se refermer sur ceux qui l'auront adoubé.
La pauvre cruche fatale désignée pour diriger la liste macronienne aux élections européennes n'en a pas fait mystère dans son pathétique meeting de campagne ce week-end : le rapprochement parodique et funeste du Banquier-Président avec l'entité kiévienne a d'abord un but de politique intérieure. Il s'agit de discréditer et sans doute à terme d'éliminer du débat politique et civique tous ceux qui, réfractaires à l'ordre impérial atlantiste ou au processus d'intégration européenne dont il est la condition de possibilité, n'auront pas peu ou prou accepté d'entrer dans une logique de confrontation assumée contre Moscou.
Car c'est une chose de jouer à l'antifascisme d'opérette façon Mitterrand et SOS Racisme en rappelant à chaque scrutin qu'il y avait un ancien Waffen-SS à la création du FN en 1973 (on sait que ça n'abuse plus grand monde aujourd'hui, surtout chez les plus jeunes qui ne savent même pas qui étaient Heinrich Himmler ou Léon Degrelle) ; c'en est une autre de désigner un parti qui est devenu le premier de l'opposition parlementaire comme un mouvement extrémiste à la solde d'une puissance agressive et impérialiste étrangère.
Pas genre PCF en 1950-1960 de Thorez ou Duclos, mais genre PPF de Jacques Doriot avant et pendant l'Occupation allemande.
Dès lors, au-delà du nécessaire démantèlement de la propagande bruxelloise et otanienne, un chef de parti responsable ne devrait répondre qu'à deux seules questions :
1) La France a-t-elle des intérêts nationaux spécifiques à défendre en mer Noire ?
2) Une victoire militaire de la Russie en Ukraine engage-t-elle ou non la sécurité de la France et des autres nations d'Europe dans les années qui viennent ?
Si la réponse à ces deux questions est bien évidemment négative (ceux qui pensent le contraire sont sommés de présenter des arguments rationnels autres que "Poutine, c'est Hitler"), alors la France n'a aucune raison de faire de Kiev son allié stratégique - et encore moins un partenaire commercial voué à intégrer le marché unique.
Dès lors, on ne s'abstient pas, on vote résolument contre.
Ne serait-ce que pour ne pas laisser à Mélenchon le privilège douteux d'être le seul à défendre sans barguigner l'intérêt national (dont il se moque bien sur toutes les autres questions).
Et aussi parce que l'union sacrée contre Moscou sera le dernier alibi d'une construction européenne totalitaire et essoufflée qui ne parvient plus à réunir une majorité d'Européens derrière elle.
Bref, bilan de la journée pour le RN : catastrophique.

L'ONU critique la criminalisation de la désobéissance civile des écologistes en France

Vincent Verschoore

"L’urgence environnementale à laquelle nous sommes collectivement confrontés et que les scientifiques documentent depuis des décennies, ne peut être traitée si ceux qui tirent la sonnette d’alarme et exigent des mesures sont criminalisés pour cette raison", estime Michel Forst qui s’est rendu le 23 février dans le Tarn sur le chantier controversé de l’A69 après des plaintes contre la réponse policière pour tenter de déloger des opposants installés dans les arbres.
Le régime macroniste corrompu par les intérêts du grand capital, à l'image de l'EuroSoviet de von der Leyen, utilise l'environnement et la fumeuse transition énergétique pour ruiner nos sociétés, éliminer la démocratie, et enrichir ses amis et donneurs d'ordres. Du Covid à la guerre en Ukraine en passant par l'énergie et le logement, rien n'a de sens autre que la prédation massive des néolibéraux. Ils achètent le pouvoir politique et administratif (haute fonction publique) et imposent une propagande anxiogène permanente, ce qui leur permet de piller les États au nom de la santé, de la sécurité ou du climat.

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Pierre Duriot

Voici le modèle de lettre que le RPF a envoyé aux députés et sénateurs pour les dissuader de voter un projet de loi régentant la parole privée en sphère privée. Vous pouvez également leur envoyer cette missive afin de montrer que nous ne souhaitons pas nous doter de lois dignes de celles d’une dictature.

Madame, monsieur,

Vous allez devoir examiner un texte concernant les paroles à caractère raciste, antisémite ou discriminatoire, prononcées dans la sphère privée. Outre l’aspect choquant de voir l’intimité confondue avec l’espace public, par le biais de la dénonciation, ce texte contrevient à notre Constitution, en violant les principes de son préambule.

Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. La sphère privée ne peut troubler l’ordre public.

Article 17- La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

Une conversation privée fait partie intégrante de la propriété. Mais également, l’incursion d’une surveillance étatique et d’un appel à la dénonciation, renvoie à des heures sombres de l’Histoire des hommes, en France, comme ailleurs, toutes vécues sous des régimes contre lesquels nous sommes censés mener un combat.

A ces titres, nous vous demandons de rejeter ce texte, qui contrevient, comme beaucoup d’autres ces temps derniers, aux règles constitutionnelles, qui doivent être affirmées et respectées. Dans l'attente de vous voir défendre et faire respecter notre constitution et le principe de la liberté de pensée, ainsi que le respect de la vie privée, veuillez agréer nos salutations distinguées.

Pour le Rassemblement du Peuple Français, le porte-parole : Pierre Duriot