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27 mars 2024

Stéphane POLI

« Nous nous approchons, jour après jour, d'un conflit généralisé en Europe et dans le monde.
L'heure est donc grave car si le XXe siècle a engendré deux guerres mondiales, le XXIe pourrait n'en engendrer qu'une, la dernière, celle qui marquerait la fin de l'humanité.
En Occident, nos destinées sont notamment dans les mains d'un vieillard américain sénile, d'un attardé français qui joue à Rocky, d'un ex-comique et acteur ukrainien et d'une allemande corrompue et retorse.
Triste bande de pantins malsains pour défendre nos vies dans un monde sans pitié.
Ainsi, le gouvernement français est un exceptionnel étalage de bras cassés qui ne doivent leurs postes qu'à l'entregent.
Qui oserait sérieusement prétendre que quelque chose de bon nous attend en déclarant la guerre à la Russie avec aux commandes de la nation Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Bruno le Maire ou Stéphane Séjourné ? Personne.
Telle une malédiction, une léthargie profonde s'est emparée de notre peuple qui ne croit plus en rien.
Ainsi, les Français se sont laissés convaincre que le sérieux, l'honneur et le bon sens à la tête de l'Etat étaient des valeurs inatteignables ou éteintes.
C'est pourtant faux.
Le 9 juin prochain, lors des élections européennes infligeons une défaite historique à l'ensemble des forces qui soutiennent les politiques mortifères de Macron, von der Leyen, de l'OTAN et de l'UE.
Votons pour les listes qui soutiennent la sortie de ce carcan qu'on appelle Union européenne qui nous conduit inexorablement vers la guerre et la mort.
Surtout, n'oublions jamais que si nos dirigeants jouaient leur vie sur la ligne de front, la paix serait signée en moins d'une demi-heure. »

26 mars 2024

Les « généraux de plateau »

Maxime Tandonnet


15/3/2024 - Attention ! Ceci n’est pas une critique antimilitariste car on sait bien qu’il ne représentent qu’une infime minorité de l’armée française, mais plutôt le constat d’un phénomène socio-médiatique. Ils sont là désormais, fanfaronnant, omniprésents sur les « chaînes d’info en continu », ce nouvel outil de propagande. Ce qui est sidérant, c’est la ressemblance entre les « généraux de plateau », présupposés experts de la guerre d’Ukraine et les « médecins de plateau », appelés à commenter le déroulement de la crise sanitaire en 2020-2021du haut de leur prétendue science des épidémies. La ressemblance entre les généraux de plateau et les médecins de plateau est frappante : 1) conformisme ou uniformisme dans la mesure où ils répètent tous à peu près la même chose [un peu comme des perroquets bavards] ; 2) discours visant à promouvoir une peur apocalyptique dans la population, les millions de morts annoncés du covid comme la menace d’invasion russe sur la France ou d’extermination nucléaire ; 3) les velléités liberticides, le confinement et le couvre-feu (absurdes) d’hier comme l’encasernement militaire de la population aujourd’hui (tout aussi absurde dans le cadre des conflits modernes) ; 4) le maudissement du débat d’idées (les « experts » se prétendent éclairés contre l’obscurantisme) et la diabolisation des réfractaires (les « complotistes » d’hier sur le covid sont devenus les « munichois » d’aujourd’hui) ; 5) enfin l’allégeance au pouvoir en place. La prétendue expertise, sans cesse démentie par les événements, n’est le plus souvent rien d’autre que le voile de l’imbécilité servile et du conformisme. Elle s’impose ainsi comme un outil de manipulation de masse ou formatage des esprits. Quand certains généraux, comme certains médecins (très minoritaires évidemment) se mettent à parler ou à communiquer plutôt qu’à faire le travail pour lequel ils sont rémunérés, ce n’est jamais un bon signe pour la société, ou plutôt, un symptôme de déliquescence.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/03/25/les-generaux-de-plateau/

25 mars 2024

[ARTE] L'Europe au défi de l'ingérence étrangère

Si le scandale du "Qatargate", fin 2022, a révélé la vulnérabilité du Parlement européen face à la corruption, les institutions de l'UE n'en ont pas tiré les conséquences, comme le démontre ce retour approfondi sur les faits.

Le 9 décembre 2022, à Bruxelles, lors d'une opération spectaculaire, la police fédérale belge arrête l'ex-eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, son ancien assistant parlementaire Francesco Giorgi, la compagne de ce dernier, Eva Kaili, eurodéputée et vice-présidente du Parlement, ainsi que Niccolo Figa-Talamanca, responsable de l'ONG No Peace Without Justice et proche de M. Panzeri. Suspecté par les autorités belges d’être à la tête d'un réseau de de corruption impliquant notamment le Qatar et le Maroc, M.Panzeri avait gardé ses entrées au Parlement après la fin de son mandat, en 2019, en fondant une ONG de défense des droits de l'homme, Fight Impunity. Les éléments de l’enquête attestent que la police saisit chez lui près de 670 000 euros en liquide, et plus de 878 000 euros au domicile du couple Kaili-Giorgi. Seize jours avant son arrestation, Eva Kaili, de retour de mission à Doha, avait prononcé un discours saluant les progrès de l'émirat en matière de droit du travail, alors que celui-ci était accusé, notamment par Amnesty International, de la mort de milliers d'ouvriers migrants sur les chantiers de la Coupe du monde de football, qui venait de s'ouvrir le 20 novembre. Dans la foulée de ce "Qatargate", une partie des 705 eurodéputés réclame des réformes profondes de leur institution. Qu'en est-il, un peu plus d'un an après l'éclatement du scandale ? Alors que le dossier semble s'enliser devant la justice belge, cet état des lieux de l'enquête et de ses conséquences donne la parole, entre autres, à certains des protagonistes de cette affaire judiciaire, ainsi qu'à l'eurodéputé vert allemand Daniel Freund, en pointe sur le combat contre la corruption, et à des journalistes d'investigation des sites Follow the money et Politico.

Inertie
La plus retentissante affaire de corruption ayant éclaboussé les institutions européennes n'est pas encore élucidée. Ce panorama nuancé montre combien les institutions de l'UE restent perméables au conflit d'intérêts, voire à la corruption, d'où qu'elle vienne. En l'absence d'une opinion publique européenne capable de confronter cette énorme bureaucratie à ses responsabilités, l'inertie prime. Une fois retombée la poussière du scandale, déplore ainsi Daniel Freund, seuls 130 de ses pairs se sont ainsi montrés prêts à œuvrer pour une réforme en profondeur du Parlement.

https://www.arte.tv/fr/videos/114599-000-A/l-europe-au-defi-de-l-ingerence-etrangere/?fbclid=IwAR0dPMomDXmU0iL9164mtjlTM3ftqm_wiN0btjR5hWFgbGMFDiV9c0ciW34

Gaza

Traumatisés, ces médecins ont témoigné devant l’ONU de la situation catastrophique à Gaza, alors que les États-Unis appellent enfin à un cessez-le-feu mais sous conditions.

https://www.facebook.com/watch/?v=2562022157303822



Cherche députés désespérément

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


22/3/2024 - 184 députés présents hier pour adopter définitivement la loi sur les dérives sectaires et le fameux article 4, dit anti Raoult dans le milieu macroniste. 169 ont participé au vote, soit 29%… Il faut savoir, qu’avec cette loi, Irène Frachon n’aurait pas pu mettre à jour le scandale du Médiator. Voilà comment meurent les démocraties qui se prétendent exemplaires. Un hémicycle quasiment vide, pour une loi hautement liberticide dont finalement nos députés se désintéressent complètement. On voudrait que ce ne soit là que fiction mais non, c’est la triste réalité. Dupont-Aignan, seul au combat, écœuré de l’absentéisme, espère à présent qu’un groupe saisisse le Conseil constitutionnel pour tenter de censurer cet article que les députés ont laissé passer. Si jamais tel était le cas, on peut craindre le pire quant à la pugnacité qu’ils auront à introduire le recours. S’il est à l’image du comportement et de l’intérêt qu’ils ont porté à cette loi, on peut redouter que l’argumentaire de saisine soit aussi défaillant que la volonté qu’ils ont eue à le contrer quand ils le pouvaient. La future loi sur les propos privés pouvant devenir répréhensibles aura-t-elle semblable désaffection de la part de ceux qui sont censés être nos représentants ? On peut en être certain.

Le constat est hélas sans appel, ils n’ont rien à faire de nos libertés, de nos avis. Ils sont là pour eux-mêmes et leurs émoluments. Est-ce faire preuve d’antiparlementarisme primaire ? Les faits sont tenaces, nous avons des députés qui ne siègent pas, ou qui s’abstiennent, ce qui revient presque au même. Est-il nécessaire d’en entretenir encore 577 ? Une poignée suffirait, pour ce qu’ils y font. Tous s’insurgent contre Macron et sa politique, sans jamais voter contre ses lois. La comédie est toujours la même et leurs grimaces en sont devenues aussi détestables que Macron lui-même. On ne peut plus leur faire confiance et on rêverait d’un cataclysme pour balayer cette clique et la remplacer par des gens intègres. Nous sommes hélas, pris en otage par ces élus qui ne font plus leur travail. Une opposition qui ne s’oppose qu’à fleuret moucheté et qui le plus clair de son temps ne siège pas, n’a aucune chance de représenter les électeurs. Quand un peuple est soumis à semblable forfaiture de la part de ceux qui sont censés le défendre et préserver ses intérêts sans pouvoir les révoquer pour manquement grave à leur mandat, il ne faut pas s’étonner de la désaffection des urnes et du rêve de certains, de plus en plus nombreux, d’en découdre avec eux.

Peuvent-ils encore espérer la moindre compréhension? Non, l’estime se gagne et penser qu’elle s’obtient par la seule détention d’un poste, d’un titre ou d’un mandat est un leurre, une façon détournée de s’exonérer de la rigueur et de l’honnêteté attendue. Ces vertus sont devenues facultatives, alors ils en abusent, savent qu’ils ne remplissent plus aucune des exigences dévolues au contrat moral qui les lie à leurs électeurs. Ils s’en moquent, ils ne risquent rien. La coupure est totale, ne date pas d’hier. Les derniers qui les observent et votent ont la nausée en les voyant faire. Rêvons un peu, imaginons un régime où il serait fait obligation de mentionner sur les affiches pour les sortants, le pourcentage de présence dans l’hémicycle… Ou mieux la révocation définitive après trois absences injustifiées. Impossible, nous sommes dans une exemplarité à géométrie variable et on ne peut pas imposer un tel carcan à nos élus… et pour quelle raison ? L’indispensable nécessité d’être sur le terrain pardi ! Mais quand ils y vont, ils n’écoutent pas non plus leurs électeurs, la loi sur les retraites en est l’exemple frappant. D’ailleurs si cette exigence incite à fuir l’hémicycle, lieu ou les lois se votent, c’est que l’organisation de la vie parlementaire est à revoir. On ne peut pas être dans sa circonscription et au palais Bourbon. Prétendre que l’un est plus important que l’autre c’est justement contribuer à faire un choix que l’élu ne devrait pas avoir à supporter. Le temps devrait être préalablement découpé de façon à ce que la superposition des charges ne soit pas une contrainte conduisant à négliger l’un pour satisfaire l’autre. Mais peut-on réellement trouver des excuses là où il n’y en a pas forcément ? La réalité est sans doute plus triviale. Les députés n’ont que faire de nos avis, et sont là pour leur bien-être personnel. Pensez donc, pas d’obligation de résultat, pas de compte à rendre si ce n’est tous les 5 ans, aucune évaluation annuelle, pas d’objectifs, aucune sanction s’ils ne viennent pas, ou s’ils s’abstiennent. Quel salarié ne rêverait pas de semblables conditions assorties d’une rémunération confortable, sans compter les avantages en nature. Pourquoi se soucieraient-ils de nous, une fois élus ? Il n’y a rien à attendre de ceux-là, ils ne sont pas là pour nous. Toutes ces lois iniques passeront et il faudra espérer qu’un nouveau pouvoir, réellement indépendant les abolisse. Pour le moment, la réalité est que nous subissons toutes les humiliations et abandons de ces pseudo-représentants, cette clique répugnante qui préfère aller faire ses courses, ou aller se balader que de défendre nos libertés ou se positionner pour éviter la guerre. Le courage n’est décidément pas à chercher derrière les cocardes apposées sur les pare-brises.

Le 24 mars 1999 : la fin de la « Fin de l’Histoire »

Natalia Routkevitch

Le déclenchement des bombardements de l’OTAN contre ce qui restait de la Yougoslavie, le 24 mars 1999, est un moment de bascule de l’ordre international. Pour sa première guerre depuis sa fondation en 1949, l'OTAN choisit de cibler un État qui ne représentait aucune menace pour ses membres. Sous prétexte d'une intervention humanitaire, elle agit sans mandat des Nations unies, posant ainsi les fondements d'un nouveau schéma occidental de résolution des crises internationales. La neutralité, la nuance et la recherche de consensus entre les parties en conflit ne sont plus de mise ; les rôles de "gentils" et de "méchants" sont désormais distribués d'avance, selon les intérêts des grandes puissances. Le camp des "gentils" bénéficie d'un soutien massif de l'Occident - politique, militaire, diplomatique - pour écraser les "méchants".
Le 24 mars 1999, un avion effectue un demi-tour au-dessus de l'Atlantique au lieu d'atterrir à Washington comme prévu. À bord se trouve le Premier ministre russe, Evguéni Primakov, qui vient d'apprendre de la bouche du vice-président américain, Al Gore, le déclenchement d'une campagne de frappes aériennes en Yougoslavie. Or, depuis le début du conflit, la Russie s'oppose, quoique faiblement, à la stratégie occidentale de la punition très sélective des auteurs de crimes de guerre. Ce célèbre virage au-dessus de l’Atlantique (qui a valu une volée de bois vert à Primakov, son voyage ayant pour objectif l'obtention d'un nouveau crédit) marque aussi le début d'un infléchissement progressif du positionnement stratégique de son pays. Primakov donne son nom à une doctrine étrangère visant à rejeter le modèle unipolaire.
C'est sans doute le 24 mars 1999 que la parenthèse de la "fin de l'histoire" se referme définitivement.
Le moment unipolaire, lui, va durer encore quelque temps, caractérisé par l'interventionnisme et les "bombardements humanitaires" à foison. De nombreuses personnalités apportent leur soutien moral à ces interventions contre "l'Axe du Mal" quel qu'il soit, même si les conséquences de ces interventions sont dévastatrices. Ces mêmes personnes auront tendance, par la suite, à déplorer l'inefficacité de la justice internationale.
Dans un texte publié en avril 1999 dans "Le Monde", Václav Havel écrit des lignes révélatrices de l'attitude de certains milieux intellectuels : "Dans l'intervention de l'OTAN au Kosovo, je pense qu'il y a un élément que nul ne peut contester : les raids, les bombes, ne sont pas provoqués par un intérêt matériel. Leur caractère est exclusivement humanitaire : ce qui est en jeu ici, ce sont les principes, les droits de l'homme auxquels est accordée une priorité qui passe même avant la souveraineté des États. Voilà ce qui rend légitime d'attaquer la Fédération yougoslave, même sans le mandat des Nations unies. Mais, en m'appuyant sur mon expérience personnelle, je suis également convaincu que seul le temps permettra d'évaluer avec objectivité ce qui se passe ces jours-ci en Yougoslavie et les répercussions sur l'OTAN".
Effectivement, le regard porté sur ces événements 10 ans plus tard par un autre Tchèque, Milan Kundera, n'est pas le même. L'écrivain voit dans les bombardements autre chose que les "intérêts humanitaires", et met l'accent sur la nécessité symbolique d'écraser la Yougoslavie et de rappeler à l'Europe sa place subordonnée, vaincue, occupée...
"La nouvelle Europe est née d'une immense défaite : pour la première fois elle a été vaincue en tant que telle, toute l'Europe. Vaincue d'abord par la folie de son propre mal incarné dans l'Allemagne nazie, libérée ensuite par l'Amérique d'un coté, par la Russie de l'autre. Libérée et occupée. Je le dis sans ironie. Ces mots, tous les deux, sont justes. L'existence des résistants (des partisans) qui s'étaient battus partout contre les Allemands n'a rien changé à l'essentiel : aucun pays d'Europe (l'Europe depuis l'Atlantique jusqu'aux pays baltes) ne s'est libéré par ses propres forces. Aucun ? Quand même. La Yougoslavie. Par sa propre armée de partisans. C'est pourquoi il a fallu bombarder en 1999 les villes serbes pendant de longues semaines pour imposer , a posteriori, même à cette partie de l'Europe le statut de vaincu.
Les libérateurs ont occupé l'Europe et, elle, qui hier encore considérait sa culture, son histoire comme un modèle pour le monde, a ressenti sa petitesse.
L'Amérique était là, rayonnante, omniprésente.
Repenser et remodeler son rapport à elle est devenu pour l'Europe la première nécessité."

24 mars 2024

L’Union européenne contre le reste du monde

H16

22/3/2024 - De la même façon que s’asseoir sur un tabouret suppose d’avoir peut-être besoin, un jour, de se relever, le fait d’être en France suppose d’avoir peut-être besoin, un jour, d’envoyer des troupes armées en Ukraine afin de combattre la Russie. Mais si, c’est évident voyons.

Pour les autres Européens, cette évidence est encore assez peu claire. Néanmoins peut-on lire différents discours de soutien plus ou moins tièdes à l’Ukraine en pleine guerre avec la Russie : les Allemands par exemple promettent des armes (mais pas n’importe lesquelles, l’opération Taurus À Gogo ayant été un peu éventée).

Les autres chancelleries sont plus discrètes (ou font fuiter moins d’information, au choix), ce qui rend plus étonnante encore la visite américaine de Viktor Orban, l’actuel premier ministre hongrois, à Donald Trump en Floride.

Sans surprise, cette rencontre a assez rapidement soulevé de nombreuses critiques de la part des médias et d’un certain nombre de dirigeants occidentaux, à commencer par Joe Biden, l’actuel jeton de présence à la présidence américaine, qui voit dans Orban un dictateur en puissance et ce d’autant plus que le dirigeant hongrois a jusqu’à présent refusé toute aide à l’Ukraine et régulièrement appelé à un cessez-le-feu avec la Russie (quel salaud !).


Toutefois, cette information – bien qu’en soi peu surprenante – est révélatrice d’un problème plus profond pour l’Union Européenne : en effet, les derniers sondages et la dynamique électorale américaine actuelle ne laissent à l’instant présent qu’assez peu de doutes quant aux possibilités que Donald Trump redevienne président des États-Unis à la fin de cette année.

Or, de façon assez gênante diplomatiquement parlant, celui qui est activement en train d’entretenir Trump sur l’état géopolitique du Vieux Continent n’est nul autre que la personne officiellement la plus détestée dans la nomenklatura bruxelloise et chez une partie des dirigeants européens eux-mêmes.

Certes, il n’est pas nouveau que les relations entre le milliardaire américain et le premier ministre hongrois ont toujours été bonnes : le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche avait vu d’excellentes relations entre les deux pays, et le fait que l’entente entre ces deux conservateurs continue des années après, pour éventuellement se projeter sur les quatre prochaines années ne devrait pas surprendre non plus.

Néanmoins, nous ne sommes plus en 2016.

Depuis, l’Union européenne s’est retrouvée confrontée à un Vladimir Poutine et une Russie qui la considèrent désormais comme son adversaire de plus en plus direct. Dans ce cadre, la situation particulière de la Hongrie joue comme une épine dans le pied des dirigeants européens, d’autant plus qu’en janvier, fuitait une note interne qui détaillait un plan démontrant la volonté de certains bureaucrates de saboter l’économie hongroise si l’État membre continuait de mettre son véto pour l’envoi d’aide à l’Ukraine.


Depuis, la Hongrie a laissé tomber ses menaces de veto et le paquet législatif couvrant ces aides ukrainiennes a finalement été mis en place. La visite d’Orban chez Trump en Floride est peut-être une façon pour le gouvernement hongrois de montrer qu’il garde cependant toute son autonomie vis-à-vis de Bruxelles. En tout cas, nul doute que cette rencontre ne va pas améliorer l’appréciation de l’Union européenne par Donald Trump, et ce d’autant plus que cette même Union est désormais empêtrée dans une guerre en Ukraine que les États-Unis se montrent de plus en plus réticents à subventionner, à armer ou à supporter sans limite.

Dès lors, avec une probable élection de Trump en novembre de cette année, il n’est pas impossible que les dirigeants européens se retrouvent en sandwich entre une Amérique qui leur sera assez peu favorable pour le dire charitablement, et une Europe de l’Est progressivement plus hostile. Le pompon est atteint lorsqu’on se rappelle que la présidence tournante de l’Union européenne échoit d’ailleurs à partir de juin de cette année à... la Hongrie.

Dans ce cadre, il apparaît que l’espèce de guerre plus ou moins officielle de l’establishment européen contre ce qu’il appelle le populisme est en train de se retourner de plus en plus vivement contre lui. Les Agendas assez déconnectés des peuples et de leurs contraintes quotidiennes provoquent déjà d’importants mouvements de fond sociaux dont les révoltes agricoles ne sont que les parties les plus visibles.

En pratique, l’incapacité grandissante de ces dirigeants à produire des politiques opérationnelles qui pourraient satisfaire d’autres groupes sociaux que les urbains des centre-villes, se ressent désormais tant au niveau national qu’international. Le modèle européen n’attire plus, comme le démontre par exemple la perte d’influence massive et rapide des pays européens en Afrique (pour le plus grand bonheur des Russes, des Chinois, des pays du Golfe et des Américains).

La majeure partie de la défense armée européenne étant dans la plupart des pays assurée par les États-Unis, on comprend la panique de nos dirigeants européens : un retour de Trump au pouvoir signifierait une remise en question profonde du fonctionnement de l’OTAN, de la façon dont les Américains entendront participer à cette alliance avec de profonds remaniement dans les coûts et les opportunités qu’elle offre actuellement.

Malheureusement, tout montre que l’Union européenne s’y prépare assez mal : si de nombreux discours parlent d’une défense européenne plus ou moins intégrée, il apparaît néanmoins de grandes différences de perceptions entre les États membres sur ce qu’elle doit être et de son financement. Pour le moment, elle ressemble plus à un vœu pieux qu’à autre chose.

Sur un continent ayant déjà un taux d’imposition très élevé, subissant une crise énergétique essentiellement liée à une forte dépendance des matières premières extra-européennes (d’abord vis-à-vis des Russes, puis maintenant des Américains), on doit s’interroger sur la capacité de l’Union à s’organiser et à parvenir à une autonomie stratégique à l’échelle continentale.

À mesure que semble se dessiner un abandon du globalisme, est-ce même souhaitable ?


https://h16free.com/2024/03/22/77147-lunion-europeenne-contre-le-reste-du-monde

Deux Russies

Natalia Routkevitch

Du jamais vu. Des files d'attente de 500 à plus de 1000 mètres, des heures d’attente interminable, et des bureaux de vote qui ont fermé parfois à 5 heures du matin... Au total, 373 mille Russes auraient voté à l'étranger - une affluence sans précédent, commenta le ministère russe des Affaires étrangères.
Ce scrutin cristallise la scission idéologique mais aussi, très clairement, spatiale entre les deux Russies, que l’on peut appeler sommairement la Russie pro-pouvoir et la Russie anti-pouvoir, cette dernière ayant, en grande partie, émigré après 2022. Les deux camps ont d’ailleurs exprimé une grande satisfaction du fait de cette participation hors norme, chacun l’attribuant à la mobilisation des « leurs ».
Il était clair, en observant les foules devant les ambassades, que de très nombreux Russes fraichement « relocalisés » ont exprimé leur désaccord avec la politique d’Etat en participant à l’opération « Midi contre Poutine », en votant pour Vladislav Davankov (le plus libéral des 4 candidats) ou en abimant le bulletin (nombreux furent ceux à y inscrire le nom de Navalny). En revanche, les Russes installés à l’étranger depuis longue date ont, manifestement, voté de façon assez différente.
Voici les résultats du vote dans quelques grandes villes du monde; résultats qui divergent considérablement du vote à l’intérieur du pays :
Davankov a fait mieux que Poutine à Londres, La Haye, Vilnius, Copenhague, Varsovie, Prague, Bratislava, Budapest, Zagreb, Madrid et Barcelone, Erevan, Jérusalem et Haïfa, ainsi qu'à Podgorica.
Les Russes de Riga, Tallinn, Sofia, Chisinau, Rome et Athènes, Ankara et Istanbul ont majoritairement voté pour Poutine. Ce dernier a également gagné dans les bureaux de vote de Phuket, Séoul, Bakou et Bichkek.
Le taux de participation national a été, selon les chiffres officiels, de 77,44 %.
Aujourd’hui, la Russie libérale, de plus en plus expatriée, exprime, comme jamais, son désarroi et son exaspération. Elle qui voyait son avenir très différemment à l’heure de la montée des grandes manifestations de 2011, se demande pourquoi l’autre Russie, celle des valeurs européennes et de la démocratie à l’occidentale, n’a pas réussi à s’imposer. Les explications invoquées sont multiples : divisions internes, répression externe, « apathie, lobotomisation et servilité » des compatriotes, méprisés plus ou moins ouvertement par la Russie pro-libérale, celle des métropoles et ses CSP+, désignée comme la Russie N°1 par les sociologues locaux.
Pourtant, on peut trouver une raison beaucoup plus simple à cet échec historique. Elle réside dans les propos d'une figure de proue de l'opposition libérale, répondant récemment à la question de savoir si son auto-perception et son rapport à son pays natal avaient changé après le 24 février 2022 : "Bien avant cet événement, je m'identifiais à ma position sociale ou familiale plutôt qu'à mon pays. La guerre n'a donc rien changé dans mon auto-identification qui n'est pas liée à mon appartenance nationale." Cette attitude n’est ni étonnante, ni rare, ni nécessairement condamnable ; exprimée avec beaucoup de naturel, elle ne suscita aucune remarque des interlocuteurs du même camp qui partagent le même point de vue. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler les paroles d’un homme politique français, ayant déclaré qu’il se sentait culturellement plus chez lui à New-York ou à Berlin, qu’en Picardie.
Cependant, elle laisse toujours aussi songeur quant à la possibilité de l'opposition actuelle de pouvoir un jour accoucher d’un projet qui serait soutenu par la majorité nationale.

BOXE, OH DÉESSE DE PIERRE (Claude Nougaro)

Gabriel Nerciat

Depuis ce matin, j'entends plein de gens narquois ou critiques qui se moquent du chef de l'Etat dans son élégante posture de boxeur poids lourd.
Même ma collègue Sandrine C., militante convaincue de l'extrême centre européiste, et qui ponctue toujours nos rares conversations politiques par un insatiable "Mais quand même, tu ne peux pas nier qu'il est intelligent, Macron !" semble assez gênée et réservée depuis qu'elle a vu ces clichés.
Pour ma part, je trouve tous ces gens très injustes.
Ces photos me semblent aussi admirables que touchantes. Réalistes, surtout.
Elles exhibent la détresse d'un homme seul contraint de boxer contre lui-même parce que plus personne, et Vladimir Poutine moins que tout autre, ne juge digne de l'affronter sur un ring.
Emmanuel Macron est peut-être d'abord un comédien médiocre et un normalien avorté, qui a eu la très mauvaise idée de devenir président de la République afin d'oublier qu'il avait raté sa vie.