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23 avril 2024

Une violence propre aux jeunes ? (ou jeunesse-émissaire)

Maxime Tandonnet


23/4/2024 - Depuis environ 10 jours, la mode politico-idéologique est revenue à la violence des jeunes, à l’issue d’une série de tragédies sanglantes. Quelque temps auparavant, le sujet central portait sur le déficit public et la dette de l’Etat. Encore un peu avant, c’était la perspective d’une intervention de l’armée française en Ukraine… Une thématique dominante chasse l’autre… Par séquence d’une semaine à dix jours… Tout va si vite. Et demain ? Croyez bien, je n’affirme pas ici des certitudes mais une impression, qui mérite débat… Le pouvoir politique multiplie les annonces et les mises en scène sur la « violence des jeunes » (sic). Tout cela est bien connu, nous avons l’habitude. Les annonces portent sur des solutions autoritaires : l’encadrement militaire par le SNU obligatoire pour tous (promis lors de la campagne de 2017 – où en sommes-nous ?). Maintenant l’air du temps va encore plus loin et profitant de la tension internationale, parle de rétablir le service militaire. On a eu « l’uniforme scolaire » comme autre solution miracle approuvée par toute la classe politique dans un grand élan consensuel imbécile. Bizarrement, la mode est passée. Désormais il est question d’internat et de supprimer les allocations familiales aux familles des délinquants. C’est un vieux refrain qu’on entend depuis au moins 20 ans. Et toujours exactement le même, dans les mêmes termes… Des lois ont été votées et des crédits ouverts… Les coups de menton se succèdent… Et puis rien… Comme si le disque était rayé… De décennies en décennie, les pouvoirs politiques pataugent dans l’impuissance. Peut-être faudrait-il avoir un diagnostic avant de prendre des vraies/fausses décisions qu’on appelle « annonces » et qui ne servent jamais qu’à leurrer le pays d’un gouvernement, d’une majorité à l’autre. Quel pourcentage des « jeunes » sombre effectivement dans l’extrême violence, celle qui fait couler le sang ? Si c’est une infime minorité, les solutions globales de type SNU obligatoire ou uniforme ne servent à rien sinon à faire payer l’immense majorité des jeunes pour une poignée de délinquants qui relèvent de la police et de la justice. Par ailleurs, que peut faire le pouvoir politique : peut-être devrait-on réfléchir en termes de modèle de société à offrir aux jeunes. L’obsession de la performance sportive, (foot, JO), de la frime vestimentaire, de l’argent roi, le déferlement porno sur Internet, peuvent-ils conduire à autre chose qu’à la promotion de la violence ? Est-ce utopiste d’espérer sur le long terme, une société privilégiant la passion de la littérature, de la musique ou de l’histoire sur les clowneries des milliardaires du football ? Et puis l’exemplarité: une vie politique réduite au grand Guignol stérile et vaniteux, détaché de tout souci de la vérité et du bien commun, ne favorise évidemment pas la cohésion sociale et un climat de paix civile notamment chez les jeunes.

22 avril 2024

Youpi, Macron veut faire le Mozart de la finance avec votre épargne !

H16

22/4/2024 - Décidément, ce n’est pas simple à comprendre, la Macronie ! Plus on étudie ce qui se dit, ce qui se prépare, ce qui se promet et ce qui se discute, plus on observe en face ce qui se passe réellement, et moins les paroles se rapprochent des actes. Que c’est compliqué !

Ainsi, alors que la France traverse quelques petites difficultés budgétaires et la découverte inopinée et désagréable de quelques trous dans les finances publiques et ce malgré les bons soins de l’inénarrable renflement Bruno, il semblait jusqu’à présent assez clair que la rente ne devait surtout pas être mise à contribution des efforts qui devront pourtant être consentis par toutezétousse.

Du reste, c’est assez logique : l’électorat macroniste étant un composé presque chimiquement pur de classe moyenne et de retraités dont le rapport à la rente est quasi charnel, il semblait électoralement suicidaire d’aller tripoter cette rente pour lui faire renflouer les deniers publics mis à mal lors des demi-douzaines de crises que Macron et ses clowns nous auront infligées.

C’est donc contre toutes attentes que cette rente est mise sur le tapis des discussions budgétaires : Gabriel Attal a récemment annoncé des propositions sur une taxation des rentes d’ici juin. Rien n’est acté pour le moment, et des bruits de couloir insistent sur la colère que cette déclaration ministérielle aurait déclenchée à l’Élysée. Néanmoins, on ne peut pas dire que l’action gouvernementale soit d’une parfaite limpidité.

D’ailleurs et toujours dans la même catégorie, il semblait encore relativement clair, au début du mois de mars, que ces petits soucis budgétaires n’entraîneraient jamais une nouvelle hausse d’impôts : il est vrai que dans le pays le plus imposé du monde, la performance aurait été probablement mal accueillie et relativement compliquée à mettre en place sans déclencher quelques irritations des contribuables.

Mais patatras, à mesure que les semaines s’écoulent, on découvre avec une surprise finalement modérée que la question d’un petit réajustement des impôts (à la hausse, bien sûr) revient gentiment sur le tapis par nul autre que le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici qui estime que cette question fiscale n’est pas taboue.


Dans ce contexte, on ne peut qu’ajouter les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, en marge du Conseil européen extraordinaire qui a eu lieu ces 17 et 18 avril : venu pour discuter de la compétitivité européenne et de l’avenir du marché intérieur et en profiter pour aider Valérie Hayer, sa tête de liste aux prochaines élections européennes, dont les scores catastrophiques laissent présager d’un moment assez peu Kodak le soir du 9 juin prochain, l’actuel locataire de l’Élysée a ainsi déclaré que – je cite – “pour financer la transition verte et numérique, nos capacités de défense et assurer notre sécurité économique, nous devons mobiliser et libérer notre épargne en Europe”.

Déclaration qui fut rapidement suivie de celle de Valérie Hayer dans laquelle la pauvrette tente de nous faire croire qu’il serait économiquement avantageux de rediriger notre épargne vers des industries écologiques lourdement poussées par des subventions massives, et ce alors même que le marché éolien se casse la figure, que les ventes de véhicules électriques s’effondrent et que le marché énergétique montre d’énormes distorsions qui appauvrissent les Français comme jamais auparavant.

En somme, le président et sa pimprenelle nous expliquent que les impôts démentiels déjà ponctionnés sur les Français ne suffisent plus à assurer le train de vie débridé de l’État et qu’il va falloir maintenant piocher dans leur épargne pour s’assurer que leurs lubies écotransitionnelles Gaïa-compatibles pourront être financées et qu’en leur confiant ainsi leurs économies personnelles, ils pourront obtenir un meilleur rendement que ce que propose déjà le marché.

Miam, quelle aubaine !

Cependant, pour un gouvernement et un président qui ont réalisé la contre-performance historique d’enfoncer le pays dans plus de 800 milliards d’euros de dettes supplémentaires en seulement 7 ans, tout en plantant un nombre considérable d’entreprises du pays et en dégradant comme jamais la qualité des services publics, on comprendra si les Français sont moyennement confiants dans les performances annoncées.


Rassurez-vous cependant : à voir la tournure des choses, il semble assez clair qu’on ne leur demandera pas leur avis : un petit matin et pour éviter la cessation de paiement pure et simple, l’État et ses administrations organiseront une solide ponction des comptes, des livrets et des assurances-vie. Cette certitude est d’autant plus grande que c’est la même équipe qui gère nos finances actuellement qui gère la diplomatie avec le reste de l’Europe et notamment sur le théâtre ukrainien, c’est la même équipe qui a géré la crise pandémique et c’est aussi la même équipe qui répondait fièrement à l’appel lorsque le pays fut bousculé par quelques Gilets jaunes. Nul doute, donc, que le meilleur reste à venir.

Dès lors, pour les Français lucides qui, malgré les signaux de plus en plus confus en provenance du président et de son gouvernement, tentent de s’organiser pour les semaines et les mois qui viennent, il convient de renouveler les conseils de prudence concernant leur épargne. Il n’est probablement pas trop tard, lorsque c’est possible, de se retirer prestement des supports d’épargne très accessibles à l’État que sont les assurances-vie (qu’il pourra ponctionner sans difficultés, tant les lois actuelles lui sont favorables) ainsi que les différents livrets populaires dont il lui suffira de redéfinir la désignation d’un coup de baguette législative magique.

En revanche, il lui sera plus difficile d’aller tripoter les actions achetées directement par les particuliers (l’atteinte à la propriété privée étant plus évidente, les suites légales pouvant aboutir à des imbroglios juridiques complexes dans lesquels l’État ne s’aventurera qu’au dernier moment, et encore). En choisissant des actions d’entreprises mondiales bien gérées, dans lesquelles les États (notamment français) n’ont pas mis les doigts et qui assurent une production ou un service indispensables, on limite grandement son risque.

Biens sûr, l’achat d’or et d’argent métalliques est une excellente idée d’autant que les cours n’ont probablement pas fini de monter (en réalité, c’est plutôt les monnaies fiat qui s’écroulent face à ces réserves de valeur). Enfin, pour les plus audacieux, l’achat de cryptomonnaies permet là encore d’éviter le plus gros des ponctions à venir ; on trouvera dans ces colonnes de précédents articles qui évoquent la méthode pour s’en procurer.

Et puis, finalement, ce n’est pas si compliqué la Macronie : il suffit de comprendre l’inverse de ce qui est dit et tout se déroule alors comme prévu.

C’est à dire très mal.


https://h16free.com/2024/04/22/77382-youpi-macron-veut-faire-le-mozart-de-la-finance-avec-votre-epargne
Marc Amblard

Effet accélérateur du vaccin anti-Covid Pfizer sur les cancers ?

Vincent Verschoore

22/4/2024 - Une telle hypothèse vaut excommunication immédiate par le clergé covidiste, mais une toute récente étude pointe un tel effet d'un adjuvant au nom barbare, présent dans ces produits afin de protéger l'ARNm injecté des défenses immunitaires.
Traduction de l'abstract :
"En raison de l'urgence sanitaire créée par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la maladie COVID-19, la mise en œuvre rapide d'une nouvelle technologie vaccinale était nécessaire. Les vaccins ARNm, qui font partie des nouvelles technologies de pointe, ont suscité un grand intérêt et suscité beaucoup d'espoir. Le potentiel de ces vaccins à prévenir les hospitalisations et les maladies graves chez les personnes présentant des comorbidités a récemment été remis en question en raison de l'affaiblissement rapide de l'immunité des vaccins. Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que ces vaccins, comme beaucoup d'autres, ne génèrent pas d'immunité stérilisante, ce qui rend les personnes vulnérables aux infections récurrentes. En outre, on a découvert que les vaccins à ARNm inhibent des voies immunologiques essentielles, compromettant ainsi la signalisation précoce de l'interféron. Dans le cadre de la vaccination COVID-19, cette inhibition assure une synthèse appropriée des protéines de pointe et une activation immunitaire réduite.
Il est prouvé que l'ajout de 100% de N1-méthyl-pseudouridine (m1Ψ) au vaccin ARNm dans un modèle de mélanome a stimulé la croissance du cancer et les métastases, alors que les vaccins ARNm non modifiés ont induit des résultats opposés, ce qui suggère que les vaccins ARNm COVID-19 pourraient favoriser le développement du cancer. Sur la base de ces preuves irréfutables, nous suggérons que les futurs essais cliniques pour les cancers ou les maladies infectieuses n'utilisent pas de vaccins ARNm modifiés à 100 % en m1Ψ, mais plutôt des vaccins avec un pourcentage plus faible de modification en m1Ψ afin d'éviter la suppression de l'immunité."
Plus de trois ans après le début de cette vaste vaccination expérimentale de masse, de désinformation et de censure baignée de corruption, et face à la très faible efficacité de produits générant par ailleurs de nombreux effets indésirables, la science se penche sur les mécanismes moléculaires à l'œuvre. Mécanismes qu'il aurait fallu évaluer "avant", mais l'hystérie politico-sanitaire et la corruption en décidèrent autrement.


https://zerhubarbeblog.net/

21 avril 2024

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (II)

« Phœnix » – tel était le nom de la revue qu’éditait mon lycée – me prit comme collaborateur permanent, ce qui explique un appel que je reçus après la parution du deuxième ou troisième numéro. Le père d’un de mes amis, homme influent politiquement et avec beaucoup de relations dans le monde culturel, me félicitait et voulait savoir si j’avais pensé à la publication d’une plaquette. J’ai toujours aimé ce mot qui ne s’emploie plus de nos jours ; un livre de poésie ne peut, à mon goût, être que fin.
C’était, lui ai-je répondu, une chose à laquelle, bien entendu, je rêvais depuis un moment. Il me promit, donc, d’organiser une rencontre avec le poète Ion Banuta (Bănuţă en roumain) qui dirigeait la seule maison d’édition de Bucarest qui, à l’époque, publiait de la littérature. Quelques jours plus tard, il me communiquait la date qui avait été fixée. Dans un état d’exaltation absolue, je fis de nouveau marcher la machine à écrire Erika et préparai le dossier que j’allais présenter.
Cependant, la veille du jour tant espéré, Banuta fut licencié. Il venait de faire paraître une anthologie de poésie surréaliste roumaine dans laquelle, subrepticement, sans en avoir reçu l’autorisation, il avait inséré plusieurs vieilles productions de deux écrivains honnis par le régime pour leurs options politiques d’avant-guerre. Ainsi, mon aventure éditoriale prenait fin avant même d’avoir commencé.
Quelques mois plus tard, grâce à des amis qui tenaient une sorte de salon littéraire, je fis la connaissance de Dinu Pillat, écrivain distingué qui sortait de prison, où il avait passé plusieurs années, condamné en 1958 dans le cadre du « procès Cioran-Noica ». (Cioran n’a pas besoin d’être présenté ici ; ses écrits, interdits en Roumanie, avaient été distribués dans un cercle restreint par l’un de ses vieux amis, le philosophe Dinu Noica, ce qui avait donné lieu à plusieurs dizaines de lourdes condamnations.) Pillat proposa de me présenter à Vladimir Streinu, critique littéraire unanimement respecté, qui venait, lui aussi, de sortir de prison après une longue détention.
La rencontre, par sa solennité, me fit penser à une sorte de messe. Assis dans un lourd fauteuil sculpté, entouré de quelques-uns de ses fidèles qui se tenaient debout, Streinu, bel homme de haute taille et d’une rare distinction, lut me poésies en silence. Soudain, il revint en arrière, relut et, s’adressant à l’assistance, dit : « Écoutez ! » Et il se mit à lire à voix haute, lentement, reprenant certains mots. Plus tard, Dinu Pillat allait me dire : « Je ne l’ai jamais vu faire ça. »
« Il faut vous faire publier ! » décida finalement Vladimir Streinu. Et prenant un papier, que j’ai encore, jauni et fatigué, il écrivit : « Je recommande ce manuscrit, de manière particulièrement chaleureuse, au camarade confrère (sic !) Virgil Teodorescu. » Ancien poète surréaliste, devenu adepte obéissant du proletcultisme, Virgil Teodorescu dirigeait la maison d’édition d’où avait été évincé Ion Banuta. Mais ce que nous ignorions tous au moment où le mot d’introduction était rédigé, c’est que, quelques jours plus tôt, il avait été muté à la tête d’une maison d’édition qui ne publiait que des traductions de littérature étrangère. J’allais le découvrir dès le lendemain.
Je devais continuer à me contenter de l’accueil que me faisait « Phœnix », puisque j’étais encore élève.

LA FARCE LA PLUS RUINEUSE DE L'HISTOIRE DU MONDE

Gabriel Nerciat

21/4/2024 - 61 milliards de dollars. Rien moins.
Qui se rajoutent aux 68 milliards des deux premiers plans d'aide votés en 2022 et 2023. Plus quelques 35 milliards dévolus à Israël et à Taïwan, ces lointains protectorats à l'avenir de plus en plus incertain.
Voilà ce que vont coûter au contribuable yankee la trahison du gnome ex-trumpiste qui préside la Chambre des représentants de Washington et celle des derniers néo-cons du Grand Old Party, ces cancrelats déjà aussi fossilisés que le sénile président-marionnette de la Maison Blanche.
Quand on connaît, même de loin, la réalité sordide, digne des pires pays du Tiers-Monde, qui est celle de plusieurs centaines de villes et de comtés américains, dans le Middle-West, les montagnes du Montana, le vieux Sud profond ou les terres déshéritées de la région des Grands Lacs, on se dit qu'un certain nombre d'électeurs du pays de Lincoln et de Monroe vont avoir du mal à rester immobiles sur une chaise pendant pas mal de temps.
Bien sûr, chacun sait qu'une grande partie de ce fric sans aucune couverture or n'est que de la fausse monnaie qui vise moins à combler la banqueroute et la défaite programmées de l'entité mafieuse de Kiev qu'à galvaniser le cours des actions de Lockheed Martin ou de RTX.
Mais c'est peut-être surtout la gabegie de trop. Celle consommée par les élites de plus en plus démentes et irresponsables d'un empire en déclin, qui a cumulé plus de dettes et de déficits commerciaux que la plupart des nations les plus dispendieuses du monde.
Celle, espérons-le aussi, qui alimentera la colère nécessaire pour offrir à Trump un second mandat dans quelques mois.

Le 9 juin… votons

Gilles La Carbona


21/4/2024 - Une forte abstention est attendue pour les prochaines élections européennes du 9 juin. L’enjeu ne semblerait pas passionner les foules, à moins que ce ne soit la lassitude d’une offre finalement semblable et désolante. On croit changer et les mêmes politiques n’en finissent pas de nous entraîner dans le malheur. L’abstentionniste marquerait ainsi son désaccord et son rejet de ce qu’il nomme communément la mascarade, ou le semblant de choix. Attrayant programme mais où est sa pertinence réelle ? Quand l’un tente de modifier par son vote la trajectoire du destin, l’autre assis sur sa chaise attend que tout se fasse tout seul. La main de l’un contre l’adversité face à celle d’un Dieu invisible qui veillerait sur les intérêts des boudeurs d’urnes ? Rappelons tout de même que le 9 juin va se jouer la survie des États Nations. Les abstentionnistes sont-ils d’accord avec la dilution des États, l’effacement de plus de 2000 ans d’histoire au profit d’un État Europe ? Est-ce vraiment là ce qu’ils entendent laisser faire sans broncher, sans tenter de casser la majorité PPE qui risque de nous imposer un Mario Draghi, dont les intentions sur ce sujet ne sont plus dissimulées.

Si la majorité européiste fédéraliste n’est pas battue, après les élections est prévue une grande réunion pour acter la fin des Nations et le transfert total des souverainetés, du moins de ce qu’il en reste à l’Europe. Ceux qui refusent de voter au prétexte que cette élection ne les concerne pas, considérant que seuls les scrutins nationaux sont importants, pourraient se réveiller avec la gueule de bois. En effet, si le projet parvient à son terme, il n’y aura plus d’élections, si ce n’est pour désigner les maires. À quoi aura servi leur fronde ? L’Europe c’est loin, une nébuleuse presque invisible et pourtant terriblement présente dans nos quotidiens par les normes, obligations et contraintes qu’elle impose. L’importance de cette machine infernale n’est toujours pas perçue à la hauteur de sa nocivité. Il est inutile de hurler dans la rue contre l’immigration, la réforme du Code du travail, le prix de l’énergie ou tout autre sujet, car tout se décide à Bruxelles.

C’est le point à contrôler pour changer les choses, à défaut de partir définitivement de cette organisation, option qui pour le moment reste taboue parmi les formations données gagnantes. Les Français s’apprêtent donc à bouder le scrutin sans doute le plus déterminant pour la suite de notre avenir. Les abstentionnistes seront-ils épargnés par les mesures qui seront prises, nous l’avons déjà dit : non ! Ce serait trop beau, l’abstention n’est pas une bulle qui isole son représentant du reste de la communauté. Prétendre qu’on s’en sortira nationalement est pour l’heure une chimère, un fantasme qui ignore la supériorité juridique des lois de l’UE qui s’imposent à tous. Les gouvernements ne maîtrisent quasiment plus rien, et cette tendance est exacerbée si la majorité du Parlement européen est hostile, comme en ce moment, aux peuples. Les conséquences sur nos libertés, notre sécurité seront pires que ce que nous connaissons déjà.

Ne pas voter le 9 juin c’est donc laisser partir le dernier pan de liberté et de souveraineté qui est en notre possession. Battre les européistes est essentiel, croire que rester chez nous suffira à modifier quoi que ce soit est un fantasme répandu sur les réseaux, dont on peut trouver l’origine dans les jeux vidéos, ou plus certainement dans l’idéalisme contenu dans l’image que l’on se fait des révolutions passées, où la foule, aidée d’une partie des forces de l’ordre de l’époque, parvenait dans un élan de bravoure à changer de régime. Régulièrement nous lisons que tout va exploser parce que les Français à bout se préparent à tout renverser et qu’ainsi les élections seront annulées. Sauf qu’il n’en est rien et que les récentes « révoltes » des paysans, ou plus anciennes des Gilets jaunes, nous ont prouvé l’isolement de ceux qui osaient dire non. Il n’y a pas eu de levée en masse, on peut le regretter, mais le constat est factuel. La révolte qui sommeille est sans doute largement surestimée. Fuir les urnes n’est ni une victoire ni un défi au système, tout simplement parce que tout est fait pour qu’il l’ignore. Il ne reconnaît que ceux qui s’expriment. C’est indécent, énervant, oui, mais c’est ainsi. Les voix qui ne se prononcent pas n’existent pas. C’est vrai, mais la seule volonté qu’une démocratie prend en compte est celle qui est clairement désignée sur un bulletin de vote. Quand bien même personne n’irait voter, ce qui est pure utopie, un peu à l’image de la grève générale, le fameux système trouverait la parade en se passant de nos voix. L’abstentionniste n’est pas un avant-gardiste porteur d’une modernité, dont il serait le seul à comprendre les effets. Ce serait plus un résigné qui accepte que le choix des autres s’impose à lui sans qu’il donne son avis.

Il se réfugie dans la condamnation d’un procédé qu’il entend gripper par son désengagement, mais qui en fin de compte continue à le broyer sans lui. Le votant est un imbécile manipulé, tandis que lui est éclairé et libre… surtout de suivre ce que les autres auront décidé, ou de se mettre hors la loi et là encore d’en subir les conséquences. L’anticonformisme a ses limites. Il aura fallu des combats pour obtenir le droit de vote et simplement de la lassitude et du désintérêt pour se l’auto-confisquer, quel chemin. Voter est la pire des imperfections, mais ne pas en avoir la possibilité, ou la refuser est une plaie bien plus grande. Tous ceux qui se plaignent de cette Europe, de Macron, ont l’opportunité le 9 juin de manifester leur mécontentement et d’envoyer un signal qui résonnera plus longtemps et traversera les frontières bien mieux que les images d’un défilé embué de gaz lacrymogène. C’est le moment rêvé pour renvoyer cette clique nauséeuse à ses études, ne boudons pas ce plaisir. Le 9 juin l’abstention même massive ne fera pas trembler le parlement, une majorité contraire à la bande à Davos si… Votons !

20 avril 2024

Michèle Venard

J'avais relevé ceci : "Pour celui qui aime écrire le français, je rappelle que le vocable « écrivain » est un mot dont le masculin et le féminin a la même orthographe. La maison du quai Conti a donné son avis sur la féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres. Cette maison, fidèle à la mission que lui assignent ses statuts depuis 1635, fit publier une déclaration rappelant le rôle des genres grammaticaux en français. Les professeurs Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss auxquels la Compagnie avait confié la rédaction de ce texte, concluaient ainsi :
« En français, la marque du féminin ne sert qu’accessoirement à rendre la distinction entre mâle et femelle. La distribution des substantifs en deux genres institue, dans la totalité du lexique, un principe de classification permettant éventuellement de distinguer des homonymes, de souligner des orthographes différentes, de classer des suffixes, d’indiquer des grandeurs relatives, des rapports de dérivation, et, favorisant la variété des constructions nominales par le jeu de l’accord des adjectifs ... Tous ces emplois du genre grammatical constituent un réseau complexe où la désignation contrastée des sexes ne joue qu’un rôle mineur. Des changements, faits de propos délibéré dans un secteur, peuvent avoir sur les autres des répercussions insoupçonnées. »
Je déplore les dommages que l’ignorance de cette règle inflige à la langue française et l’illusion selon laquelle une grammaire « féminisée » renforcerait la place réelle des femmes dans la société. Il est inutile, pour désigner un groupe de personnes composé d’hommes et de femmes, de répéter le même substantif ou le même pronom au féminin puis au masculin. « Les électrices et les électeurs », « les informaticiennes et les informaticiens », « toutes celles et tous ceux » sont des tours qui ne disent rien de plus que « les électeurs », « les informaticiens », « tous ceux ». On évitera également d’indiquer entre parenthèses ou après une barre oblique la marque du féminin : « les adhérent(e)s », « les animateurs/trices », etc. De même au singulier, lorsque le masculin revêt un sens générique, de telles surcharges (« recrutement d’un/une technicien(ne) diplômé(e) », etc.) n’apportent aucune information supplémentaire et gênent considérablement la lecture. Au surplus, elles s’opposent à la règle, très générale en français, de l’accord du pluriel au masculin. Il est impossible d’écrire : « Le fauteuil et la table sont blanc(he)s. »
Il convient de rappeler que les seuls féminins français en -eure (prieure, supérieure...) sont ceux qui proviennent de comparatifs latins en -or. Aussi faut-il éviter absolument des néologismes tels que "professeure", "ingénieure", "auteure", "docteure", "proviseure", "procureure", "rapporteure", "réviseure", etc. Certaines formes, parfois rencontrées, sont d’autant plus absurdes que les féminins réguliers correspondants sont parfaitement attestés. Ainsi "chercheure" à la place de "chercheuse", "instituteure" à la place d' "institutrice". On se gardera de même d’user de néologismes comme "agente", "cheffe", "maîtresse de conférences", "écrivaine", "autrice"... L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales.
Déclaration de l'Académie Française du 13 octobre 2014, sur "La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres" - Mise au point de l’Académie française visible sur la toile.
Denis Collin

Extrait de "La longueur de la chaîne" (Max Milo, 2011)
Pas un citoyen conscient ne devrait accepter de faire confiance aux gouvernants pour qu’ils n’abusent pas de leur pouvoir. Tout vrai libéral, lecteur de Montesquieu sait que le pouvoir porte en lui-même l’abus de pouvoir et, en philosophie politique, il faut toujours commencer par raisonner sur les situations limites. Machiavel, le véritable fondateur de la pensée politique moderne, affirme que quiconque veut établir une constitution politique doit supposer « par avance que tous les hommes sont méchants et qu’ils sont prêts à mettre en œuvre leur méchanceté toutes les fois qu’ils en ont l’occasion » ou encore, qu’ils sont « ingrats, changeants, simulateurs et dissimulateurs, lâches devant les dangers, avides de profits ». Même si les optimistes peuvent penser que les affirmations de Machiavel ne sont pas vraies pour tous les hommes, il est à peu près certain – ce n’est pas là trahir l’esprit du très pénétrant florentin – qu’elles sont absolument exactes pour les dirigeants, pour ceux que Machiavel appelle les « grands », qu’il définit d’ailleurs très simplement comme ceux qui gouvernent ou qui veulent gouverner et dont l’impulsion fondamentale est de vouloir tyranniser le peuple. Plus que jamais, nous devons nous pénétrer des leçons de Machiavel, en les complétant par les leçons de l’histoire du dernier siècle : fondamentalement nos élites dirigeantes aspirent à quelque chose dont ne pouvaient même pas rêver les « grands » que connaissait Machiavel : la domination totale.

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (I)

Il y a exactement cinquante-cinq ans, en juillet 1965, par un après-midi qui ne s’annonçait en rien différent des autres, j’ai soudain senti plutôt que je ne l’aie entendue une voix cachée en moi qui me dictait une poésie. Secrètement, avec un vague sentiment de gêne, je l’ai confiée au premier bout de papier que j’ai trouvé et l’ai dissimulée parmi mes affaires de classe.
À mon grand étonnement, d’autres sont venues s’y ajouter. Je les copiai patiemment dans un grand cahier aux couvertures grises, incapable de savoir ce que je devais en faire.
Vint ensuite, à l’école, une composition libre qui nous était demandée par la professeur de roumain. C’était en hiver. J’avais fait, avec mon père, une promenade dans la forêt qui bordait Bucarest vers le Nord. Enfermé dans la cuisine, j’ai écrit ce que j’avais vu.
Le lendemain, on me fit lire à haute voix mon texte. J’étais terrorisé, mes mains tremblaient, j’articulais avec peine. Mais je notai, tout de même, qu’un grand silence était descendu dans la classe et que deux filles – je me rappelle encore le nom de l’une d’entre elles – avaient commencé à pleurer.
Ma composition fit, par la suite, le tour de la classe. Mes camarades l’amenaient à la maison pour la montrer à leurs parents, qui appelaient les miens les félicitant chaleureusement.
Quelques mots seulement de ce texte sont restés dans ma mémoire. (Ma mère a dû le conserver, et il se trouve probablement dans les papiers que j’ai récupérés après sa mort. Mais je pense qu’il vaut mieux ne pas le relire.) Je me souviens, en revanche, du plaisir que j’ai eu à l’écrire. Et je constate qu’après toutes ces années, ce plaisir est toujours là, chaque fois que j’enchaîne des mots. J’aime penser à l’écriture comme au travail solitaire d’un artisan dans son vieil atelier.
L’expérience qu’a été la lecture de cette composition m’obligea à avouer que j’écrivais déjà depuis quelque temps. La vieille machine à écrire Erika – sur laquelle mon père avait tapé, en 1944, le texte d’un accord politique majeur entre le roi Michel et les partis qui souhaitaient la fin de la guerre – me servit à copier le contenu du cahier gris.
Très peu de temps après, mon lycée commença à éditer une petite revue littéraire à usage interne. On me demanda d’y publier quelques poésies. Ce fut mon début – en réalité, le premier d’une assez logue série de débuts, qui semble ne pas s’être encore arrêtée. Cela rajeunit, certes, mais c’est plutôt déconcertant. Je me dis parfois que la mort sera mon dernier début, et le seul vrai.