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25 avril 2024

Vincent Verschoore

L'Otan poursuit actuellement l'un des plus grands exercices de son histoire post guerre froide, l'exercice Steadfast Defender 24, simulant une attaque russe vers les pays Baltes. 90 000 soldats de plusieurs nations jouent ainsi à la guerre, consommant des quantités astronomiques de carburant afin d'estimer leur vitesse et capacité de réponse.
Moi-même soldat en 1986, j'avais participé à ce genre d'exercice dans le Nord de ce qui était alors l'Allemagne de l'Ouest, en réponse à une imaginaire attaque soviétique. Débauche de matériels, interactions entre unités militaires aux cultures très différentes, et propagande permanente prévenant d'une possible attaque des Soviets.
On sait, depuis lors, que lesdits Soviets n'avaient ni les moyens ni l'intention d'envahir l'Europe de l'Ouest, et que leur propre propagande prévenait d'une attaque imminente par l'Otan.
Ce qui se jouait alors se rejoue exactement aujourd'hui, mais avec une technologie militaire nettement plus sophistiquée, notamment les drones. La propagande au service du complexe militaro-industriel et d'une gouvernance militarisée, avec le méchant Russe d'un côté et le saint Occidental de l'autre, utilise les mêmes ficelles et pue de la même hypocrisie.
La triste réalité est que le Russe a plus de raisons d'avoir peur de l'Otan, dont la nature et la justification sont de lui faire la guerre, que l'inverse. Les dix ans de manipulation US en Ukraine, depuis 2014, le démontre clairement : la guerre est enfin là, et les milliards pleuvent dans les coffres du complexe militaro-industriel.
Ceci ne veut pas dire que le Russe est une victime, la Russie joue son rôle de grande puissance et ce n'est pas toujours joli, mais elle n'est en rien l'ennemi ontologique inventé par l'Otan et les psychopathes aujourd'hui au pouvoir en Occident. De Gaulle l'avait d'ailleurs parfaitement compris.
Au bout du compte, les euro-atlantistes s'amusent, beaucoup s'enrichissent, pendant que des centaines de milliers de braves types meurent pour eux. Jusqu'au dernier Ukrainien, ils ont dit. – 25/4/2024

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (V)

En juillet 1977, je quittai précipitamment la Roumanie. Suivaient cinq années en Grèce, et une double peine : ne pas parler la langue, au début ; la parler assez mal, ensuite, pour ne pas pouvoir dire tout ce que je voulais dire. Analphabète, en plus, incapable d’écrire plus que mon nom.
L’arrivée en France, en 1982, fut donc, avant tout, la libération de la parole. Né dans une famille francophile et francophone, je parlais le français depuis l’enfance. J’étais chez moi.
Il m’a fallu, cependant, attendre deux ans avant d’oser écrire une poésie en français. Le changement de langue est une chose, un bouleversement, une renaissance – je ne sais pas quel est le mot juste – incroyable. Vous devenez, soudain, un autre. Votre pensée change. Les mots que vous employez ne sont pas de simples traductions. Vous avez du mal à vous reconnaître. J’ai compris alors que nous sommes faits par la langue que nous utilisons, et qu’en passant à une autre, nous subissons une métamorphose profonde. C’est un enracinement – et le plus fort qui soit.
Pendant longtemps, j’ai écrit en roumain et en français, peut-être en fonction de ce que je voulais dire. Mais, avec le temps, écrire en roumain a cessé d’être un plaisir. J’ai donc abandonné la langue avec laquelle je suis né. Les vieux manuscrits, je vais les traduire – car on n’est jamais aussi bien trahi que par soi-même. Il y a encore deux ou trois projets politiques et historiques, trop avancés pour qu’ils soient abandonnés, et qui seront un jour publiés en roumain, mais à mon compte.
En 1989, heureux de ma mue linguistique, j’ai voulu publier un recueil de poésie. Je demandai conseil à Cioran (pour qui toute idée de publication était à bannir). Il me conseilla néanmoins deux éditeurs. J’envoyai mon manuscrit et, trois mois plus tard, faute de réponse, j’accomplis l’acte héroïque d’appeler. L’un avait fait faillite depuis un bon moment ; l’autre me dit que tout ce qu’il recevait par la poste allait directement à la poubelle. Seul, il n’avait pas le temps de lire tout ce que des inconnus lui envoyaient. Comment ne pas le comprendre ?
Je n’ai plus rien tenté depuis ce temps lointain. Maintenant, ce silence prendra peut-être fin. Mes mots arriveront peut-être à trouver refuge entre des couvertures. Un peu plus de cinquante ans que j’attends cela.
(Fin)

L'APPEL DU 23 AVRIL

Gabriel Nerciat

Parue dans le Figaro il y a deux jours, cette tribune - relayée par Jean-Pierre Chevènement et signée entre autres par Marcel Gauchet, Pierre Mazeaud, Arnaud Montebourg, Nicolas Dupont-Aignan, Michel Onfray, Stéphane Rozès, Jérôme Sainte-Marie, Guillaume Bigot, Arnaud Benedetti ou encore Georges Kuzmanovic, Bertrand Renouvin et Julien Aubert - est la plus intelligente et la plus pertinente qu'on ait consacrée à la question européenne depuis longtemps.
On peut même la considérer comme prémonitoire après avoir entendu la longue apologie de la "dictature humaniste supranationale" dont le Banquier Président Emmanuel Macron s'est fait le chantre ce matin à la Sorbonne en développant sa vision de ce que doit devenir l'UE lors de la prochaine décennie.
Il n'y aura pas de salut possible en France tant que tous ceux qui ne partagent pas le contenu de ce texte ne trouveront pas le courage et les moyens nécessaires pour se liguer à l'intérieur d'un même bloc partitaire et électoral, quelles que soient les différences idéologiques qui peuvent les opposer par ailleurs.

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (IV)

Une nouvelle expérience avec la censure, deux ou trois ans plus tard, aussi mauvaise que la première, me donna la certitude que je n’allais jamais pouvoir passer à travers ces barreaux. Je me trompais.
En 1973, je m’adressai à la nouvellement créée Cartea Romaneasca (Le Livre roumain – nom qui avait été, avant-guerre, celui de la plus grande maison d’édition de Roumanie). Je retrouvai Mircea Ciobanu, muté entre-temps dans ce nouveau sanctuaire du livre, il accepta le manuscrit que je lui proposais et lui fit prendre la voie habituelle.
L’attente fut longue, comme d’habitude, mais j’appris, au bout du compte, que la censure n’avait émis, cette fois, aucune protestation. Je pouvais être publié.
Je fus invité dans le bureau du rédacteur-en-chef, qui me félicita très cordialement. Il s’appelait Mihai Gafita. Eu roumain, son nom de famille est le diminutif de « gaffe », et parmi les gens qui le détestaient, on disait qu’il était à ce point minable qu’il n’avait même pas pu être une gaffe entière.
Nous étions là, de part et d’autre de sa table de travail, tous les deux debout, et il me souriait aimablement.
« Il reste un petit détail », me dit-il. « Monsieur le directeur vous demande de prendre un pseudonyme. »
Le directeur de la maison d’édition, l’écrivain Marin Preda, passait pour un grand dissident pour avoir publié un roman qui contenait quelques allusions que d’aucuns avaient considérées comme très virulentes, mais qui, pourtant, avaient reçu la bénédiction d’une censure qui ne fermait jamais les yeux.
« Je sais que mon nom est ridicule. Mais c’est mon nom. Et c’est tout ce que j’ai. »
« Mais il ne s’agit pas de cela », me rassura immédiatement Gafita. « C’est, voyez-vous, la connotation historique qui est gênante. »
Cette « connotation historique », c’était mon grand-père qu’ils avaient tué en prison. Porter son nom n’était pas une bonne chose. Cela pouvait salir la réputation de la maison d’édition, de son héroïque directeur et du lamentable rédacteur-en-chef.
Je lui dis d’aller se faire pendre. (En fait, c’était beaucoup plus imagé que cela, la langue roumaine offrant de très vastes possibilités dans le domaine de l’injure.) Je pris mon dossier, qui se trouvait sur la table, entre nous, et me dirigeai vers la porte.
« Vous n’avez pas le droit d’emporter le manuscrit ! » cria Gafita.
En effet, une fois passés par la censure, qui apposait sur chaque page un tampon appelé « visa T », il était rigoureusement interdit de sortir les manuscrits d’entre les murs des rédactions. J’accélérai le pas, avec le résultat ridicule que Gafita courut après moi jusque dans la rue, vociférant : « Camarde Portocala, rendez-moi le dossier ! » Il ne réussit pas à m’attraper.
La question de la publication ne se posait plus. J’en étais définitivement dégoûté. J’ai, d’ailleurs, et pendant plusieurs années après cette triste mésaventure, très peu écrit. Avec, chaque fois, un désagréable sentiment d’inutilité.

L’OMS a revu sa copie…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


25/4/2024 - Le futur traité tant décrié, qui prévoyait une prise de pouvoir internationale de l’Organisation mondiale de la santé en cas de pandémie, qu’elle aurait elle-même décrétée, a été largement amendé. Le groupe de travail a supprimé quasiment tous les articles qui avaient soulevé un tollé un peu partout dans le monde. Sous la pression de certains gouvernements et des oppositions, les mondialistes ont reculé, jusqu’à quand ? Ne boudons pas notre plaisir. Un bref récapitulatif des points qui ont fait l’objet d’une modification substantielle atteste du chemin parcouru. Finalement, les recommandations que l’OMS pourra émettre n’auront pas le caractère d’obligation. Les dispositions qui devaient permettre à l’organisme d’intervenir sur simple urgence « potentielle » ont été abandonnées. La censure mondiale et le contrôle de l’information initialement prévus par l’OMS, sont également retirés. Tout ce qui autorisait au RSI d’y associer les risques sur la santé dus au changement climatique sur l’approvisionnement alimentaire, est oublié. L’OMS reconnaît explicitement que les États sont les seuls responsables de la mise en œuvre des réglementations. Les mécanismes de surveillance qui auraient encouragé et favorisé les passeports de santé numériques, les possibilités de transfert de technologie forcée et le détournement des ressources nationales ont quant à elles été sérieusement diminuées, sans pour autant disparaître totalement. [...]
Certes la reculade est importante, mais le traité est là, toujours, ce ne peut être un simple hasard. S’il est vidé de toute sa substance nocive à quoi bon le maintenir ? S’il demeure d’actualité, il faut alors chercher ce qu’il cache, ou ce qu’il prépare. Nous n’aurons la paix qu’une fois le principal instigateur de cette démarche, écarté de l’organisation. Tant que des hommes de Davos, ou très proches philosophiquement, suivant des thèses du gourou Schwab, resteront aux commandes des organismes mondiaux qui entendent bien prendre le pouvoir pour imposer leur folie, il n’y aura pas lieu d’être rassuré. La lutte continue. La forte mobilisation contre ce funeste projet prouve que nos combats légaux et informationnels ne sont pas vains. Ils sont essentiels et certainement pas terminés. Le clan mondialiste a dû reculer, c’est très satisfaisant, mais il n’a pas été chassé du cercle de commandement. Sa puissance de nuisance est toujours aussi élevée, sa fourberie et sa démence, loin d’être anéanties. Les coups qu’il reçoit sont importants et le font chanceler, mais restons sur nos gardes, cette organisation nébuleuse fera tout pour garder son emprise et l’influence qui est la sienne. Le changement géopolitique qui s’opère et la fragilise semble irréversible, c’est bien ce mouvement qui la rend dangereuse, car elle perçoit déjà les prémices d’une défaite qu’elle ne supporte pas et qu’elle essaiera par tous les moyens d’empêcher. L’Ukraine est un des maillons, et l’acharnement du camp autoproclamé du « bien » à maintenir un conflit coûteux désigne bien son affolement. Réduit à déclencher une guerre et à prolonger des peurs, l’écroulement du front sera une nouvelle secousse qui pourrait bien faire chanceler ce géant de pacotille qui n’attire plus l’ensemble des peuples et dirigeants du monde, mais qui suscite la méfiance quand ce n’est pas carrément le rejet.

24 avril 2024

mélimélo

⬦ Avoir l'esprit d'escalier, c'est bien quand il y a une panne d'ascenseur.
Catherine Gaillard

⬦ Apprenez les éléments de langage officiels : s’il fait trop froid pour parler de réchauffement climatique, utilisez l’expression « dérèglement climatique » et soulignez l’urgence à agir.
Gastel Etzwane

⬦ On n'est pas journaliste parce qu'on a une carte de presse, on est journaliste parce qu'on investigue et informe le peuple. Hélas, force est de constater qu'il y a peu de journalistes dans ce pays.
Alexis Haupt

⬦ Suite aux récentes analyses confirmant une concentration trop élevée de matières fécales dans la Seine, l'Office de Tourisme de Paris confirme que les croisières fluviales se feront dorénavant à bord de bateaux "mouches à m."
Toto Lattetah

⬦ La fanfaronnade permanente n’est jamais que le masque de la pusillanimité et de l’indécision.
Maxime Tandonnet

⬦ Une trop grande partie du mouvement écologiste s’est transformée en un mouvement d’extinction humaine !
Elon Musk

⬦ Le projet de l'Union européenne est profondément, radicalement et inévitablement antidémocratique. C'est un projet fascite : un projet fait par des ennemis du peuple, contre le peuple.
Étienne Chouard

⬦ L'avènement du Nouvel Ordre Mondial ne sera rien d'autre que la résurgence au niveau mondial du système féodal : un nouveau système de dépendance et d'asservissement.
Valérie Bugault, Les Raisons cachées du désordre mondial

⬦ Quand on pense qu'on a vécu une période totalitaire et que la plupart des gens l'ignorent, y compris les intellectuels, historiens et autres philosophes qui passent pourtant leur temps à enseigner ce qu'est le totalitarisme... il y a de quoi rester pantois.
Alexis Haupt

⬦ On observe une augmentation des morts subites, des infarctus du myocardes, des embolies pulmonaires et des accidents vasculaires cérébraux, y compris chez les jeunes.
Pr Perronne dans Non-assistance légale à personnes en danger du Dr. Benoît Ochs

⬦ Je ne suis pas contre la médecine... Mais le problème est que Big Pharma, trop occupée à faire du chiffre, a oublié le principe "Primum non nocere".
Véronique Faucheux

⬦ Beaucoup ne comprennent pas que nous sommes en dictature totalitaire ! Ils préfèrent Netflix à des bouquins, le prêt à penser à la réflexion, le déni à la vérité.
Florence Hope
Vincent Verschoore

Le Dr Jay Bhattacharya est épidémiologue et prof à la faculté de médecine de l'université de Stanford. Il s'est rapidement opposé aux politiques débiles des covidistes, cosignant la Déclaration de Great Barrington, qui appelait à des mesures ciblées de protection, plutôt qu'à des politiques de masse.
Il fut de ce fait largement censuré et dénigré par les Gafam et médias, comme le révèlent notamment les Twitter Files. Les régimes covidistes corrompus, aux USA comme ici, ne pouvaient tolérer d'autres avis que le leur, surtout vu le pognon à se faire.
Désormais reconnu par une Amérique qui, en partie du moins, et grâce à des commissions d'enquêtes publiques sur la gestion Covid, se rend compte de l'étendue du désastre, il est ici invité au MIT pour donner une conférence sur, notamment, la censure et les pressions exercées par le régime covidiste US sur ses travaux et sur lui-même.
Une censure toujours très présente malgré tout, comme en témoigne le récent licenciement du Dr Kulldorff, cosignataire lui aussi de la fameuse Déclaration, par l'Académie de médecine de Harvard, où il a pourtant longtemps œuvré avec tous les honneurs.
Le Covid aura au moins mis en lumière l'immense système de corruption et d'incompétence des institutions médicales, soumises aux logiques de prédation de leurs financeurs, États et Big Pharma notamment.
Le phénomène d'iatrogénèse médicale, proposé par Ivan Illich au siècle dernier, décrit parfaitement une situation où l'institution dépasse son seuil d'utilité et ne fonctionne plus qu'à son propre profit. C'est exactement ce à quoi nous assistons.

https://www.youtube.com/watch?v=yF5G46kSKR4


Une idiocratie française

H16

24/4/2024 - Ah, enfin, le gouvernement prend des mesures fortes en faveur des Français ! Alors que les impôts n’ont jamais été aussi hauts, que l’insécurité augmente, que l’économie du pays vacille et que l’inflation fait rage, Olivia Grégoire, la ministre déléguée au commerce a courageusement retroussé ses manches.


C’est donc décidé : le 1er Juillet, des affichettes seront mises en place dans les rayons de supermarché, sur lesquelles seront signifiés les produits ayant réduit leurs quantités sans baisser leurs prix.

Oui, les plus sagaces d’entre vous l’ont compris : enfin, le gouvernement s’attaque à l’abominable shrinkflation, cette méthode de vente honteuse où le fabricant absorbe l’inflation sur ses produits en réduisant – généralement de façon discrète – leur quantité vendue : par exemple et comme l’avait récemment noté un Bruneau dénoyauté de Bercy, au lieu d’un kiri de 15 grammes, le fabriquant produit des kiris de 14 grammes. Bien évidemment, les douze kiris sont alors correctement affichés non plus à 180 grammes de fromage mais bien à 168 grammes, mais le prix, lui, reste le même.

Horreur et consternation : il y a alors moins de kiri pour le même prix ! Pas étonnant que Bruno Le Maire s’énerve et qu’Olivia Grégoire s’empare du problème à bras le corps. Comme, dans ce pays, toute action gouvernementale se traduit concrètement soit par une taxe, soit par une obligation, ce sera donc une obligation puisqu’on ne peut pas (ou pas encore, disons) résoudre ici ce problème par une taxe. C’est donc une nouvelle obligation que la ministre déléguée entend mettre en place d’ici le mois de Juillet pour forcer les magasin à afficher pendant deux mois la différence de poids ou de volume sur des panonceaux (avec – évidemment ! – une amende à la clé pour les impétrants qui les oublieraient).

On suppose d’ores et déjà que la taille de ces affichettes, la police ou la couleur des caractères seront régis par l’un ou l’autre cerfa que la République s’empressera de mettre en place et qu’outre un numéro vert qui sera inévitablement mis à disposition du consommateur fébrile de vérifier ses tickets de caisses (envoyés par e-mails et non plus sur papier, pour rappel), une commission ou un haut comité sera adjoint à l’effort ministériel pour garantir que tout sera correctement contrôlé, mis en place et calibré comme il le faut.

Voilà, ça, c’est fait, on peut se relaxer.


Ou presque.

Car si vous avez distinctement l’impression qu’on vous prend pour un crétin, ce n’est pas anormal : c’est effectivement le cas.

Une fois encore, le gouvernement se comporte avec les Français comme s’il se trouvait devant une bande d’enfants assez clairement amoindris sur le plan intellectuel, pour lesquels il faut absolument tout faire, tout dire, tout expliquer et tout baliser proprement. Chaque loi qui passe, chaque décret, chaque nouvelle déclaration de nos dirigeants montrent qu’ils prennent ceux qui les ont placés à leurs postes pour de parfaits idiots, et que le pays doit, en conséquence, être transformé en une immense garderie.

Ceci explique la myriade de lois qui entendent faire notre bien à notre place, qui s’évertuent à nous protéger contre nous-même y compris dans les situations où, manifestement, nous sommes déjà protégés, et explique aussi la décontraction insolente avec laquelle chacun de nos clowns en charge du pays nous ment effrontément, encore et encore, sans vergogne.

Le premier réflexe serait de s’en offusquer.


Cependant, peut-être ces commis insolents ont-ils raison ?

Quelques exemples, malheureusement pas du tout exhaustifs, permettent d’illustrer le propos.

Ainsi le peuple français a-t-il, officiellement tout au moins, élu Macron par deux fois. Ce dernier succédait du reste à un certain Hollande – qui n’a pas marqué le pays ni par son ampleur intellectuelle et ni par son respect des sans-dents citoyens – qui lui-même remplaçait un certain Sarkozy, dont la capacité à empiler mensonges sur carabistouilles n’est plus à démontrer.

Au passage, on se rappellera que, sur les 20 dernières années, ces mêmes Français ont élus ces clowns pour “faire barrage” à l’extrême-droite avec laquelle on nous promettait un effondrement économique (on y est), un pays à feu et à sang (on s’en rapproche), l’avènement d’une dictature (chaque jour nous en rapproche), la chasse à leurs opposants (déjà le cas)) et des ségrégations entre citoyens (oublions le pass sanitaire). Les castors n’ont servi à rien d’autant que ce qu’on fait passer pour l’extrême-droite dispose à présent d’un véritable boulevard.

Ainsi le peuple français a-t-il montré sa parfaite docilité lorsqu’il s’est agi de remplir des auto-humiliations pour sortir de chez soi. Il a fait mine de croire que le virus s’en prenait à ceux qui étaient debout et non assis dans les bars (ou l’inverse, peu importe) ou qu’un plexiglas aux caisses de supermarchés allait sauver la mise.


Ainsi l’actuel président n’a-t-il pas hésité à multiplier la course à la bêtise la plus crasse, utilisant l’apathie (ou l’idiotie) de ses concitoyens pour ouvertement se foutre de leur gueule. S’ils n’ont pas bronché pour des guignols comme McFly et Carlito à l’Élysée, il semble assez évident qu’ils ne moufteront pas des masses pour les brâmes d’Aya Nakamura à l’ouverture des Jeux olympiques. Si massacrer du Piaf devant des milliards de spectateurs n’est pas un énorme doigt tendu à tout un peuple, qu’est-ce que c’est d’autre ?

Du reste, toute l’organisation de ces jeux montre un j’menfoutisme assez sidéral pour une bonne partie de l’establishment qui est parfaitement raccord avec cette volonté maintenant affichée de mépriser le peuple, de bien lui faire comprendre qu’on le prend pour du bétail stupide.

Et ce qui est vrai au niveau le plus élevé de la hiérarchie l’est tout autant aux niveaux inférieurs. La députaillerie macronienne a amplement prouvé sa médiocrité (affaires à gogo, petites phrases consternantes, j’en passe et des meilleures), mais elle n’hésite pas à remettre le couvert tant qu’elle peut, à toutes les occasions.

Bref, il semble acquis que les dirigeants prennent les Français pour des enfants idiots, mais que ce n’est pas sans raison. Il semble également acquis que ces enfants idiots ont poussé au pouvoir des individus d’une médiocrité croissante (charge au lecteur de citer d’autres exemples). De ces deux propositions, on ne peut déduire qu’une chose.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/04/24/77386-une-idiocratie-francaise
Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (III)

Ces coups bas du sort me firent croire que je portais malheur aux éditeurs et, principalement, aux directeurs des maisons d’édition.
Avec cette idée en tête, je revins sur mes pas et m’adressai à ceux qui, dès le début, auraient pu me publier. J’eus affaire à un éditeur qui, avec le temps, est devenu une sorte d’ami, Mircea Ciobanu. Il lut mon manuscrit devant moi, l’accepta sur-le-champ, et m’expliqua ce qui allait suivre : le rédacteur-en-chef devait, lui aussi, donner son accord – ce qui, à ma grande joie, se passa les jours suivants –, puis le dossier (mes textes accompagnés des référés des éditeurs) allait être envoyé à la Direction générale de la Presse et des Imprimés, nom pudique de la censure.
Au bout de deux ou trois mois, le manuscrit revint sur le bureau de Mircea Ciobanu. Et il n’était pas en bon état. Des poésies avaient été tout simplement supprimées, pour d’autres on demandait des modifications. (J’ai publié ici, il y a plusieurs mois, un texte sur cette infernale institution.) Des années plus tard, j’appris que les censeurs se faisaient un devoir de signaler aux « organes compétents » tout auteur dont ils avaient trouvé que les écrits ne correspondaient pas aux normes en vigueur (ou « n’étaient pas sur la ligne », selon l’expression consacrée).
Ciobanu, qui voyait de telles choses tous les jours, me conseilla d’obtempérer. Je refusai. L’avenir me paraissait se dessiner assez clairement.
À la même époque, je commençais à fréquenter ce qui s’appelait « le monde culturel » – écrivains, peintres, sculpteurs –, monde étrange, fait en partie de gens qui attendaient vainement d’être publiés ou exposés. Nous nous rencontrions dans les ateliers des plasticiens ou dans des estaminets infestés par une éternelle puanteur de mauvais tabac froid et d’alcool. Tous buvaient. Beaucoup. Je commençai à faire circuler mes manuscrits, ce qui, bien entendu, n’était pas autorisé.
Porter un nom étrange (Portocala, en roumain, signifie orange), qui est, en plus, celui d’une seule famille, constitue un désavantage de taille dans un pays où on vous a tout le temps à l’œil. Mais, d’un autre côté, les gens le retiennent immédiatement, vous connaissent et vous reconnaissent facilement. C’est une situation étrange de vous entendre dire : « Je sais qui vous êtes », alors que vous n’avez jamais rien publié. Et c’est aussi une satisfaction, qui n’est, cependant, pas dans l’ordre normal des choses. Et qui ne vaut pas celle de tenir entre ses mains un vrai livre, sentant bon l’encre neuve. (Il y a, en roumain, une expression qui me plaît et m’émeut beaucoup : on dit qu’un livre « a vu la lumière de la typographie ».)

23 avril 2024

Soutien total à la rédaction de Marianne !

Georges Kuzmanovic

Ce n'est pas un magazine "radicalisé" !
Quelle honte d'utiliser ce terme, réservé dans le langage commun aux terroristes !
Par contre, Marianne est sûrement le magazine qui défend le mieux les principes républicains, les idéaux de justice sociale, la laïcité, la lutte contre la corruption et la défense de la souveraineté selon l'article 3 de notre Constitution - à savoir que la souveraineté de la Nation procède du peuple qui s'exprime par voie référendaire ou par le biais de ses représentants élus.
Mais voilà, l'actionnaire majoritaire, Daniel Kretinsky, est "européiste" et "libéral économiquement" et... veut complaire à Emmanuel Macron.
Foutriquet ne supporte pas la critique.
Est-ce cela la démocratie et la liberté d'expression, la liberté d'opinions tant vantée dans les valeurs de l'Europe ? Je ne le crois pas.
Surtout, cela nous montre l'actualité et la pertinence du programme des "Jours Heureux" du Conseil National de la Résistance en ce qu'ils proposaient pour les médias : "la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères".
Lisez le communiqué de la rédaction de Marianne et partagez-le !
Ne laissez pas empiéter sur vos libertés !
Défendez la liberté d'expression et le pluralisme de la presse !