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20 mai 2024

Réflexions sur un tract

Maxime Tandonnet


Un jour de la semaine dernière, le tract ci joint a été déposé dans ma boîte aux lettres. Sincèrement, j’ai regretté de n’avoir pas été sur place pour accueillir le militant qui l’a déposé. Quel dommage !… Le même jour d’autres tracts du même genre ont été déposés. Il y avait celui de la liste Glucksman, le fils du philosophe (dont je l’avoue, malgré ma bonne volonté, les livres me sont toujours tombés des mains au chapitre 1 ou 2 maximum). Il y avait aussi le tract de la liste « Marion Maréchal », la nièce de MLP et petite fille de JMLP et puis aussi celui de la liste Bardella, le compagnon (ou ex ?) d’une autre nièce de MLP. C’est fou ce que la politique devient partout une affaire de famille… Mais revenons à notre affiche ci-jointe. Elle m’a inspiré les réflexions suivantes : ce tract est contraire aux principes de la Ve République, et plus généralement, aux fondamentaux de la démocratie. Le chef de l’Etat, comme son nom l’indique, est au-dessus de la mêlée, il « assure par son arbitrage le fonctionnement des pouvoirs publics », censé être président de tous les Français. Il n’a pas à poser ainsi en chef de parti surtout lors d’une élection, c’est un viol avéré des principes démocratiques fondamentaux [en 1877, le président Mac Mahon déclenchait un immense tollé pour avoir fait la même chose]. D’autres l’ont-ils fait avant lui sous la Ve, de la même manière, sur un tel tract électoral ? Possible. Je n’en ai pas souvenir, en tout cas pas à ce point, mais si tel est le cas, cela n’excuse rien, cela signifie que la démocratie et la Ve République ont déjà été violées depuis trop longtemps. Evidemment, on ne peut compter sur personne pour dénoncer cet abus flagrant dans un monde ou les esprits sont à la fois tellement amortis par l’habitude, ramollis par la courtisanerie.
Il souligne aussi le degré invraisemblable de déconnexion et d’aveuglement des dirigeants actuels du pays. Le but de cette affiche est certes de venir au secours de la liste Renaissance en perdition. Mais comment peuvent-ils ne pas comprendre que ce que les sondages annoncent, une catastrophe électorale pour la liste de Mme Hayer, est en fait l’annonce d’un vote sanction contre le pouvoir actuel incarné par son chef ? Faire figurer son image auprès de la tête de liste ne peut que la desservir et d’ailleurs, l’évolution sondagière le confirme… Ravage de la courtisanerie, de l’autosatisfaction, de l’extrême amour de soi.
Le slogan, « c’est notre projet », renvoie au fameux discours de campagne en 2017 de M. Emmanuel Macron où il avait crié dans le micro – comme si ce discours, surtout au vu de la suite, avait laissé une image positive… On est dans la personnalisation à outrance du pouvoir et de la politique. Le débat d’idées et de projet n’a strictement rien à voir avec ce tract : juste un prétexte. D’ailleurs, au dos du tract figurent « Nos propositions principales » pour donner un air de programmation, plutôt un catalogue de vœux pieux qui confinent au ridicule, par exemple, « Espace : avec une nouvelle génération de lanceurs réutilisables et une mission lunaire européenne. » Pas un traitre mot dans « Nos propositions principales » sur le pouvoir d’achat, la pauvreté, le logement, l’éducation, la sécurité… Tout en mépris des préoccupations populaires. La lune, c’est mieux, c’est grandiose, grandiloquent, haut perché dans l’univers, au-dessus des petites misères des sans-dents… en un mot, c’est plus macroniste. Je crois juste qu’il faut voir dans ce tract l’apothéose d’un effroyable abêtissement de la vie publique, fruit de l’effondrement scolaire sur le long terme particulièrement manifeste dans les « élites dirigeantes »…

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/05/20/reflexions-sur-un-tract/
Vincent Verschoore

20/5/2024 - Imposture hilarante du covidiste, euro-atlantiste et sioniste sanguinaire Raphaël Enthoven sur Mila, cette jeune femme menacée de mort par les islamistes pour blasphème (et alors défendue à juste titre par Enthoven), devenue islamophobe (on la comprend) et, surtout, associée à un groupe identitaire que ce même Enthoven ne peut pas cautionner (il est quand même le compagnon de la directrice de France Inter, radio d'extrême centre).
Il ose donc dire, dans cette interview pour l'Express, que :
"Je ne suspends pas la défense de la liberté à l’usage qu’on en fait. Mon propos n’était pas de défendre les opinions de Mila, mais de défendre le droit, pour Mila, d’avoir l’opinion de son choix."
Ah. Pourtant, cette "opinion de son choix" n'est jamais respectée par Enthoven sur les questions de vaccination Covid, sur la guerre en Ukraine, sur le massacre à Gaza.
On se souviendra qu'il traite les non vaccinés Covid de "monstres" et de "cons" (référence typiquement covidiste), et bien sûr en faveur de l'obligation vaccinale. F*ck la liberté de choix, d'autant qu'un tel VRP de Big Pharma doit être bien rémunéré.
Enthoven, comme beaucoup de crétins privilégiés imbus d'eux-mêmes, ne tolère en réalité rien qui diffère de sa propre opinion ou ne serve ses intérêts, mais dans le cas de Mila il ne peut pas "en même temps" défendre le droit au blasphème (bien) et le rejet de ceux qui ne tolèrent pas le blasphème (mal).
Il lui faut donc en revenir, à contrecœur, au principe de la liberté d'opinion. J'espère qu'il y survivra.


"Pfizergate" et SMS : tout comprendre à l’affaire qui menace Ursula von der Leyen

Thomas Ribaud / Marianne

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En avril 2021, New York Times révélait que la présidente de la Commission européenne avait négocié directement par SMS avec Albert Bourla, le patron de Pfizer, un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccin contre le Covid durant la pandémie. Ritzau Scanpix / AFP

17/5/2024 - En avril 2021, le New York Times révélait que la présidente de la Commission européenne avait négocié directement par SMS avec Albert Bourla, le patron de Pfizer, un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccin contre le Covid, durant la pandémie. Ce vendredi 17 mai, une première audience s'est tenue au Tribunal de Liège.

Voilà qui fait tache, à seulement trois semaines de briguer un nouveau mandat de présidente de la Commission européenne. Ce vendredi 17 mai, le Tribunal de Liège a tenu une audience au cours de laquelle devait notamment être déterminé qui de la justice belge ou du Parquet européen (EPPO) est compétent pour poursuivre l’instruction de la plainte déposée contre Ursula von der Leyen, dans le cadre du « Pfizergate ». Explications.

LES FAITS REPROCHÉS

En avril 2021, le New York Times révélait que la présidente de la Commission européenne avait négocié directement par SMS avec Albert Bourla, le patron de Pfizer, un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccin contre le Covid, pour la modique somme de 36 milliards d’euros. Si ces accusations s’avèrent véridiques, Ursula von der Leyen aurait négocié un contrat d’achat de vaccins en dehors de toute règle commerciale européenne.

Le 27 mars dernier, la commissaire européenne à la Santé, Stella Kyriakides, a profité d’une discussion devant la commission spéciale du Parlement européen sur la pandémie de Covid-19 (COVI) pour voler au secours de sa cheffe, insistant sur le fait que cette dernière n’avait joué aucun rôle dans la négociation des contrats de vaccins Covid.

Le hic, c’est qu’Albert Bourla, le patron de Pfizer, ne semble pas donner du sien pour affaiblir les accusations en conflit d’intérêts. Il n’a pas hésité à raconter dans un livre qu’il avait noué une « relation étroite avec [Ursula von der Leyen] par le biais de SMS et d’appels téléphoniques » à partir de janvier 2021.


UN SILENCE QUI POSE QUESTION

Depuis les révélations du New York Times, nombre d’entités ont demandé à la présidente de la Commission européenne de rendre public ces échanges de SMS. Les membres de la Commission Covid de l’UE, la médiatrice de l’Union européenne (l’UE) Emily O'Reilly, le parquet européen et la Cour des comptes européenne se sont tous heurtés à une fin de non-recevoir.

En février 2023, le New York Times a lui-même saisi la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) afin d’obtenir la divulgation des SMS en question, après que leur demande d’accès aux documents a été refusée. La CJUE a alors déposé une plainte administrative contre la Commission européenne, qui a toujours refusé de révéler le contenu des SMS, et même de confirmer leur existence. « Tout ce qui était nécessaire à ce sujet a été dit et échangé. Et nous attendrons les résultats », a expliqué Ursula von der Leyen.

En effet, si jamais des SMS ont permis de négocier des transactions financières impliquant l’Union européenne, ces derniers deviennent des documents administratifs au sens du droit. Se refusant à les dévoiler, Ursula von der Leyen porterait atteinte aux droits consacrés dans la constitution européenne. Dans le cas où elle les aurait supprimés, cela constituerait une destruction de documents administratifs.

UNE PLAINTE DÉPOSÉE PAR UN LOBBYISTE

En avril 2023, le lobbyiste belge spécialisé dans les relations commerciales Chine-UE Frédéric Baldan a déposé plainte contre Ursula von der Leyen auprès d’un juge de Liège, pour « prise illégale d’intérêts et corruption », « usurpation de fonctions et de titre » et « destruction de documents publics ». Il estime subir un préjudice moral constitué par « la perte de confiance dans l’Union comme puissance de réalisation du bien commun ».


Surtout, il juge que les finances publiques de la Belgique auraient été lésées par les négociations d’Ursula von der Leyen avec Pfizer. Il souligne que, d’après les données de l’Institut de santé publique Sciensano, fin 2022, parmi les 40,4 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 reçues par la Belgique, 27,9 millions ont été achetées à Pfizer. Le lobbyiste belge y voit un privilège octroyé au géant américain de la pharmacie. Il se trouve que le média Politico a annoncé que fin 2023, au moins 4 milliards d’euros de doses avaient été gaspillés. Le contrat liant l’Union européenne à Pfizer a ainsi dû être renégocié.

Frédéric Baldan s’est constitué par la même occasion partie civile, réclamant 50 000 euros pour son préjudice moral. Il espère que le juge d’instruction liégeois soit « en mesure de réquisitionner les SMS et pas seulement de les demander ». Ce dernier considère que si l’ancienne ministre allemande et le patron de Pfizer invoquent la nature privée de ces échanges, cela révélerait un conflit d’intérêts grave, dans le cadre de la vente de vaccins à l’Union européenne.

Des associations, partis politiques, citoyens et même des pays européens, la Hongrie de Viktor Orbán et la Pologne, à l’époque gouvernée par les ultraconservateurs du PiS, se sont joints à la plainte de Frédéric Baldan.

LES ENJEUX JURIDIQUES DERRIÈRE CETTE PREMIÈRE AUDIENCE

Le Tribunal belge devait notamment déterminer, ce 17 mai, s’il revient à la justice belge de poursuivre l’instruction de la plainte déposée, ou si c’est au Parquet européen (EPPO) de se pencher sur ce « Pfizergate ». L’EPPO s’est saisi de la plainte belge et a présenté son réquisitoire à Liège. L’organisme traite notamment des affaires revêtant une dimension transnationale ou qui concerne le budget de l’UE. Mais, de son côté, le juge d’instruction belge souhaiterait poursuivre son enquête. Le Tribunal de Liège a décidé de remettre le dossier au 6 décembre prochain, notamment dans le but de laisser aux parties le temps de se prononcer sur la compétence du parquet européen en la matière.


En attendant, le média en ligne Blast a révélé en septembre 2023 que Frédéric Baldan a vu son accréditation de lobbyiste professionnel lui être retirée, en juin de la même année, par un registre de la transparence de l’Union européenne, qui dépend de l’autorité… d’Ursula von der Leyen.

Nazis et fascistes... des SOCIALISTES ?

Yann Bouvier

« Le fascisme nait à gauche », « les nazis étaient des socialistes »… ces phrases qui pourraient prêter à rire - sauf les historiens des régimes dirigés par Hitler et Mussolini - se démultiplient à l’heure des réseaux sociaux et dans la bouche de quelques personnalités médiatiques, d’Éric Zemmour à Gilles-William Goldnadel (ex-avocat de Génération identitaire). Si « l’argumentation » est pauvre - réduite à de mauvais sophismes -, nous ne sommes pas à l’abri que ces graves déformations du réel historique s’imposent peu à peu dans l’espace public. D’où cette vidéo, pensée comme un outil pour les contrer. Et pour vous aider à identifier les failles (béantes) de ce type de discours pseudo-historique. J’espère l’avoir fait avec assez de pédagogie et de nuance malgré l'approche volontairement très synthétique. Vous remarquerez que je ne parle jamais de "droites" dans cette vidéo : nazisme et fascisme se sont pensés comme des "troisièmes voies" et les classer intégralement hors de la gauche empêcherait de comprendre ces mouvements, par ailleurs complexes, protéiformes et sous tensions internes. Leur socle idéologique premier et commun n'en demeurait pas moins le nationalisme, par ailleurs repoussoir des gauches de leurs temps. Tout n’a pas pu être dit : j'ai préféré ne pas trop étirer le temps de la vidéo pour décourager le moins de monde possible à la regarder, la croyant utile.



BIBLIOGRAPHIE (références citées). Les ouvrages lus et utilisés pour écrire cette vidéo sont précédés d’un * :

OUVRAGE TRANSVERSAL :

* Michael PARENTI, Le mythe des jumeaux totalitaires. Fascisme méthodique et renversement du communisme, ed. Delga, 2013, 200 p.

SUR LE FASCISME :

* Benito MUSSOLINI et Giovanni GENTILE, La Doctrine du fascisme (édition Vallecchi, 1935)

Philippe BURRIN, Fascisme, Nazisme, Autoritarisme, ed. Points Histoire, 2017, 320 p.

* Emilio GENTILE, Qu'est-ce que le fascisme ? : histoire et interprétation, ed. Gallimard, 2004, 544 p.

Michel OSTENC, Mussolini. Une Histoire du fascisme italien, ed. Ellipses, 2013, 336 p.

* Marie REETZ, « L’« argument de la nature » dans le discours fasciste du 20e siècle en Allemagne, en Italie et en France », Argumentation et Analyse du Discours, 2023 (en ligne sur : http://journals.openedition.org/aad/7276 ; DOI : https://doi.org/10.4000/aad.7276)

* Maurice VAUSSARD, « Comment Mussolini devint impérialiste », Revue des Deux Mondes, 1959, pp. 305-317

SUR LE NAZISME :

Herma BOUVIER, Claude GERAUD, Napola. Les écoles d'élites du troisième Reich, ed. L’Harmattan, 2000, 184 p.

* Johann CHAPOUTOT, Comprendre le nazisme, ed. Tallandier, 2018, 432 p. David DE JONG, Nazi Billionaires : The Dark History of Germany’s Wealthiest Dynasties, William Collins, 2022, 400 p.

* Marc FERRO (dir.), Nazisme et communisme : deux régimes dans un siècle, ed. Hachette, 2005, 278 p.

* Nicolas PATIN, « Les travailleurs mis au pas... de l'oie », historia.fr, 2013 (en ligne sur : https://www.historia.fr/histoire-du-m...)

* Frédéric SALLÉE, Anatomie du nazisme, éd. Le Cavalier Bleu, coll. Idées reçues, 2018, 208 pages

19 mai 2024

Marie Pinsard

En une seule journée, il fait grand soleil, il pleut, tu as froid, tu as chaud, tu ne sais plus. Tu enfiles une veste ou un imper pour l'enlever quelques minutes plus tard car tu étouffes avant de le remettre car tu gèles, tu portes un foulard autour du cour pour éviter les courants d'air, tu l'ôtes car il t'étrangle de chaleur, tu te retrouves ensuite avec des frissons et un chat dans la gorge. Tu rentres chez toi, tu as chaud, tu ouvres la fenêtre : hmmm, comme il fait doux. Tu t'allonges sur le canapé, tu te relèves, tu fermes la fenêtre : Houuu, ça caille. Au bout d'un moment tu hésites à mettre le chauffage à cette époque, tu te décides, tu l'allumes, après tu l'éteins car c'est le sauna, tu rouvres la fenêtre, tu recailles, tu ressors, une terrasse t'appelle, tu prends un café, tu l'avales rapidement parce que "fait pas si chaud que ça", bim : tu te brûles, la pluie te surprend, y'a un mauvais vent, tu rentres, t'as chaud.
Je me demande si le climat en ce moment, c'est pas un peu une allégorie de la France sous Macron.

Anna Rocca

[Européennes] Asselineau dévoile ce qui se joue vraiment : « transformer l’UE en un État», c’est faire perdre à la France son arme nucléaire et sa place au Conseil de l’ONU. »
« C'est un changement considérable », explique le partisan du frexit, qui souligne que ce sujet absolument capital est totalement absent des médias.
Et pourtant c'est bien l'enjeu de l'élection à venir, Mario Draghi - poussé par Macron pour remplacer von der Leyen - ne cachant pas ses intentions.
Pas plus que les macronistes par ailleurs, qui n'arrêtent pas d'envoyer des ballons d'essais, notamment sur la mise à disposition de l'UE de l'arme nucléaire.
Et évoquent désormais très ouvertement une Europe fédérale, sans toutefois expliquer clairement que la France y serait dissoute.
« Il y a un projet subreptice que personne ne dit aux Français, qui consiste à mettre un terme à l'histoire de France, excusez du peu. »
« Transfert de compétences, fin du droit de veto » : les macronistes annoncent la destruction de la France au sein d’une UE « fédérale. »

Les élections européennes de juin 2024 pourraient réserver une surprise pour François Asselineau

France-Soir

François Asselineau est président et fondateur de l’UPR. Tête de liste pour les élections européennes qui se tiennent le 9 juin, nous le recevons pour faire un point complet en amont de cette échéance électorale.
Dans cet entretien essentiel, nous abordons les origines de l’UPR ainsi que ses origines revendiquées gaulliennes. Par la suite nous évoquerons les difficultés de l’UPR à percer tant dans les sondages que dans les urnes puisque les chiffres demeurent très bas. Après avoir parlé des difficultés qu’il rencontre dans les médias pour expliquer la faiblesse des intentions de votes, François Asselineau fait un parallèle intéressant avec le parti britannique de Nigel Farage, eurodéputé qui a mené au Brexit : il lui aura fallu 30 ans pour percer.
Nous évoquons par la suite les complexités, incomprises de nombreux Français, à ce que les divers souverainistes forment alliance. Si d’aventure en juin 2024, il y avait des représentants de l’UPR élu cela pourrait fournir une plateforme pour des actions. Actions demandant la légitimité des urnes pour François Asselineau.
L’UPR a 17 ans en 2024 et pour François Asselineau « les urnes pourraient réserver une surprise en juin 2024. »



17 mai 2024

Le puits sans fond de la vie politique française

Maxime Tandonnet


14/5/2024 - Édouard Philippe entend rassembler «de la droite conservatrice à la gauche mitterrandienne» lors de la présidentielle 2027. Il reprend ainsi l’obsession du « en même temps ». Sur quoi en effet rassembler la « droite conservatrice » et la gauche mitterrandienne ? Quel point commun en matière économique, financière, sécuritaire, migratoire, sociale, éducative ? Le néant. Ce qu’il veut dire ? Dépasser le vide sidéral à travers une sublimation d’un ego. C’est toujours la même histoire de la dissolution de la démocratie dans le narcissisme exacerbé, la mégalomanie. Seulement, il devra faire oublier le lâche recul devant les zadistes de Nantes malgré une consultation populaire, le démantèlement de Fessenheim, la taxe carbone et la tragédie des Gilets Jaunes, l’Absurdistan sanitaire liberticide… En ce moment le lepénisme a le vent en poupe dans les sondages (32%, soit 16% en comptant 50% d’abstentionnisme). Mais qu’a-t-il de particulier, le lepénisme, que représente-t-il, que propose-t-il aux Français en dehors d’un « quoi qu’il en coûte » au centuple ? Rien : le vide sidéral, une énorme baudruche de néant… Il n’a que deux « mérites » : l’héritage sulfureux de Jean-Marie à sa fille, qui dans la perception de l’opinion, vaut au parti la réminiscence d’un vague et trompeur parfum de fermeté sur l’immigration et la sécurité, et le fait de n’avoir jamais gouverné – « les seuls qu’on n’a pas essayés ». Sa force aujourd’hui ? Paraître comme l’unique opposant « de droite » au macronisme. A cet égard, il a pris la place de la droite LR qui paye chèrement la trahison opportuniste d’une partie de ses anciens leaders ayant rejoint la macronie (les Ganelon des temps modernes), la compromission avec la « majorité » de la plupart des autres dirigeants du parti (Absurdistan sanitaire, retraites, immigration, etc.) et la marginalisation des quelques-uns qui sont restés lucides et courageux (ils existent, par exemple, mon ami Henri Guaino). Le spectre d’un nouveau et troisième débat le Pen/Macron se profile à travers le brouillard vicié de la campagne des Européennes. L’idée est de faire intervenir le président de nouveau en sauveur providentiel pour conjurer la catastrophe électorale en se hissant sur la balourdise présumée de l’autre. On pense avoir tout vu, mais il y a toujours pire encore. Nous sommes devant un puits sans fond. Une telle initiative de politique spectacle marquerait une étape supplémentaire dans la déchéance élyséenne par la transformation du chef de l’Etat – supposé au service de tous les Français – en acteur banalisé de la joute politicienne se substituant à la tête de liste. Elle reviendrait aussi à offrir à Mme le Pen un brevet supplémentaire d’opposante attitrée et de favorite pour l’Elysée. La vérité, c’est qu’un tel débat ne changera rien à la déchéance de la liste présidentielle, bien au contraire. Le désastre sondagier de la liste Hayer est l’expression d’un futur « vote sanction » contre le pouvoir actuel. Voilà ce qu’ils ne parviennent pas à admettre. Mais comment ne le voient-ils pas? C’est incroyable à quel point le narcissisme exacerbé peut être source d’aveuglement…

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/05/14/le-puits-sans-fond-de-la-vie-politique-francaise/

Europe : état des lieux, avant fermeture ?

H16

17/5/2024 - Les élections européennes approchent péniblement et plusieurs signes laissent penser que les peuples européens vont faire savoir vertement aux politiciens qu’ils ne sont plus trop d’accord avec la direction générale prise par les institutions européennes.

C’est dans ce contexte forcément un peu tendu qu’ont récemment eu lieu des “concertations” entre l’Allemagne et la France ou, plus exactement, des discussions entre Macron et Scholz pour savoir ce qu’il convenait de faire au plan international concernant notamment la position officielle européenne vis-à-vis de la Chine qui, horreur des horreurs, semble bien s’entendre avec la Russie et qui semble faire la sourde oreilles aux rodomontades américaines.

Discussions qui se sont globalement soldées par un constat de mésentente profonde : aucun des deux pays n’entend mener la même politique et ce d’autant plus que ces divisions européennes arrangent bien les Américains.

En pratique, l’Europe institutionnelle est, surtout avec ces proches élections, à peu près à l’arrêt. Son encéphalogramme, souvent peu agité, est maintenant totalement plat : entre la perte complète de crédibilité de ses représentants (von der Leyen est prise pour une quantité négligeable tant à Pékin qu’à Washington), les tensions croissantes entre États membres, une évidente réaction populaire aux politiques écologistes et immigrationnistes délirantes, tout s’accumule pour amoindrir chaque jour l’Union européenne.

Mais au-delà de ces éléments faciles à observer, il y a surtout le constat en Europe d’un décrochage économique et social sans précédent.

Ce décrochage commençait à se sentir lors des premières crises européennes majeures (autour de 2012) : avec la crise grecque puis italienne sur la monnaie européenne, on sentait déjà que l’Union n’apportait pas autant de brouettes de bienfaits que prévu. Un peu plus d’une décennie plus tard, le décrochage est si visible qu’il n’est plus nié que par les politiciens les plus idéologues ou les plus perdus.

Un exemple typique (parmi, en réalité, des centaines d’autres) est Neoplants, une petite start-up qui se spécialise dans la production de plantes spécialisées pour la purification de l’air ambiant dans les espaces clos. Quoi qu’on puisse penser de ses produits, on ne pourra qu’observer l’intéressant petit logo qu’on trouvera facilement sur le site et qui dit “Conçu en France, fait aux États-Unis”…


On pourra gloser sur la pertinence du produit ou son efficacité, il n’en reste pas moins que si l’idée a germé et a été initialement développée en Europe et en France, la partie commerciale, celle qui crée de la valeur, des emplois, qui se traduit par une augmentation de richesse pour les entrepreneurs et les employés concernés, … se trouve aux États-Unis. Pour l’Europe, pour la France, c’est un échec.

Ce petit exemple illustre un fait troublant : les Européens semblent majoritairement préoccupés par le réchauffement climatique, la guerre en Ukraine ou l’immigration, mais peu se demandent pourquoi tout ce qu’ils utilisent a été produit en Chine ou fonctionne avec des logiciels américains, pour simplifier. Devant ce constat, la seule réaction palpable a été d’empiler les législations et les règlements.

Ceci s’est traduit par une Europe qui a rendu très difficiles la création d’entreprises, la mobilisation de capitaux, l’innovation et la récompense à la prise de risque.

Sur un continent en croissance, la réaction devrait être au contraire de réduire les contraintes administratives et législatives pour favoriser l’éclosion de startups européennes, ce qui augmenterait le produit intérieur brut (PIB) de l’Union et rendrait les Européens plus riches. Ce n’est absolument pas ce qu’on observe, au contraire même :


Alors même que ces Européens se plaignent de l’augmentation du coût de la vie, peu essayent de faire l’effort de comprendre pourquoi. Certains désignent les immigrants comme source du problème, alors que ces derniers n’expliquent pas tout. Mis devant la stagnation du PIB européen, d’autres évoquent une tendance des Européens à moins travailler que les Américains, ce qui n’est pas complètement faux comme le montrent les statistiques de l’OCDE. D’autres enfin tentent une tangente fumigène sur base de “pourquoi tout devrait-il être une question d’argent ?”


Pendant ce temps, concrètement, il est plus facile même pour un Européen d’ouvrir une société dans le Delaware, d’aller lever des capitaux aux États-Unis, d’y faire une introduction en bourse : ainsi, le marché du financement américain est presque 14 fois plus important que l’européen ; le financement des start-ups aux États-Unis représente 270 milliards de dollars d’actifs sous gestion (pour 330 millions d’Américains). Dans le même temps, l’Europe affiche 44 (petits) milliards de dollars d’actifs sous gestion pour 746 millions de citoyens.

Ceci explique aussi pourquoi l’Europe ne compte que de peu de licornes (une startup valorisée à plus d’un milliard d’euros et pas encore introduite en bourse), et aucune entreprise valorisée à plus de 1000 milliards de dollars alors que les États-Unis en comptent six. Ceci explique aussi l’absence d’entreprises européennes dans le Top 10 des plus grandes entreprises mondiales, et pourquoi 80% sont américaines, ou pourquoi Stripe, une entreprise fondée par deux frères irlandais, est finalement une entreprise américaine et non européenne.

On lit parfois que “les Européens sont réticents à prendre des risques” mais… c’est faux : plus d’un cinquième des fondateurs de licornes sont européens et ont pris non seulement le risque de créer une startup, mais de s’expatrier pour le faire.


En réalité, s’ils ont choisi les États-Unis plutôt que l’Europe, c’est qu’alors que les perspectives en cas d’échec sont à peu près les mêmes des deux côtés de l’Atlantique, les perspectives en cas de succès sont, en revanche, très asymétriques et très favorables à l’Oncle Sam.

Et s’ils ont choisi les États-Unis plutôt que l’Europe, c’est parce que cette dernière n’est plus du tout celle des années 1980s ou 1990s qui visait par un marché commun à aplanir les différences de traitement, les subtilités légales d’un pays à l’autre, mais qu’elle est devenue (notamment depuis le Traité de Lisbonne) une construction avant tout politique à l’usage des politiciens pour différents agendas de plus en plus éloignés des considérations prosaïques, comme simplifier le commerce intérieur : on lutte contre la pollution, contre le réchauffement climatique, le populisme ou les influences étrangères, mais plus personne ne comprend que les énormes frictions des différents systèmes légaux de 27 pays différents provoquent des ralentissements mortifères dans l’innovation, dans la levée de fonds, dans la collecte des taxes, dans le respect des myriades de droits plus ou moins illisibles dans les domaines les plus variés…


Parallèlement au nombrilisme politique qui a englué l’Europe dans ses querelles picrocholines, on se doit d’ajouter les efforts répétés de Washington (depuis les bisbilles franco-allemandes actuelles jusqu’à l’exploitation du conflit ukrainien) pour garantir que, justement, l’Europe s’empêtrera dans ses principes et ses décisions contre-productives.

Pourtant, l’Europe a d’énormes atouts : elle n’a pas été, pendant des siècles, la source de la plus grande majorité des développements de l’Humanité sans raison. S’il y a politiquement beaucoup de raisons pour lesquelles elle ne l’est plus, il n’y a en revanche humainement aucune raison que cela dure, et c’est ce qui rend les constats précédents d’autant plus consternants et on ne peut maintenant plus écarter l’idée que les dirigeants actuels sabotent activement tant l’idée d’Union européenne que tout ce qui a fait la force de ce continent sur les siècles passés.

Et on peut raisonnablement douter que ce soit par le vote que les peuples européens vont se sortir de la spirale destructrice dans laquelle ces dirigeants les ont placés.


https://h16free.com/2024/05/17/77555-europe-etat-des-lieux-avant-fermeture
Catherine Gaillard

Ce qui est quand même assez insupportable, c'est que les responsables depuis environ un demi-siècle de toute cette chienlit au sein de quasi tous les pays européens (paupérisation générale des populations, démolition des services publics aussi bien sous des gouvernements de gauche que de droite, politiques "de santé" expérimentales et autoritaires, avatars du contrôle numérique social à venir (et déjà bien engagé), dilution des nations et globalisation, ingénierie folle de mouvements et changements de populations, enrichissement vertigineux, incommensurable, de quelques-uns qui décident dorénavant seuls, de fait, de la tournure du monde), ces responsables, donc, n'ont eu, n'ont et n'auront jamais à rendre compte. Au même titre que certains assassins et responsables nazis ainsi que leurs protecteurs n'ont également jamais eu à le faire, coulant des jours paisibles et confortables jusqu'à leur mort.