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23 juin 2024

Macron, le début de la fin ! (vidéo)

Jacques Cotta

Après le rejet exprimé aux élections européennes, Macron devrait s'en aller. Démocratiquement, il n'est pas légitime. L'immense majorité du peuple n'en veut plus. Il ne se maintient que par les institutions de la Vème République... La crise politique annonce une véritable crise de régime. 21/6/2024

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Maxime Tandonnet

le phénoménal succès du lepénisme aux Européennes et dans les sondages des législatives désormais aux portes de Matignon, procède d’une formidable colère populaire envers le pouvoir macroniste. D’ailleurs, il en est de même, à gauche, côté NFP. Ces législatives n’ont qu’un véritable sens : au-delà de la sanction, une authentique vengeance populaire après sept années d’arrogance, de morgue, de mépris et d’autocratie narcissique impuissante. Un mouvement de révolte dans les urnes, une gifle démocratique.

PORTRAIT DE MÉLENCHON EN DUC D'OTRANTE

Gabriel Nerciat


22/6/2024 - Je crois que je commence à comprendre vraiment le rôle que Mélenchon, dans sa stratégie de domination du bloc de gauche parlementaire entamée en 2017, assigne aujourd'hui à l'antijudaïsme obsessionnel et à l'islamo-gauchisme décolonial.
Il ne s'agit pas seulement de mobiliser l'électorat musulman et allogène des banlieues proches des grandes métropoles du Nord et du Sud de la France en faveur de ses candidats et de son parti.
Même s'il s'agit évidemment là de l'aspect le plus visible et le plus directement utilitaire de l'opération, qu'on a cent fois commenté.
Car son attitude des dernières semaines, accentuée par la soudaineté de la dissolution, révèle, il me semble, un autre dessein - qui n'est évidemment pas contradictoire avec le premier.
Je le résumerais ainsi : se servir de la question juive (ou sioniste, comme on voudra), jadis fédératrice de toutes les gauches au moins depuis l'Affaire Dreyfus, pour rendre impossible une tactique de désistement réciproque au second tour des législatives entre ses concurrents du Nouveau Front Populaire, à lui imposé par son rival François Ruffin avec la complicité indirecte de François Hollande, et ce qui restera des candidats macroniens encore en mesure de se maintenir au soir du premier tour.
Car Mélenchon a peut-être tous les défauts du monde, mais il faut lui reconnaître au moins deux atouts incontestables : c'est un tacticien assez brillant pour tout ce qui regarde la science des combinaisons politiciennes (tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir comme initiateurs politiques Pierre Lambert et François Mitterrand), et c'est aussi l'un des derniers hommes politiques français détenteurs d'une réelle érudition historique.
Il sait très bien que la référence au Front populaire de 1936 n'est pas seulement nostalgique ou incantatoire : elle élabore un imaginaire politique qui fait signe dans le sens d'une alliance électorale entre des partis révolutionnaires, sociaux-démocrates et bourgeois au nom de la résistance au fascisme et à l'antisémitisme (raison pour laquelle il n'a pas hésité à profaner la mémoire de Léon Blum dans un tweet apparemment grotesque le comparant défavorablement à ses propres lieutenants parlementaires, mais qui dans son esprit n'a rien de ridicule ou de provocateur car il sert surtout à envoyer à ses rivaux, Ruffin et Sandrine Rousseau au premier chef, un message extrêmement précis).
Le sous-texte est le suivant : si vous cherchez, pour me déstabiliser ou m'abattre, à ressusciter le front républicain de 1936 en accord avec le bloc déliquescent de l'extrême-centre bourgeois et mes vieux ennemis sociaux-démocrates de toujours, je n'hésiterai pas à mobiliser explicitement l'antisémitisme et l'antisionisme des banlieues et des facs gauchistes pour le désactiver ou le neutraliser radicalement entre les deux tours.
Même si l'opération n'est pas très ragoûtante et utilise assez cyniquement la peur des meurtres ou des agressions dont des Juifs en France peuvent désormais être victimes à peu près n'importe où, il faut reconnaître que c'est assez bien conçu.
En quelques jours, il a déjà humilié et tué Glucksmann, Corbière et Garrido ; je gage qu'il va en faire autant, dès le 30 juin au soir, avec Ruffin, Clémentine Autain, Sandrine Rousseau et François Hollande.
Finalement, c'est peut-être moins à Robespierre ou à Doriot qu'il ressemble qu'à Fouché, celui de Thermidor comme celui du souper de Brisville.
Le titre de duc d'Otrante d'ailleurs lui irait assez bien.

21 juin 2024

Gilles Casanova


Ça y est ! Le « Nouveau Front populaire », décidé à perdre, vient de lancer son appel à voter Macron au second tour.
Tout ça pour ça…

20 juin 2024

"Projet pour la nouvelle salle de l'Assemblée nationale : un paratonnerre spécial protégera l'orateur pendant les orages parlementaires."

Marc Amblard

Alexis Haupt

Au vu de ce qu’il s’est passé durant la « période covid », je considère que l’un des sujets les plus importants, peut-être même le plus important de tous est celui du consentement médical. Eh oui, des millions de gens s’étant fait vacciner dans l’angoisse et le doute durant cette période qualifiée d’état d’urgence par un seul homme, la moindre des choses serait maintenant de mener des investigations pour savoir si parmi ces millions de personnes, certaines l’auraient fait à contrecœur. Ce qu’il s’est passé est extrêmement grave mais ne pas investiguer sérieusement sur les circonstances l’est tout autant. Non seulement les médias n’abordent pas le sujet du consentement, mais pire, ils continuent de parler d’« antivax » pour désigner les professionnels suspendus ayant refusé l’injection. Je dénonce là une réelle entreprise de tromperie car la plupart des gens qui n’ont pas voulu se vacciner contre la covid-19 n’étaient pas contre la vaccination en général mais prônaient la liberté vaccinale et/ou la pharmacovigilance. De plus, cette tactique est d’autant plus malhonnête qu’elle laisse sous-entendre que tous ceux qui se sont fait vacciner l’ont fait par conviction. J’ai voulu savoir si tel a été le cas, s’il n’y a eu que des sujets volontaires parmi tous ceux s’étant fait vacciner. Pour ce faire, j’ai posé la question sur mon compte Twitter. J’ai demandé dans quelles circonstances les gens s’étaient fait injecter : par contrainte ou par conviction ? À ma grande surprise, j’ai reçu plus de 1400 réponses en une journée. À l’évidence, j’ai constaté le nombre élevé de gens affirmant n’avoir jamais voulu de cette injection. Tout porte à croire qu’il y a parmi les vaccinés, plus d’« antivax » que ne laissent entendre les médias. Il m’a paru important de recueillir ces messages pour qu’ils servent de trace écrite, pour que l’on n’oublie pas que, contrairement au récit diffusé par les médias, le consentement n’a pas eu lieu pour tout le monde ! Un devoir de mémoire s’impose. Et l’objectif de ce livre est d’être une petite pierre à cet édifice.

Avez-vous accepté le vaccin par conviction ou par contrainte ? : Recueil de témoignages sur le consentement au sujet du vaccin covid.

17 juin 2024

Emmanuel Tellier - Marianne
14/6/2024


Enfin, une grande voix du monde de la culture, une autorité morale, se permet d'écrire ce que beaucoup d'observateurs ont constaté depuis des années : en se bouchant le nez face à ses « salauds » d'électeurs sensibles aux idées du Rassemblement National, les beaux esprits du monde des lettres, des planches et des plateaux de cinéma ont (pour reprendre les mots de Mnouchkine) « lâché le peuple ».

Cher monde de la culture – dans toute votre diversité, dans vos milliers de parcours, vos milliers de visages, figures en pleine lumière comme silhouettes œuvrant dans l’ombre –, quelqu’un s’adresse à vous dans une tribune publiée par le quotidien Libération. Une prise de parole essentielle, sur un ton inédit et précieux. Pas n’importe qui : Ariane Mnouchkine. L’une des vôtres. Une figure tutélaire. Une autorité morale.

Et voici, en substance, ce que cette grande dame du théâtre français, le cœur solidement ancré à gauche, vous dit, comme une aînée s’adresse à ses cadets : la très grave crise politique que traverse la France est aussi la vôtre, et vous n’êtes en rien exemptés du nécessaire travail d’introspection et d’autocritique auxquels tous les corps de la société doivent se prêter de bonne foi. Et urgemment.

« MACRON LE PETIT »

« Qu’est-ce qu’on n’a pas fait ? Ou fait que nous n’aurions pas dû faire ? », interroge d’abord la fondatrice du Théâtre du Soleil, aujourd’hui âgée de 85 ans (et toujours très active au sein de ce lieu magnifiquement atypique et humaniste qu’elle a créé en 1964, mais dont elle a beaucoup de mal, soit dit en passant, à transmettre les clés et l’héritage).

Dans les premières lignes de son texte, Ariane Mnouchkine fustige l’attitude d’Emmanuel Macron, et sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale dans l’urgence. Un « geste d’adolescent gâté, plein de fureur, de frustration et d’hubris ». Le chef de l’État « déverse un bidon d’essence sur le feu qui, déjà, couvait. Il met le feu à notre maison, à notre pays, à la France », écrit-elle… Avant d’ajouter : « Macron est bien trop petit pour porter, à lui seul, la totalité du désastre ».

Le point essentiel de sa prise de parole arrive alors. « Je nous pense, en partie, responsables, nous, gens de gauche, nous, gens de culture. On a lâché le peuple, on n’a pas voulu écouter les peurs, les angoisses. Quand les gens disaient ce qu’ils voyaient, on leur disait qu’ils se trompaient, qu’ils ne voyaient pas ce qu’ils voyaient. Ce n’était qu’un sentiment trompeur, leur disait-on. Puis, comme ils insistaient, on leur a dit qu’ils étaient des imbéciles, puis, comme ils insistaient de plus belle, on les a traités de salauds ».


Pour tout journaliste s’étant choisi comme spécialité d’écrire sur les disciplines culturelles et les créations qui en émanent (de la littérature au théâtre, du cinéma à la musique), le caractère cinglant des mots d’Ariane Mnouchkine n’a rien d’une surprise. Notre seul étonnement : que personne d’autre (ou presque) n’ait osé s’exprimer publiquement avec une telle franchise auparavant.

On écrit publiquement, car de manière moins formelle, on est certain d’avoir déjà entendu ces mots-là, de manière quasiment aussi crue, dans la bouche de personnalités comme Charles Berling, Agnès Jaoui, Vincent Lindon, Bruno Dumont, Miossec ou encore du regretté Jean-Louis Murat (les premiers noms qui nous viennent à l’esprit, mais évidemment il y en a d’autres…) Dans les faits, depuis des dizaines d'années, des figures du monde culturel ont alerté, et tenu un discours de vérité.

Par ailleurs, personne ne peut ignorer que dans un grand nombre d'institutions (musées, théâtres, festivals…), des milliers de « responsables des publics » ont tenté, vaillamment, de ne laisser aucun spectateur au bord de la route. Mais dans ces mêmes instances, n'a-t-on pas passé trop de temps à débattre des mérites et de la nécessité supposés de l'écriture inclusive, ou du besoin de privilégier les fameuses « mobilités douces » pour accueillir « le public », au lieu de se concentrer sur l'essentiel : les programmations, leur sens, leur vocation ?

« NOTRE NARCISSISME, NOTRE SECTARISME… »

À travers cette tribune, Ariane Mnouchkine, ne se contentant plus d'alerter, se fait largement plus « transgressive » lorsqu’elle se permet (là encore avec une lucidité qui force le respect) d’interroger le sens des mobilisations qui s’annoncent. Que faire dans les courtes semaines qui nous séparent des deux tours de vote aux législatives ? Continuer à se boucher le nez face aux « salauds » qui votent RN ? Se « contenter » de descendre dans la rue pour faire des marches de gauche, la main sur le cœur ? Comme avant ? Comme en 2002 ?

La dramaturge a clairement un avis radical sur la question, même si ses mots sont mesurés, précisant qu’elle n’est « pas certaine qu’une prise de parole collective des artistes soit utile ou productive », car « une partie de nos concitoyens en ont marre de nous : marre de notre impuissance, de nos peurs, de notre narcissisme, de notre sectarisme, de nos dénis ».

En vérité, écrit un peu plus tôt Ariane Mnouchkine, c’est l’ensemble du monde culturel qui se voit aujourd’hui projeté, contre son gré et sans s’y être assez suffisamment préparé, dans un grave état de « crise morale ». Et les dilemmes, les cas de conscience, vont être nombreux. « Oui, nous allons nous trouver très vite, immédiatement peut-être, devant un dilemme moral : que ferons-nous lorsque nous aurons un ministère de la Culture RN, un ministère de l’Éducation nationale RN, un ministère de la Santé RN ? Un ministère de l’Intérieur RN ? ».


Et de poursuivre : « Je parle du moment où nous risquons de devenir des collaborateurs (…) Oui, à quel moment doit-on cesser de faire du théâtre sous un gouvernement RN ? » (…) « Concrètement (…), que fait-on à la première loi qui passe et qui restreint arbitrairement les libertés ? À quel moment j’arrête ? Quand décide-t-on de fermer le (Théâtre, N.D.L.R.) Soleil ? Ou, au contraire, va-t-on se raconter qu’on résiste de l’intérieur ? », demande-t-elle encore.

UN COUP DE POING QUI NE VOUS VEUT QUE DU BIEN

Une idée pour démarrer, même modestement : faire circuler la tribune d'Ariane Mnouchkine dans tous les lieux de culture. L'imprimer, l'afficher sur les murs, la mettre en discussion. Dans les théâtres, petits et grands, les lieux de musique, les musées, publics ou privés, les productions de films de cinéma, les écoles d'art et d'architecture. Mais aussi dans les couloirs du ministère de la Culture, comme au sein de toutes les commissions spécialisées qui accordent des bourses et des subventions (qu'il s'agisse de soutenir des romanciers, des musiciens ou des troupes de comédiens, au CNC, au CNL, etc.).

Lire cette tribune, donc, et accepter de la recevoir comme un coup de poing qui ne vous veut que du bien. En débattre au sein de tous ces lieux, toutes ces instances. Oser admettre que quelque chose a dysfonctionné. Que l'entre-soi, trop souvent, a aveuglé les artistes, les créateurs. Oser parler du mépris social, du dédain qui a trop longtemps servi de pare-feu. Oser, enfin, se dire que le peuple français est libre, sanguin, indocile, fragile et éruptif – et parfois tout cela à la fois –, et qu'il serait grand temps que la majorité des artistes de ce pays regardent cette réalité droit dans les yeux, avec décence, avec humilité.

https://www.marianne.net/culture/les-gens-en-ont-marre-de-nous-artistes-pourquoi-vous-devez-tous-lire-la-tribune-d-ariane-mnouchkine?

Sur les manifestations « anti extrême droite » de samedi

Maxime Tandonnet

(pour Atlantico avec M. Aurélien Marq)
17/6/2024


Des mobilisations en opposition à l’extrême droite se sont déroulées dans toute la France ce samedi, à l’appel de syndicats, d’associations et du Nouveau Front Populaire, l’union des partis de gauche. Quelles étaient les revendications précises des manifestants ?

Il n’y avait pas de revendication précise, en dehors de slogans en faveur des Palestiniens et de Gaza. L’objectif était de manifester contre l’arrivée possible du RN au pouvoir. L’idée était de refaire le mouvement qui avait eu lieu en mai 2002, entre le premier et le second tour des élections présidentielles, quand Jean-Marie le Pen, leader du Front national, s’était qualifié contre Jacques Chirac. Des manifestations s’étaient déroulées dans toute la France sur le thème « F comme fasciste, N comme nazi » ! Les manifestations de samedi étaient considérablement moins suivies qu’en 2002. Néanmoins, on peut parler d’une sorte d’avertissement lancé à l’électorat et destiné à faire pression sur lui : si vous portez le RN au pouvoir, nous allons mettre le feu au pays. Ce genre de chantage est à double tranchant. Il peut certes faire peur, mais surtout, il peut aboutir au résultat inverse. 250 000 manifestants sur un corps électoral de 50 millions de personnes cela fait à peine un sur 200. Ce mouvement donne le sentiment d’une infime minorité qui prétend imposer sa règle au suffrage universel. On est là dans une logique qui n’a rien de démocratique.

Que dire du déroulement de la manifestation, particulièrement dans le contexte actuel, où les rassemblements peuvent parfois devenir le théâtre de violences ?

Quelques débordements et dégradations ont été constatés par endroit mais on ne peut pas parler d’émeutes insurrectionnelles comparables aux événements de la réforme des retraites, en tout cas pour l’instant. En effet, les manifestants savent très bien que la poussée du RN est avant tout une réaction contre le chaos, la violence et la criminalité qui frappent le pays, la révolte des banlieues de l’an dernier, la répétition des meurtres ou viols commis par des personnes en situation irrégulière en France (« sous OQTF ») ressentis comme insupportables par l’opinion car ils dénotent l’impuissance de l’Etat à faire respecter la loi. Alors, les manifestants savent que des scènes de pillages, d’incendie, d’agressions contre la police ne peuvent que renforcer le vote RN. C’est sans doute la raison pour laquelle sauf exceptions, le mouvement d’hier ne semble pas, globalement, avoir dégénéré en termes de violences et destructions.

Dans quelle mesure les déclarations de certains membres du Front Populaire valident l’utilisation de la violence à des fins politiques comme mode d’action légitime ? Y a-t-il une forme de consensus à ce sujet chez certains individus ? On a notamment aperçu une pancarte indiquant « Un flic qui meurt = un vote RN en moins »…

Le thème du racisme et du fascisme du RN est toujours au centre du discours du nouveau front populaire (NFP), à l’image de la déclaration de M. Ruffin selon lequel « Bardella, c’est Macron plus le racisme ». A ce titre, le RN serait illégitime même en cas de victoire électorale car les valeurs antiracistes, selon l’alliance de gauche, prévalent sur la loi du suffrage universel. On a eu cette pancarte appelant au meurtre de « flics » que vous mentionnez et aussi des scènes, largement médiatisées, de discours antisionistes ou anti-Israël d’une extrême virulence. Au fond, les manifestations, en tout cas les plus importantes, notamment celle de Paris, oscillaient entre protestations contre l’arrivée au pouvoir du RN et condamnation virulente d’Israël. La parole anticoloniale et anticapitaliste était au centre des slogans. Il est certain que le ton idéologique et l’extrémisme virulent qui s’est exprimé par endroit lors de ces manifestations ne peut que relativiser celui qui est généralement prêté au RN. Et tout cela fait plutôt ses affaires…

– Au vu du contexte actuel et de l’éventuelle victoire du Rassemblement national lors des élections législatives, dans quelle mesure faut-il craindre une dégradation du contexte sécuritaire en France, notamment à l’approche des Jeux Olympiques ?

D’abord, il faut savoir quelle serait l’ampleur de la victoire du RN. En effet, s’il gagne avec une majorité absolue, il sera forcément chargé de former le gouvernement, et l’humiliation du chef de l’Etat, ayant fait de la lutte contre la « peste nationaliste » le centre de son combat, atteindra son paroxysme.

En revanche, selon le scénario beaucoup plus probable d’une majorité relative, on peut imaginer un arrangement à l’Assemblée nationale entre les survivants de Renaissance et les élus du NFP pour désigner un gouvernement à tonalité « progressiste », donc marqué nettement plus à gauche que les derniers depuis 2022. Les prémices de ce rapprochement sont déjà dans l’air. De cela, un président venu du parti socialiste, peut fort bien s’accommoder sur le plan de l’hubris, malgré le risque d’instabilité chronique et de paralysie.

Dans la première hypothèse, celle d’une majorité absolue et d’un gouvernement RN, faut-il craindre une flambée de violence qui pourrait perturber les JO ? Difficile à dire… Cette victoire agira comme un coup de massue. La gauche idéologique sera comme assommée par le choc. Ce sera le temps des commentaires… Comment en sommes-nous arrivés là… Et puis les vacances… En outre, il n’est pas évident de contester dans la rue, aussitôt après une élection, le verdict des urnes. Le chaos absolu viendra plus tard, à partir de septembre et ensuite, face aux premières mesures d’un éventuel gouvernement RN.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/06/17/sur-les-manifestations-anti-extreme-droite-de-samedi-pour-atlantico-avec-m-aurelien-marq/