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28 juin 2024

Jonathan Sturel

28/6/2024 - Plus les vedettes, les sportifs, les médecins, les journalistes, signent des tribunes pour appeler à faire barrage au RN, plus le RN grimpe dans les intentions de vote.
Si le RN continue et obtient effectivement le plus grand nombre de députés, s'il obtient la majorité absolue en prime, ce n'est pas seulement pour Macron et pour la macronie que ces élections seront un camouflet mais pour tout l'appareil médiatique, pour toute la clique des donneurs de leçons du show-biz et du vedettariat subventionnée.
Ces élections pourraient devenir un immense référendum contre les grandes gueules qui prétendent nous dicter nos vies dans tous les aspects depuis des décennies. C'est tout un système de l'entre-soi bourgeois, mondain, médiatique, cultureux que nous sommes à deux doigts d'envoyer promener avec simplement deux petits bulletins de vote.
Nous pensons beaucoup à la dimension politique de ce scrutin mais n'oublions pas qu'un train peut en cacher un autre, et qu'en matière métapolitique nous avons une fenêtre pour lancer un tir nucléaire contre les signataires professionnels, contre les belles âmes germanopratines, contre les sermonneurs planqués, contre les pétitionnaires de la fausse charité, contre les Jean-Paul Rouve et contre tous les chasseurs de Sans-Dents.
Le moment que nous vivons couve un potentiel révolutionnaire dont on ne mesure pas encore la portée.

Momentum

Anne-Sophie Chazaud

Mes amis,
Ma parole s'est faite rare, vous le savez, alors j'espère qu'elle aura, dans les circonstances très exceptionnelles que nous connaissons et sur lesquelles il n'est pas possible que je reste totalement silencieuse, un peu de poids.
Nous sommes à la veille d'entrer dans le fameux jour de trêve politique, la véritable trêve olympique d'un peuple français dont je n'ai pas peur de dire qu'il a été pendant des années martyrisé, supplicié, humilié, spolié, rabaissé, et j'en ai eu ma part à l'époque, comme tant d'entre vous, braves et courageux, résilients.
Concernant ces élections miraculeuses, tout d'abord, ceux d'entre vous qui me font l'honneur de m'avoir suivie tout au long de ces années de combat, savent ce que j'ai souvent dit : que les psychopathes finissent toujours par commettre l'erreur de trop, le coup de trop, la chose narcissique irrépressible et fatale qui permet finalement de les coincer. La dissolution au lendemain des élections européennes est cette fameuse pichenette (que je n'osais plus espérer pour ce pays-ci) d'une gouvernance caractérisée par sa nature psychopathique et perverse, qui se croit au-dessus de tout ("qu'ils viennent me chercher"), et qui finit par se perdre au miroir de son insuffisante suffisance.
Contrairement à ce que disent, naturellement, la myriade de tous ceux qui collaboraient jusqu'à présent avec le pouvoir de nullités malfaisantes que la France supporte depuis des années, ces élections ne sont pas une catastrophe, elles sont une bénédiction, une pichenette du destin facilitée par l'hubris de celui qui a maltraité ce pays comme jamais auparavant (et pourtant, avant lui, la barre était déjà haute).
Ce que je veux vous dire, principalement, mes bien chers amis, en cette avant-veille historique pour TOUT le peuple français, c'est : ne vous laissez pas voler cette élection, qui que vous soyez.
Ne vous laissez pas voler votre volonté. Ne vous laissez plus voler votre joie. Ne vous laissez plus voler votre grandeur, votre noblesse de peuple fier et généreux. Ne vous laissez plus humilier. Ne vous laissez plus intimider. N'ayez plus peur. Relevez la tête.
Ne vous laissez pas faire par leurs combines et leurs bourrages de crâne, leur faux théâtre d'une résistance qui était aux abonnés absents lorsque tant de nos compatriotes tombaient sous les coups conjugués d'un pouvoir corrompu, matériellement et moralement, et d'une pègre associée complaisamment à ce pouvoir hideux.
Lorsque vous irez voter, pensez à Lola, pensez à Thomas, pensez à Marin, pensez à Arnaud Beltrame, pensez à Samuel Paty, et aussi à toute la chaîne de corruption morale institutionnelle, cette véritable "banalité du mal" (pour reprendre la fameuse expression d'Hannah Arendt), ce véritable mal collabo qui, dans son administration vérolée, a permis que sa tête suppliciée roule sur notre sol trempé de larmes. Trop de larmes. Pensez à Ilan Halimi, à Sarah Halimi, à Mireille Knoll, pensez aux victimes de Mohamed Merah, pensez au Bataclan, pensez à la Promenade des Anglais, pensez au Père Hamel, impossible d'être exhaustive avec ce véritable Massacre de nos Saints Innocents, pensez aux innombrables victimes de cet esprit de lâcheté, de collaboration avec l'ennemi et de corruption qui a dominé la France depuis tant d'années.
Pensez à Notre-Dame de Paris en flammes, pensez à toutes nos églises qui, lorsqu'elles ne sont pas détruites doivent être protégées les jours de messes festives.
Pensez aux suppliciés de la guerre sociale absolue livrée aux Gilets jaunes, à leurs visages martyrisés, à leurs yeux énucléés, en même temps que nos espoirs d'alors, leurs mains arrachées, leurs gueules cassées, tout ça pour avoir juste voulu dire haut et fort qu'ils existaient, qu'ils n'étaient pas "des gens qui ne sont rien". Pensez aux Gaulois réfractaires moqués, humiliés, livrés aux quatre vents d'une mondialisation sans conscience par de jeunes banquiers pas même talentueux, pas même intelligents, tout juste nimbés d'une culture générale de façade étalée en surface longue comme une confiture de mauvaise facture et que des larbins propagandistes ont vendue au peuple français comme de la présidence philosophique.
Pensez à toute la somme de leur haine au moment de la crise sanitaire, à l'essence fascisante qu'ils ont alors révélée, qui était là, sous nos yeux, bien visible, bien répugnante.
Pensez aussi à tous nos aïeux qui sont morts pour que nous soyons la France et dont, depuis tant d'années, la mémoire est souillée et usurpée par des pouvoirs abjects au point que nous avons mal les jours de commémorations car nous nous sentons, à juste titre, éjectés de notre propre héritage, comme squattés par des nuisibles, sortes de punaises de lit politiques qui ont infesté notre patrimoine et notre avenir.
Pensez à ce qu'ils ont fait de nos fleurons, industriels, technologiques, pensez à vos factures énergétiques, pensez aux faillites d’entreprises, pensez à nos centrales sabotées par des irresponsables, pensez à ce que sont devenus les grands services publics qui faisaient notre fierté dans le monde entier -je pense notamment à notre service public de la santé -, pensez à la désinstruction méthodique à laquelle ils ont livré nos enfants. Pensez aux enseignants recrutés sur le Bon Coin.
Pensez à la somme de leurs magouilles, celles qui ont permis la vente du pays à la découpe, aux copains, aux intérêts étrangers, à l'esprit général de prédation et de corruption qui règne depuis tant d'années.
Pensez à tout cela mes amis, au moment où vous irez voter, car il faut impérativement aller voter et que pas une voix ne manque.
Il existe, vous le savez, selon Descartes, une preuve de l'existence de Dieu, et c'est en l'occurrence le fameux cogito, je pense donc je suis. Pour moi, il en existe désormais une seconde, et c'est cette élection véritablement providentielle :-)))
Elle permet de relever la tête, de revoir de l'espoir là où tout n'était plus que cloaque, ensauvagement, tiers-mondisation, magouilles et renoncements. Et, qui n’était plus, pour ce qui me concerne, que silence résigné.
Alors voilà, Dimanche et le dimanche suivant, mes amis, soyez une foule sentimentale en raison de tout le mal qu'on peut vous faire, comme dit la chanson, parce que tout ceci est tellement beau, mais soyez aussi une foule rationnelle et logique qui tire ENFIN les enseignements de toutes ces années d'errance qui sont autant d'années perdues pour notre si beau pays. Ne vous laissez pas bourrer le crâne par les dépressifs des internets et d’ailleurs qui geignent à longueur de temps que voter ne sert à rien simplement parce que cela alimente leur petit commerce nihiliste. Ne vous laissez pas intimider par le chantage au chaos, à la guerre civile, ceux-là mêmes qui, il y a encore quelques jours, voulaient la guerre mondiale et se disaient, dans une répugnante légèreté, prêts à envoyer mourir nos enfants Dieu sait où alors même que notre propre pays s'effondrait sous nos yeux de par leur volonté et avec l'appui des émeutes de la pègre sur laquelle ils comptent en toutes circonstances : il y en aura, oui, des émeutes, et soyez bien certains que le pouvoir compte une ultime fois là-dessus, mais cela n'a aucune importance, car cette fois-ci, le peuple aura compris que c'est SA bataille. Cet odieux chantage et le syndrome de Stockholm qu'il induit chez certains ne sont plus de mise : nous passerons outre les menaces, la terreur, la violence et la haine anti-démocratique à l'œuvre depuis trop longtemps.
Le peuple français va désormais passer outre : passer outre les injonctions, les procès moraux, les théâtres de vertu (ils s'y sont tous collés, la grande internationale des multimillionnaires ultraprotégés qui demandent au peuple français de ne bénéficier, quant à lui, d'aucune protection, du footeux mononeuronal à la vieille gauchiste édentée en passant par les geeks no life évoluant dans le monde simple et binaire du numérique constitué de 0 et de 1 (méchants/gentils) et qui combattent dans un Star Wars imaginaire avec des épées en plastique pendant que les nôtres meurent sous les coups de vrais couteaux. Ils ont tout essayé. Ils n'ont plus de cartouches.
Prouvez-leur qu'ils avaient raison de dire qu'il y a ceux qui sont quelque chose et ceux qui ne sont rien : ils sont le RIEN, ils l'incarnent, tandis que nous, c'est-à-dire le peuple souverain (et qui le redeviendra de plus en plus, il faut bien commencer par quelque part), nous sommes TOUT. Renvoyez-les à leur néant et rebâtissons tous ensemble ce beau pays.
Sachez que le monde entier nous regarde et attend beaucoup de nous.
Je vous souhaite donc un excellent week-end.
PS : ce message ne s’autodétruira pas.
Catherine Gaillard

Eh toi, le happy few, le bienveillant à direction unique, viens vivre seulement un mois dans mon quartier, viens voir ce qu’il est devenu alors qu'il était si agréable à vivre, viens voir les trafics, la violence qui y règnent en maître depuis deux décennies maintenant (trois meurtres l’été dernier dont un en plein après-midi), les coups de feu la nuit sans que la police intervienne, viens voir mon hall d’immeuble, le local poussettes et vélos confisqués. Viens pendant un mois, tourner ta clef dans la serrure en regardant si un des types qui fait son trafic en bas ne t’a pas suivie dans l’escalier, et ensuite laisse-moi voir ton bulletin de vote. Les photos d’incendie sont prises de ma fenêtre. Mes seules consolations : mes filles devenues adultes, ont heureusement pu s’extraire du quartier du « vivre-ensemble ». Et "on" a obtenu une magnifique mosquée de 6 millions d'euros (bail emphytéotique avec la mairie) pendant que les services publics, dont l'hôpital, s'effondrent. Tu as bien lu : 6 millions de prêts pour la nouvelle mosquée. Je te laisse imaginer l’environnement du vendredi...










UNE SEMAINE GRISANTE

Gabriel Nerciat

Je dois reconnaître que je vis depuis une semaine des moments assez doux et discrètement euphorisants, en voyant autour de moi presque tous les jours la panique et le désarroi absolus qui commencent à s'emparer de collègues ou d'amis de la bonne bourgeoisie parisienne, dont la voix, le visage et l'attitude se décomposent à la publication de chaque nouveau sondage annonçant la victoire en rase campagne du RN le 7 juillet prochain.
J'étais trop jeune en 1981 pour bien me souvenir de l'attitude des droitards rupins et des modérés d'alors.
Je me rappelle seulement d'un de mes grands-oncles par alliance, qui avait hérité quelques biens substantiels de son père ancien taulier d'une maison close à Tanger, conseillant à mon grand-père maternel lors d'un repas de famille : "Si vous avez des bijoux ou des tableaux de valeur, je peux les faire passer en Suisse avant que Mitterrand n'ait soviétisé la totalité du pays".
Des décennies plus tard, on en riait encore. D'autant plus que l'ère Mitterrand fut l'époque de la plus grande prospérité boursière pour le grand-oncle en question.
Mais là, aujourd'hui, c'est autre chose.
Je crois que je suis en train de vivre, à un très modeste niveau, l'atmosphère intellectuelle et morale qui saisit un peuple à la veille d'une révolution ou d'un changement de régime, quand on constate soudain que ceux (élites ou non) qui étaient investis depuis toujours de l'autorité de la raison, du savoir et du pouvoir de prescription au sein d'une nation l'ont intégralement perdue, sans retour ni remords.
Ni le chantage à la guerre civile, ni les menaces de banqueroute ou de crise économique, ni l'intimidation des clercs et des hauts fonctionnaires, ni les états d'âme des foutboleurs et des acteurs de cinéma, n'embraient plus sur rien.
Au contraire : comme Macron, plus ils parlent ou s'agitent, et plus le RN monte.
C'est le secret de la longévité des démocraties : pas besoin d'incendier le Palais-Royal, de pendre Fabius ou Minc en place publique, de brûler les sièges du Monde ou de Mediapart, de plastiquer les locaux de SOS Racisme ou de la LDH, d'attaquer les bastions de l'Etat et du progressisme culturel, de menacer Matignon ou l'Elysée pour dissoudre un régime semi-oligarchique qui enserrait et étouffait la nation depuis plus de trente ans.
Le Banquier Président s'en est chargé pour nous ; il n'y a plus qu'à se rendre aux urnes deux dimanches de suite.
Même si la partie ne fera que commencer, elle sera bel et bien enclenchée, et elle ira jusqu'à son terme. La "majorité morale" ne sera plus désormais qu'une minorité aux abois, de plus en plus contrainte, discréditée et apeurée.
Mes collègues et connaissances macroniens ou socialistes pour la plupart le savent bien.
D'où leur décomposition vengeresse ou hagarde qui ne cesse d'augmenter mon bonheur, surtout lorsqu'ils en viennent presque à souhaiter un soulèvement des banlieues pour confirmer leurs craintes (tout en expliquant que Mélenchon est pire que Lénine).
"Je vis dans un cauchemar qui est plus réel que tous les éléments quotidiens de la réalité", me disait l'un d'eux avant-hier. Si Bardella entre à Matignon, je vais devenir un émigré de l'intérieur et je ne m'y étais jamais préparé."
Pour être tout à fait honnête, je n'ai pas cru bon ni opportun de le rassurer.

27 juin 2024

Mediapart

[EN ACCÈS LIBRE]

Les dangers des extrêmes droites. Informez-vous avec notre dossier spécial en accès libre : à partager largement !

Après des élections européennes remportées haut la main, et la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le Rassemblement national, emmené par Marine Le Pen et Jordan Bardella, est à une marche du pouvoir. Mediapart a donc décidé, exceptionnellement, de permettre la lecture en accès libre d’une sélection d’articles qui racontent les menaces que l’extrême droite fait peser sur la France.

Cliquer sur l'image ↴

L’explosion de la droite classique

Maxime Tandonnet

Voici la droite classique – je déteste cette formule mais n’en connais pas d’autre, quand on dit « les modérés » (Poincaré, Tardieu) comme sous la IIIe on se reçoit une volée de bois vert tant la modération n’est plus à la mode, comme le réalisme et le bon sens d’ailleurs, voici, l’ancienne droite classique déchirée en 4 ou 5 factions :

1) les félons de 2017, 2022 et 2023 ayant rejoint la macronie en plusieurs vagues ; à l’intérieur du camp des félons, deux sous-ensembles, ceux qui ont pris leurs distances depuis quelque temps et ceux qui ont léché jusqu’au bout.

2) les semi-opposants qui se prétendent opposants mais qui se sont compromis avec la macronie dans les moments les plus graves, le mépris des Gilets jaunes, le soutien à l’Absurdistan liberticide et le choix de la macronie contre le peuple lors de la grotesque et inutile réforme des retraites (refus de voter la motion de censure) ; ils voudraient le faire oublier mais les électeurs se souviennent…

3) les traitres et opportunistes qui au pire moment ont quitté le navire pour se soumettre la tête baissée au lepénisme triomphant (et ne valent pas mieux que les premières vagues de trahison inverse) ;

4) les derniers gaulliens en tout petit nombre qui ont voulu rester fidèles à eux-mêmes mais qui commencent à leur tour à chercher le salut ailleurs (comme Aurélien Pradié).

L’effondrement de cette droite classique n’est pas pour l’essentiel, lié à son bilan 2002-2012 en matière de sécurité, d’immigration, de chômage, de pauvreté, éducation qui était certes loin d’être satisfaisant mais quand même infiniment meilleur que celui des 12 années suivantes marquées par une aggravation spectaculaire du chaos. D’ailleurs, en 2017, l’électorat Fillon, malgré le scandale ébouriffant, atteignait quand même 21%, une base solide, soit 3 fois plus qu’aujourd’hui…

L’explosion commence ou s’accélère en 2017, par la seule faute des traitres, les Ganelon qui pourrissent l’image de leur camp, partis pour un fromage chez Jupiter, puis elle se prolonge avec l’effarante stupidité des autres leaders de cette formation dans leur mépris affiché du mouvement des GJ, leur ralliement à l’Aburdistan liberticide et l’autocratique et stupide réforme des retraites et enfin l’agenouillement de M. Cioti devant le lepénisme, celui-là même qui d’ailleurs, juste avant sa volte-face, était le plus fervent soutien à l’Absurdistan sanitaire et à la réforme des retraites de la macronie ! Qui a trahi trahira.

Aujourd’hui, RN a pris la place de la droite classique comme force d’alternance, tel est le produit du cynisme, de l’opportunisme et pire que tout, de la bêtise. La différence, c’est que RN, obnubilé par ses obsessions emblématiques d’inspiration maurrassienne (double nationalité, droit du sol, exclusions) et sa démagogie purulente, n’apporte pas une once de réponse aux tragédies de la France, la maîtrise des frontières et des flux migratoires, l’intégration des populations issues de l’immigration, la lutte contre l’immigration irrégulière et les filières esclavagistes, la crise sécuritaire, la dette publique et la paupérisation du pays, l'effondrement scolaire.

C’est même le contraire, encore pire, le caractère emblématique du lepénisme, clivant, déchirant, annonce une entrée en rébellion d’une partie du pays, de l’appareil d’Etat et de la justice qui ne peut qu’amplifier dans des proportions inimaginables le chaos national et la violence. La cause de tout cela : un vertigineux délire autocratique, naufrage dans le narcissisme destructeur de la macronie associée à la flambée de trahison, de courtisanerie et de bêtise qui a frappé la droite classique comme la foudre de Jupiter.

Il ne faut pas en douter un instant, quel que soit le verdict des législatives, majorité absolue pour le RN ou absence de majorité et Chambre ingouvernable, nous allons vers trois années apocalyptiques pour la France. Il faut juste ouvrir les yeux pour le comprendre. Et si l’on veut essayer de rebâtir quelque chose pour offrir une espérance aux Français en 2027, à la faveur de la disparition programmée du macronisme et celle du lepénisme quand beaucoup de Français vont ouvrir les yeux, cela devra se faire sans les médiocres qui ont conduit à la situation actuelle, en se fondant sur le débat d’idées et non l’idolâtrie imbécile, et sans espérer refaire un parti structuré mais plutôt une alliance des bonnes volontés au seul service de la France. 27/6/2024

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/06/27/lexplosion-de-la-droite-classique/
Marc Amblard


CONSTITUTION, VOUS AVEZ DIT CONSTITUTION ?

Gabriel Nerciat

Marre d'entendre à longueur de journée des ignorants et des hypocrites raconter n'importe quoi.
Il serait quand même temps de rappeler à tous ces parasites faisant assaut de légalisme républicain que la cohabitation n'était absolument pas prévue par le général de Gaulle et les pères de la Constitution en 1958 (Michel Debré et Jean Foyer en ont témoigné à plusieurs reprises, et c'est de toute façon évident).
Charles de Gaulle, lors des législatives serrées de 1967, avait pu vaguement prévoir de nommer à Matignon en cas de défaite du parti gaulliste Valéry Giscard d'Estaing, venu du CNIP, ou bien un député issu du Centre démocrate (l'ancien MRP), Jean Lecanuet ou Joseph Fontanet, mais certainement pas ses adversaires François Mitterrand, Pierre Mendès-France ou Gaston Defferre.
Dans la Ve République, à partir du moment où un président en cours de mandat est massivement et par deux fois désavoué dans les urnes, surtout lorsqu'il demande lui-même aux Français de lui procurer une majorité parlementaire par l'intermédiaire d'une dissolution de l'Assemblée nationale, ce dernier doit soit démissionner après le constat de sa défaite soit accepter de devenir l'équivalent français du roi d'Angleterre (ce fut le cas de Jacques Chirac entre 1997 et 2002, ainsi que Marine Le Pen l'a rappelé hier dans un tweet cinglant).
En réalité, comme Raymond Barre l'avait très bien exposé à l'époque, jamais Chirac n'aurait dû, sur les conseils d'Edouard Balladur, accepter d'aller à Matignon en 1986.
Encore le RPR ne disposait-il pas d'une majorité absolue du fait de l'instauration de la proportionnelle, et Mitterrand, résolu à briguer un second mandat, n'était-il pas contesté dans son propre camp (même par les rocardiens).
L'inexistence de l'UE et un accord minimal sur les grandes questions de politique étrangère entre les trois grands partis du Parlement rendaient aussi la situation beaucoup plus facile.
Rien à voir, donc, avec la configuration actuelle, où Macron, empêché de se représenter et désavoué par ses propres troupes que la dissolution va décimer dans quelques jours, ne peut de toute évidence cohabiter pendant un an ou plus avec un parti et un potentiel Premier ministre beaucoup plus majoritaires que lui, avec lesquels ils n'a rigoureusement aucun point d'entente sur rien - surtout pas dans le domaine de la défense et de la politique étrangère.
Dès lors, on en revient toujours à la fameuse citation de Gambetta à propos de Mac Mahon et de la première dissolution parlementaire (ratée) de l'histoire de la République : se soumettre ou se démettre.
Si le RN obtient une majorité absolue des sièges dimanche 7 juillet, il est évident que tôt ou tard, Macron devra quitter l'Elysée bien avant la fin légale de son mandat, sans doute dans les semaines ou les mois qui suivront le scrutin.
Car si jamais il prétend se maintenir et empêcher, avec ou sans l'aide des juges du Palais-Royal, Bardella de gouverner comme il l'entend, ce dernier, à l'image de Jacques Chirac en 1976, n'aura aucun mal à lui remettre séance tenante une démission qui acculera le président à l'imiter, dans l'impossibilité qui sera la sienne de dissoudre à nouveau l'Assemblée avant l'été 2025.
Reste l'hypothèse du roi d'Angleterre, réfugié dans sa piscine de Brégançon.
C'est cette hypothèse que, fort opportunément, Marine Le Pen a évoquée hier, en rappelant à propos de l'Ukraine que Macron ne serait plus en mesure de faire quoi que ce soit sans l'aval de son Premier ministre.
Dès lors, que ceux qui ont des oreilles (et un cerveau) entendent, et cessent de nous importuner avec de fausses questions de principes.
Macron il y a quinze jours a tenté un coup de poker foireux qui ne lui laissera pas la possibilité de se refaire.
Ceux qui font croire le contraire ne cherchent pas à défendre la République, mais au contraire à la précipiter dans le chaos institutionnalisé.