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6 juillet 2024

Législatives 2024, sursaut démocratique ou cruelle désillusion ?

Maxime Tandonnet

[Extrait] Le pays est-il à la veille d’une vertigineuse déception qui ne ferait qu’aggraver en profondeur la crise de la démocratie ? Le résultat des urnes tel qu’il semble devoir se profiler, une semaine à l’avance ne porte pas à l’optimisme. Sur le fond, ce résultat semble plus dominé par l’expression d’une colère qu’une véritable ambition tournée vers l’intérêt général. Le parti a priori vainqueur, le Rassemblement national, ne semble guère disposer d’un projet réaliste sur le plan financier, ni même régalien (à l’image de l’emblématique et explosive « abrogation du droit du sol » qui n’apporte aucune solution sur le plan de la maîtrise de l’immigration). Certes le procès en incompétence qui lui est fait paraît excessif – au regard des résultats obtenus par les diverses majorités depuis un demi-siècle. Cependant, de fait, il ne dispose ni de l’expérience ni d’une capacité à inspirer la confiance, sans lesquelles un bon gouvernement est inconcevable. Quant à l’ancienne Nupes, rebaptisée Nouveau Front Populaire, viscéralement déchirée sur l’antisionisme, engluée dans ses excès, un programme d’explosion vertigineuse des dépenses publiques et des impôts, elle n’offre pas davantage, à ce stade la moindre perspective crédible.

En vérité, par-delà le sursaut démocratique manifesté par les Français, le premier tour des législatives n’offre guère d’autre perspective qu’une Assemblée privée de majorité claire, ingouvernable, chaotique, toujours davantage dominée par le chahut braillard et stérile. La gauche réaliste et responsable, incarnée par quelques rares figures est décimée, en voie de disparition. La « droite classique » dite « de gouvernement » a été massacrée par une invraisemblable succession de trahisons de 2017 à ces derniers jours…

A cela s’ajoute le contexte financier, juridique et institutionnel, qui réduit considérablement les marges de manœuvre du pouvoir politique. Le pouvoir législatif est largement encadré par la jurisprudence prolifique du Conseil constitutionnel d’une part et le droit européen d’autre part.

Après l’espoir démocratique lié à la réussite de cette élection législative, risque de succéder une aggravation de l’impuissance publique et grave déception. Sans doute faut-il s’attendre à une nouvelle vague de politique spectacle, de gesticulations narcissiques et autres brailleries polémiques et nihilistes dans un contexte de chaos et de violence. En tout état de cause, la question du modèle politique français est posée au regard du besoin de respiration démocratique qui s’est exprimé le 30 juin et dans une période extrêmement tourmentée, il serait de bon augure que les responsables politiques se réunissent, par-delà les clivages, pour se pencher sur sa réforme – ou sa refondation afin d’apporter au pays une réponse de fond sur le besoin de démocratie qu’il vient d’exprimer, pour commencer en pérennisant le principe d’une déconnexion des élections présidentielles et législatives, le retour au septennat et le recours au référendum. 6/7/2024

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/06/legislatives-2024-sursaut-democratique-ou-cruelle-desillusion/

5 juillet 2024

Marc Amblard

LA MUSARAIGNE ET LES CLOPORTES

Gabriel Nerciat

Qui est exactement cette fille, qui ressemble à une musaraigne affligée d'une cervelle de moineau, pèse à peu près 5% dans la composition politique du pays, et s'imagine sans complexe qu'elle va gouverner la France à partir de la semaine prochaine en compagnie de Raphaël Glucksmann, Xavier Bertrand, Olivier Faure, Jean-François Copé, François Bayrou et Edouard Philippe ?
Je ne le sais pas trop, mais son vieux mentor Dany Cohn-Bendit a lâché le morceau il y a deux jours sur LCI, en révélant ce qui se trame dans les coulisses des différents partis politiques européistes : imposer en cas de défaite du RN une coalition Renaissance-MODEM-Horizon-PS-EELV-LR canal chiraquien-PCF susceptible de former un éphémère et ahurissant gouvernement post-macronien qui se chargerait de faire voter par la future Assemblée l'adoption du mode de scrutin à la proportionnelle intégrale (le dernier moyen d'empêcher Marine Le Pen de gouverner si la rage des Français une nouvelle fois floués dans l'expression de leur vote la propulsait à l'Élysée d'ici 2027), assortie d'une augmentation massive des impôts garante de la stabilité monétaire et budgétaire de l'UE.
Je ne sais pas dans quelle mesure cette combinazione est susceptible de réussir si le verdict des urnes dimanche soir donne une Assemblée a priori ingouvernable, mais si c'est le cas il est clair que ce nouveau et ultime coup d'État à peine légal du système des partis oligarchiques coïncidera avec la fin définitive de ce qui restait depuis 1986 de la Ve République - inventée par Charles de Gaulle au cœur de la guerre d'Algérie, précisément pour neutraliser ce type de combines mortifères.
Donc, je ne sais pas vraiment qui est cette fille à gueule de musaraigne, mais je crois que je sais exactement ce qu'elle est en train d'essayer de faire.
La République en danger, qu'ils disent ? En effet, on peut au moins se mettre d'accord sur ça...

Julie d'Aiglemont

Chronique du 5 du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution
 
Le Roy avait pour le comte de Bartoidella les yeux de Chimène. Notre Dévoyé Monarc se préparait à le nommer Premier Grand Chambellan. La Reine-Qu-On-Sort l'y encourageait. Dame Bireguitte n'aimait point les tribuns et tribunes de la plèbe. Le jeune comte avait un je-ne-sais-quoi de policé et de propre qui lui rappelait fort son royal époux du temps où elle l'avait eu comme élève. Au premier soir du Tournoi, alors que le Roy ripaillait dans les jardins du Chateau avec son quarteron de fidèles, un des plus affectueux parmi les Dévots, le géronte duc de Pas-Tria, avait susurré à Sa Grande Turpidité qu'il lui fallait s'y préparer. "Oui-da, avait dit le Roy, le peuple n'est plus en colère contre nous, le peuple veut le comte et ses soudards. Nous le voulons aussi." Notre Cynique Horloger entendait ainsi empêcher la ChatelHaine d'emporter le Tournoi du Trône qui devait se tenir en l'an vingt-sept. "Cohabitation vaut mieux que succession" plastronnait le duc d'Anfer à ceux des Dévots qui doutaient.
Il se faisait cependant une grande peur chez les Riens et les Riennes qui n'avaient point cédé aux maléfiques sirhaines savamment distillées depuis des lustres dans les salons des Lucarnes Magiques. Sa Cynique Dégringolade en appela doncques à faire barrage aux Haineux. "Il faut circonvenir le périmètre de votre barrage, mon ami" avait ordonné la Reine-Qu-On-Sort. Les maudits Insoumis furent par conséquent désignés comme aussi indésirables que les Haineux. La chose n''était pas sans péril. Les Insoumis faisaient partie intégrante de la coalition de la Nouvelle Plèbe.
Les Raipoublicains ne firent point mystère de leur préférer les Haineux. Ils entonnèrent avec ardeur le "nini", une ritournelle des plus vilaines. Le duc du Havre, monsieur de la Flippe, y mit toute sa morgue. La petite duchesse de la Gerbée ne voulut point en être de reste. Elle y mit, la pauvrette, ce qu'elle pensait encore avoir de voix. Le duc du Dardmalin, qui entendait réussir à vaincre dans sa bonne ville de Tourcoing, rejoignit ce choeur de l'indignité.
Le petit duc des Attelles battait froid son Suzerain. Il ne décolérait point de la Dissolution, à laquelle il n'avait point été convié. Sa Glorieuse Déroute l'avait mis devant le fait accompli. Cependant, le duc avait gardé de ses jeunes années au sein de la Faction de la Rose quelques vagues principes qui lui faisaient voir les Haineux et leurs chefs pour ce qu'ils étaient : des soudards qui feraient rendre gorge à ce qu'il restait encore de la vieille Marianne. Monsieur des Attelles ne voulait point participer de près ou de loin à cet outrage. Ayant appris que Le Roy prenait langue avec bon nombre des impétrants de sa Faction afin de les enjoindre à ne se point désister, dussent-ils favoriser la victoire d'un Haineux, tout en faisant mine d'appeler à "faire barrage" - le duc en conçut de l'ire. Il se décida à porter seul le fer contre les Haineux. "Sus aux ennemis de la République" lança-t-il depuis le perron de son hôtel de Maquignon, il faut mettre en déroute les soudards du comte de Bartoidella !"
"Il y a un chemin, tu te maintiens", tels étaient les mots dont Notre Inconséquent Foutriquet avait usé pour s'adresser à l'un des impétrants de sa Faction afin de le persuader de rester en lice. "Sire, les Haineux sont aux portes du palais" avait répliqué ce pleutre. Le Roy n'avait point écouté. Il avait poursuivi sa harangue. Quand il apprit que son Premier Grand Chambellan s'était affranchi de sa férule, ce fut à son tour d'en concevoir un grand mécontentement. "Ça dégaze du côté de Maquignon" pesta-t-il.
Ainsi en allait-il au royaume du Grand Cul-Par-Dessus-Tête. Les Haineux et leur cortège de lubies malsaines et rances étaient jugés par d'aucuns préférables aux Insoumis et Insoumises et leur horizon de jours heureux. Pire encore, il s'en trouvait pour se réjouir grandement de les voir bientôt à l'œuvre. 5/7/2024

Kuzmanovic Georges

Mon interview portant sur la possibilité de la prise du pouvoir par le RN et ses conséquences.

Sujets abordés :

⇨ La montée du Rassemblement National et son impact sur la scène politique française.
⇨ Les perspectives et les défis d’un éventuel gouvernement dirigé par l’extrême droite.
⇨ Les réactions des autres forces politiques et de la société civile.
⇨ Les impacts sociaux et économiques que cette transition pourrait provoquer.
⇨ Des changements à l'international sont-ils à envisager ?
⇨ En cas de victoire du RN, le soutien de la France à l'Ukraine sera-t-il altéré ?
⇨ Le thème principal : la crise de la dette qui vient.

UNE SORTIE DE CRISE

Gabriel Nerciat

Pourquoi le Banquier Président, après avoir confisqué le vote des Français, s'ennuierait-il à composer un gouvernement de technocrates ou d'apparatchiks européistes coalisés, alors qu'il serait si simple pour lui de nommer un foutboleur à Matignon ?
Les petits anges des banlieues et des centres-villes seraient ravis, et toute contestation de la politique du gouvernement se retrouverait susceptible d'être pénalement poursuivie devant les tribunaux au titre des lois punissant le racisme, la xénophobie et la discrimination envers les êtres non-pensants à muscles.
Et qu'on ne nous parle pas de compétences, hein.
MBappé, même s'il a raté un but fatal dans sa vie, court quand même plus vite que Gérard Larcher et se montre souvent beaucoup plus synthétique dans ses raisonnements que le non regretté Jean Castex.

4 juillet 2024

Kuzmanovic Georges

Ce soir (30 juin 2024), le hold-up macronien sur la démocratie française est terminé : c'est une très bonne nouvelle.
Ce soir, Jupiter est nu et pathétique.
La nullité macroniste, sa politique d'abandon de la France à des puissances internationales, de destruction de l'Etat et des services publics a conduit le peuple, chacun avec ses convictions, à les éliminer et à ne plus leur permettre de nuire à notre pays.
Pourtant certains semblent croire que Macron serait républicain, que l'on pourrait s'allier avec lui pour "sauver la démocratie et la république".
Quelle farce !
Emmanuel Macron et les siens ont passé 7 ans à se torcher avec la démocratie, à effacer les contrepouvoirs, à centraliser le pouvoir sur sa personne, à privatiser, à casser les acquis du Conseil national de la Résistance, à écraser les Gilets Jaunes, à se moquer des agriculteurs, à desindustrialiser le pays, à favoriser les ultra-riches, à ridiculiser la France au niveau international.
En l'état des résultats électoraux, seul le RN peut éventuellement obtenir la majorité et donc le gouvernement de la France.
Difficile de savoir ce qui sortirait de ce nouveau pouvoir. Le programme est peu clair sur le plan économique et les marges de manœuvre d'un pays en ruine sont faibles, en particulier dans le cadre des traités européens, de l'OTAN et des traités de libre-échange.
Une autre coalition, improbable, ne pourrait que continuer ce qui se fait depuis 40 ans.
Le pays est de facto au bord de la paralysie, en sus de la récession et du déclin dans lesquels il est déjà engagé.
Le "no-passaranisme" servira de mantra pour ne pas analyser la déconnexion profonde avec des catégories populaires.
Nous, la gauche républicaine, sociale, laïque et défendant la souveraineté nationale et populaire, capable de travailler avec les gaullistes sociaux, avons été brocardés, bloqués, voire insultés, en particulier à gauche. Pourtant nous avons la bonne ligne. Ce qui est le plus écœurant c’est qu’on l’a vu venir depuis des années et qu’ils ont quand même foncé droit dans le mur tout en nous marginalisant pour avoir osé dénoncer cette stratégie vouée à l’échec.
Tout doit changer !
Les oppositions sont plus éloignées que jamais, au contraire de leurs électeurs. Il est urgent de proposer à tout le peuple français un rassemblement autour du travail, de l'indépendance et de la justice. Un ordre juste. Un ordre juste sans rejet d'aucun de nos concitoyens quelles que soient leurs origines, mais sans complaisance envers ceux qui bafouent les valeurs républicaines, sans promesses irréalisables, mais sans concession face aux puissances d'argent qui contrôlent notre pays.
Par ailleurs, les trois blocs actuels présentent une position internationale soumise aux intérêts des États-Unis, loin d'une géostratégie gaullienne défendant d'abord les intérêts de la France et de la Paix. Nous sommes également loin d'une vision jaurésienne de la Paix.
La possibilité d'un avenir positif pour notre pays passe par un programme au service des intérêts du peuple et de la France, un programme des républicains sociaux, alliant gauche républicaine et gaullistes sociaux.
Notre pays entre dans une période de turbulences politiques, sociales et économiques fortes, dont tout pourra sortir, le meilleur comme le pire.
Nous serons au rendez-vous.
Yann Thibaud

À longueur de journée, les médias nous commandent ou nous incitent à « faire barrage contre l'extrême droite, pour défendre les valeurs de la liberté ».
Liberté qui, comme chacun sait, a été brillamment défendue par le pouvoir en place, par sa répression hyper-violente des manifestations, par l'instauration du passe sanitaire, puis du passe vaccinal, par la vassalisation de l'ensemble de nos institutions, rendant inopérante la prétendue séparation des pouvoirs, par la censure systématique des réseaux sociaux, par la russophobie délirante de nos gouvernants, nous conduisant à une guerre absurde et suicidaire, par l'invisibilisation des leaders souverainistes etc.
En vérité, l'extrémisme est d'ores et déjà au pouvoir et c'est donc ce pouvoir, qui nous trompe et nous maltraite depuis sept années, qu'il nous faut impérativement balayer aujourd'hui.