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10 juillet 2024

Chronique du dix du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution

Julie d'Aiglemont

La Faction de la Plèbe avait emporté le Tournoi de la Chambre Basse mais le Roy n'entendait point lui concéder cette victoire. De grandes tractations et des conciliabules mystérieux se tenaient ici et là. La Gazette la Délivrance révéla que monsieur le duc du Havre avait, au mois de décembre de l'an précédent, rencontré madame la ChatelHaine de Montretout chez un favori du Roy, le baron de Sole-Hère. Ce dernier était aussi appelé le Grand Comprometteur, tant il mettait de zèle à réunir dans les salons de son luxueux hôtel particulier de la rue d'Aumale, les Dévots et les Haineux. Ainsi la ChatelHaine y avait-elle ses entrées, de même que le jeune comte de Bartoidella. Parmi les Dévots qui se pressaient chez le baron on trouvait aussi le duc du Fourchu, Chambellan aux Armées. Il se disait que ce dignitaire avait diné en compagnie de la ChatelHaine un soir du printemps, quelques semaines avant la Grande Dissolution. Le carosse de cette dernière avait été aperçu stationné nuitamment rue d'Aumale. La chose avait fait jaser, et madame de Montretout avait prétendu ne point être à Lutèce à cette époque.
Le baron de Sole-Hère se félicitait que ses antichambres et ses salons servissent à faire se rencontrer les importants du royaume. C'est ainsi qu'il entendait servir son Roy. Notre Machiavélique Foutriquet était disait-on grandement fasciné par les réseaux de connaissances du baron, lequel avait auparavant servi sous le règne de Niko 1er dit le Petit-Marécage. Pour parachever le portrait de ce courtisan, il ne fallait point omettre qu'il était poursuivi par la Justice pour treize chefs d'accusation. On le soupçonnait d'avoir détourné à son profit quelques écus provenant du trésor public et d'avoir pratiqué allègrement la concussion.
Au Royaume du Grand-Cul-Par-Dessus-Tête, il était donc tout désigné pour être un des Favoris de Sa Grande Turpidité.

Le Roy en Majesté par Bridget Jaune

Des dentelles de LFI à la tutelle du FMI ?

H16

10/7/2024 - La poussière de la bataille électorale est à présent retombée et, avec elle, certains yeux joyeusement fermés se sont rouverts aux réalités de terrain.

Ainsi donc, finalement, on se retrouve bien avec les trois “blocs” politiques qu’on pouvait prévoir une fois le premier tour passé (à savoir RN, NFP et macronistes en nombre décroissant de bulletins). Cependant, ce second tour a fourni quelques surprises puisque l’ordre initialement prévu a subi des tensions de surface (et on se retrouve avec NFP, macronistes et RN) qu’on ne saurait surtout pas attribuer à quelques arrangements post-électoraux coupables (sans lien aucun avec les quasiment 3 millions de procurations), le complotisme n’étant pas de rigueur dans ces colonnes.


La démocratie est donc sauvée et les sphincters de toute la classe journalistique se sont donc subitement détendus à partir de 19h30, au moment où les nouvelles estimations en sortie des urnes – les plus fraîches – parvenaient aux rédactions (celles de 19h00 ne satisfaisant apparemment personne).

Comme on pouvait s’y attendre avec ce nouveau décompte, les débordements post-électoraux furent finalement modérés : les niais de LFI pouvant croire à leur victoire, ils n’entreprirent pas (toutes) les destructions envisagées au départ.

Cependant et contrairement à ce que les médias laissèrent supposer à leurs auditeurs, les grands gagnants de dimanche ne sont pas les frétillants gauchistes de LFI. En réalité, le succès se situe plutôt du côté du Rassemblement National (ce dernier a en effet gagné des douzaines de sièges) et, de façon presque amusante, du côté du Parti Socialiste qui revient d’entre les morts, proposant leurs zombies socialistes franchement plus pimpants que leurs homologues de LFI.

Eh oui : LFI n’a aucune majorité et tout indique que les autres partis sont maintenant inscrits dans un mouvement discret mais indéniable de distanciation de Mélenchon et de sa troupe qui, subitement, sentent le soufre. Ce dernier n’ayant pas gagné de sièges et s’étant même radicalisé pendant toute la campagne, LFI se retrouve à vociférer sur une victoire qui ne lui appartient pas et qui va assez probablement lui échapper cruellement dans les prochains jours.


Il faudra attendre la composition précise du gouvernement (qui comptera peut-être un Insoumichon dans ses rangs histoire de filer un jeton de présence à LFI) pour comprendre l’entourloupe, mais on peut déjà réserver une bouteille pour récolter les larmes des gauchistes lorsqu’ils vont comprendre qu’ils se sont fait proprement avoir en soutenant Macron dans ses magouilles de second tour.

En effet, les pirouettes électorales, qui ont essentiellement consisté à d’habiles désistements pour favoriser un candidat unique contre le Rassemblement National, ont eu pour effet de rattraper la déroute retentissante que promettait de se prendre le groupe macroniste à l’Assemblée. Mieux : en redonnant de sérieuses couleurs au Parti Socialiste, voilà que les groupes parlementaires fréquentables (lisez ici “ni le RN, ni LFI”) se retrouvent entre gens “bien comme il faut”, capables des indispensables papouilles républicaines capables de donner un peu de crédibilité à un éventuel gouvernement “centriste” attrape-tout, le tout en faisant oublier la nature parfaitement artificielle de cette chimère politique complètement détachée des aspirations du peuple.

Car oui, en définitive, dans la configuration actuelle, Macron n’a absolument pas besoin du groupe LFI (ni même des Communistes, des Divers Gauche ou des Verts, si on va par là) pour gouverner. Seuls les députés LR “canal historique” sont maintenant réellement indispensables à Macron pour obtenir une majorité suffisante à l’Assemblée nationale, ce qui, au passage, leur donne un pouvoir que ces cucurbitacées fadasses n’espéraient probablement même plus.


Au passage, il ne faut pas se leurrer : Mélenchon, en bon ami de Macron, savait pertinemment comment cela allait se passer et les dindons de la farce sont donc tous ceux qui y ont cru (et persistent à y croire encore maintenant), lui tournent autour et continuent de piailler qu’il mériterait d’être Premier ministre.


À présent, il semble donc acquis que le bidouillage politique, déjà particulièrement vivace dans le pays, va passer le mode turbo. En ratissant large dans un centre maintenant complètement dépourvu de la moindre colonne vertébrale et de la moindre capacité de nuisance, Macron peut (vaguement) s’en sortir avec un gouvernement composé d’un peu tout depuis les socialistes, les radicaux de gauche, les Verts jusqu’à ces LR qui sentent la mollassonerie Xavierbertrandesque, en passant par les truffes humides de l’extrême-centre modémique et les poires-à-lavement du parti macroniste.

Si cet attelage ne sent pas la grosse gagne velue, je ne sais pas ce qu’il vous faut, d’autant qu’on échappera probablement pas à quelques 49.3 ici ou là ce qui pimentera encore un peu le jeu politique actuel.

Sans surprise et pour contenter son aile la plus gauche, Macron pourrait redoubler d’inventivité fiscale. Cela tombe bien, la France a un grave besoin d’argent et comme couper dans les dépenses n’est toujours pas à l’ordre du jour, on peut raisonnablement parier sur un déluge fiscal dans lequel seront placés quelques nuggets taxatoires afin de conserver un minimum de calme dans les rangs de LFI.


Las.

Malgré tous ces jolis bulletins rouges, malgré la ferveur ardente des adulescents survoltés qui votèrent encore plus à gauche ce dernier dimanche, les finances publiques ne vont pas subitement mieux. Voter plus fort, plus à gauche n’a rien changé à cet aspect des choses : les dettes sont toujours là, la croissance est encore en berne, les rentrées fiscales sont de moins en moins solides ce qui n’améliore pas du tout la situation, et les avertissements du FMI sont toujours valables.

Autrement dit, le groupe qui risque bien de dicter sa politique à tout l’ensemble parlementaire n’est pas LFI, mais plutôt FMI.

Certes, si cela peut être repoussé encore quelques mois à la faveur d’un apaisement estival bienvenu, on peut cependant douter que la situation s’améliore spontanément d’elle-même pour tirer le pays de l’ornière d’ici à la fin de l’année. Le budget 2025 sera donc particulièrement critique, et, d’ici là, s’assurer que les fonctionnaires seront bien payés et les aides sociales bien distribuées nécessitera un pilotage budgétaire particulièrement habile. Qui sera le cador qui remplacera Bruno Le Maire ?

Et dans l’hypothèse (improbable et hautement irréaliste, enfin voyons !) où l’on ne trouve pas de solide capitaine pour faire naviguer la France sans danger dans les eaux tumultueuses de la finance mondiale, on recommandera humblement aux Français qui ont un peu d’épargne de se préparer à s’en séparer, avec le sourire, pour le bien de la Nation reconnaissante-ou-presque.

Pour les autres, on leur conseillera de sortir ce qu’ils peuvent du territoire, d’acheter des cryptomonnaies solides et reconnues, de l’or et de l’argent, des actions de grands groupes internationaux qui ne fricotent pas avec les États (et notamment le français) – ce qui exclura les banques, les assurances ou les constructeurs automobiles par exemple – et, pourquoi pas, quelques devises comme le franc suisse, le yuan, le yen ou même le dollar à court terme, l’euro représentant petit-à-petit beaucoup plus de risque que chacune de ces devises.

En somme, ces élections sont l’antithèse même de l’École des Fans puisque tout le monde a perdu, le peuple français en premier. Peut-être le prochain gouvernement, dans sa grande bonté, nous gratifiera d’un chèque-vaseline dont nous devrions tous avoir grand besoin.


https://h16free.com/2024/07/10/78057-des-dentelles-de-lfi-a-la-tutelle-du-fmi
Pascal BONIFACE : « Plus personne ne croit à une victoire militaire de l'Ukraine. »

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9 juillet 2024

Radu Portocala

J’ai passé la plupart de ma vie à combattre le communisme. Je suis né en pays communiste, je sais comment il a détruit ma famille et comment il allait détruire ma vie si je n’avais pas eu la chance de lui échapper. Je l’ai vu à l’œuvre. Je l’ai vu annihiler l’histoire, détruire la culture et produire une société malade.
J’ai pensé pendant de longues années avoir échappé à sa menace. Mais j’ai compris pour la première fois que je me trompais, peu après 1990, quand j’ai vu le politiquement correct - son sinistre avatar - débarquer des États-Unis. J’ai de nouveau compris que je me trompais quand j’ai vu l’indulgence avec laquelle l’Occident regardait ce qu’il croyait être le cadavre du communisme, et qui n’était, en réalité, que l’illusion produite par l’hibernation. J’ai finalement su que je me trompais lorsque j’ai vu l’obstination avec laquelle le monde occidental refusait l’idée d’un procès du communisme et de ses crimes innombrables. J’ai compris alors qu’il allait revenir, purifié, renforcé.
Depuis longtemps, ce qui prétend être la droite complexée a fait siennes nombre d’idées communistes. Elle a fini, ainsi, par pervertir ses propres électeurs, à les transformer en masse timorée, prête à tout par peur d’être accusée des pires maux. L’homme de droite a fini par avoir peur d’être de droite, par avoir peur de ses idées, donc de lui-même. C’est la plus formidable victoire du communisme sur la société.
Hier, une alliance qu’animent des idées communistes - dans tout ce que cela a de plus radical et stupide - est devenue la principale force politique du pays. Un dicton roumain dit : « On fuit le diable et on tombe sur son frère. » C’est ce qui m’arrive, même si cela a pris du temps. Non, bien sûr, Mélenchon n’est ni Gheorghiu-Dej, le premier satrape roumain, ni Ceausescu. Mais par son essence, il est leur alter ego. On me dira : « Ici le communisme sera différent. » Mais le communisme est partout et toujours le même. Il n’a pas de nuances. Seulement les méthodes diffèrent.
Combattre ce communisme qui vient ne servira à rien. Je le sais par expérience. Et, pourtant, que pourrais-je faire d’autre ? Regarder ? Subir ? Car c’est de cela qu’il s’agira désormais : subir.
Pour ce qui est de Facebook, cet endroit parfaitement inutile, ce défouloir où on vient dire stérilement qu’on s’opposera au mal et on l’empêchera d’advenir, je prie tous ceux qui ont voté pour le Front populaire ou qui voient dans son avènement une source de joie et un espoir de quitter ma liste d’« amis ». Nous n’avons rien en commun. Comme l’a écrit ici un visiteur qui pensait peut-être m’insulter et qui voulait sûrement me stigmatiser, je suis un « anti-communiste primaire ».

8 juillet 2024

Asselineau réagit en direct aux résultats du second tour des législatives 2024

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Julie d'Aiglemont

Chronique du sept du mois de juillet en l'an de très grande dissolution vingt-quatre

Il se trouva une grande majorité de Riens et de Riennes - quoiqu'ils et elles ne fussent point en accord sur la façon de gouverner le pays - à refuser de voir les Haineux profaner et outrager à mort la vieille Marianne. Le comte de Bartoidella ne serait pas le futur Premier Grand Chambellan. Ses soudards échouèrent à envahir en masse la Chambre Basse. Pire encore, ce fut la Nouvelle Faction de la Plèbe qui rafla la mise. Les Haineux durent également s'incliner devant les Dévots. La coupe était pleine et fort amère. Le fiel coula des lèvres du jeune comte lorsqu'il s'adressa à ses partisans très dépités.
Dans les grandes villes et sur les places des villages, le peuple se rassembla pour chanter. On n'avait point vu de telle liesse depuis fort longtemps. A Lutèce, quelques rebelles lancèrent des feux d'artifice sur la maréchaussée. Les argousins prisaient fort pour bon nombre d'entre eux le comte de Bartoidella et il se murmurait que de voir la foule en liesse avait quelque peu échauffé leur humeur chagrine. Les excités leur avaient servi une belle excuse pour foncer dans le tas et obliger tous ces gueux et gueuses à regagner les chaumières.
Dans les salons des Lucarnes Magiques, on tirait grise mine. Il se déclara même chez la gazetière Madame du Saint-Crique-Me-Croque une jaunisse fulgurante. Le Chevalier d'Alanver se proclama vaincu, de même que Monsieur Saint-Ane de Guère-au-Nid. La grande-duchesse de la Très-Bornée emporta son tournoi grâce aux suffrages de la Sénestre. Il en alla de même pour le duc du Dard-Malin. Aucun de ces deux dignitaires du royaume ne songea à remercier celles et ceux qu'ils avaient férocement méprisés du temps de leur charge auprès du Roy.
Le petit duc des Attelles n'eut pas non plus un mot pour saluer la victoire du camp des Plébéiens et Plébéiennes. Il présenta au Roy sa démission tout en plastronnant qu'il se tiendrait à sa charge aussi longtemps que le devoir l'exigerait.
Notre Inconséquent Foutriquet était fort marri. Il attendait le comte Bartoidella, il lui faudrait appeler un de ces maudits Plébéiens. Le tribun de l'extrême Senestre monsieur Bisou, qui avait malheureusement échoué face à un Haineux, se déclara tout à fait prêt à exercer la charge de Premier Grand Chambellan. Sa Glorieuse Déroute, à qui un Conseiller rapporta cette amusante saillie, la balaya avec aigreur. Les gueux allaient désormais se croire tout permis. Cela ne se pouvait.
Chez nos voisins, ce fut le soulagement.

Olivier Delorme
Romancier

8/7/2024 - La procédure pour déficit excessif est déjà déclenchée contre la France. Macron va s'en servir, évidemment.
On avait l'occasion de le marginaliser, voire de le forcer à la démission. Les Français, par trouille et pour des fantasmes, viennent de le remettre au centre du jeu, avec toutes les cartes en main pour magouiller et continuer.
Qui peut sérieusement croire que les sicialos feront autre chose que ce qu'ils ont toujours fait ?! Trahir.
Quant à Mélenchon, il a viré tous ses souverainistes, tout ce qui l'intéresse, c'est le vote islamiste, woke, indigéniste et assimilé au service de sa seule aventure personnelle.
Sans parler de la gôôôôôche CIA...
Macron a les mains libres et l'UE derrière lui.
Le RN avait au moins des velléités de diminuer la contribution au budget européen, de sortir du mortifère marché européen de l'énergie, il présentait d'authentiques souverainistes comme Tanguy, Gallois, Loubet, Amblard, Bigot... On aurait pu enfin voir ce qu'ils avaient dans le ventre, si c'était du pipeau ou si ça pouvait aller plus loin. Il s'opposait aussi à une escalade en Ukraine.
Ce soir, c'est Macron le vrai vainqueur. Il a une majorité pour avancer dans la fédéralisation et vers la guerre.
Bravo pour le suicide !

Écolos + PS + dvg + macronards = 272
17 traîtres de plus à trouver : avec quelques gamelles, ça ne semble pas insurmontable.
Quelques menaces de Bruxelles et de Berlin pour rappeler tout le monde aux "engagements européens" et le tour est joué.
Faut juste un peu de temps et bien remplir les gamelles.

Législatives 2024 : le triomphe du chaos absolu

Maxime Tandonnet
(pour Figaro Vox)

8/7/2024 - Echec : aucun autre mot ne saurait mieux caractériser la séquence de ces législatives de juin-juillet 2024. En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale le chef de l’État voulait « clarifier la situation » c’est-à-dire, se donner une majorité absolue. Le résultat est exactement inverse. Il a perdu la maigre majorité relative dont il disposait. Le parti présidentiel Renaissance en sort très affaibli. La gauche sous le label Nouveau Front Populaire (NFP) incluant la France Insoumise (LFI) est vainqueur du scrutin et obtient une petite majorité relative qui ne lui permet pas de réaliser son programme. Le RN se voit renforcé mais bien loin de triompher contrairement aux diverses prévisions. Bref, l’opération jupitérienne a tourné au fiasco débouchant sur le scénario du pire pour le chef de l’État. Elle se traduit par l’émergence d’une situation parlementaire encore plus chaotique et ingérable que la précédente.

« Quand un homme que l’on suppose intelligent et qui l’est prend une décision d’une absolue bêtise c’est que la dimension psychologique a pris le pas sur la réflexion et la raison […] cette dissolution est le résultat d’un narcissisme poussé à un état presque pathologique » écrit Alain Minc qui fut l’un des plus fidèles soutiens d’Emmanuel Macron. Certes, mais ce constat ne doit pas dispenser de s’interroger sur la responsabilité d’un système politique. Un régime entièrement fondé sur la sublimation d’un homme, une élection présidentielle sous influence, l’exubérance narcissique pour cacher l’impuissance et l’échec, dans un climat de béatitude courtisane, peut-il conduire à autre chose que la déconnexion ? Le président Macron a parié sur un élan populaire lui rendant une majorité absolue. Il semble n’avoir jamais pris la mesure de la profondeur de son impopularité.

Le résultat est désastreux. Jadis, sous les IIIe et IVe République, les mouvements politiques adverses siégeant à la chambre basse étaient liés par une éthique de reconnaissance mutuelle – tous issus du suffrage universel – permettant le dialogue et les compromis. Bien au contraire, aujourd’hui, dans cette Ve République dénaturée, les trois principales forces en présence se haïssent et s’excluent les unes des autres sur des bases névrotiques et braillardes qui écrasent le sens de l’intérêt général. Pour LFI, le RN représente le mal absolu – et réciproquement. Renaissance exclut de gouverner avec l’un comme avec l’autre. Aucune coopération n’est concevable. L’impasse est totale. La France politique est déchirée en trois et toujours plus ingouvernable.

Cette élection, marquée par une participation élevée de 67% aura-t-elle au moins la vertu de réconcilier les Français avec la politique ? Improbable, tant son déroulement a donné lieu à un festival de manipulations qui en fragilise la légitimité populaire. Bref, en deux semaines, on s’est beaucoup moqué des Français.

En toile de fond a régné le spectre obsessionnel d’une majorité absolue au RN et l’arrivée à Matignon d’un tout jeune homme de 28 ans inexpérimenté mais absolument libre une fois à Matignon d’appliquer un projet « d’extrême droite ». Or, compte tenu des réalités politiques et électorales d’une part, des aléas d’une cohabitation, des contraintes financières, juridiques et européennes d’autre part, un tel scénario, en toile de fond de tout le scrutin, relevait largement de la politique fiction. Cette perspective illusoire a dominé le vote du début jusqu’à la fin comme une vaste mystification.

Le matraquage « antifasciste », devenu un rituel obligé des entre-deux-tours en France, a dès lors fonctionné à plein régime. Une fois de plus, la France est entrée en hystérie. Le RN est soudain redevenu pour la circonstance, « le parti cofondé par des Waffen SS ». Des artistes ont signé des pétitions. Des hauts fonctionnaires et magistrats ont prôné la désobéissance et les syndicats ont annoncé un blocage, sur fond de chantage à la violence d’extrême gauche. Les haines ont déferlé sur la campagne, avec 51 candidats blessés. Et dans ce contexte apocalyptique, le système politico-médiatique a cru bon de promouvoir Kilian Mbappé en ultime autorité morale.

Un « front républicain » s’est donc reformé associant dans la même alliance M. Hollande avec des individus convoqués par la justice pour « apologie du terrorisme ». Renaissance a changé de cap entre les deux tours, acceptant de nouer des accords de désistement avec la gauche, dont LFI, jusqu’alors considéré comme l’autre « diable ». Après avoir honoré M. Bardella en le recevant à Matignon le 19 janvier et lui avoir fait cadeau d’un débat en tête-à-tête pendant les Européennes, M. Attal, reprenait le flambeau du « barrage contre l’extrême droite ». Un sommet de la magouille politicienne, fondé sur une mystification – le fascisme au pouvoir – semble avoir été atteint.

Tous les partis vont se dire gagnants. De fait, la manœuvre jupitérienne ne compte qu’un seul perdant : les Français de bonne foi, qui ont espéré de ce vote un changement mais retrouvent une sorte de statu quo en pire, une Assemblée ingouvernable et une politique française sombrant dans le chaos absolu. Combien ce psychodrame absurde de deux semaines, dont le seul effet sera d’aggraver l’impuissance publique aura-t-il coûté au pays, en termes de déchirements hystériques, de tension entre les Français, de radicalisation à droite comme à gauche, de violences, de peur et d’angoisses, d’espoirs déçus, de pertes pour l’économie française et de temps perdu ? La France entre dans l’inconnu, une période de trouble profond dont nul ne voit l’issue. Le drame puisse-t-il au moins entraîner une prise de conscience de ce que la France a besoin d’une authentique révolution démocratique et refondation de son modèle politique

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/08/legislatives-2024-le-triomphe-du-chaos-absolu-pour-figaro-vox/

7 juillet 2024

Alexis Haupt

Les partis d’opposition ne s'opposent ni à la guerre voulue par l'OTAN, ni aux directives folles de l'UE, ni aux projets hégémoniques et liberticides de l'OMS, ni aux projets de contrôle de masse de Davos, ne dénoncent pas le plus grand scandale sanitaire de tous les temps, ni le terrorisme d'État, le totalitarisme et les crimes du Covid que nous avons vécus... Partant de là, chers "partis d’opposition", veuillez m'excuser de vous le demander d'une façon si directe, mais à quoi vous opposez-vous au juste ?