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11 juillet 2024

Vincent Verschoore

11/7/2024 - Charles Pépin, l'animateur de l'émission "philosophique" de France Inter "Sous le soleil de Platon", s'est offert ce matin un magnifique exercice de malhonnêteté intellectuelle dans le cadre d'un débat avec le constitutionnaliste Patrice Spinosi, sur la question des libertés publiques.
Pépin impose d'emblée l'idée hobbesienne du Léviathan, selon laquelle l'individu doit accepter de sacrifier sa liberté pour sa sécurité, comme une forme de vérité. Il nous resterait ensuite à placer le curseur quelque part entre liberté et sécurité, alors que l'abandon des libertés ne garantit en réalité aucune sécurité, autre peut-être que superficielle.
En effet, on voit bien que les populations obligées de sacrifier leurs libertés pour la sécurité (URSS, Corée du Nord, Chine...) finissent par n'avoir ni l'une ni l'autre, car soumises à un régime de terreur où tout faux pas, toute opinion non conforme peut vous mener au camp de travail forcé. Ou, en termes modernes, à un mauvais crédit social qui vous emprisonne de fait.
Il prétend également que les libertés sont garanties par l'état de Droit (donc la séparation des pouvoirs), et que ce dernier est menacé par les "populistes".
C'est vrai, mais il n'y a pas que les populistes qui menacent l'état de Droit. Dans le cadre français, les macronistes le font très bien, et ce Droit ne vaut plus grand chose dès lors qu'il sert certains intérêts plutôt que d'autres (et surtout les intérêts des puissants), et qu'il permet de justifier l'arbitraire (état d'exception, anti-terrorisme transformé en chasse aux opposants politiques, police en roue libre), toutes choses difficilement imputables aux "populistes" vu qu'ils n'ont jamais été au pouvoir.
Pépin roule de toute évidence pour les macronistes et leurs castors, et c'est assez honteux d'utiliser le média public pour ce genre de propagande.

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Et maintenant, que va devenir la France ?

Maxime Tandonnet
(pour le JDD)

10/7/2024 - Dans l’esprit initial des institutions de la Ve République, à l’issue d’une dissolution ratée, le président de la République devrait démissionner. En recourant au référendum ou en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, le chef de l’État pose une question de confiance au pays. Si les électeurs votent non au référendum ou s’ils refusent de lui accorder une majorité à l’Assemblée nationale, cela signifie que le président est désavoué, qu’il a perdu la confiance populaire. Dans ces conditions, il ne peut pas rester à l’Élysée. Tel était le modèle gaullien : un président doté de pouvoirs importants mais dont la légitimité tenait à la confiance populaire. Si celle-ci est brisée, en vertu du principe que toute démocratie repose sur un équilibre entre pouvoir et responsabilité, un président désavoué après avoir sollicité la confiance, ne peut pas demeurer en place. Ce principe, le général de Gaulle l’a appliqué en démissionnant à la suite du référendum perdu de 1969, malgré sa popularité qui restait immense.

Le lien entre l’autorité présidentielle, la confiance populaire et la responsabilité personnelle s’est ensuite rompu. Jacques Chirac, après avoir appliqué l’article 12 de la Constitution en 1997 (dissolution) et perdu les législatives suivantes, n’a pas envisagé de démissionner. De même, après son référendum perdu sur la Constitution européenne de 2005, il est demeuré à l’Élysée comme si rien ne s’était passé, ou presque.

Emmanuel Macron fera de même au lendemain du fiasco de sa dissolution qui débouche sur une gauche majoritaire et un parti présidentiel devenu minoritaire. Plutôt que de tirer les conséquences de la confiance refusée par le peuple, il tentera de distraire l’attention des Français à travers une débauche de communication. Devant une Assemblée nationale composée par trois forces antagonistes, la gauche avec La France Insoumise disposant d’une majorité relative, Renaissance, le parti présidentiel affaibli, et en troisième, le Rassemblement National, le chef de l’État sera tenté d’accentuer toujours davantage la dérive du pouvoir politique dans le culte de la personnalité au détriment d’une action rendue impossible par la fragmentation de l’Assemblée nationale.

Or, la France est un pays gravement malade. La dette publique s’est accrue d’un tiers en sept ans, passant de 2000 à 3200 milliards d'euros, tandis que les prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales) atteignent 44% du PIB, les meurtres et tentatives de meurtres, les violences gratuites, les agressions sexuelles et viols sont en pleine augmentation, les statistiques de l’immigration battent tous les records avec 320 000 premiers titres de séjour et 120 000 demandeurs d’asile en 2023, le chômage demeure à un niveau très élevé malgré l’autosatisfaction affichée par le gouvernement avec plus de 5 millions de demandeurs d’emploi selon France Travail, la pauvreté touche 10 millions de personnes (INSEE) et le RSA bénéficie à plus de deux millions de victimes de l’exclusion, le niveau scolaire s’effondre comme le révèlent les classements internationaux, notamment en mathématiques où la France est avant-dernière de l’OCDE, le déficit vertigineux du commerce extérieur (86 milliards en 2023) reflète la désindustrialisation du pays.

Le contexte politique ne permet pas d’espérer un quelconque redressement de cette situation désastreuse avec un chef de l’État obsédé par la seule image de lui-même et une Assemblée nationale rigoureusement ingouvernable, absolument chaotique. Aucune esquisse de majorité solide et durable ne se présente. Contrairement au parti travailliste au Royaume-Uni, la gauche française ne cesse de se radicaliser et sombrer dans l’utopie et la démagogie sous l’influence dominante de La France Insoumise, n’offrant d’autres perspectives qu’une augmentation des flux migratoires au prétexte de « l’asile climatique », des hausses gigantesques d’impôt et l’effondrement économique. En face l’idée « d’union des droites » a lamentablement échoué. Le coup de force d’Eric Ciotti, président des Républicains, dans le dos des autres leaders de ce parti et en faveur du Rassemblement National, n’a pas permis, contrairement aux prévisions sondagières, à une coalition auto-proclamée « union des droites » d’obtenir une majorité de gouvernement. L’image du RN, un parti qui ne cesse d’échouer depuis un demi-siècle, demeure bien trop brutale et aventureuse pour que les Français acceptent un jour de lui confier les clés du véhicule : en voici une preuve supplémentaire. Quant au macronisme, ne limitant la casse qu’en raison d’un accord de désistement contre nature avec la gauche, il est voué à la désintégration et à la disparition à l’horizon de 2027, compte tenu de son extrême impopularité chronique et de l’impossibilité constitutionnelle d’un troisième mandat. Une majorité de Français espérait une droitisation du gouvernement mais à la faveur d’une tambouille électorale, la France se retrouve plus à gauche et dans une situation politique plus chaotique que jamais… Que de frustrations ! Au stade actuel, le chaos politique français paraît sans issue…

De fait, il n’existe pas d’autre espoir pour la France qu’une révolution politique, une transformation radicale de la culture et de modèle de gouvernement : bannissement du culte narcissique de la personnalité, retour à des partis politiques réalistes et capables de s’opposer et d’échanger sans haine névrotique, réhabilitation du débat d’idées et de l’intérêt général comme principe de gouvernement pour en finir avec l’exubérance vaniteuse, respect intangible du peuple et de la nation. Sur le plan des institutions il semble impératif de renouer avec un chef de l’État au-dessus de la mêlée, incarnant la sagesse et l’unité nationale plutôt que la vanité et l’hystérie permanente. Le retour à un septennat qui serait non renouvelable offre une perspective intéressante à cet égard. Cette réforme s’accompagnerait d’un puissant Premier ministre et un Gouvernement déterminés à piloter le pays dans un objectif d’efficacité et de bien public, sous le contrôle du Parlement auquel serait rendu respect et souveraineté. Enfin, le recours fréquent au référendum, pour tous les choix engageant l’avenir du pays, serait une solution de renouveau démocratique et de réconciliation entre la nation et le politique. Mais hélas, ces solutions de bons sens paraissent aujourd’hui inconcevables dans le brouillard de l’hystérie quotidienne.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/10/et-maintenant-que-va-devenir-la-france-pour-le-jdd/

JUILLET 24 OU LA BOURGEOISE COMÉDIE DU CHAOS

Gabriel Nerciat

Bon, c'est vrai que c'est assez amusant, ce début juillet, mais il va quand même falloir faire cesser la comédie tôt ou tard.
Résumons.
Un président mal réélu et détesté de son peuple reçoit une baffe magistrale aux élections européennes, dissout dans la foulée l'Assemblée nationale en posant aux Français qui l'ont désavoué une question de confiance qu'il feint de trouver légitime, prend une deuxième baffe après avoir été doublé par son Premier ministre, et récolte au final une Chambre basse coupée en trois, totalement ingouvernable.
Puis, trois jours après le désastre, le même vient négligemment nous faire savoir par voie de presse, comme si rien ne s'était passé, qu'il attendait que les trois vaincus du scrutin législatif (ses alliés centristes et les vieux tocards chiraquiens et radicaux-socialistes) lui proposent une coalition de gouvernement lorsqu'il daignera, un jour ou l'autre, les recevoir.
J'ai raté quelque chose, ou nous sommes bien en pleine bouffonnerie ?
D'aucuns nous disent qu'en validant, au second tour des législatives, le hold-up électoral baptisé Front républicain, les Français ont préféré le chaos à Jordan Bardella.
Fort bien.
Mais dans ce cas, c'est Monsieur Chaos qu'il faut nommer à Matignon, ou sa soeur Madame Anomie.
Les prétendants ne manqueraient pas : Monsieur Cohn-Bendit, Monsieur Le Bras, Monsieur Corcuff, Madame Rousseau, Monsieur Branco, même Monsieur Arnault (Raphaël).
En tout cas, de deux choses l'une : soit le Banquier Président et ses électeurs si raffinés acceptent d'endurer le chaos pendant trois ans, soit Emmanuel Macron fait la seule chose qu'un président de la Ve République doive faire en pareille circonstance : présenter ses excuses à la Nation et partir.

10 juillet 2024

Vincent Verschoore

10/7/2024 - À peine arrivé à la présidence européenne pour six mois, la Hongrie de Victor Orban s'est impliquée dans une offensive diplomatique pour mettre un terme à la phase militaire du conflit en Ukraine, évidemment au grand déplaisir des va-t-en guerre euro-atlantistes.
Après avoir rendu visite à Zelensky puis à Poutine, Orban en appelle également à l'Otan dont un sommet se tient actuellement à Washington.
QG d'une secte de psychopathes hautement privilégiés et façade du complexe militaro-industriel, l'Otan a besoin de la guerre pour exister, même s'il la perd : ceux qui meurent pour son bénéfice ne sont que des consommables ukrainiens, menés par une marionnette sacrifiant son pays sur l'autel des fausses promesses (et des vraies rétrocommissions).
Orban a bien compris que l'Europe géographique, donc y compris l'Ukraine, n'a rien à gagner et tout à perdre de la continuation d'un conflit dont le déclencheur fut le coup d'État de Maïdan en 2014, monté par les USA, mené par Victoria Nuland et supervisé par Joe Biden, alors vice-président.
La tentative actuelle des euro-atlantistes pour un renversement du régime géorgien pro-européen, mais conscient du noyautage de ses institutions par les ONG pro-atlantistes (d'où la loi de déclaration des financements), illustre la crainte hongroise : tout ce qui s'oppose à la logique de domination et de destruction euro-atlantiste sera menacé par les technofascistes au pouvoir aux USA, à l'UE et à l'Otan. Il est nécessaire que la population européenne en prenne conscience.

Chronique du dix du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution

Julie d'Aiglemont

La Faction de la Plèbe avait emporté le Tournoi de la Chambre Basse mais le Roy n'entendait point lui concéder cette victoire. De grandes tractations et des conciliabules mystérieux se tenaient ici et là. La Gazette la Délivrance révéla que monsieur le duc du Havre avait, au mois de décembre de l'an précédent, rencontré madame la ChatelHaine de Montretout chez un favori du Roy, le baron de Sole-Hère. Ce dernier était aussi appelé le Grand Comprometteur, tant il mettait de zèle à réunir dans les salons de son luxueux hôtel particulier de la rue d'Aumale, les Dévots et les Haineux. Ainsi la ChatelHaine y avait-elle ses entrées, de même que le jeune comte de Bartoidella. Parmi les Dévots qui se pressaient chez le baron on trouvait aussi le duc du Fourchu, Chambellan aux Armées. Il se disait que ce dignitaire avait diné en compagnie de la ChatelHaine un soir du printemps, quelques semaines avant la Grande Dissolution. Le carosse de cette dernière avait été aperçu stationné nuitamment rue d'Aumale. La chose avait fait jaser, et madame de Montretout avait prétendu ne point être à Lutèce à cette époque.
Le baron de Sole-Hère se félicitait que ses antichambres et ses salons servissent à faire se rencontrer les importants du royaume. C'est ainsi qu'il entendait servir son Roy. Notre Machiavélique Foutriquet était disait-on grandement fasciné par les réseaux de connaissances du baron, lequel avait auparavant servi sous le règne de Niko 1er dit le Petit-Marécage. Pour parachever le portrait de ce courtisan, il ne fallait point omettre qu'il était poursuivi par la Justice pour treize chefs d'accusation. On le soupçonnait d'avoir détourné à son profit quelques écus provenant du trésor public et d'avoir pratiqué allègrement la concussion.
Au Royaume du Grand-Cul-Par-Dessus-Tête, il était donc tout désigné pour être un des Favoris de Sa Grande Turpidité.

Le Roy en Majesté par Bridget Jaune

Des dentelles de LFI à la tutelle du FMI ?

H16

10/7/2024 - La poussière de la bataille électorale est à présent retombée et, avec elle, certains yeux joyeusement fermés se sont rouverts aux réalités de terrain.

Ainsi donc, finalement, on se retrouve bien avec les trois “blocs” politiques qu’on pouvait prévoir une fois le premier tour passé (à savoir RN, NFP et macronistes en nombre décroissant de bulletins). Cependant, ce second tour a fourni quelques surprises puisque l’ordre initialement prévu a subi des tensions de surface (et on se retrouve avec NFP, macronistes et RN) qu’on ne saurait surtout pas attribuer à quelques arrangements post-électoraux coupables (sans lien aucun avec les quasiment 3 millions de procurations), le complotisme n’étant pas de rigueur dans ces colonnes.


La démocratie est donc sauvée et les sphincters de toute la classe journalistique se sont donc subitement détendus à partir de 19h30, au moment où les nouvelles estimations en sortie des urnes – les plus fraîches – parvenaient aux rédactions (celles de 19h00 ne satisfaisant apparemment personne).

Comme on pouvait s’y attendre avec ce nouveau décompte, les débordements post-électoraux furent finalement modérés : les niais de LFI pouvant croire à leur victoire, ils n’entreprirent pas (toutes) les destructions envisagées au départ.

Cependant et contrairement à ce que les médias laissèrent supposer à leurs auditeurs, les grands gagnants de dimanche ne sont pas les frétillants gauchistes de LFI. En réalité, le succès se situe plutôt du côté du Rassemblement National (ce dernier a en effet gagné des douzaines de sièges) et, de façon presque amusante, du côté du Parti Socialiste qui revient d’entre les morts, proposant leurs zombies socialistes franchement plus pimpants que leurs homologues de LFI.

Eh oui : LFI n’a aucune majorité et tout indique que les autres partis sont maintenant inscrits dans un mouvement discret mais indéniable de distanciation de Mélenchon et de sa troupe qui, subitement, sentent le soufre. Ce dernier n’ayant pas gagné de sièges et s’étant même radicalisé pendant toute la campagne, LFI se retrouve à vociférer sur une victoire qui ne lui appartient pas et qui va assez probablement lui échapper cruellement dans les prochains jours.


Il faudra attendre la composition précise du gouvernement (qui comptera peut-être un Insoumichon dans ses rangs histoire de filer un jeton de présence à LFI) pour comprendre l’entourloupe, mais on peut déjà réserver une bouteille pour récolter les larmes des gauchistes lorsqu’ils vont comprendre qu’ils se sont fait proprement avoir en soutenant Macron dans ses magouilles de second tour.

En effet, les pirouettes électorales, qui ont essentiellement consisté à d’habiles désistements pour favoriser un candidat unique contre le Rassemblement National, ont eu pour effet de rattraper la déroute retentissante que promettait de se prendre le groupe macroniste à l’Assemblée. Mieux : en redonnant de sérieuses couleurs au Parti Socialiste, voilà que les groupes parlementaires fréquentables (lisez ici “ni le RN, ni LFI”) se retrouvent entre gens “bien comme il faut”, capables des indispensables papouilles républicaines capables de donner un peu de crédibilité à un éventuel gouvernement “centriste” attrape-tout, le tout en faisant oublier la nature parfaitement artificielle de cette chimère politique complètement détachée des aspirations du peuple.

Car oui, en définitive, dans la configuration actuelle, Macron n’a absolument pas besoin du groupe LFI (ni même des Communistes, des Divers Gauche ou des Verts, si on va par là) pour gouverner. Seuls les députés LR “canal historique” sont maintenant réellement indispensables à Macron pour obtenir une majorité suffisante à l’Assemblée nationale, ce qui, au passage, leur donne un pouvoir que ces cucurbitacées fadasses n’espéraient probablement même plus.


Au passage, il ne faut pas se leurrer : Mélenchon, en bon ami de Macron, savait pertinemment comment cela allait se passer et les dindons de la farce sont donc tous ceux qui y ont cru (et persistent à y croire encore maintenant), lui tournent autour et continuent de piailler qu’il mériterait d’être Premier ministre.


À présent, il semble donc acquis que le bidouillage politique, déjà particulièrement vivace dans le pays, va passer le mode turbo. En ratissant large dans un centre maintenant complètement dépourvu de la moindre colonne vertébrale et de la moindre capacité de nuisance, Macron peut (vaguement) s’en sortir avec un gouvernement composé d’un peu tout depuis les socialistes, les radicaux de gauche, les Verts jusqu’à ces LR qui sentent la mollassonerie Xavierbertrandesque, en passant par les truffes humides de l’extrême-centre modémique et les poires-à-lavement du parti macroniste.

Si cet attelage ne sent pas la grosse gagne velue, je ne sais pas ce qu’il vous faut, d’autant qu’on échappera probablement pas à quelques 49.3 ici ou là ce qui pimentera encore un peu le jeu politique actuel.

Sans surprise et pour contenter son aile la plus gauche, Macron pourrait redoubler d’inventivité fiscale. Cela tombe bien, la France a un grave besoin d’argent et comme couper dans les dépenses n’est toujours pas à l’ordre du jour, on peut raisonnablement parier sur un déluge fiscal dans lequel seront placés quelques nuggets taxatoires afin de conserver un minimum de calme dans les rangs de LFI.


Las.

Malgré tous ces jolis bulletins rouges, malgré la ferveur ardente des adulescents survoltés qui votèrent encore plus à gauche ce dernier dimanche, les finances publiques ne vont pas subitement mieux. Voter plus fort, plus à gauche n’a rien changé à cet aspect des choses : les dettes sont toujours là, la croissance est encore en berne, les rentrées fiscales sont de moins en moins solides ce qui n’améliore pas du tout la situation, et les avertissements du FMI sont toujours valables.

Autrement dit, le groupe qui risque bien de dicter sa politique à tout l’ensemble parlementaire n’est pas LFI, mais plutôt FMI.

Certes, si cela peut être repoussé encore quelques mois à la faveur d’un apaisement estival bienvenu, on peut cependant douter que la situation s’améliore spontanément d’elle-même pour tirer le pays de l’ornière d’ici à la fin de l’année. Le budget 2025 sera donc particulièrement critique, et, d’ici là, s’assurer que les fonctionnaires seront bien payés et les aides sociales bien distribuées nécessitera un pilotage budgétaire particulièrement habile. Qui sera le cador qui remplacera Bruno Le Maire ?

Et dans l’hypothèse (improbable et hautement irréaliste, enfin voyons !) où l’on ne trouve pas de solide capitaine pour faire naviguer la France sans danger dans les eaux tumultueuses de la finance mondiale, on recommandera humblement aux Français qui ont un peu d’épargne de se préparer à s’en séparer, avec le sourire, pour le bien de la Nation reconnaissante-ou-presque.

Pour les autres, on leur conseillera de sortir ce qu’ils peuvent du territoire, d’acheter des cryptomonnaies solides et reconnues, de l’or et de l’argent, des actions de grands groupes internationaux qui ne fricotent pas avec les États (et notamment le français) – ce qui exclura les banques, les assurances ou les constructeurs automobiles par exemple – et, pourquoi pas, quelques devises comme le franc suisse, le yuan, le yen ou même le dollar à court terme, l’euro représentant petit-à-petit beaucoup plus de risque que chacune de ces devises.

En somme, ces élections sont l’antithèse même de l’École des Fans puisque tout le monde a perdu, le peuple français en premier. Peut-être le prochain gouvernement, dans sa grande bonté, nous gratifiera d’un chèque-vaseline dont nous devrions tous avoir grand besoin.


https://h16free.com/2024/07/10/78057-des-dentelles-de-lfi-a-la-tutelle-du-fmi
Pascal BONIFACE : « Plus personne ne croit à une victoire militaire de l'Ukraine. »

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9 juillet 2024

Radu Portocala

J’ai passé la plupart de ma vie à combattre le communisme. Je suis né en pays communiste, je sais comment il a détruit ma famille et comment il allait détruire ma vie si je n’avais pas eu la chance de lui échapper. Je l’ai vu à l’œuvre. Je l’ai vu annihiler l’histoire, détruire la culture et produire une société malade.
J’ai pensé pendant de longues années avoir échappé à sa menace. Mais j’ai compris pour la première fois que je me trompais, peu après 1990, quand j’ai vu le politiquement correct - son sinistre avatar - débarquer des États-Unis. J’ai de nouveau compris que je me trompais quand j’ai vu l’indulgence avec laquelle l’Occident regardait ce qu’il croyait être le cadavre du communisme, et qui n’était, en réalité, que l’illusion produite par l’hibernation. J’ai finalement su que je me trompais lorsque j’ai vu l’obstination avec laquelle le monde occidental refusait l’idée d’un procès du communisme et de ses crimes innombrables. J’ai compris alors qu’il allait revenir, purifié, renforcé.
Depuis longtemps, ce qui prétend être la droite complexée a fait siennes nombre d’idées communistes. Elle a fini, ainsi, par pervertir ses propres électeurs, à les transformer en masse timorée, prête à tout par peur d’être accusée des pires maux. L’homme de droite a fini par avoir peur d’être de droite, par avoir peur de ses idées, donc de lui-même. C’est la plus formidable victoire du communisme sur la société.
Hier, une alliance qu’animent des idées communistes - dans tout ce que cela a de plus radical et stupide - est devenue la principale force politique du pays. Un dicton roumain dit : « On fuit le diable et on tombe sur son frère. » C’est ce qui m’arrive, même si cela a pris du temps. Non, bien sûr, Mélenchon n’est ni Gheorghiu-Dej, le premier satrape roumain, ni Ceausescu. Mais par son essence, il est leur alter ego. On me dira : « Ici le communisme sera différent. » Mais le communisme est partout et toujours le même. Il n’a pas de nuances. Seulement les méthodes diffèrent.
Combattre ce communisme qui vient ne servira à rien. Je le sais par expérience. Et, pourtant, que pourrais-je faire d’autre ? Regarder ? Subir ? Car c’est de cela qu’il s’agira désormais : subir.
Pour ce qui est de Facebook, cet endroit parfaitement inutile, ce défouloir où on vient dire stérilement qu’on s’opposera au mal et on l’empêchera d’advenir, je prie tous ceux qui ont voté pour le Front populaire ou qui voient dans son avènement une source de joie et un espoir de quitter ma liste d’« amis ». Nous n’avons rien en commun. Comme l’a écrit ici un visiteur qui pensait peut-être m’insulter et qui voulait sûrement me stigmatiser, je suis un « anti-communiste primaire ».

8 juillet 2024

Asselineau réagit en direct aux résultats du second tour des législatives 2024

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