Translate

12 juillet 2024

Le retour de M. Wauquiez dans l’arène politique

Maxime Tandonnet
(pour Atlantico avec M. Philippe Iribarne)


– Laurent Wauquiez s’exprimait, ce mercredi 10 juillet 2022, devant l’Assemblée nationale. Le président du nouveau groupe LR a été très clair sur sa stratégie pour l’avenir de la droite, expliquant d’abord que le groupe allait changer de nom et ensuite qu’il n’entendait pas participer (activement, à tout le moins), à une potentielle coalition gouvernementale. Que peut-on dire, pour commencer, de cette stratégie ? Quel semble être l’objectif de la droite républicaine ?

Laurent Wauquiez a d’abord fait un choix audacieux en retournant dans la mêlée politique et en se présentant aux législatives, un choix gagnant puisqu’il a été élu dans des circonstances non évidentes… Il semble avoir changé de stratégie. Jusqu’alors, il se cantonnait à une certaine discrétion en se maintenant sur la réserve, espérant, un peu sur le modèle d’Edouard Philippe, capitaliser en se tenant à l’écart de la politique. Il avait aussi pour référence historique la traversée du désert de Charles de Gaulle, qui s’était retiré à Colombey dans les années 1950 avant son retour au pouvoir. Clairement, il change de stratégie et se replace au centre de l’arène. Dans le pataquès et le chaos qu’est devenue la politique française surtout à la suite de la dissolution, il a considéré qu’il ne pouvait pas demeurer sur un piédestal comme président de région. Il a bien constaté aussi que la posture de la distanciation ne lui profitait pas dans les sondages. Quand la France est dans la difficulté, les électeurs risqueraient de lui reprocher une sorte de dérobade. Son objectif est clairement de revenir au premier plan national dans la perspective de 2027.

– En refusant de participer à une coalition, la droite républicaine semble chercher à retrouver un peu d’oxygène et d’espace politique autonome. Ne joue-t-elle pas, de la même manière, la crise de régime politique ? Ce risque est-il nécessaire, si elle espère reconstruire une potentielle majorité, un potentiel projet et un potentiel candidat présidentiable en vue de 2027 ?

C’est la seule solution plausible. Je vous rappelle que la droite semble divisée à cet égard. Xavier Bertrand, Olivier Marleix et Aurélien Pradié étaient jusqu’alors profondément hostiles à un accord de gouvernement avec la macronie. Du seul fait des circonstances, ils ont, d’après ce que l’on comprend, évolué sur cette question et réclament Matignon pour un LR avec un gouvernement de coalition centrale rassemblant LR et Ensemble. La situation n’est évidemment plus celle qui prévalait avant la dissolution. Leur choix s’explique par l’urgence et la volonté d’éviter l’arrivée au pouvoir d’une gauche extrémisée qui profère des menaces d’insurrection si elle n’obtient pas Matignon alors qu’elle ne dispose d’aucune majorité parlementaire avec seulement 178 députés – moins d’un tiers. Donc la position des trois ci-dessus peut se comprendre comme une mesure de salut public pour éviter un désastre.

Toutefois, elle est irréaliste car la droite coalisée à Ensemble n’obtient même pas une majorité absolue, donc une telle expérience paraît vouée à l’échec. La solution d’une troisième force centrale, bousculée en permanence par les deux « extrêmes », exposée à une motion de censure et d’ailleurs, sans véritable accord sur rien, conduit à un échec et au naufrage de la droite désormais entraînée dans l’abîme avec la macronie. En 2027, après l’atomisation d’une droite fondue avec la macronie, il resterait deux solutions crédibles politiquement : la gauche et le RN. Limiter la casse aujourd’hui pour avoir bien pire dans deux ans et demi, c’est-à-dire l’Élysée, Matignon et l’Assemblée nationale réunis dans les mains de la gauche mélenchonisée pour un quinquennat entier, est la solution la plus tragique pour le pays. Quant au RN qui échoue depuis plus d'un demi siècle, on peut douter de sa capacité à rallier plus de 50% des électeurs. Donc dans cette hypothèse, en l’absence d’autre alternative, ce serait les pleins pouvoirs pour cinq ans à une gauche extrémisée.

– Sans aller jusqu’à la crise de régime et au refus catégorique de participer à quelque coalition que ce soit, peut-on imaginer un scénario dans lequel la droite républicaine ne ferait tout simplement pas obstacle à une coalition jugée « responsable » ? Quel serait l’impact sur la capacité de cette même droite à reconstruire son espace politique ?

Il me semble que le scénario proposé par Laurent Wauquiez est le plus réaliste et le plus crédible à ce stade. Il ne faut surtout pas entrer dans un gouvernement, afin d’éviter d’être associé au désastre provoqué par la dissolution du président Macron et ses suites qui s’annoncent tout aussi dramatiques. On évite ainsi un amalgame entre la droite et l’effondrement de la France qui se produit depuis 7 voire 12 ans dans tous les domaines, sécuritaire, migratoire, financier (dette publique à 3200 milliards d'euros), prélèvements obligatoires de 44% du PIB, chômage de plus de 5 millions de personnes, catastrophe scolaire, pauvreté, etc. Un effondrement qui s’accélère et se traduit dans le chaos politique actuel… Mais tout en restant extérieur à la coalition et en rejetant tout risque d’amalgame avec le macronisme, on évite de jouer la politique du pire dans des circonstances épouvantables pour le pays, en votant des lois importantes comme la loi de finances, si elles conviennent, et les textes sur lesquels on est d’accord. Il faut bien voir que la France est au fond du gouffre en ce moment sur le plan politique. A juste titre, Laurent Wauquiez ne veut pas que la droite se lie à un boulet qui l’entraînerait dans la noyade. Mais il fait aussi le choix de refuser d’ajouter du chaos au chaos, ce que les Français ne lui pardonneraient jamais, surtout dans la perspective de 2027. Cette position me semble être, non la meilleure, mais la moins mauvaise possible dans le contexte actuel. - 12/7/2024

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/12/le-retour-de-m-wauquiez-dans-larene-politique-pour-atlantico-avec-m-philippe-iribarne/

Chronique du douze du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution

Julie d'Aiglemont

Le Roy dans sa grande bonté avait écrit une longue missive aux Riens et aux Riennes puis s'était fait transporter dans les airs au moyen de son aéroplane, jusque de l'autre côté de l'océan, afin de porter secours à son grand ami Sir Joe du Bidon. Dans l'empire des Amériques, il se préparait aussi un Tournoi. Sir Joe devait affronter derechef Sir Donald de la Trompe. Les partisans du premier craignaient fort cependant que leur champion ne fût au meilleur de sa forme. Le brave homme semblait atteint de sénilité. La chose mettait en grande joie Sir Donald. Il avait d'ores et déjà mis en pièce son adversaire lors d'une première joute. Sir Joe s'était relevé et s'était épousseté. Il avait invoqué une faiblesse passagère, laquelle ne devant point inquiéter ses partisans. Las ! Plus il s'employait à faire montre de vivacité, plus il s'empêtrait, confondant ainsi lors d'un grand raout le roi de l'Ukranie, Volodymyr de Zele-En-Ski avec son pire ennemi, le terrible Tatar Poutinus. A celles et ceux qui ne laissaient de s'inquiéter, Sir Joe répondait invariablement qu'il lui fallait se ménager.
Notre Cynique Foutriquet le réassura doncques de son soutien indéfectible. Leurs destins étaient liés. Le Roy ne l' avait-il point reçu avec faste au Château avant que de prononcer la Grande Dissolution ? C'était aussi après ces mirifiques agapes que Sir Joe s'était piteusement écroulé aux pieds de Sir Donald.
Cependant que le Roy se distrayait de l'autre côté de l'océan, les Dévots se déchiraient pour savoir qui mènerait la Faction - s'il en restait encore une - à la Chambre Basse. Sa Grande Forfanterie avait refusé de reconnaitre la victoire de la Nouvelle Faction de la Plèbe et avait donné en pâture aux Riens et aux Riennes sa missive. Il y était question de "compromis". "Personne ne l'a emporté" avait déclaré en substance le Roy, sommant par là-même ses partisans de prendre langue avec ceux de la Sénestre qu'il jugeait conformes à le servir, ce qui excluait les maudits Insoumis et Insoumises, ainsi que quelques Jardiniers et Jardinières qui leur ressemblaient fort.
Le duc de la Béarnaise tenta de ramener Notre Infernal Magouilleur dans le droit chemin. "Usez de votre pouvoir, Sire, nommez un Premier Grand Chambellan à votre main" exhorta ce fidèle d'entre les fidèles. Le baron de l'Arche avait décliné l'offre du Roy de le servir. Il prisait fort sa charge très confortable de prince de la Chambre Haute. La chère y était bonne, les émoluments aussi. Le petit duc des Attelles entendait quant à lui régner sur les troupes des Dévots à la Chambre Basse, ce qui fâchait fort le duc du Dard-Malin. "Cela ne règlera pas la difficulté de la ligne de notre Faction" pérora-t-il devant un parterre de gazetiers éreintés. Chacun y tirait en effet à hue et à dia. Le Roy en était fort marri.
Du côté de la Faction de la Plèbe, on était, disait-on, en grands pourparlers, pour désigner celui ou celle qu'on présenterait à Sa Neigeuse Menterie comme Premier Grand Chambellan ou Première Grande Chambellane. Dans les chaumières où l'on prisait pour la Plèbe, on murmurait des neuvaines "ne nous décevez point !". Les Guildes des laborieux et laborieuses exhortaient aussi le Roy à ne se point soustraire aux résultats des urnes. Le toujours fringant baron de la Ville-Peinte, qui avait servi sous le règne du roy Jacquot, y alla aussi de son petit couplet afin de sermonner vertement Notre Dévoyé Monarc.

La force tranquille

Natalia Routkevitch

8/7/2024 - Décrivant l'ascension et le triomphe du libéralisme centriste, Immanuel Wallerstein a démontré comment ce dernier a réussi à étendre son emprise sur les idéologies et les projets concurrents - le conservatisme et le socialisme - pour les dénaturer progressivement n’en laissant que des coquilles vides.
Depuis ce triomphe qui ne date pas d'hier, quelques mesures « phares » portées en étendard par les représentants de ces mouvements concurrents ne mettent pas en question les fondements du système social qui est le nôtre. Un peu plus de redistribution, de green washing et de pathos antifasciste par ci, un discours d’autorité et du folklore nationaliste par là – voilà tout ce que peuvent nous offrir les oppositions en carton obéissant aux lois du Spectacle qui maîtrise parfaitement l’art de l’illusion contestataire.
L’idéologie de l’extrême-centre, elle, se passe de slogans retentissants. C’est dans sa pratique, pas dans ses slogans que le libéralisme centriste se montre d'une dureté implacable, radicalisant toujours plus l’existence humaine.
L’idéologie néolibérale est maximaliste dans sa vision profonde et minimaliste dans sa marche, écrivait Marcel Gauchet. Elle se passe "de grands discours, de projection globale, de doctrine développée. La radicalité de l’extrême centre, c’est une radicalité tranquille et modérée dans sa marche, incrémentale, comme disent les Américains. C’est un système où il n’y a pas besoin de guide, mais de technicien pour faire marcher une société dont l’idéal est l’autorégulation. L’extrême-centre ne propose pas de révolution mais des micro-mesures qui confortent les droits des personnes et accroissent l’indépendance des marchés. On ne va pas faire la révolution mais on va faire le traité de libre-échange transatlantique ! "
Alain Supiot a illustré ce travail de sape continuelle qui se fait sous couvert de l’élargissement des droits individuels, en indiquant, par exemple, qu’entre 1985 et 2006, la liste des discriminations a été allongée à onze reprises tandis que la proportion de salariés en CDD ou en intérim a été multipliée par quatre.
C’est ça, la révolution permanente de l’extrême-centre (on se rappellera de l'ouvrage éponyme de notre Mozart de la finance), et on ne voit pas, à l'heure présente, une force capable d'en changer le vecteur. Le macronisme est mort, vive le macronisme !
"Nous avons constaté que quelle que soit la majorité au pouvoir, à peu près le même cocktail de mesures est servi avec pour résultats : précarisation, démantèlement des services publics, pauvreté grandissante, rétrécissement de la base industrielle, vulnérabilité stratégique et la montée inquiétante du Front national", écrit l’économiste Frédéric Farah.
En 2007, Alain Greenspan, président de la Réserve fédérale des États-Unis, déclarait : "Nous avons la chance suivante : les décisions politiques, aux États-Unis, grâce à la globalisation, ont été remplacées en grande partie par l'économie de marché mondiale. A l'exception de la thématique de la sécurité nationale, le prochain président n'aura à l'avenir aucun rôle significatif à jouer. Le monde sera régi par les forces du marché."
It’s economy, stupid – affirmait le célèbre slogan de l’époque clintonienne pointant le rôle subalterne de la Politique dans nos cités.
Mais, à côté des logiques des marchés qui assurent la reproduction des mêmes schémas vicieux et les privilèges des gagnants de la globalisation, l'idéologie de l'extrême centre, elle, a beau être discrète, elle n'en exerce pas moins un immense pouvoir fédérateur au-delà de sa base sociale et par-delà les frontières.
La convergence idéologique de ceux qu'on appelle les élites sécessionnistes est plus forte que la logique des situations sociales. A la différence de la lumpen-bourgeoisie présentée par la sociologie coloniale comme les classes intermédiaires (marchands, avocats, industriels, etc.) au service de maîtres coloniaux et n'ayant pas de conscience de classe, la lumpen-oligarchie qui est montée en période de globalisation accélérée est cimentée par un sentiment d'appartenance à une strate supérieure et par une volonté de servir de boussole morale à l'humanité entière. C’est en offrant ce sentiment de supériorité morale à des classes intermédiaires que les vrais gagnants de la globalisation ont réussi à mettre à leur remorque la petite bourgeoisie et affiliés, dotés désormais de capital culturel de référence à défaut d'avoir une position matérielle très enviable.
De leur côté, les vrais perdants des politiques néo-libérales, déclassés économiquement et symboliquement, n’ont aucune idéologie et aucun camp pour porter une véritable alternative. Ils épuisent toute l'indignation disponible dans les mobilisations vaines qui ne remettent pas, ou si peu, en question le cadre du fonctionnement de nos sociétés.
Manifestement, le temps de la Politique n’est-il pas encore venu. Sans doute, viendra-t-il plus tard quand les crises vont se multiplier, l’entropie va s’accélérer, le chaos monter, et le délitement s'approfondir. Il ne peut pas en être autrement car l’entropie, le délitement et le chaos sont inhérents au système qui a pour principe fondamental de son fonctionnement la guerre de tous contre tous.

Élection présidentielle américaine : les derniers mois de Biden ?

H16

12/7/2024 - Fin juin, les citoyens américains ont eu le douteux privilège de regarder sur CNN le premier débat présidentiel de l’actuelle campagne électorale en cours aux États-Unis, opposant Donald Trump pour les Républicains et Joe Biden pour les Démocrates. La surprise ne fut dévastatrice que pour les plus niais et les plus captifs des bobards actuels de la presse de grand chemin : Biden y est apparu pour un débris sénile à peu près incapable d’aligner quelques arguments cohérents, terminant souvent ses phrases par des borborygmes incompréhensibles.

Ce fut donc un parfait désastre pour le candidat démocrate qui, en revanche, n’étonna guère ceux qui avaient largement pu voir que l’état mental de l’actuel locataire de la Maison Blanche ne faisait que décliner depuis des années. Depuis sa campagne électorale minable en 2020 suivie de son accession à la présidence, Biden montrait clairement qu’il n’était plus que l’ombre de ce qu’il avait été dans ses années comme vice-président auprès d’Obama, et le camouflage de sa sénescence devait entièrement au travail permanent de tous les médias officiels américains.


Pour Trump, le débat ne fut même pas l’occasion de dérouler ses arguments, le pantin en face de lui déclenchant surtout la pitié : une charge frontale de la part de l’ex-président aurait été probablement jugée trop facile. Sa performance fut donc très moyenne, ce qui ne l’a pas empêché de s’envoler dans les différents sondages suivant le débat : Trump dépasse maintenant largement Biden dans tous les pronostics établis à ce jour.

Depuis ce débat fatidique pour Biden, les succès s’accumulent pour Trump puisque la Cour Suprême a récemment rendu son avis concernant le cadre d’application de son immunité présidentielle, notamment invoquée dans les procès qui ont été lancés contre lui par différents tribunaux : sans surprise non plus pour ceux qui suivent l’affaire depuis le début, la Cour Suprême a rappelé que le président américain est entièrement couvert par l’immunité dans les actes officiels entrant dans le cadre de la Constitution et n’en bénéficie pas a priori dans les actes officieux.

Essentiellement, ce rappel de la Cour Suprême met globalement fin aux cabales judiciaires que l’administration Biden avait lancées contre son opposant politique. Quant à celles qui ne sont pas éteintes, tout indique qu’elles seront progressivement reportées à des dates suffisamment éloignées du jour du vote pour que leur interaction avec la campagne électorale en soit durablement amoindrie.

Et à mesure que Trump se dégage de ses problèmes et gagne chaque jour en popularité, Biden, de son côté, s’enfonce dans l’incertitude et une impopularité essentiellement provoquée par une situation économique américaine de plus en plus mauvaise, et, maintenant, par l’évolution négative de sa santé mentale qu’il est devenu impossible de camoufler.

Cependant, il ne faut pas se leurrer : la tenue du débat aussi tôt (en général, c’est plutôt en septembre octobre) n’est pas un hasard puisqu’il a permis, pour les médias grand public et les Démocrates, d’officialiser ce qui se murmurait depuis plusieurs années, à savoir que l’actuel occupant de la Maison Blanche n’est pas en mesure de mener une campagne victorieuse… Et même de diriger le pays comme en témoignent maintenant les éditos consternés et les Unes sans ambiguïté qui s’accumulent sur le sujet.


Oui, pour le camp Démocrate, il faut maintenant infuser partout l’idée que ce candidat n’est pas idéal contre Trump, et qu’il faut même le remplacer, de façon aussi crédible et légale que possible, de façon assez rapide pour tenir compte des couinements de plus en plus audibles de certains gros donateurs au parti, ce qui pourrait poser quelques soucis juridiques.

Bien évidemment, ce remplacement étant maintenant dans toutes les têtes, il ne faut plus pour l’acter qu’un nom solide.

Quelques uns sont évoqués, celui de Newsome (l’actuel gouverneur de la Californie) est ainsi régulièrement poussé par des médias – notamment français – qui semblent commodément oublier qu’il est controversé même au sein de son parti et que ses résultats dans son État sont suffisamment consternants pour que Trump en fasse du petit bois.

Bien évidemment, si Biden devait se retirer – par exemple pour raisons de santé, en faisant jouer le 25ème amendement à la Constitution américaine, notamment si les États-Unis se retrouvent confrontés à une forte menace sécuritaire qui nécessiterait un Chef des Armées un peu moins éteint – ce serait alors l’actuelle Vice-Présidente, Kamala Harris, qui pourrait entrer en campagne. Cette option, à laquelle certains donateurs croient encore, fait cependant fi de l’impopularité de Harris, encore plus prononcée que celle de Biden (ce qui est une performance en soi).

La seule option réellement crédible, en remplacement d’une femme noire, ne peut bien sûr être qu’une autre femme noire. Seule Michelle Obama pourrait jouer ce rôle et, pour le moment, tout se déroule comme prévu : d’une part, les médias préparent progressivement l’opinion publique à cette éventualité, et d’autre part, l’épouse de Barack Obama a clairement fait savoir qu’elle ne souhaitait pas se lancer. Ceci lui permettra d’entrer dans le rôle à reculons, parce que – comprenez-vous – “mon devoir m’y pousse, je ne pouvais pas laisser tomber mon pays”. Avec la bonne quantité de trémolos dans la voix, cela passera très bien.

La politique américaine sera agitée pendant les prochaines semaines : on peut raisonnablement s’attendre à voir disparaître Biden d’une façon ou d’une autre et à la (ré)apparition de Big Mike Michelle Obama. Cependant, au-delà de la question du candidat démocrate, la sincérité du scrutin de novembre 2024 dépendra surtout de la capacité des institutions américaines à se débarrasser de toutes les mauvaises habitudes en place en 2020. Or, sur ce plan, c’est encore la confusion qui règne.

Tout peut donc arriver, même l’invraisemblable.


https://h16free.com/2024/07/12/78035-election-presidentielle-americaine-les-derniers-mois-de-biden

Il fallait y penser avant…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


12/7/2024 - Un sondage révèle que 74% des Français se disent insatisfaits du résultat des élections législatives. Le seraient-ils moins s’ils avaient voté en leur âme et conscience au lieu de suivre, dociles, les consignes des partis ? Certainement, car lorsque l’on reste libre de son choix on peut être déçu, mais on ne nourrit pas un sentiment de frustration. Ce mécontentement traduit peut-être aussi le réveil douloureux des électeurs, constatant que la gauche en tête de sièges, ne l’est pas en voix, loin s’en faut. Dépossédé volontairement par le jeu des alliances, l’électeur qui s’est laissé guider plus qu’il n’a été acteur ne peut que s’étonner à présent et la lettre de Macron conforte cette impression. Un président qui affirme que personne n’a gagné au motif qu’il n’a pas, lui, de majorité absolue, berne les Français. Macron fait une nouvelle fois une lecture de la constitution très « fabiusomacronienne ». À aucun moment il n’est dit qu’un parti l’emporte seulement s’il a 289 députés. En définitive, Macron prend ce prétexte pour s’affranchir de choisir un Premier ministre dans le groupe le plus nombreux, comme il est de coutume sous la Vème République, en clair il ne reconnaît pas le résultat des urnes, qui lui est très défavorable et appelle à une entente large, façon de transformer un massif rejet des Français à son encontre, en une splendide victoire tactique.

Maladresse de sa part ? Non, provocation, pied de nez à ces partis qui se sont couchés une fois de plus pour garder quelques députés. Cette déclaration fleure le coup d’État. Comme garant des institutions on devrait trouver mieux. Au lieu de se pencher sur la source du problème, il le contourne, comme toujours. Le politologue Dominique Reynié, directeur général de Fondapol observe que toutes les gauches pèsent 27% et toutes les droites 47% et de conclure : « Une majorité de droite va être gouverné par la gauche. Le barrage républicain m’effraie. »

En cela il a raison mais reste toujours étonnamment prudent et n’ose pas poser la question qui fâche, celle du mode de scrutin, seul responsable de cette anomalie. L’origine du décalage entre voix et sièges vient uniquement de là. Pourquoi ne pas l’évoquer clairement ? Pour ne pas froisser, une fois de plus. C’est une constante dans notre vie politique, il est devenu interdit de se saisir de certains sujets, et celui des institutions malades et totalement déphasées avec la réalité en fait partie. Il y a une fausse pudeur consistant à considérer ceux qui dénoncent le système comme corrompu, au sens d’altéré, comme des séditieux, ou révolutionnaires, voulant provoquer un chaos institutionnel. Sottise d’autant plus insupportable que l’anomalie est aujourd’hui parfaitement visible. Tant que la supercherie était masquée par la concordance entre nombre de voix et représentation finale, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, globalement la logique était respectée. Dorénavant ce n’est plus le cas, la raison et la justice devraient conduire à changer cela.

Impossible, l’argument massue de la peur d’une instabilité constitutionnelle sera avancé en lieu et place d’une volonté d’équité. Instabilité dont on se demande bien quel visage elle pourrait avoir, en regard de la confusion qui règne dans cette nouvelle Assemblée. Toucher à la Vème République est pour beaucoup un crime, tant elle offre finalement de possibilités pour que ceux qui depuis 40 ans président tour à tour de façon catastrophique, aux destinées de notre pays. Ce tabou de l’intangibilité chronique de notre constitution, qui n’est toilettée qu’à la marge et toujours aux bénéfices de ceux qui sont au pouvoir, va avec celui d’en finir avec l’imposition par la gauche de SA morale, de SA conception de la dignité politique, en clair de SA vérité. L’évolution ne viendra pas de ceux qui se nourrissent d’un système qui a été perverti. Laurent Wauquiez illustre cet immobilisme, en déclarant qu’il s’oppose à toute coalition gouvernementale, mais reste favorable à un pacte législatif. Formule creuse et alambiquée pour avouer que les LR feront du LR, c’est-à-dire rien, ou du bricolage en regardant la France s’enfoncer.

Comment pourrait-il assumer ce grand écart ? Repousser une coalition mais accepter un pacte ? À force de compliquer les raisonnements, ils en deviennent intenables, quand ce n’est pas franchement absurdes. Il veut une politique à la carte, comme au restaurant ? C’est donc fort de cette nouvelle stratégie qu’il entend reconquérir le pouvoir ? Laissons-le à sa rêverie. Plus inquiétant, il justifie sa position en se déclarant opposé « aux manœuvres » et « aux combinaisons d’appareil ». Mais n’a-t-il pas fait exactement l’inverse pendant l’entre-deux tour ? Ne s’est-il pas vautré dans la compromission pour sauver quelques députés LR et permettre à des Renaissances et des NFP de barrer la route au RN ? A-t-il déjà oublié les turpitudes dont il s’est rendu responsable pour exister ? Il n’est hélas pas le seul, Larcher y va de son commentaire au micro de RMC. Lui aussi récuse le résultat de cette élection, en s’attribuant cependant, non sans fierté, son active part dans cet imbroglio, avouant sans honte que finalement tout a été frelaté dans l’unique but d’empêcher le RN de gagner, donc ça ne compte pas. Étrange argument. Après avoir fait barrage au RN, le voilà prêt à recommencer pour le NFP. Il y a tout de même un bémol qui n’échappera à personne. Influencer les électeurs est une chose, écarter du pouvoir le groupe qui possède le plus de députés n’est possible qu’en cas de nouvelle coalition. Avec qui pensent-ils gouverner ? Entre les 37% du RN qui ne doivent pas gouverner, et maintenant les 25% du NFP nouvellement disqualifiés par les Barons de la politique, nous débouchons sur une démocratie qui exclue 62% du corps électoral sans sourciller.

Notre pays est vraiment malade et pas seulement financièrement. Ça ressemble fortement à ce référendum de 2005 dont le résultat fut dévoyé quelques années après. Ils ont cette fois été plus rapides pour déjuger le vote du peuple. On ne peut plus se satisfaire d’une forte participation et trois jours plus tard dire aux Français que finalement on continuera à faire sans leurs avis. Que l’on soit pour ou contre le NFP, là n’est pas la question, c’était avant de les porter au pouvoir qu’il fallait s’interroger sur la stratégie à adopter. Le NFP est majoritaire à l’Assemblée nationale, le Premier ministre doit être choisi dans ses rangs. À eux de trouver les moyens de gouverner, c’est l’esprit de notre constitution, enfin du peu qu’il en reste. Nous souffrons d’un manque cruel de clarté et d’honnêteté, chacun se jugeant autorisé à récuser un résultat dès lors qu’il n’est pas conforme à sa vision des choses. La folie s’est emparée de notre pays, les principaux personnages, Président de la République, Président du Sénat sont en roue libre. Soit nous assistons à des retournements de vestes pour permettre aux perdants de gagner, soit nous entrons dans une instabilité institutionnelle qui devra passer par la destitution de Macron et une refonte de notre Vème République. À force de jouer avec le feu, on finit par se brûler…


11 juillet 2024

Caroline Galactéros

Législatives : quelles conséquences pour la place de la France dans le monde ?

1 - Les conséquences des législatives anticipées en France sur l’image et la place de la France dans le monde ;
2 - La mission de paix de Victor Orban et les contrefeux européens et ukrainiens ;
3 - Le Sommet de l’OTAN marqué par les évolutions en cours de la stratégie américaine et le sort de l’Ukraine ;
4 - La situation au Moyen-Orient et l’élection d’un nouveau président en Iran ;
5 - La situation au Sahel. - 10/7/2024

(vidéo) cliquer sur l'image ↴
Vincent Verschoore

11/7/2024 - Charles Pépin, l'animateur de l'émission "philosophique" de France Inter "Sous le soleil de Platon", s'est offert ce matin un magnifique exercice de malhonnêteté intellectuelle dans le cadre d'un débat avec le constitutionnaliste Patrice Spinosi, sur la question des libertés publiques.
Pépin impose d'emblée l'idée hobbesienne du Léviathan, selon laquelle l'individu doit accepter de sacrifier sa liberté pour sa sécurité, comme une forme de vérité. Il nous resterait ensuite à placer le curseur quelque part entre liberté et sécurité, alors que l'abandon des libertés ne garantit en réalité aucune sécurité, autre peut-être que superficielle.
En effet, on voit bien que les populations obligées de sacrifier leurs libertés pour la sécurité (URSS, Corée du Nord, Chine...) finissent par n'avoir ni l'une ni l'autre, car soumises à un régime de terreur où tout faux pas, toute opinion non conforme peut vous mener au camp de travail forcé. Ou, en termes modernes, à un mauvais crédit social qui vous emprisonne de fait.
Il prétend également que les libertés sont garanties par l'état de Droit (donc la séparation des pouvoirs), et que ce dernier est menacé par les "populistes".
C'est vrai, mais il n'y a pas que les populistes qui menacent l'état de Droit. Dans le cadre français, les macronistes le font très bien, et ce Droit ne vaut plus grand chose dès lors qu'il sert certains intérêts plutôt que d'autres (et surtout les intérêts des puissants), et qu'il permet de justifier l'arbitraire (état d'exception, anti-terrorisme transformé en chasse aux opposants politiques, police en roue libre), toutes choses difficilement imputables aux "populistes" vu qu'ils n'ont jamais été au pouvoir.
Pépin roule de toute évidence pour les macronistes et leurs castors, et c'est assez honteux d'utiliser le média public pour ce genre de propagande.

Cliquer sur l'image ↴

Et maintenant, que va devenir la France ?

Maxime Tandonnet
(pour le JDD)

10/7/2024 - Dans l’esprit initial des institutions de la Ve République, à l’issue d’une dissolution ratée, le président de la République devrait démissionner. En recourant au référendum ou en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, le chef de l’État pose une question de confiance au pays. Si les électeurs votent non au référendum ou s’ils refusent de lui accorder une majorité à l’Assemblée nationale, cela signifie que le président est désavoué, qu’il a perdu la confiance populaire. Dans ces conditions, il ne peut pas rester à l’Élysée. Tel était le modèle gaullien : un président doté de pouvoirs importants mais dont la légitimité tenait à la confiance populaire. Si celle-ci est brisée, en vertu du principe que toute démocratie repose sur un équilibre entre pouvoir et responsabilité, un président désavoué après avoir sollicité la confiance, ne peut pas demeurer en place. Ce principe, le général de Gaulle l’a appliqué en démissionnant à la suite du référendum perdu de 1969, malgré sa popularité qui restait immense.

Le lien entre l’autorité présidentielle, la confiance populaire et la responsabilité personnelle s’est ensuite rompu. Jacques Chirac, après avoir appliqué l’article 12 de la Constitution en 1997 (dissolution) et perdu les législatives suivantes, n’a pas envisagé de démissionner. De même, après son référendum perdu sur la Constitution européenne de 2005, il est demeuré à l’Élysée comme si rien ne s’était passé, ou presque.

Emmanuel Macron fera de même au lendemain du fiasco de sa dissolution qui débouche sur une gauche majoritaire et un parti présidentiel devenu minoritaire. Plutôt que de tirer les conséquences de la confiance refusée par le peuple, il tentera de distraire l’attention des Français à travers une débauche de communication. Devant une Assemblée nationale composée par trois forces antagonistes, la gauche avec La France Insoumise disposant d’une majorité relative, Renaissance, le parti présidentiel affaibli, et en troisième, le Rassemblement National, le chef de l’État sera tenté d’accentuer toujours davantage la dérive du pouvoir politique dans le culte de la personnalité au détriment d’une action rendue impossible par la fragmentation de l’Assemblée nationale.

Or, la France est un pays gravement malade. La dette publique s’est accrue d’un tiers en sept ans, passant de 2000 à 3200 milliards d'euros, tandis que les prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales) atteignent 44% du PIB, les meurtres et tentatives de meurtres, les violences gratuites, les agressions sexuelles et viols sont en pleine augmentation, les statistiques de l’immigration battent tous les records avec 320 000 premiers titres de séjour et 120 000 demandeurs d’asile en 2023, le chômage demeure à un niveau très élevé malgré l’autosatisfaction affichée par le gouvernement avec plus de 5 millions de demandeurs d’emploi selon France Travail, la pauvreté touche 10 millions de personnes (INSEE) et le RSA bénéficie à plus de deux millions de victimes de l’exclusion, le niveau scolaire s’effondre comme le révèlent les classements internationaux, notamment en mathématiques où la France est avant-dernière de l’OCDE, le déficit vertigineux du commerce extérieur (86 milliards en 2023) reflète la désindustrialisation du pays.

Le contexte politique ne permet pas d’espérer un quelconque redressement de cette situation désastreuse avec un chef de l’État obsédé par la seule image de lui-même et une Assemblée nationale rigoureusement ingouvernable, absolument chaotique. Aucune esquisse de majorité solide et durable ne se présente. Contrairement au parti travailliste au Royaume-Uni, la gauche française ne cesse de se radicaliser et sombrer dans l’utopie et la démagogie sous l’influence dominante de La France Insoumise, n’offrant d’autres perspectives qu’une augmentation des flux migratoires au prétexte de « l’asile climatique », des hausses gigantesques d’impôt et l’effondrement économique. En face l’idée « d’union des droites » a lamentablement échoué. Le coup de force d’Eric Ciotti, président des Républicains, dans le dos des autres leaders de ce parti et en faveur du Rassemblement National, n’a pas permis, contrairement aux prévisions sondagières, à une coalition auto-proclamée « union des droites » d’obtenir une majorité de gouvernement. L’image du RN, un parti qui ne cesse d’échouer depuis un demi-siècle, demeure bien trop brutale et aventureuse pour que les Français acceptent un jour de lui confier les clés du véhicule : en voici une preuve supplémentaire. Quant au macronisme, ne limitant la casse qu’en raison d’un accord de désistement contre nature avec la gauche, il est voué à la désintégration et à la disparition à l’horizon de 2027, compte tenu de son extrême impopularité chronique et de l’impossibilité constitutionnelle d’un troisième mandat. Une majorité de Français espérait une droitisation du gouvernement mais à la faveur d’une tambouille électorale, la France se retrouve plus à gauche et dans une situation politique plus chaotique que jamais… Que de frustrations ! Au stade actuel, le chaos politique français paraît sans issue…

De fait, il n’existe pas d’autre espoir pour la France qu’une révolution politique, une transformation radicale de la culture et de modèle de gouvernement : bannissement du culte narcissique de la personnalité, retour à des partis politiques réalistes et capables de s’opposer et d’échanger sans haine névrotique, réhabilitation du débat d’idées et de l’intérêt général comme principe de gouvernement pour en finir avec l’exubérance vaniteuse, respect intangible du peuple et de la nation. Sur le plan des institutions il semble impératif de renouer avec un chef de l’État au-dessus de la mêlée, incarnant la sagesse et l’unité nationale plutôt que la vanité et l’hystérie permanente. Le retour à un septennat qui serait non renouvelable offre une perspective intéressante à cet égard. Cette réforme s’accompagnerait d’un puissant Premier ministre et un Gouvernement déterminés à piloter le pays dans un objectif d’efficacité et de bien public, sous le contrôle du Parlement auquel serait rendu respect et souveraineté. Enfin, le recours fréquent au référendum, pour tous les choix engageant l’avenir du pays, serait une solution de renouveau démocratique et de réconciliation entre la nation et le politique. Mais hélas, ces solutions de bons sens paraissent aujourd’hui inconcevables dans le brouillard de l’hystérie quotidienne.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/10/et-maintenant-que-va-devenir-la-france-pour-le-jdd/

JUILLET 24 OU LA BOURGEOISE COMÉDIE DU CHAOS

Gabriel Nerciat

Bon, c'est vrai que c'est assez amusant, ce début juillet, mais il va quand même falloir faire cesser la comédie tôt ou tard.
Résumons.
Un président mal réélu et détesté de son peuple reçoit une baffe magistrale aux élections européennes, dissout dans la foulée l'Assemblée nationale en posant aux Français qui l'ont désavoué une question de confiance qu'il feint de trouver légitime, prend une deuxième baffe après avoir été doublé par son Premier ministre, et récolte au final une Chambre basse coupée en trois, totalement ingouvernable.
Puis, trois jours après le désastre, le même vient négligemment nous faire savoir par voie de presse, comme si rien ne s'était passé, qu'il attendait que les trois vaincus du scrutin législatif (ses alliés centristes et les vieux tocards chiraquiens et radicaux-socialistes) lui proposent une coalition de gouvernement lorsqu'il daignera, un jour ou l'autre, les recevoir.
J'ai raté quelque chose, ou nous sommes bien en pleine bouffonnerie ?
D'aucuns nous disent qu'en validant, au second tour des législatives, le hold-up électoral baptisé Front républicain, les Français ont préféré le chaos à Jordan Bardella.
Fort bien.
Mais dans ce cas, c'est Monsieur Chaos qu'il faut nommer à Matignon, ou sa soeur Madame Anomie.
Les prétendants ne manqueraient pas : Monsieur Cohn-Bendit, Monsieur Le Bras, Monsieur Corcuff, Madame Rousseau, Monsieur Branco, même Monsieur Arnault (Raphaël).
En tout cas, de deux choses l'une : soit le Banquier Président et ses électeurs si raffinés acceptent d'endurer le chaos pendant trois ans, soit Emmanuel Macron fait la seule chose qu'un président de la Ve République doive faire en pareille circonstance : présenter ses excuses à la Nation et partir.

10 juillet 2024

Vincent Verschoore

10/7/2024 - À peine arrivé à la présidence européenne pour six mois, la Hongrie de Victor Orban s'est impliquée dans une offensive diplomatique pour mettre un terme à la phase militaire du conflit en Ukraine, évidemment au grand déplaisir des va-t-en guerre euro-atlantistes.
Après avoir rendu visite à Zelensky puis à Poutine, Orban en appelle également à l'Otan dont un sommet se tient actuellement à Washington.
QG d'une secte de psychopathes hautement privilégiés et façade du complexe militaro-industriel, l'Otan a besoin de la guerre pour exister, même s'il la perd : ceux qui meurent pour son bénéfice ne sont que des consommables ukrainiens, menés par une marionnette sacrifiant son pays sur l'autel des fausses promesses (et des vraies rétrocommissions).
Orban a bien compris que l'Europe géographique, donc y compris l'Ukraine, n'a rien à gagner et tout à perdre de la continuation d'un conflit dont le déclencheur fut le coup d'État de Maïdan en 2014, monté par les USA, mené par Victoria Nuland et supervisé par Joe Biden, alors vice-président.
La tentative actuelle des euro-atlantistes pour un renversement du régime géorgien pro-européen, mais conscient du noyautage de ses institutions par les ONG pro-atlantistes (d'où la loi de déclaration des financements), illustre la crainte hongroise : tout ce qui s'oppose à la logique de domination et de destruction euro-atlantiste sera menacé par les technofascistes au pouvoir aux USA, à l'UE et à l'Otan. Il est nécessaire que la population européenne en prenne conscience.