Translate

20 juillet 2024

Le sabre et le glaive

Issa GORAIEB

Sur fond de massacre permanent à Gaza, et à quelques heures seulement d’intervalle, viennent de se mettre en mouvement deux dynamiques placées d’emblée sur une même trajectoire d’inéluctable collision.

À une écrasante majorité, le Parlement israélien votait jeudi une résolution prétendant enterrer à jamais la solution des deux États en Palestine, projet considéré comme une menace existentielle pour Israël. On appréciera l’ironie de l’argument, à l’heure où c’est Israël lui-même qui, dans les faits, s’affirme en péril existentiel pour le peuple palestinien : où c’est encore lui qui, par son expansionnisme effréné, voue la région tout entière à une perpétuelle instabilité ! Toujours est-il que le texte adopté, bien que de portée purement symbolique, prétend engager dans ce refus tout futur gouvernement israélien : étant entendu que l’actuelle équipe au pouvoir n’a nul besoin d’encouragement en la matière. Pourquoi, dès lors, ce subit branle-bas ? Parce que l’on est à moins d’une semaine de la visite à Washington de Benjamin Netanyahu. Invité à prendre la parole devant le Congrès, le Premier ministre israélien emporte donc dans sa besace assez de munitions pour venir à bout, comme il l’espère, des préférences américaines : lesquelles vont à la solution à deux États, comme s’est empressée de le réaffirmer la Maison-Blanche sans toutefois critiquer de front l’initiative de la Knesset.

Nettement plus marquée est cependant la réaction de Paris, qui a fait part de sa franche consternation. Osera-ton néanmoins espérer que cette affliction qui s’empare de la France, patrie des droits de l’homme, pionnière européenne des droits des peuples, la poussera enfin à reconnaître l’État palestinien comme l’ont fait récemment trois pays de l’UE ? Quel meilleur moment pour se décider à le faire pourrait-il donc se présenter après ce niet absolu, définitif, scellant le monstrueux bain de sang de Gaza ?

Et puis, il n’y a pas que Gaza. Si en effet la douteuse démocratie parlementaire israélienne, abusivement louée en Occident, a joué le tout pour le tout, c’est aussi pour tenter de prendre de vitesse une justice internationale fermement résolue à décortiquer, déconstruire et invalider les fallacieux prétextes invoqués pour l’occupation – et la colonisation – des territoires palestiniens conquis en 1967.

Proprement historique est, de fait, l’avis sur la question qu’a rendu hier même la Cour internationale de justice, et cela sur requête expresse de l’Assemblée générale des Nations unies. Cet avis consultatif émanant de la juridiction onusienne la plus haute est en réalité le plus accablant des réquisitoires, puisqu’il s’attache à souligner le caractère indéniablement illicite, illégal, de l’occupation prolongée, des annexions et des manipulations démographiques – à Jérusalem notamment – dont se rend coupable l’État hébreu. Le texte exige l’arrêt immédiat de ces pratiques et rappelle aux divers États l’obligation de ne pas reconnaître tous ces faits accomplis.

Au sabre des généraux de Tel-Aviv, fait face désormais, avec une détermination croissante, le glaive de la justice planétaire. Et ce glaive, le Liban peut s’enorgueillir du fait que c’est un de ses fils les plus estimables qui en assume admirablement le maniement. Dans une déclaration qu’il a tenu à ajouter à l’avis consultatif, le président de la CIJ Nawaf Salam explique d’ailleurs les raisons impitoyablement techniques pour lesquelles il a accordé son suffrage à la totalité des points que renferme ce document. On se souviendra avec regret que c’est cette même personnalité académique, diplomatique et juridique de grand renom qui avait été pressentie il y a quelques mois pour former un gouvernement. S’y étaient opposés, car ils le jugeaient trop pro-occidental, ceux qui font commerce de la cause palestinienne. Et qui en réalité se soucient moins de Jérusalem que des intérêts hégémoniques de l’Iran.

Là aussi, justice vient d’être enfin rendue. - 20/7/2024 -

Gastel Etzwane

Sharon van Rouwendaal prend des antibiotiques prophylactiques avant de plonger dans la Seine.
Aux Jeux olympiques de Paris, les athlètes devront prendre des précautions particulières avant de nager dans la Seine. La joyeuse baignade de la ministre et de la maire de Paris n’ont pas convaincu.
« Je prendrai une petite dose d'antibiotiques à titre préventif quelques jours à l'avance, ce qui permettra d'éviter les diarrhées » a déclaré Rouwendaal. « En effet, la veille de la compétition, je devrai également me mettre à l'eau pour me préparer. Si je suis la seule à dire "c'est trop sale, je n'y vais pas", je n'aurai pas de médaille non plus. Qu'est-ce que je veux plus que tout ? C'est quand même une médaille, j'espère une médaille d'or », a ajouté l'athlète.
L'association néerlandaise de triathlon a également appelé à prendre des antibiotiques. Quel cirque. - 20/7/2024 -

Yann Thibaud

La transgression de la norme, tant vantée par les postmodernes, n'a de sens et d'intérêt que si cette norme est injuste, nocive ou oppressive.
Mais si cette norme est au contraire un fondement anthropologique, une loi naturelle, alors la transgression de la norme devient une aberration, voire une perversion.
Et c'est là le piège dans lequel se sont empressés de tomber les adeptes de la fameuse déconstruction : à force de vouloir tout transgresser, tout détruire et tout remettre en cause, ils n'ont abouti qu'au chaos et au néant, autrement dit ils sont les responsables de l'actuelle et si navrante décadence de la culture occidentale.
Mais vouloir tout conserver et faire du passé un idéal à regretter nostalgiquement, constitue l'erreur symétrique, celle commise cette fois par les différentes mouvances traditionalistes.
Car tout n'est pas bon dans l'ordre ancien, sinon il n'aurait jamais été ni contesté, ni renversé.
Vouloir tout conserver et vouloir tout détruire constituent ainsi les deux erreurs opposées, dans lesquelles s'entêtent et se combattent sans merci les différents courants idéologiques présents et actifs aujourd'hui sur terre.
Le point commun de ces deux positions est la paresse intellectuelle, qui conduit à globaliser et essentialiser chaque civilisation, en lui attribuant de manière simpliste et infantile une étiquette bien ou mal, justifiant de vouloir à tout prix la détruire ou la défendre.
Comme la réalité est évidemment, on s'en doute, largement plus complexe, nous ne sortirons des multiples conflits, haines et dissensions qui ravagent aujourd'hui notre planète et notre humanité, qu'en acceptant de réfléchir et de ressentir.
Autrement dit, il nous faut reconstruire le monde.
Et cette perspective, qui peut paraître écrasante de par son ampleur et son ambition, m'apparaît tout au contraire profondément stimulante et exaltante, car elle nous redonne pouvoir et responsabilité, et ne nous laisse d'autre choix que de faire appel à nos ressources cachées et latentes, qui ne demandent qu'à resurgir et servir enfin.
Radu Portocala

L’entrisme est une stratégie conçue par Trotski qui consiste à infiltrer des organisations politiques adverses et l’appareil de « l’État bourgeois ». N’est-il donc pas dans l’ordre des choses que le trotskiste Mélenchon veuille l’appliquer ?
Depuis des décennies, le trotskisme bénéficie d’une confusion : parce qu’opposé à Staline, on prétend qu’il serait autre chose que le communisme. Et on fait semblant d’oublier que Trotski était un communiste zélé, un communiste violent, proche de Lénine, théoricien de la terreur rouge.
Le communisme - et donc le trotskisme - ne peut s’appliquer que par la dictature. Il le dit lui-même quand il prétend instaurer la « dictature du prolétariat » - formule malhonnête, car le prolétariat est le premier qui subit cette dictature et ses conséquences. Il ne peut être que ce qu’il a été en Union soviétique, en Chine, au Cambodge, en Europe centrale et orientale, à Cuba, en Éthiopie : une dictature brutale, éliminant toute forme d’opposition et dont le seul but est de se maintenir au pouvoir et qui a conduit tous ces pays à la faillite.
Dans le monde occidental - et particulièrement en France - le trotskisme a assez d’adeptes et, ce qui devrait étonner, leur nombre semble augmenter au lieu de diminuer. C’est, bien entendu, la conséquence d’une grave inculture politique, mais aussi du rejet par beaucoup d’une classe politique inepte qui a décidé d’ignorer définitivement le peuple et qui ne survit que par cette ignorance.
Pourquoi Mélenchon et ses amis ne profiteraient-ils pas de cette situation qui leur est devenue tellement favorable ? Ils réclament des postes et plus ils en obtiennent, plus ils en réclameront. Leurs exigences s’appuient sur l’utilisation démagogique d’une volonté populaire peu claire et sur la menace des troubles qu’ils peuvent déclencher. Avec l’aide de ceux qu’ils veulent anéantir, ils construisent une puissance qui devient petit à petit pouvoir et, un jour, plus rien ne pourra s’y opposer.
On dit que la gauche est une maladie française. Non. La maladie est dans le camp d’en face, là où on refuse de comprendre la gauche et où on fait semblant de la combattre avec des gants en soie.
Régis de Castelnau

Rubrique : crasse

Le Rassemblement National, chacun le sait, est une organisation nazie, qui veut ouvrir des camps de concentration et reconstruire des chambres à gaz.
Il se trouve qu’il est premier parti de France en voix, et premier parti de France en nombre de députés. Il a décidé de respecter les principes républicains dans le fonctionnement de l’Assemblée nationale et notamment d’appliquer l’article 10 de son règlement qui prévoit que : « L’élection des vice-présidents, des questeurs et des secrétaires a lieu en s’efforçant de reproduire au sein du bureau la configuration politique de l’Assemblée ».
Le NFP, habituel rabatteur de voix pour Macron, qui refuse de serrer la main des députés RN parce qu’ils ne seraient pas républicains, décide quant à lui, sans crainte de la contradiction, de s’asseoir sur les principes républicains avant de les piétiner en leur refusant l’application des règles codifiées et depuis toujours respectées. Et bien sûr toujours sans crainte de la contradiction, ils ne crachent pas sur les votes du RN qui leur ont permis d’accéder à ces postes juteux.
Mais Laurent Wauquiez fait mieux. Il magouille en loucedé avec les macronards dont il se prétend l’opposition, et se fait attribuer deux vice-présidences alors que son groupe est cinq fois moins nombreux que celui du RN ! Qui, fort démocratiquement, en a zéro !
Et voilà que cette crapule pousse maintenant des cris d’orfraie parce que ce RN qu’on ostracise, a pourtant respecté la règle républicaine qui voulait que soient attribués aussi un certain nombre de postes au NFP.
Il faut lire son communiqué dans lequel il va jusqu’à accuser Marine Le Pen de soutenir l’islamisme !
On avait oublié Wauquiez réfugié dans sa Région, il réapparaît dans la lumière, égal à lui-même : répugnant.
On sait très bien quel est son rêve, être intronisé par la ploutocratie et Macron pour succéder à celui-ci en 2027. Histoire de terminer le sale boulot.
La droite française n’est pas seulement la plus bête du monde, elle est aussi la plus sale.

19 juillet 2024

Jak Umbdenstock

Malgré la défaite du parti présidentiel aux législatives, celle que tout le monde a voulu chasser du perchoir le récupère.
Rien ne change…
Va falloir la chercher loin, la motivation pour continuer à aller voter.

YAËL BRAUN-PIVET GARDE LA PRÉSIDENCE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE, CHASSAIGNE, CANDIDAT DU NFP BATTU !

Jacques Cotta

Pourquoi ? Comment est-ce possible ?

Si la macronie n’a pas disparu, c’est uniquement parce que Mélenchon et les responsables de gauche ont répondu favorablement à Macron le soir du premier tour des législatives en décrétant le fameux « front républicain », alliance électorale avec la macronie et les républicains pour battre le RN.
⇨ Du coup, la gauche a fait élire le double des députés macronistes dont ses ministres menacés, jusqu’à Borne la chef du 49.3. Sans oublier le responsable des républicains, Olivier Marleix, et quelques autres…
⇨ Du coup toujours, macronistes et « républicains » ont pu s’allier lors de la première session de l’Assemblée nationale pour réélire Yaël Braun-Pivet au perchoir.
⇨ Du coup encore, la macronie sort victorieuse, résultat inenvisageable il y a encore quelques semaines !
Merci le Front républicain, merci la gauche, merci JLM et tous ces chefs qui parlent au nom des Français, merci à tous ceux qui ont sauvé la macronie.
Nul doute qu’ils vont tenter d’enfoncer le clou… Macron et les les siens auraient tort de se priver. Ce n’est qu’un début, le reste est à suivre…
19/7/2024
Une vidéo virale montre l’eurodéputée Manon Aubry (LFI) enlacer la présidente de la Commission européenne tout juste réélue.

Cliquer sur l'image ↴

Pendant que Manon Aubry embrasse chaleureusement Ursula von der Leyen, le NFP fait de la résistance en refusant de serrer la main aux deux benjamins de l'Assemblée... avant de participer à la réélection de la présidente macroniste. On ne sait pas trop ce qui l'emporte dans cette gauche, de la bêtise, de la lâcheté, du cynisme d'arrivistes qui n'arrivent plus, ou de la corruption morale. Que le diable les emporte.
Denis Collin
Radu Portocala

18/7/2024 - Prison de Sighet, à l’extrême nord-ouest de la Roumanie. La seule parmi les centaines ouvertes par le pouvoir communiste à avoir fonctionné sous un nom de code : Dunărea (le Danube). La seule qui n’apparaissait pas dans les documents du ministère de l’Intérieur. Arrivés là-bas, les détenus cessaient d’exister. Ils y étaient pour mourir et pour passer dans l’oubli.
Deux cents dignitaires de l’ancien régime – la plupart arrêtés dans la nuit du 5 au 6 mai 1950 – y ont été enfermés sans jugement, sans condamnation. Mon grand-père, ancien ministre libéral (et, entre autres, officier de la Légion d’honneur) était du nombre. Il venait de subir une très lourde intervention chirurgicale.
Aucun n’avait moins de 50 ans. Leurs âges allaient de 60 à 80 ans. Le plus vieux d’entre eux, Dinu Brătianu, ancien premier-ministre libéral, avait 83 ans au moment de l’arrestation. Ils subissaient tous une sorte d’exécution lente. Il fallait les exterminer par la faim, le froid, la maladie. Lorsqu’ils mouraient, deux gardiens traînaient leurs corps dans les couloirs et les escaliers, enlevaient leurs couronnes dentaires en or, s’ils en avaient, les chargeaient la nuit venue sur une charrette et les enterraient nus, sans cercueil dans des tombes restées à jamais anonymes.
En général, on cherchait à les isoler dans des cellules individuelles de manière à ce qu’ils ne sachent jamais qui étaient leurs co-détenus. Il n’y avait que quelques cellules communes. Mon grand-père était dans l’une de celles-ci. Un jour, il fut surpris par l’un des gardiens au moment où il tentait de regarder par la fenêtre – ce qui était rigoureusement interdit. On l’amena dans la cellule de punition, dite « la noire » parce que les détenus y étaient enfermés dans l’obscurité totale, enchaînés au sol couvert d’eau froide. Mais cette simple mesure d’isolement ne suffisait pas. Il y fut battu à mort. Le soir, un gardien ouvrit la trappe de la porte et jeta dans la cellule sa chemise ensanglantée. La nuit, ses co-détenus entendirent la charrette qui s’éloignait.
Jean-Luc Mélenchon et ses amis, ceux à qui Emmanuel Macron a donné l’occasion de s’agiter maintenant, à l’ombre de leurs drapeaux rouges, en bas des marches du pouvoir, sont les héritiers de ce que je viens de raconter. Ils sont les héritiers du premier secrétaire du parti communiste qui avait décidé que ces morts étaient nécessaires ; ils sont les héritiers du ministre de l’Intérieur qui avait signé les ordres d’arrestation ; ils sont les héritiers du commandant de la prison qui représentait la lutte contre l’ancien monde ; ils sont les héritiers du gardien qui a battu mon grand-père jusqu’à ce qu’il rende l’âme. Ils sont les héritiers directs d’un vaste et monstrueux système fait d’idéologues criminels, de délateurs, d’enquêteurs, de tortionnaires, de gardiens cruels, de fossoyeurs nocturnes. Et ils n’existent que parce que l’Occident a refusé de juger le communisme comme il a jugé le nazisme. Cette honte ne sera jamais effacée.

Cellule « la Noire » de la prison de Sighet