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29 juillet 2024

JO 2024 : une cérémonie sans surprises

H16

29/7/2024 - Voilà qui agacera peut-être les pignoufs asséchés des plateaux télé qui tremblent à l’évocation des chaleurs de l’été : on nous annonçait une sécheresse et de la canicule mais la cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous une pluie battante.

Ceci dit, rappelons que François Hollande était de la partie. C’était donc garanti que tout serait fortement humide, jusqu’à la flamme olympique… qui n’est pas une flamme puisque son embrasement est simulé par de la vapeur d’eau et de la lumière.


Au-delà de ces aspects aqueux, cette ouverture des Jeux Olympiques de Paris aura surtout été un cauchemar logistique pour les touristes et les spectateurs sur place : pour un prix des places particulièrement prohibitif, la nature même des lieux et du spectacle proposé, sous une forte pluie et par des températures assez fraîches, aura abouti à faire regarder par des milliers de personnes le lent passage de bateaux-mouches sur la Seine, activité jusqu’alors gratuite. Les sons et lumières, saupoudrés tout le long du parcours et dans la capitale, n’étaient que partiellement (ou pas du tout) visibles pour les spectateurs à quais dont une partie a rapidement jeté l’éponge.

Eh oui : l’avantage d’un stade, c’est qu’il est conçu pour des spectacles en son centre, faciles à regarder depuis les gradins, mais c’était manifestement trop commun pour l’élite parisienne en charge du projet.

À cet élément logistique gênant, on doit ajouter une réalisation assez maladroite, des caméras inopérantes car trempées et une prise de vue inégale voire brouillonne.

Sur le contenu même, force est de constater que tout a probablement déjà été dit ou écrit sur cette cérémonie qui n’a été justement conçue que pour déclencher des réactions. Au moins le carton est plein de ce côté-là tant le spectacle proposé par l’entre-soi parisien semble avoir produit de polémiques.


Cependant, y avait-il de quoi être surpris ?

Avec une direction générale multicéphale comprenant des pointures comme Anne Hidalgo, le couple Macron et les inévitables artistes subventionnés du Paris Qui Sait, pouvait-on réellement espérer quoi que ce soit d’autre que ce que nous avons eu ? Sérieusement ?

Faut-il rappeler que le spectacle, de l’aveu même de Thomas Jolly, devait être quasiment conçu comme “l’antithèse au conservatisme” d’un spectacle renommé dans le monde entier, celui du Puy-du-Fou ? Et pour un rejet du conservatisme, quoi de mieux que faire intervenir la Brigade Alphabet à plusieurs passages de cette cérémonie ?

Non, réellement, il ne devrait y avoir aucune surprise dans les choix qui furent faits, et ce à quoi on a assisté est donc finalement tout à fait conforme à ce qu’on pouvait réellement attendre, c’est-à-dire typiquement un rejet de ce qui avait plu dans la cérémonie d’ouverture de la coupe du monde de Rugby en 2023.

Elle avait, on s’en souvient, beaucoup plu aux Français de cette France périphérique et provinciale apparemment inconnue des élites parisiennes, et avait même reçu une bonne critique de la part des participants étrangers qui y avaient vu une représentation de l’art de vivre à la Française, logique dans le contexte. Et elle avait, bien évidemment, déclenché l’urticaire de toute la petite intelligentsia parisienne, ulcérée de voir “la carte postale sépia d’une France qui sent la naphtaline”.

Dès lors, avec une telle équipe, un tel cahier des charges et de tels antécédents, il s’agissait donc d’absolument tout faire pour rejeter ce qui a fait la France, ses traditions, son art et les plus belles pages de son histoire. Ceci permet de placer aussi peu subtilement que possible une Marie-Antoinette décapitée, une évocation d’une partie de jambes en l’air à trois, une chanteuse incapable de parler (et, plus étonnant encore, de chanter) en Français sortant de l’Académie française, et de coller, au milieu de la cérémonie, un spectacle de Drag Queen dont toute la mise en scène ne fut bâtie que sur le désir d’effaroucher la classe moyenne provinciale française.

Au moins ne pourra-t-on pas contester que le but a été rempli bien au-delà du calcul adolescent des créateurs du spectacle puisqu’oubliant la portée mondiale de l’événement, ils sont parvenus à choquer à peu près tout le reste de la planète en plus de cette tranche de France initialement visée.


Faisant preuve de ce courage millimétré auquel seuls les fonctionnaires de la subversion subventionnée sont capables de faire appel, ces derniers ont voulu choquer quelques bigots chrétiens de la basse province française. Manque de bol ou courte vue des tâcherons qui composent maintenant “l’élite” française, ce faisant, ils ont non seulement choqué les chrétiens français, mais aussi le milliard de téléspectateur chrétien de par le monde, et – par le choix spécifique de leur mise en scène – l’autre milliard de téléspectateurs musulmans qui goûte aussi peu à ce genre d’exhibitions parfaitement hors sujet… Le tout dans un spectacle qui, depuis sa création, n’avait jamais été autre chose que “tout public”.

C’est finement joué, car en transformant ainsi un bon tiers de la cérémonie en véritable Gay Pride, on garantit que le message passé ne sera absolument pas celui de l’inclusivité ou de l’ouverture d’esprit, mais exactement le contraire puisqu’on aura tout fait ainsi pour cliver.

Cette division assumée – en lieu et place d’un spectacle apolitique et areligieux qui doit rassembler et véhiculer des valeurs positives desquelles la guillotine ne devrait pas faire partie – est un parfait camouflet aux valeurs olympiques traditionnelles, et sonne comme le message d’adolescents capricieux en mal de rupture avec le reste d’une société qui leur a pourtant exprimé de plus en plus clairement qu’elle ne veut pas de leur idéologie.

Bref, aucune surprise : nous avons eu exactement ce que cette élite est capable de produire.

Et sans surprise à présent, cela se traduit par un rejet assez clair de la population française et surtout mondiale de ces pitreries de mauvais goût, et un contrecoup très négatif pour le Comité Olympique qui se retrouve à faire du contrôle des dommages collatéraux au point de retirer la captation vidéo complète de l’événement, devenue subitement sulfurique.


Et toujours sans surprise, des sponsors ont commencé à retirer leur présence de ces Jeux, directement à la suite de la diffusion de cette cérémonie, trouvant certaines parties choquantes et inappropriées.

Bref, tout s’est déroulé comme prévu.


https://h16free.com/2024/07/29/78256-jo-2024-une-ceremonie-sans-surprises

28 juillet 2024

Chronique du vingt-huitième du mois de juillet en l'an vingt-quatre de la Grande Dissolution et des Jeux

Julie d'Aiglemont

Les cérémonies inaugurales des Olympiades firent grandement jaser dans les chaumières. Le maître de ballet, Monsieur Jollius, qui les avait conçues avec quelques comparses, les avait voulues à l'image de notre chère vieille République. De l'avis quasi unanime, l'évènement fut apprécié. Il ne se trouva que les Haineux pour s'étrangler de rage à la vue des scènes vivantes qui avaient formé les morceaux de choix de ces festivités. Le satyre bleu, s'épanouissant joyeusement au milieu de créatures extravagantes attablées à un banquet, mit en grande ire Madame Maraiechalle-Nouvoilla et le vicomte de Vil-Y-Est. Ces Haineux y virent un détournement impie de la Cène, là où il était davantage question d'une bacchanale. La vision à la fenêtre de la Conciergerie d'une comédienne faussement décapitée, en robe écarlate, chantant le Ça Ira des Sans-Culottes au son d'un orchestre des plus échevelés, fit hurler la baronne du Boudain. Cette bonne dame, confite en religion, cria au sacrilège. Ne venait-on point de trancher derechef la reine Marie-Antoinette ? Le grand philosophe monsieur Finequellecrotte s'épancha abondamment, criant qu'il n'y eût plus de beauté dans ce monde. Les coupables en étaient ces maudits Éveillés, dont on ne savait plus dire s'ils étaient mâles ou femelles.
Le Roy s'ennuya ferme. Lorsque des statues figurant les grandes héroïnes de la vieille République sortirent des flots de la Seyne, Notre Morgueux Réactionnaire s'étrangla en reconnaissant Louise Michelus, une maudite anarchiste que le bon monsieur Thiers avait pourtant fait exiler aux antipodes pour la punir d'avoir été rebelle et insoumise. Sa Grande Turpidité s'attendait à tout moment à voir surgir des flots la belle madame Fin-du-Castetus.
Quand le moment fut venu pour notre souverain de déclarer ouvertes les Olympiades de Lutèce, quelques sifflets se firent entendre.
Les cérémonies s'achevèrent avec l'allumage d'une montgolfière - laquelle porterait la flamme olympique durant le temps des jeux - et les envolées lyriques d'une cantatrice de la Belle-Province, la Sellette d'Ion, ce qui ne manqua point de faire saillir quelques larmes chez d'aucuns et d'aucunes. Quelques heures auparavant, la diva avait posé pour la postérité en compagnie de Dame Bireguitte, vêtue pour l'occasion d'un costume en toile dont on recouvrait ordinairement les matelas.

Yann Thibaud

Pourquoi être antisémite est-il, à juste titre, inconvenant et réprouvé, alors qu'être anti-russe est en revanche valorisé et encouragé ?
Une contradiction de plus de la bien-pensance officielle, qui considère la haine comme le suprême mal, alors qu'elle la promeut et en fait une quasi-obligation à l'égard de certains peuples.
Tout est ainsi dans la propagande de l'Occident : affirmer de nobles idéaux et organiser et mettre en place leur exact opposé.
Par exemple prétendre que les jeux olympiques seront la fierté de notre pays, et humilier celui-ci par une cérémonie d'ouverture inepte, obscène et parfaitement décadente.
Parler de faire barrage au fascisme et imposer un système totalitaire et orwellien, lors de la prétendue crise sanitaire et pour le déroulement de ces jeux notamment.
Prétendre que « l'Europe c'est la paix » et tout faire pour provoquer une troisième guerre mondiale.
Voilà pourquoi seuls les êtres qui ne réfléchissent pas peuvent encore valider et soutenir le système et l'idéologie aujourd'hui au pouvoir.
Et voilà pourquoi penser est ce qui nous permettra de nous sortir de la nasse, dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui enfermés.
Il est donc, plus que jamais, impératif de faire montre de lucidité et d'esprit critique.
L'heure n'est plus à la mièvrerie et à la crédulité.
Quittons donc la prison du « non mental, non jugement » et développons, tout au contraire, l'intelligence et le discernement.
Car l'esprit est notre souverain bien, celui qui nous permettra d'instaurer enfin des temps nouveaux, d'opérer la mutation vers une nouvelle civilisation, de déjouer les pièges et rebâtir le monde.
Régis de Castelnau

Rubrique : inversion

28/7/2024 - Il y a eu un moment de vérité involontaire au milieu du flot de mensonges que Netanyahou a proférés devant le congrès des États-Unis. Le Premier ministre israélien a déclaré que ce qui se passait à Gaza était « UN AFFRONTEMENT ENTRE LA BARBARIE ET LA CIVILISATION ». Il n’avait pas tort, sauf que la barbarie n’est pas du côté qu’il désigne mais du sien. Et de ceux qui le soutiennent et l’arment.
À l’image d’Emmanuel Macron recevant le président israélien en grande pompe, alors que celui-ci a revendiqué le massacre en disant « qu’il n’y avait pas de civils innocents à Gaza » et en allant signer les bombes avant qu’elles soient déversées sur les civils palestiniens.
Jonathan Cook est un journaliste britannique qui a vécu à Nazareth, en Israël, pendant 20 ans. Il a publié cet article le 26 juillet dans la revue Middle East Eye. Il y démontre implacablement cette inversion.

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Gilles Casanova

[Extraits] Comprendre ce que nous vivons, comprendre ce que nous voyons, est fondamental pour comprendre qui nous sommes, et où nous allons.
Les Jeux olympiques n’étaient pas venus depuis 100 ans à Paris, en France, et la cérémonie d’ouverture de ces Jeux olympiques est le moyen et le moment par lequel un pays se donne à voir au monde, montre qui il est, ce qu’il veut montrer de lui et ce qu’il est capable de faire et d’apporter au monde.
Donc cette cérémonie est tout autant destinée à montrer au monde entier ce que nous sommes, qu’à nous dire à nous-mêmes qui nous sommes et qui nous voulons être demain. Les concepteurs de cette cérémonie l’ont d’ailleurs présentée comme telle : un message politique pour la France de demain et un message délivré au monde.
Ils y sont parfaitement parvenus.
Mais il faut décrypter ce message et déterminer si nous le partageons. S’il est un message fonctionnel ou souhaitable pour la Nation pour le collectif qu’elle constitue à la fois à travers le temps et à la fois dans l’espace qui est celui de la France.
Critiquant une série de tableaux qui me semblaient parfaitement déplacés dans cette cérémonie d’ouverture, je me suis fait rétorquer par des personnes qui se considèrent comme intellectuelles et qui se vivent comme de gauche, qui se veulent « évoluées », et « avancées », que chacun des tableaux même les plus critiqués renvoyaient à une tradition française existante, que seule mon inculture, ou mon aveuglement d’extrême droite, ne me permettait pas de reconnaître et de distinguer.
Ils ont raison sur un point, chacun des éléments que nous avons vus renvoie à une tradition. Une société est faite de ses traditions. Comme une société est faite aussi de leur subversion. Quoi de plus vrai. Le problème est d’arriver à bien placer les yeux en face des trous.
Le carnaval c’est le moment où les hommes se déguisent en femmes, où les femmes se déguisent en hommes, allez à Dunkerque qui a maintenu sa grande tradition du carnaval et vous verrez cela, et c’est terriblement français ! Mais les hommes se déguisent en femmes grotesques et les femmes se déguisent en hommes grotesques, c’est un moment de subversion, de transgression, c’est un rite qui permet le fonctionnement harmonieux de la société le reste de l’année.
Le Magistrat qui se déguise le jour du carnaval en une sorte de créature que l’on appelle aujourd’hui de ce mot anglo-saxon « drag queen », cela fait partie de la tradition française et de la vie de la société. Et il n’y a aucun mal à cela.
La difficulté c’est le jour où il viendrait au tribunal requérir devant la Cour d’assises la perpétuité contre un accusé, habillé en drag queen. Non, pour requérir la perpétuité contre l’accusé, il va bien s’habiller en robe, c’est exact, mais ce n’est pas la même robe, c’est la robe du magistrat. C’est toujours une robe, mais elle n’a pas le même sens ! Ce n’est pas le même rite.
Le rite dans une société c’est fondamental. Et ce qui est fondamental c’est de comprendre que le rite c’est de faire les choses au moment et au lieu où il convient de les faire. Pas n’importe quand, pas n’importe comment.
Tout le message contenu dans cette cérémonie d’ouverture c’est de briser les rites, briser les codes. Montrer cette image de Marie-Antoinette qui tient sa tête dans ses mains, on nous dira c’est une image classique du Grand guignol, là encore une tradition à la française. C’est indiscutable, la question est de savoir si elle avait sa place ce jour là dans cette cérémonie d’ouverture.
Tout le problème de cette cérémonie d’ouverture c’est qu’elle n’est pas construite comme une cérémonie d’ouverture mais comme un carnaval de mise à bas de tous les rites de toutes les traditions de tout ce qui peut représenter la société française aux yeux de la très grande majorité des Français, qui ne partagent pas les engouement ou les fantasmes d’une petite bourgeoisie urbaine qui considère le stade national comme dépassé, comme toxique, comme agressif, et qu’il ne mérite que d’être traîné dans la boue.
Au fond ce sont les millions de Français des catégories populaires qui croient à ces rites et ces traditions qui peuvent se sentir traînés dans la boue par cette cérémonie d’ouverture.
Ils ne seront pas troublés outre mesure puisqu’ils savent que quand ils votent pour un parti politique, l’establishment fait bloc pour lui fermer la porte du pouvoir, et pour lui fermer même l’accession prévue par les textes de loi, aux postes de responsabilité à l’Assemblée nationale…
Oui c’est la même idée ! Et c’est tout naturellement que critiquer cette cérémonie d’ouverture c’est être renvoyé à n’être qu’un ces 13 millions de « fachos » qui déshonorent la France.
Mais il y a toujours de la Raison dans l’Histoire. Pourquoi cet engouement permanent pour la transgression, pour la fête, pour le carnaval chaque jour partout de la part des élites au pouvoir ?
Parce que l’on consomme plus les jours de carnaval. Le commerce marche mieux quand on fait la fête. La société festive est une société plus rentable, si c’est une société qui est basée sur la consommation. Donc on comprend tout naturellement que cette cérémonie financée par Coca-Cola et Louis Vuitton aille dans le sens de cet homo festivus.
La perspective c’est la société liquide. Celle qui est développée par Georges Soros, celle qui est voulue et dont la perspective est orchestrée par des symposiums comme celui de Davos qui se tient chaque année entre milliardaires et dirigeants politiques.
Cette société où toutes les traditions, tous les rites, sont déclarés dépassés, cette société néolibérale où comme le disait Margaret Thatcher « there is no society there are individuals », il n’y a plus de société, il n’y a plus que des individus, par centaines de millions évoluant dans une forme de liberté individuelle apparente totale s’étant libérés de la Nation, s’étant libérés de leur sexe, de leur genre, de leurs obligations morales, mais soumis à quelques monopoles ou oligopoles détenus par quelques dizaines de milliardaires qui organiseront et contrôleront leur vie dans un totalitarisme « soft » qui se présente comme une fête permanente et désirable.
C’est donc le message de cette cérémonie d’ouverture.
Puisqu’il y a un message il convient de le décrypter et non de le répéter à la manière de perroquets en disant que c’est la seule façon de vivre. Que c’est la vraie gauche, donc la seule vie, et qu’il convient de censurer tout le reste, qui n’est que fascisme et mort.
Mon propos n’est pas de demander l’avènement d’un nouveau fascisme, eh non, mon propos est d’inciter à réfléchir ceux qui veulent bien lire, entendre et comprendre ce qu’ils voient.
La voie qui nous est proposée, et un peu imposée, c’est celle de la destruction d’une société, de la destruction d’une civilisation, même si c’est la voie du plus grand profit pour quelques milliardaires et les princes qu’ils ont installés au sommet de l’establishment politique pour nous diriger.
Il y a aussi une tradition française, c’est celle de renverser les puissants, de renverser la table, et de choisir son destin.
L’avenir nous dira si c’est le carnaval totalitaire de la consommation ou si c’est la tradition politique consciente et raisonnée qui l’emportera. 28/7/2024

27 juillet 2024

Romain Vignest

27/7/2024 - L’inculture et le caractère pavlovien de certaines réactions, a fortiori de la part de gens d’ordinaire plus avisés, ne laissent pas d’affliger et gêner. Certes, on a le droit de n’avoir fait ni latin ni grec, d’être une quiche en histoire de l’art, de ne jamais mettre le pied dans un musée, de ne connaître ni Silène ni la tradition grotesque, de croire singulier ce qui relève de la tradition… mais alors il faut être humble et se taire.
Il conviendrait en outre de ne pas confondre la représentation avec la chose et un tableau de Léonard, pourtant maintes et maintes fois pastiché, avec la Cène elle-même, de comprendre qu’on peut pasticher l’un sans insulter à l’autre, a fortiori si le pastiche ne reprend aucun symbole chrétien.
À cet égard, je signale à ces gens que le motif de la Cène païenne n’est pas nouveau et que l’assimilation de Dionysos, fils de Zeus, et du Christ comme figures est-méditerranéennes du sacrifice et de la résurrection remonte au moins à Clément d’Alexandrie.
Vincent Verschoore

N'ayant pas de télé, ne sachant rien de C8 hors le nom de Hanouna, dont je n'ai jamais vu d'émission (déjà que je sature après deux minutes d'extraits), je devrais me ficher complètement de la décision de l'Arcom de tuer cette chaîne.
Et pourtant non, car d'une part c'est une vraie chaîne populaire avec une grosse audience (ce qui lui donne une légitimité de fait dans un PAV soi-disant démocratique), d'autre part c'est une censure manifeste imposée par les macronistes contre une opposition politique (C8 appartient à Bolloré).
La direction de l'Arcom, en effet, est composée de neuf membres dont un président nommé par le président de la République, trois nommés par la présidence de l'Assemblée nationale, trois par la présidence du Sénat, un par le Conseil d'État, et un par la présidence de la Cour de cassation.
Autrement dit, 80% d'obligés macronistes, pour ne pas dire 100%.
Nous assistons donc, à nouveau, à un abus de pouvoir de la mafia en place, à la progression d'un fascisme techno-totalitaire pour lequel tous les moyens sont bons pour imposer sa pensée unique.
Si l'Arcom devait censurer quelque chose, ce serait plutôt France Inter, qui est une radio publique donc a priori tenue à une mission d'information plutôt que de propagande. Or, France Inter non seulement vire tout ce qui déplaît au pouvoir, mais emploie des pseudo journalistes mais vrais propagandistes (Salamé, Demorand, Cohen, sans parler des habituels Enthoven, Aram et autres BHL), tous à fond dans la promotion des narratifs des macronistes et assimilés.

PARIS EST UNE FÊTE AVORTÉE SOUS LA PLUIE

Gabriel Nerciat

Sur la cérémonie d'hier soir, il n'y a finalement pas grand chose à dire.
Puisqu'elle a été calibrée, avec la précision d'un logiciel informatique, pour plaire aux adorateurs du monde contemporain anglophone (dont Paris est devenue l'une des banlieues occidentales) et déplaire à tous les autres.
Ne soyons donc pas aussi prévisibles que le banal Monsieur Jolly.
À ce propos, d'ailleurs, je trouve bien aimables tous ceux qui comme Philippe de Villiers ou Marion Maréchal s'indignent de la séquence sur Marie-Antoinette, chantant décapitée aux fenêtres de la Conciergerie ; car il ne s'agit même pas d'un sacrilège révolutionnaire ou surréaliste (lequel aurait dit au moins quelque chose de vaguement subjectif sur l'essence régicide de la République) ; juste une référence grotesque et attendue à l'univers faisandé des films de Tim Burton ou de Sofia Coppola.
De même que l'allusion obligée à Méliès, qui n'est jamais qu'une parodie sucrée et banale du film de Scorsese.
Idem encore sur l'Eucharistie des drag-queens et des femmes à barbe, qui aurait désespéré Bunuel, consterné Tati, effrayé Stendhal et ravi le fondateur de Luna Park.
Le tout confirmé par l'insupportable chanson de John Lennon, dont la présentatrice de la télévision d'État nous informe sans rire qu'il s'agit d'une rengaine composée contre le capitalisme et la guerre.
Ah, on en veut, nous, de la révolution avec des froufrous et des plumes dans le cul. La momie de Lénine chorégraphiée par l'héritière de Walt Disney - et filmée par le plus mauvais cinéaste qu'on ait pu trouver sur la place de Paris.
Cette cérémonie en fait m'a appris surtout une chose : la France se distingue aujourd'hui du reste du monde occidental, et notamment des pays anglo-saxons, à la fois par sa prétention de nouveau riche péniblement cosmopolite (façon de faire oublier qu'elle est aux portes de la banqueroute tout en multipliant les bateaux-mouches) et ses maladresses de larbin provincial qui ne peut plus prendre le train pour aller se griser à Londres.
Même dans le mode du wokisme, les élites culturelles françaises sont devenues de mauvais élèves ridiculement conformistes, qui n'arrivent pas à la hauteur de leurs maîtres américains.
Aya Nakamura, son sabir et son postérieur d'hippopotame, d'accord, mais seulement si elle fait semblant d'imiter Angela Davis ; pas quand elle se trémousse grotesquement au milieu des gardes républicains réduits à l'état de danseurs de cabaret.
Ou bien, peut-être qu'on peut voir les choses autrement : Paris hier soir a achevé de révéler au monde entier que le wokisme est bien le triomphe, pas même paradoxal, du capitalisme mondialisé.
Au règne des masses et des empires a prétendu succéder, à partir des années 1980-90, celui des minorités en folie et de l'individualisme décérébré, désexualisé (les trois personnages libertins de la bibliothèque, quand on les quitte derrière la porte, peuvent à peu près tout faire sauf l'amour) et déraciné qu'on a laborieusement essayé de mettre en scène hier soir. Celui qui rend impossible toute contestation un peu sérieuse du monde tel qu'il est devenu et qui ne veut pas passer (l'apologie continuelle du changement n'a pas d'autre but).
Enfin, ultime catastrophe : Céline Dion, providentiellement rendue aphone juste avant la mort de Denise Bombardier, a retrouvé sa voix.
Après, on s'étonne qu'il pleut.

26 juillet 2024

IMAGINONS QUE LE NFP ENTRE À MATIGNON…

Jacques Cotta

26/7/2024 - Madame Lucie Castets, spécialiste dit-on des services publics, que je n’avais pas eu le loisir de croiser pour les différentes enquêtes écrites ou télévisées, serait nommée 1er ministre.
Dans les premières mesures d’urgence, il devrait en toute logique y avoir la renationalisation des autoroutes, la reprise en main de l’énergie et donc la remise en cause radicale des directives européennes, l’assurance d’une rentrée scolaire avec des professeurs dans chaque classe et des programmes rétablis, des soignants dans les hôpitaux, des services rétablis et des lits ouverts là où la santé n’est plus qu’un mot, des magistrats permettant de ne pas attendre des mois et des mois le règlement de litiges qui empoisonnent la vie… Bref, des mesures pour remédier aux causes qui poussent notamment des millions de personnes de la France « périphérique » à être démoralisées et à se retrancher dans le vote RN…
Mais c’est là que les Athéniens s’atteignent ! Car il faudra inévitablement dire à Madame von der Leyen, que Manon Aubry embrasse chaleureusement le jour de sa réélection, et aux institutions européennes, d’aller se faire voir. De quoi réjouir les forces du NFP dont aucune n’est pour rompre avec les diktats de Bruxelles.
Tout cela ne serait-il donc que sinistre comédie ?
Et l’accolade Aubry / von der Leyen ne serait-elle pas le plus bel exemple d’une superbe escroquerie ?
Soit dit en passant, ce qui est vrai pour le NFP l’est tout autant pour le RN qui ne veut en rien, comme tout bon parti de rechange de la Macronie qui se respecte, rompre avec l’UE.

Chronique du vingt-six du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution

Julie d'Aiglemont

Le Roy exultait. Lutèce était la capitale du monde et il en était le phénix. On était à quelques heures de la grande cérémonie nautique qui ouvrirait les Olympiades, lesquelles avaient cependant déjà commencé par quelques joutes de balles. Notre Orgueilleux Amphytrion recevait à cette occasion au Château les têtes couronnées qui avaient fait le voyage de Lutèce pour assister aux festivités. Celles-ci promettaient d'être grandioses.
Sa Honteuse Compromission réserva au Conducator de l'Argentina, le signor Milenul, ainsi qu'au président de l'Israel un accueil des plus particuliers, puisqu'il leur faisait le grand honneur de les recevoir dans un tête-à-tête. Le signor Milenul avait déjà fait l'objet de toutes les attentions royales. Un dîner avait été organisé en son honneur à quelques temps de là. Ce Milenul était un homme des plus brutaux et inconvenants. Il avait pour oracle un de ses canins, passé de vie à trépas, qu'il avait fait embaumer et qu'il consultait fort souvent. Il passait l'essentiel de son temps en visites à l'étranger, cependant que la vice-conductrice, la signora de la Vile-Ruelle gouvernait le pays. Madame de la Vile-Ruelle méprisait fort notre pays, et ne perdait jamais une occasion de le faire savoir. Les joutes de balle au pied lui en donnaient moult occasions. Les hommes-lige du Conducator avaient aussi toutes les tendresses pour d'anciens bourreaux qu'on avait mis sous les verrous sous le régime précédent. Parmi ces bourreaux, il s'en trouvait un qu'on appelait "l'ange blond" et que la justice de notre pays avait condamné par contumace pour avoir causé la mort dans d'atroces souffrances de deux Riennes, nonnes de leur état.
La grande question était de savoir si le Ciel serait clément sur les fêtes olympiques. Depuis la veille, de lourds nuages s'amoncelaient sur Lutèce, crevant en pluies abondantes. La faute en était sans conteste à la cantatrice Haridelle de la Tombale. Le Roy, qui la prisait fort, ainsi que son époux, monsieur de Béhachelle, l'avait priée de se faire entendre quelques jours auparavant, lors des festivités du quatorze de ce mois de juillet. La prima donna s'était pour l'occasion grimée en lampadaire ou en tuyau - on n'avait trop su lequel de ces deux accessoires avait été utilisé.
Il se murmurait aussi que c'était à la présence de l'ancien Roy Françoué dit le Flan - il faisait partie des Invités de marque - que l'on devait la pluie redoutée par les Grands Savants de l'institut-Du-Temps-Kilfera. On les consultait fiévreusement, la réponse de leurs grenouilles indiquait invariablement des trombes d'eau sur Lutèce.