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31 juillet 2024

Petits sabotages entre amis d’extrême gauche

H16

31/7/2024 - Même si l’effervescence olympique aura fait passer les petites nouvelles locales franco-françaises en arrière-plan, il semble difficile d’oublier complètement les événements de vendredi dernier qui ont vu une bonne partie du trafic ferroviaire grande vitesse largement interrompu à la suite d’un sabotage d’ampleur.

C’est ainsi que tôt vendredi matin, suite à des incendies volontaires sur ses équipements, la SNCF a été obligée d’interrompre les départs de train depuis la gare Montparnasse à Paris, puis de faire de même sur la ligne Est et Nord alors que d’autres incendies étaient signalés. En tout, quatre sabotages ont été tentés et un déjoué par des agents de la SNCF qui ont aperçu une camionnette en fuite.


Le trafic interrompu a rapidement conduit à la congestion des gares parisiennes. À la mi-journée et alors qu’un grand nombre de Français et de touristes tentaient de rejoindre la capitale, et pendant que les équipes sur le terrain faisaient le maximum pour réparer les installations détruites, les responsables politiques montaient au créneau pour lever des boucliers et tirer la sonnette d’alarme devant ce qui apparaît alors comme une exaction lamentable sans revendication.

C’est ainsi que la Miss Marple de la politique française, Valérie Pécresse, la présidente de la Région Ile-de-France, exprimera une certitude au micro de BFMTV ; pour elle, c’est certain, ce sabotage à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques n’est « pas une coïncidence ».


C’est aussi à l’occasion du même événement qu’Oudéa-Castéra, l’actuelle ministricule en charge du Sport, nous gratifiera d’une bordée de petites phrases au contenu ultra-concentré en niaiseries communicationnelles pour aboutir au leitmotiv gouvernemental n°18, poids et taille standard, livré par palettes en hall A entrée 7, à savoir “je condamne fermement” – ce qui permet de récupérer la moyenne auprès du jury – tout en tentant une figure improvisée additionnelle – pour les points du public, je présume – avec un “jouer contre les jeux c’est jouer contre la France, c’est jouer contre son camp, contre son pays” au lyrisme délicat d’abribus RATP. Le mélo d’Amélie contraste avec la bonne humeur joviale avec laquelle elle avait minimisé les incidents lors du match Maroc-Argentine : là, saboter le matériel SNCF, c’est nettement moins “bon enfant”.

Du côté de l’Exécutif, l’exercice est connu, les messages rodés et la force de l’habitude permet d’aller assez vite : Macron condamne sans ambiguïté, Attal promet de traquer et de punir fermement les auteurs, Darmanin évoque d’aller sur place ou quelque chose comme ça et tout le monde est sur le pont pour communiquer.


Décidément, pour des Jeux qui devaient permettre à la France de rayonner et de montrer sa capacité d’accueil chaleureux, c’est quelque peu raté.

Rapidement, les accusations fusent.

Pour les uns, c’est forcément Israël l’Iran qui serait derrière cette attaque contre l’entreprise ferroviaire nationale.

Pour d’autres, il ne saurait s’agir d’un autre responsable que Poutine qui est aux manettes. On remarquera tout de même qu’il s’agit ici d’actes physiques directement sur du matériel ferroviaire, et non des cyberattaques dont la Russie serait plus friande. Le doute s’installe fortement.

Pour ceux qui n’ont pas perdu toute lucidité, le plus logique reste cependant la piste de l’extrême gauche ou la piste interne à la SNCF (ce qui revient au même, tant on peut douter que l’action interne à la SNCF soit le fruit d’un groupe d’extrême droite infiltré dans cette entreprise).

Cela ne peut (feindre de) surprendre que l’extrême gauche elle-même, qui pourtant abreuvait les réseaux sociaux de messages en ce sens depuis des semaines, montrant une volonté assez claire d’emmerder les Français, tant avec des grèves et préavis qui s’enchaînent depuis des mois qu’avec des actions ciblées sur le refrain “Pas de gouvernement de gauche, pas de JO”


En outre, il apparaît que ces actes de sabotages, particulièrement ciblés et précis dans leur exécution et dans l’impact important qu’ils auront eu, démontrent une nécessaire connaissance de l’opérationnel du réseau ferroviaire SNCF.

Enfin, le passé récent (et moins récent) montre que ce mode opératoire a déjà été utilisé par l’extrême gauche. Ainsi, en juin 2021, des câbles de signalisation avaient été incendiés dans la Drôme sur la ligne à grande vitesse Méditerranée provoquant d’importants retards. En janvier 2023, un incendie volontaire avait touché en pleine nuit un poste d’aiguillage, paralysant le trafic à la Gare de l’Est à Paris pendant deux jours, le tout en pleine période de contestation contre la réforme des retraites. Dans ces deux cas, les enquêtes furent couronnées d’un échec mou et discret.

Plus récemment encore, une antenne-relais a été incendiée par un groupuscule anarchiste pas franchement macroniste.

Le week-end fut d’ailleurs l’occasion de confirmer cette piste avec une revendication typique de ce genre d’actions : l’extrême gauche a, une fois encore, réussi à fusiller les déplacements (et les vacances) de centaines de milliers de Français et mettre un bazar mémorable dans une organisation qui n’en avait pas besoin de beaucoup plus.

Du reste, même si la presse fera, on peut raisonnablement l’imaginer, ce qu’il faut pour minimiser l’importance de l’implication de la gauche dans ces actes de sabotage, ces incidents démontrent une nouvelle fois l’ampleur du danger que constitue cette mentalité dans le paysage politique et social français.


Or, actuellement, il est évident que la classe jacassante (des médias et des politiciens) non seulement ne fait rien pour tempérer les ardeurs des groupuscules de gauche dans leurs velléités à foutre un maximum de bordel, mais en plus elle fait – au moins pour une partie d’entre elle – absolument tout pour l’exciter encore un peu plus et garantir que ces types d’exactions gauchistes prospéreront encore.

Pire, cette classe nous abreuve d’articles, de tribunes et de discours nous expliquant sans rire que les fascistes de l’hyperdroâte au ventre fécond rôdent partout en France, qu’on entend sans arrêt le bruit de leurs bottes, et qu’ils sont prêts à en découdre avec les rares migrants apeurés passés au travers des mailles du filet sécuritaire hyper-serré que tisse le régime autoritaire de Macron, ou que sais-je encore comme baliverne du même acabit.

Ces médias et ces politiciens ne semblent pas comprendre que, ce faisant, ils se tirent une balle dans le pied, l’aboutissement de ces comportements délétères ne pouvant être que des mouvements violents, voire révolutionnaires, qui les passeront le moment venu par pertes & profits avec le reste, eux les premiers.

En tout cas, peu importe les résultats de l’enquête : si l’extrême gauche ne peut pas être clairement identifiée (entre une magistrature toute acquise aux idéaux marxistes et le fort piteux précédent de Tarnac, cela n’a rien d’impossible), Poutine prendra le blâme et les investigations s’arrêteront dans un petit pschitt faible. Dans le cas contraire, Macron et ses affidés feront absolument tout ce qui leur sera possible pour en tirer un profit politique maximal.

Et dans tous les cas, on peut raisonnablement parier que ces mésaventures ferroviaires ouvriront la voie à de nouvelles lois coercitives et invasives pour tous les citoyens, surtout ceux qui n’ont rien à se reprocher.

La France n’est pas (encore, tout à fait) une dictature communiste, mais on peut parier que ces derniers incidents vont lui faire avancer de plusieurs cases dans la mauvaise direction.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/07/31/78240-petits-sabotages-entre-amis-dextreme gauche

30 juillet 2024

Le monde devient-il "antivax" ?

Vincent Verschoore

Selon la très réductrice définition officielle du terme, à savoir :
"Se dit d’un mouvement d’opinion marqué par une opposition à certains vaccins ou à la vaccination en général, dont il remet en cause l’efficacité et l’innocuité."
les chiffres de vaccination contre la grippe et le Covid (moins de la moitié de la population américaine est à jour, selon le CDC) impliquent qu'une majorité est devenue "antivax", au sens de cette définition très réductrice visant à culpabiliser toute opposition. Un peu comme décrire quelqu'un comme "antiviande" s'il ne mange pas de cheval, alors qu'il mange d'autres viandes.
Comme le dit Aaron Siri :
"L'ironie est que décider de ne pas se faire injecter un produit après avoir examiné ses essais cliniques, son dossier de sécurité post-licence, l'absence de responsabilité, etc. est une décision éclairée et réfléchie. Pourtant, ce sont ceux qui se font vacciner sans réfléchir qui sont présentés comme prenant des décisions éclairées et réfléchies... !"
Et d'ajouter, en faisant référence aux covidistes :
"Vous pouvez également leur faire savoir qu'étant donné que les "antivax" sont désormais majoritaires, vous comprenez leur insécurité et leur hostilité. Mais ils ne doivent pas s'inquiéter : la majorité antivax n'est pas intéressée par la suppression des droits de la minorité provax. Ils peuvent se sentir libres de se faire vacciner (ou de ne pas se faire vacciner) autant qu'ils le souhaitent. Nous, la majorité, demandons simplement qu'ils respectent notre droit à faire de même."
Le danger de cette polarisation entre "antivax" et "provax" est d'en faire une question idéologique, où la raison et la prise de décision objective sont remplacées par l'adhésion à des structures de pouvoir et à des narratifs qui ne servent qu'une petite minorité. Et c'est sans doute l'héritage le plus visible de la violence, de la corruption et de la bêtise des covidistes : avoir cherché à transformer une crise sanitaire en un système totalitaire au bénéfice de psychopathes et de l'industrie médicale, provoquant un rejet de la part de populations qui se sentent manipulées et trahies.


Faute d’union nationale envisageable, une solution de « troisième force » centrale ne réglera rien

Maxime Tandonnet

(pour Atlantico) - 30/7/2024

Invité de France 2 ce lundi matin, Gérald Darmanin a été interrogé sur l’hypothèse d’une nomination de Xavier Bertrand à Matignon. « C’est un homme politique avec une très grande compétence », a-t-il affirmé, estimant que le président LR des Hauts-de-France pourrait « servir grandement la France ». Faut-il y voir un vœu pieu de vraie fausse union nationale ?

Difficile de parler d’union nationale dans les conditions actuelles. Une entente ou accord de gouvernement entre la « droite républicaine » (sic) et Ensemble, l’ex-majorité macroniste, ne suffit pas à parler union nationale. Cette alliance n’aurait même pas la majorité absolue à l’Assemblée ! En l’absence des partis du Nouveau Front Populaire et du Rassemblement nationale qui représentent plus de la moitié des suffrages, il est absurde de parler d’union nationale. Or, personne à droite LR ou du côté des macronistes n’envisage d’associer à un gouvernement le mouvement LFI, principale composante du NFP et le RN…

De fait, un projet de coalition gouvernementale entre la droite LR et Ensemble aboutirait, non à l’union nationale, mais à constituer une « troisième force » sur le modèle du début de la IVe République, de 1947 à 1951, quand les partis de gouvernements, la SFIO (socialiste) et le MRP (démocrate-chrétien) formaient une coalition centrale d’où étaient issus les différents gouvernements, harcelée à gauche par le parti communiste et à droite par le RPF du général de Gaulle. Cette stratégie est périlleuse pour l’avenir. Une « troisième force », enchaînant la droite LR aux échecs et à l’impopularité du macronisme, risque d’être vouée à l’abîme dans les trois années qui viennent, ouvrant la voie à un tête-à-tête en 2027 entre le RN et la gauche NFP. D’ailleurs, il est tout à fait possible (nonobstant l’avis des experts !) que la gauche NFP en sorte victorieuse.

Comment appréhendez-vous cette déclaration du futur-ex-patron de Beauvau ?

Avec beaucoup d’intérêt… M. Darmanin est un ancien collaborateur de M. Bertrand. Mais il est, aussi, proche du président Macron, se singularisant par une allégeance sans faille à ce dernier, à l’inverse de Bruno le Maire ou Edouard Philippe auxquels il est arrivé de revendiquer une certaine indépendance envers le chef de l’État. Depuis le début, M. Darmanin a joué la carte fusionnelle envers le titulaire de l’Élysée. Ainsi, cette phrase n’a pas dû être lâchée par hasard. Elle révèle probablement que le recours à M. Bertrand comme Premier ministre fait partie des scénarios envisagés par le pouvoir macroniste. Le président de la région Haut-de-France s’est d’ailleurs prononcé en faveur d’une solution d’accord de gouvernement pour éviter l’arrivée au pouvoir de l’un des dits « extrêmes », de LFI ou du RN.

Jusqu’à la dissolution, pourtant, il excluait cette perspective, refusant de s’engager dans la voie opportuniste des personnalités LR ayant rallié en plusieurs vagues la macronie. De fait les circonstances ont été bouleversées depuis la dissolution. La présidence de la République ne dispose même plus d’une majorité relative à l’Assemblée. La situation politique est extrêmement confuse et chaotique – et la France ingouvernable. Aujourd’hui, un Premier ministre de droite LR, comme Xavier Bertrand, aurait beau jeu de justifier sa participation par la volonté d’éviter une catastrophe que serait une France ingouvernable et incapable de voter le budget.

La droite dite républicaine a-t-elle vraiment le choix dans les circonstances ? Peut-elle se permettre de jouer la politique du pire ?

L’arrivée de la droite à Matignon, à travers Xavier Bertrand relèverait d’un pari, une opération à quitte ou double. La voie est étroite, les chances de succès sont réduites dans le contexte actuel, sans majorité absolue et dans la situation financière critique de la France. En outre, le gros des effectifs de cette majorité relative de « troisième force » serait constitué de députés macronistes qui méprisent profondément, au fond, la droite LR comme ils l’ont prouvé à de nombreuses reprises (sur l’immigration par exemple). L’échec – probable – de cet assemblage contre-nature LR-Ensemble, conduirait à l’effacement définitif de la droite et à une victoire en 2027 peut-être du RN mais beaucoup plus sûrement (selon moi), aux présidentielles et aux législatives, une victoire de la gauche réunifiée autour de LFI. En effet les législatives de 2024 ont confirmé que le RN, même donné, une fois de plus, possible vainqueur dans les sondages, finit toujours par perdre en raison de son caractère de repoussoir pour une majorité de Français et de sa faiblesse de second tour face à tout « front républicain ».

Les leaders de droite LR sont ainsi face à un dilemme, un choix cornélien : privilégier l’immédiat en entrant au gouvernement pour jouer les sauveurs face à une situation délétère, au risque d’être assimilés par l’opinion au macronisme en cours d’effondrement ; ou bien refuser toute participation et s’exposer au reproche d’irresponsabilité… De fait, de nombreux exemples historiques montrent qu’il vaut mieux parfois accepter la traversée du désert et la distanciation, plutôt que de jouer les indispensables au risque de tomber dans le piège d’une France ingouvernable et de s’y noyer. Le bon sens devrait conduire la droite LR à laisser se débrouiller ceux qui ont plongé le pays dans cette tragédie – en attendant des jours plus favorables.

Pourquoi les politiques ne perçoivent pas que stabiliser le jeu politique ne se fera jamais en ayant recours au saint-simonisme, à « l’expertise » ou à une vague « bonne » volonté mais bien à travers la nécessité de reconstruire des offres politiques cohérentes ?

Ce qui est terrifiant, dans tout cela, c’est l’oubli de l’intérêt de la France au profit des calculs individuels. En 2017 le président Macron se présentait en président « Jupiter ». Jupiter est le dieu des dieux celui qui brandit la foudre. Sa conception du pouvoir est verticale et personnalisée à l’extrême. Il ne semble pas attacher une grande importance aux partis politiques ni aux syndicats ou autres structures intermédiaires. Même les équilibres parlementaires et les gouvernements sont des considérations secondaires chez lui. L’essentiel est son rayonnement personnel en s’appuyant sur son réseau d’experts en communication. Au fond, le chaos actuel n’est sans doute pas pour lui déplaire.

Chez le président Macron, la volonté ou les inquiétudes populaires n’ont guère d’importance (à l’inverse du général de Gaulle). Dans sa vision, lui-même et ses experts forment une élite éclairée, détentrice de la vérité et chargée de faire le bien du peuple malgré lui. Dans ce schéma, les corps intermédiaires n’existent qu’au service de sa volonté et les états d’âme du peuple sont nuls et non avenus. Le chef de l’État, concevant sa mission comme celle d’un guide éclairé d’une intelligence supérieure, l’idée de reconstruire des offres politiques cohérentes est loin d’être centrale dans son esprit. Il y a un lien très fort entre la conception jupitérienne de la politique et le naufrage de la France politique dans le chaos absolu. C’est une raison supplémentaire, pour la droite LR, de ne pas cautionner ce mode de gouvernement en s’y associant … Et pour Xavier Bertrand de se tenir sur ses gardes…

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/07/30/faute-dunion-nationale-envisageable-une-solution-de-troisieme-force-centrale-ne-reglera-rien-pour-atlantico/

Chronique du trentième jour du mois de juillet en l'an terrible de la Grande Dissolution

Julie d'Aiglemont

De grandes chaleurs se répandirent sur le pays depuis le royaume de l'Hispanie, assommant bêtes et gens. Le Roy, après être allé tendrement bisouiller et papouiller le jouteur de l'Ovalie Dupontus - qui avait, avec ses comparses, fait gagner une médaille en or à notre pays - se fit transporter dans les airs jusque dans son palais d'été de Brigand-Çon où l'attendait déjà la Reine-Qu-On-Sort ainsi que la moitié du Château.
Notre Machiavélique Foutriquet entendait reprendre la main après la victoire de la Faction de la Plèbe. Il lui fallait couper l'herbe sous les pieds de ces maudits opposants qu'il n'avait point réussi à diviser, malgré toutes les manœuvres dont on avait usé pour circonvenir les ennemis de Monsieur Faurus, l'inflexible chef de la Faction de la Rose. Le Roy, qui avait balayé avec sa morgue coutumière la candidate de la Plèbe, la sage et belle Madame Fin-du-Castetus, exigeait de ses Conseillers qu'ils lui sortissent de leurs cervelles un nom providentiel, qui pût recueillir l'assentiment de ce peuple assommant. Sa Neigeuse Turpidité s'essayait Elle-Même à chercher la perle rare et ne cessait de questionner ses Dévots : "Que pensez-vous du bon abbé Pétrus ?" "Que Votre Majesté nous pardonne, mais le brave homme est passé de vie à trépas depuis belle lurette... et il se dit, Sire, que cet abbé n'était point le saint homme que les gazettes et l'Eglise vantaient... de vilaines affaires d'alcôve ne cessent de surgir. L'abbé aurait outragé quelques femmes, qui n'avaient point osé parler..." "Diantre, avait répliqué le Roy, qu'on fasse mander le sieur Goldmanus, ainsi que ce cher Aimbappus, je les nommerai tous deux Premiers Chambellans. Le peuple ne veut point de femelle pour cette charge, nous en avons déjà usé avec la Grande-duchesse de la Très-Bornée".
Les Sages de la rue Cambon, qui veillaient sur les cassettes du Royaume, et qui avaient coutume d'ordinaire de persifler sur les maitres et maitresses des escholes, pointèrent avec sévérité le train de vie mirifique de Nos Pipolesques Altesses. Les livres de comptes du Château accusaient un déficit de quelques huit millions d'écus. Les Riens et les Riennes, qui comptaient leurs modestes picaillons dans leurs non moins modestes chaumières, apprirent par le menu comment Notre Dispendieux Bibelot et sa Bergère en usaient avec les deniers publics. On ne se refusait rien.
Que les mânes de Louise Michel nous inspirent...

29 juillet 2024

Vincent Verschoore

29/7/2024 - Après le cirque électoral, non encore terminé, c'est le cirque olympique en cours qui permet aux macronistes d'éviter les vrais sujets, notamment la situation économique et géopolitique française.

En effet, selon cet article (rédigé d'un point de vue de l'économie classique, certes), tous les voyants sont au rouge, alors que Jupiter et ses cigales continuent de chanter et de jeter l'argent par les fenêtres.

Selon Marc Touati, auteur de l'article, la récession est inévitable et plombera encore plus la situation. Face à cela, les propositions de l'économie classique (austérité) et du NFP (augmentation des dépenses) s'affrontent directement.

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JO, qu’est-ce qu’on rigole

Régis de Castelnau

Devant le tollé mondial suscité par les âneries des deux jobards à qui on avait confié le scénario de la cérémonie d’ouverture, multiplication des vocations de rameurs pour participer aux épreuves d’aviron. Pour le rétro pédalage on envisage de recruter dans l’équipe de France de cyclisme sur piste.
Et ça rame, et ça rétro pédale, un bonheur… Mieux que les épreuves en direct.
Pour prétendre, contre l’évidence, que le tableau qui a inspiré la fameuse scène avec les drag-queens, un mec en burnes-out au sens propre et d’autres provocations, n’était pas celui de Léonard de Vinci, vite vite on a lancé une recherche pour trouver un tableau qui se rapproche. Avec l’idée farfelue de se sortir de la merde, puisque les auteurs (Damien Gabriac sur France-inter) ont d’abord reconnu que c’était bien une caricature de « La Cène » (avant de prendre un virage sur l’aile) et que les participants l’ont même revendiqué comme en témoigne leur Instagram et leurs déclarations.
Alors ils ont trouvé un obscur tableau d’une date imprécise, parfaitement inconnu de 99,99 % des gens à qui la cérémonie s’adressait, tableau s’empoussiérant dans un obscur musée où personne ne va jamais.
Évidemment ça leur retombe sur la gueule, et le CIO est furieux. Cela commence à ressembler à un désastre. 28/7/2024
Alexis Haupt
Philosophe

29/7/2024 - Ceci est une colossale entreprise de manipulation de masse dont le but est de vous conduire à l'autocensure : s'interdire de dire qu'on n'a pas aimé certains passages glauques et malsains de la cérémonie : enfants qui dansent avec des hommes en robes et dans des postures et attitudes malsaines. En effet, l'homme est un animal conformiste, dès lors ce genre de une a pour but de mettre dans l'esprit des gens que s'ils n'ont pas aimé, ils font partie d'une minorité de détraqués, de complotistes, de réactionnaires beaufs, d'extrême droite, etc. Le psychologue Solomon Asch l'avait démontré : les hommes préfèrent répéter le faux avec le groupe que de courir le risque d'être exclus dudit groupe. Ce mécanisme naturel et utile à la survie à l'état de nature, le conformisme, est inscrit en nous. Leur ingénierie sociale est fine mais n'y cédez pas. Comme je dis dans le Discours de la servitude intellectuelle : « Je préfère être dans le vrai tout seul que dans le faux avec tout le monde. »

Natalia Routkevitch

29/7/2024 - Un commentateur étranger fait, à propos de la cérémonie qui ne cesse d'agiter les esprits, cette remarque qui me semble assez juste :
« Le fiasco esthétique et le sentiment de confusion viennent du mélange des genres - le burlesque, le scabreux, le carnavalesque et le politiquement correct. »
En effet, le carnavalesque est, par définition, hors norme, il est détournement de la norme, la parenthèse durant laquelle on se moque des normes.
Sauf que, le détournement, la subversion, le second degré sont devenus tellement la norme qu'ils n'ont plus rien d'une parenthèse carnavalesque, et que tout ce spectacle était extrêmement convenu, normé, prévisible car peu distinct du contenu visuel que l'on consomme tous les jours et des idées qui imbibent notre quotidien, que ce soit via la publicité omniprésente, les réseaux sociaux, des événements officiels, le milieu culturel, etc.
Depuis au moins cinquante ans, ce qui prétend être subversif a perdu son impact subversif ; il est devenu le dogme et, lorsqu'il se donne en spectacle, nous plonge plutôt dans un ennui mortel.

Il se trouve que le matin même de la cérémonie, j'accompagnais mes enfants à Futuroscope où on a visité, entre autres, une attraction "La machine à voyager dans le temps avec les Lapins Crétins".
Les Lapins Crétins ont détraqué une machine à laver pour voyager d'époque en époque. Le voyage se découpe en cinq tableaux des grands moments de l'histoire, de Cro-Magnon à la conquête de l'Ouest en passant par la Grèce antique. Tout est ludique, drôle et crétin à souhait (en 5D, bien sûr). La file d'attente (longue, très longue) parcourt un « musée crétin » : une « salle des tableaux » et un « cabinet de curiosités », où sont exposés des reproductions de tableaux de la peinture classique et des artefacts divers parodiés par nos oreillards.
La cérémonie du soir était parfaitement dans la continuité de cette visite : tellement décalée, parodique, loufoque (pour ne pas dire crétin). Complètement à l’image de notre production culturelle, où l’on trouvera difficilement une œuvre ayant échappé à la moulinette du second degré, ou un personnage historique qui n’ait pas été complètement transformé en bubble-gum par l’esthétique BD ou ciné-clip façon Coppola/Gondry.
De Marie-Antoinette à Napoléon, de Guillaume le Conquérant à Louis XIV, on a l’impression que le récit historique national a été intégralement revisité par les Lapins Crétins ; pire ; il a été servi et intégré uniquement sous cette forme. Car, on s’est tellement amusé à décaler et à détourner, que l'on a perdu de vue l'original.
Il est assez instructif, de ce point de vue, de lire les rapports des jurys du Concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE 2023) : des candidats qui ont pourtant un niveau master, soit cinq ans d'études après le bac et qui vont instruire les jeunes générations, se réfèrent systématiquement à des productions Disney/Marvel/Netflix pour parler des œuvres originales qui les ont inspirées. « Ainsi, les aspirants professeurs auront tendance à évoquer le dessin animé de Walt Disney "Le Bossu de Notre-Dame" plutôt que le roman de Victor Hugo qui l’a inspiré ». « On ne peut accepter que l'horizon d'un candidat appelé à instruire de jeunes élèves soit ainsi limité à quelques figures empruntées aux productions de l'industrie du divertissement, là où on attend de lui qu'il fasse montre d'une certaine culture », fustigent les correcteurs. Et de conclure : « le candidat gagnera à faire preuve d’une culture qui dépasse l’âge de ses élèves » (rapports cités dans Marianne du 25 mars 2024 ).
C'était d'ailleurs assez drôle quand, au lendemain de cette cérémonie, tout le monde s'est mis à invoquer Rabelais frénétiquement ; on pourrait presque croire que Rabelais fait partie de la culture partagée des millions de Français, et non pas l’objet de connaissance de quelques centaines de passionnés des lettres.
Nous sommes devenus une civilisation du second degré, ontologiquement incapable de se prendre au sérieux. Ce n'est pas pour rien que la vraie vedette de la cérémonie était Philippe Katerine, le roi de l'absurde, du décalé, du loufoque, et le grand chouchou des Français. Avouons-le, tout le monde adooore Katerine.
Être la civilisation du second degré, est-ce une bonne chose ou une mauvaise ? Réponse dans quelques centaines d'années quand on verra ce que nous valons, comparés à d'autres civilisations, qui, elles, se prennent toujours au sérieux. S’il en reste d'ici là, bien sûr, les Lapins Crétins étant des créatures tout aussi charmantes qu’envahissantes.

Jean-Dominique Michel

Cérémonie d'ouverture des JO Paris 2024 : belle réussite ou ingénierie perverse ?

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