H16
7/8/2024 - Dans le méta-univers de la gauche, cette réalité parallèle rigolote dans laquelle le Barrage Républicain a permis de repousser les fascistes et les racistes dans les limbes de l’Histoire, tout se déroule fort bien : un gouvernement a été nommé et, déjà, les premières politiques musclées se mettent en place.
La proposition, hardie, n’a pas manqué d’attirer l’attention et de faire parler de celle qui l’a mise en avant : Lucie Castets, la candidate putative au poste de Premier ministre d’un gouvernement que Macron n’a toujours pas désigné, doit en effet rivaliser de gesticulations pour faire prendre une mayonnaise qui a bien du mal à s’épaissir.
Entre l’absence évidente de majorité du groupe à l’Assemblée, les bisbilles ridicules qui eurent lieu en son sein pour désigner une candidate acceptée par tous, l’actualité française complètement encombrée par les Jeux Olympiques et le fait que la petite Lucie est parfaitement inconnue de tout le monde, il est clair que la pauvrette n’a que le scandale ou les propositions les plus choquantes pour tenter d’exister sur une scène médiatique qui, il faut bien le dire, n’a absolument rien à carrer de ce qu’elle peut bien raconter.
C’est donc sans surprise qu’elle a balancé, assez fière d’elle,
l’idée de vouloir faire payer des impôts en France aux expatriés fiscaux, comme le font les États-Unis. La notion même “d’expatriés fiscaux” est particulièrement floue mais, dans l’univers parallèle dans lequel Lucie agite ses petits bras, ce souci de définition n’arrêtera pas la machine gouvernementale. Pour elle, c’est évident : il faut que les riches paient, y compris lorsqu’ils sont partis du pays et qu’ils ne sont donc plus résidents fiscaux français.
Et c’est aussi sans la moindre surprise qu’on peut lire l’enthousiasme des semi-habiles gauchistes et autres blancs-becs affûtés comme du beurre chaud qui rivalisent d’imagination et d’approximations intellectuelles pour trouver des arguments sur ce qui apparaît comme parfaitement impraticable à ceux qui comprennent un peu comment fonctionne le monde réel.
Et le fait que ce soit parfaitement impraticable dans le monde réel n’échappe d’ailleurs pas à quelques uns des vieux briscards de la politique française, y compris dans le même camp que Lucie Castets et ses petits groupies touchants de niaiserie : même un Éric Coquerel, pourtant pas la chips la plus croustillante du paquet dans les collectivistes qui l’entourent, est
obligé de reconnaître que la proposition est mort-née.
Pour camoufler son embarras, il propose un bricolage intitulé “impôt universel ciblé” dont on comprend qu’il s’agit surtout d’un nouvel impôt, qu’il ne sera pas trop ciblé ou pas trop universel mais qu’il permettra à la fois d’endormir les poussées extorcatoires des militants et de rapporter quelques menus montants financiers dans le trésor public qu’on pourra bravement brandir comme autant de victoires contre les vilains riches.
Il n’en reste pas moins que même Coquerel a compris que la proposition initiale est parfaitement idiote.
D’une part, elle reviendrait à remettre à plat l’ensemble des conventions fiscales avec les pays partenaires de la France, ce qui amènerait à des renégociations pénibles, des problèmes de réciprocités et aboutirait à mettre un doigt républicain dans un engrenage dont on pressent qu’il ne s’arrêtera pas facilement au bras.
D’autre part, sur le plan économique, c’est parfaitement crétin : les sommes récupérables seront en réalité microscopiques, ou très passagèrement visibles pour disparaître définivement l’année d’après. En effet, ceux qui sont assez riches trouveront sans aucun problème un moyen d’échapper à cette tonte (l’achat légal d’un passeport étranger et l’abandon immédiat de la nationalité française fera l’affaire, typiquement) ou, dans le pire des cas, ne se feront avoir que la première année, illustration parfaite du “canon à un coup” assez typique des régimes en fin de vie. Quant à ceux qui ne sont pas suffisamment riches, ils ne rapporteront rien et, eux aussi, feront assez vite les démarches pour se débarrasser de cette encombrante nationalité.
Enfin, sur le plan social, cela entérinerait l’idée générale que la France est bel et bien un enfer fiscal qui poursuit ses ressortissants même expatriés, qui ne vivent plus sur le territoire français. Non seulement ceci n’est pas vraiment attractif, mais cela constitue même un repoussoir pour beaucoup d’étrangers qui auraient pu envisager de s’installer dans le pays et d’en devenir ressortissant.
Au moment où tout devrait être fait pour attirer les bonnes volontés, les cerveaux et les milliardaires sur notre sol, et surtout, au moment où il faudrait tout faire pour les y faire rester, la petite Lucie fait donc exactement le contraire. C’est parfaitement con.
L’économie française s’enfonce visiblement dans les tréfonds des classements internationaux. Les budgets gouvernementaux accumulent les dérapages, les déficits et les idées débiles qui creusent dettes et contraintes internationales, accélérant la fuite des capitaux, des cerveaux et des bonnes volontés hors du pays. Cette proposition de linotte n’est qu’un colifichet populiste agité pour plaire à un électorat qui, du reste, a déjà été consulté et n’est même pas parvenu à rassembler une majorité pour le groupe qui prétend pourtant, malgré tout, propulser sa candidate Premier Ministre.
Non seulement la situation de ce pseudo-gouvernement est grotesque et rejoint celle des politiciens qui continuent de bercer leurs militants d’illusions absurdes, mais les propositions issues de cette pseudo-Premier ministre le sont tout autant, faisant la démonstration de leur parfaite vacuité et de la démagogie lunaire qu’elle utilise pour tenter d’exister médiatiquement. Et le pire est que ces ectoplasmes gouvernementaux répondent en réalité aux zombies gouvernementaux actuellement en poste, aussi démissionnaires qu’incompétents.
On se demande combien de temps tiendra cette absurdité mais à la fin, la conclusion reste inéluctable.
Ce pays est foutu.
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