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17 août 2024

UN ÉLOQUENT PETIT FAIT VRAI

Gabriel Nerciat

Ce "fait divers", comme on dit dans la presse assermentée, ce "petit fait vrai" aurait dit Stendhal, un écrivain courageux devrait en faire le motif d'une nouvelle (pas d'un film, ou même d'un court-métrage : aucun producteur ne se risquerait à le financer), car il dit tout de la tragédie française telle qu'elle se déroule et s'amplifie sous nos yeux depuis une trentaine ou une quarantaine d'années.
Même si je lui reconnais une indéniable efficacité pratique, je n'ai jamais repris à mon compte l'expression de Renaud Camus sur le Grand Remplacement, parce qu'aucun peuple, jamais (sauf en cas d'épidémie et encore), n'en remplace un autre par la force des choses (économique et démographique) ou même la volonté d'un gouvernement.
On sait d'ailleurs aujourd'hui que même les Néandertaliens n'ont pas été "remplacés" par les Sapiens.
Il n'y a pas de remplacement ; il y a seulement des luttes de territoires et des guerres de colonisation (qui peuvent prendre bien sûr des formes très variées, ne se limitant pas à celle, classique, de la conquête militaire, mais intégrant toujours un certain alliage de violence physique et d'effet de nombre).
Ce que l'immigration de masse extra-européenne fait subir à la France depuis la fin du siècle dernier s'apparente très exactement à ces deux réalités, et c'est ce qu'illustre dans une clarté aveuglante ce qui vient de se passer à Vénissieux (mais qui n'a rien de nouveau en soi : des épisodes de ce genre, il y en a plusieurs centaines tous les ans d'un bout à l'autre de la nation, et pas seulement désormais dans les banlieues des grandes métropoles cosmopolites).
Dans cette histoire, on notera surtout la réaction du propriétaire de la boulangerie (qui de surcroît se trouve être un élu local LR) : dans l'art de la capitulation sans condition et du zèle de contrition propre aux renégats (perceptible jusque dans son usage de l'orthographe et de la syntaxe), je le trouve absolument parfait, beaucoup plus répugnant finalement que les racailles allogènes auteurs de l'agression, lesquelles ne font jamais qu'appliquer la loi spinoziste du conatus.
C'est tout juste s'il n'a pas licencié sa vendeuse pour faute grave (et peut-être l'aurait-il fait, d'ailleurs, s'il n'avait pas vendu son établissement).
Evidemment, les boulangers, tout le monde s'en moque, même quand on n'est pas sociologue d'État. Un peu comme pour les professeurs sans tête ou les médecins avec pansements.
La question changera peut-être de tonalité ou de nature lorsque des revendications islamistes s'en prendront physiquement aux responsables des banques qui financent les boutiques ou les restaurants adeptes du porc, ou aux sponsors des enseignes jugées incompatibles avec l'orthopraxie frériste et/ou la conception arabo-musulmane de la pudeur.
Mais même là, il n'est pas certain que les réactions attendues verront le jour.
Comme ce digne militant LR, qui mériterait de beurrer tous les matins des tartines au petit déjeuner de Xavier Bertrand ou d'Aurélien Pradié, il suffira de se prémunir officiellement de toute tentation xénophobe ou illibérale, et de s'adapter, en partisan réaliste de l'économie de marché de moins en moins concurrentielle, aux nouvelles demandes de la clientèle.
On ne va quand même pas prendre les armes pour défendre le droit de manger des lardons, pas vrai ?
Le clerc décolonial, lui, conclura : "Ce que nos pères ont fait aux autres, il est juste et normal que les fils des autres nous le fassent aujourd'hui, car rien n'a vocation à durer en ce monde sinon les discontinuités saillantes qui régissent la vie des hommes en communauté."
Non, on n'est jamais remplacé.
On accepte seulement - par résignation, conformisme ou lâcheté - de devenir autre que ce que l'on était.

16 août 2024

Anna Rocca

Macron repousse (encore) la nomination d’un Premier ministre… pour préparer le maintien de son gouvernement démissionnaire ?
Prévue mi-août après (déjà) de nombreux délais, elle n'interviendra pas avant le 23, date à laquelle le chef d'État a invité présidents des groupes parlementaires et chefs des partis à « une série d'échanges ».
La nomination d'un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions.
Un vocabulaire soigneusement choisi qui laisse la porte grande ouverte à l'éventuel maintien de son gouvernement démissionnaire, si personne ne se met d'accord.
Une option qui présenterait un double avantage pour Macron :
• se passer d'une ingérable coalition
• être immunisé contre les motions de censure puisque le gouvernement, déjà démis de ses pouvoirs, ne ferait que « gérer les affaires courantes ».
Avantage bonus, théoriquement, il peut rester indéfiniment au pouvoir, en témoigne l'exemple belge.
Le tout en restant dans les clous de la Constitution.
Ne restera qu'à gérer la grogne populaire.
Veille Stratégique Web TV, bulletin n°41

Nord Stream, Ukraine

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Jacques COTTA

À l'ombre des Jeux Olympiques

16/8/2024 - Les J0 ont permis durant des semaines de faire passer la réalité aux oubliettes. Mais la vie va reprendre ses droits. La vie politique, sociale, économique, en France comme au niveau international....

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Julie d'Aiglemont

Chronique du seizième d'août en l'an vingt-quatre de la Grande Dissolution

"Le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à le divertir et à l'empêcher de penser à lui. Car il est malheureux, tout roi qu'il y est, s'il y pense." Pascal, Pensées, 1669
Les Olympiades étaient closes depuis le dimanche. Le Roy en était fort marri. Celles des paralytiques ne débuteraient qu'à la toute fin du mois d'août, quelques jours avant la rentrée des escholiers et escholières. Notre Fieffé Contorsioniste avait mandé ses chers conseillers afin de les sommer que les Olympiades ne connussent jamais de fin. "Sire, la chose ne se peut, hélas. Les chefs des Factions commencent à s'impatienter. Il s'écrit beaucoup de missives. Votre Majesté n'a que trop délayé. Il vous faut un nouveau Premier Grand Chambellan." "Que me baillez-vous donc là, avait répondu le Roy, nous vous appointons pour que vous Nous divertissiez encore. Divertissez-Nous !".
Par bonheur, il y avait encore des évènements passés à commémorer. Le Roy, s'en étant retourné dans son palais d'été de Brigand-Çon après la fin des Olympiades, se fit transporter le jour de la fête mariale dans la bonne ville de Toulon, où un florilège d'invités dûment triés sur le volet l'attendait sur le navire amphibie Dixmude. Las ! le ciel était gros d'orages à venir, et il fallut annuler la fête. Sa Glorieuse Gesticulation avait le matin de ce même jour pu se divertir dans la nécropole de Boulouris et remettre quelques breloques à des valeureux et valeureuse qu'on avait oubliées jusque là.
"Sire, monsieur du Mingue, naguère thuriféraire de Votre Majesté, commence à médire. La Gazette du Coiffeur rapporte même que le mot destitution a été proféré !". La chose mit le Roy dans une grande ire. "Que l'on me convoque tous les chefs des Factions au Château !". Notre Turpide Freluquet, loin de faire valoir le droit de la Faction de la Plèbe, victorieuse du Tournoi, à gouverner, entendait toujours briser en deux cette coalition néfaste. Madame Fin-du-Castetus, la prétendante des Plébéiens à la Chancellerie, ne voulait-elle point en finir avec la Réforme des Vieux-Jours ? Il ne se pouvait. C'était là crime de lèse-majesté. Sa Cynique Manigance ne voulait point entendre parler de cette roturière, cette vile Plébéienne dont les Haineux disaient pis que pendre.
Las ! On apprit de la bouche de l'Insoumis monsieur Bompardus que les chefs et cheffes de la Faction de la Plèbe se rendraient bien au Château à l'invitation du Monarc, et qu'on serait accompagné de madame Fin-du-Castetus.
Illustration Bridget Jaune

Torpeur de l’été ou honteuse soumission ?

Maxime Tandonnet

16/8/2024 - Les événements politiques de ces derniers jours sont ahurissants… La France est sans Premier ministre et sans gouvernement depuis un mois – au prétexte des Jeux. Mais l’ancien Premier ministre devenu député continue, semble-t-il, d’assurer la préparation du budget et de rendre des arbitrages tandis que plusieurs ministres eux aussi députés, sont toujours à leur poste ministériel y compris le ministre de l’Intérieur. Cette situation semble (sauf subtilité juridique m’ayant échappé), violer l’article 23 de la Constitution : « Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire. » Nous savons que la transgression ou la désinhibition est la force ou la caractéristique première de l’actuel chef de l’État – bien davantage que les facultés intellectuelles qui lui sont prêtées par les courtisans. Certes, on peut toujours se moquer de tout, considérer qu’un « génie » individuel, jupitérien, justifie l’écrasement de toute autre considération notamment relative à l’État de droit. Mais alors, comment parler d’autorité, d’ordre et de respect, notamment aux jeunes, quand les plus hautes autorités de l’État balayent d’un revers de main la règle fondamentale que s’est donnée une société à travers la Constitution ? Mais surtout, ce qui peut paraître sidérant, c’est la phénoménale soumission des juridictions et du monde politique face à cette situation. Où est passé le Conseil constitutionnel, prompt à retoquer n’importe quelle loi qui lui déplaît, contraire à la jurisprudence qu’il s’est lui-même donnée et qui ferme les yeux sur une entorse aussi flagrante à la Constitution, (comme il a fermé les yeux sur le viol des libertés publiques en 2020 tout en le déplorant par la voix de son président…) ? Pire : où sont passés les partis politiques prétendument d’opposition ? Élus en principe pour défendre le peuple et les libertés ? La « droite », obnubilée par son admiration béate de la macronie et son fantasme secret de s’y confondre, de s’y noyer ? Silence ! Le RN terrifié à l’idée du moindre faux pas susceptible de compromettre sa quête (éperdue mais illusoire) de la respectabilité ? Silence! Et les autres ? Silence ! C’est triste à dire, je le regrette infiniment mais seule ladite « gauche » (sous le sigle NFP), remue encore un peu la queue. Pour le reste, soumission, soumission, soumission…

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/08/16/torpeur-de-lete-ou-honteuse-soumission/

15 août 2024

"Révélations" sur la destruction de Nord Stream le 22 septembre 2022

Kuzmanovic Georges

Selon "l'enquête officielle" allemande, ce serait un sabotage des Ukrainiens.
Mais attention, c'était de la volonté de Valeri Zaloujny, Volodymyr Zelensky s'y serait opposé finalement.
Zaloujny, alors commandant en chef des forces armées ukrainiennes (et maintenant ambassadeur d'Ukraine au Royaume-Uni), aurait agi de son propre chef...
Voilà pour le récit officiel.
Ça permet de rendre responsable un (gros) lampiste, Zaloujny, qui va passer de héros absolu de deux années de résistance à la Russie à terroriste désobéissant à Saint-Zelensky.
Évidemment, on est là dans un récit orwelien caricatural.
Nord Stream a été détruit par les États-Unis pour toute une série de raisons objectives et de moyens de mise en œuvre.
Mais passons, l'important c'est le narratif.
La thèse officielle, aussi loufoque soit-elle, va devenir vérité d'évangile pour les médias de masse.
Mais dès lors... on va expliquer aux Européens, et aux Français en particulier que... l'Ukraine a commis un acte de guerre contre nous (surtout l'Allemagne et la France), contribuant à saborder nos économies et les plonger dans la récession avec des milliers de faillites d'entreprises et les licenciements qui vont avec, TOUT EN CONTINUANT à faire transiter du gaz russe par son territoire vers l'UE en percevant des taxes de transit.
Et que malgré cet acte de guerre, on va continuer à financer et armer l'Ukraine de Zelensky...
Ça va être dur de faire avaler ça aux Français, surtout en pleine crise de la dette et du budget que nous allons connaître cet automne.

La fonction ne crée pas l'organe

Jean Mizrahi

14/8/2024 - Je lis régulièrement les déclarations de Madame Lucie Castets, qui "se voit déjà en haut de l'affiche". Madame Castets est encore, au moins formellement, la responsable financière de la mairie de Paris. Elle est une sorte de directrice financière de la Ville, son métier consiste à veiller au bon équilibre des finances de l'entité qui l'emploie. À ce titre, sa préoccupation première, prioritaire, devrait être l'équilibre des comptes de la Ville, mais on en est loin sans que cela semble la préoccuper. Elle veut être Premier Ministre, et pourtant nous assistons à un festival de propositions démagogiques qui viendraient plomber un peu plus les déficits publics si elle devenait Premier Ministre.
Lucie Castets, Bruno le Maire, deux énarques biberonnés à la mamelle publique depuis qu'ils sont sortis du système scolaire, et qui ont exactement les mêmes défauts : une incapacité à comprendre l'essence de leur métier de "directeur financier", l'une de sa ville, l'autre de l'État. Il est urgent de sortir de ce type de recrutement pour avoir de véritables professionnels qui gardent un œil jaloux sur l'orthodoxie budgétaire.
Je sais ce que coûte un mauvais directeur financier : j'ai fait l'erreur dans le passé dans mes affaires de m'appuyer sur de mauvais profils pour cette fonction, cela m'a coûté très très cher. L'État ne doit pas commettre de telles erreurs.
Il est étonnant que la gauche qui prétend changer le monde continue de s'appuyer sur des énarques pour penser atteindre un semblant de légitimité, en particulier dans le domaine financier. Ces gens n'y connaissent rigoureusement rien, et continuent de croire, comme François Hollande en son temps, que l'argent public "ne coûte rien". Tout cela montre que notre classe politique n'a rien compris aux enjeux du pays, et qu'il est temps de renouveler nos élites.

14 août 2024

Eber Haddad

14/8/2024 - Quand je suis arrivé aux États-Unis en 1976, j’étais fasciné par la liberté de la presse et la qualité des journalistes, Walter Cronkite, David Brinkley, William Safire et autres… ça me changeait de la presse française aux ordres du pouvoir, la partie audiovisuelle appartenant carrément à l’État. Les années sont passées et, jusqu’au premier mandat de Clinton, les médias tout en ayant perdu en qualité et en objectivité restaient encore acceptables. Le vent a commencé à tourner au deuxième mandat de Clinton et sous Bush fils où les grands médias devenaient de plus en plus propagandistes pour atteindre leur apogée sous Obama qu’on a rendu, en quelques semaines, une « rock star » ! Il « marchait sur l’eau » et tout ce qu’il ânonnait devenait parole d’évangile. Les superlatifs et la flagornerie la plus servile ont remplacé l’information et l’objectivité. Aujourd’hui, on le voit avec la « starification » de la pire vice-présidente que ce pays ait eu, pire encore que Dan Quail le VP de Bush père, comment en quelques semaines on a fait d’un bourricot, un cheval de course. Les médias américains sont devenus, pour la plupart, une arme de désinformation massive.
Kamala Harris n’a rien accompli en 4 ans, a eu un turnover de 92% de son staff et a été nommée responsable (czar) de la frontière sud sans jamais y avoir mis les pieds ! Plus de 11 millions de personnes sont rentrées illégalement pour le plus grand profit des trafiquants de drogues et d’êtres humains. On ne se souviendra que de ses éclats de rire ou ses gloussements ponctuant chaque phrase et des « lapalissades », stupidités et bourdes qu’elle a accumulées.
C’est la première candidate « élue » avec 0% des voix de son propre parti ! Ce n’est même pas une élection, c’est un couronnement, le plus antidémocratique possible.
Kamala et Walz, la pire équipe qui pouvait se présenter à la présidence des États-Unis. Un grand merci à la presse pour ce travail de propagande digne du « Quotidien du Peuple » ou encore de la « Pravda » sous Staline. Si les Américains sont assez idiots pour les élire, ils mériteront le sort qu’ils se seront infligés.